Missak Manouchian, poète et résistant arménien, est né Voici sa dernière lettre Fresnes, le 21 que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée
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[PDF] Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée, Dans quelques
Après l'étude d'une lettre de Manouchian à sa femme, nous sommes certains que l'Affiche Rouge n'était que propagande En effet, cette lettre est un testament,
[PDF] Dernière Lettre de Missak Manouchian Ma Chère Mélinée, ma petite
Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la libération
[PDF] Laffiche rouge
Ce poème, inspiré de la dernière lettre écrite par Michel Manouchian à sa femme Mélinée est publié dans Le roman inachevé en 1956 Louis Aragon 1- D' après
[PDF] Lettre de Manouchian à sa femme Mélinée
Ma chère Méline, ma petite orpheline bien aimée Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde On va être fusillé cet après midi à 15 heures
[PDF] LAffiche Rouge - Musée de la Résistance Bretonne
Comparez les portraits de Missak Manouchian et décrivez l'aspect de la photographie prise II - Lettre de Manouchian à sa femme Mélimée 1 21 février 1944
[PDF] La dernière lettre de Manouchian LAffiche rouge Le - rue74
Missak Manouchian, poète et résistant arménien, est né Voici sa dernière lettre Fresnes, le 21 que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée
[PDF] Fiche dentraînement à la présentation orale HDA Je dois - sepia
En s'inspirant librement de la dernière lettre de Missak Manouchian à sa femme Mélinée avant son exécution, Louis Aragon écrit le poème Strophes pour se
[PDF] Séance 2 strophes pour se souvenir
Manouchian avaient été fusillés En 1955, à Manouchian " à Paris, Louis Aragon (1897-1982) écrit ces Lettre de Michel Manouchian à sa femme Mélinée
[PDF] pour se souvenir et pour dénoncer
Ce poème intitulé Strophes pour se souvenir est inspiré de la dernière lettre écrite par Michel Manouchian à sa femme Mélinée Il est publié en 1956 dans un
[PDF] LAffiche rouge
aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis Vers 19 à 30 : poétisation de la lettre de Manouchian
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Doc 1 :La dernière lettre de Manouchian
Missak Manouchian, poète et résistant arménien, est né1906 dans une famille de paysans arméniens en Turquie.
Sa famille meurt dans la génocide arménien perpétré par la Turquie. Arrivé en France à 9 ans, il est ouvrier à Paris au début de la Seconde Guerre Mondiale et forme avec plusieurs étrangers un groupe de résistants très actifs. Arrêté le 16 Novembre 1943 par la police française, Missak Manouchian tombera, fusillé, au Mont- Valérien, avec vingt-et-un de ses camarades, sous les balles de l'ennemi, le 23 février 1944.Voici sa dernière lettre
Fresnes, le 21 février 1944
Ma Chère Mélinée, ma
petite orpheline bien-aimée,Dans quelques heures, je ne
serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après- midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.Que puis-je t'écrire ? Tout est
confus en moi et bien clair en même temps. Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre lepeuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense.
Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse, j'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d'avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta soeur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la libération. Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine. Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t'embrasse bien fort ainsi que ta soeur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon coeur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.Manouchian Michel.
M.Manouchian, Manouchian.
L'Affiche rouge, Les Éditeurs
Français Réunis, 1974.
Doc. 2 : L'Affiche rouge
Le témoignage en poésie
Doc. 3Strophes pour se souvenir
En 1955, à l'occasion de l'inauguration de la rue du Groupe Manouchian, Louis Aragon a écrit ce poème mis en musique par LéoFerrer.
Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villesNoirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
1Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errantsAvaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA
FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemandAdieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan1
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps Vingt et trois étrangers et nos frères pourtantVingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattantLouis Aragon, Le Roman inachevé,
Éd. Gallimard, 1956
Document sonore : L'affiche rouge chanté par Léo Ferrer laffiche-rougeD'autres poètes témoignentDoc. 4
Ce coeur qui haïssait la guerreCe coeur qui haïssait la guerre voilà qu'il bat pour le combat et la bataille ! Ce coeur qui ne battait qu'au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit, Voilà qu'il se gonfle et qu'il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine. Et qu'il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent Et qu'il n'est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne Comme le son d'une cloche appelant à l'émeute et au combat. Écoutez, je l'entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c'est le bruit d'autres coeurs, de millions d'autres1Erivan : ville d'Arménie d'où Manouchian était originaire.coeurs battant comme le mien à travers la France.
Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces coeurs, Leur bruit est celui de la mer à l'assaut des falaises Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d'ordre : Révolte contre Hitler et mort à ses partisans ! Pourtant ce coeur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons, Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères Et des millions de Français se préparent dans l'ombre à la besogne que l'aube proche leur imposera. Car ces coeurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit.Robert Desnos, Destinée arbitraire, Éd. Galliamrd, 1975.Doc. 5Feuillets d'Hypnos
138Horrible journée ! J'ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l'exécution de B. Je n'avais qu'à presser sur la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé ! Nous étions sur les hauteurs dominant Céreste, des armes faire craquer les buissons et au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d'ouvrir le feu, j'ai répondu non de la tête... Le soleil de juin glissait un froid polaire dans mes os. Il est tombé comme s'il ne distinguait pas ses bourreaux et si léger, il m'a semblé, que le moindre souffle de vent eût dû le soulever de terre. Je n'a pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Qu'est-ce qu'un village ? Un village pareil à un autre ? Peut-être l'a-t-il su, lui, à cet ultime instant ? René Char, Feuillets d'Hypnos, Fureur et Mystère, Éd. Gallimard, 1962.
•Les poètes de la Résistance ont témoigné dans et par leur oeuvre de leur refus de la barbarie et de leur engagement lié à celui de tout un peuple. La voix du poète se mêle à d'autres mettant en évidence la dimension collective. •Cette volonté de témoigner influence parfois la forme de l'écriture poétique : les circonstances ont imposé par exemple à René Char l'écriture brève et fragmentée des Feuillets d'Hypnos.