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Le cadre du récit fantastique est souvent inquiétant – le château isolé, un soir d' orage, du conte de Nodier Inès de sorcières ou ogres n'est pas une surprise car dès le départ, le conte fixe un cadre Tout à coup, je me sentis glacé d'effroi  



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LA MAIN D'ÉCORCHÉ*

I l y a hui t moi s environ u n d e me s amis Loui s R...

,avait réuni, un soir, quelques camarades de collège;nous buvions du punch et nous fumions en causantlittérature, peinture, et en racontant, de temps à autre,5 quelques joyeusetés1, ainsi que cela se pratique dans lesréunions de jeunes gens. Tout à coup la porte s'ouvretoute grande et un de mes bons amis d'enfance entrecomme un ouragan. "Devinez d'où je viens, s'écrie-t-ilaussitôt. - Je parie pour Mabille2, répond l'un, - non, tu

1 0 e s tro p gai t u vien s d'emprunte r d e l'argent d'enterre

rton oncle, ou de mettre ta montre chez ma tante3,reprend un autre. - Tu viens de te griser4, riposte untroisième, et comme tu as senti le punch chez Louis, tues monté pour recommencer. - Vous n'y êtes point, je15 viens de P... en Normandie, où j'ai été passer huit jourset d'où je rapporte un grand criminel de mes amis que jevous demande la permission de vous présenter. » A cesmots, il tira de sa poche une main d'écorché, cette mainétait affreuse, noire, sèche, très longue et comme cris-20 pée, les muscles, d'une force extraordinaire, étaientretenus à l'intérieur et à l'extérieur par une lanière depeau parcheminée, les ongles jaunes, étroits, étaientrestés au bout des doigts; tout cela sentait le scélératd'une lieue*. " Figurez-vous, dit mon ami, qu'on vendait25 l'autre jour les défroques5 d'un vieux sorcier bien connudans toute la contrée ; il allait au sabbat6 tous les same-

1 joyeusetés plaisanterie s (familier) 2

Mabille

allusio n u n ba l cré pa r l e danseu r

Mabille

3 m a tante appellatio n populair e d u mont-de-piété

établissemen

t publi c auprè s duque l o n pouvai t emprunte r d e l'argen t e n mettan t e n gag e u n obje t d e l a valeu r correspondante

Aujourd'hui

ce t

établissemen

t s'appell e l e

Crédi

t

Municipal

4 griser enivrer 5 défroques meuble s e t vêtement s d e pe u d e valeu r qu e quelqu'u n laiss e e n mourant 6 sabbat assemblé e nocturn e d e sorcier s e t d e sorcière s sou s l a présidenc e d e Satan 1 1

CONTES FANTASTIQUESLA MAIN D'ECORCHE

di s su r u n manch e balai pratiquai t l a magi e blanch e e

tnoire1, donnait aux vaches du lait bleu et leur faisaitporter la queue comme celle du compagnon de saint30 Antoine2. Toujours est-il que ce vieux gredin avait unegrande affection pour cette main, qui, disait-il, était celled'un célèbre criminel supplicié en 1736, pour avoir jeté,la tête la première, dans un puits sa femme légitime, cequoi faisant je trouve qu'il n'avait pas tort, puis pendu au35 clocher de l'église le curé qui l'avait marié. Après cedouble exploit, il était allé courir le monde et dans sacarrière aussi courte que bien remplie, il avait détroussédouze voyageurs, enfumé une vingtaine de moines dansleur couvent et fait un sérail3 d'un monastère de reli-

4 0 gieuses Mai s qu e vas-t u fair e d e cett e horreur nou

sécriâmes-nous. - Eh parbleu, j'en ferai mon bouton desonnette pour effrayer mes créanciers. - Mon ami, ditHenri Smith, un grand Anglais très flegmatique, je croisque cette main est tout simplement de la viande45 indienne conservée par le procédé nouveau, je teconseille d'en faire du bouillon. - Ne raillez4 pas, mes-sieurs, reprit avec le plus grand sang-froid un étudianten médecine aux trois quarts gris, et toi, Pierre, si j'ai unconseil à te donner, fais enterrer chrétiennement ce50 débris humain, de crainte que son propriétaire nevienne te le redemander ; et puis, elle a peut-être pris demauvaises habitudes cette main, car tu sais le proverbe :"Qui a tué tuera." - Et qui a bu boira», reprit l'amphi-tryon5. Là-dessus il versa à l'étudiant un grand verre de55 punch, l'autre l'avala d'un seul trait et tomba ivre-mortsous la table. Cette sortie fut accueillie par des riresformidables, et Pierre élevant son verre et saluant lamain : "Je bois, dit-il, à la prochaine visite de ton

1 l a magie blanche e t noire l a magi e cherch e provoque r de s effet s bénéfique s (magi e blanche o u maléfique s (magi e noire) 2 compagnon d e saint

Antoine

périphras e pou r désigne r l e cochon d u no m d u sain t qu i vécu t seu l dan s l e déser t e n résistan t toute s le s tentations 3 u n sérail un e parti e d'u n lie u o le s femme s son t enfermée s (syn harem). 4 n e raillez pas n e vou s moque z pas 5 l'amphitryon l a personn e qu i offr e dîner 1

2maître », puis on parla d'autre chose et chacun rentra6o chez soi.Le lendemain, comme je passais devant sa porte, j'en-trai chez lui, il était environ deux heures, je le trouvailisant et fumant. " Eh bien, comment vas-tu? lui dis-je. -Très bien, me répondit-il. - Et ta main ? - Ma main, tu65 as dû la voir à ma sonnette où je l'ai mise hier soir enrentrant, mais à ce propos figure-toi qu'un imbécilequelconque, sans doute pour me faire une mauvaisefarce, est venu carillonner à ma porte vers minuit; j'aidemandé qui était là, mais comme personne ne me70 répondait, je me suis recouché et rendormi. »En ce moment, on sonna, c'était le propriétaire, per-sonnage grossier et fort impertinent. Il entra sans saluer."Monsieur, dit-il à mon ami, je vous prie d'enleverimmédiatement la charogne que vous avez pendue à75 votre cordon de sonnette, sans quoi je me verrai forcéde vous donner congé. - Monsieur, reprit Pierre avecbeaucoup de gravité, vous insultez une main qui ne lemérite pas, sachez qu'elle a appartenu à un homme fortbien élevé. » Le propriétaire tourna les talons et sortit80 comme il était entré. Pierre le suivit, décrocha sa mainet l'attacha à la sonnette pendue dans son alcôve*." Cela vaut mieux, dit-il, cette main, comme le "Frère, ilfaut mourir" des Trappistes1, me donnera des penséessérieuses tous les soirs en m'endormant. » Au bout d'une85 heure je le quittai et je rentrai à mon domicile.Je dormis mal la nuit suivante, j'étais agité, nerveux;plusieurs fois je me réveillai en sursaut, un momentmême je me figurai qu'un homme s'était introduit chezmoi et je me levai pour regarder dans mes armoires et90 sous mon lit ; enfin, vers six heures du matin, comme jecommençais à m'assoupir, un coup violent frappé à maporte, me fit sauter du lit; c'était le domestique de monami, à peine vêtu, pâle et tremblant. "Ah monsieur!s'écria-t-il en sanglotant, mon pauvre maître qu'on a

1

Trappistes

moine s cistercien s d e l'ordr e d e l a

Trappe

ordr e célèbr e pou r l a sévérit d e s a règle 1 3

CONTES FANTASTIQUES

9 5 assassiné J e m'habilla i l a hât e e t j e couru s che

zPierre. La maison était pleine de monde, on discutait, ons'agitait, c'était un mouvement incessant, chacun péro-rair, racontait et commentait l'événement de toutes lesfaçons. Je parvins à grand-peine jusqu'à la chambre, la

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port e

étai

t gardée j e m e nommai o n m e laiss a entrer

.Quatre agents de la police étaient debout au milieu, uncarnet à la main, ils examinaient, se parlaient bas detemps en temps et écrivaient; deux docteurs causaientprès du lit sur lequel Pierre était étendu sans connais-

105
sance I l n'étai t pa s mort mai s i l avai t u n aspec

teffrayant. Ses yeux démesurément ouverts, ses prunellesdilatées semblaient regarder fixement avec une indi-cible2 épouvante une chose horrible et inconnue, sesdoigts étaient crispés, son corps, à partir du menton,

11 0

étai

t recouver t d'u n dra p qu e j e soulevai I l portai t a

ucou les marques de cinq doigts qui s'étaient profondé-ment enfoncés dans la chair, quelques gouttes de sangmaculaient sa chemise. En ce moment une chose mefrappa, je regardai par hasard la sonnette de son alcôve*,

11 5 l a mai n d'écorché n' y

étai

t plus Le s médecin s l'avaien

tsans doute enlevée pour ne point impressionner les per-sonnes qui entreraient dans la chambre du blessé, carcette main était vraiment affreuse. Je ne m'informaipoint de ce qu'elle était devenue.120 Je coupe maintenant, dans un journal du lendemain,le récit du crime avec tous les détails que la police a puse procurer. Voici ce qu'on y lisait :"Un attentat horrible a été commis hier sur la per-sonne d'un jeune homme, M. Pierre B..., étudiant en125 droit, qui appartient à une des meilleures familles deNormandie. Ce jeune homme était rentré chez lui versdix heures du soir, il renvoya son domestique, le sieurBouvin, en lui disant qu'il était fatigué et qu'il allait semettre au lit. Vers minuit, cet homme fut réveillé tout à

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