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~~ï aox~ B~L~K OF C,~"ADAARC~Lr~OESSIÈGE SOCIAL, MONTRÉAL, NOVEMBRE 1948LES RESSOURCES ALIMENTAIRES DU GLOBEpENDANT que sur ce continent nous nous plaig-nons qui la vie est chère, ailleurs des centainesde millions d'êtres humains n'ont pas assez àmanger.Il n'y a jamais eu assez à manger pour tous dans lemonde. Mëme avant la guerre, un milliard de person-nes ne mangeaient pas à leur faim. Cet état de choses adonné naissance à des systèmes philosophiques quiencouragent la fortitude, promettent de récompenserles privations, et louent et exaltent ceux qui manquentdu nécessaire. Maintenant, de l'avis des savants et desphilosophes, le monde est arrivé à une crise.William Vogt, chef du service de conservation del'Union panaméricaine, vient de publier un livre,Road to Surriral, dans lequel il dit: "Par les excès denaissances et l'épuisement du sol l'humanité se trouveprise dans un piège écologique. En abusant des décou-vertes s:ientifiques, elle a vécu au-delà de ses moyens.Maintenant, dans le monde entier, l'échéance estarrivée."Le présent article parait à un moment où il y a dansle monde un manque de vivres qui touche à la faminedans certains pays, tandis que dans d'autres la rationest inférieure à celle des années de guerre. Il est néces-saire que tous les habitants de tous les pays soient aucourant de la situation. Il est essentiel également queles raisons en soient connues pour ne pas nous leurreren blâmant le climat, la mauvaise chance ou le systèmeéconomique.Ce sont les hommes qui ont causé la disette actuellepar leurs infractions aux lois naturelles et l'avantagereste à la nature. Elle peut attendre, s'il le faut, pourrétablir l'équilibre, jusqu'à ce que l'homme ait disparude la scène par sa propre folie. Nous verrons dans cetarticle que la nature ne pardonne pas les erreurs etqu'elle n'excuse pas non plus l'ignorance.Pour nous au Canada, la faim est un "tenaillementd'estomac" qui nous pousse vers le plus proche restau-rant ou la glacière. Nous sommes surpris quand une"personne déplacée" nous dit qu'on ne sent pas lafaim chronique dans l'estomac mais dans la tête.Après quelques mois de nourriture insuffisante, l'es-prit n'a plus qu'une seule idée qui est de trouver quel-que chose à manger. Avec cette idée dominante dansla tête, on ne peut pas s'appliquer à fabriquer desmarchandises pour l'exportanon ou réfléchir auxproblèmes moraux de la vie. Cela est bien différent despénuries que nous avons éprouvées au Canada cesdernières années: beefsteaks, huile d'olive, laitue etsucre.Nous vivons des produits du solLa situation mondiale sous le rapport des vivresn'est pas très brillante. Ruskin a indiqué la solutionde ce problème: "Si vous voulez manger, il faut travail-ler," mais il existe également un grand besoin decompréhension, d'éducation et de collaboration.Cela veut dire que nous devons nous rendre comptede la mesure dans laquelle nous dépendons de la terreet de ses produits. Les Canadiens ont un pays qui,grâce aux dons de la Providence, est un des plusgrands fournisseurs de produits alimentaires sur lesmarchés du monde. Tandis que beaucoup d'autrespays ont glissé sur la pente qui conduit au suicidenational par la destruction du sol qui seul assure lasurvivance, nous avons encore le temps de préservernotre sol et d'augmenter son utilité.Seulement quelques pouces de terre arable séparentla race humaine de l'oubli. C'est la seule ressourcenaturelle, à part l'air et l'eau, sans laquelle la vie hu-maine n'est pas possible. La terre n'est pas seulementla source de ce qui nous fait vivre, mais la base denotre économie. Elle emmagasine l'énergie et lalibère quand nous en avons besoin. Savoir de quoi elleest capable, la traiter selon ses besoins, employer lesmoyens convenables pour la cultiver et en preserverla bonté: tels sont les devoirs du cultivateur envers laterre. Mais le citadin est également intéressé parceque, quel que soit son commerce, il dépend absolu-ment du sol pour manger.En ce qui concerne la collaboration, nous devonsreconnaître que la perte de sol productif n'importe oùsur la face du globe est ressentie par les habitants detoutes les autres parties du monde. Cela est vrai parceque, comme R. H. Musser le dit dans la CanadianAgricultural Institute Review: "Chaque arpent quicesse de produire oblige tous les autres arpents àproduire davantage." A moins de comprendre celaet d'agir en conséquence, les habitants des pays

s~rUes seront r~,~n;ts ~ la pauvreté, à la faml,îe et auxdissensions et c'est cela, dit M. Musser, 'qui faitnaioee les coM1its".L'érosion est le serpent q,,; hante notre éden pom.ger. Dans d'immenses ré~ons du monde la précieusecouche arable a disparu en tor~té ou en partie, oumenace de disparaRre.Nos jour, naux publient généraiem, ent des vues deterres érodees dans des pays éloignes, mais l'érosionexiste même en Amérique du Nord. Des statistiquespubliées au printemps dernier disent que toutes le.,24 heures l'érosion emporte l'éq-;vaient de 200 desmeilleures fermes de 40 arpen~ aux Emts-Un/s. Dansun mois en 1947, plus de 115 m/llîons de tonnes deterre arable en lowa ont été emportées par le vent etla pluie.Vogt déclare que la civilisation américaine, fondéesur une couche de terre arable de 9 pouces, a mainte-nant perdu un tiers de ce sol. Le docteur Hugh Bennettdu U.S. Soli Conservation Service dit que si la couchede terre arable, perdue annuellement par l'érosion auxEtats-Unis, était empilée dans des wagons de cheminde fer, elle remplirait un train quatre fois plus longque la ceinture du globe à l'équateur. Cette terre s'enva peut-être contribuer à une autre Atlantide qu'uneconvulsion géologique fera sortir un jour du fond de lamer, mais c'est là une piètre consolation pour notregénération ou celle des enfants de nos enfants.Mëme le Canada, comme nous l'avons dit dans notreBulletin du mois d'août 1946, souffre d'érosion dansbeaucoup d'endroits. L'érosion a commencé en Sas-katchewan tout de suite après les premiers labourages.On a réussi à la contrôler, mais d'une façon si inter-mittente, dit Vogt, que le résultat a été insignifiant.Sur la ferme expérimentale à Ottawa, 15 pouces depluie en 4 mois ont emporté 8 tonnes de sol par acredans un champ de maïs sur une pente de 5 pour cent,et 22 tonnes sur une pente de '11 pour cent. Dans uneheure, en juin 1946, une pluie de 3 pouces a emporté72 tonnes par acre dans un champ en jachère sur unepente de 1 t pour cent. Ces chiffres démontrent ledanger.Outre la terre arable, la pluie emporte des matièreschimiques nécessaires. Dans certaines parties de laFloride et de la Louisiane, dit Louis Bromfield dans sachronique populaire de MalabarFarm, on voit dubétail dont les os sortent presque de la peau en trainde paître dans de hautes herbes, tandis que dans lespâturages presque dénudés du Nouveau Mexique, del'Arizona et de l'ouest du Texas les troupeaux ont l'airbien portants et bien nourris. Ce sont les minérauxcontenus dans l'herbe qui font toute la différence.La croissance, la santé et l'intelligence des habitantsd'une région dépendent de la mesure dans laquelle lesol retient ses éléments essentiels. Dans un Etat dusud, dit Bromfield, où le sol a été épu!sé par des géné-rations de mauvaises méthodes, pres de 75o-/0 desjeunes gens ont été trouvés inaptes au service mili-taire.Nous avons épuisé le soiQuand nous voyons ce qui est arrivé dans d'autrescontinents, nous nous rendons compte que l'homme aépuisé le sol par ses méthodes intensives d'agriculture.L'érosion suit l'épuisement. Le berceau de la civilisa-tion chinoise, disent Jacks and Whyte dans leur livre"Vauisbing Lands" qui a soulevé beaucoup d'intérêten faveur de la conservation, ressemble ~ un champ debataille défiguré par des forces beaucoup plus destruc-tives que les engins de guerre modernes, à traverslequel le Fleuve )aune transporte annuellement deuxmilliards et dema de tonnes de terre.Ceux qui ont lu les livres de Pearl Buck connaissentintimement la lutte pour l'existence des cultivateurschinois, chacun sur son petit lot. Pour avoir juste leminimum, il faudrait a la Chine 60 pour cent plus degraisses et d'huiles, 327 pour cent plus de fruits etcinquante fois plus de lait qu'elle n'a maintenant. Aucours du dernier siècle, dit Vogt, au moins 100 mil-lions de Chinois sont morts de faim.Ou bien prenez l'Inde. Un rapport aux NationsUuies dit qu,en temps normal 30pour cent de la popu-lation, c'est-a.dire, 100 millions de personnes, n a pasassez à manger. Par comparaison avec les 5219calories par personne et par jour au Canada en 1947,la moyenne dans un groupe de villageois au sud del'Inde n'était que de 1700, et chez les familles pauvresdans un faubourg de Madras 1800.Voilà pour l'Extrême-Orient. Passons à l'.Europe.Avant la guerre, la plupart des pays Importaient aesvivres -- le Royaume-Uui 50 pour cent, l'Allemagne25 p. cent, la Grèce 40 p. cent. Dans les Balkans, lesenfants recueillent la terre avec des cuiUères dans lescrevasses des roches pour la po,rter dans les champs.Dans les Vosges, le sol emporte dans les rail~es parla pluie est recueilli dans des paniers et rapporté surles fermes. La ferme moyenne en Grèce est de neufacres.L'Afrique ne peut pas nourrir une grosse popula-tion. De tous les continents, dit Vogt, c'est celui quipeut faire vivre le moins de personnes par miUe carré.Quoiqu'elle n'ait que 20 millions d'acres de terrecultivable de plus que l'Amérique du Sud, elle a déjà70 pour cent plus d'habitants qu'elle.L'Union Soviétique, d'après un calcul de 1941, a388 millions d'acres en culture, ce qui fait une moyennede 2.3 acres par personne par comparaison avec 5acres par personne au Canada.Le sud-ouest de l'Asie nous démontre, quoique aumilieu de convulsions regrettables, ce qu'on peut fairepour rendre la terre de nouveau productive. La Pales-tine montre, nous dit Road to Survival, que la couche"arable" est en fonction du cultivateur autant que de laferme.Il n'y a plus de terreVoilà donc où nous en sommes en ce qui concerneles vivres et quelques-uns des facteurs qui sont lescauses de cet état de choses. Les causes comprennentl'insouciance en ce qui concerne l'emploi du sol et lemanque de soins; l'érosion; la d!sparition des éi~-ments chimiques; les mauvaises methodes de culture;les insectes et le gaspillage. Et il y a une,chose cer-taine: il n'y a plus d'autre terre au monde a part celleque nous connaissons déjà.Il y a d'autres domaines, naturellement. La sciencepeut probablement venir à notre secours, si elle aautant de succès avec les maladies des plantes et des

animaux qu'avec les maladies humaines. Elle peuttrouver des grains qui résistent au froid, avec lesquelsnous pourrons ensemencer des champs ,plus pr~s desp61es; et des grains qui résistent à la secheresse quenous pourrons planter dans les régions arides, On amême propose de cultiver des plantes comestibles aufond de la mer. Mais en supposant qu avec tout celanous augmentions notre production de 20 pour cent,il reste encore la perspective que la population duglobe aura augmenté de 100 pour cent au cours dusiècle prochain.Même une augmentation de 20 pour cent dans laproduction ne suIfir.ait pas. En supposant que la popu-lation ait augmente seulement de 25 pour cent en1960, l'Organisation de l'alimentation et de l'agH-culture des Nations Uuies estime qu'il faudrait aumoins que la production augmente "ans les propor-tions suivantes sur celles d'avant-guerre:Et la population?Est-il vrai que la population s'accroît plus vite quela terre peut la nourrir? Tout Ce que nous pouvonsfaire est de nous fier à l'opinion des experts.Il est remarquable qu'à la récente assemblée, àl'occasion de son centenaire, la American Associationfor the Advancement of Science ait exprimé des vuestrès rapprochées de celles de Malthus. Thomas Mal-thus était un vicaire anglais qui publia Un essai sur leprincipe de population en 1798. Cet essai souleva denombreuses polémiques et en outre suggéra à CharlesDarwin le principe de sélection naturelle dans la luttepour l'existence. En lisant Malthus, dit Darwin dansson autobiographie, "je fus frappé par le fait que dansces circonstances les variations favorables tendraientà être préservées et les variations défavorables à êtredétruites."Il était de mode à une époque peu peuplée de riredes prophéties de Malthus: aujourd'hui personnen'est si certain. Comme Maithus n'est pas toujourscité correctement, voyons ce qu'il dit ixaiiment:Au sujet de l'autre grand fléau du genre humain,la famine, on peut dire qu'il n'est pas dans la naturedes choses que l'accroissement de la population enproduise absolument une. Cet accroissement, quoi-que rapide, est nécessairement progressif; et commele corps humain ne peut exister, même pendanttrès peu de temps, sans nourriture, il est év!dent qu'ilne peut pas y avoir plus d êt,,;~ humains qu il n y a devivres pour les nourrir. Mais quoique le principe depopulation soit absolument incapable de produire lafamine, il en prepare les moyens; et en obligeant£requemment les basses classes du peuple à subsisterde la plus petite quantité de nourriture nécessaire àla vie, il transforme une petite mauvaise récolte engrave disette; et peut, par conséquent, être considérécomme une des principales causes de famine."Les mauvaises récoltes saisonnières continuentaujourd'hui comme à l'époque de Malthus, et en outre,il v a des terres épuisées que nous devons remettre en¯ Oe,¯, ¯etat si nous voulons qu elles prodmsent d aussi abon-dantes récoltes qu'à l'époque de Malthus.Sir Henry Tizard, président de la BHtish Associationfor the Advancement of Science, a commenté il y adeux mois sur l'autre côté de la question: l'accroisse-ment de population. La science a prolongé la vie del'homme au point que la faim va bientôt la racourcir denouveau; les freins qui ralentissent la population nesont plus efficaces; la ~guerre est moins mortelle qu'au-paravant et les maladies font moins de ravages; nousne vrévoyons pas de nouvelles découvertes par les-queÎles le monde pourra soudainement augmenter laproduction comme avec les engr,ais chimiques; envérité, le monde est déjà trop peuple, et la Populationcontinue à augmenter.D'après les statistiques, il y avait 445 millions depersonnes sur la terre il y a 300 ans; il y en a aujour-d'hui 2,25I millions. Si l'augmentation continue aumême tauxque de 1936 à 1946, dit un article duNew York Times il y aura p.lus de 21,000 millionsd'habitants en 2240. Même sa nous prenons la moitiéde ce chiffre, la situation sous le rapport des vivresreste grave tout de même.Il est difficile de comprendre de pareils chiffres;prenons donc deux exemples. Java a aujourd'hui unepopulation tres dense de 47 millions d'habitants etn'en avait que 4 millions ~,~ en 1815; la population del'lnde a doublé depuis 1872, de 206 millions à en-viron 420 millions. Si les mesures hygiéulques étaientaussi bonnes dans l'Inde qu'au Canada, et si lapopula-tion continuait à s accroître au même taux, dans unsiècle il y aurait assez d'Indiens pour peupler cinqgiobes comme le nôtre.Tout cela intéresse le CanadaCe problème intéresse profondément le Canadaparce que c est un des principaux producteurs devivres du monde. Comme quelques au~espays, lesEtats-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zelande et leBrésil, ses habitants n'ont pas besoin de se faire desoucis. En verite, les medecins disent que la plupartd'entre nous mangent trop. Mais dans les pays moinsfavoris~s, dit sir Henry Tixard, environ trois quartsdes gens avaient faim en allant se coucher hier soir,et ont faim chaque soir depuis des années.Nous nous apercevons chaque jour que Glace Bay,N.-E., Omemee, Ont aHio et Prince-Rupert, C.-B., ettoutes les stations d'elevateurs à grain du Canadaressentent la répercussion de ce qui s'est passé dansles parties les plus éloignees du monde. Il y a desrégions au Canada qui pourraient jouir d'un meilleurniveau d'existence au milieu de lapaix et de l'abon-dance si elles n'etaient pas troublees par les flucma-tions du commerce, les hausses de prix, les pénuriesde marchandises et un pressentiment de malheur.La situation produit également un effet sur les per-spectives de paix mondiale. Un homme affamé n'adPaS les mêmes vues que s'il était bien nourri. Il vitans l'apathie et une sorte de somnambulisme. Iln'éprouve aucun intérêt pour les questions publiques,politiques, sociales et intellecmelles. Il ne pense plus

qu'aux moyens de se p.réserver, lui et sa famille, à toutprix. Quand une crise éclate, ces gens-là peuventdevenir dangereux à tout le voisinage. Leurs facultésintellectuelles sont engourdies, et comme l'a dit unarticle du New York Times l'an dernier, "Ces gens-làse laissent acheter avec promesses".Que faut-il faire?Le moyen de maintenir et d'augmenter les appro-visionnements de vivres est de conserver le sol.Chaque grain de blé, chaque oeuf, chaque livre debeurre et chaque morceau de viande depend du mini-mum de sol nécessaire à sa production. Ce genre deconservation doit commencer au sommet et suivreles lois de la nature.Vient ensuite le problème de maintenir un niveauconstant de productivité. Dans la plupart des endroitscela s'accomplit au moyen d'assolements et d'engrais.Il est intéressant de lire à ce sujet les résultats obtenuspar des cultivateurs du Texas qu'a publiés l'Agricul-tural News Letter de la Banque Fédérale de Réservede Dallas en 1946. 1,400 cultivateurs produisirent49 pour cent plus de blé en réduisant la superficie de12 pour cent. Ils récoltèrent 62 pour cent plus desorgho, 30 pour cent plus de maïs, 86 pour cent plusde fourrage et 112 pour cent plus d'arachides.Tout cela concerne le côté pratique de nourrir ceuxqui ont faim. Il existe en outre une obligation moralede la part de ceux qui vivent dans l'abondance. Ruskindit dans son Sesame and Lilies "L'Evangile ne nousdit pas de nourrir l'affamé qui le mérite, ni l'affaméqui travaille, ni l'affamé aimable et de bonne volonté,mais simplement de nourrir ceux qui ont faim."Pour le moment, dit le rapport de l'Organisationde l'alimentation et de l'agriculture sur les approvi-sionnements mondiaux de vivres, le problème con-siste encore à utiliser au maximum les ressources despays exportateurs de vivres pour éviter la famine etsoulager la faim à lëtranger. Et Vogt ajoute "Il n'estpas sfir que les peuples affamés tolèrent les lents pro-cédés de la démocratie. La liberté semble beaucoupmoins importante quand le ventre est vide m et ledictateur, ou le conducteur d'un char d'assaut apparaîtcomme un libérateur."Cela nous amène à la question de distribution desvivres dont nous disposons. Le manque de changeétranger peut rendre difficile à certains pays d'im-porter les vivres dont ils ont besoin et il est essentielque les pays fournisseurs rendent les achats faciles auxpays dans le besoin. "Les pays pauvres ne peuvent pasrésoudre le problème ou surmonter les difficultés toutseuls" dit le rapport de la OAA. Toutes les nationsgagneront au progrès mondial de la santé et du bien-être de l'humanité; elles profiteront toutes de la pro-duction et du commerce et il faut qu'elles participenttoutes au résultat".En janvier 1944 le président de la Banque Royaledu Canada a dit dans un discours:"Je suis persuadé que le cadeau de grandes quantitésde vivres, de matières premières, d'articles manufac-mrés et d'outillage aux pays retardataires et dévastés,même dans un but égoïste, contribuera non seule-ment à la longue et dans une plus grande mesure aubien-être de l'humanité, mais tournera immediate-ment et à la longue à l'avantage des nations capablesde faire des dons de ce genre. Si c'est là trop de-mander à des êtres humains au stade actuel de leurcivilisation, il reste le choix de faire des prêts à longterme sur une grande échelle et à des conditionsfaciles, ou probablement une combinaison de prêtset de cadeaux."La plus grosse t~che de l'humanitéNous sommes à une époque critique de l'histoire.La tâche de combattre la famine mondiale a été con-fiée à l'Organisation de l'alimentation et de l'agricul-ture des Nations Unies. Cette organisation a étécréée pour aider les pays membres à rehausser lesniveaux d'alimentation et d'existence, perfectionner lerendement et la distribution de tous les produits ali-mentaires et agricoles, améliorer la situation despopulations rurales, et contribuer ainsi à l'expansionde l'économie mondiale.La OAA s'est fixée un certain nombre d'objectifs.Elle a désigné 1960 comme date à laquelle le mondedoit arriver à une ration de 2,600 calories par jourpar personne; il faudra pour cela que la productionmondiale des vivres augmente de 90 pour cent. C'estune tâche formidable,-la plus grosse que l'humanité aitjamais entreprise. Pourtant, les experts l'estimentfaisable et les rapports adressés à la OAA appuientleurs espoirs sur de bonnes raisons.Il y a quelque chose de touchant dans l'idée d'or-ganiser les approvisionnements mondiaux de vivresen vue des besoins normaux de toute l'humanité etaucun homme de coeur ne saurait trouver à redire à sahardiesse ou sa noblesse. En outre elle a une trèsimportante portée politique pour ceux qui aiment laliberté.Commenfons au bas de l'échelleLa manière de s'y prendre offre un bon sujet dediscussion dans les réunions, pas seulement à la cam-pagne mais dans les villes. Nous sommes tous sur lemëme pied, et les approvisionnements de vivres sontlimités. Les hommes d'affaires, les ménagères, lescultivateurs, les employés des compagnies de transportet les mineurs, tous ces gens-là sont égaux quand ils'agit de manger et de préserver l'ordre dans le monde.Notre plus grand danger est d'oublier que le tempsnous manquera peut-être. La crise actuelle demandedes mesures immédiates de conservation et d'expan-sion. La productivité individuelle doit être intensifiéepar l'application de méthodes scientifiques et l'em-ploi d'instruments modernes; tout le monde doit êtreencouragé à travailler de manière à devenir une nou-velle source de richesseNous sommes probablement sur le point de faire denouvelles découvertes mais nous ignorons dans quelsens. En attendant, il importe de s'attaquer aux troispoints principaux du problème: faire des progrès dansla voie de l'éducation et de l'industrie; établir l'équili-bre entre les déficits et les surplus; conserver le solet ses ressources.IMPRIM~ AU CANADApar La Banque Royale du Canada

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