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Aucune explication logique, intellectuelle, n'est fournie, et il en va de même dans la phrase: "On a peur, on a envie de pleurer, et cependant l'on est content" ; cette  

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D. Guillaume LETTRES : PROGRAMME 3 Baudelaire (1821-1867), Le Spleen de Paris (1855-1869) Dates Cours Intervenants 1) Mardi 3 janvier Corrigé DS.2 Intro. 1 - Mercredi 4 janvier Intro. 2 - 2) Mardi 10 janvier Résumés Intro. 3 / Explication 0 THEME 1 : Spleen et genres - Mercredi 11 janvier Explication 1 : " Perte d'auréole », 198-199 Explication 2 : " Les fenêtres », 173-174 3) Mardi 17 janvier THEME 2 : Ville et poésie Explication 3 : " Le mauv ais vitrier » 81 -82, " La prem ière personne... l'infini de la jouissance ? » Mercredi 18 janvier THEME 3 : L'écriture du mal Colles W 4) Mardi 24 janvier Explication 4 : " Assommons les pauvres » 210-211, " Je cassai... Proudhon ? » THEME 4 : Une poésie politique ? Mercredi 25 janvier Explication 5 : " La fausse monnaie » 144-146, " L'offrande... d'homme charitable. » Explication 6 : " Les bons c hiens » 21 5-217, " Mais regardez... de la Saint-Martin. » Colles Z 5) Mardi 31 janvier Explication 7 : " Le fou et la Vénus », 75-76 THEME 5 : L'impossible amour ? Mercredi 1er février Rendre DM2 + citations classées Explication 8 : " Les tentat ions... » 11 9-120, " Autour de sa tuniq ue... Garde tes présents. » » Explication 9 : " Il y en a... de monstres innocents. » - Citations classées : Au minimum : 3 citations par thème (cf. exposés) + 1 analyse et 1 citation par explication de texte. - Sujet du DM2 : André Guyaux déclare, dans sa préface aux réflexions fragmentaires de Charles Baudelaire (Fusées, Mon coeur mis à nu, La Belgique déshabillée, " Folio » 2002 (1986)) :" Il se figurait pyramidal. Son esprit intégrait les uns aux autres les libérateurs et les tyrans, et à choisir, contre les utopies du bien, il préférait l'ordre installé du bien et du mal. » Dans quelle mesure cette analyse vous semble-t-elle pouvoir éclairer la lecture du Spleen de Paris ?

2 LETTRES : BIBLIOGRAPHIE 3 Baudelaire (1821-1867), Le Spleen de Paris (1855-1869) Bibliographie - 1) Technique et généralités : . Na dine TOURSEL et Ja cques VASSEVIÈRE : Littérature, textes théoriques et critiques, " Fac. », Nathan, 2004. . Jean-Michel GOUVARD, La versification, PUF, " Premier cycle », 1999 . Gérard DESSONS, Introduction à l'analyse du poème, Bordas, 1991 . Nicolas LAURENT, Initiation à la stylistique, " Ancrages », Hachette, 2001 . Bernard DUPRIEZ, Gradus, " 10x18 » . Paul ARON et alii (dir.), Le Dictionnaire du littéraire, PUF, 2002 - 2) Sur le contexte du Spleen de Paris : . Jean-Yves TADIÉ, Introduction à la vie littéraire du XIXe siècle, Bordas, 1984 . Pa ul BÉNICHOU, Les mages romanti ques et L'é cole du désenchantement, Gallimard, " Quarto », 2004 (1988 et 1992) . Michel JARRETY (dir.), La poésie française du Moyen Âge jusqu'à nos jours, PUF, " Premier cycle », 1997 et Dictionnaire de poésie de Baudelaire jusqu'à nos jours, PUF, 2001 - 3) Sur Baudelaire et son oeuvre : . Claude PICHOIS et Jean ZIGLER, Baudelaire, Julliard, 1987 . Pascal PIA, Baudelaire, Seuil, " Écrivains de toujours », 1982 (1952) . John E. JACKSON, Baudelaire, Le Livre de poche, 2001 . Wa lter BENJAMIN, Charles Baudelaire, Un poète lyrique à l'apogée du capitalisme, Payot, 1990 (1955-1974) . Jean-Paul SARTRE, Baudelaire, " Folio Essais », 1988 (1947, 1975) . Georges BLIN, Le sadisme de Baudelaire, Gallimard, 1939 . George BATAILLE, La littérature et le mal, " Folio Essais » 1990 (1957) . André GUYAUX, Préface à Charles BAUDELAIRE, Fusées, Mon coeur mis à nu, La Belgique déshabillée, " Folio Classique » 2002 (1986) . Jean-Pierre RICHARD, " Profondeur de Baudelaire » in Poésie et profondeur, Seuil, " Points », 1976 (1955) - 4) Sur Baudelaire et Le Spleen de Paris : . Jé rôme THÉLOT, Baudelaire, Violence et poési e, G allimard, " Bibliothèque des idées », 1993 . Steve MURHPY, Logiques du dernier Baudelaire, Champion, 2003 . Patrick LABARTHE comme nte Petits Poèmes en prose de Charles Baudelai re, Gallimard, " Foliothèque » n° 86, 2000

3 SOMMAIRE Baudelaire (1821-1867), Le Spleen de Paris (1869) - À Arsène Houssaye [59-61 = 3p.] (1862) - I. L'étranger [62 = 1] (1862) - II. Le désespoir de la vieille [63 = 1] (1862) - III. Le " Confiteor » de l'artiste [64-65 = 2] (1862) - IV. Un plaisant [66-67 = 2] (1862) - V. La chambre double [68-72 = 5] (1862) - VI. Chacun sa Chimère [73-74 = 2] (1862) - VII. Le fou et sa Vénus [75-76 = 2] (1862) - VIII. Le chien et le flacon [77 = 1] (1862) - IX. Le mauvais vitrier [78-82 = 5] (1862) - X. À une heure du matin [83-85 = 3] (1862) - XI. La femme sauvage et la petite maîtresse [86-89 = 4] (1862) - XII. Les foules [90-92 = 3] (1861) - XIII. Les veuves [93-96 = 4] (1861) - XIV. Le vieux saltimbanques [97-100 = 4] (1861) - XV. Le gâteau [101-103 = 3] (1862) - XVI. L'horloge [104-105 = 2] (1857) - XVII. Un hémisphère dans une chevelure [106-107 = 2] (1857) - XVIII. L'invitation au voyage [108-111 = 4] (1857) - XIX. Le joujou du pauvre [112-113 = 2] (1862) - XX. Les dons des fées [114-117 = 4] (1862) - XXI. Les tentations, ou Éros, Plutus et la Gloire [118-122 = 5] (1863) - XXII. Le crépuscule du soir [123-125 = 3] (1855) - XXIII. La solitude [126-128 = 3] (1855) - XXIV. Les projets [129-131= 3] (1857) - XXV. La belle Dorothée [132-134 = 3] (1863)

4 - XXVI. Les yeux des pauvres [135-137 = 3] (1864) - XXVII. Une mort héroïque [138-143 = 6] (1863) - XXVIII. La fausse monnaie [144-146 = 3] (1864) - XIX. Le Joueur généreux [147-152 = 6] (1864) - XXX. La corde [153-158 = 6] (1864) - XXXI. Les vocations [159-164 = 6] (1864) - XXXII. Le thyrse [165-167 = 3] (1863) - XXXIII. Enivrez-vous [168-169 = 3] (1864) - XXXIV. Déjà ! [170-172 = 3] (1863) - XXXV. Les fenêtres [173-174 = 2] (1863) - XXXVI. Le désir de peindre [175-176 = 2] (1863) - XXXVII. Les bienfaits de la lune [177-179 = 3] (1863) - XXXVIII. [Laquelle est la vraie ?] L'Idéal et le Réel [180-181 = 2] (1863) - XXXIX. Un cheval de race [182-183 = 2] (1864) - XL. Le miroir [184 = 1] (1864) - XLI. Le port [185 = 1] (1864) - XLII. Portraits de maîtresses [186-192 = 7] (1867) - XLIII. Le galant tireur [193-194 = 2] <1865> - XLIV. La soupe et les nuages [195 = 1] <1865> - XLV. Le tir et le cimetière [196-197 = 2] (1867) - XLI. Perte d'auréole [198-199 = 2] <1865> - XLII. Mademoiselle Bistouri [200-204 = 5] <1865> - XLIII. Anywhere out of the world [205-207 = 3] (1867) - XLIX. Assommons les pauvres ! [208-211 = 4] <1865> - L. Les bons chiens [212-217 = 6] (1865)

5 INTRODUCTION Baudelaire (1821-1867), Le Spleen de Paris (1855-1869) I. Baudelaire et la fin des révolutions - 1. Enfance et famille + a) Monsieur et Madame Baudelaire à Paris : 1821-1827 . a1. François Baudelaire (1759-1827) - N, cf. " baudrier » (bande de cuir ou tissu en écharpe pour porter épée) > " baudelaire » = " sabre droit dont la lame courte à deux tranchant était recourbée et élargie à la pointe » (cf. cimeterre) - Origine champenoise, paysanne ; abbé précepteur avant Rév. / comte de Choiseul-Praslin > républicain (caustique et bilieux), peintre > au service de l'état, sous Empire puis Restauration : chargé des dépenses intérieures du Sénat > logé ds dépendance du palais du Luxembourg - 1er mariage (veuf 1814) > fils Alphonse, né 1805 (aîné de 16 ans / CB) ; . a2. Caroline Archenbaut-Defayis (1793-1871) - Bourgeoisie champenoise ; sa m ère, Julie F oyot, suit pê en A ngleterre garnison > s'appelle Arch.-D ; père militaire, d'origine inconnu. - Orpheline 1800 > recueilli par ri che avoca t Perignon, son tuteur, qui fréquente FB. > mariage 1819 (après retraite de FB. : 34 ans d'écart...) - Relation de grande proximité avec son fils. . a3. La petite enfance - CB. naît ds nvelle maison 13, rue Hautefeuille (plaque ?) ; vieux mobilier Louis XVI, oeuvres d'art. - 1827-28, aprè s mort du père, péri ode de gde proximi té / mère, ds ptte maison à Neuilly, avec servante (Mariette) [> FDM : " La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse »] + b) Monsieur et Madame Aupick entre Paris et Lyon : 1828-1839 . b1. Jacques Aupick (1789-1857) - origine irlandaise par ses deux parents(Jemis) [père sert armée française]

6 - carrière militaire brillante : commande polytechnique > de 1848 à 1852, ambassadeur, à Constantinople, Londres et Madrid > sénateur. * h. d'ordre sous ts les régimes : Empire, Restauration, MJ, Empire... * Meurt 1857, peu avant parution des FDM > rapprochement CB. / sa mère. - Épouse Caroline B. 1828 (très vite ; accouchement d'un enfant mort de sexe fém.) ; ambition pour le fils = concours du gvt. (ENS, Polytechnique, St-Cyr...) . b2. Lyon (1832-36) - Gde chance ds la carrière d'Aupick = répress ion / révolte des canuts lyonnais (ouvrier de la s oie) 1831, puis 1834 > c ommandant Aupick promus colonel. - Ennui de CB au collège, où obtient bons résultats ms irrégulier, velléitaire ; aime pas la ville (cf. trace = ds " Crépuscule du soir », " noir hospice, perché sur la mont agne » et d'où descend hurleme nt des fous - Fourvière). . b3. Paris et le collège Louis-le-Grand (1836-1839) - Brillant quand le veut ms indocile ; commence à écrire vers (cf. Lamartine, Hugo) ; désarroi face au choix d'un métier > on le destine au droit. - Première rupture : refuse de donner billet transmis par camarade > l'avale > renvoyé > collège St-Louis. - Même temps = complot de la Société des Saisons (dirigé par Blanqui) > s'empare de la Préfecture de Police et de l'Hôtel de Ville > répression vaut nvlle promot° à Aupick, général. - 2. La rupture : 1839-1844 + a) Égarements . a1. Premières rencontres littéraires - S'inscrit en droit ms ne se rend pas aux cours ; écrit vite à Hugo ; le voit ? rencontre Balzac (Grandet 33, Goriot 35), Nerval. . a2. Décisives errances : le choix du mal ? - rapide blennorragie : cf. Sara ou " Louchette » (> " affreuse juive » ?)

7 - dépenses excessives, notamment en habillement > endettement : inquiétude de la famille (Baud. majeur ds un an) : Alphonse le sermonne, et Aupick veut " l'arracher au pvé glissant de Paris » > + b) Châtiment . b1. Voyage ds l'océan indien (juin 41-février 42) - décision du conseil de fam il le (Alphonse B et ses amis) < as sai nir comportement : qu'il aille jusqu'à Calcutta ; * en fait : île Maurice et Bourbon (Réunion) < refusera d'aller au-delà. - Comportement courageux pendant tempête (aller comme retour), ms proclamations choquantes + intérêt reste littéraire, mélancolie . b2. Conseil judiciaire - Famille espère armée, ms tirage au sort l'épargne > majorité et liberté + volonté déclaré d'être auteur > - devant risque de dilapidation du patrimoine (vente du terrain de Neuilly + achat d'oeuvres d'authenticité douteuse > mère demande Nt° d'un conseil judiciaire 1844 (Me Ancelle) [CB ne peut qu'administrer ses biens : sous tutelle] - 3. Du dandysme au socialisme : 1844-1851 + a) Dans les pas de Lauzun . a1. Le dandysme - (mot et not° 1820 Fr. < Angl. Brummel) grand soin de sa toilette > dépense excessives et dettes : théorise en 1863 / C. Guy = éthique de la distinction / marée de la médiocrité démocratique. - 1843-1845 = loue appartement le plus luxueux qu'il connût ds Hôtel de Pimodan, île St. Louis : ancien logement de Lauzun (1633-1723) = un des prototypes du dandy, duc insolent et laid ms spirituel qui finit par épouser Mlle de Montpensier (Gde Mlle, nièce de LXIII ≠ Mlle, nièce de LXIV) * Achète tableaux d'authenticité douteuse... . a2. La bohème - fréquentation précoce des prostituées > blennorragie dès 1839 > syphilis = pas bien soignée à l'époque même si moindre terreur qu'à la Renaissance > résurgences jusqu'à sa mort, qu'elles provoqueront : " sang infecté » (cf. " venin » in " À celle qui est trop gaie »)

8 - fréquentation milieux litt., ms se singularise par noirceur de son inspiration + intérêt pour la peinture. + b) Le moment socialiste . b1. L'exaltation révolutionnaire - refus de la réforme électorale par LP. > " campagne des banquets » menée par les républicains = celui du 22 février 1848 interdit > insurrection * > Gvt. provisoire et proclamation de la 2e République (Lamartine, Louis Blanc [théoricien des ateliers nationaux, détournés]) : abolition de la peine de mort et de l'esclavage. - CB. porte d'abord à l'insurrection intérêt esthétique : séduit par le drame > 24 février : avec fusil sur barricade au carrefour de Bucy > " Il faut aller fusiller le général Aupick » (commande Polytechnique = empêche que les élèves se mêlent à l'insurrection, comme en 1830) ; adhère fugitivement à un club fondé par Auguste Blanqui (théoricien de l'insurrection). * cf. Coeur : " Mon ivresse en 1848. / De quelle nature était cettte ivresse ? / Goût de la vengeance. Plaisir naturel de la démolition. / Ivresse littéraire ; souvenir de lectures. » > " 1848 ne fut amusant que parce que chacun y faisait des utopies comme des châteaux en Espagne. / 1848 ne fut charmant que par l'excès même du Ridicule. » - ap. élection d'avril (1er suffrage universel > majorité et gvt. modérée, ss socialiste), mvt. de juin 1848 = soulèvement ouvrier > répression sanglante et instauration d'une République conservatrice. * CB. prêt à participer, avec courage, se vante que ses mains sentent la poudre > Coeur : " Les horreurs de Juin. Folie du peupl e et f olie de la bourgeoisie. Amour naturel du crime. » * août 1865 = écrit plusieurs fois (ss réponde) à Proudhon < exprimer son admiration + le prévenir de menace de la part " des bêtes féroces de la propriété » [cf. 1840 Qu'est-ce que la propriété ? " c'est le vol » ; pensée mutualiste sur plan éco (suppression de l'intérêt et du crédit) et anarchiste / fédéraliste sur plan poltq. ; critique / Fourier et Marx] . b2. Quelle position politique ? - Collaboration à des journaux éphémères et contradictoires : * Fonde avec des amis Le Salut public en février-mars 1848 > en octobre secrétaire de rédaction du Représentant de l'Indre, journal des principes

9 d'ordre et de conse rvation (à Châteauroux : fait scandale) - probabl es autre publications, socialisantes. - Mais : esthétisme antidémocratique, cf. Salon de 1846 : * flâneur ds une émeute éprouve joie à voir un " gardien du sommeil public - s ergent de ville ou munic ipal, la véritable armée - cros ser un républicain ? » > " Crosse, crosse un peu plus fort, crosse encore , municipal de mon coeur [...] L'homme que tu crosses est un ennemi des roses et des parfums, un fanatique des ustensiles [...] Crosse religieusement les omoplates de l'anarchiste ! » + c) Le verrouillage du 2 décembre 1851 . c1. Mise en place et développement du régime - élection du président de la Républ ique au suffrage universel = L ouis-Napléon Bonaparte : 10 décembre 1848-2 déc. 1851. * Gl obalement, politique très répressive cont re toute opposition républicaine, voire démocratique : épuration ds l'administration, restriction du suffrage universel > prépare prise du pouvoir. - Le coup d'État * Nuit du 1e au 2 décembre (anniversaire du sacre impérial 1804 + victoire d'Austerlitz 1805 > faible résistance popula ire, Vic tor Hugo appelle à l'insurrection des faubourgs de l'est > fuite de VH en Belgique > exil à Jersey puis Guernesey jusqu'à la chute de l'Empire : Les Châtiments 1853 e t Napoléon-le-Petit 1852 ; > barri cades ba layées le 4 : on a l ais sé grossi r le mouvement > répression + étendue. - L'Empire : * Plébiscite approuve coup d'état puis rétablissement empire (2 décembre 1852) ; ms leurre du suffrage universel : opposition muselée par censure, candidats officiels soutenus par préfets et administration + découpage des circonscriptions favorise candidats ruraux dociles > chambre de 1857 ne comporte que 5 opposants (sur 300 environ). * Idées politique de N III : démocratie autoritaire et sociale (cf. opuscules de jeunes se, pendant Ham : De l'extinc tion du paupérisme 1844 [ gvner avec masses, cadrer dvlppt. ind., organiser classe ouvrière]) > application de ses idées quand pouvoir lui semble assez fortt. en place (ds première

10 partie du règne = surtt. développement des transports et grands travaux : cf. Hausmann > CB. " Le cygne » 1860). * Tourna nt de 1860 : libéra lisme économique (traité de libre échange / Angl.) + libéralisation sociale (1864 : droit de coalition et de grève aux ouvriers [Association Internationale des Travailleurs fondée à Londes = 1ère Internationale, adopte idées de Marx] > 1868 : + liberté de la presse et réunions publiques) + libéralisation politique. . c2. Baudelaire " dépolitiqué » ? - CMN (écrit àp. 1859) note inflexion politique ? * " Ma fureur au c oup d'État. Combi en j'ai essuyé de coups de fusil. Encore un Bonaparte. Quelle honte ! / Et cependant tout s'est pacifié [...] / Ce qu'est l'empereur NIII. [...] Trouver l'explication de sa nature, de sa providentialité. » - Surtout : forme de retrait ; pas d'implication directe ds vie politique. * Lettre à son notaire Ancelle, 1852 : " Le 2 décembre m'a physiquement dépolitiqué. Il n'y a plus d'idées générales. Que tout Paris soit orléaniste, c'est un fait, ms cela ne me regarde pas. Si j'avais voté, je n'aurais pu voter que pour moi. Peut-être l'avenir appart ient-il aux hommes déclassés ? » * cf. surtout " Reniement de St. Pierre » (" Révolte » in FDM), composé fin 1851 : " - Certes, je sortirai, quant à moi, satisfait / D'un monde où l'action n'est pas la soeur du rêve » . c3. Baudelaire réactionnaire ? - Selon A. Guyaux, CB. se rallie à l'empire < désespoir + anticonformisme intellectuel / doxa républicaine + vers 1851-52, le cture de Joseph de Maistre (1753-1821), grand penseur ant i-révolutionnaire (cf. Soirées de St.Pétersbourg ou Entretien sur le gvt temporel de la providence, posth. 1821) : parle la " providentialité » de NIII (providence + fata lité, selon Guyaux). - Cf. pensée de Maistre : * Souve raineté = don divin > intangible (c f. infai lli bilité papa le + monarchie) > Révolution françai se = " caractère satanique », " c'est la pure impureté ».

11 * Histoire gouvernée par la Providence (cf. Bossuet) = chaque nation y remplit une mission, qu'elle ignore > philosophie = " le plus grand fléau de l'univers » car prétention de la raison à gvner seule alors qu'elle " n'est qu'une brute dont toute la puissance se réduit à détruire » - Complexité de la position (conviction) de CB. : cf. Marseillaise = " hymne de la canaille » (1864) et écrit à Nadar en 1859 : " La politique est une science ss coeur » (cf. Machiavel) > " Si tu étais Jésuite et Révolutionnaire, comme tout politique doit l'être [...] » (compter avec faiblesse humaine + accomplissement du mal et haine de la bourgeoisie) - 4. Autour des Fleurs du Mal : 1852-1864 + a) Des femmes . a1. La mère - Relations constantes et recherches de proximités, malgré réactions petites bourgeoise et censure du Gal : mort de celui-ci 1857 > rapproche ment , séjours à Honfleur où elle s'est retirée. . a2. Jeanne Duval - Devient maîtresse de CB. en 1842 ; mulât resse née en 1827, actrice ds petits rôles ; selon Nadar remarquable pa r " invraisemblable développement des pectoraux » ; selon Banville : " démarche de reine » + " qqch. à la fois de divin et de bestial ». - Inspiratrice > relation SM, charge ; concubina ge, àp. 48 dit ne l'aimer depuis longtemps que par devoir > la quitte en 1852 (cf. lettre à sa mère : obstacle à son développement, ne l'admire pas) ms continue à l'aider matériellement (remords ; elle misérable et malade). - Reprend vie commune avec elle en 1855 > rupture en 56, malgré lui (parle d'elle : " ma femme ») : la regrattera tj. = [11 sept. 1856] " cette femme était ma seule distraction, mon seul plaisir, mon seul camarade » ; ruptures et retrouvailles (1858, -9) * progres sion de la paralysie 1859 > hôpit al ; CB. avec el le décembre 1860-janvier 1861 (départ CB. < présence envahissante d'un frère : amant ?). * vue la dernière fois 1870 sur un bd. par Nadar, se traînant sur béquilles. - 1864, à Bxelles : dernière maîtresse = Berthe, ressemble à Jeanne jeune. . a3. Marie Daubrun

12 - Née 1827 ; actrice rencontrée par CB. 1845 :incarne " Belle aux cheveux d'or » en 1847 > intimi té 1854 et éloignt. 1855 (> Banville) ; nvelle intimité 1859, av. éloignt. définitif (> " À une Madone ») * Cf. lettre ss doute 1848 ou après, réagiss ant à un refus : " Par vous, Marie, je serai fort et grand. [...] Soyez mon ange gardien, ma Muse et ma Madone, et conduisez-moi dans la route du Beau. » - 1863 : Louise Descham, autre actrice blonde à peau blanche. . a4. Mme Sabatier - Née 1822, des oeuvres d'un préfet et d'une lingère ; modèle + maîtresse d'un riche industriel bruxellois ; représentée ds sculpture osée (moulage : Orsay) qui fit sensation 1847 : Femme piquée par un serpent ; proclamée " Présidente » par Gautier ; salon vers 1852, ami de G. + Fbert > un peu Rosanette in ES., CB. - CB. lui adresse anonymement poèmes àp. de décembre 1852 : " À celle qui est trop gaie » > 1853 Réversibilité, L'Aube spirituelle, Confession > 1854 Le Flambe au vivant... ; pas s ûr que tous ins pirés par elle ; jeu l itt. et galant : cf. fin dernier anvoi = " Je suis un égoïste, je me sers de vous. » - CB. lui écrit à deux jours du procès des FDM (août 1857) pour demander aide en haut lieu (ce qu'elle pouvait assez peu) > deviennent amants fin du mois > lettres enflammées d'elle : lui, prend ses distances = " enfin il y a qqs jours, tu étais une divinité, ce qui est commode, ce qui est beau, si inviolable. Te voilà femme maintenant. » + b) Publication et procès . b1. Une condamnation mesurée - Ap. acquit tement de Flaubert, au db. de l'année, ms qui bénéfic iait de l'appui de la Princ esse M athilde ; ds l'e ns.= + gde sévérité judiciaire / écrivains que sous MJ. ; même procureur que / Fb. = Ernest Pinard (futur ministre de l'Intérieur) > condamnation : * ø / offense à la morale religieuse, ms / morale publique et bnes moeurs > 300 fra ncs d'amendes + doit s upprimer 6 poèmes qui " conduisent nécessairement à l'excitation de sens par un réalisme grossier et offensant pour la pudeur. » * CB. écrit à l'impératrice > 50 frs ; indemnité de l'État : 100 frs < trad. Poe + articles.

13 . b2. Une notoriété - Articles critiques (ineptes) ms aussi encouragement de Fbert, Hugo, voire Ste Beuve (" pétrarquisant sur l'horrible »). - Procès a fait de l ui personna ge public > légende qui fait pa rtie de la création baudelairienne : CB. très attentif à sa mise en scène. * Se vante d'avoir livres reliés en peau humaine, apprécie filet " tendre comme de la cervelle de petit enfant » ; se teint les cheveux en vert - Seconde édition de 1861 : pour Ste Beuve en 1865, CB parmi les chefs de file de la nouvelle littérature (comme Gautier, Banville, Leconte de Lisle - après Hugo et Lamartine) + e) Préoccupations matérielles . e1. Le dénuement - Ne supporte plus contrôle vétilleux de son conseil judiciaire Me Ancelle > db. 58 menace de le souffleter devant sa femme et ses enfants ; - Endettement perpétuel ; travaille irrégulièrement, souvent pour rembourser des avances ; source de revenus max = trad. de Poe. * rente suffisante pour vie modeste (= petit fonctionnaire) ; ms dépenses / vêtements, Os d'art, restaurants... > misère par ailleurs ( change d'hôtel pour fuir les créanciers) . e2. Étranges candidatures - Fin 1861-db. 1862 = candidature à l'Académie française > entrepre nd même visites d'usage (> Lamartine, surtt. Vigny) puis renonce ; ressenti comme provocation < fauteuil de Lacordaire, orateur dominicain. - En 1863, ambitionne de diriger un théâtre subventionné < revenu + faire jouer ses pièces (cf. L'ivrogne, 1853-54) ; rien de concret. - 5. La Belgique et la mort : 1864-1867 + a) Un exil ? . a1. Échecs - CB. s'y rend < es poir de conf érences bien rémunérées + contrat a vec journaux (+ indépendants / Empire > lus à Ps.) + un éditeur de VH : ne se présente même pas à ses conférences, de moins en moins fréquentées > " Tout a échoué. »

14 - Reste en Belgique < refus de revenir sur un échec, et retrouver s es créanciers ; plus radicalt.,dit en 1865 : " Pourquoi je reste à Bxles, - que je hais pourtant ? - D'abord parce que j'y suis, et que ds mon état actuel, je serai mal partout » = " misanthropie » < " sensibilité trop vive » - Seul plaisir = fréquentation de qqs amis : édite ur Poulet-Malassis, marchand de tableaux Arthur Stevens et son frère Arthur, peintre animalier (cf. " Bons chiens »), Félicien Rops. . a2. La Belgique déshabillée - Après 15 jours, consta te que " tous ces gens sont plus bêtes que les français » > vite projet de livre comme " essayage de mes griffes. Je m'en servirai plus tard contre la France. » = cont re socié té bourgeoise, progressiste et démocratique. + b) Une agonie . b1. La maladie - Première crise cérébrale janvier 1860 ; Fragment d'Hygiène : " J'ai cultivé mon hystérie avec jouissance et terreur. [...] aujourd'hui 23 janvier 1862, j'ai subi un singulier avertissement, j'ai senti passer sur moi le vent de l'aile de l'imbécillité. » - 1865 : névralgie > mars 1865 = tombe ds église jésuite de Namur > db. de troubles mentaux et d'aphasie. . b2. La mort - 31 mars 1865 = hémiplégie irréversible ; retour à Paris juin 1866 - janvier 1867 : ne dit plus que " Non, cré nom » ; meurt 31 août 1867. - Enterrement : discours de Banville ; présence de Verlaine ; absence de Ste-Beuve. II. Baudelaire : critique et poésie - 1. Romantismes + a) Le sujet et l'histoire : 1820-1830 . a1. Mouvement romantique émerge àp 18e siècle : - (caricaturalement) inflexion d'une vision du monde (Lumières) de l a rationalité vers la sensibilité : poésie vaut selon critère d'authenticité

15 subjective (rabattement de la poésie sur le lyrisme, au détriment du théâtral - où s'affirme prose - et surtt de l'épique - roman). * cf. notamment poésie anglaise et usage de l'adjectif romantic < paysage qui transporte le spectateur ds monde idéalisé, romanesque, des romances ≠ novels plus réalistes ; usage en fr. àp 1770 > traduction par " pittoresque », " romanesque » puis " romantique » : sens spécifique, de pos sible épanchement sentimental d'un promeneur s olitaire face à un paysage (cf. poésie dite dès l'é poque " descriptive » < Seasons de Thomson 1730 > fr. 1759). * en France : prose et pensée de Rousseau > cf. Rêveries du promeneur solitaire (posth. 1782) - Importance capitale de la révolution française : césure historique, recherche d'un régime politique fondée sur pensée rationnelle du pouvoir et du droit (≠ autorité, tradition et religion) > affirmation des peuples (en France > Europe, ds lignée pensée " moderne » + résistance / empires : Bonaparte et Habsbourg). * Mise en mouvement de l'histoire : cf. philosophie " romantique » met en relation subjectivité et rationalité (Kant :Critique du jugement 1790 > esthétique) + historicise la pens ée (Hegel : Phénoménologie de l'esprit 1806) : histoire comme devenir de l'idée, au travers des consciences subj. particulières (cf. Napoléon a Iéna = l'Esprit du monde qui passe à cheval). . a2. Date repère de 1820 : Méditations poétiques de Lamartine = cf. titre renvoyant à l'intériorité subjective et à sa profondeur (≠ titre par genres 18e > db. VH : Odes et ballades 1828). - Premier romantisme français est politiquement conservateur (catholique et monarchiste) : Chateaubriand (né 1768 ; dont jeune Hugo cherche appui), Lamartine (né 1790) et Vigny (1797) servent la Restauration > évolution vers positions républicaines àp. 1830 (Monarchie de juillet) : cf. Lamartine à la tête du gouvernem ent provisoire qui proclam e l a 2nd Républ ique, bientôt abatt ue, VH (1802) pair de France 1845 et d'abord proche de Louis-Napoléon, ms bientôt opposant résolu (exil 1851-70). - > voix de cette première génération = poésie du progrès, génération des " mages » (Béni chou : prolonge m vt. des Lumi ères) allia nt subjectivité, ambition métaphysique et formes d'optimisme historique et sociale.

16 * cf. Hugo 1824, Préface des Odes : le poète " doit marcher devant les peuples comme une lumière et leur montrer le chemin. » > Préface de 1859 à la Légende des siècles = montrer " le grand fil mystérieux du labyrinthe humain, le Progrès. » . a3. Date repère de 1830 : triomphe houleux du romantisme à la première de Hernani. - > préface de VH en mars : " Le romantisme n'est, à tout prendre, que le libéralisme en littérature. » + b) Le désenchantement : 1830-1850 . b1. Une histoire désespérante - MJ. confirme blocage de la société par régime censitaire favorabl e à génération née ap. 1789, et qui tourne au conservatisme. * habi leté de LP. ds relation ave c opinion publ ic : " roi de fra nçais », drapeau tricolore ; léger élargissement du cens électoral ms règne des notables, cf ? Guizot ap. 1840 : " Enrichissez-vous, par le travail et par l'épargne ») - ms : dure répression des soulèvements populaires (1831 et 1834 canuts lyonnais pour salaire > 1834 républicains rue Transnonain) et de tte opposition (cendres 1840 ms Louis Napoléon au fort de Ham ap. tentative débarquement Boulogne) + paupéris ation des travailleurs industriels voire des paysans. - Vaine révolution de 1848 ? . Relatif isolement des républicains / pple (Louis Blanc, Barbès, Blanqui). . Abolition de l'esclavage + ateliers nationaux, ms premières élections au suffrage universelle encadrées et gagnées par modérés > LNB président, prépare peu à peu instauration de l'empire. . b2. L'école du désenchantement (Bénichou) - Génération à peine plus jeune (Ste-Beuve 1804, Nerval 1808, Musset 1810, Gautier 1811), et qui débute ou s'affirme après 1830, affiche perte des espérances de la précédente = divorce entre aspiration poétique et devenir (meilleur) de l'humanité (foule devient populace, distance du religieux, en une spiritualité plus abstraite et moins pourvoyeuse d'espoir). - cf. Musset : lyrism e du chant ms apolitisme c onservateur, goût de la raillerie et du 18e (Mvx). * cf. Lorenzaccio 1834 + La Confession d'un enfant du siècle 1836

17 - 2. Baudelaire critique + a) Art : des Salons (1845, 1846, 1859) au Peintre de la vie moderne (1863) [1er textes publiés] . a1. Romantisme - Positionnement intellectuel particulier : " pour être juste, cad. pour avoir sa raison d'être, la critique doit être partiale, passionnée, politique, cad. faite à un point de vue exclusif, mais au pt. de vue qui ouvre le plus d'horizons. » (S.45) - Alliance de la sensibilité et de l'intelligence : cf. CMN = " Glorifier le culte des images, ma grande, mon unique, ma primitive passion. » > * opposi tion (courante depuis re naissance) = couleur / des sin (avec croisements) * valorisation de l'idéal = " l'individu redressé par l'individu, reconstruit et rendu par le pinceau ou le ciseau à l'éclatante vérité de son harmonie native » (S.46) - Trouve d'abord (outre père dont dira que " peintre détestable » modèle = E. Delacroix. > cf. romantisme = " l'expression la plus récente, l a plus actuelle, du beau » (S.45) * nature / artiste et tableau / spectateur = doit susciter rêverie où passé tient place prépondérante : peinture ED. " parle surtout au souve nir », " mélancolie », " mnémotechnie du beau » (S.45) * > théorisat ion de l'It° in S.59 = " reine des facult és » < art comme vision : " L'It° est la reine du vrai, et le possible est une province du vrai. Elle est positivement apparentée à l'infini. » . a2. Modernité - Dégagement d'une idée d'alliance ent re l'ét ernel et le tra nsitoire : vrai peintre doit comprendre et faire voir " combien ns som mes grands et poétiques ds nos cravates et nos bottes vernies » (S45) > S46 = double nature du beau : " Toutes les beautés contiennent [...] qqch. d'éternel et qqch. de transitoire. » - > 1863 PVM / Constantin Guy : " le beau est tj., inévitablement, d'uen composition double, bq. l'impression qu'il produit soit une [...] Le beau est fait d'un élt. éternel, invariable, et dont la quantité est extrêmement difficile à déterminer, et d'un élt. relatif, circonstanciel, qui sera, si l'on

18 veut, tout à tour ou tt ensemble, l'époque, la morale, la passion. Sans ce second élt., qui est comme l'enveloppe amusante, titillante, apéritive, du divin gâteau, le premier élt. serait indigestible, inappréciable, non adapté et non approprié à la nature humaine. » * PVM cherche modernité = " Il s'agit, pour lui, de dégager de la mode ce qu'elle peut contenir de poétique ds l 'historique, de tirer l'é ternel du transitoire. » . a3. Caricature - Autre façon de saisir cette dualité < elle contient tj. part de beauté selon Baud. ; cf " De l'essenc e du rire » (1855) = le lie à la chute, " signe satanique » chez l'h (JC ne rie pas), lien de la chute et du rachat > CB. oppose : * " comique significati f », sati rique < " supériorité de l'homme sur l'homme » (Molière, Voltaire, et même Rabelais : étroitesse de l'esprit fr.) * " comique absolu » ou " grotesque » < supé riorité de l'homme sur la nature (Hoffmann) - Liée à configuration historique précise (le moment fait le ridicule) : cf. rév. de 1830 comm e t outes > " fièvre caricaturale » (nott. Daum ier), " prodigieuse comédie satanique » (" Quelques caricaturistes français », 1857) > élévation àp de la circ., et glissement vers le fantastique, cf. id. / Daumier = " vous verrez défiler devant vos yeux, ds sa réalité fantastique et saisis sante, tout ce qu'une gra nde ville cont ient de vivantes monstruosités. » + b) Littérature : Entre les " Notes nouvelles sur Edgar Poe » (1857) et les Réflexions sur quelques uns de mes contemporains (1861) . Effort plus réflexif, entre mise au point historique et recherche de vérités abstraites ; max. ds années contemporaines et post. aux FDM. . b1. Culte de la forme ? - Contre confusion qu'il conçoit comme hérétique entre vrai, beau et bien (Victor Cousin < romantisme alld. + censure morale sous le second empire) > même formulation ds essai sur Poe et sur Gautier = " La poésie [...] n'a d'autre but qu'elle-même. » (NNP . 1857) > approche esthéti que e t métaphysique de l'écriture poétique comme moyen d'une révélation

19 - Ms nécessa ire souci de vérité et de juste posi tionnement historique > critique du formalisme : * 1852 / " École païenne » (premiers " parnassiens » : Banville, Leconte de Lisle) = " La passion frénétique de l'art est un chancre qui dévore le reste ; et, comme l'absence nette du juste et du vrai ds l'art équivaut à l'absence d'art, l'homme entier s'évanouit ; la spécialisation excessive d'une faculté aboutit au néant. » + " Renier les eff orts de la socié té précédente, chrétienne et philosophique, c'est se suicider [...] » - Maîtrise = dans calcul, choix lucide en fonction d'une situation historique > cf. article sur Madame Bovary (1857) : " Soyons donc vulgaire ds le choix du sujet, puisque le choix d'un sujet trop grand est une impertinence pour un lecteur du XIXe siècle. » . b2. Correspondances - Maîtrise formelle = moyen d'une ambit ion m étaphysi que héritée du romantisme. * " TH. Gautier » (1859) : " il y a ds le mot, ds le verbe, qqch. de sacré qui ns défend d'en faire un jeu de hasard. Manier savamment une langue, c'est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. » - > théorie des correspondances (un aspect de sa poétique, lié à ses maîtres romantiques) : * NNP. 1857 : " L'It° est une faculté quasi divine qui perçoit tout d'abord, en dehors des méthodes philosophiques, les rapports intimes et secrets des choses, les correspondances et les analogies. » > " C'est cet admirable, cet immortel instinct du Beau qui nous fait considérer la terre et ses spectacles comme une correspondance du Ciel. [...] C'est à la fois par la poésie et à travers la poésie, par et à travers la musique que l'âme entre voit les splendeurs situées derrière le tombeau. » * / VH in Réflexions 1861 : " Tout est hiéroglyphique », signification des choses forme " l'inépuisable fond de l'universelle analogie » ; réf. à Fourier (utopiste socialiste db. 19e ; phalanstère et attraction passionnelle, selon les caractères) et Swedenborg (mystique suédois, 18e). . b3. Réalisme

20 - Exigence d'équilibre dialec tique entre It° et percept ion précise, analyse lucide du réel > " Tt bon poète fut tj. réaliste. Équation entre l'impression et l'expression. » (" Exposition universelle », 1855). - > exigence morale ambiguë : * compassion : cf. article de jeunesse suur " Pierre Dupont » (1851) : " Il est impossible [...] ne de pas être touché du spectacle de cette multitude respirant la poussière des ateliers, avalant du coton, s'imprégnant de céruse, de mercure et de tous les poisons nécessa ires à la créati on des chefs-d'oeuvre, dormant ds la vermine, au fond des quartiers où les vertus les plus humbles et les pl us grandes nichent à côté des vices les pl us endurcis et des vomissements du bagne [...] » > VH loué 1861 pour force dont dérive " l'esprit de justice et la charité ». * attention aux pulsions de méchanceté : " l'art moderne a une tendance essentiellement démoniaque » (/ Banville 1861) - 3) Les Fleurs du mal (1857-1861) + a) Situation : l'art pour l'art . a1. L'art sans l'histoire ? - Désillusion des révolutions de 1830, 1848 > coup d'État du 2 décembre 1851 (> Empire 1852) : blocage de la situation politique + dominance des préoccupations économiques (règne de la bourgeoisie, depuis MJ.) > * désarrimage de l'ambition poétique et du mouvement historique, avec même marginalisation de l'artiste (≠ bourgeois : cf. Flaubert, et " Monsieur Prudhomme » de Verlaine, 1862 : " Il est grave : il est maire, et père de famille. ») * radicalisation du désenchantement des seconds romantiques (générations de 1810) - > génération de 1857 (< oeuvres) : aînés des futurs parnassiens = mettent en place lieux commun / nvelle poésie = formalisme (durcissement de la forme comme conscience de sa facticité, vanité) et impassibilité. . a2. Les oeuvres - Th. Gautier (1811-1872) [dédicataire des FDM] : jne romantique > très tôt intérêt pour l'art (critique important) et attachement à son autonomie > modèle pour poésie, par plasticité et intensité de la représentation.

21 * 1852 Émaux et camées > 1857 " L'Art » - Leconte de Lisle (1818-1894) : atta chement à élévation de la poésie (épique, nott.) > nécessité de l'éloigner, ds l'espace et le temps (S antiques et barbares) + plasticité et picturalité, ainsi que détails. * cf . Poèmes antiques (1852) et Poèmes barbares (1862) - pa rfois ressemblance avec Baud. (représentation forte de l'exotique + sentiment de la mort des civilisations). * ≠ ce : inflexion positiviste (intégration / acquis récents de la philologie et de l'archéologie, de l'histoire). - Th. de Banville (1823-1891) : relation suivie et réelle proximité / Baud. * Gde virtuosité f ormelle + confrontation ironique au monde contemporain : cf. Odes funambulesques, 1857. + b) Ambivalences d'un livre bipolaire . b1. Structures - 100 poèmes exactement (+ " Au Lecteur ») ds édition prévue de 1857 : jugement du tribunal > doit en e nlever 6 ; or revendi que pré cise composition > cf. ajoute " Tableaux parisiens » pour édition de 1861 (= inflexion vers SP.) * 1. Spleen et Idéal = dominance de l'idéal * 2. Tableaux parisiens = centre de gravité du livre, qui le fait sortir du romantisme * 3. Le vin = parmi textes les plus anciens, sympathie socialisante (cf. boisson des ouvriers) * 4. Fleurs du mal = éponyme, vision du mal et du sort cruel de ceux qui s'y livrent. * 5. Révolte = section ancienne aussi, satanisme byronien * 6. L a M ort = mouvement globalement descenda nt et " Le voyage » comme grand poème récapitulatif > fin ambiv. " Au fond de l'Inconnu pour trouver du nouveau ! » . b2. Le beau - Historicité radicale de la recherche du beau < expérience de la modernité = celle de la laideur (≠ idéalisation [néo-classique] du modèle antique ou des rêveries exotiques) > dégagem ent du beau àp. confrontation a vec

22 l'éphémère ds ce qu'il a de plus répulsif, condition humaine ds toute sa négativité * cf. " J'aime le souvenir de ces époques nues » + " À une charogne » + " Hymne à la beaut é » (" Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe ») - Rôle de l'ekphrasis : desc ription détaillée d'oeuvre d'art ( paradigme de toute description : cf. bouc lier d'Achill e) = plusieurs fois d'oeuvres imaginaires > permet de donner forme (idéalisation) à pulsion scandaleuse. * cf. " À une madone, Ex-voto ds le goût espagnol » = soumission du poète > planter couteaux ds coeur ; " Une martyre, Dessin d'un maître inconnu » = projection ds pers. d'un amant assassin (désir illimité > déchaînement pervers et vain : morte). . b3. Amour - Poème d'amour réalisa nt le désir, ds relation à une destinataire ( cf. " Chevelure ») ; dominant e rétrospective de la projection (cf. " Le Balcon » : " Mère des souvenir, maîtresse des maîtresses »). - Existe versant idéalisant : cf. poèmes d'amour spirituel adressés à Apolline Sabatier ; cf. sonnet 42 " Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire » > idéalisation / couple sado-masochiste + opposition / amoralité (< fusion du bien et du beau). - Valeur de l'amour saphique : forme de projection du poète, cf. Paradis évoque (< grandir ds proximité de s fs) " une espèc e d'androgynéité, ss laquelle le génie le plus âpre e t le plus vi ril reste incomplet » = représentation d'un désir infini et amoral que rien ne peut satisfaire (cf. " Lesbos », " Delphine et Hypolite »). . b4. Morale - Force de la culpa bilité < vision ma rquée par péché originel + comme scansion du temps qui passe, approfondit la culpabilité, laquelle devient ressource d'introspection (cf. L'Irrémédiable, L'Horloge, La servante...). - Satanisme = thème romantique (< Byron voire Milton, Paradise lost...), où Satan (comme Caïn : cf. " Abel et Caïn ») apparaî t avant tout comm e figure d'énergie (cf. Prométhée) et de révolte / D responsable du péché (" Reniement ds St. Pierre ») : cf. vision satanique de la RF + moralisme

23 religieux au service des nantis (cf. " Litanie de Satan » = solidarité avec révoltés politiques et sociaux). - Spleen : hérita ge romantique (cf. Werther, René) + tradition de la mélancolie (bile noire > tristesse ss cause : discordance désir / R), infléchie par CB. < dé personna lisati on et même réification comme condition de l'affirmation subjective > même identification / mort (cf. Spleen II : " je suis un cimetière abhorré de la lune » + " Désormais tu n'es plus, ô matière vivante ! / Qu'un granit entouré d'une vague épouvante ») - Compassion pbmatique, qui se fait jour nott. ds " Tableaux parisiens » : nott. " Petites vieilles » = ent re sanct ification de l a souffrance (registre religieux > cercueil comm e " nveau berceau » et c alcul est hétisant (" méditant sur la géométrie » + audac e ryt hmique), avec dédicace signifiante à Hugo < " charité profonde » pas par idéal isati on ms par confrontation ss concession à l'altérité (" monstres » + " aimons-les ! ») : se demande même (Lettre 1859 à Jean Morel / " Sept vieillards ») si n'a pas " simplement réussi à dépasser les limites assignées à la Poésie » * cf. Jackson, ville pour CB = " théâtre de la finitude tragique » > réalité concrète devient allégorie de la chute (signification ≠ salut des choses, qui l'habitent intimement [symbol e] ms = abstraction dont elles sont irrémédiablement séparées). * cf. allégorie, fin MA = forme par excellence de la vanité : cf. " Danse macabre » + " Squelette laboureur » in FDM. - 4) Baudelaire traducteur + a) Edgar Poe (trad. 1848-1865) . a1. Baudelaire passeur - CB. = forge en F rance image et conna issance d'EP. (1809-1849) (c f. Mallarmé > Valéry) - 1848 > sa mort = reconnaiss ance en Franc e alors que pas évidente en Amérique [< alcoolisme notammt. ; aspec ts scandaleux de sa vie amoureuse] - CB. découvre en 1847 traduction du " Chat noir » > lettre 1864 : " Savez-vous pourquoi j'ai patiemment traduit Poe ? Parce qu'il me ressemblait ? » = S ms aussi phrases qu'il retrouve, écrites 20 ans avant.

24 . a2. Convergences - Marginalité, aristocratisme et dandys me ; antidé mocratique (contre crédulité de la masse), contre mythe du progrès. - Croyance en la ré alité du mal : " je crois que la perversité e st une de s primitives impulsion du coeur humain » (NNP) [cf. 1ère NHE = " Le Démon de la perversité » : un criminel se dénonce lui-même] ; péché originel ≠ progrès. * cf . lettre à Flaubert 1860 : " de tt t emps j'aai été obsédé par l'impossibilité de me rendre compte de certaines actions ou pensées soudaines de l'homme ss l'hypot hèse de l'intervention d'une force méchante extérieure à lui. » * chez Poe : mise en scène de " l'absurde s'installant ds l'intelligence et la gouvernant avec une épouvantable logique ; - l'hystérie usurpant la place de la volonté, la cont radiction établie entre les nerfs et l'esprit et l'h désaccordé au point d'exprimer la douleur par le rire » ; logique absurde (folle), causalité obsessionnelle : cf. " Coeur révélateur » comme " Démon de la perversité » = entre pulsion meurtrière et remords (cf. CB.) - Convergence fantasmatique : capacité à investir une conscience postérieure à la mort et qui prend la parole d'outre-tombe (cf. La servante au grand coeur. » + " Rêve d'un curieux » : " La toile é tait levée, et j 'attendais encore. »), remise en question de la limite entre la vie et la mort > terrain du fantastique (cf. " La chute de la maison Usher » = frère enterre sa soeur vivante par erreur ; - Importance du calcul poétique [cf. Poe : " The Poetic Principle » + " The Philosophie of composition » > quasi trad. parfois par NNP]= volontarisme ds la création, ≠ pensée d'un naturel créateur (cf. VH, voire Musset). * Intellectualisme permet de disjoindre beau et bien ; lié à métaphysique de l'It°. * = ds écriture + à travers pers. : cf. détective Dupin, in " Lettre volée », VOIR " Double attentat rue Morgue » + b) Les Paradis artificiels (1860) . b1. Le choix d'un sujet - Pas tellement exp. bio = rare consommation de haschich, lors de séances organisées sous surveillance médicale par peintre Boissard ; en revanche,

25 ingestion plusieurs fois ( < raisons médicales) de laudanum (opium + alcool) - Mode : cf. Th. Gautier, Nerval - Surtt. : recherche paradoxale de rachat / procès des FDM (projet de préface 1861 : " On m'a a ttribué tous les crimes que je racont ais. » > se veut moraliste. - > traduit et adapte Confession d'un m angeur d'opium, de Thomas de Quincey (1821) . b2. Une position ambivalente : le jugement d'un artiste - " Le vin exalte la volonté, le haschich l'annihile. » + " Le vin est pour le peuple qui travaille et qui mérite d'en boire. » = valorisation de la volonté et de la sociabilité. - Drogue permet de satisfaire à bon marché " Le goût de l'i nfini » = ne perme que " le naturel excessif » > tentation = " emporter le paradis d'un seul coup » [≠ travail et conscience du créateur] - CB. inf léchit De Quincey ds le sens du tragique < pa s de sagesse rétrospective, pas de réconfort ds souvenir d'enfance (cf. péché originel pour CB), pas de composition rhapsodique (> effort viril de construction et de volonté). - 5) Le Spleen de Paris (1855-1867 >1869) + a) Situations : a1. Le Parnasse et au-delà - 1866 : publication du premier n° du Parnasse contemporain = mvt. assez hétérogène, autour des illustres aînés mentionnés / art pour l'art (< poétique de l'impersonnalité et de la perfection formelle, ds divorce / histoire) + Baudelaire : aphasique en avril + " Ces jeunes gens me font une peur de chien. Je n'aime rien tant que d'être seul. Mais ce n'est pas possible. Et il paraît que l'école Baudelaire existe. » - article élogieux des jeunes (pas encore de plaquett e) Verlaine (Poèmes saturniens 1866, FG. 1869, RSP. 1874) et Mallarmé ds articles = amorce du symbolisme : cf. anti-intellectualisme de Verlaine in AP et idéalisme de Mallarmé VOIR CITATIONS

26 * peut s'appuyer sur " Correspondances » de Baud. - qui écrit l ettre enthousiaste à Wagner 1860 > article 1861 : " Il possède l'art de traduire, par des gradations subtiles, tout ce qu'il y a d'excessif, d'immense, d'ambitieux, ds l'h spirituel et naturel » . a2. La question générique :prose et poésie - Expression " poème en prose » apparaî t avec la fin de l'âge classique : notamment / Fénelon (Télémaque 1699) = fiction dont style recourt aussi à des caractéristiques de la poésie (rythme, figures) ; cf. aussi traduction en prose de poésies étrangères, àp. Iliade d'Homère par Mme Dacier 1690 (restituer saveur propre des l'original < s'affranchir / convention de la poésie fr. : relation de la bienséance et de la convenance avec métrique [idéalisation courtisane et rationalisante]). * > cf. trad. de l'anglais : Ossian de Mac Pherson par Turgot 1760 > Sk.... * > disjonction entre poésie et versification, et relation au lyrisme contre composante narrative (épique) qui échoit au roman (cf. préromantisme 18e < poésie lyrique et des criptive, paysagiste : cf. m ot même de " romantisme »). - > développe ment au 18e (not t. Rousseau : NH 1762 + Rêveries du promeneur solitaire 1782 > Chateaubriand) d'une prose qui emprunte ses ressources à la poésie (nott. : élts. de métrique, refrains...) : prose poétique. - > ex. pour CB. = Gaspard de la nuit, d'Al oysius Bertrand, 1842 (" Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot ») [cf. nocturne + représentation parfois burlesque + horreurs de la guerre fin 16e-db.17e]. * Dé coupage graphique très évident (quasi verse t - de mande de " blanchir » la pa ge), ponctuation exacerbée (t iret) + rythme jouant sur répétitions et régularités. * = travail de concentration > cf. critère du poème en prose selon Suzanne Bernard (brièveté, unité, gratuité). * pens ée comme écriture de la captation d'une vision : inst antanés nocturnes / Paris médi éval [ comme traductions d'Homè re : resti tution d'une particularité + discontinuité] > CB. : " appliquer à la description de la vie moderne, ou plutôt d'une vie moderne et plus abstraite, le procédé qu'il avait appliqué à la peinture de la vie ancienne, si étra ngement

27 pittoresque. » (SP.60) [cf. époque pose pb. d'image : de représentation, qui se dérobe] * cf. dédicace à Arsène Houssaye < auteur d'une " Chanson du vitrier » humanitaire (1850) qui reprend moule formel proche de Bertrand (cf. SP. 222) + b) Le devenir d'un livre : 1855-1869 . b1. La recherche (1855-1862) - Phase de recherche poét ique/géné rique en prose = projet d'ouvrage autobiographique inachevé (titres < Poe) : * Fusées : notes 1855-62 = méditations plus détachées ; " Qu'est-ce que l'art ? Prostitution. » " Créer un poncif, c'est le génie. » " De Maistre et Edgar Poe m'ont appris à raisonner. » * Mon coeur mis à nu : 1859-65 = " où j'e ntasserai mes colères » > Confessions de Rss. paraîtront bien pâles (lettre 1861) ; 1863 : " livre de haine » - 1855 : " Le crépuscule du soir » et " La solitude » - 1857 : en revue , " Poèmes nocturnes » = idem + " Les projets », " L'horloge », " La chevelure », " L'invitation au voyage » [2 derniers > cf. poèmes en vers] * Avec " La belle Dorothée » = 3 poèmes montrant travail entre les genres (hésitation, tension, " défiguration » cf. Johnson - ms CB recourt encore à des ressource de la prose poétique (condensée) qu'on trouve chez Bertrand. - 1861 : [année seconde édition FDM ; annonce " Dorothée » + " Une femme sauvage à la foire »] " Poèmes en prose » = idem + " Les foules », " Les veuves », " Le vieux saltimbanque » * CB. é voque ds correspondance des Poèmes nocturnes = " essais de poésie lyrique en prose, ds le genre de Gaspard de la nuit » > annonce " petit ouvrage » de 40 à 50 poèmes, dont titre = La Lueur et la Fumée ou Le Promeneur solitaire, Le Rôdeur parisien ou Petits Poèmes en prose. - 1862 : in jnal La Presse, 26 " Petits poèmes en prose » [dont " À Arsène Houssaye »] donnés en 4 livraisons. * évoque à Ste Beuve : " plusieurs paquets de Rêvasseries en prose » (cf. Rousseau : exploration d'une subjectivité isolée, en butte à la persécution du monde

28 . b2. Affirmations : vers un livre (1863-1869) - 1863 : Même type de publication * CB. signe nveau contrat avec Hetzel (< Poulet-Malassis a fait faillite) pour FDM et Petits Poèmes en prose > ds correspondance, apparaît titre Le Spleen de Paris, " Pour servir de pendant aux FDM », en annonce 100 : " Je puis vois garantir un livre singulier et facile à vendre » * à VH : " J'ai essayé d'enf ermer là-dedans toute l'ame rtume et tte la mauvaise humeur dont je suis plein. » - 1864 : se plaint de ne parvenir à achever un livre auquel tient beaucoup * Interruption publication par Figaro < poèmes en prose " ennuyaient tt le monde » - 1865 : Belgique et amertume * à un directeur de revue / poèmes en prose inachevés : " Mais ce sont des horreurs et des monstruosités qui feraient avorter vos lectrices enceintes. » * es père un ouvrage " plus volontaire » que le s FDM, " où j'a ssocierai l'effrayant avec le bouffon, et même la tendresse avec la haine » : annonce " cent bagatelles » qui ont besoin d'un " bain de multitude » > affirme " Il y aura ds le volume une cl assification particulière » (cf. Barbey / " architecture secrète » des FDM) ; année du sommaire dont on dispose (et sur lequel se fonde édition) - ms Hetzel renonce, et CB doit chercher nvl éditeur > Lemer - 1866 : croit à la sortie prochaine de son livre (en alternance avec phases d'insatisfaction) > écrit à Ste Beuve : * " J'ai l'espoir de pouvoir montrer, un de ces jours, un nouveau Joseph Delorme accrochant sa pensée rhapsodique à chaque accident de sa flânerie et tirant de chaque O une morale désagréable. » * " Je suis assez content de mon Spleen. En somme, ce sont encore les FDM, mais avec beaucoup plus de liberté, et de détail, et de raillerie. » * Publication " La fausse monnaie » + " Le joueur généreux », sous le titre " Petits Poèmes lycanthropes » - 1869 : publication posthume, ss assurance complète si ce n'est : * 26 premiers textes < La Presse 1862 + sommaire de 1865

29 INTRODUCTION Baudelaire (1821-1867), Le Spleen de Paris (1855-1869) I. Baudelaire et la fin des révolutions - 1. Enfance et famille + a) Monsieur et Madame Baudelaire à Paris : 1821-1827 . a1. François Baudelaire (1759-1827) ; 1er mariage (veuf 1814) > fils Alphonse, né 1805 . a2. Caroline Archenbaut-Defayis (1793-1871) ; orpheline 1800 > Perignon > mariage 1819 . a3. La petite enfance ; 1827-28, Neuilly avec servante Mariette + b) Monsieur et Madame Aupick entre Paris et Lyon : 1828-1839 . b1. Jacques Aupick (1789-1857) . b2. Lyon (1832-36) ; répression / canuts 1831, puis 1834 > commandant Aupick promu colonel . b3. Paris et le collège Louis-le-Grand (1836-1839) ; complot de la Société des Saisons (Blanqui) > répression > Aupick général. - 2. La rupture : 1839-1844 + a) Égarements . a1. Premières rencontres littéraires . a2. Décisives errances : le choix du mal ? Sara ; Aupick veut " l'arracher au pavé glissant de Paris » + b) Châtiment . b1. Voyage ds l'océan indien (juin 41-février 42) ; en fait : île Maurice et Bourbon (Réunion) . b2. Conseil judiciaire ; 1844 (Me Ancelle) - 3. Du dandysme au socialisme : 1844-1851 + a) Dans les pas de Lauzun . a1. Le dandysme ; mot et not° 1820 Fr. < Angl. Brummel (cf. Barbey D'aurevilly : Du dandysme et de Brummel, 1845 ; CB. le théorise en 1863 / C. Guy) - 1843-1845 = Hôtel de Pimodan, île St. Louis : cf . Lauzun ( 1633-1723) / Ml le de Montpensier (Gde Mlle, nièce de LXIII) . a2. La bohème ; blennorragie dès 1839 > syphilis + b) Le moment socialiste . b1. L'exaltation révolutionnaire - " campagne des banquets » = 22 fév rier 1848 interdit > insurrectio n ; 2e République (Lamartine, Louis Blanc). - CB. 24 février : fusil barricade Bucy > " Il faut aller fusiller le gal Aupick » ; A. Blanqui. * cf. Coeur : " Mon ivresse en 1848. / De quelle nature était cettte ivresse ? / Goût de la vengeance. Plaisir naturel de la démolition. / Ivresse littéraire ; souvenir de lectures. » > " 1848 ne fut amusant que parce que chacun y faisait des utopies comme des châteaux en Espagne. / 1848 ne fut charmant que par l'excès même du Ridicule. » - juin 1848 Coeur : " Les horreurs de Juin. Folie du peuple et folie de la bourgeoisie. Amour naturel du crime. » ; août 1865 à Proudhon (cf. 1840 Qu'est-ce que la propriété ? " c'est le vol » . b2. Quelle position politique ? - Le Salu t public en février-mars 1848 > o ctobre Représentant de l'Indre, journal des principes d'ordre et de conservation (Châteauroux) - Cf. Salon de 1846 : joie à voir un " gardien du sommeil public - sergent de ville ou municipal, la véritable armée - crosser un républicain ? » > " Crosse, crosse un peu plus fort, crosse encore, municipal de mon coeur [...] L'homme que tu crosses est un ennemi des roses e t des parfums, un f anatique des ustensiles [...] Crosse religieuseme nt l es omoplates de l'anarchiste ! » + c) Le verrouillage du 2 décembre 1851 . c1. Mise en place et développement du régime - Président de la République au suffrage universel = LNB : 10 décembre 1848-2 déc. 1851. - Le coup d'État : nuit du 1e au 2 décembre (anniversaire du sacre impérial 1804 + victoire d'Austerlitz 1805) - L'Empire (2 décembre 1852) : De l'extinction du paupérisme 1844 ; 1860 : libre échange / Angl, 1864 : droit de coalition et de grève [1ère Internationale, Marx] ; 1868 : liberté de la presse et réunions publiques). . c2. Baudelaire " dépolitiqué » ?

30 - CMN (àp. 1859) : " Ma fureur au coup d'État. Combien j'ai essuyé de coups de fusil. Encore un Bonaparte. Quelle honte ! / Et cependant tout s'est pacifié [...] / Ce qu'est l'empereur NIII. [...] Trouver l'explication de sa nature, de sa providentialité. » - Lettre à Ancelle, 1852 : " Le 2 décembre m'a physiquement dépolitiqué. Il n'y a plus d'idées générales. Que tout Paris soit orléaniste, c'est un fait, ms cela ne me regarde pas. Si j'avais voté, je n'aurais pu voter que pour moi. Peut-être l'avenir appartient-il au x hommes déclassés ? » ; " Reniement de St. Pierre » (F DM), fin 1851 : " - Certes, je sortirai, quant à moi, satisfait / D'un monde où l'action n'est pas la soeur du rêve » . c3 . Baudelaire réactionnaire ? 18 51-52, lect ure Joseph de Maistre (1753-1821), Soirées de St.Pétersbourg ou Entretien sur le gvt temporel de la providence (posth. 1821). - CB. : Marseillaise = " hymne de la canaille » (1864) et écrit à Nadar 1859 : " La politique est une science ss coeur » (cf. Machiavel) > " Si tu étais Jésuite et Révolutionnaire, comme tout politique doit l'être [...] » - 4. Autour des Fleurs du Mal : 1852-1864 + a) Des femmes . a1. La mère . a2. Jeanne Duval ; maîtresse CB. 1842 ; née en 1827 ; [11 sept. 1856] " cette femme était ma seule distraction, mon seul plaisir, mon seul camarade » . a3. Marie Daubrun ; cf. lettre ss doute 1848 ou après : " Par vous, Marie, je serai fort et grand. [...] Soyez mon ange gardien, ma Muse et ma Madone, et conduisez-moi dans la route du Beau. » . a4. Mme Sabatier ; née 1822 ; 1847 : Femme piquée par un serpent ; " Présidente » selon Gautier. - anonymement poèmes àp décem bre 1852 : " À ce lle qui est trop gaie » > 1853 " Réversibilité », " L'Aube spirituelle », " Confession » > 1854 " Le Flam beau vivant »... ; " Je suis un égoïste, je me sers de vous. » ; août 1857 > " enfin il y a qqs jours, tu étais une divinité, ce qui est commode, ce qui est beau, si inviolable. Te voilà femme maintenant. » + b) Publication et procès . b1. Une condamnation mesurée ; Ernest Pinard . b2. Une notoriété ; Sainte Beuve (" pétrarquisant sur l'horrible ») ; Banville, Leconte de Lisle + e) Préoccupations matérielles . e1. Le dénuement . e2. Étranges candidatures - 5. La Belgique et la mort : 1864-1867 + a) Un exil ? . a1. Échecs - 1865 : " Pourquoi je reste à Bxles, - que je hais pourtant ? - D'abord parce que j'y suis, et que ds mon état actuel, je serai mal partout » = " misanthropie » < " sensibilité trop vive » ; Poulet-Malassis, Arthur et Joseph Stevens (cf. " Bons chiens »), Félicien Rops. . a2. La Belgique déshabillée ; " tous ces gens sont plus bêtes que les français » > " essayage de mes griffes. Je m'en servirai plus tard contre la France. » + b) Une agonie . b1. La maladie ; crise cérébrale janvier 1860 ; Hygiène : " J'ai cultivé mon hystérie avec jouissance et terreur. [...] aujourd'hui 23 janvier 1862, j'ai subi un singulier avertissement, j'ai senti passer sur moi le vent de l'aile de l'imbécillité. » ; 1865 : névralgie > mars 1865, Namur. . b2. La mort ; 31 mars 1865 = hémiplégie ; Paris juin 1866 ; janvier 1867 " Non, cré nom » ; meurt 31 août 1867. II. Baudelaire : critique et poésie - 1. Romantismes + a) Le sujet et l'histoire : 1820-1830 . a1. Mouvement romantique émerge àp 18e siècle : - romantic < romances ≠ novels plus réalistes fr. àp 1770 > " pittoresque », " romanesque » puis " romantique » (cf. poésie " descriptive » < Seasons de Thomson 1730 > fr. 1759) ; Rousseau > cf. Rêveries du promeneur solitaire (posth. 1782) - Kant, Critique du jugement 1790 ; Hegel, Phénoménologie de l'esprit 1806 . a2. 1820 : Méditations poétiques, Lamartine - avènement des " mages » (Bénichou) - Conservateur d'abord (catholique et monarchiste) : Chateaubriand (né 1768), Lamartine (né 1790) et Vigny (1797) > vers positions républicaines àp. 1830 ; VH (1802) : 1824, Préface Odes : le poète " doit marcher devant les peuples comme une lumière et leur

31 montrer le chemin. » > Préfac e 1859 Légende des siècles = montrer " le gran d fil mystérieux du labyrinthe humain, le Progrès. » . a3. 1830 : Hernani de Hugo ; " Le romantisme n'est, à tout prendre, que le libéralisme en littérature. » + b) Le désenchantement : 1830-1850 . b1. Une histoire désespérante - Guizot ap. 1840 : " Enrichissez-vous, par le travail e t par l'épa rgne » ; 18 31 et 1834 canuts > 1834 républicains rue Transnonain. . b2. L'école du désenchantement (Bénichou) - Ste-Beuve 1804, Nerval 1808, Musset 1810 (Lorenzaccio 1834 + La Confession d'un enfant du siècle 1836) ; Gautier 1811 - 2. Baudelaire critique + a) Art : des Salons (1845, 1846, 1859) au Peintre de la vie moderne (1863) [1er textes publiés] . a1. Romantisme - (S.45) : " pour être juste, cad. pour avoir sa raison d'être, la critique doit être partiale, passionnée, politique, cad. faite à un point de vue exclusif, mais au pt. de vue qui ouvre le plus d'horizons. » ; CMN = " Glorifier le culte des images, ma grande, mon unique, ma primitive passion. » ; l'idéal = " l'individu redressé par l'individu, reconstruit et rendu par le pinceau ou le ciseau à l'éclatante vérité de son harmonie native » (S.46) - E. Delacroix. > cf. romantisme = " l'expression la plus récente, la plus actuelle, du beau » (S.45) ; peinture ED. " parle surtout au souvenir », " mélancolie », " mnémotechnie du beau » (S.45) > théorisation de l'It° in S.59 = " reine des facultés » < art comme quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46