sociologie peut approcher en tant qu'objet de réflexion Le projet exister en dehors des institutions ou en autonomie face à celles-ci; l'art d'une époque est-il
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L'expression artistique, contrairement au simple documentaire, peut faire passer des émotions à travers l'œuvre, comme, par exemple, dans « Persepolis » de
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Aucune borne chronologique n'est indiquée dans le sujet : on peut donc penser qu'il s'agit de se se débattre, se défendre, faire face, faire front, lutter, ne pas céder (d'un pouce, d'une semelle), réagir, pistes de réflexion sur l'oppression et/ou de la résistance patriotique dans l'histoire plus ou moins ancienne (Hugo,
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Le parcours Arts, États et pouvoir dans « Modernités plurielles » 2 documents qui y sont liés et dont l‟artiste est le sujet, ainsi que de dossiers qui peuvent être mises en correspondance avec celles du parcours : œuvres de la même réflexion sur les rapports entre les arts et le pouvoir, entre les arts et le politique
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Partie III : Peut-on survivre à l'enfermement et à la déportation par l'art et la littérature ? I) par les forces au pouvoir Face à cette situation, quel choix se pose à l'artiste ? et de réveiller l'opinion publique en apportant des éléments de réflexion comme un photographe à la quête d'un sujet l'oppression allemande
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sociologie peut approcher en tant qu'objet de réflexion Le projet exister en dehors des institutions ou en autonomie face à celles-ci; l'art d'une époque est-il
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réflexion sur la société, à travers 1 'histoire culturelle des grandes aspirations présentant l'examen de la littérature et des pratiques en lien avec le sujet Une fus initiée à l'aspect subversif des évangiles, à la liberté face aux pouvoirs, à une qu'on peut avoisiner sans même en soupçonner 1 'existence en occident,
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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
L'ARTDIT LE MONDE ET SES POSSIBLES.
UNE EXPÉRIENCE DIALOGIQUE ENTRE PEINTURE ACTUELLEET PHILOSOPHIE POLITIQUE
MÉMOIRE
PRÉSENTÉ
COMME EXIGENCE PARTIELLE
DE LA MAÎTRISE EN SOCIOLOGIE
PARPASCALE BÉDARD
MAI 2008
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
Service des bibliothèques
Avertissement
La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522 -Rév.01-2006). Cette autorisation stipule que (,conformément à l'article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l'auteur] concède à l'Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d'utilisation et de publication de la totalité ou d'une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l'auteur] autorise l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entraînent pas une renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.»AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS
Découvrir une vie battante dans un art qui me laissait auparavant assez froide. Réaliser qu'il est possible d'acquérir de nouvelles sensibilités en travaillant la connaissance d'unchamp; qu'il vaut toujours mieux se mettre à l'écoute du monde avant d'écrire des éditoriaux.
L'art contemporain: la meilleure leçon de sociologie qu'il m'ait été donné de recevoir.Reconnaître que, si l'enthousiasme
n'est pas indispensable à l'accueil du sens, il est certain que le présupposé de la vacuité, du contenu faible, de l'inanité -face à une pratique qui se veut, au contraire, signifiante et résonnante -est probablement la meilleure attitude pour y lire, en effet, vide, insignifiance, production superfétatoire.La production artistique
contemporaine s'avère souvent un défi pour la sensibilité, car elle ne montre plus le Beau; elle s'est tournée vers le Vrai, et souvent, elle tombe Juste, et dru. Une pluie acide sur lescertitudes du Progrès, de la Société des Loisirs, de la Liberté 55, sur les belles promesses
d'une modernité sans parole d'honneur. Voilà peut-être, au fond, la véritable définition du
mot postmodernité: déception, soupir. Il faudra bien pourtant se retrousser les manches, car avec ou sans nous, la vie continuera son cours.Voilà un peu ce qui
m'habite à la fin de ce voyage au pays de l'art contemporain: une conclusion inattendue pour me réconcilier avec ma génération. Je remercie vivement tous ceux qui m'ont permis ce voyage, tous les artistes, peintres et autres, dont j'ai connu le travail, en particulier ceux que j'ai eu le privilège de rencontrer, ceux qui m'ont encouragéedans la démarche et ainsi donné, sans le savoir peut-être, la légitimité de me mêler de
ce qui ne me regarde pas. Merci, continuez; votre travail est plus important que ce qu'en disent ceux qui défendent encore l'Art avec un grand A. J'exprime ma reconnaissance la plus vive à ma famille -Lucie et Guy - à mon compagnon et inspirateur de première ligne -Péio -aux amis particuliers sans qui rien n'aurait été possible - Alf, Ben, Mylène, Blaise, Stef et tant d'autres. Pour l'accompagnement précieux, la confiance et le support indéfectible, Louis Jacob, Sociologie UQAM. Pour les conseils judicieux, Jean-François Côté, Sociologie UQAM; pour l'enseignement essentiel, Jacques Mascotto.TABLE DES MATI ÈR ES
AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS iii
TABLE DES ILLUSTRATIONS vii
LISTE DES ABRÉVIATIONS ix
RÉSUMÉ xi
INTRODUCTION 1
PREMIÈRE
PARTIE: POUR UNE SOCIOLOGIE DES OEUVRES
CHAPITRE l
LES JALONS
D'UNE SOCIOLOGIE DES OEUVRES Il
1.1. L'art, objet sociologique Il
1.2. Vers une sociologie des ceuvres 22
CHAPITRE
IIL'ARMATURE DE LA RECHERCHE 27
2.1. La question de recherche et les hypothèses principales 28
2.2. Les stratégies de recherche
31CHAPITRE III
LE CORPUS
À L'ÉTUDE ET LE CHAMP DE LA PRATIQUE ARTISTIQUE 393.1. Description du champ
413.2. Le corpus choisi: la jeune peinture 49
Données concernant le corpus 59
DEUXIÈME
PARTIE: QUAND LA PHILOSOPHIE POLITIQUE SE TOURNE VERSL'OEUVRE D'ART
CHAPITRE l
HANNAH
ARENDT: L'EXPÉRIENCE DU MONDE COMMUN 63
1.1. Penser le vivre-ensemble 64
1.2. La particularité de l'art dans le monde 73
1.3. OEuvrer et agir dans le
monde: conflit et résolution 801.4. Le poète et le
citoyen: les distinctions à l'épreuve de la réalité 83Conclusion:
l'inter esse dans l'oeuvre 92 VICHAPITRE II
MICHEL FOUCAULT: L'EXPÉRIENCE DU DEHORS 95
2.1. Penser le rapport politique: pouvoir, savoir, corporalité, résistance 99
2.2. Un sujet non dialectique 104
2.3.L'oeuvre d'art témoin épistémique 111
2.4. Hétérotopie 125
Conclusion: Subjectivation 130
CONCLUSION
THÉORIQUE: LA RÉFLEXIVITÉ POLITIQUE DE L'ART 133CHAPITRE III
L'EXPÉRIENCE DU VISIBLE 135
3.1. Le dialogue des
images: matières et pixels 1403.2. L'individu contemporain: anomie
et intimité 147 3.3. Le contrepoint de la tradition: écarts et accumulations 154Conclusion de l'expérience
du visible 162CONCLUSION 165
Cahier des illustrations
171Annexe 1: Grille d'entretien avec les artistes 191
BIBLIOGRAPHIE 193
Sites internet utilisés pour la recherche sur le corpus 200 5 10 15 20 2530
35
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Fig. 1 : Diego Vélasquez, Las Meninas (1656), huile sur toile, 318 x 276 cm (Madrid, Museo dei Prado) 171
Fig. 2 : Édouard Manet, Dans la serre (1879), huile sur toile, 115 x 150 cm (Berlin, Natioalgalerie) 171
Fig. 3 : Édouard Manet, Olympia (1863), huile sur toile, 130,5 x 190 cm (Paris, musée d'Orsay) 171
Fig. 4 : Édouard Manet, Un bar aux Folies Bergères (1881-1882), huile sur toile, 96 x 130 cm (Londres, Courtauld lnstitute Galleries) 171Fig. : Dan Brault, Radioactive Spring (2007), acrylique, huile et sérigraphie sur toile, 60 x 48" 172
Fig. 6 : Ziad Naccache,
Sans-titre (accélération) (2004), huile et acrylique sur toile, 183 x 183 cm 172Fig. 7 : Nathalie Reis,
Cowpokes (2007), crayon et huile sur papier marouflé, 22,5 x 25,5" 172Fig. 8 : David Lafrance,
Le concours des trois perruches (2006), huile sur toile, 90 x 72 pouce 173 Fig. 9 : Annie Hémond-Hotte (information non disponbles sur le site de la Galerie Art Mûr) 173 Fig. : Rafael Sottolichio, Paysage américain no.86 (2003), huile sur toile, 122 x 182 cm 173 Fig. II : Dominique Gaucher, Plan (2007), huile sur toile, 36 x 48" 174 Fig.12 : Dominique Gaucher, Draw in No. 3 (2006), huile sur panneau, 24 x 18" 174
Fig.13 : Martin Bureau, La quête du profit (2007), acrylique et huile sur toile, 162 x 244 cm 174
Fig.14 : Yann Leroux, Gaël gracieuse (2003), gouache sur carton, 41 x 30 cm 175
Fig. : Sophie Privé, Le match (2005), acrylique et graphite sur toile,121 x 91 cm 175
Fig.16 : Yann Leroux, Donaldjoue (2005), huile sur bois, 246,5 x 124,5 cm 175
Fig.17 : Sophie Privé, Le thé #2 (2006), acrylique et graphite sur toile, 121 x 151 cm 175
Fig.18: Nicolas Grenier, Sans titre (Early Evening) (2004), huile sur panneau de bois, 7 x 9" 176
Fig.19: Rafael Sottolichio, Intérieurs #1 (2006), huile et acrylique sur toile, 77 x 77 cm 176
Fig. : Amélie-Laurence Fortin,
Mic (2005), acrylique sur toile, 36,9 x 45,7 cm 176 Fig.21 : Marc Séguin, SaifAI-Adel (2005), huile et goudron sur toile, 183 x 122 cm 176
Fig. 22 : AIain Bonder,
Sans titre 2,15 (2004), huile, conté et acrylique sur toi le, 26 x 26 cm 177 Fig.23 : Rafael Sottolichio, Crash (2005), huile et acrylique sur toile, 183 x 137 cm 177
Fig. 24 : Marc Séguin, Sabotage 5 (2006), fusain et huile sur lin,61 x 51 cm 177
Fig. : Marc Séguin, Sabotage
16 (2006), fusain et huile sur lin, 61 x 51 cm 177
Fig. 26 : Nathalie Reis,
Bitches (2006), acrylic, medium gel et crayon sur papier marouflé sur bois, 7 x 12", triptyque (7 x 4" chacun) (Giverny Capital Collection) 178Fig. 27 : Étienne Jubinville,
La perte (complot) (2002), techniques mixtes, 73 x 61 cm 178 Fig.28: Dan Brault, Gone Fishing (2007), acrylique, huile et marqueur permanent sur toile, 36 x 48" 178
Fig. 29 : Marie-Hélène Bellavance,
The Long Flight 1 (2007), mortier, pastel et graphite sur papier,24 x 26,5 cm 179
Fig. : Maguy Carpentier,
La chaise de ma grand mère (2004), transfert d'image, acryl ique, crayon graphique, pastel gras, 25,5 x 30,5 cm 179 Fig.31 : Pascal Caputo, sans titre (2004), procédé mixte, 180 x 300 cm 179
Fig. 32 : Amélie-Laurence Fortin,
Le Visiteur (2004), acrylique sur toile, 114,3 x 114,7 cm 180Fig. 33 : Péio Eliceiry,
Ara (2006), acrylique et collages sur toile, 152 x 182 cm 180Fig. 34 : Cynthia Girard,
Lumberjack (2004), acrylic on canvas, 190 x 214 cm 180Fig. : Véronique Isabelle,
Requiem (2005), acrylique sur toile, 151 x 120 cm 180 Fig.36 : Péio Eliceiry, Autoportrait (2007), acrylique sur toile, 122 x 122 cm 181
Fig. 37 : Isa B. Junk, Sur la route (2005), Médium mixte sur bois, 122 x 91 ,5cm 181Fig. 38 : Fabrice Landry (2006), (informations non disponibles) www.rythmes.tv/festivaI2006 lartistsl
arts/fabrice2.php 181 VlllFig. 39 : Péio Eliceiry, Les Gitans (2007), acrylique et pastel sur papier marouflé, 51 x 65 cm 182
Fig.40 : Amélie-Laurence Fortin, Casa blanc (2003), acrylique sur toile, 114,3 x 114,7 cm 182
Fig.41 : Amélie-Laurence Fortin, Le hockey bleu (2004), acrylique sur toile, 12 J,3 x J21,3 cm J82
Fig. 42 : Cynthia Girard,
Louis Cyr (2002), acrylique sur toile, 160 x 193 cm 182Fig. 43 : Julie Ouellet,
Éloge de la gravité #3 (2005), huile et encaustique sur bois, 152,5 x 152,5 cm 183Fig. 44 : Marie-Hélène Bellavance,
Le porteur d'ombre no 3 (2007), mortier, pastel et graphite sur toile,15 x 15 cm 183
Fig.45: Véronique Isabelle, Crash (2005), acrylique sur toile, 107 x 122 cm 183
Fig.46 : Amélie Desjardins, Élan (2006), acrylique et collage sur toile, 2 x 36 x 51 cm 183
Fig.47 : Max Wyse, Le marché (2006), technique mixte sur plexiglas, 122 x J22 cm J84
Fig. 48 : Thierry Arcand-Bossé,
Park Brand (2007), acrylique sur toile, 158 x 122 cm 184Fig. 49 : Rafael Sottolichio,
Harrar Vacui (Le collectionneur) (2005), huile et acrylique sur toile,183 x 244
cm 184Fig. 50 : Christian Messier,
Babe (informations non disponibles) 185
Fig.51 : David Lafrance, Taxie Man (2005), huile sur toile, 40 x 48" 185
Fig. 52 : Pascal Caputo (2006), (informations non disponibles) www.rythmes.tv/festivaI2006 /artistslarts/pascaI2.php 185 Fig.53 : Thierry Arcand-Bossé, LlFE (steak no.3) (2006), huile et acrylique sur toile, 168 x 244 cm 185
Fig. 54 : Nicolas Grenier,
Sans titre (personnage 1) (2006), huile sur panneau, 152 x 122 cm 186Fig. 55 :Thierry Arcand-Bossé,
Figures avec vache (2005), acrylique sur toile, 228,6 x 228,6 cm 186Fig. 56 : Martin Sénéchal, Sans titre (série Logo-trip) (2004), acrylique sur toile, 92 x 84
cm 186 Fig. 57 : Bruno Gareau, Sans-titre (2002), techniques mixtes, détail. 186 Fig.58 : Jean-Sébastien Denis, Embranchement 05-08 (2005), techique mixte sur toile, 97 x 138 cm 187
Fig. 59 : Pierre·Yves Girard,
Triscapel/ei (2006), huile sur toile, 30 x 46" 187Fig. 60 : Péio Eliceiry,
Un le Tout (2006), médiums mixtes sur toile, 125 x 105 cm 188 Fig.61 : Christian Messier, Chef, (infomations non disponibles) 188
Fig. 62 : David Lafrance,
Scepticfriendly (2006), huile sur toile, 40 x 48" 188Fig. 63 : Cynthia Girard,
Fil/es du roi 1Fil/es de joie (2002), acrylique sur toile, 216 x 184 cm (MNBAQ) 189Fig. 64 : Nancy Bourassa,
Composition bêtes (2005), techniques mixtes, 130 x 173 cm 189Fig. 65 : Bruno Gareau,
Grandir (2005), médiums mixtes sur papier, 26 x 30 cm 189 Fig.66 : Ajain Bonder, Sans-titre (2003), techniques mixtes, 51 x 55" 189
Fig. 67 : Max Wyse,
T1alpujahua (2005), technique mixte sur plexiglas, 61 x 244 cm 190Fig. 68 : Marc Séguin,
Void 2 (2006), huile sur toile, 274 x 406 cm J90
LISTE DES ABRÉVIATIONS
CC : ARENDT, Hannah. 1972. La Crise de la culture. Paris: Gallimard. CHM : ARENDT, Hannah. 1988. Condition de l 'homme moderne. Paris: Presses pocket. CNP: FOUCAULT, Michel. 1968. " Ceci n'est pas une pipe» dans Les Cahiers du chemin, no 2,15 janvier 1968, pp. 79-105. (DÉ 11, p. 663) DÉ 1: FOUCAULT, Michel. 2001. Dits et écrits: 1954-1988, Volume 1. Paris: Gallimard. DÉ 11: FOUCAULT, Michel. 2001. Dits et écrits: 1954-1988, Volume 2. Paris: Gallimard. MC : FOUCAULT, Michel. (1966) 1990. " Les Suivantes », Les Mots et les choses. Paris:Gallimard, pp. 19-31.
PE: ARENDT, Hannah. 2000. La philosophie de l'existence et autres essais, Paris: Payot. PM: FOUCAULT, Michel. 2004. " La peinture de Manet », dans Maryvonne SAISON (dir.), La peinture de Manet suivi de Michel Foucaul. un regard. Paris: Seuil, pp. 21-50. SAF: PÉQUIGNOT, Bruno. 2005. " Sociologie de l'art en France: un état des lieux »,Sociedade e estado, vol. 20, no 2, pp. 303-335.
VE: ARENDT, Hannah. 1981. La vie de l'esprit. Tome 1 : La pensée. Paris: PUF. VP: ARENDT, Hannah. 1986. Vies politiques. Paris: Gallimard.RÉSUMÉ
Comment la jeune peinture du Québec actuel exerce-t-elle une fonction réflexive àl'égard de la société? Le projet de ce mémoire consiste à répondre à cette question, par le
biais d'une analyse des contenus formels et thématiques d' oeuvres picturales. Devant les insuffisances méthodologiques de la sociologie de l'art contemporaine, uneméthode originale d'approche des oeuvres a été conçue. Ainsi, la première partie du mémoire
se consacre, en premier lieu, à brosser l'historique de la discipline afin d'en cerner les orientations et les débats actuels. En second lieu, l'armature de la recherche est exposée en détail, suivie d'une description du corpus d'oeuvres étudiées.La deuxième partie du mémoire présente
une exploration théorique de la question des rapports entre l'art et le politique, dans les oeuvres de Hannah Arendt et de Michel Foucault.C'est à partir des acquis de ces études croisées, permettant de dégager des modalités de la
fonction réflexive de l'art à l'égard de la société, que les oeuvres ont été analysées. Réunissant plus de cent oeuvres d'une soixantaine de peintres québécois nés après 1967, le corpus présente un panorama substantiel de cette production artistique particulière.Les résultats de la recherche
sont multiples. D'abord, étant donné que la jeune peinture québécoise demeure à ce jour très peu documentée, on peut considérer que la constitution du corpus d'oeuvres de même que sa description sociographique et sa contextualisation sociologique participent à l'accroissement des connaissances sur l'art contemporain québécois. Ensuite, la méthodologie développée et testée dans ce mémoire s'avère fertile:des tendances ont été dégagées dans les manières dont les oeuvres picturales questionnent la
société. Finalement, les deux études théoriques, sur Arendt et Foucault, font le point sur la
question de l'art chez chacun des auteurs et induisent un dialogue original. La conceptualisation de la fonction réflexive de l'art à l'égard de la société, issue de cette étude, demeure un acquis important de la recherche.PEINTURE -
QUÉBEC -ART CONTEMPORAIN -ARENDT -FOUCAULT
SOCIOLOGIE DE L'ART
INTRODUCTION
Le dialogue implique la parole; dialoguer avec l'art d'aujourd 'hui, c'est lui tendre un porte-voix. Mais l'art possède une parole multiple, dépassant le langage et1'histoire, les
catégories et les interprétations. Tantôt, le " discours» de l'art ressemble davantage à une clameur, venue de tous les confluents de la culture, tantôt, il s'apparente au furtif reflet du promeneur dans la vitrine: renvoyant à soi, renvoyant au monde, appelant d'autant plus le dialogue entre l'intériorité et la société. La culture, comme l'explique Georg Simmel, s'accomplit dans la rencontre de l'esprit subjectif, incarné dans la conscience personnelle, avec l'esprit objectif, manifesté quant à lui dans toutes les productions spirituelles humaines, qu'elles soient sciences, architectures, art ou philosophie. Tragique, puisque l'esprit objectif, cristallisé, s'accumule sans fin au long de l'histoire, étouffant de son poids les aspirations créatives de l'esprit subjectif unique et limité par le temps, ce dialogue s'avère pourtant laseule voie possible de " l'âme en route vers soi 1». Parmi ces objets de culture qui sont le lieu
même de cette rencontre, son occasion et sa possibilité, les oeuvres d'art, dans leur pennanence relative et leur langue universelle, demeurent un espace privilégié pour l'accomplissement de la rencontre. L'ambition de la présente étude est d'explorer comment les oeuvres d'art contemporaines assument ce rôle à l'égard du vivre-ensemble, font entendre leur voix dans le dialogue de la culture, proposant ainsi une occasion de lien social. Loin de s'être éloignée du monde, la pratique artistique contemporaine s'immerge souvent au coeur de celui-ci. Tantôt, elle en investit les interstices, se faisant intervention urbaine, art action, graffiti. Ailleurs, elle s'en approprie la matière, usant de matériaux recyclés, trouvés, intégrant ou imitant les marchandises de consommation quotidienne. Enfin, elle n'a jamais cessé d'en questionner les finalités et les conditions d'existence, dans sesévocations de l'urbanité, de
la sexualité, de la guerre, de l'identité, de l'utopie, de la mort. Il y1 Georg SIMMEL, La Tragédie de la culture et autres essais (trad. Sabine Cornille et Philippe !vernel),
Paris: Rivages, 1988, p. 180.
2 a bien, dans les oeuvres d'art, une parole sur le monde partagé entre les humains, que la sociologie peut approcher en tant qu'objet de réflexion.Le projet
Si l'art demeure un objet de recherche partagé, notamment par l'histoire de l'art, la philosophie esthétique et la sociologie, peu de chercheurs se risquent à approcher le contenu et le sens des oeuvres contemporaines afin de les saisir comme objets de connaissance complémentaires, c'est-à-dire en s'accompagnant de leur présence pour mieux comprendre le monde. C'est ce que nous nous sommes proposé d'accomplir, afin d'expérimenter si unesociologie des oeuvres laissant émerger la parole de celles-ci adressée à la société était
possible, dans quelle mesure, d'après quelles modalités de recherche. Pour dégager des pistes
d'approche afin de mener ce dialogue sociologique avec les oeuvres picturales contemporaines, peu de modèles sont à la disposition du chercheur. De plus, parmi ceux qui s'avancent sur ce terrain, la plupart choisissent de s'attarder aux nouvelles formes de création comme la performance, l'installation et l'art multimédiatique, des formes récentes qui parlentbeaucoup, de par leur apparition même et leur intégration au sein des institutions artistiques,
de l'époque qui nous est contemporaine. S'en trouve rarement questionné le devenir actuel des formes d'art issues d'une longue tradition, dont la peinture. Le fait qu'une majorité d'artistes visuels entretiennent activement une pratique picturale indique l'importance decelle-ci et son intérêt sociologique, toujours actuel. Pour ces raisons entre autres, nous avons
décidé de nous intéresser particulièrement à ce champ de l'art contemporain: la pratique
picturale. La première partie de ce mémoire se consacre ainsi à situer le projet de cette recherchedans le contexte de la sociologie de l'art actuelle. Cette réflexion épistémologique permet de
dégager la possibilité et les voies d'accès à une sociologie des oeuvres évitant les écueils du
subjectivisme comme ceux de la théorie du reflet. Comment peut-on dépasser le conflit qui perdure entre sociologie de l'art " extemaliste », s'attardant aux alentours sociologiques des productions artistiques -formation, diffusion, reconnaissance, etc. -en se refusant tout regard sur les oeuvres eUes-mêmes, et sociologie des oeuvres, tentant d'isoler l'oeuvre pour la comprendre dans sa spécificité? Ne serait-il pas nécessaire, pour comprendre le monde de l'art, la production artistique dans ses contenus et ses formes et ce qu'ils révèlent de la vie 3 sociale, de maintenir dans le champ de vision ces deux dimensions de la réalité de l'art? Cesdeux aspects ne sont-ils pas indéfectiblement liés dans leurs conditions et leurs résultats?
N'est-il pas également primordial d'approfondir la réflexion théorique sur les liens pouvant
exister entre l'art, comme production et pratique, et la vie collective, la société? Deux principales stratégies de recherche nous guideront dans l'atteinte de ces objectifs.Pour parvenir
à cerner sociologiquement notre objet d'étude, de manière à pouvoir minimalement en qualifier les contours du point de vue des conditions de pratique, des lieux de formation et de diffusion mis à la disposition des artistes et du contexte général du monde de l'art, la première stratégie consista en la circonscription d'un corpus précis, décrit temporellement, géographiquement et artistiquement. Nous avons choisi d'approcher la peinture québécoise contemporaine de la jeune génération d'artiste dont la peinture est la discipline principale. En tant qu'objet d'investigation, ce pan de la production artistique contemporaine permet l'exploration d'une pratique ancienne mobilisée dans la contemporanéité, une pratique particulièrement sensible aux transformations de la sociétéactuelle, étant le fait d'artistes de la relève entretenant avec celle-ci des rapports d'autant plus
étroits. Ainsi repéré, un large corpus de plus d'une centaine d'oeuvres a fait l'objet de l'analyse qui conclut ce mémoire: " l'expérience du visible Nous souhaitions l'angle d'approche de ces oeuvres sociologiquement informé, mais surtout attaché à saisir, dans leur contenu manifeste -thématique et formel -leur contribution au dialogue de la culture, leur parole sur le social. Dans cet esprit, nous avons convié au dialogue les philosophies politiques de Hannah Arendt et de Michel Foucault. PourArendt,
l'art agit pour la pennanence du monde commun, par sa capacité à garder vivante la mémoire des cultures, par son détachement de l'usage et sa relation privilégiée à la vérité de la vie provenant de cette indépendance à l'égard des affaires mondaines. Face à l'art qui nousest contemporain, souvent travaillé par son éphémérité et tenté par les tables rases, il fallait
faire contrepoids aux catégories arendtiennes et c'est Michel Foucault qui nous permit de rejoindre l'autre pôle de la parole de l'art adressée à la société. Pour lui, l'art est aussi rupture de l'ordre ambiant, non pas révolution, mais plutôt surgissement,quotesdbs_dbs6.pdfusesText_12