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Manon Lescaut : explication de texte N°2

Le souper interrompu : édition GF pages 67-68

Introduction :

Des Grieux a appris fortuitement les relations de Manon avec Monsieur de B. Cette

découverte le bouleverse mais son amour et sa naïveté le persuadent que sa maîtresse est innocente

et que le fermier général ne peut être qu'un intermédiaire par lequel la famille de la jeune fille lui

fait transiter quelque argent. Rassuré par cette explication, il rentre chez lui sans poser la moindre

question à Manon, espérant qu'elle abordera d'elle même le sujet. C'est dans cet état d'esprit que les

deux jeunes gens se mettent à table. Tout l'enjeu de l'épisode est ainsi de savoir si cette conviction

de l'innocence de Manon dont des Grieux a réussi à se pénétrer résistera à la confrontation avec la

jeune femme. Nous avons ici affaire au récit de la première trahison de Manon, double trahison même

puisque, non contente d'être infidèle à son cher chevalier, la jeune femme est aussi complice de

l'enlèvement qui clôt le passage et qui a pour but de ramener des Grieux chez son père.

Composition du passage :

Erich Auerbach dans Mimésis, la représentation de la réalité dans la littérature occidentale

(1946) consacre un chapitre à Manon Lescaut et plus précisément au passage qui nous occupe. Il

propose de le lire comme une " scène théâtrale » qu'il divise en trois actes:

1.La tension : depuis " On nous servit à souper » jusqu'à " Perfides larmes ! » : nous avons, en

effet, une scène muette entre les deux amants.

2.La crise : depuis " Ah Dieux ! m'écriai-je » jusqu'à " de ma douleur et de ma crainte. » : ce

second acte est, par contraste, très animé : ce sont les larmes de Manon qui déclenchent les

transports passionnés de des Grieux.

3.Le dénouement en forme de coup de théâtre : depuis " Dans le temps que j'étais ainsi tout

occupé d'elle » à la fin : nous assistons au dernier acte de la scène et, du moins peut-on le

croire, de l'idylle : on entend des bruits dans l'escalier. Manon embrasse une dernière fois son amant et s'enfuit tandis que les laquais du père du chevalier s'emparent de lui.

Projet de lecture / Problématique :

Le roman tout entier, rappelons le, se présente sous la forme d'un récit fait par le chevalier :

c'est donc lui-même qui rapporte ici l'épisode. Nous avons affaire à un récit rétrospectif (ou

narration ultérieure) par un narrateur homodiégétique (selon la terminologie que nous avons établie)

qui nous fait entendre un discours, saisi à un instant précis et dans une situation narrative qui le

détermine de bout en bout : le chevalier entreprend de plaider sa cause environ neuf mois après la

mort de Manon. Il est ainsi sorti du désespoir et a commencé à retrouver en lui-même des

" semences de vertu » mais il n'est pas encore parvenu à la sérénité ni à la sagesse. Il passe ainsi de

l'émotion mélancolique à la révolte, ne sachant pas encore si cette passion qu'il célèbre a donné un

sens a sa vie ou si elle l'a ruinée. Ce sont ces hésitations, ces tensions qui parcourent le texte et lui

donnent sa tonalité à la fois instable et émouvante.

Je me propose donc à travers cette étude de montrer en quoi nous avons ici affaire non à une

simple restitution mais bien au contraire à une véritable reconstruction du passé par des Grieux.

Explication de détail :

Premier acte : la confrontation muette

On nous servit à souper.

La phrase qui ouvre notre extrait fixe le cadre dans lequel se déroule la scène. Le caractère expéditif

de la notation fait ressortir l'indifférence de des Grieux pour le cadre et pour autrui. Tout ce qui n'est

pas Manon est rejeté dans une zone floue de sa mémoire (d'où le caractère englobant de l'impersonnel "on"). Seule importe au personnage comme au narrateur la circonstance, à savoir le souper.

Je me mis à table d'un air fort gai; mais, à la lumière de la chandelle qui était entre elle et moi, je

crus apercevoir de la tristesse sur le visage et dans les yeux de ma chère maîtresse. Cette pensée

m'en inspira aussi. La seconde phrase se compose de deux mouvements de longueurs très inégales séparés par un point virgule. Le premier mouvement, bref comme la phrase précédente, poursuit la mise en

place de la scène du souper. La mention importante semble ici se perdre dans l'anecdotique : c'est

celle de " l'air fort gai » de des Grieux. L'expression introduit l 'hypothèse d'une gaîté feinte c'est à

dire d'une opposition entre l'état d'esprit réel et l'apparence que le personnage veut se donner :

•pour l'apparence, vis à vis de Manon : il s'agit de la mettre en confiance et de favoriser ainsi

ses confidences relatives à la visite de Monsieur de B, cet aveu qu'il espère

•en réalité : des Grieux est certainement inquiet à l'idée que cet aveu ne vienne pas ou ruine

la belle théorie qu'il a échafaudée pour se rassurer Pour l'instant, en tout cas, et comme le note encore Auerbach dans Mimesis, la "tension [est]

muette", mais riche de virtualités : elle peut tourner à l'affrontement aussi bien que, et ce sera le cas,

aboutir à une communication. Le second mouvement de cette phrase s'ouvre avec la conjonction de coordination " mais »

dont la valeur adversative marque une opposition : à l' " air fort gai » de des Grieux répond en effet

la " tristesse » de Manon. La proposition circonstancielle entre virgules introduit néanmoins un

délai dans la révélation de la cause du changement. N'oublions pas que des Grieux est ici conteur et

que l'on peut le soupçonner de ménager ainsi la curiosité de son destinataire (et accessoirement du

lecteur !) soit de ralentir à plaisir le rappel de moments passés avec Manon, même s'il s'agit, en

l'occurrence, de moments plutôt douloureux.

La lumière de la chandelle crée une atmosphère propice à l'indécision et prépare le recours

au verbe croire : " je crus » dit des Grieux " apercevoir de la tristesse ». Cet objet (la chandelle)

revêt en outre une fonction symbolique : elle sépare les amants comme un obstacle, mais dans le

même temps c'est la lumière de la chandelle qui, en permettant à des Grieux de scruter le visage de

Manon, établit un lien affectif qui provoque la transmission d'état d'âme. Ainsi, comme par osmose,

des Grieux passe d'une gaieté affectée à une certaine tristesse. Dans cette scène muette, la communication passe tout entière par les regards échangés.

On trouve dans ce seul premier paragraphe :

•yeux : 2 fois •regard ou regarder : 3 fois •voir et apercevoir : 2 fois Nombre de commentateurs, dont Auerbach encore, soulignent le caractère éminemment sensuel de cette scène ou pourtant rien d'ouvertement érotique ne se joue. On peut néanmoins ajouter une remarque à propos du terme " pensée » : nous assistons

peut-être à un retour à la tristesse initiale, née du sentiment d'être trahi. Le mot "pensée", en effet,

nous ramène au débat intérieur, d'ordre intellectuel, que le personnage poursuit certainement. Mais

on peut aussi observer ici un mécanisme dont nous verrons qu'il est habituel chez des Grieux : la

pensée est toujours la conséquence du sentiment : c'est ce qu'il aperçoit de la tristesse de Manon qui

déclenche la pensée.quotesdbs_dbs2.pdfusesText_2