[PDF] INCIPIT

Éléments pour une grille de lecture à partir de l'incipit d'un roman Un 1er exemple : Nathalie Sarraute « Enfance » Un 2ème exemple : Maupassant « Bel Ami »



Previous PDF Next PDF





INCIPIT

Éléments pour une grille de lecture à partir de l'incipit d'un roman Un 1er exemple : Nathalie Sarraute « Enfance » Un 2ème exemple : Maupassant « Bel Ami »



INCIPIT ET LINGUISTIQUE TEXTUELLE Exemple dune étude de la

jouer le rôle d'incipit romanesque et l'incipit peut constituer, en dernière instance, le Chez Aragon, par exemple, la mémoire de la genèse du texte est toute



[PDF] Étude dun incipit romanesque : La Lézarde dÉdouard Glissant (1958)

1 juil 2010 · 343) La proposition 3 en est un bon exemple C'est d'ailleurs l'épine dorsale du texte : « Première chaleur du premier jour 



[PDF] Lecture analytique n° 1 : lincipit

Dans son roman, Maupassant montre l'ascension sociale de son héros, Georges Duroy, dans le milieu du L'incipit d'un roman exerce traditionnellement une double fonction : informer, en présentant le héros dans Par exemple, le roman  



[PDF] CORRIGE DS Bac blanc: incipit de romans QUESTION SUR LE

On regroupe donc les textes selon leurs points communs: Par exemples: - ARG 1 = Statut des narrateurs différent: le narrateur est extérieur à l'histoire pour 3 



Lincipit esquivé - Érudit

littéralement du paysage incipital en prenant pour exemple Le Neveu de Rameau de Diderot En matière de roman proprement dit, tout incipit reprend 



[PDF] Éléments pour lanalyse du roman

L'incipit indique la position de lecture à adopter pour le lecteur, en donnant souvent des indications génériques (à quel genre appartient le texte) Exemples : « 



[PDF] Poétique de Lincipit dans le roman de Nina Bouraoui « Appelez

En outre, le lecteur modèle pensé par Nina adhère à certaines valeurs et même Gérard Genette affirme que : « Titres, sous-titres, préfaces, notes, prière d'insérer  

[PDF] incipit traditionnel définition

[PDF] incipit traditionnel roman exemple

[PDF] caractéristiques d'un excipit

[PDF] produit touristique exemple

[PDF] produit touristique wikipedia

[PDF] conception d'un produit touristique

[PDF] caractéristique du produit touristique

[PDF] les composantes d'un produit touristique

[PDF] produit touristique def

[PDF] produit touristique définition

[PDF] définition d'un projet

[PDF] projet de développement pdf

[PDF] qu'est ce qu'un projet pdf

[PDF] qu'est ce qu'un projet de développement

[PDF] qu'est ce qu'un management de projet

INCIPIT

Français

Mathieu RODUIT

Version du 9 mars 2021

1/4

L'incipit

Définition

Le terme " incipit » vient du verbe latin incipere, " commencer » et désigne en lit- térature le premier vers d'un poème ou le début (premières phrases, premiers pa- ragraphes) d'un texte narratif.

Fonctions

L'incipit remplit plusieurs fonctions dans un roman : · l'incipit établit un pacte de lecture avec le lecteur. Il indique au lecteur le code qu'il doit utiliser et les attentes qu'il peut nourrir dans le cadre de sa lecture à travers un contrat de genre. En effet, l'incipit laisse apercevoir le genre (roman, nouvelle, conte, etc.) et le sous-genre du texte narratif (roman épistolaire, nou- velle fantastique, conte philosophique, etc.), les choix de narration (point de vue, fonctions du narrateur, vocabulaire, registre de langue, etc.), ainsi que le style de l'auteur ; · l'incipit doit amener le lecteur à quitter le monde dans lequel le lecteur vit pour pénétrer dans l'univers de la fiction narrative. Pour ce faire, il crée un monde fictif en donnant des informations sur le contexte, c'est-à-dire le lieu et le temps, ainsi que sur les personnages (fonction informative) et l'intrigue (fonction dramatique). Des descriptions intégrées à la narration permettent de répondre aux différentes questions : " Qui ? », " Quoi ? », " Où ? », " Quand ? », " Comment ? », " Com- bien ? » et " Pourquoi ? ; · l'incipit doit accrocher et séduire le lecteur. L'attention et la curiosité du lecteur

doivent être stimulées par l'imprévisibilité du récit, l'originalité du style, l'adresse

directe au lecteur, la confrontation de celui-ci à une énigme ou l'entrée d'emblée dans l'intrigue ;

Typologie

On distingue quatre formes d'incipit :

· l'incipit statique décrit avec une très grande précision le décor de l'histoire, les

personnages, mais aussi le contexte historique, social, politique et économique de l'action. La multitude de détails suspend l'action et met le lecteur en état d'at- tente. Il est très fréquent dans les romans réalistes du XIX e siècle ; · l'incipit progressif prodigue, au fur et à mesure du développement de l'action, les informations attendues par le lecteur. Ses attentes sont comblées progressive- ment ; · L'incipit suspensif donne peu ou pas d'informations, tout en repoussant égale- ment le début de l'action. Son objectif est principalement de dérouter le lecteur. · l'incipit dynamique ou in médias res jette le lecteur dans une histoire qui a déjà commencé, sans explication préalable sur la situation, les personnages, le lieu et le moment de l'action. Héritée du genre épique, cette technique est surtout utili- sée dans les romans du XX e siècle.

Synthèse de la typologie

Dramatisation retardée Dramatisation immé-

diate Saturation informative Incipit statique Incipit progressif Raréfaction informative Incipit suspensif Incipit dynamique 1/4

1. Quelle est la forme des incipits suivants ? justifiez votre réponse en analysant les extraits.

A. Denis DIDEROT, Jacques le fataliste et son maitre, 1796. Comment s'étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. Comment s'appelaient-ils ? Que vous importe ? D'où venaient-ils ? Du lieu le plus prochain. Où allaient-ils ? Est-ce que l'on sait où l'on va ? Que disaient-ils ? Le maitre ne di- sait rien ; et Jacques disait que son capitaine disait que tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas était écrit là-haut. 5

Il s'agit d'un incipit ...................................................................................................

Justification : ......................................................................................................................................................................................................

B. Gustave FLAUBERT, Madame Bovary, 1857.

Nous étions à l'étude, quand le Proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dor- maient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail. Le Proviseur nous fit signe de nous rassoir ; puis, se tournant vers le maitre d'études : 5 - Monsieur Roger, lui dit-il à demi-voix, voici un élève que je vous recom- mande, il entre en cinquième. Si son travail et sa conduite sont méritoires, il pas- sera dans les grands, où l'appelle son âge. Resté dans l'angle, derrière la porte, si bien qu'on l'apercevait à peine, le nou- veau était un gars de la campagne, d'une quinzaine d'années environ, et plus 10 haut de taille qu'aucun de nous tous. Il avait les cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l'air raisonnable et fort embarrassé. Quoiqu'il ne fût pas large des épaules, son habit-veste de drap vert à boutons noirs devait le gêner aux entournures et laissait voir, par la fente des parements, des poignets rouges habitués à être nus. Ses jambes, en bas bleus, sortaient d'un pantalon 15

jaunâtre très tiré par les bretelles. Il était chaussé de souliers forts, mal cirés,

garnis de clous. On commença la récitation des leçons. Il les écouta de toutes ses oreilles, at- tentif comme au sermon, n'osant même croiser les cuisses, ni s'appuyer sur le coude, et, à deux heures, quand la cloche sonna, le maitre d'études fut obligé de 20 l'avertir, pour qu'il se mît avec nous dans les rangs. Nous avions l'habitude, en entrant en classe, de jeter nos casquettes par terre, afin d'avoir ensuite nos mains plus libres ; il fallait, dès le seuil de la porte, les lancer sous le banc, de façon à frapper contre la muraille en faisant beaucoup de poussière ; c'était là le genre. 25 Mais, soit qu'il n'eût pas remarqué cette manoeuvre ou qu'il n'eût osé s'y sou- mettre, la prière était finie que le nouveau tenait encore sa casquette sur ses deux genoux. C'était une de ces coiffures d'ordre composite, où l'on retrouve les élé- ments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette 30 a des profondeurs d'expression comme le visage d'un imbécile. Ovoïde et renflée de baleines, elle commençait par trois boudins circulaires ; puis s'alternaient, séparés par une bande rouge, des losanges de velours et de poils de lapin ; ve- nait ensuite une façon de sac qui se terminait par un polygone cartonné, couvert d'une broderie en soutache compliquée, et d'où pendait, au bout d'un long cor-35 don trop mince, un petit croisillon de fils d'or, en manière de gland. Elle était neuve ; la visière brillait.

Il s'agit d'un incipit ................................................................................

2/4

Justification : ......................................................................................................................................................................................................

C. Honoré de BALZAC, Illusions perdues, 1874.

À l'époque où commence cette histoire, la presse de Stanhope et les rouleaux à distribuer l'encre ne fonctionnaient pas encore dans les petites imprimeries de pro- vince. Malgré la spécialité qui la met en rapport avec la typographie parisienne, An- goulême se servait toujours des presses en bois, auxquelles la langue est redevable du mot faire gémir la presse, maintenant sans application. L'imprimerie arriérée y 5 employait encore les balles en cuir frottées d'encre, avec lesquelles l'un des pres- siers tamponnait les caractères. Le plateau mobile où se place la forme pleine de lettres sur laquelle s'applique la feuille de papier était encore en pierre et justifiait son nom de marbre. Les dévorantes presses mécaniques ont aujourd'hui si bien fait oublier ce mécanisme, auquel nous devons, malgré ses imperfections, les 10 beaux livres des Elzevier, des Plantin, des Alde et des Didot, qu'il est nécessaire de mentionner les vieux outils auxquels Jérôme-Nicolas Séchard portait une supersti- tieuse affection ; car ils jouent leur rôle dans cette grande petite histoire. Ce Séchard était un ancien compagnon pressier, que dans leur argot typogra- phique les ouvriers chargés d'assembler les lettres appellent un Ours. Le mouve-15 ment de va-et-vient, qui ressemble assez à celui d'un ours en cage, par lequel les pressiers se portent de l'encrier à la presse et de la presse à l'encrier, leur a sans doute valu ce sobriquet. En revanche, les Ours ont nommé les compositeurs des Singes, à cause du continuel exercice qu'ils font pour attraper les lettres dans les cent-cinquante-deux petites cases où elles sont contenues. À la désastreuse 20 époque de 1793, Séchard, âgé d'environ cinquante ans, se trouva marié. Son âge et son mariage le firent échapper à la grande réquisition qui emmena presque tous les ouvriers aux armées. Le vieux pressier resta seul dans l'imprimerie dont le maitre, autrement dit le Naïf, venait de mourir en laissant une veuve sans enfants.

Il s'agit d'un incipit ................................................................................

Justification : ......................................................................................................................................................................................................

D. Franz KAFKA, La Métamorphose, 1915.

En se réveillant un matin après des rêves agités, Gregor Samsa se retrouva, dans 15 son lit, métamorphosé en un monstrueux insecte. Il était sur le dos, un dos aussi dur qu'une carapace, et, en relevant un peu la tête, il vit, bombé, brun, cloisonné par des arceaux plus rigides, son abdomen sur le haut duquel la couverture, prête à glisser tout à fait, ne tenait plus qu'à peine. Ses nombreuses pattes, lamentable- ment grêles par comparaison avec la corpulence qu'il avait par ailleurs, grouillaient 20 désespérément sous ses yeux " Qu'est-ce qui m'est arrivé ? » pensa-t-il. Ce n'était pas un rêve. Sa chambre, une vraie chambre humaine, juste un peu trop petite, était là tranquille entre les quatre murs qu'il connaissait bien. Au-dessus de la table où était déballée une col- lection d'échantillons de tissus - Samsa était représentant de commerce - on 25 voyait accrochée l'image qu'il avait récemment découpée dans un magazine et mise dans un joli cadre doré. Elle représentait une dame munie d'une toque et d'un boa tous les deux en fourrure et qui, assise bien droite, tendait vers le spectateur un lourd manchon de fourrure où tout son avant-bras avait disparu. Le regard de Gregor se tourna ensuite vers la fenêtre, et le temps maussade - 30 3/4 on entendait les gouttes de pluie frapper le rebord en zinc - le rendit tout mélan- colique. " Et si je me rendormais un peu et oubliais toutes ces sottises ? » se dit-il ;

mais c'était absolument irréalisable, car il avait l'habitude de dormir sur le côté droit

et, dans l'état où il était à présent, il était incapable de se mettre dans cette position.

Quelque énergie qu'il mît à se jeter sur le côté droit, il tanguait et retombait à 35

chaque fois sur le dos. Il dut bien essayer cent fois, fermant les yeux pour ne pas s'imposer le spectacle de ses pattes en train de gigoter, et il ne renonça que lorsqu'il commença à sentir sur le flanc une petite douleur sourde qu'il n'avait ja- mais éprouvée.

Il s'agit d'un incipit ................................................................................

Justification : ......................................................................................................................................................................................................

2. Voici quelques incipits célèbres. Montrez comment ils procèdent pour captiver le lecteur ?

A. Léon TOLSTOÏ, Anna Karénine, 1877.

Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon.

B. Albert CAMUS, L'Étranger, 1942.

Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un té- légramme de l'asile : " Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distin-quotesdbs_dbs2.pdfusesText_3