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Rapport de séances
Le problème du relativisme culturel
Peut-on juger une culture différente de la nôtre ?Montaigne, Essais
Situation du texte
Au XVIe siècle, de nouveaux continents sont découverts. On découvre alors de nouvelles civilisations et
de nouvelles organisations sociales autour de pratiques largement éloignées de celles de l'occident de
l'époque. Montaigne rapporte ici la rencontre avec des indigènes du continent américain venus en France. Ils
pratiquent le cannibalisme. La conscience occidentale est choquée et juge barbares ces indigènes.
Le problème
Chaque société vit selon ses moeurs, ses habitudes, ses coutumes, ses traditions qui lui sont propres.
Chacun juge par conséquent à partir de valeurs propres à un environnement culturel particulier que nous
pouvons appeler rationnalité. La question est celle de savoir si la rationalité propre d'une culture particuliere
est elles aussi particulière ou bien universelle.Si chaque rationalité est particulière, alors nous ne pouvons pas juger d'une culture différente de la nôtre.
A chaque tradition correspond une rationalité qui lui est propre. On ne peut donc pas juger une culture
différente de la nôtre au sens où nous n'en avons pas la capacité. Cela reviendrait à ériger en valeur
universelle la particularité de nos valeurs. On sombre alors dans l'ethnocentrisme et nous sommes aveugles à
la spécificité de la différence culturelle.Toutefois, si toute valeur est relative à un environnement culturel particulier, nous ne pouvons pas tout
accepter au nom du relativisme culturel. Ici se pose le dilemme moral. Nous ne pouvons pas tolérer toutes les
pratiques et toutes les traditions de toutes les cultures pour cette seule raison que nous nous trouverions en
défaut de moralité vis-à-vis de notre propre rationalité (cannibalisme, excision des femmes, ...). D'un côté, la
suspension du jugement par honnêteté intellectuelle nous conduit au limite du tolérable ; de l'autre côté, notre
devoir de juger ce qu'on ne peut tolérer revient à un égarement ethnocentrique.Les trois grandes idées du texte
1/ Réflexion sur la barbarie
La barbarie signifie l'absence de civilisation et de toute forme de rationalité. Or, lorsque nous nous
confrontons à une différence culturelle trop grande, comme par exemple la pratique du cannibalisme des
indigènes, nous ne percevons plus la différence culturelle. Nous appelons du nom de barbarie la pratique trop
éloignée de la nôtre. Nous confondons, dit Montaigne, absence de civilisation et différence de civilisation.
Nous nous fourvoyons facilement dans l'ethnocentrisme en jugeant la culture différente de la nôtre.
Pour Montaigne, les valeurs guidant nos jugements sont toutes particulières et relatives à notre
environnement culturel particulier. Chaque culture, chaque système de croyances, chaque tradition
définissent une rationalité singulière. Il convient donc de suspendre son jugement afin de ne pas falsifier la
différence culturelle.2/ Renversement de la question
Mais devons-nous par conséquent tout accepter au nom du relativisme culturel ? Faut-il accepter la
pratique du cannibalisme du fait qu'elle possède sa propre rationalité ? Faut-il accepter la pratique de
l'excision des femmes parce qu'elle procède elle aussi d'une rationalité qui lui est propre ? Montaigne reste
ferme sur sa position : nous devons suspendre notre jugement. Mais la suspension de notre jugement poursuit
une autre fin.Il s'agit de répondre au problème de l'évaluation de notre propre culture. Pouvons-nous juger de notre
propre culture ? Cela paraît impossible. Comment prendre suffisamment de distance avec nos propres valeurs
pour pouvoir évaluer ce qu'elles valent ? Comment évaluer nos propres valeurs sans tomber dans le cercle
vicieux d'un jugement qui les présuppose ?3/ La conversion du regard
La suspension du jugement permet de nous rendre disponible au regard de l'autre. Il s'agit de se voir par le
regard de l'autre afin de nous rendre capable de porter un regard critique sur notre propre culture. C'est ce
que propose Montaigne en laissant la parole aux indigènes.Leur première remarque est d'ordre politique. En ce temps, le pouvoir politique était celui du monarche.
Les indigènes sont choquées par la monarchie. Pour eux, ce pouvoir politique repose sur des fondements
fragiles et n'a aucune légitimité. Le chef politique légitime devrait être l'homme compétent, c'est-à-dire
l'homme qui a de l'expérience en matière de politique (savoir bien diriger, savoir prendre de bonnes
décisions). Or, la monarchie se fonde sur les liens de sang. Comment l'enfant roi, qui n'est qu'un enfant,
crédule, ignorant et capricieux peut-il exercer un pouvoir légitime ? La conversion du regard a permis une
critique de la légitimité du pouvoir politique. La critique du régime monarchique est sévère : ordre politique
conventionnel et irrationnel. Elle permet aussi une critique de sa stabilité. L'enfant est un individu faible, physiquement et psychologiquement. Un pouvoir politique stable repose pour une grande part sur la force (physique etpsychologique - le chef politique doit " savoir tenir bon », disons-nous). Par ailleurs, le rapport de force est
nécessaire : le fort l'emporte toujours sur le faible. Or, dans une monarchie, le rapport de domination est
contre-nature puisque le faible (l'enfant) domine le fort. La conversion du regard permet donc une critique
des fondements du pouvoir politique du point de vue de sa fragilité : la monarchie serait un pouvoir
conventionnel et contre-nature.La deuxième remarque est d'ordre moral. Les indigènes remarquent des inégalités sociales en Europe. Il y
a des gens très riches (ils ont trop de tout) et d'autres très pauvres (ils manquent de tout). Mais ils ne sont pas
choqués par ces inégalités. Ils sont étonnés de voir que les plus pauvres continuent de supporter leur pauvreté
sans réagir. Le texte est ici très violent. La réaction attendue par les indigènes est celle d'une violence
aveugle de la part des plus pauvres : égorger les plus riches, non pas pour s'accaparer de leurs biens puisqu'il
s'agit de " brûler leurs maisons », mais sans poursuivre aucun but. Une telle réaction est simplement
destructrice. Elle est barbare et provoquée par la civilisation occidentale construite sur de grandes inégalités.
La conversion du regard permet donc une critique morale de notre propre culture au sens où elle dévoile les
germes d'une barbarie possible au coeur de toute civilisation. BilanSi toutes les cultures permettent d'hériter d'une rationnalité, il faut encore s'interroger sur la capacité de
cette rationnalité à entrer dans un rapport réfléchi. Au fond, une culture peut s'entendre au sens de ce qui doit
pouvoir donner accès à une rationalité réfléchie. Cependant, ce n'est pas dans un système clos de croyances
qu'une telle rationnalité est rendue possible. Au contraire, Montaigne nous montre dans ce texte que seule
une ouverture au regard de l'autre rend possible une évaluation de sa propre culture. On peut appeler cela une
conversion de regard rendue possible par une rationnalité ouverte. Il s'agit de pouvoir entendre un propos qui
nous prend pour objet et dont nous ne pouvons pas être l'origine.Cette ouverture est alors la condition d'une rationnalité réfléchie capable d'entrer en critique d'elle-même.
La diversité culturelle est donc requise comme autant de perspectives sur sa propre culture et nous éclaire,
notamment, sur les germes d'une barbarie possible contenus au sein de sa propre civilisation.