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Actes du congrès de lActualité de la recherche en éducation et en formation (AREF),

Université de Genève, septembre 2010

1

HENRI MARION : "

FILLES

Nicole Mosconi

Université Paris-Ouest Nanterre La Défense

CREF Équipe " Genre, savoirs, éducation »

200 avenue de la République

F - 92000 NANTERRE CEDEX

nicole.mosconi@wanadoo.fr Mots-clés : Histoire, enseignement féminin, égalité dans la différence, Henri Marion, programmes.

Résumé.

Marion, premier titulaire (de 1883 à 1896) du cours de " », à la Sorbonne

va consacrer ses cours à cette question en 1892-4. Ayant été un des principaux artisans de

égalité dans la différence » est un moyen de

égalité morale

pend ; le mariage est toute leur destination »1.

La division privé-public, qui organise les rapports sociaux de sexe au XIXème siècle, entraîne la

on

doit se faire dans une institution scolaire (le lycée, créé par Napoléon Ier), avec une instruction

poussée, nécessaire pour ces activités publiques auxquelles ils sont " destinés »,

filles doit être une éducation privée, donnée par la famille, et spécialement par la mère, ou par le

-ci étant inutile pour vivre dans le monde domestique. Cependant dès le début du siècle un courant se développe dans la tradition de Condorcet

pour réclamer une instruction à la fois publique et poussée pour les filles, cette revendication étant

les hommes et un droit pour

mouvements féministes, liés au saint-simonisme et au fouriérisme. Cependant il restera très

filles par rapport à celle des garçons au primaire et son caractère très embryonnaire dans des

1 Lelièvre Claude et Lelièvre Françoise (1991), p. 51.

Actes du congrès de lActualité de la recherche en éducation et en formation (AREF),

Université de Genève, septembre 2010

2

Âge2

insoumises, et celles et ceux qui réclament une instruction publique égale à celle des garçons, la

Troisième République va chercher et trouver une solution de compromis : une instruction primaire

obligatoire pour les enfants du peuple (filles et garçons), et une instruction secondaire publique

pour les filles de la bourgeoisie, mais limitée par rapport à celle des garçons. Un examen

approfondi des programmes de cet enseignement les fait apparaître comme un moyen de les

" policer », de leur apprendre une obéissance éclairée, on pourrait dire une servitude volontaire.

Nous nous

Marion : Psychologie de la femme et 3, parus successivement en 1900

et 1902, chez Armand Colin. Ces deux ouvrages sont la publication posthume de cours professés à

mort en 1896, du cours de " » institué en 1883 à la Sorbonne. Et il a joué un rôle capital dans la construction des p créé en France en 1880 par la loi Camille Sée direc , 304). En 1892-1894, il va consacrer son cours de la Sorbonne à la question de " la » femme. Le premier cours, Psychologie de la femme

de " théorique », expose " la nature de la femme ». De cette nature va dépendre " à lui

donner », pratique » celui-là. Les deux ouvrages qui en ont présidé à la mise en pla

1.1 La nature de " la »femme.

Selon Marion, la nature de la femme dépend essentiellement de deux causes, " sa condition

» et une cause " plus profonde encore », à savoir " sa nature

physique » (PF, 1) : " la femme est organisée essentiellement pour la fonction maternelle qui est

son essence ». Et cette organisation entraîne ses " infériorités » : " Toutes les infériorités de la

» (PF, 1). Car la maternité affaiblit la femme dans la lutte pour la vie :

bien que les nécessités les plus impérieuses se joignent à ses tendances prédominantes (naturelles

ou acquises » (PF, 57). Ainsi explique et justifie à la fois, aux yeux de Marion - euphémise sous le terme de " protection

" subordination » des femmes : " nous sommes allés à la source, à la raison biologique du fait

social ; nous savons pourquoi la femme a toujours été subordonnée, dans quel sens et dans quelle

de changer t choses » (PF, 68). Cette " subordination

2 Et puisque la femme est la raison prem

conséquence il faut éviter soigneusement tout commerce avec elle, nous défendons et interdisons

expressément que quiconque se -ce la plus honnête, dans la dite université ».

3 Ces deux ouvrages seront désignés désormais dans le texte respectivement par PF et EJF.

Actes du congrès de lActualité de la recherche en éducation et en formation (AREF),

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3

biologique des femmes, ne peut être conçue que comme un fait nécessaire qui échappe à toute

évolution historique possible.

montrer.

1.2 Critique des féministes

Marion connaît les revendications des féministes de son époque

politiques. Or, précisément la " nature » des femmes la rend, selon lui, " impossible » : " Pût-on

vouloir ce changement on trouverait à cela les obstacles les plus insurmontables dans la nature même de la femme, à la fois dans sa constitution et ses instincts et dans toutes ses habitudes

mentales » (PF, 68). Le naturalisme biologiste, inspiré de toute la tradition du XIXè siècle, permet

de décréter . Et Marion stigmatise les féministes qui la réclament : "

» (PF, 69). Les

féministes ne revendiquent pas, elles récriminent, et bruyamment de surcroît, ce qui est contraire à

la " nature » féminine qui doit être si sacrées

» (PF, 70). La

" justice pourra plus bénéficier de leur " protection » dont on a " lutte pour la vie ». " impossible » cette égalité civile et politique que les féministes revendiquent. Dans le dernier cours de sa Psychologie de la femme, il revient sur la question du droit de vote des femmes. Si la femme mariée " quitte pour les luttes politiques le foyer et la

protection de son mari », si elle est invitée " à se jeter dans la mêlée comme son mari, et au besoin

contre lui », elle risque de " briser le lien conjugal, » (PF, 299). Pour Marion, la revendication des droits politiques pour les femmes est dangereuse, car elle est unité -à- et

Henri Marion fait pourtant partie de ces Républicains de la Troisième République, qui, se

concevoir En philosophe, Marion argumente pour fonder ce principe. Reprenant les conceptions

évolutionnistes de Spencer et de Durkheim, il affirme que " les deux sexes se différencient de plus

travail » " devenue en même temps de plus en plus son égale » ( " impossible ».

droits civils et politiques, mais " la seule égalité possible » (PF, 70) " égalité morale » (PF, 16),

" le principe de la subordination légale et politique » (PF, 17) des égalité morale nature » entre les

femmes et les hommes, dont la subordination légale et politique est un " effet » nécessaire.

En même temps, de cette différence de nature découlent des fonctions sociales différentes : une

" dissemblance de nature est indéniable qui rend nécessaire la différence des tâches » (PF,15). La

fonction propre de la femme sera : " » (PF,

4 Déloye Yves, 1994.

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4

57). De la fonction " biologique -

politiques : perpét

reproduction (féminine). En conséquence, alors que les hommes sont " destinés » à la vie

publique, les femmes sont " destinées » à la sphère privée et au service des autres.

Ce sont ces " destinations » différentes qui vont entraîner nécessairement pour les filles une

filles (1902). Marion va montrer comment ce principe de " l filles. lui faire porter ses meilleurs fruits et des institutions dan » (EJF, 287). Pendant tout le élevées " », -à-dire dans des institutions contrôlées par elle. Or -républicaine. Elle est, dit Henri Marion, un

" foyer de réaction politique » (EJF, 284) qui fait regretter " la vieille France », au lieu de " faire

aimer la jeune France, la France nouvelle, avec ses institutions » (EJF, 285-6)

" libérer » les filles de son influence et de sa propagande anti-républicaine, qui entraîne " des

résistances aveugles au grand courant de la vie nationale » la prise en

» de la bourgeoisie était "

national de premier ordre » tion de Jules Ferry qui, dans son

discours de la salle Molière en 1870, avait affirmé : " celui qui tient la femme tient les enfants et

tient le mari ». " Tenir » signifie ici exercer une influence par les " », car, rappelant le mot

de Condorcet, Marion affirme : "

pour une part prépondérante »(EJF, 289). Le vrai but de cette instruction des femmes est, en effet,

nous dit Marion, " » (EJF, 322). (EJF, 39) et de leurs spécialistes. " » (EJF, 41). Elle développe chez les filles une " vie morale complète » ation civique : elle forme à la tolérance par le " mélange des opinions et des croyances », condition de "

Mais ces Républicains, fidèles aux idées des Lumières, ne reprochent pas seulement aux

institutions privées catholiques de donner aux filles des classes privilégiées une éducation anti-

républicaine, ils leur reprochent aussi une instruction insuffisante. Il faut donner aux filles, affirme

Marion " un enseignement fort, complet, méthodique, authentique, bien approprié aux besoins

quant aux matières, aux esprits quant aux méthodes, un enseignement bien gradué, bien divisé,

vraiment fécond et vraiment éducatif » Actes du congrès de lActualité de la recherche en éducation et en formation (AREF),

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5 comme

créés par Napoléon 1er. Il ne faut pas avoir peur de donner à la future femme (bourgeoise) une

instruction solide, car, comme le disait Françoise Mayeur5, fortifier les filles en leur donnant une

faut forti garçons -t- que Marion se garde bien de soulever à une époque où beaucoup croient encore à " intellectuelle » des femmes.

2.4 La question de la co-éducation

En revanche Marion soulève la question de la " co-éducation », comme disent les Américains, et

comme le préconisait Condorcet que Marion cite (EFL, 59- ion de Marion est

6 : la co-éducation convient aux pays protestants qui

mélangent les sexes dans la société, mais pas aux pays catholiques qui les séparent (EFJ, 52). Mais

partisan de la co- : " Pour nous, il ne

pourrait être question de mélanger les deux sexes à tout âge, pour cette raison au moins, qui

suffira dont je ne suis pas partisan » (EFJ, 54). : étant donné leur

" destination » différente, les filles et les garçons doivent recevoir une instruction différente : les

femmes, affirme Marion, " doivent être élevées aussi bien que les hommes, mais pas de la même

manière » carrières viriles »,

il faut éduquer et instruire les filles uniquement en vue de leur fonction domestique. Marion rejoint

ici Camille Sée " préparer les jeunes filles à

être savantes. Leur mission dans le

mathématiques et à la chimie, ni de rivaliser avec Madame Dacier7

exceptions que les lycées et collèges de jeunes filles ont été fondés ; ils ont été fondés pour faire de

bonnes épouses e de bonnes mères, de bonnes maîtresses de maison, sachant à la fois plaire à leur

bons sentiments et le bien-être »8. ois une instruction solide, mais

une instruction différente : " je suis pour une éducation des femmes très fortifiée et améliorée,

mais toujours féminine » jeunes filles découlent de deuxième partie de .

Révolution française

avait seulement préconisé : une instruction primaire publique obligatoire et gratuite pour les filles

comme pour les garçons : " pour progrès "

5 Mayeur Françoise (1977). p.13-17.

6 On la Dictionnaire pédagogique de Ferdinand Buisson

7 " Érudite » du XVIIème siècle, traductrice et femme de lettres.

8 SÉE Camille(1888). Avant-Propos, p.XXII.

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6

filles se distingue à peine de celle des garçons », car elle satisfait " des besoins qui sont les

mêmes » (EJF, 264).

Mais : "

plus complexe », avec " des nouveautés plus contestées » (EJF, 265). Marion sait que, contre cet

instruction trop développée et superflue, que du point de vue de certains courants progressistes, en

partic (EJF, 304). Il entreprend donc de justifier les solutions adoptées et expose la logique qui y a conduit.

À la création de la loi Camille Sée, comme Marion le dit lui-même, " la conclusion logique aurait

ment secondaire, pour en créer un féminin de tout point égal à celui des garçons. "Et ce ne serait que juste" (EJF, 290). -elle

réalisée. A-t-on mis en place un enseignement " en tout point égal à celui des garçons » ?

Or, nous dit Marion, par-delà ces principes généraux, pour déterminer " considérer la nature de la " clientèle » Ce sont " les filles de la

bourgeoisie française » (EJF, 267) faut préparer " à leur fonction et au genre de vie qui les

attend ». Ce sont des filles " qui ne se destinent ordinairement à aucune profession » (EJF, 265).

Destinées au mariage, " elles ».

Pourtant, en ces temps incertains, un revers de fortune est toujours possible, qui les contraindrait à

devoir trouver un emploi : il peut donc " » ; et, dans ce cas, deux moyens de se suffire sans déchoir »

doit être " la culture qui leur convient » (EJF, 265). Mais leur situation de privilégiées nécessite

une éducation et une instruction supérieure aux femmes des autres classes de la société. Il faut

filles durerait cinq ans ; qui, plus est, divisés en deux périodes desquelles était délivré un certificat ans paraissaient une durée trop longue ; puis " deux ans assurant une culture plus relevée aux . " surcharge » et le

une première inégalité, qui en entraîne une deuxième : les filles ne pouvaient pas passer le

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