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Dictionnaire de la

pensée stratégique

riels, engloutis par le Béhémoth de la production-destruction à l"ère industrielle. Le nucléaire aussi a exacerbé la croyance en un développement continu de la

violence : l"énergie dévastatrice, portée au-delà de la mesure humaine. La fin de la guerre froide conduit au constat de la forte décroissance, en probabilité, des guerres

mondiales, peut-être même à l"hypothèse de leur obsolescence. Ces " petites guerres », comme disait le Britannique Callwell pour désigner les

conflits coloniaux qui, à vrai dire, n"avaient jamais complètement cessé, sont de retour, exigeant des stratégies et des moyens différents, au service de fins politiques

limitées. Encore faut-il préciser qui est concerné et d"où l"on parle. Conflit de basse intensité pour les Etats-Unis, " petite guerre » pour les Euro-

péens, le Kosovo représente une guerre nécessaire, à caractère vital, tant pour les Albanais que pour les Serbes. Le constat de ces évolutions conduit à écarter l"idée d"une extension permanente et continue du champ d"activité et de perti- nence de la stratégie. Extension qui la conduirait à agréger tous les domaines de l"entreprise humaine : politique, économique, culturel. Une telle vision dite de stratégie intégrale » correspond à l"extension maximale du concept justifiée par la domination temporaire d"une logique de lutte à mort à l"échelle mondiale.

Cette phase est durablement

terminée. Se réorientant, la pensée stratégique doit prendre en compte d"autres objets dans des contextes très différents.

Intervient alors

une nouvelle résistance à l"opération-dictionnaire : la lan- gue et les concepts de la stratégie se désynchronisent par rapport à la réalité des pratiques. Comme au cinéma une bande-son soudain décalée par rapport à l"image, la langue stratégique vit de décalages, de retards ou d"antici- pations par rapport à la réalité de la pratique stratégique. Les concepts se maintiennent trop longtemps, ou n"arrivent pas assez tôt ; phénomène si sou- vent et si facilement fustigé sous l"expression d"opprobre " être en retard d"une guerre ». Cette situation s"explique par ce que l"on nommera l"impérialité des concepts

stratégiques. Une fois établis, souvent à grand-peine, ils ont ten- dance à vouloir tout régir et tout saisir, l"ancien comme le nouveau. Ainsi en

va-t-il de la dissuasion, forme de stratégie à but négatif qui, en raison de la guerre froide et grâce aux armes nucléaires, a envahi le champ stratégique. Elle est devenue, en France en particulier, l"équivalent de la défense, de la stratégie et de ... la paix. Le terme de défense s"est lui-même emparé de la guerre, des opérations et des institutions militaires. Aujourd"hui, en Europe, le mot " sécu- rité » lui fait désormais concurrence, entretenant une relation très équivoque avec le terme de sûreté. Notre époque contemporaine a introduit la notion de conflit, si

englobante qu"il devient difficile de se repérer tant le champ de la stratégie n"a cessé de s"étendre. Et que dire enfin de ces récentes contorsions

sémantiques - " opérations autres que la guerre », " maintien de la paix »,

rétablissement de la paix », " construction de la paix » -, si ce n"est qu"elles trahissent le trouble de la pensée face à la nouveauté des objets militaires dans un environnement stratégique soudainement transformé ? Ainsi un même

concept atteint-il, avec l"extension maximale de sa vérité opératoire, le point culminant

de sa pertinence. Il cherche à retenir ce qui, déjà, le dépassant, lui a échappé. L"excessive conservation des mêmes concepts trahit le conservatisme

des hommes et l"incapacité des organismes politiques et militaires à se réfor- mer. Changer de concepts, c"est manifester la compréhension d"une réalité transformée. Pour affirmer sa prise, un concept se fait volontiers métaphori- que : duel, conflit, bataille,

décision et, bien évidemment, stratégie s"abandon- nent à ce penchant. La grande entreprise industrielle ou commerciale moderne

croit s"approprier les modèles de la stratégie militaire. On " manoeuvre » en politique, comme on faisait le " siège » de la personne désirée au XVIII siècle chez l"officier artilleur Choderlos de Laclos. Liaisons dangereuses pour la straté- gie dont la nature, et la validité s"épuisent à ce jeu métaphorique.

Pour l"opération-dictionnaire,

cette instabilité essentielle et chronique constitue à la fois une gêne et un défi. Un dictionnaire n"a de légitimité que dans

la dissipation des approximations. Il intervient dans le flux sémantique pour effectuer un réglage de la relation entre le mot et l"objet. C"est pourquoi nous avons voulu donner leur importance à ceux que l"on pourrait appeler les " stra- tégistes ordonnateurs de la langue professionnelle ». Certains ouvrages sont des dictionnaires innocents, car, fort heureusement, surviennent, de temps à autre, des stratégistes qui procèdent à des corrections de sens et des recalages de niveau, quitte à introduire un terme nouveau ou à réutiliser dans un sens aménagé une notion ancienne ; ils rétablissent un ordre, des hiérarchies, des niveaux de pertinence. Colin distingue ainsi le combat, la bataille et la guerre, niveau supérieur qui se confond avec la stratégie, laquelle cependant couvre les deux niveaux inférieurs. II

Structure et

nature de la pensée stratégique

En raison

de la dynamique de l"action-réaction, la structure de la stratégie s"organise de manière binaire : ami-ennemi, action-réaction, offensive-défen- sive, positif-négatif.

Elle aime à poser l"antinomie des objets : l"esprit et la matière, l"homme et la machine, les forces morales et la puissance du feu, etc.

On retrouve ce trait dans la stratégie élémentaire (terre-mer), dans la stratégie opérationnelle

(offensive-défensive) ou dans la stratégie des moyens (épée- bouclier). Or ces couples ne sont pas seulement antinomiques. Ils doivent aussi

être

envisagés comme une combinatoire : à l"offensive de A s"oppose la défen- sive de B. De plus, la structure interne de chaque objet révèle une dualité

interne : la défensive faite de coups offensifs, les armes offensives qui servent des stratégies de dissuasion, etc. Cette combinaison forme la réalité de la stratégie. C"est de cette dynamique et de ces combinaisons que nous avons voulu rendre compte.

Souvent,

ces binômes sont à l"origine des grands débats stratégiques, qui, touchant à tous les domaines, concernent aussi tous les niveaux : les armes, leur

utilisation opérationnelle, les éléments, les formes de guerre, etc. Il existe toujours des partisans de la mer contre la terre, de la ligne mince contre la colonne profonde, de la manoeuvre contre le choc ou le feu, de l"offensive contre la défensive, du conventionnel contre le nucléaire, etc. Comble, on polémique sur ce qu"ont dit exactement les grands penseurs de la stratégie, chacun tirant à soi de prestigieuses couvertures : Clausewitz surtout, mais aussi

Napoléon, Frédéric

II, Mahan ... pour ne rien dire des anciens Chinois, interpré- tés dans tous les sens. Là encore, il n"est de discipline dynamique qui ne manifeste sa vitalité par ces affrontements intellectuels dont les répercussions, dans la pratique, s"avéreront parfois d"une extrême gravité. Convaincu du bien-fondé de sa thèse, arc-boué sur une doctrine enfin assurée, le stratégiste cherche, et c"est humain, à la faire triompher contre tous les autres ; il en résulte souvent un radicalisme qu"aggrave le zèle des disciples. Exemplarité de Clau- sewitz ! Sa théorie de la guerre se fonde sur une critique des " guerres de cabinet », conflits à petits buts et à petits moyens. Son modèle de la guerre idéale, " selon son pur concept », a été travesti au point même qu"on lui a fait dire le contraire de ce qu"il a écrit sur les rapports entre offensive et défensive. En dépit de tout, la pensée stratégique doit maintenir en présence et unir les antinomies.

Constatons

cependant que, polémique oblige, la pensée stratégique aime réduire ce qui est duel à un élément unique ou, plus exactement, à affirmer la supériorité d"une composante sur l"autre. Mais il est d"autres raisons. L"action est manichéenne, écrit André Malraux dans ses entretiens avec de Gaulle.

Arrive, inéluctable, le

moment où il faut choisir. Décisions qui privilégient un

élément (la

France hésite constamment entre les valeurs respectives qu"elle doit accorder à la terre et à la mer), un plan d"opérations, une stratégie des moyens. Ces

choix du temps de paix engagent l"avenir, parce que la guerre est affaire d"argent et que l"allocation des ressources constitue un dilemme permanent. Il

faut trancher sans doute. Mais sans perdre de vue la nature duelle de la straté- gie, en se gardant de lui substituer une idée fixe ou un préjugé - autant de travers de l"esprit qui, en réalité, interdisent le choix et, par avance, biaisent le jugement. Il n"y a pas de mauvaise décision, il n"y a que des décisions mal préparées.

La langue

de la stratégie est donc labile et mutante. Il était indispensable de respecter cette particularité et, mieux encore, d"en rendre compte. Mais si tout était changement et si la vérité d"aujourd"hui perdait sa valeur au moment même où je l"énonce, la pensée stratégique se réduirait à une description assez vaine de faits déjà passés ou, au mieux, à une philosophie héraclitéenne médi- tant sur la singularité de l"acte et l"impossibilité à rien retenir que la mémoire du flux événementiel. Bref, rien qui puisse servir l"action. Or la pensée stratégique ne l"entend pas, si l"on peut dire, de cette oreille. Lecture du schéma général d"itération de la dynamique stratégique

L"extension

et l"organisation générale du domaine stratégique sont réglées par une triple combinaison : - du positif et du négatif (c"est la polarité clausewitzienne), - de l"action et de la réaction, - des niveaux des opérations de violence, eux-mêmes spatialement seg- mentés (avec ce que cela comporte de répercussions sur le temps). L"ensemble forme un champ de forces interactives qui agissent dans une double dimension : le réel et le virtuel, et un double registre : le physique et le psychologique. Ce schéma

se lit à l"horizontale et à la verticale, simultanément. Le mouvement

est en effet linéaire, qui conduit de la finalité politique vers les opérations, tandis que les différents éléments rétroagissent les uns sur les autres.

1) Pour

chacun des acteurs pris isolément, il rend compte de la combinai- son des fins, des catégories et des modes d"action, ainsi que des formes d"opé- rations jugées nécessaires. 2) Pour la relation d"action-réaction, il associe, en les opposant, chacun des acteurs. A l"acquisition pour l"un répond (l"idée du " répons » dans le chant) la conservation pour l"autre. Et ainsi de suite... La tension permanente entre ces catégories, modes et formes antinomi- ques constitue un champ de force d"actions - réactions - contre-réactions. Cette dynamique (que l"on nomme parfois dialectique) forme le domaine de connais- sance auquel s"attache la pensée stratégique.

François

Géré, mai 2000

Avertissement de l"éditeur

Le lecteur

trouvera en fin d"ouvrage une table des références, qui, notice par notice, indique les sources des citations. Cette table est suivie d"un index des événements

guerriers

cités dans ces mêmes notices, d"une bibliographie générale raisonnée et d"une liste des notices signées par les personnes dont l"Auteur a sollicité la collaboration.

tions anciennes ou même de la gratitude pour les services mutuellement rendus dans le passé. Dans son " Discours des adieux » de 1797,

George Washington s"élève contre

toute

alliance (" no entangling alliances ») qui substituerait à l"intérêt froidement rationnel

un engouement engendré par la sympathie ou l"habitude.

L"efficacité

d"une alliance dépend de sa robustesse. Cette propriété suppose que soient remplies plusieurs conditions. Un traité d"alliance dépourvu d"une organisa- tion militaire dotée de moyens adaptés à ses fins, dès le temps de paix, n"offre guère de valeur.

L"Union de l"Europe occidentale (UEO)

créée en 1954 en constitue un bon exemple, par contraste avec l"Alliance atlan- tique de 1949. Ne disposant d"aucun moyen, elle reste en sommeil depuis sa fondation.

La taille

des alliances pose également un problème. Trop de membres nuit à l"effica- cité,

à moins que l"un des membres ne dis-

pose d"un poids considérable et d"une vo- lonté d"entraînement irrésistible. Cet Etat se trouve alors, au sens étymologique du terme, en position hégémonique (du grec heémôn, " celui qui conduit »).

La nature

des fins politiques conduit par- fois à construire des alliances à caractère offensif.

Par exemple, la Duplice formée en

1879
par l"Empire allemand et l"Empire aus- tro-hongrois présentait ce caractère. En re- vanche, l"Alliance atlantique de 1949 s"attri- bue sans ambiguïté une finalité défensive.

L"organisation militaire d"une

telle construc- tion peut-elle se doter d"une doctrine opéra- tionnelle offensive ? Après avoir adopté un concept purement défensif, les stratèges de l"OTAN ont commencé au milieu des an- nées

1970 à se poser la question d"une dé-

fensive offensive, de conception très clau- sewitzienne.

Disposant grâce aux moyens

satellitaires des Etats-Unis de capacités de reconnaissance, d"écoute et de guidage, d"ar- mes plus performantes en précision et en portée, l"OTAN adopte en 1980 un concept opérationnel qui consiste à frapper l"adver- saire dans la profondeur de son dispositif dès les premières minutes du conflit, de ma- nière

à briser son offensive. Cette posture,

somme toute symétrique de celle du pacte de

Varsovie dont l"OTAN prétendait crain-

dre l"attaque massive par surprise, n"a pas manqué d"être dénoncée par les Soviétiques comme la preuve des intentions agressives de l"Alliance atlantique. La notion d"alliance de revers peut s"enten- dre de deux manières. Dans un sens géostra- tégique : l"État de l"Ouest s"allie à l"État de l"Est pour enserrer étroitement l"adversaire du Centre, pris entre deux feux ; ainsi en est-il de l"alliance franco-russe de 1890.

Dans un

sens plus politique : par réalisme et souci de l"intérêt national (la fameuse " rai- son d"Etat

»), on peut faire alliance avec qui, par sa

nature, son identité culturelle, ses convictions religieuses, représente le revers ou l"opposé de ce qu"on est ou défend par ailleurs. C"est ainsi que François Ier fit al- liance avec le Grand Turc, Richelieu avec les princes protestants contre l"Espagne catholi- que, etc.

Avantages

et inconvénients des alliances

Les alliances

constituent des " systèmes » (tel le système bismarckien de 1870 à 1890). Une telle architecture est dite simple lorsqu"elle regroupe plusieurs Etats contre un seul, et complexe lorsqu"il s"agit de deux ou de plusieurs regroupements d"Etats. Elle est dite

étagée lorsque l"alliance unit deux

Etats de niveaux de puissance différents, un grand » et un " petit », ou plusieurs petits.

Il devient

alors nécessaire de veiller au maintien de la compatibilité des intérêts de chacun.

Le but de A peut être absolu alors

que celui de B n"est que limité. Il y a du danger à se lier à un trop grand allie : au XVI les petits Etats italiens qui avaient espéré pouvoir jouer l"Espagne contre la

France finirent par tomber sous la

tutelle du Saint Empire romain germanique, alors en pleine ascension. A l"inverse, pour une grande puissance, le risque existe d"être entraînée au-delà de ce qu"exigent ses inté- rêts

par l"activité " trublionnaire » de petits alliés difficilement contrôlables (tel Israël

pour les États-Unis).

Le petit allié doit de son

côté. s"il est bien avisé et s"il le peut, se prémunir contre l"abandon de son puissant protecteur (le Sud Viêt Nam, " lâché » par les États-Unis entre 1970 et 1973, se trouva fort dépouvu...).

Si une alliance crée des conditions straté-

giques

en principe plus favorables, parce qu"elle permet de disposer d"une plus grande puissance (en nombre, en espace, etc.), elle présente de nombreux et graves inconvé- nients. La plupart d"entre eux, perceptibles en temps de paix, s"exacerbent en période de crise et culminent dans la guerre : celle-ci fonctionne comme une épreuve de vérité dont les effets transforment rapidement les situations politiques d"origine, amenant

chaque membre de

l"alliance à procéder à une révision de ses objectifs au regard de ses intérêts vitaux.

En

dépit donc des grandes déclarations de fidélité qui l"accompagnent, une alliance reste par conséquent en général un instru- ment d"une grande précarité. Dès lors que les intérêts vitaux de tel ou tel des partenai-

res

apparaissent gravement menacés, l"égo- ïsme sacré a tôt fait de reprendre ses droits. Face à la menace nucléaire, quel Etat ne se résoudra-t-il pas à agir pour son propre

compte,

en dépit des solidarités affichées ? Et, même quand l"alliance fonctionne, la confiance et la cohésion entre alliés ne vont

jamais de soi. Un des problèmes les plus délicats est celui du commandement des for- ces

alliées. Les États-Unis, par exemple, ont toujours refusé de placer les troupes améri- caines sous commandement étranger. C"est à grand-peine, et sous la pression de revers très graves, qu"en 1917 la conférence de Vil- lers-Cotterêts confie au général Foch l"auto- rité suprême sur les troupes alliées du front de l"Ouest. Le problème est le plus souvent résolu en laissant chaque contingent sous commandement national. Il peut cependant exister des procédures dites de " contrôle opérationnel » qui placent temporairement des troupes sous commandement étranger.

La

durée d"une alliance est en général spé- cifiée par le traité qui l"instaure. Cet acte diplomatique peut inclure une périodicité et prévoir les modalités de son renouvellement éventuel. Dans la cas où aucune limite de

durée n"est

prévue, l"alliance peut être tenue pour éternelle ou, au contraire, parfaitement temporaire. En règle générale, il est prudent de considérer que l"alliance ne survivra pas à la disparition des raisons de sa formation, à moins qu"elle ne se trouve, comme l"Al- liance atlantique après la disparition de l"Union

soviétique, d"autres finalités pour servir d"autres intérêts dans un contexte transformé.

équilibre, guerre, politique

Ardant

du Picq (Charles). Officier et

écrivain

militaire français (Périgueux 1821 - près de

Gravelotte 1870).

Formé à l"école "

coloniale », Ardant du Picq participe également à l"expédition de

Crimée

de 1854 à 1856, où il est fait prison- nier lors de l"assaut contre Sébastopol. Chef de bataillon en Syrie puis en Algérie jusqu"en

1866, il fait partie de ces rares offi-

ciers qui s"interrogent sur le phénomène des asymétries.quotesdbs_dbs43.pdfusesText_43