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Victor Hugo
LES MISÉRABLES
Tome III - MARIUS
1862
Texte annoté par Guy Rosa,
professeur à l'Université Paris-Diderot Édition du groupe " Ebooks libres et gratuits »
Table des matières
Livre premier - Paris étudié dans son atome .......................... 7 Chapitre I Parvulus ..................................................................... 8 Chapitre II Quelques-uns de ses signes particuliers ................ 10 Chapitre III Il est agréable ....................................................... 12 Chapitre IV Il peut être utile..................................................... 14 Chapitre V Ses frontières .......................................................... 16 Chapitre VI Un peu d'histoire .................................................. 20 Chapitre VII Le gamin aurait sa place dans les classifications de l'Inde ..................................................................................... 23 Chapitre VIII Où on lira un mot charmant du dernier roi ....... 27 Chapitre IX La vieille âme de la Gaule ..................................... 29 Chapitre X Ecce Paris, ecce homo ............................................ 31 Chapitre XI Railler, régner ....................................................... 36 Chapitre XII L'avenir latent dans le peuple ............................. 39 Chapitre XIII Le petit Gavroche ............................................... 41
Livre deuxième
- Le grand bourgeois .................................... 45
Chapitre I Quatrevingt
-dix ans et trente-deux dents ............... 46 Chapitre II Tel maître, tel logis ................................................ 49
Chapitre III Luc
-Esprit ............................................................. 51 Chapitre IV Aspirant centenaire ............................................... 53 Chapitre V Basque et Nicolette ................................................. 55 Chapitre VI Où l'on entrevoit la Magnon et ses deux petits ..... 57 Chapitre VII Règle : Ne recevoir personne que le soir ............. 60 Chapitre VIII Les deux ne font pas la paire .............................. 61 Livre troisième - Le grand-père et le petit-fils ...................... 65 - 3 - Chapitre I Un ancien salon ....................................................... 66 Chapitre II Un des spectres rouges de ce temps-là ...................71
Chapitre III
Requiescant .......................................................... 79 Chapitre IV Fin du brigand ...................................................... 89 Chapitre V Utilité d'aller à la messe pour devenir révolutionnaire .......................................................................... 95 Chapitre VI Ce que c'est que d'avoir rencontrer un marguillier ................................................................................. 98 Chapitre VII Quelque cotillon ................................................ 107 Chapitre VIII Marbre contre granit ......................................... 116
Livre quatrième
- Les amis de l'A B C ................................. 124 Chapitre I Un groupe qui a failli devenir historique .............. 125 Chapitre II Oraison funèbre de Blondeau, par Bossuet ......... 143 Chapitre III Les étonnements de Marius ............................... 149
Chapitre IV L'arrière
-salle du café Musain ............................ 153 Chapitre V Élargissement de l'horizon ................................... 163
Chapitre VI
Res angusta ........................................................ 169
Livre cinquième
- Excellence du malheur ........................... 174 Chapitre I Marius indigent ...................................................... 175 Chapitre II Marius pauvre ...................................................... 178 Chapitre III Marius grandi ..................................................... 182 Chapitre IV M. Mabeuf ........................................................... 188 Chapitre V Pauvreté, bonne voisine de misère ....................... 194 Chapitre VI Le remplaçant ..................................................... 198 Livre sixième - La conjonction de deux étoiles ...................205 Chapitre I Le sobriquet : mode de formation des noms de familles .................................................................................... 206
Chapitre II
Lux facta est
.......................................................... 211 - 4 - Chapitre III Effet de printemps .............................................. 214 Chapitre IV Commencement d'une grande maladie .............. 216 Chapitre V Divers coups de foudre tombent sur mame Bougon ..................................................................................... 220 Chapitre VI Fait prisonnier .................................................... 222 Chapitre VII Aventures de la lettre U livrée aux conjectures . 226 Chapitre VIII Les invalides eux-mêmes peuvent être heureux229 Chapitre IX Éclipse ................................................................. 232 Livre septième - Patron-minette ......................................... 236 Chapitre I Les mines et les mineurs ....................................... 237 Chapitre II Le bas-fond .......................................................... 241 Chapitre III Babet, Gueulemer, Claquesous et Montparnasse244 Chapitre IV Composition de la troupe.................................... 248 Livre huitième - Le mauvais pauvre .................................... 253 Chapitre I Marius, cherchant une fille en chapeau, rencontre un homme en casquette ........................................................... 254 Chapitre II Trouvaille ............................................................. 257
Chapitre III
Quadrifrons ........................................................ 261 Chapitre IV Une rose dans la misère ...................................... 268
Chapitre V Le judas de la providence
..................................... 279 Chapitre VI L'homme fauve au gîte ........................................ 282 Chapitre VII Stratégie et tactique ...........................................288
Chapitre VIII Le rayon dans le bouge
.................................... 295
Chapitre IX Jondrette pleure presque
.................................... 299 Chapitre X Tarif des cabriolets de régie : deux francs l'heure 305 Chapitre XI Offres de service de la misère à la douleur ......... 310
Chapitre XII Emploi de la pièce
de cinq francs de M. Leblanc315
Chapitre XIII
Solus cum solo, in loco remoto, non
cogitabuntur orare pater noster ............................................ 324 - 5 - Chapitre XIV Où un agent de police donne deux coups de poing à un avocat ..................................................................... 328 Chapitre XV Jondrette fait son emplette ................................ 335
Chapitre XVI
Où l'on retrouvera la chanson sur un air anglais à la mode en 1832 .................................................................... 339 Chapitre XVII Emploi de la pièce de cinq francs de Marius .. 346 Chapitre XVIII Les deux chaises de Marius se font vis-à-vis . 352 Chapitre XIX Se préoccuper des fonds obscurs ..................... 355 Chapitre XX Le guet-apens .................................................... 361 Chapitre XXI On devrait toujours commencer par arrêter les victimes .................................................................................... 395 Chapitre XXII Le petit qui criait au tome deux ...................... 402 À propos de cette édition électronique ................................ 406 - 6 - - 7 -
Livre premier - Paris étudié
dans son atome - 8 -
Chapitre I
Parvulus
1 Paris a un enfant et la forêt a un oiseau ; l'oiseau s'appelle le moineau ; l'enfant s'appelle le gamin. Accouplez ces deux idées qui contiennent, l'une toute la fournaise, l'autre toute l'aurore, choquez ces étincelles, Paris, l'enfance ; il en jaillit un petit être. Homuncio 2 , dirait Plaute. Ce petit être est joyeux. Il ne mange pas tous les jours et il va au spectacle, si bon lui semble, tous les soirs. Il n'a pas de chemise sur le corps, pas de souliers aux pieds, pas de toit sur la tête ; il est comme les mouches du ciel qui n'ont rien de tout cela 3 . Il a de sept à treize ans, vit par bandes, bat le pavé, loge en plein air, porte un vieux pantalon de son père qui lui descend plus bas que les talons, un vieux chapeau de quelque autre père qui lui descend plus bas que les oreilles, une seule bretelle en lisière jaune, court, guette, quête, perd le temps, culotte des pipes, jure comme un damné, hante le cabaret, connaît des voleurs, tutoie des filles, parle argot, chante des chansons obscènes, et n'a rien de mauvais dans le coeur. C'est qu'il a dans l'âme une perle, l'innocence, et les perles ne se dissolvent pas dans la boue. Tant que l'homme est enfant, Dieu veut qu'il soit innocent. 1 " Le tout-petit. » 2 " Le petit homme. » 3 Paraphrase amère de la parabole évangélique : " Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment pas [...] et votre Père éternel les nourrit [...]. » (Matthieu, VI, 26.) - 9 - Si l'on demandait à l'énorme ville : Qu'est-ce que c'est que cela ? elle répondrait : C'est mon petit. - 10 -
Chapitre II
Quelques-uns de ses signes particuliers
Le gamin de Paris, c'est le nain de la géante.
N'exagérons point, ce chérubin du ruis
seau a quelquefois une chemise mais alors il n'en a qu'une ; il a quelquefois des souliers, mais alors ils n'ont point de semelles ; il a quelquefois un logis, et il l'aime, car il y trouve sa mère ; mais il préfère la rue, parce qu'il y trouve la liberté. Il a ses jeux à lui, ses malices à lui dont la haine des bourgeois fait le fond ; ses métaphores à lui ; être mort, cela s'appelle manger des pissenlits par la racine ; ses métiers à lui, amener des fiacres, baisser les marchepieds des voitures, établir des péages d'un côté de la rue à l'autre dans les grosses pluies, ce qu'il appelle faire des ponts des arts, crier les discours prononcés par l'autorité en faveur du peuple français, gratter l'entre-deux des pavés ; il a sa monnaie
à lui, qui se compose de
tous les petits morceaux de cuivre façonné qu'on peut trouver sur la voie publique. Cette curieuse monnaie, qui prend le nom de loques , a un cours invariable et fort bien réglé dans cette petite bohème d'enfants. Enfin il a sa faune à lui, qu'il observe studieusement dans des coins ; la bête à bon Dieu, le puceron tête-de-mort, le faucheux, le " diable », insecte noir qui menace en tordant sa queue armée de deux cornes. Il a son monstre fabuleux qui a des écailles sous le ventre et qui n'est pas un lézard, qui a des pustules sur le dos et qui n'est pas un crapaud, qui habite les trous des vieux fours à chaux et des puisards desséchés, noir, velu, visqueux, rampant, tantôt lent, tantôt rapide, qui ne crie pas, mais qui regarde, et qui est si terrible que personne ne l'a - 11 - jamais vu ; il nomme ce monstre " le sourd 4
». Chercher des
sourds dans les pierres, c'est un plaisir du genre redoutable. Autre plaisir, lever brusquement un pavé, et voir des cloportes. Chaque région de Paris est célèbre par les trouvailles intéressantes qu'on peut y faire. Il y a des perce-oreilles dans les chantiers des Ursulines, il y a des mille-pieds au Panthéon, il y a des têtards dans les fossés du Champ de Mars. Quant à des mots, cet enfant en a comme Talleyrand. Il n'est pas moins cynique, mais il est plus honnête. Il est doué d'on ne sait quelle jovialité imprévue ; il ahurit le boutiquier de son fou rire. Sa gamme va gaillardement de la haute comédie à la farce. Un enterrement passe. Parmi ceux qui accompagnent le mort, il y a un médecin. - Tiens, s'écrie un gamin, depuis quand les médecins reportent-ils leur ouvrage ? Un autre est dans une foule. Un homme grave, orné de lunettes et de breloques, se retourne indigné : - Vaurien, tu viens de prendre " la taille » à ma femme. - Moi, monsieur ! fouillez-moi. 4 Souvenir d'enfance des Feuillantines particulièrement vif, ég a lement recueilli par le Victor Hugo raconté... (ouv. cit., p. 128) : " Ils avaient inventé un anim al qu'ils se représentaient couvert de poils, avec des pinces, lesquelles étreignaient et enlevaient ce qu'elles saisissaient. Ils avaient appelé cet animal : sourd. » Ce fantasme enfantin est peut-
être à l'origine des
monstres » hugoliens, du Quasimodo de Notre- Dame de Paris à l'Ugolin du " bas-fond » parisien - voir plus loin III, 7, 2. - 12 -
Chapitre III
Il est agréable
Le soir, grâce à quelques sous qu'il trouve toujours moyen de se procurer, l'homuncio entre à un théâtre. En franchissant ce seuil magique, il se transfigure ; il était le gamin, il devient le titi. Les théâtres sont des espèces de vaisseaux retournés qui ont la cale en haut. C'est dans cette cale que le titi s'entasse. Le titi est au gamin ce que la phalène est à la larve ; le même être envolé et planant. Il suffit qu'il soit là, avec son rayonnement de bonheur, avec sa puissance d'enthousiasme et de joie, avec son battement de mains qui ressemble à un battement d'ailes, pour que cette cale étroite, fétide, obscure, sordide, malsaine, hideuse, abominable, se nomme le Paradis 5 Donnez à un être l'inutile et ôtez-lui le nécessaire, vous aurez le gamin. Le gamin n'est pas sans quelque intuition littéraire. Sa tendance, nous le disons avec la quantité de regret qui convient, ne serait point le goût classique. Il est, de sa nature, peu académique. Ainsi, pour donner un exemple, la popularité de mademoiselle Mars dans ce petit public d'enfants orageux était assaisonnée d'une pointe d'ironie. Le gamin l'appelait mademoiselle Muche. 5 Autrement dit, le " poulailler ». Cette " cale étroite, fétide, obscure » n'est pas sans rapport avec le ventre de l'éléphant de la Bastille, appartement de Gavroche en IV, 6, 2. - 13 - Cet être braille, raille, gouaille, bataille, a des chiffons comme un bambin et des guenilles comme un philosophe, pêche dans l'égout, chasse dans le cloaque, extrait la gaîté de l'immondice, fouaille de sa verve les carrefours, ricane et mord, siffle et chante, acclame et engueule, tempère Alleluia par Matanturlurette, psalmodie tous les rhythmes depuis le De Profundis jusqu'à la Chienlit, trouve sans chercher, sait ce qu'il ignore, est spartiate jusqu'à la filouterie, est fou jusqu'à la sagesse, est lyrique jusqu'à l'ordure, s'accroupirait sur l'Olympe, se vautre dans le fumier et en sort couvert d'étoiles. Le gamin de
Paris, c'est Rabelais petit.
Il n'est pas content de sa culotte, s'il n'y a point de gousset de montre. Il s'étonne peu, s'effraye encore moins, chansonne les super stitions, dégonfle les exagérations, blague les mystères, tire la la ngue aux revenants, dépoétise les échasses, introduit la caricature dans les grossissements épiques. Ce n'est pas qu'il est prosaïque ; loin de là ; mais il remplace la vision solennelle par la fantasmagorie farce. Si Adamastor 6 lui apparaissait, le gamin dirait : Tiens ! Croquemitaine ! 6
Géant, héros des Lusiades de Camoëns.
- 14 -
Chapitre IV
Il peut être utile
Paris commence au badaud et finit au gamin, deux êtres dont aucune autre ville n'est capable ; l'acceptation passive qui se satisfait de regarder, et l'initiative inépuisable ; Prudhomme et Fouillou. Paris seul a cela dans son histoire naturelle. Toute la monarchie est dans le badaud. Toute l'anarchie est dans le gamin. Ce pâle enfant des faubourgs de Paris vit et se développe, se noue et " se dénoue » dans la souffrance, en présence des réalités sociales et des choses humaines, témoin pensif. Il se croit lui -même insouciant ; il ne l'est pas. Il regarde, prêt à rire ; prêt à autre chose aussi. Qui que vous soyez qui vous nommez Préjugé, Abus, Ignominie, Oppression, Iniqui té, Despotisme, Injustice, Fanatisme, Tyrannie, prenez garde au gamin béant.
Ce petit grandira.
De quelle argile est-il fait ? de la première fange venue. Une poignée de boue, un souffle, et voilà Adam. Il suff it qu'un dieu passe. Un dieu a toujours passé sur le gamin. La fortune travaille à ce petit être. Par ce mot la fortune, nous entendons un peu l'aventure. Ce pygmée pétri à même dans la grosse terre commune, ignorant, illettré, ahuri, vulgaire, populacier, sera-ce un ionien ou un béotien ? Attendez, currit rota 7 , l'esprit de Paris, ce démon qui crée les enfants du hasard et les hommes du 7 Adaptation d'Horace (Art poétique, 21-22) : " L'amphore est commencée ; le tour du potier tourne ; pourquoi en sort-il une cruche ? » - 15 - destin, au rebours du potier latin, fait de la cruche une amphore. - 16 -
Chapitre V
Ses frontières
Le gamin aime la ville, il aime aussi la solitude, ayant du sage en lui. Urbis amator, comme Fuscus ; ruris amator, comme Flaccus 8 Errer songeant, c'est-à-dire flâner, est un bon emploi du temps pour le philosophe ; particulièrement dans cette espèce de campagne un peu bâtarde, assez laide, mais bizarre et composée de deux natures, qui entoure certaines grandes villes, notamment Paris. Observer la banlieue, c'est observer l'amphibie. Fin des a rbres, commencement des toits, fin de l'herbe, commencement du pavé, fin des sillons, commencement des boutiques, fin des ornières, commencement des passions, fin du murmure divin, commencement de la rumeur humaine ; de là un intérêt extraordinaire. De là, dans ces lieux peu attrayants, et marqués à jamais par le passant de l'épithète : triste, les promenades, en apparence sans but, du songeur. Celui qui écrit ces lignes a été longtemps rôdeur de barrières 9 à Paris, et c'est pour lui une source de souvenirs 8 Épître (I, 10) d'Horace - Quintus Horatius Flaccus, qui co mmence ainsi : " À Fuscus, amoureux de la ville, je dis bonjour, moi qui aime la campagne. » Ce vers, " Urbis amatorem Fuscum salvere j ubemus, ruris amatores » avait déjà été noté et adapté par Hugo dans ses carnets en 1838 - voir éd. J. Massin, t. V, p. 903. - 17 - profonds. Ce gazon ras, ces sentiers pierreux, cette craie, ces marnes, ces plâtres, ces âpres monotonies des friches et des jachères, les plants de primeurs des maraîchers aperçus tout à coup dans un fond, ce mélange du sauvage et du bourgeois, ces vastes recoins déserts où les tambours de la garnison tiennent bruyamment école et font une sorte de bégayement de la bataille, ces thébaïdes le jour, coupe-gorge la nuit, le moulin dégingandé qui tourne au vent, les roues d'extraction des carrières, les guinguettes au coin des cimetières, le charme mystérieux des grands murs sombres coupant carrément d'immenses terrains vagues inondés de soleil et pleins de papillons, tout cela l'attirait. Presque personne sur la terre ne connaît ces lieux singuliers, la Glacière, la Cunette, le hideux mur de Grenelle tigré de balles 10 , le Mont-Parnasse, la Fosse-aux-Loups, les
Aubiers sur la berge de la
Marne, Montsouris, la Tombe-Issoire,
la Pierre-Plate de Châtillon où il y a une vieille carrière épuisée qui ne sert plus qu'à faire pousser des champignons, et que ferme à fleur de terre une trappe en planches pourries. La campagne de Rome est une idée, la banlieue de Paris en est une autre ; ne voir dans ce que nous offre un horizon rien que des champs, des maisons ou des arbres, c'est rester à la surface ; tous les aspects des choses sont des pensées de Dieu. Le lieu où une plaine fait sa jonction avec une ville est toujours empreint d'on ne sait quelle mélancolie pénétrante. La nature et l'humanité vous y parlent à la fois. Les originalités locales yquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46