électroniques, la RMN, le rayonnement synchrotron, porteurs de nouvelles recherche – un véritable exercice de débat scientifique De plus, CRM2, Faculté des Sciences et Technologies, BP 70239, 54506 Vandœuvre-lès-Nancy Cedex
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advanced X-ray diffraction instrumentation of CRM2 and large-scale facilities for Lieu(x) d'exercice : Faculté des Sciences et Technologies, Vandœuvre-lès- projet : Cristallographie, Méthodes et instrumentation en DRX et RMN/RQN,
Numéro complet - Reflets de la physique
électroniques, la RMN, le rayonnement synchrotron, porteurs de nouvelles recherche – un véritable exercice de débat scientifique De plus, CRM2, Faculté des Sciences et Technologies, BP 70239, 54506 Vandœuvre-lès-Nancy Cedex
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www.refl etsdelaphysique.fr Revue de la Société Française de Physique n°44-45 juillet-août 2015La cristallographie, science et techniques www.sfpnet.frArticle disponible sur le sitehttp://www.refletsdelaphysique.fr 2
Éditorial
Décidée par l'Organisation des Nations Unies, l'Année int ernationale de la cristallographie 2014 laisse le devant de la scène à l'Année internationale de la lumière (IYL2015). La cristallographie est entrée dans le champ scientifique
un siècle avant que sa lumière de prédilection, les rayons X - suivis dans la seconde moitié du 20 e siècle par les électrons et les neutrons -, permette son développement dans to utes les sciences. Essaimant rapidement au-delà de la physique et de la chimie avec le soutien essentiel des mathématiqu es, elle est un des piliers de la biologie, de la métallurgie, de la science des matériaux, verres et polymères c ompris, des sciences de la Terre et de la médecine. Portée initialement par les minéralogistes - dont René Just Haüy (1743-1822) - séduits par la beauté des gemmes et des cristaux et la symphonie des symétries géométriques, la cristallographie irrigue d'une manière déterminante toutes les filières scientifiques et économiques. De la microé lectronique à la pharmacie, des semi-conducteurs cristaux quasi parfaits avec des " défauts contrôlés » sa vamment dosés qui déterminent les propriétés d'usage, à l'ADN, double hélice biologique présente dans toutes les cellules et port euse de l'information génétique, les recherches et les découvertes ultérieures dans toutes les disciplines se constru isent sur la connaissance de l'organisation géométrique des atomes et groupes d'atomes dans la matière inerte ou vivante.À Paris, le 19 janvier 2015, lors de la séance inaugurale d'IYL2015 à l'UNESCO, Jaurès Alferov, prix Nobel de
physique 2000 pour ses travaux en physique et technologie des hété rostructures semi-conductrices, rappelait l'inanitéet la nocivité de la séparation, entretenue par certains milieux de décideurs court-termistes, entre recherche fondamentale
et recherche appliquée. La vision d'Alferov est claire : toutes le s découvertes sont appliquées, porteuses d'une rupture ou d'une évolution incrémentale exploitable aujourd'hui, ou présentes sur les étagères, patiemment à l'affût, pour être croisées avec d'autres découvertes et entrer dans le cy cle économique. Non, mille fois non, il n'existe pas une catégorie de sciences aux quelles on puisse donner le nom de sciences appliquées, il y a une science et les applications de la science, lié es entre elles comme le fruit et l'arbre qui l'a porté. » Ainsi répétait Louis Pasteur, docteur ès sciences pour ses travaux en cristallographie et sur l'importance de l'asymétrie, marque de la vie, profondément convaincu de la fer tilisation croisée des sciences avec les technologies.À la suite du rapport national sur l'impact socio-économique des mathématiques en France, présenté au MENESR
par Cédric Villani le 27 mai 2015, le journal Le Monde introduisait ainsi l'événement : " Cette fois, c'est prouvé,
les maths sont vraiment utiles. Cette discipline aux multiples facettes contribuerait même pour 15% du PIB national, soit 285 milliards d'euros, et 9% des emplois, soit 2,1 millions de p ersonnes. Ce nombre croît de 0,9% par an, contre 0,5% pour l'ensemble des emplois. (Étude de l'impact socio-économique des mathématiques en Fr ance, réalisée par le cabinet de conseil en stratégie CMI.) Il me semble pertinent de rappeler dans ce contexte l'analyse écon omique indépendante, commandée par la Société Européenne de Physique (EPS) en 2012 au cabinet Cebr (Centre for Economics and Business Research) . Elle couvre29 pays européens et provient des données statistiques publiques d
'Eurostat. La physique a créé plus de 15 millions d'emplois hautement qualifiés en Europe entre 2007 et 2010, soit13% de l'emploi directement productif. De chacun
d'eux découlent 2,7 nouveaux emplois (www.eps.org/resource/resmgr /policy/EPS_economyExSummary2013.pdf).Fuyons le travers de notre temps où il faut classer tout ce qui existe en introduisant des évaluations quantitatives dénuées
de tout sens. Mathématiques et physique cultivent, et c'est heureu x, des champs économiques communs. Rappelé par tous les évènements de l'année internationale, le croisement interdisciplinaire porté par la cristallographie est d'une telle ampleur, d'une telle diversité, que toute approche quantitative de son impact socio-économique est hors de portée. Dans ce contexte, il est nécessaire de continuer à offrir dans l' enseignement supérieur une formation à - et par la cristallographie. Elle est aujourd'hui et demain, indispensable à de nombreux champs scientifiques et technologiques, nourris par des mathématiques élégantes, porteuses de concepts profondément intriqués avec ceux de la minéralogie, de la chimie, de la physique... et de la biologie. électronique et des nanosciences, ont produit de nouveaux chapitres d e la cristallographie. Les microscopes électroniques, la RMN, le rayonnement synchrotron, porteurs de nouvel les techniques expérimentales, ont permisde voir plus intimement l'organisation structurale locale, prolongeant la vision de la diffraction et de la spectroscopie
des RX de laboratoire, des neutrons et des électrons. territoires où ses nouvelles extensions ont fait émerger des conce pts originaux et résolu des structures complexes mais ordonnées, comme les modulations incommensurables et les quasicr istaux. d'implanter, de la découverte et optimisation des matériaux à la réalisation des produits des grands secteurséconomiques
. Les plus visibles ces dernières décennies sont ceux de l'indu strie pharmaceutique, qui utilise beau coup le rayonnement synchrotron.Alain Fontaine
ffffLa cristallographie,
Reflets de la Physique n°
44-453Refi ets de la Physique n° 44-45
Sommaire
fiflfifi fififi fi fi fififf"... fififi ff fi fl fifi"... fi fifi fi fifi fi fifi-" fi fl fi flfifi' fi flfi fi fifi' fi fifi fi fifi" fi fi fifi ffff fi fl fifi'ff
fi fifi fi fifi fi fifi fi fifi- fi fifi''Au sein et autour de la SFP
Cristaux et cristallographie
Cristaux imparfaits ou " exotiques »
Développements expérimentaux récents en cristallographie fi fi fi fiff
fi fifi fifi" fi fi fi fi fi fi fi fi fi©ff"
fi ......''¡"§ff"... fi" fi fi...fi
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......ff""¡""ff"""'© fiLa cristallographie, science et techniques
Reflets de la Physique n° 44-4544
En 1914, Max von Laue obtient le prix Nobel de physique pour sa découverte de la diffraction des rayonsX par les
cris taux. Un siècle plus tard, l'Organisation des Nations Unies a proclamé 2014, centenaire du prix Nobel de Laue, "Année
internationale de la cristallographie». En 1915, le prix Nobel
de physique est de nouveau décerné dans le champ de la cris tallographie, à William Henry et William Lawrence Bragg, pour l'analyse de la structure cristalline au moyen des rayons X. La Société Française de Physique a souhaité célébrer ces deux centenaires en publiant un numéro spécial sur la cristallographie, discipline qui a en quelque sorte irrigué l'ensemble des sciences de la nature (physique, chimie, minéralogie, métallurgie et science des matériaux, biologie, sciences de la Terre...) et a produit à ce jour une quinzaine de prix Nobel.Qu'est-ce que la cristallographie
? Au départ, cette science a été déflnie comme celle qui étudie les propriétés des cristaux , et plus précisément l'organisation des atomes et des molécules dans les solides cristallins, où ils sont distribués de manière régulière, formant un " réseau» périodique dans les trois directions
de l'espace. La cristallographie s'est révélée une science et une techniq ue multidisciplinaire, d'une grande utilité dans toutes les sciences de la nature, mais où la physique joue un rôle crucial. En effet, ce sont les techniques de physique (diffraction des rayons X, des électrons et des neutrons, EXAFS, microscopie électroniqu e, résonance magnétique nucléaire, et bientôt laser à éle ctrons libres) qui sont à l'origine de notre connaissance des système s cristallins. Les concepts issus de la cristallographie irriguent tout un pan de la physique des solides : zones de Brillouin, théorie des bandes, phonons...Or, depuis le milieu du 20
e siècle, le champ de la cristallographi e s'est considérablement étendu aux structures cristallographiques de basse dimension : mono- couches ordonnées d'atomes ou de molécules adsorbés sur des surfaces solides ; nanocristaux et nanotubes ; graphène... magnétisme et de l'antiferromagnétisme, où les éléments qui s'ordonnent sont les moments magnétiques portés par cer tains atomes molécules anisotropes, qui possèdent en moyenne un ordre à longue distance en orientation ou en position, tout en conservant un désordre de type liquide dis locations, interfaces, textures d'orientation cristalline dans les polycristaux, déformations dues aux contraintes internes ou appliquées... solides présentant un ordre à longue distance sans périodicité tridimensionnelle, mais qui peut être interprété dans des espaces de dimension supérieure : structures incommensurables et quasicristallines périodiques à l'échelle mésoscopique : réseaux de vortex dans les supraconducteurs, cristaux colloïdaux, cristaux coulombien s ultra-froids... Ce numéro ne peut évidemment pas aborder tous ces aspects. Nous avons décidé de l'organiser en trois parties.La première partie, "
Cristaux et cristallographie
», fait d'abord
le bilan des multiples actions, en particulier en direction des plus jeunes, menées en France dans le cadre de l'année international e de la cristallographie : expositions, animations, cycles de conférences , concours de croissance cristalline, jeux... (R.Guinebretière
et coll. ). L'année 2014 aura aussi vu la réouverture de la galerie de minéralogie du Muséum national d'Histoire naturelle à Paris, et une initiative importante de l'Union Internationale de la Cristallographie pour le dévelop pement de cette discipline en Afrique (C. Lecomte). Puis sont présentées les notions nécessaires pour aborder les deux parties suivantes. B. Toudic trace un panorama de l'évolution historique de la notion de cristal, jusqu'à la découverte des phases incommensurables modulées et des quasicristaux, qui présentent un ordre à grande distance sans symétrie de trans lation , ce qui a amené à modifler en 1992 la déflnition offlcie lle du cristal. Enfln, cette partie se termine avec une liste d'ouvrage s recommandés et un glossaire.La cristallographie, science et techniques
5Refi ets de la Physique n° 44-455
Introduction
La cristallographie, science et techniques
Introduction
La partie centrale porte sur des " Développements expérimentaux récents en cristallographie ». Les deux premiers articles sont consacrés à la résolution de la structure de nano-objets ordonnés.
M.S. Amara
et coll. montrent comment la combinaison de la diffusion des électrons sur un objet unique et de celle des rayons X sur un volume plus important permet de déterminer la structure individuelle et d'ensemble des nanotubes. H. Klein expose les possibilités offertes par la diffraction électronique e n précession pour la résolution de la structure de nanocristaux individuels.É. Collet
et coll. nous présentent le laser X à électrons libres (X-FEL), qui ouvre des perspectives fascinantes pour observer des mouvements atomiques en temps réel, ou faire de l'imagerie l'échelle atomique d'objets très petits, tels que des macrom olécules ou des virus. S. Cadars et coll. montrent comment la résonance magnétique nucléaire (sonde strictement locale), associée à la modélisation moléculaire, permet de décrire la structure de systèmes partiellement désordonnés au-delà de la vision moyenne à grande distance donnée par la diffraction. Les neutrons, grâce à leur faible absorption par la matière, per mettent d'étudier des matériaux en volume dans des conditions extrêmes de température, de pression ou d'environnement chimique, et de faire des études cinétiques in situ (L. Laversenne et T. Hansen). La diffraction de neutrons polarisés est une technique unique pour obtenir les cartes de densité de spin dans des cristaux magnétiques : M. Deutsch et coll. retracent les étapes ayant conduit à une " première », la détermination expé rimentale de la densité d'électrons résolue en spin dans un cristal magnétique moléculaire. Enff n, J.S. Micha et O. Robach nous montrent comment la diffraction Laue, avec un micro- faisceau de rayonnement X synchrotron de haute énergie, permet de caractériser les déformations et l'orientation grain par gra in dans un polycristal. La dernière partie présente quelques cas d'études de "Cristaux
imparfaits ou exotiques ». Si la théorie du comportement d'une dislocation individuelle dans un cristal est bien connue depuis les années 1960, ce n'est pas le cas de leur comportement collecti f,qui gouverne la plasticité cristalline. Des avancées importantes dans ce domaine ont été obtenues par des simulations numériques
à l'échelle mésoscopique : c'est l'objet de l'artic le de B. Devincre. T. Baudin et ses co-auteurs montrent l'importance de la détermination des textures cristallines, c'est-à-dire de l'orientation des grains dans un polycristal, pour de nombreux problèmes industriels tels que l'optimisation de la mise en forme de tôles ou de ff ls métalliques. Enff n, deux articles illustrent l'élargissement de la notion de crista l à des systèmes d'objets ordonnés de dimensions micrométri ques : les cristaux colloïdaux (L. Cipelletti et L. Ramos), sur lesquels on peut sonder des mécanismes physiques non accessibles sur les systèmes atomiques et moléculaires, telle que la dynamique sous sollicitation des joints de grains ; et les cristaux d'ions piégés à très basse température dans des réseaux cré