30 déc 1991 · Faire une recherche sur le risque en Sociologie : théories, méthodes, méthodologies76 Chapitre 2 Le risque diapositives, diapositive n°24
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30 déc 1991 · Faire une recherche sur le risque en Sociologie : théories, méthodes, méthodologies76 Chapitre 2 Le risque diapositives, diapositive n°24
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AVERTISSEMENT
Ce document
est le fruit d'un long travail approuvé par le jury de soutenance et mis à disposition de l'ensemble de la communauté universitaire élargie. Il est soumis à la propriété intellectuelle de l'auteur. Ceci implique une obligation de citation et de référencement lors de l'utilisation de ce document. D'autre part, toute contrefaçon, plagiat, reproduction illicite encourt une poursuite pénale.Contact : ddoc-theses-contact@univ-lorraine.fr
LIENS Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 122. 4 Code de la Propriété Intellectuelle. articles L 335.2- L 335.10NANCY UNIVERSITE
Ecole doctorale "LANGAGES, TEMPS, SOCIETES"
Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie UMR 7117 CNRS ParKaren ROSSIGNOL
Ensemble(s) pour affronter le risque pyrotechnique. Etude sociologique des dispositifs de prévention des risques des établissements DGA en France.Sous la direction du Professeur Anne-Marie JEAY
Professeur en Sociologie à Nancy Université
Soutenue publiquement le 21 septembre 2009 à NancyMembres du jury :
Monsieur Renaud FILLIEULE (Rapporteur)
Maître de Conférences en Sociologie (HDR)
Université de Lille I
Monsieur Jean-Marie JACQUES (Rapporteur)
Professeur en Sciences de gestion
FUNDP à Namur
Madame Anne-Marie JEAY (Directeur de Thèse)
Professeur en Sociologie
Nancy Université
Monsieur Marc POUMADÈRE
Ancien Professeur associé
École Normale Supérieure de Cachan
Monsieur Thierry RENAUD
Ingénieur Principal des Études
Ministère de la Défense
Monsieur Sébastien SCHEHR
Maître de Conférences en Sociologie (HDR)
Nancy Université
2 "Scientifiquement, l'époque moderne, qui a commencé au XVIIe siècle, s'est achevée au début du XXe ; politiquement, le monde moderne dans lequel nous vivons est né avec les premières explosions atomiques."1.Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne.
expérimenter une grande variété de procédures pour les recueillir signifie que ses conclusions finales peuvent être testées plus souvent et de plus de t pourquoi nous agissons correctement quand nous nous fions aux preuves du travail de terrain"2.Howard S. Becker, Le travail sociologique.
1 Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, Calmann-Levy, Paris, 1994, 406 p., p.39. Titre original : The Human
Condition, University of Chicago Press, Chicago, 1958.2 Howard S. Becker, Le travail sociologique. Méthode et substance. Academic Press Fribourg/ Editions Saint-Paul, Fribourg
(Suisse), 2006, 452 p., p.83. Titre original : Sociological Work. Method and Substance, Aldine Publishing Company, Chicago,
1970.3
REMERCIEMENTS
ma très grande reconnaissance au Professeur Anne-Marie Jeay, pour avoir encadré e Nancy,modernité et du risque. Cette double rencontre a très positivement marqué la suite de mon cursus universitaire
la carrière professionnelle dont je rêvais. Je voudrais donc souligner ici tout ce que je dois à Anne-Je la remercie aussi pour avoir dirigé ma thèse avec attention, rigueur et bienveillance. Tout en me
laissan conseils et recommandations qui ont permis à propres au travail de recherche en sciences sociales. Je suis gré à la Délégation Génér risque et de vérifier mes hypothèses de travail.Mes remerciements vont également à tous les acteurs rencontrés sur le terrain et sans lesquels
personnes rencontrées à la DGA ont fait preuve à mon égard lors de mes visites et séjours dans les sites
concernés paBourges. M. Audot et M. Renaud ont été pour une très large part dans la très grande richesse des matériaux
du travail minutieux de relecture et de correction de mon texte effectué par M. Hivert et par M. Bazalgette. Ils
ont tous les quatre lors de la dernière phase de rédaction de la thèse. laquelle il a suivi mon travail et qui, confiantet aimant, a patiemment relu les textes qui le composent. Merci aussi à ma mère pour avoir lu et corrigé avec
attention les chapitres de la deuxième partie.Je n'oublie évidemment pas tous les chercheurs, débutants et confirmés, qui m'ont encouragée et qui
m'ont fait l'amitié de me livrer de précieux conseils lors des diverses rencontres, séminaires et colloques
et se sont rendus disponibles pour sa soutenance. 4SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ........................................................................................................................ 3
SOMMAIRE ................................................................................................................................... 4
INTRODUCTION ........................................................................................................................... 6
PARTIE 1 ...................................................................................................................................... 16
LE CONTEXTE THEORIQUE : LE RISQUE DANS LES INSTITUTIONS MODERNES .................. 16Chapitre 1 Etudier le risque en Sociologie .............................................................................. 16
1. Les difficultés .............................................................................................................. 17
2. Domaines et Théories en sciences humaines et sociales ............................................. 30
3. Domaines et Théories en Sociologie ........................................................................... 53
4. Faire une recherche sur le risque en Sociologie : théories, méthodes, méthodologies76
Chapitre 2 Le risque : contrôle moderne des périls incertains ................................................ 89
1. Du danger au risque : une histoire séculaire ............................................................... 90
2. Une maîtrise des risques est-elle possible ? .............................................................. 107
3. Les institutions contemporaines de production du risque ......................................... 134
4. La gestion des risques, "dernier des projets modernes" ? ......................................... 148
Chapitre 3 Synthèse de la première partie ............................................................................. 173
1. En résumé .................................................................................................................. 173
2. Les définitions du risque ........................................................................................... 176
3. Les dimensions du risque .......................................................................................... 178
PARTIE 2 LE CONTEXTE HISTORIQUE, ECONOMIQUE, CULTUREL ET SOCIAL DES CENTRESD'ESSAIS DE LA DGA ................................................................................................................ 180
...................................................................... 1841. .............................................................................. 185
2. Comment les armements sont-ils produits ? ............................................................. 192
3. .................................................... 199
Chapitre 2 Au sein du Ministère de la Défense ..................................................................... 201
1. Le Ministère de la Défense : organisation, personnels et sites .................................. 202
2. Des activités secrètes et surveillées ........................................................................... 206
3. La prise en compte des risques industriels et technologiques ................................... 213
......................................................... 2251. Bref hist ................................... 226
2. La DGA : organisation, missions et personnels ........................................................ 231
3. ....................................... 243
Chapitre 4 Des armes, des figures ......................................................................................... 252
1. Le danger intrinsèque des armes ............................................................................... 252
2. et la guerre ? ......................................... 254
3. ................................................ 255
Chapitre 5 Synthèse de la deuxième partie ........................................................................... 265
5PARTIE 3 LE RAPPORT AU(X)
PYROTECHNIQUES .................................................................................................................. 268
e recherche ...................... 2691. .................................................................... 269
2. ............................ 287
3. .................................................................................. 299
4. Le traitement et l'analyse des matériaux empiriques ................................................. 307
. 3101. ............................................... 311
2. Une définition ingéniorale du risque ......................................................................... 330
3. ........................................ 330
4. Les trois principales dimensions du risque ............................................................... 331
............. 3341. Se référer aux règles et aux normes........................................................................... 334
2. Identifier les risques .................................................................................................. 345
3. Mettre en place des procédures pour limiter les risques ........................................... 361
4. Prévoir et planifier l'essai .......................................................................................... 383
Chapitre 4 La chaîne de responsabilités dans les essais pyrotechniques .............................. 390
1. ........................................................................................... 391
2. ................................................................................................ 404
3. La fin des tirs et le repli ............................................................................................. 428
4. Traiter les problèmes, les incidents et les accidents .................................................. 431
..................................................................... 4371. Les clivages et les c ........... 438
2. Les ambivalences face au(x) pouvoir(s) de décision................................................. 456
3. Les ambiguïtés de la gestion du risque ...................................................................... 460
4. Les utilisations stratégiques du risque et de la sécurité ............................................. 469
CONCLUSION ........................................................................................................................... 478
SIGLES et ACRONYMES ............................................................................................................ 495
TABLE DES ILLUSTRATIONS ................................................................................................... 497
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................................... 499
Risque ................................................................................................................................ 499
Méthode, méthodologie et théorie ..................................................................................... 510
Armement, Défense, Ministère de la Défense et DGA ..................................................... 512
ETBS ................................................................................................................................. 515
INDEX ........................................................................................................................................ 517
TABLE DES MATIERES ............................................................................................................. 519
6INTRODUCTION
Chaque jour, des milliers de personnes prennent des risques dans leurs activités de travail quotidien.
Comment définissent-elles le(s) risque(s) ? Comment perçoivent-elles ce(s) risque(s) ? Quel(s) sens donnent-
elles au(x) risque(s) ? Telles sont les trois principales questions que nous nous sommes posées au préalable dans
le cadre de ce travail. Nous avons réalisé une risques dans des situations de travail dites à risques, ces dernières se cardanger physique réel et d'une division du travail organisée sous la forme de la constitution de groupes ou
de la Défense spécialisé dans les essais techniques sur les armements destinés aux militaires, participent à la
prévention des risques industriels. Précisons que nous entendons la prévention du risque comme une manière
isque dont le périmètre et les effets potentiels sont connus et queles risques industriels sont en général entendus comme les risques associés à trois grandes catégories d'activités :
- les industries chimiques qui produisent ou qui utilisent des produits chimiques en grande quantité :
fabrication des produits de base destinés à la plasturgie, à la pharmaceutique, à l'agroalimentaire
(engrais), et à la consommation courante (eau de javel), etc. ;- les industries pétrolières (ou pétrochimiques) qui produisent, transforment ou stockent l'ensemble des
dérivés du pétrole (essences, goudrons, gaz de pétrole liquéfié) ; base de substances explosives (armements, feu travaux publics).On peut dire qu'il s'agit effectivement de situations de travail à risques puisque l'on peut aisément
imaginer que les accidents, lorsqu'ils se produisent, peuvent avoir de très lourdlittérature portant sur la question des risques et des dangers, il est courant de lire que les facteurs dits humains
peu de "spécialistes en facteurs humains" dans ces entreprises à hauts risques et, plus généralement, le domaine
ues est quasiment l'espace réservé des chercheurs en sciences économiques et en sciences et techniques (sciences physiques et biologiques, sciences de la nature, sciences etmathématiques appliquées, etc.) comme les noms bien connus de domaines spécialisés telles que la sûreté de
sur le thème du risque et des connaissances qui peuvent lui être apportées, il apparaît clairement que les
catégories d'analyse dominantes sont celles des sciences économiques, des sciences de gestion et des
sciences et techniques. Les premiers emplois du mot risque lui-même dénotent d'ailleurs cette hégémonie des
siècle qu'ont été produites les premières études approfondies sur le risque, à travers le calcul mathématique des
donc fortement liée au développement des travaux sur le calcul probabiliste à partir du 17ème siècle dont les
applications ont été fondamentales dans les siècles qui ont suivi. 7Dans le même temps, les sciences économiques ont développé des concepts tels que l'incertitude et la
rationalité, des théories et des méthodes de calculs dont les applications ont été fondamentales pour les
domaines notamment des assurances et de la financconcepts élaborés dans ces sciences et techniques ont toujours le monopole des définitions, des théories et des
outils pour analyser les risques tout en ayant réussi à rester le médiateur essentiel pour appréhender les risques et
à imprégner l'ensemble du monde social. La définition savante du risque qui est ainsi aujourd'hui
dominante est la suivante : le risque est le produit de la gravité, mesurée selon les conséquences
. Cette hégémonie laisse peude place aux chercheurs en sciences humaines et sociales, particulièrement en sociologie, qui voudraient
déjà plusieurs décennies, le risque semble envahir toutes les sphères de la vie sociale, économique et privée.sociales que tardivement, à partir du début des années 1970-1980, quand il devenait évident que le risque
adjectifs tels que industriel, technologique, sanitaire, alimentaire, énergétique, biologique, etc. Il est ainsi
souvent affirmé que les travaux sur le risque menés dans ces disciplines auraient été initiés en écho aux peurs
contemporaines et aux difficultés des institutions, notamment étatiques, pour faire face aux problèmes relatifs à
nucléaire (les accidents, les pollutile fait de parler en termes de risque et celui d'y associer un mode de traitement spécifique des dangers
sont assez récents. Il semble qu'il y ait à ce propos un large consensus chez les étymologistes, les linguistes et
les historiens quant à la naissance du terme risque et à son inscription dans une histoire des changements
historiques, sociaux et culturels qui ont présidé à son avènement. En effet, dans les ouvrages traitant de
l'étymologie de ce terme, sa création est le plus souvent décrite comme une conséquence des réflexions menées
par les marchands vénitiens à partir du 12ème siècle, du développement du commerce et des premières formes
narrée en montrant sa propagation le long des routes commerciales, suivant les grands ports de commerce sous
survenir durant les traversées (tempêtes et récifs faisant sombrer les bateaux, attaques par des pillards, etc.).
Ces quelques considérations nous ont amenée à poser les questions suivantes, qui ont toutes un intérêt
dans le cadre d'une recherch-il propagé ? Pourquoi occupe-t-il une place prépondérante dans nos sociétés actuelles -du risque ? La formation et les premières utilisations de ce mot sont associées à un contexte historique et local
particuliers : les pays européens dans la période dite de la Modernité. Même si l'étymologie du terme risque
reste incertaine, le concept de risque ouvre la voie à une nouvelle manière d'appréhender le monde : une
vision moderne du monde.De manière générale, peut-on lire dans les travaux qui s'inscrivent dans une théorie sociologique du
produites en sociologie par les sociologues Niklas Luhmann1, Ulrich Beck2 et Anthony Giddens3 ont eu à
1 Niklas Luhmann, Risk : a sociological theory. Walter de Gruyter & Co., Berlin, New York, 1993, XIII-236 p.
2 Ulrich Beck, . Alto Aubier, Paris, 2001 pour la trad. fr., 521 p.
3 Anthony Giddens, Les conséquences de la modernité
8les risques sont modernes revient à dire que le fait de traiter certains événements en termes de risques est
typique de la Modernité. Dans le même temps, tous trois ont montré en quoi le risque permet de mettre au
jour certains des traits caractéristiques de la Modernité et qu'il est en cela utile, et même essentiel, pour
comprendre les sociétés modernes, notamment dans leurs différences avec les sociétés dites traditionnelles ou
pré-modernes. Ces théories sociologiques du risque ont particulièrement mis en exergue des changements
relatifs à trois dimensions : le rapport au temps (temporalité), à l'attribution de causes à donner aux événements
(causalité) et à leur traitement en aval et en amont (responsabilité, prévention et précaution). Par exemple, dans
sa théorie sociologique du risque, Luhmann expliquait que la création et le succès du terme risque exprimaient
fléaux, calamités, épidémies, etc.) sont -à-dire mesurables dansun même espace (techniques de recensements, statistiques et calculs des probabilités mathématiques),
identifiables avec des notions communes et, dans une certaine mesure, prévisibles. En d'autres termes, les
été mis en place, rappelant ainsi les apports de la théorie assurantielle exposée par le philosophe François Ewald
dans les années 19801.Cependant, s
terme risque et les débuts de la Modernité, leurs manières de le définir et de le traiter sont différentes, voire
divergentes, selon les disciplines que sont les sciences économiques, les sciences juridiques, les sciences de
l'ingénieur, la psychologie, la sociologie, etc. Par ailleurs, ces recherches ont montré que le fait de dire qu'une
situation est risquée ne recouvre pas les mêmes acceptions pour les individus selon les contextes historiques,
culturels et sociaux et selon les usages qui sont faits de ce terme. Par exemple, le risque présente deux
valeurs héroïques, soit le rejet et la méfiance. Cependant, il apparaît que, dans le langage courant, le mot risque
plus courantes : - danger que l'on peut plus ou moins prévoir ; - inconvénient, danger, événement malheureux. sation de ce concept ?Pourquoi existe-t-il des définitions différentes du risque selon les usages sociaux ? Quels sont les différentes
raisons et explications qui contribuent à qualifier certaines situations de "dangereuses" ou "à risque" ou de
certains événements de "catastrophes" ou de "désastres"? Pour commencer à répondre à ces questions, nous
avons entrepris un travail de caractérisation des contextes institutionnels où le risque est présent, le terme
"institution" étant ici compris dans un sens large, que l'on peut définir comme une structure stabilisée de
un fait extérieur et coercitif (Partie 1)le concept de risque que nous avons concentré nos efforts
donnent à leurs pratiques dans leur vie quotidienne, au sein de ces institutions. Nous avons suivi Giddens
qui décrit la sociologie comme ayant pour principal objectif l'étude des institutions modernes et de leurs
changements. Il s'agit pour lui de comprendre comment la société se maintient à travers le temps, comment le
1 François Ewald, . Grasset et Fasquelle, 1986, 608 p.
9social se produit et se re-produit sans cesse. Signalons que, pour notre part, nous considérons que la société se
reproduit par l'intermédiaire des institutions, qui sont dotées d'une capacité plus ou moins grande d'intégrer des
conduites individuelles et de les obliger à se conformer à telles ou telles représentations. Dans leurs pratiques
quotidiennes, les individus endossent des rôles, qui représentent la réalité quotidiennsociétés (les interactions sociales) produisent des "machineries conceptuelles" (mythologies, théologies, théories
relativement cohérent. Comme toutes les transformations importantes, le fait que le risque soit devenu un
concept aussi central dans les sociétés actuelles suppose une lente évolution antérieure. Nous nous sommes
donc interrogée sur les institutions qui ont permis son avènement, son développement et ensuite son
"triomphe". Cela nous a conduite à nous pencher sur l'histoire des institutions en question. En réalisant ce
er une tentative deAvec cette
comprendre la genèse des dispositifs qui ont été conçus pour prévenir, contrôler et limiter les risques1. Ce
politique, social, culturel, etc. est celui de la modernité. Enfaisant appel aux théories de la modernité, nous avons cherché à proposer une sorte de canevas des raisons qui
peuvent expliquer le rapport au(x) risque(s) dans les sociétés modernes2. Pourrisque dit industriel. Parmi les dispositifs qui ont été instaurés pour prévenir, contrôler et les limiter les risques
figure la législation des Installa1976 qui comporte une nomenclature des établissements dangereux en plusieurs niveaux. Les ICPE qui
ant les plus dangereuses, plusconnues sous le nom de Seveso, ville italienne à côté de laquelle se produisit en 1976 un accident devenu le
fit naître en Europe un débat important sur les risques provoqués par les dioxines, mais aussi sur la
r toutes les réglementations des pays membres et industrielles dite "Directive Seveso". : comment étudier le(s) risque(s) dans la discipline qui est la notre,Dans les travaux sur le risque en Sociologie, nous avons repéré deux grands types de conceptions et de
recherches. Dans un premier type de recherches, le risque est considéré comme objet de perceptions et de
représentationsque chaque groupe social a un rapport au(x) risque(s) qui lui est propre (théories des perceptions du risque, des
représentations du risque et de la construction sociale du risque). Dans un deuxième type de recherches, le
risque est vu comme un concept pour comprendre les transformations que connaissent actuellement lessociétés (le concept de la Société du Risque de Beck, la théorie sociologique du risque de Luhmann, les
réflexions de Giddens1 Le terme de dispositif est ici entendu au sens large comme ensemble d'éléments agencés en vue d'un but précis.
2 Nous expliquerons ultérieurement cet emploi des parenthèses, qui traduit un parti pris méthodologique pour
-risque. 10 (x) risque(s) sources et les conséquences du risque ont disqualifié lesRUGUHWKpRULTXHRX
pratique impliquant des difficultés à résoudre ou à surmonter. Notre but, en mettant le concept de risque au
Ainsi, nous avons essayé de montrer en quoi le risque peut être utile pour comprendre les changements que
connaissent actuellement les sociétés et en quoi le risque est une notion construite socialement. C'est pour cela
en sciences humaines et sociales et dans le mode de société dans lequel nous vivons actuellement. En ayant à
qui apparaît sous la forme de la question suivante : comment comprendre le rapport au(x) risque(s) ? A titre
d'hypothèse très générale, nous pouvons poser que le risque présente une grande portée heuristique pour
analyser les comportements, les perceptions et les pratiques des individus dans les sociétés modernes.
Nos deux hypothèses opératoires sont les suivantes :- le risque est à la fois réel et construit, ce qui nous amène à relier les risques et les dangers au mode
normal de fonctionnement des sociétés, à prendre en compte la crainte du risque et la réalité du danger et
à analyser la signification culturelle et symbolique du risque pour le groupe social considéré ;
- -à-dire que le un groupe -économique et culturel qui en fait un objetCe travail trouve place dans la perspective constructiviste, puisque nous sommes passée par un moment
de dé-const-à-dire que nous avons interrogé ce qui se présentecomme "donné", "naturel", "intemporel", "nécessaire" et que nous sommes ensuite passée par un moment de
re-construction par une investigation sur les processus de construction de la réalité sociale. Nous avons suivi
aussi la démarche du sociologue Denis DuclosSociologie des risques
organisationnels et techniques, et enfin par les réactions des individus."1avons évalué la pertinence opératoire des théories du risque proposées ces dernières années, notamment par les
sociologues Ulrich Beck, Niklas Luhmann et Anthony Giddens. Nous avons interrogé ces trois théories du
comprendre comment s'organisent les rapports entre les individus dans les sociétés modernes et rendre compte
: le rapport au(x) risque(s) dans des situations de travail à risque.En 2003, lorsque nous avons commencé à chercher un financement pour une thèse portant sur le risque,
nous avions déjà réalisé le travail théorique exposé da travaux universitaires, en maîtrise et en DEA21 Denis Duclos, Les travailleurs de la chimie face aux dangers industriels, La société vulnérable. Evaluer et maîtriser les
risques. Textes réunis et présentés par J.-2 Karen Rossignol, Le risque alimentaire : un révélateur des perceptions des acteurs sociaux. Le cas des chercheurs en
agroalimentaire de Nancy. Mémoire de maîtrise : Sociologie, Université de Nancy : Nancy : 2002, 115 p. ; Karen Rossignol,
11financements de thèses en sciences humaines et sociales octroyée par la Délégation Générale po
(DGA) et appelée "bourse DGA de doctorant"1 pour lequel étaient mentionnées des axes de recherche dont
risque : "Nouvelles menaces, nouveaux acteurs et nouveaux conflits : quelles perspectives et quelles
conséquences sur les systèmes de défense ?". Pour pouvoir répondre à cet appel à proposition, nous nous
ctions du Ministère de la Défense dont le rôle principal est de garantir aux Etats-REXVWRUSLOOHVHWFDYDQWTX
militaires, la DGA fait en effet tester ces armements, d'un point de vue technique et en grandeur réelle, sur les
champs de tir maritime implantés à proximité notammentquelques 8000 employés, en grande partie techniciens et ouvriers civils ayant le statut de fonctionnaire, des
contractuels et quelques 400 ingénieurs militaires. Du point de vue de notre intérêt pour le risque, les activités
ler les personnels dans des tester les caractéristiques techniques deséquipements (armes et munitions parfois nouvelles) qui, non seulement font intervenir des objets et produits
dangereux (matières pyrotechniques, biologiques, chimiques, radiologiques et nucléaires), mais aussi ont, pour
prévention des risques appliquée par le Ministère de la Défense aux sites dont il a la responsabilité est spécifique
droit commun : le Ministère dela Défense possède son organisation propre, avec un système de prévention des risques professionnels, des
risques industriels, des nuisances et des pollutions au sein des différents Etats-majors, directions et services qui
ssont pas suivies et contrôlées par les services qui dépendent du Ministère du Travail, du Ministère de
l'Environnement et du Ministère des Transports mais par des services qui dépendent du Ministère de la
Défense. C'est l'une des directions de ce ministère, le Contrôle Général des Armées (CGA), qui assure les
ement à travers ses deux Inspectionsétablissements, installati
transposition de la directive européenne Seveso II et de ses textes dérivés en droit français2. Nous avons
éalables sur le contexte d'émergence
de recherche portant sur le mode de prévention des risques (accidents industriels, actes de malveillance, craintes
La problématisation sociale et sociologique du risque. Le cas du risque alimentaire et son traitement social en lorraine.
Mémoire de DEA : Sociologie, Université de Nancy : Nancy : 2003, 108 p.1 Depuis 1986, la DGA finance chaque année autour de 135 nouvelles thèses dont 120 en sciences exactes et sciences de
e laRecherche Scientifique (CNRS) a permis la mise en place et la gestion de ces bourses. Depuis 1992, la DGA attribue
également des bourses de thèses en sciences politiques, droit, sciences de la communication, économie, histoire, géographie et
sciences humaines et sociales. Cinq nouvelles bourses sont attribuées chaque année suite à un appel à propositions suivant des
axes de recherche préétablis. Le budget consacré à la formation doctorale par la DGA était de 9,3 millions d'euros en 2003 (320
étudiants chercheurs concernés).
2 ère de la Défense considérées
comme étant les plus dangereuses même si, dans les écrits et les propos de certains employés de ce ministère, le terme est
régulièrement employé probablement en raison de sa notoriété et de sa puissance évocatrice sous la forme "équivalent
Seveso".
12DGA. Lorsque nous avons fixé la problématique de notre recherche dans cette proposition, nous avons écrit
que nous avions les buts suivants :- analyser les différents dispositifs et plans de prévention en vigueur dans les centres de la DGA ;
- analyser la participation des différents personnels à leur application.Cette proposition fut retenue, nous donnant, pendant trois années, les moyens financiers et toutes les
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