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Tous droits r€serv€s Les Cahiers du Gres, 2004 Ce document est prot€g€ par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. l'Universit€ de Montr€al, l'Universit€ Laval et l'Universit€ du Qu€bec " Montr€al. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.

https://www.erudit.org/fr/Document g€n€r€ le 31 mai 2023 00:58Les Cahiers du GresSens et sorts urbains

nationale du Qu€bec 2002

St€phanie Lamarre et Gabriella Djerrahian

Lamarre, S. & Djerrahian, G. (2004). Sens et sorts urbains : r€flexions sur les c€l€brations montr€alaises de la F...te nationale du Qu€bec 2002.

Les Cahiers du

Gres 4 (1), 39†53. https://doi.org/10.7202/009714ar Diversité urbaine, vol. 4. no 1, printemps 2004 39
L e 24 juin de chaque année, la Fête nationale du Québec donne le coup d'envoi aux festivi- tés de l'été. Nommée également la fête de la Saint-Jean-Baptiste, elle constitue un espace festif où s'exprime depuis de nombreuses générations l'identité et la mé- moire du peuple canadien-fran-

çais. À l'heure actuelle, les activi-

tés entourant cette célébration re- flètent une réalité québécoise dif- férente de celle d'antan, attirant ainsi notre attention sur la trans- formation de ces significations.

Cet article explore de manière

succincte la formulation d'une identité nationale québécoise et son expression parmi les

Montréalais à l'occasion de la Fête

nationale des Québécois en 2002.

Les données recueillies à Mon-

tréal témoignent d'une certaine perplexité figurant au sein de la société montréalaise à l'égard de l'identité collective du Québec mise de l'avant lors de ces festivi- tés. Qui plus est, des distinctions importantes de production de sens se dégagent entre les dis- cours officiels de la Saint-Jean-

Baptiste

2 et ceux des participants.

Les paramètres de l'identité qué-

bécoise, telle que présentée du- rant les célébrations, ne se réfè-rent plus à un espace géographi- quement clos, et laisse place à l'expression d'une pluralité reflé- tant d'emblée la diversité de la population montréalaise. En effet, les pressions d'internationalisa- tion, accrues par la mondialisation

économique et la conjoncture po-

litique, corroborent l'apparte- nance de Montréal aux grandes villes-mondes (Sassen, 1994) 3

L'immigration massive connue par

la métropole engendre des chan- gements socio-démographiques qui influencent depuis longtemps la vie citadine (Larrivée, 2003).

Cette dynamique crée une mosaï-

que de références identitaires qui incorpore l'identité traditionnelle des Québécois d'origine cana- dienne-française. Nous parlons alors d'une collectivité de mémoi- res historiques rattachées à des territoires d'origine dispersés.

Considérant le déploiement de

ces enjeux identitaires, nous ne visons pas à répondre à la ques- tion " Qui est Québécois(e)?», question qui a d'ailleurs été abon- damment discutée dans un ouvrage récent du Groupe de re- cherche ethnicité et société (voir

Meintel et Fortin, 2002). Nous pro-

posons davantage une interpréta- tion des discours proposés au

SENS ET SORTS URBAINS: RÉFLEXIONS SUR LES

CÉLÉBRATIONS MONTRÉALAISES DE LA

FÊTE NATIONALE DU QUÉBEC 2002

1

Stéphanie Lamarre

Gabriella Djerrahian

Diversité urbaine, vol. 4. no 1, printemps 2004 40
cours des festivités de quartiers et celles de plus grande ampleur lors de la Fête nationale du Qué- bec en 2002. " La Fête nationale » comme site d'enquête

Lors d'une étude montréalaise

récente, Olazabal et Frigault (2000) soulignent l'ambivalence du sens de la Fête nationale en raison, notamment, de l'ambiguïté qui accompagne la définition de l'identité québécoise. En s'inspi- rant de cette recherche, la professeure Meintel 4 a invité les

étudiants bacheliers du cours

d'Ethnologie urbaine (été 2002) à accomplir un projet d'initiation au travail ethnographique. L'activité consistait en une courte enquête sur les célébrations officielles de la Fête nationale dans les diffé- rents quartiers de Montréal (le 23 juin 2002: les quartiers Côte-des-

Neiges, Rosemont et Villeray; le 24

juin 2002: les quartiers Notre-

Dame-de-Grâce et Westmount)

ainsi que lors des activités à grand déploiement, soit le défilé du 23 juin sur la rue Notre-Dame et le spectacle du 24 juin au Parc Mai- sonneuve. Les étudiants ont effec- tué un minimum de deux à trois heures d'observation et ont dis- cuté informellement avec quel- ques participants. En synthétisant les comptes rendus obtenus, nous nous sommes ensuite interrogées sur certains points qu'il nous sem- blait important d'éclaircir. En ef- fet, les thèmes du sens inclusif et exclusif présent dans l'expression "c'est la fête de tous les Québé- cois», la tension entre le discoursofficiel et les pratiques individuel- les et la construction d'une mé- moire commune seront discutés dans le présent texte.

En examinant les festivals cul-

turels au Canada, Bramadat (2001) souligne le lien entre ces expres- sions publiques et la symbolique identitaire qu'elles manifestent. À l'effigie du groupe et de l'environ- nement qu'elles décrivent, les fes- tivités permettent à ceux et celles qui y prennent part d'afficher leur appartenance. De plus, les festi- vals peuvent constituer des espa- ces créatifs tout en renforçant cer- taines contradictions présentes au sein du groupe ou de la société qui les organise (Greenhill, 2001). En s'inspirant de ces constats pour considérer les festivités de la

Saint-Jean Baptiste 2002, nous ex-

plorons ce que les célébrations relatent du climat social et politi- que du Québec. Que disent-elles de l'identité québécoise et du contexte dans lequel elle s'exté- riorise sur la scène publique ?

L'examen des activités du 24

juin témoigne d'emblée de la complexité des appartenances identitaires s'opérant dans le ca- dre d'une célébration nationale québécoise 5 . La diversité ostensi- ble des multiples sites d'expres- sions de l'identité " québécoise » nous indique que, malgré un en- cadrement minime unissant toutes les célébrations 6 , une dissonance importante se concrétise à l'égard du qui, du comment et du pourquoi de la fête. En d'autres mots, il se- rait réducteur d'affirmer que les participants aux fêtes de la Saint- Diversité urbaine, vol. 4. no 1, printemps 2004 41

Jean-Baptiste à Montréal définis-

sent uniformément le groupe qu'ils disent représenter.

Une fête en changement...

Les festivités entourant les

célébrations de la Fête nationale prennent leurs racines 7 dans les célébrations païennes nord-euro- péennes du solstice d'été, i.e., le

21 juin

8 . L'Église tente au VI e siè- cle de christianiser ces pratiques en décrétant le 24 juin jour de la naissance de saint Jean-Baptiste (Vallon, 1999). Cette fête recouvre néanmoins des coutumes païen- nes qui seront perpétuées en sol américain par l'intermédiaire des colons français. Après la Conquête anglaise de 1760 qui fait des Ca- nadiens français un groupe minorisé (Chevrier, 2003), les fes- tivités, tout en gardant leur religio- sité, acquièrent un sens politique de résistance envers le groupe dominant (Olazabal et Frigault,

2000). Le 24 juin 1834, lors d'un

banquet présidé par le patriote

Ludger Duvernay, saint Jean-Bap-

tiste est nommé patron des Cana- diens français par les convives (Drouin, 1991). Ces derniers s'as- socient ainsi au côté subversif du saint.

Toutefois, la symbolique de

saint Jean-Baptiste oscille entre la figure révolutionnaire et celle de la soumission. Sa représentation par un petit garçon aux cheveux blonds bouclés lors du défilé, de- puis 1866, suscite une contestation grandissante, car elle infantilise le peuple canadien-français. Cepen-dant, cette imagerie reste pré- sente jusqu'à la fin de la Révolu- tion tranquille (Chicoine et al.,

1982). En 1924, les chars allégori-

ques font leur entrée et permet- tent, à ce moment, la glorification du passé des Canadiens français et l'expression de cette identité surpasse l'aspect religieux de la manifestation (Mac Dougall, 1997).

Les années 1968 et 1969 marquent

le point culminant des revendica- tions pour moderniser la présen- tation de la nation lors du défilé, la statue de saint Jean-Baptiste se retrouvant décapitée par les ma- nifestants (Chicoine et al., 1982).

Avec la sécularisation de la société

québécoise au cours des années

1960, la fête perd de son côté reli-

gieux et devient très politisée en

étant associée au mouvement in-

dépendantiste dans les annéesquotesdbs_dbs6.pdfusesText_12