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En 1900, Henri Fayol, pour la première fois, invitait à une réflexion inductive sur les questions administratives À ses débuts, le fayolisme, tout comme le taylorisme 



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En 1900, Henri Fayol, pour la première fois, invitait à une réflexion inductive sur les questions administratives À ses débuts, le fayolisme, tout comme le taylorisme 

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AUTRES TEMPS, AUTRES LIEUX

Le 23 juin 1900, pour la première fois,

un patron invite ses pairs à une réflexion inductive sur les questions administratives. Un siècle après le discours d"Henri Fayol, il est intéressant de se pen- cher sur sa méthode, une méthode expérimentale proche de la recherche action. L"échec de son école de pensée peut largement être attribué aux diffi- cultés qu"il rencontra dans la mise en oeuvre de cette approche et par l"abandon par ses disciples qui en résulta.

La pensée d"Henri Fayol est connue grâce

àson ouvrage,

Administration Industrielle et

Générale

,paru en 1916. Cet ouvrage est fait de théories et donne l"impression d"une " doctrine » assénée sans lien avec le réel. Mais Henri Fayol insistait sur le caractère scientifique de ses obser- vations.

Nous allons donc, tout d"abord, repérer

ces appels à la démarche expérimentale dans les écrits d"Henri Fayol et de son école. Dans une deuxième par tie, nous sélectionnerons quelques cas de la démarche empirique d"Henri Fayol, les faits qu"il reproduit et les raisonnements qu"il en tire. Sa méthode expérimentale apparaîtra alors plus clai- rement. De la réflexion critique que l"on ménera sur cette méthode pourront alors être tirées des leçons utiles pour toutes les démarches actuelles de recherche-action. Cet article se terminera donc par un retour sur la méthode même que Fayol utilise, c"est-à-dire sur la méthode historique, appliquée aux sciences de gestion.

L"AFFIRMATION PAR HENRI FAYOL

DE SA SCIENTIFICITÉ EXPÉRIMENTALE

Àla fin du XIX

e siècle, le progrès et la science triomphante imposent partout la méthode scientifique. Claude Ber nard la théorise pour la 73

GÉRER ET COMPRENDRE

HENRI FAYOL

ET LA RECHERCHE-ACTION

PAR JEAN-LOUIS PEAUCELLE

Professeur à l"IAE de Paris

En 1900, Henri Fayol, pour la première fois,

invitait à une réflexion inductive sur les questions administratives.

À ses débuts, le fayolisme,

tout comme le taylorisme, la démarche concurrente, se veut scientifique et expérimental.Il se fixe pour objectif de construire sa doctrine à partir des faits. De cette approche, il reste des traces dans les écrits de l"époque. Leur analyse permet de comprendre les raisons de l"échec du fayolisme. Cette tentative éclaire, aujourd"hui encore, les risques de la recherche action. médecine, Auguste Comte et Durkheim pour la sociologie. Frédéric Le Play étaye ses réflexions sur la question sociale par une enquête extraordinaire sur les conditions de vie des ouvriers, conduite à travers un grand nombre de pays [Le Play, 1855 et

1866].

Dans leur approche de l"entreprise,

Taylor et Fayol, formés à la physique des ingé- nieurs, ne peuvent manquer, l"un et l"autre, de s"ap- puyer sur une méthodologie scientifique. Si l"on connaît bien l"Organisation Scientifique du Travail (OSTaylor, on sait beaucoup moins comment Henri Fayol tira parti des faits qu"il avait recueillis. C"est donc cet aspect scientifique de sa démarche que cet article abordera.

Dès son discours de 1900, Henri Fayol

lance un appel à la recherche collective sur les ques- tions administratives. "

Nous devons nous ingénier

(...à découvrir et à appliquer les lois qui rendront aussi parfaits que possible l"organisation et le fonc- tionnement des machines administratives.

Pourquoi ne mettrions-nous pas en commun, pour

le bien de tous, nos observations, nos expériences, nos études ?

». Cet appel ne sera pas entendu par

les ingénieurs des mines de l"époque.

En 1908, lors du congrès de la

Société

de l"Industrie Minérale , Henri Fayol renouvelle son appel. Il dirige alors la

Société Commentry-

Fourchambault et Decazeville

, entreprise de pre- mière importance dans la région de Saint Étienne, là où se situe le congrès. Laissons-le parler : il abor- de les questions administratives dans un long dis- cours où se mélangent sa doctrine et l"historique de sa société. Dans ce texte - qui ne paraît qu"en résu- mé dans les publications de la

Société de l"Industrie

Minérale

, alors que les autres orateurs voient publiés la totalité de leurs propos - il lance de nou- veau son invitation à la recherche collective, en se citant lui-même.

En 1916, le

Bulletin de la Société de

l"Industrie Minérale publie les deux premières par- ties de

Administration Industrielle et Générale.

Henri Fayol y réaffirme son programme de

recherche et explique, à nouveau, sa méthode : La méthode consiste à observer, à recueillir et à classer les faits, à les interpréter, à instituer des expériences s"il y a lieu, et à tirer de tout cet ensemble d"études, des règles qui, sous l"impulsion du chef, entreront dans la pratique des affaires [Fayol, 1916, p. 74 de l"édition 1999].

En 1917, usant encore du support du

Bulletin de la Société de l"Industrie Minérale, Henri Fayol réaffirme sa scientificité inductive : " Je me félicite d"avoir suivi instinctivement la méthode qui a été recommandée par Auguste Comte sous le nom de méthode positive ; par Claude Bernard, sous celui de méthode expérimentale, et que je considérais comme scientifique en m"appuyant sur les principes de Descartes

» [Fayol, 1917, p. 146].

Dans ce même numéro, Paul Vanuxem,

polytechnicien, réaf firme la scientificité de la 74

ANNALES DES MINES - DÉCEMBRE 2000

AUTRES TEMPS, AUTRES LIEUX

démarche fayolienne [Vanuxem, 1917, p. 174] : L"enquête, l"observation et l"expérience métho- d ique appliquées (...) aux entreprises industrielles, sont les carrières qui fourniront les matériaux pour les piliers de l"édifice

» (c"est-à-dire de la doctrine

administrative). Il se réfère aux grands innovateurs dans le domaine : "

Comme Le Play et Auguste

Comte, comme Taylor et M. Henry Le Chatelier, M.

Fayol répond qu"on ne commande aux hommes et

aux choses qu"en prenant un solide appui sur la connaissance des choses et des hommes

» [ibidem

p. 180]. Il continue plus loin [p. 182] : "

Partie des

faits qui constituent son point d"appui inébranlable, la fonction administrative rejoint finalement les faits auxquels elle a mission de commander

». Il

ajoute en guise de conclusion partielle : "

Il serait

donc intéressant et profitable de fortifier par l"épreuve expérimentale ces quelques idées que nous venons d"expliciter sous forme d"hypothèses. Devenues des lois positives, elles s"imposeront à l"esprit public

» [p. 184].

Ces citations montrent le souci qu"avait

Henri Fayol de mener une recherche sur les ques-

tions administratives et de transmettre cet impéra- tif à ses disciples : avant d"être une doctrine, le fayolisme est une démarche scientifique. En ce sens il nous intéresse, aujourd"hui encore, en tant que premier essai afin de fonder une science de ges- tion, il y a cent ans. Or, cette référence aux faits a disparu de la transmission des idées d"Henri Fayol.

LES OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES

PERSONNELLES D"HENRI FAYOL

Pour qui ne connaît que le texte de

Administration Industrielle et Générale, les déclara- tions d"Henri Fayol sur la méthode scientifique res- semblent à des pétitions de principe. On pense à un vernis, destiné à renforcer l"argument d"autorité avec lequel on assène la doctrine administrative. Or, il y a, autour de ce texte central, de nombreuses traces de la méthode scientifique de Fayol.

Donald Reid, de l"Université de Caroline

du Nord, est venu étudier la vie industrielle fran-

çaise de la fin du XIX

e siècle, précisément dans la région du Centre. Il ne pouvait dès lors pas man- quer Henri Fayol, directeur général de

Commentry-Fourchambault et Decazeville.

À l"occasion de cette recherche, Reid

[1986] a exhumé des textes dans lesquels Henri Fayol relate son expérience d"ingénieur, puis de patron, et tisse les liens entre ces faits et les élé- ments de sa théorie à venir. Les aphorismes, dont la doctrine administrative est émaillée, sont issus de la vie quotidienne d"Henri Fayol dans l"entrepri- se, des problèmes qu"il y a rencontrés, des solu- tions qu"il y a appliquées. La doctrine administrati tances d"une ancienne exploitation à ciel ouvert. Du fond de la tranchée, à cette époque, part la galerie d"accès aux chantiers de mine, qui descend en pente douce. Cette galerie sert à l"accès des mineurs et à l"évacuation du charbon sur des wagonnets tirés par un cheval. Le cheval est donc un élément important de la production.

En mai 1861, Henri Fayol cite un extrait

de son journal [1917, pages 264 à 265], texte qui devait, probablement, être évoqué très souvent puisque Vanuxem [1917, p. 193] en reparle.

Ce matin, le cheval du 6

e

étage du puits

Saint Edmond a eu la jambe cassée. J"ai fait un bon pour son remplacement. Prévenu, j"ai aussitôt envoyé un bon aux Écuries centrales pour avoir un cheval de rechange. Le chef des écuries a refusé le 75

GÉRER ET COMPRENDRE

AUTRES TEMPS, AUTRES LIEUX

ve est fondée sur des faits, qu"Henri Fayol évoquait largement lors des réunions avec ses disciples et qu"on retrouve disséminés dans nombre de leurs propres textes. Prenons donc quelques-uns uns de ces faits et examinons comment Fayol les traite dans la perspective de sa doctrine.

Le cheval à la jambe cassée

La mine de Commentry est exploitée à

partir de tranchées qui s"enfoncent à plus de vingt mètr es dans le sol. Ces tranchées sont les subsis-

Henri Fayol

(Constantinople, 1841
- P aris,1925)

L"observation participante n"est pas

neutre : le système social se donne à voir à son observateur. Il sélectionne et construit les faits, au moins autant que le chercheur choisit son terrain. Ainsi Henri Fayol donne-t-il une interprétation uni- voque du fait, alors que chaque fait peut être consi- déré sous une pluralité de points de vue. Le risque est de réduire le fait à une seule interprétation : la conclusion, sous sa forme théorique, se substitue alors aux faits. On risque de construire une science dans laquelle chaque fait génèrerait une généralité, amenant ainsi les éléments théoriques à se contre- dire.

Sur cette question de la suppléance,

Robert Desaubliaux [1917, p. 332], disciple

d"Henri Fayol qui a épousé sa petite-fille, donne un autre exemple, destiné aux jeunes officiers mon- tant pour la première fois au front : "

En Artois, le

25 septembre 1915, après une première attaque

sanglante et infructueuse, le bataillon avait reflué dans la tranchée de départ. Presque tous les offi- ciers étaient tués, presque tous les hommes que les balles n"avaient pas atteints étaient moralement hors de combat. Or, vers le soir, arriva un guet- teur, un simple poilu sans galon, qui, apercevant les Boches en train de se sauver vers l"arrière, jette un appel vibrant : " Les Boches f... le camp ! En avant à la baÔonnette, n.. de D.. ! »

Ce poilu, en

criant, avait déjà sauté le parapet. Il n"y eut pas d"autre signal. L"assaut était relancé. Ce qui restait du bataillon s"emparait de deux lignes de tran- chées. Comprenez-vous, maintenant, quelle est la nuance entre l"autorité statutaire et l"autorité morale ?

Un peu plus loin, [p. 334], Desaubliaux

relate un autre fait :

En Artois, Blumenfeld, un sergent du

129
e , prend le commandement de deux compa- gnies du 1 er bataillon et organise la position conquise. Il n"y avait plus d"officiers. Parmi les ser- gents, Blumenfeld n"était ni le plus âgé, ni le plus ancien ; il avait la fermeté de caractère, un juge- ment sûr, le courage des responsabilités. Il a trans- gressé le règlement, puisque ce n"était pas à lui de prendre le commandement. A-t-il bien fait ? Évi- demment ! (...Blumenfeld a été félicité et a reçuquotesdbs_dbs1.pdfusesText_1