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Tous droits r€serv€s Relations, 2014

Ce document est prot€g€ par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. l'Universit€ de Montr€al, l'Universit€ Laval et l'Universit€ du Qu€bec " Montr€al. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.

https://www.erudit.org/fr/Document g€n€r€ le 23 oct. 2023 08:34RelationsLe meilleur des mondes transhumanistesNicolas Le D€v€dec

Le D€v€dec, N. (2014). Le meilleur des mondes transhumanistes.

Relations

(775), 26...26.

Le meilleur des mondestranshumanistes

NICOLAS LE DÉVÉDEC

"La révolution véritablement révolutionnaire se réalisera non pas dans la société, mais dans l"âme et la chair des êtres humains.» A

LDOUSHUXLEY

J amais ces mots de l"écrivain Aldous Huxley, l"auteur de la célèbre dystopieLe meilleur des mondes(1932), n"ont- ils paru autant prémonitoires. Chirurgie esthétique, do- page sportif, contrôle de la procréation, augmentation des capacités cognitives ou lutte contre le vieillissement sont autant de manifestations actuelles d"une aspiration forte à améliorer l"être humain et la vie en elle-même par le biais des avancées technoscientifiques et biomédicales. Depuis plusieurs années, la question de l"amélioration des performances humaines trouve dans le mouvement du transhumanisme son principal et radical promoteur. Courant culturel issu de la Silicon Valley, le transhuma- nisme considère "l"augmentation» biotechnologique de l"être humain comme un impératif éthique et politique. Se rendre plus beau, plus fort, plus intelligent, plus heureux et vivre presque éternellement grâce aux technosciences sont ses objectifs principaux. Par la cryogénie, la fusion de l"humain et de la machine, le recours à un eugénisme libé- ral ou encore l"usage de la pharmacologie et des nanotech- nologies, les transhumanistes ambitionnent rien de moins que de dépasser entièrement la condition humaine pour accéder à un nouveau stade de l"évolution: la posthuma- nité. "L"humanité est une étape provisoire sur le sentier de l"évolution. Nous ne sommes pas le zénith du développe- ment de la nature1

», proclame ainsi le philosophe Max

More, l"un des chefs de file du mouvement.

Fédérant près de 6000 membres au sein de la World Transhumanist Association -rebaptiséeHumanity+en

2008-, le mouvement transhumaniste doit être pris au sé-

rieux. Non seulement parce qu"il trouve dans le culte néoli- béral de la performance un terreau fertile pour s"épanouir, mais aussi parce que les pratiques visant à améliorer les capacités humaines aussi bien physiques, intellectuelles qu"émotionnelles constituent d"ores et déjà une réalité sociologique.

Le mouvement transhumaniste compte en outre des

penseurs et scientifiques de renom, à l"image de son cofon- dateur Nick Bostrom, diplômé de la London School of Economics, enseignant à l"Université d"Oxford et directeur du Future of Humanity Institute; ou de l"ingénieur Ray

Kurzweil, auteur d"ouvrages à succès sur la robotique etl"intelligence artificielle, conseiller spécial de l"armée amé-

ricaine, récemment recruté comme expert par Google. Il bénéficie d"assisesinstitutionnelles, comme en témoigne le rapport américain NBIC (sigle signifiant nanotechnologies, biotechnologies, technologies de l"information et sciences cognitives), commandé par la Fondation nationale de la science et encourageant la convergence des nouvelles tech- nologies en vue d"améliorer les performances humaines2 Au-delà des enjeux éthiques liés à la santé, à la sécurité ou à l"égalité, c"est la question fondamentale de la perfecti- bilité humaine qui doit être soulevée, à l"heure où l"être processus vitaux en eux-mêmes. En quoi et jusqu"à quel point l"être humain est-il perfectible? En vue de quelles fins et pour quel projet de société? De Bacon à Condorcet ou encore Cabanis, la volonté de perfectionner techniquement la nature -nature humaine comprise- fait certes déjà partie intégrante du projet moderne. Toutefois, jamais la quête humaniste ne s"est réduite à cette seule dimension. Dans la lignée de Rousseau, à qui l"on doit l"invention du néologisme "per- fectibilité» dans son célèbreDis cours sur l"origine et les fon- dements de l"inégalité parmi les hommes(1755), l"idée de lioration globale des conditions de vie sociale. Elle est à ce titre indissociable d"une quête de justice sociale et de li- berté politique, dont l"éducation et la démocratie sont les piliers. Recouvrer ce sens social et politique constitue l"un des défis majeurs de ce début de XXI e siècle. Bien que les transhumanistes se réclament de la tradition humaniste et de la foi indéfectible en la capacité de l"être humain d"amé- liorer sa condition qui animaient les philosophes des

Lumières au XVIIIe

siècle, force est de constater qu"ils s"en démarquent d"une manière décisive. S"il est un oubli que cultive notre "société de l"amélioration», emportée par l"ivresse technoscientifique, c"est bien l"oubli de la société 3 L"oubli qu""entre les êtres humains, le seul progrès qui compte vraiment, c"est le progrès social, au sens le plus large du terme, c"est-à-dire l"extension de leur capacité à faire société, à vivre bien avec autrui et tous ensemble 4

». Il

faut, en définitive, que l"on repense l"être humain autre- la nature et au vivant. Seule la formulation d"un huma- nisme ancré dans la fragilité de la vie peut nous aider à surmonter les épreuves dusiècle biotech. novembre-décembre 2014RELATIONS26L"auteur, docteur en sociologie et en science politique, est chargé de cours au Département de sociologie de l"Université de

Montréal

1. M. More, " On becoming posthuman », 1994.

2. Mihail C. Rocco et William Sims Bainbridge (dir.), Converging

Technologies for Improving Human Performance, Arlington (Virginie),

National Science Foundation, juin 2002.

3. Michel Freitag, L"oubli de la société. Pour une théorie critique de la

postmodernité, Québec, PUL, 2002.

4. Jacques Généreux, La Grande Régression, Paris, Seuil, 2010, p. 12.

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