Tilly a élaboré la notion de « répertoire d'action collective » pour suggérer l' existence de formes d'institutionnalisation propre aux mouvements sociaux « Les
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[PDF] Quels sont les répertoires de laction politique aujourdhui - Toile SES
Une participation politique qui ne se résume pas au vote 2 1 La diversité des formes d'action politique 2 2 Une étude de cas : le répertoire d'action politique
[PDF] QUELS SONT LES RÉPERTOIRES DE LACTION POLITIQUE
Notions complémentaires : vote, action collective, rituel, protestation politique, participation politique Le répertoire de l'action politique se limite-t-il au vote ?
[PDF] I – Les répertoires de laction politique sont divers - APSES
En effet, même si le vote est une forme de participation politique (soit l'ensemble des activités politiques visant à influencer les choix gouvernementaux), on voit
[PDF] Corrigé Obligatoire + Spécialité - APSES
PROPOSITION DE CORRIGÉ SUJET B Sujet : Le répertoire de l'action politique se limite-t-il au vote ? Le programme officiel : 2 La participation politique
[PDF] Quels sont les répertoires de laction politique aujourdhui ?
– La participation politique conventionnelle désigne toutes les activités politiques qui se déroulent dans un cadre légal sans remettre en cause la légitimité du
[PDF] Rep de l action pol 218103 - Sciences conomiques - Ministère de l
conception ouverte de la notion de répertoire d'action politique ne se résumant pas à la pratique régulière du vote On présentera notamment les dimensions
[PDF] Répertoires daction politique - Eloge des SES
L'étude de l'évolution des répertoires d'action est évoquée dans les IC, elle évoqué ci-après Page 2 Stage sur le programme de Sciences Sociales et Politiques
[PDF] Chapitre 2 Quels sont les répertoires de laction politique aujourd
Tilly a élaboré la notion de « répertoire d'action collective » pour suggérer l' existence de formes d'institutionnalisation propre aux mouvements sociaux « Les
[PDF] montrer que la participation politique repose sur des répertoires d'action politique variés
[PDF] montrez que les répertoires de l'action politique sont variés.
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1
Thème 2. La participation politique.
Chapitre 2. Quel ?
Le programme officiel
NB : ce chapitre recoupe en bien des points le chapitre du programme obligatoire" La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ? ».
Il est conseillé de les réviser conjointement.Le plan du chapitre:
Introduction - ?
1. un phénomène historique, un rituel
2. Au-delà du vote, quels sont les répertoires ?
2Introduction - ?
Activité 1. [Définir la notion centrale du chapitre] : (Ne pas ) Manger, un acte politique ?Document 1
Q1. La participation politique se limite-t-elle au fait de voter ? 3Document 2. Comment appréhende-t-on, en science politique, la diversité de la participation politique ?
Charles Tilly, La France conteste, de 1600 à nos jours, 1986, p. 541-542 Q1. Justifiez la métaphore employée dans ce texte.grève ». Les groupes mobilisés puisent dans des répertoires disponibles qui leur offrent des genres, des
Le sens de la métaphore est clair. Tout mouvement social est confronté à une palette préexistante de
sont ainsi devenus de véritables expertes en organisation de happenings colorés où le défilé peut être
Erik NEVEU, Sociologie des mouvements sociaux, Repères ʹ La découverte, 2002 Activité 3. [Dégager les idées principales du chapitre] : politique ? 4Q4. Armé-e de ces données, pouvez-vous affirmer que la participation politique est nécessairement en
baisse ?1. un phénomène historique,
Document 5. Les secrets de l'isoloir
En 1848, les électeurs étaient mal préparés à l'exercice d'un droit nouvellement acquis. Voter n'allait pas
encore de soi. Ils furent instruits par l'exemple des électeurs qui exerçaient déjà le droit de vote, riches et
influents. Aussi des manuels électoraux, des livres ou brochures d'explication du devoir et des droits
électoraux furent distribués. Une fois cette formation permanente assurée, ce fut au tour des enfants d'être
éduqués par l'école. [...]
Pour les Républicains, l'école primaire était d'abord le moyen d'apprendre à lire, à écrire et à compter
aux futurs électeurs qui pourraient ainsi lire un bulletin de vote ou un programme, compter les voix et donc
comprendre les résultats électoraux. [...]S'il est vrai que le vote sous diverses formes existe dans presque toutes les sociétés pour prendre des
décisions collectives, sa codification est relativement tardive. Plus les pouvoirs se sont réclamés du peuple,
plus l'élection est devenue l'institution centrale des démocraties. Pour affronter le problème essentiel du
nombre de votants et pour fonder toute légitimité politique, il a donc fallu innover. [...] Pendant la deuxième
moitié du XIXe siècle, un mouvement de réforme concerna tous les pays ayant institué des élections. Il ne
s'agissait plus seulement d'inscrire dans la loi le secret du vote comme une garantie de sa liberté, mais de
concevoir des solutions pratiques d'organisation de la procédure électorale [...].Au delà des différences, on se préoccupa partout d'isoler l'électeur au moment de choisir son vote. Un
électorale du vote secret en public accomplissait en effet une fonction de contrôle censitaire du vote. Les
électeurs restaient toujours sous les regards des membres du bureau de vote. En disparaissant derrière un
intitulée la loi "ayant pour objet d'assurer le secret et la liberté des opérations électorales" pour instaurer
en France la procédure actuelle du vote, avec ses instruments que sont l'isoloir et l'enveloppe. Alain Garrigou, Les secrets de l'isoloir, Ed. Thierry Magnier, coll. "Troisième culture", 2008Q1. Rappelez-vous de Tocqueville amenant ses concitoyens au bureau de vote. En vous aidant aussi de ce
5 Document 6 : Les grandes transformations de la participation électorale depuis le XIXe siècleDéfinition du terme de rituel par le CNRTL : Ensemble des règles et des rites d'une religion, d'une
association ; Geste, célébration prescrit(e) par la liturgie d'une religion ; Pratiques réglées de caractère sacré
ou symbolique.Le rituel électoral comporte ainsi une structure narrative dramatique : cette dernière est découpée en
6" en dehors nos passions, nos sympathies, nos haines, nos intérêts privés, nos parentés, nos ambitions, nos
du bureau de vote, etc.), réaliser un certain nombre de gestes ordonnés dont le caractère solennel est
fortement évoqué.Le rituel électoral a ainsi créé des espaces et des temporalités qui lui sont propres. Les mairies (mais aussi
du territoire national. De la même façon, elles opposent au temps quotidien une temporalité construite. Aux
durées imprécises de nombreuses activités sociales, le vote substitue un temps réglé et juridiquement
codifié, enfermé dans des limites prévisibles, décompté avec minutie. Aux calendriers de la vie sociale
(notamment professionnelle), il oppose un calendrier propre de rendez-vous dont les dates sont indexées
les unes par rapport aux autres.Au-delà de sa simplicité, le système adopté par la Troisième République est parfaitement adapté à sa
de la souveraineté nationale ʹ les citoyens possédant la capacité électorale ʹ qui expriment par la
simultanéité de leur geste leur commune appartenance à la Nation. Le vote est ici un véritable acte de
En suscitant au même moment des pensées semblables chez les citoyens qui accomplissent dans une unité
Afin de réaliser cette séparation, le rituel électoral doit être inscrit dans un espace neutralisant les
7 du citoyen, pour mieux les rassembler et les gouverner.Yves Déloye, Olivier Ihl, L'acte de vote, Paris, Presses de Sciences Po (P.F.N.S.P.), " Références », 2008.
2. Au-delà du vote, quels sont les répertoires ?
Faire grève, manifester, occuper des locaux professionnels, bloquer la circulation, séquestrer son
orthodoxes », " non conventionnelles » ou encore " protestataires », obéissent à une autre logique que celle
de la participation électorale. Ce sont des actions collectives, qui mobilisent ensemble des groupes de
citoyens plus ou moins nombreux. Ce sont des actions revendicatives, défendant une cause ou des intérêts
toute autre cible. Interrompant pour un temps le cours normal des choses, elles peuvent éventuellement,
mais non nécessairement déboucher sur des actions illégales (manifestation ou grève interdite,
attentat). Ce sont enfin des actions publiques, qui se donnent à voir et leur publicité est généralement une
des conditions de leur succès. N. Mayer, Sociologie des comportements politiques, Armand Colin, coll. U, 2010. conventionnels » ?peut être une forme légitime de participation politique, en particulier pour les groupes dominés et/ou exclus
des divers lieux de pouvoir. 8sociales et politiques. À un moment donné dans un pays précis, les acteurs peuvent puiser dans une gamme
qui est à peu près définie, comme dans le jazz, par exemple et innover à partir de là. Le charivari, la mise au
qui ne sont pas considérés comme des formes de protestation en Occident (certains codes vestimentaires
grèves et de manifestations à dimension essentiellement nationale, a émergé au cours du XIXe siècle.
Isabelle Sommier, Entretien : "L'altermondialisme, une nouvelle forme d'engagement", Propos recueillis par
Paul Costey, Anton Perponcin, Tracés, n°11, 2006En un temps et en un lieu donné, les gens apprennent un nombre limité de moyens pour se faire entendre
accumulée et des contraintes extérieures. Mais dans le temps court, ces contraintes limitent les choix
disponibles pour les contestataires potentiels. Charles Tilly, Contentious Performances, Cambridge University Press, 2008Poussons donc un peu la comparaison entre le répertoire du 18e et celui du 19e siècle. Faisons-le en étant
pleinement conscient que :a) le répertoire " 18e » s'est constitué avant ce siècle et dura jusqu'au 19e siècle, tandis que le répertoire
"19e» est encore joué aujourd'hui ; b) la dichotomie suggère une coupure nette qui nie la réalité historique.A partir de :
Charles Tilly. " Les origines du répertoire d'action collective contemporaine en France et en Grande-
Bretagne. » In: Vingtième Siècle, revue d'histoire, n°4, octobre 1984. pp. 89-108. Et Erik NEVEU, Sociologie des mouvements sociaux, Repères ʹ La découverte, 2002 9 Illustration de la révolte des croquants de Rouergue,1643 Manifestation du 22 Mars 2018 des
fonctionnaires et des cheminotsEnfin, 1982. Cette fois, prenons deux évènements parisiens. Le dimanche 20 juin, la CGT et le PC
organisent un cortège de la gare Montparnasse à la Bastille : la Marche de la paix, par un beau jour ensoleillé.
Selon la couleur politique de l'observateur, 20 000 à 50 000 personnes participent. La plupart défilent en
groupes bien identifiés, syndicalement et régionalement (CGT du Rhône, etc.). Plusieurs portent des
panneaux ou des banderoles ornés de slogans (" A bas les marchands de guerre», etc.). Beaucoup scandent
des mots d'ordre ou chantent des airs de ralliement. Bien que la grande majorité des manifestants viennent
de la CGT ou du PC, l'on voit parfois surgir bannières, slogans, chants et couplets des Palestiniens, des
Iraniens ou d'autres groupes politiques.
Bretagne », Vingtième siècle, n°4, octobre 1984La question a été posée, par Tilly lui-même, de savoir si un troisième répertoire n'émergeait pas. Plusieurs
évolutions donnent matière à une argumentation en ce sens. La première tient aux espaces de référence
des mobilisations : ils débordent les frontières (lors des mobilisations anti-G8 par exemple), reposent sur des
réseaux internationaux. Au mouvement " local-national » succéderait donc une étape " national-
international ». La montée de l'expertise, la construction de dossiers comportant des données techniques et
scientifiques, le rôle accru des armes juridiques (cause lawyering) viendraient de leur côté plaider pour la
poursuite d'un processus de pacification, voire de rationalisation de la protestation sur des savoirs
scientifiques. Quant à la sémiologie des actions, une autre évolution serait discernable. La logique de
production discursive, de justification publique par programmes et arguments rationnels se doublerait d'une
contrainte de symbolisation à destination des médias. Les groupes mobilisés se trouvant ainsi devant la
contrainte de " traduire » leurs revendications et actions dans des formats correspondant aux temps et aux
exigences de simplification, de force visuelle des médias. Un chiffre de radioactivité en becquerels, en
général opaque au profane, devient impressionnant quand la personne qui mesure le fait devant des
caméras, en combinaison antinucléaire, avec un compteur Geiger qui sonne. On peut encore trouver au
10processus allant du " patronné » à " l'autonome » un élément de symétrie, en prenant en considération la
répugnance de plus en plus fréquente des militants à la délégation durable du pouvoir de décider.
L'autonomie revendiquée deviendrait alors celle des participants au sein de l'organisation. En attestent
le poids des assemblées générales, le rôle des " coordinations », l'importance montante de listes de
discussion-diffusion sur le web. Peut s'y associer la croissante d'organisation réticulaires, donnant à la
coordination souple au sein des groupes mobilisés le primat sur un modèle centralisé et pyramidal. Cette
paradoxale individualisation de l'action collective s'illustre par la valorisation, dans le catalogue des actions,
de pratiques donnant à des comportements privés ou domestiques une dimension politique : la "
consommation engagée » combinant boycott de firmes et promotion de produit éthiques ou écologiques,
ou l'organisation de formes nouvelles de vie au sein des squats. Les évolutions objectives ne manquent donc
pas, qu'un peu d'imagination interprétative pourrait associer à l'émergence d'un répertoire de troisième
génération.Erik NEVEU, " Répertoires d'action des mobilisations », dans Antonin Cohen, Bernard Lacroix, Philippe
Riutort (sous la direction de), Nouveau manuel de science politique, 2009Document 12. Les mouvements de soutien aux SDF.
Document 13. Les militants Act Up
jeunes et de catégories sociales moyennes ou supérieures. L'association compte environ 300 membres actifs
- de 500 à 4 500 sympathisants - dont la plupart se situent dans une tranche d'âge de 25 à 35 ans. Parmi eux,
comme à AIDES et plus largement dans des associations humanitaires, il existe une surreprésentation des
classes supérieures diplômées. La plupart des membres et la quasi-totalité des dirigeants ont exercé (certains
sont au chômage), exercent ou s'apprêtent à exercer des professions dites intellectuelles: enseignants,
journalistes, artistes, étudiants en lettres ou en sociologie (des Normaliens notamment), etc. Des travaux
américains confirment également ce "profil" général aux Etats-Unis. On pourrait croire que les actions de
l'association parisienne ressemblent à celles qui sont entreprises habituellement par certains groupes (faire
11du bruit pour interrompre une intervention politique par exemple) qui peuvent se retourner contre leurs
auteurs comme c'est parfois le cas de manifestations regroupant des agriculteurs, des pêcheurs ou encore
des artisans et des petits commerçants. En fait, ces actions, qui sont à fort capital culturel intégré, restent
très contrôlées. Seul le recours à la violence symbolique et non la violence physique est autorisée.
Les membres d'Act Up doivent respecter des consignes strictes. Si les actions peuvent être violentes, elles
ne doivent pas toucher à l'intégrité physique des personnes visées. Bien que parfois illégales, elles ne font
que rarement l'objet de condamnations. Et si ces actions choquent parfois certains journalistes, elles se
justifient à leurs yeux parce qu'elles expriment la "colère légitime" des personnes atteintes par le VIH. Ces
méthodes, qui ont un caractère innovant, rompent avec les manifestations habituelles. A l'inverse du
"calme" et de la "dignité" demandés habituellement pour donner une bonne image des manifestants, la
provocation bruyante et spectaculaire rencontrent les attentes de certaines fractions du champ
journalistique comme les jeunes journalistes des services "Informations générales" (parfois appelés "France"
ou "Société"), les journalistes médicaux, les rédacteurs en chef des médias de diffusion nationale, qui y
voient parfois un bon sujet de reportage, ou encore les animateurs d'émissions de télévision. Philippe Gildas,
présentateur de l'émission "Nulle Part Ailleurs" sur Canal Plus diffusée à des heures de grande écoute
justifiait ainsi la présence sur son plateau de deux membres de l'association: "Pourquoi on a choisi Act Up ?
Parce que vous êtes les plus gueulards au fond".Un des exemples médiatiques les plus réussis a été la mise en place le 1er décembre 1993, tôt le matin,
d'un préservatif géant rose fIuo sur l'obélisque de la place de la Concorde à Paris financé par l'entreprise
italienne "Benetton", alors en procès à propos d'une campagne publicitaire ayant trait au sida. Cet
"événement", outre les photos qu'il a suscitées dans la presse écrite, a surtout été largement utilisé en
France et à l'étranger pour illustrer les manifestations de la sixième journée mondiale de lutte contre le sida
le 1er décembre 1993. D'autres actions font date aux yeux des membres de l'association comme l'entrée en
force au lycée Montaigne à Paris (18 novembre 1992), dont la direction refuse d'installer des distributeurs
de préservatifs dans la cour, ou l'interruption de la messe de Toussaint du 1er novembre 1991 à l'église Notre
Dame de Paris pour protester contre "la position de l'Eglise qui condamne l'usage du préservatif".
Apparu sur le devant de la scène médiatique lors du sommet de l'OMC (Organisation mondiale du
commerce) à Seattle en 1999, le mouvement de contestation de la mondialisation libérale ([...] rebaptisé par
ses acteurs "mouvement pour une altermondialisation") s'est depuis lors imposé comme un acteur politique
majeur. Les réunions des grandes institutions mondiales organisées depuis la mobilisation fondatrice de
Seattle (sommets du G8 à Gênes et à Evian, réunions annuelles du Forum économique mondial à Davos) ont
chacune été l'occasion d'une réactivation de la mobilisation, par l'organisation de "contre-sommets" à visée
protestataire. Le mouvement s'est par ailleurs doté de ses propres rendez-vous : le Forum social mondial
(réuni d'abord à Porto Alegre, puis en 2004, à Bombay) ou le Forum social européen (à Florence en 2002, à
Saint-Denis et en banlieue parisienne en 2003), alliant défilés festifs et organisation de rencontres et de
débats, contribuent à asseoir la mobilisation dans une posture non plus exclusivement protestataire, mais
aussi de contre-proposition.Mobilisation événementielle, l'altermondialisation s'apparente à une structuration collective "dans l'action".
C'est à l'occasion des sommets que la mobilisation s'organise, que le réseau se rend visible [...]. Elle est donc
située, circonstancielle, et se déploie en des occasions bien définies. Attelage composite de militants venus
d'horizons politiques différents, ses membres ne sont pas liés par une organisation centralisatrice (sur le
12modèle des Internationales classiques), mais tissent entre eux des relations de type réticulaire, unissant aussi
bien des individus que des groupements, qui respectent la pluralité des motifs d'engagement. Ce
fonctionnement en réseau a, par ailleurs, rendu possible une coordination de l'action collective entre
différents pôles militants géographiquement séparés et qui se rencontrent peu en dehors des grands
rassemblements. Cette structuration du collectif influence d'ailleurs le développement d'un nouveau
répertoire d'actions collectives via Internet. La mobilisation altermondialiste inscrit par définition son action
à l'échelle du monde. A titre d'illustration, les quatre campagnes internationales actives qui délimitent
l'espace de la mobilisation concernent l'annulation de la dette des pays pauvres, la remise en cause de l'OMC,
la réforme des institutions financières internationales et la contestation des marchés financiers. Sans être
véritablement nouvelles [...] ces thématiques semblent retrouver aujourd'hui une vertu mobilisatrice forte.
Jacques Ion, Spyros Franguiadakis, Pascal Viot, Militer aujourd'hui, Editions Autrement, 2005.Synthèse
Conclusion
limites." Soyons lucide. Le concept de répertoire est bien simplificateur. Il crédite le conflit de régularité, d'ordre et
de choix délibéré, là ou l'on a souvent envie de ne voir que la colère. Ce modèle risque d'exclure la rage,
l'ivresse, la spontanéité et le simple plaisir de cogner sur la tête de l'ennemi. Il laisse peu de place aux
variations de temps, de lieu, et de groupe social ; il suggère des transitions nettes, rapides et complètes d'un
ensemble restreint de moyens d'action à un autre. Il néglige d'autres variables comme la légalité et
l'illégalité, la profondeur et l'extension de la violence, etc. Tout ceci paraît irréaliste. Cette présentation
ordonne cependant l'action collective, s'oppose au désordre suggéré par le vocabulaire d'émeute,
rassemblement, trouble, etc. Elle veut, de surplus, attirer l'attention sur le changement, profond et plutôt
rapide, des moyens d'action collective. » Bretagne », Vingtième siècle, n°4, octobre 1984quotesdbs_dbs11.pdfusesText_17