[PDF] [PDF] Lettres de Victor Hugo à Hippolyte Parat_R11 - Société de

Hugo publie les Contemplations en 1856, quatre ans après le mariage d' Hippolyte Parat qui, déjà, écrit des vers De cette union naissent cinq enfants ( Raoul, 



Previous PDF Next PDF





[PDF] TEXTE : Victor Hugo, Les Contemplations, II, 6 - mediaeduscol

29 août 2020 · Parcours : Les mémoires d'une âme TEXTE : Victor Hugo, Les Contemplations, II , 6 LETTRE 1 Tu vois cela d'ici — Des ocres et des craies ;



[PDF] LES CONTEMPLATIONS - ARGOTHEME

LES CONTEMPLATIONS (1856) des Contemplations se bornerait à dire ceci : Ce livre doit être lu (Le marquis du C d'E – Lettre à Victor Hugo, Paris,



[PDF] Les Contemplations

Christine Girodias-Majeune professeure de Lettres en lycée et classes préparatoires Les Contemplations Livres I à IV Victor Hugo Classiques Patrimoine 



[PDF] Les Contemplations - Numilog

pas lettre morte ; c'est une parole vibrante sur l'expérience vécue, sur la traversée de la vous arrive ou arrive à quelqu'un qu'on aime (la fille de Victor Hugo,



[PDF] La force de vivre tout-en-fiches - Dunod

Victor Hugo Les Contemplations, Livres IV et V Nietzsche Le Gai et Philosophie mêlées, 1834 ; Le Rhin, lettres à un ami, 1842) mais aussi quelques recueils 



[PDF] Les Contemplations

VICTOR HUGO, LES CONTEMPLATIONS (1856) : LIVRES I À IV le Petit, il écrit en 1852 une lettre à son éditeur Hetzel, évoquant Les Contemplations,



[PDF] Lettres de Victor Hugo à Hippolyte Parat_R11 - Société de

Hugo publie les Contemplations en 1856, quatre ans après le mariage d' Hippolyte Parat qui, déjà, écrit des vers De cette union naissent cinq enfants ( Raoul, 

[PDF] Lettre: correction

[PDF] lettres ? décorer ? imprimer

[PDF] Lettrés ? un professeur d'Arthur Rimbaud

[PDF] lettres a mme de sévigné

[PDF] Lettres Anglaises de Voltaire

[PDF] lettres choisies de mme de sévigné

[PDF] Lettres choisies, Mme de Sévigné, Fleur d'Encre 4ème, hachette Epistolaire

[PDF] Lettres d'amour de 10 ? 10

[PDF] Lettres de Joseph à Louis Pasteur

[PDF] Lettres de l'intérieur de John Marsden

[PDF] lettres de madame de sévigné nuit de noces

[PDF] lettres de madame de sévigné pdf

[PDF] lettres de madame de sévigné texte intégral

[PDF] lettres de marraines de guerre 14-18

[PDF] lettres de Mme de Sevigné

113
DEUX LETTRES DE VICTOR HUGO A HIPPOLYTE PARAT

Deux lettres inédites de Victor Hugo sont conservées à la bibliothèque municipale de Rochefort

(1). Elles sont adressées à Hippolyte Parat (2). Celui-ci, né à Rochefort en 1829 et mort à Caen en

1913, a marqué profondément la vie rochefortaise au XIX

e siècle. Après ses études au collège de

Rochefort puis à l"hôpital maritime, il est nommé pharmacien de troisième classe; quelques années

plus tard il obtient le grade de pharmacien de deuxième classe. Il démissionne en 1857. Elu conseiller

municipal en 1870, il devient premier adjoint, puis maire de Rochefort en 1882. Il abandonne la vie

politique locale en 1884. De son vivant, en 1904, le conseil municipal perpétue sa mémoire en donnant

son nom à un square de la ville (3). Mais ce n"est pas l"homme public qui nous intéresse ici. Hippolyte Parat est aussi membre de la

Société de géographie de Rochefort, passionné de botanique (4), et surtout poète, admirateur de Victor

Hugo et des romantiques. Il a quatorze ans quand survient la tragédie de Villequier, que tous les

journaux de l"époque relatent (5). Hugo publie les Contemplations en 1856, quatre ans après le

mariage d"Hippolyte Parat qui, déjà, écrit des vers. De cette union naissent cinq enfants (Raoul, Paul,

Edmond, Edmée, Eliane) dont deux décèdent en bas âge : Edmond succombe au " croup aux doigts de

fer » (6), âgé de quelques mois, le 5 décembre 1862; Eliane meurt peu après sa naissance le 16 août

1868. On peut suivre le calvaire d"un père à travers les poèmes des Pages intimes, qui sont aussi une

manière d"exorcisme. Dans ces Pages, qui trahissent l"influence des Contemplations, le poète de

Rochefort associe son expérience de la douleur et de la mort à celle du père de Léopoldine.

Quatre ans après le décès d"Edmond, Hippolyte Parat adresse à l"exilé de Guernesey un long poème

intitulé " A Victor Hugo » et daté du 4 septembre 1866, à l"occasion du vingt-troisième anniversaire de

la mort de Léopoldine. La réponse de Victor Hugo est envoyée de sa demeure de Hauteville House

qu"il occupe à Guernesey depuis le 5 octobre 1856; elle est datée du 21 octobre.

Deux ans plus tard, l"épouse de Victor Hugo, Adèle, décède à Bruxelles, le 27 août 1868, quelques

jours après la mort d"Eliane Parat. Hippolyte Parat adresse au poète, en guise de condoléances, un

deuxième poème, avec le même titre, et daté du 1 er septembre 1868. La réponse est immédiate. Elle est envoyée de Bruxelles et porte la date du 3 septembre 1868.

Hippolyte Parat a pieusement conservé dans le tome I de ses oeuvres manuscrites les deux réponses

autographes et a pris soin de les recopier, de sa belle écriture penchée, dans le tome II (7). C"est sous la

pression amicale du docteur Ardouin qu"il en a fait don au début de ce siècle à la bibliothèque de

Rochefort (8).

Philippe Duprat

Notes

1. Elles sont collées sur les deux premières pages du tome I des oeuvres d"Hippolyte Parat (trois

tomes reliés de feuillets manuscrits; tome I : Pages intimes. Poésies diverses; tome II : Chants

d"amour. Notes explicatives; tome III :Verba mea).

2. Une notice biographique a été publiée à l"occasion de sa mort, dans la Revue de la Saintonge et

de l"Aunis, tome XXXIII,1913, pp. 45-47.

Autres sources bibliographiques :

Duplais Léonie. Figures maritimes. Paris, L. Duplais, 1882, p. 241. Allary Robert. Histoire des rues de ma ville, p. 150-151.

3. " C"est sous son administration qu"eut lieu la brillante exposition de 1883 et le square par lui

aménagé, cours Roy-Bry, à cette occasion, a reçu son nom, pour commémorer la grande part qu"il prit

au succès de cette exposition » (Les Tablettes des deux Charentes, 25 janvier 1913). 114

4. Dès la création de la Société de géographie en 1879, il participe activement à ses travaux, sous la

forme d"articles de botanique et de comptes rendus d"excursions.

5. Le 4 septembre 1843 Léopoldine, fille de Victor Hugo, et son époux Charles Vacquerie se noient

dans la Seine au cours d"une promenade en barque à voile. Un article paraît dans le journal

hebdomadaire de Rochefort, Les Tablettes des deux Charentes (n° 73, 12 septembre 1843, p. 2).

6. H. Parat, " 5 janvier 1863 » (Pages intimes, p. 15).

7. H. Parat, II, Notes explicatives, pp. 477 et 493.

8. Don enregistré en août 1901 à la bibliothèque de Rochefort.

A Victor Hugo

O mon poète aimé, lorsqu"une voix amie

Vole vers ce rocher où souffre ton génie,

Ne sens tu pas ton coeur

Battre de quelque joie aux souvenirs de France ?... De joie !... hélas ! pourquoi toujours une souffrance

A côté du bonheur ?

Pardonne si j"évoque, en ton âme blessée, Une date funèbre, et fraîche à ta pensée.

J"ai souffert à mon tour;

Autrefois, comme toi, j"ai connu le sourire;

Jeune, j"ai fait vibrer les cordes de ma lyre

Des plus beaux chants d"amour.

Puis, mes chants se sont tus, étouffés sous les larmes,

Une nuit, nuit de deuils, de mortelles alarmes

Où, pour peupler les Cieux,

Dieu m"a pris mon enfant ceint encor de ses langes,

Ainsi qu"il prit jadis, pour augmenter ses anges,

Ton ange radieux.

Cette immense douleur, que pas une n"égale,

Que le coeur entretient comme un feu de Vestale

Dure depuis trois ans.

Pour l"adoucir un peu, Dieu fit don à la mère D"une fille, qui prit tous les traits de son frère:

Edmée a trois printemps.

Son babil gracieux, tel qu"un chant de fauvette,

Caresse mon oreille, à sa voix toujours prête;

Et son rire enchanteur

Sur sa joue arrondie imprime une fossette,

Corbeille de baisers où ma lèvre lui jette

L"offrande de mon coeur.

Elle était belle aussi, brillante de jeunesse

L"enfant qui tous les soirs donnait une caresse

115

A ton front souriant;

Elle était bonne aussi, car elle avait ton âme;

L"âge avait su parer des attraits de la femme

Les charmes de l"enfant.

Chaque jour la dotait d"une grâce nouvelle;

Puis, brisée en sa fleur, dans la tombe avec elle

Elle a tout emporté,

Tout, excepté pour toi la sublime espérance

De posséder enfin les Cieux pour récompense

Pendant l"Eternité.

Les Cieux revêtiront des splendeurs inconnues,

Le jour où tu viendras appuyé sur les nues,

Saluer l"Eternel.

L"ange près du Martyr ! La fille près du père !

Quel beau couronnement pour ta gloire sur terre,

O Poète immortel !

Avec un tel espoir les douleurs ont leurs charmes.

Sans vouloir oublier, laisse tarir ces larmes,

Filles du souvenir.

Son esprit doit parfois te consoler en songe;

Alors tu dis aux nuits, délicieux mensonge !

De ne jamais finir.

Quand tu t"endors au bruit de l"onde qui babille

En caressant la rive, et que la lune brille

Sur les flots tremblotants,

Quand tu te sens ému des plaintes de la brise,

Et que l"oiseau gazouille un air qu"il improvise,

Que te disent ces chants ?

Ne te semble-t-il pas que son âme expansive

Tour à tour fraîche brise, oiseau, vague plaintive,

Vient, pour te consoler,

Mêler sa voix si douce aux accords de la lyre,

Et, sûre de te voir près d"elle un jour te dire : " Pourquoi te désoler ? »

Oh ! Parle-lui, dis moi, de ma fille adorée.

Cette enfant grandissant sous son aile azurée,

Et t"aimant comme moi,

Dira soir et matin ton nom dans sa prière :

Deux anges au lieu d"un, dans le Ciel, sur la terre,

Vont prier Dieu pour toi !

Rochefort, 4 septembre 1866

116

A Victor Hugo

Encore une larme qui tombe,

Larme de regrets et d"adieu,

Qui s"égare sur une tombe

Pour bientôt remonter à Dieu !

Des pleurs que tu verses dans l"ombre,

A toi dont l"âme est tout amour,

Dieu seul pourrait dire le nombre;

Lui seul t"en tiendra compte un jour.

Tu n"as pas bu, jusqu"à la lie,

Cette coupe pleine de fiel,

Ce calice amer de la vie

Qui se brise aux portes du ciel.

Hier l"enfant morte à son aurore;

Aujourd"hui la mère, et demain ...

Demain n"est pas à nous encore;

Pourquoi parler du lendemain ?

La mort, chez les grands ce ce monde,

D"un laurier fait vite un cyprès :

L"Orage frappe, quand il gronde,

Le chêne, roi de nos forêts.

A l"heure où souffle la tempête,

Si tu veux vaincre le destin,

Jette les yeux là haut, Poète;

Un bel ange te tend la main.

Vois ta fille, comme elle est belle

Avec son sourire d"enfant !

Elle est heureuse, elle a près d"elle

Cette mère qu"elle aimait tant !

Leurs fronts, tout rayonnants de flammes,

Sont fiers d"habiter pour toujours

Le céleste séjour des âmes,

Pays d"éternelles amours.

117

Elles n"ont plus qu"une espérance,

Te revoir dans l"Eternité,

Toi dont la juste impatience

Ne rêve que la liberté !

Là-haut l"âme n"a plus de chaînes :

Brisant son étroite prison,

Bien loin des misères humaines

Elle embrasse un vaste horizon.

Là nous cessons d"être des hommes,

Nous serons esprits, presque Dieux !

Oublions donc ce que nous sommes ...

Notre patrie est dans les Cieux !

Rochefort, 1er septembre 1868

Lettre de Victor Hugo, Guernesey, 21 octobre 1866

Hauteville house

21 oct.

Votre lettre du 4 septembre, monsieur,

ne m"était point parvenue en effet. Je lis vos stances émues avec une sympathie reconnaissante;

Vous êtes, comme moi, monsieur,

un père éprouvé, et comme moi un croyant tourné vers le grand et mystérieux avenir des âmes.

Recevez, pour cette vie et

pour l"autre, tous mes voeux de bonheur, et l"effusion de mon émotion et de mes remercimen (avec signe d"abréviation)

Victor Hugo

Lettre de Victor Hugo, Bruxelles, 3 septembre 1868

3 7bre

118
profonde émotion.

Merci, Monsieur, de

vos vers où il y a des larmes. V. H. 119
120
quotesdbs_dbs47.pdfusesText_47