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METHODES ETOUTILSPOUR LA MAINTENANCE
ENCOURSDE DEVELOPPEMENT
DidierLE REVEREND -responsableprogramme Maintenance Marcel TORTOLANO - chef duprojetRéparabilitéEDF/R&D - 6quaiWatier, 78401 CHATOUCedex
François LENIAUD - Délégué Maintenance EDF/Division Production Nucléaire - 1 place Pleyel, 93282 ST-DENIS CedexRESUME
La maintenance des centrales nucléaires a fait l'objet d'une constante amélioration depuis le démarrage des
tranches nucléaires. Bon nombre des progrès accomplis ont été le fruit d'actions de R&D menées en anticipation
ou en accompagnement de problèmes vécus sur le parc. L'effort de R&D consenti sur le thème de la
maintenance, reste encore important. On aborde ici, de façon non exhaustive, les développements récents ou en
cours sur le thème de la maintenance ayant trait à l'optimisation des programmes de maintenance, à la
maintenance conditionnelle et au pronostic, à la formation des opérateurs de maintenance et à la préparation ou
la réalisation assistée des interventions de maintenance.1 INTRODUCTION
Comme pour tous les outils industriels complexes, les programmes de maintenance du parc nucléaire d'EDF ont
pour objet la recherche permanente de l'optimum entre maintenance préventive et maintenance corrective.
Il est évident que du seul point de vue de la production, attendre la défaillance d'un matériel ou d'une fonction
élémentaire du process pour réaliser les opérations de maintenance, n'est que très rarement une attitude
économiquement viable. En effet, l'indisponibilité potentielle de l'outil de production, ainsi que le risque de
dommages sur les appareils, ont des conséquences financières le plus souvent inacceptables.Dans les industries nucléaires, l'importance des Règles Générales d'Exploitation, imposant de devoir arrêter le
process en cas de défaillance d'un matériel classé de sûreté, ne fait que renforcer cette approche.
En corollaire, une politique de maintenance développant de manière excessive la maintenance préventive
systématique (inspection, contrôle,...) induit inévitablement: un surcroît d'indisponibilité du matériel (pour inspection préventive), - des remplacements non requis et prématurés de pièces d'usures, une potentialité accrue d'erreurs humaines, liées aux interventions, une exposition inutile des personnes aux risques radiologiques, la génération surabondante de déchets industrielsLa recherche constante de cette optimisation est la base de la politique de maintenance qu'EDF met en ceuvre
depuis l'origine de son parc nucléaire. Pour ce faire, au-delà de l'optimisation par l'analyse du retour
d'expérience apporté par 58 tranches similaires, exploitées depuis prés de 20 ans en moyenne, EDF met en
oeuvre des démarches novatrices: Optimisation de la Maintenance par la fiabilité, Maintenance conditionnelle et les appareils témoins,La simulation et la planification des chantiers
Des méthodes et outils pour la réalisation d'opération robotisées de réparation.2 DESOUTILSPOUR DEFINIR ET OPTIMISERLESPROGRAMMES DE
MAINTENANCE
2.1 Uncadre deréférencepour ladéfinitiondes programmes demaintenancepréventivedessystèmes actifsLes progrès accomplis ces dernières années l'ont été principalement sur le dimensionnement et la justification
des programmes de maintenance. Pour cela, une démarche structurante a été conçue: la méthode Optimisation
de la Maintenance par la Fiabilité (OMF) inspirée et adaptée de laméthode américaine RCM(Reliability
-151 -Centered Maintenance). La méthode OMF est devenue le cadre de référence du parc nucléaire pour l'écriture des
programmes de base de maintenance pour l'ensemble des systèmes élémentaires importants pour la sûreté et
pour un certain nombre d'autres systèmes à fort enjeu. Elle est applicable aux matériels actifs (pompes, vannes,
...) des tranches nucléaires.2.2 Une extension d'OMF au cas des structures
L'optimisation de la maintenance des structures "passives" (tuyauteries, supportages) n'était donc pas traitée
jusqu'ici. Le projet OMF-Structures répond à ce manque. La mise au point à EDF R&D de la méthode OMF-
Structures a été conduite en 1996 et 1997, et s'est appuyée sur l'étude du système élémentaire ASG
(alimentation de secours du GV) du palier 900 (CP2). La démarche OMF-Structures s'inspire des travaux de
l'EPRI et de l'ASME dans le cadre de projets dits " Risk-Based " ou " Risk-Informed ". Néanmoins, les
principes de la méthode OMF-Structures ont pour objectif de répondre aux besoins spécifiques d'EDF en matière
de maintenance: ces développements ont par conséquent été menés de façon à rester autant que possible
compatibles avec le référentiel OMF.L'objectif même de la méthode OMF-Structures est identique à celui de l'OMF " matériels actifs ". Il s'agit, en
effet, d'optimiser la maintenance des structures vis-à-vis des enjeux que sont la sûreté, la disponibilité et les
coûts de maintenance. L'OMF-Structures est une méthode d'aide à la décision permettant de définir des
programmes de maintenance optimisés en apportant une réponse aux quatre questions suivantes: OU? Sur quels matériels doit-on appliquer chacun des deux grands types de maintenance que sont la maintenance préventive et la maintenance corrective?COMMENT ? Quelle est la nature des tâches de maintenance à appliquer aux matériels concernés par la
maintenance préventive?QUAND ?
Avec quelle fréquence doit-on appliquer ces tâches de maintenance?COMBIEN ?
Quel volume de maintenance doit-on appliquer aux matériels concernés?Les structures (tuyauteries et supportages) se différencient des matériels actifs par les trois caractéristiques
suivantes:leurs modes de défaillance ne sont quasiment jamais modélisés individuellement et explicitement dans les
EPS(EtudesProbabilistes de Sûreté), qui permettent de hiérarchiser les matériels vis-à-vis du risque, et
d'adapter en conséquence les tâches de maintenance.les taux de défaillance des structures sont généralement beaucoup plus faibles que ceux des composants
actifs (1000 fois plus faibles en moyenne): des seuils de gravité et de criticité doivent être définis,
les taux de défaillance des structures ne peuvent généralement pas être estimés au moyen du retour
d'expérience (REX) pour deux raisons: le nombre d'années-tranches d'observation est en règle générale
insuffisant pour fournir un REX exploitable statistiquement, et les cinétiques de dégradations conduisent
souvent à des durées de vie pouvant être de l'ordre de grandeur ou supérieures à la durée de vie d'une
tranche nucléaire. Ainsi, le REX est souvent insuffisant pour prédire la probabilité de défaillance d'un
composant pris individuellement sur un intervalle de temps aussi long. Un modèle prédictif doit être utilisé.