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Le Métier délève - Numilog

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Apprendre le métier d'élève apprendre l'école pour apprendre à l'école Dossier de lecture Chantier d'écriture réflexive- module 9 C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Christian Watthez

Apprendre le métier d'élève ... ... Ainsi donc, les enseignants ne seraient pas les seuls à exercer leur métier au sein de la classe ? Le concept de "métier d'élève" est né du regard porté par les sociologues sur le monde de l'école, notamment dans les tra-vaux de Philippe Perrenoud. Par ricochet, il questionne le coeur-même du travail au quotidien dans les classes. L'école n'a pas le monopole de l'apprentissage : nous apprenons tous des choses à l'extérieur de ses murs ... parfois de manière bien plus efficace et plus solide, à commencer par ces apprentissages fondamentaux que sont la marche, la parole, la vie en société. Néanmoins, dans nos sociétés occidentales, l'école est le lieu institué des apprentis-sages, point de passage (presque) obligé pour accéder au monde de la culture et du savoir. Et pourtant, ce passage ne va pas de soi. Car si l'on nait apprenant, on ne nait pas élève : il faut le devenir. Apprendre le métier d'élève, c'est d'abord décoder les attentes de l'école. C'est en-suite apprendre avec les autres pour se construire soi-même. Voici un petit dossier rassemblant quelques articles sur ce sujet. Après avoir exploré ce recueil de textes, nous vous proposons de : 1. sélectionner 3 textes (ou plus, si vous le souhaitez) 2. lire chaque texte choisi en l'annotant et/ou en y réagissant par écrit, selon le canevas suivant 3. compléter ce recueil en ajoutant un texte (article complet ou extrait de texte) et en pré-cisant à quelle(s) question(s) il permet d'apporter des éléments de réponse J'ai lu le texte de ... , intitulé ... Je réagis au contenu du texte (par exemple en annotant avec des surligneurs de couleurs diffé-rentes, selon les différents types de réaction possibles) : -Je trouve que l'auteur a raison quand il affirme que ... -Je ne suis pas d'accord avec l'auteur quand dit que ... -Je ne comprends pas ce passage ... Je fais des liens (en les écrivant en marge, ou sur le document support ci-joint) entre le texte ... ...et les autres textes que j'ai lus (cet auteur dit la même chose que .../ dit le contraire de ...) ...et l'expérience que j'ai acquise par le biais de ma pratique de classe "Le drame de l'école, c'est qu'elle est faite pour accueillir des élèves et qu'on y envoie des enfants." Sylvain Grandserre et Laurent Lescouarch

Un drôle de métier Philippe Perrenoud La classe, une société coutumière ? Jean-Pierre Astolfi Le métier de l'élève et la question du sens du travail scolaire Danielle Alexandre L'analyse du métier de l'élève : un révélateur de l'école sélective Etiennette Vellas Un métier pour la vie ? René La Borderie Métier d'élève ou travail d'apprenant ? Danielle Mouraux Apprendre l'école pour apprendre à l'école Anne-Marie Chartier Dissiper les malentendus Bernard Rey, Elisabeth Bautier, Roland Goigoux, Danielle Mouraux Construire des compétences méthodologiques pour mieux décoder les règles du jeu scolaire Bernard Rey Evaluer le "devenir élève" : des indicateurs pour les en-seignants Liliane Chalon, Marie Piton Mon texte : ... ... apporte des éléments de réponse à la question ...

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9- C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Christian Watthez - CESP Hainaut - Octobre 2014 J'ai lu le texte de ... intitulé ... Je réagis à ce que dit l'auteur : Je trouve qu'il a raison quand il dit que ... Je ne suis pas d'accord avec lui quand il dit que ... Je ne comprends pas ce passage ... Je fais des liens entre le texte ... et les autres textes que j'ai lus : l'auteur ... ... dit la même chose que ... en affirmant que ... ... dit autre chose que ... en affirmant que ... ... et l'expérience que j'ai acquise par le biais de ma pratique de classe

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9- C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Christian Watthez - CESP Hainaut - Octobre 2014 J'ai lu le texte de ... intitulé ... Je réagis à ce que dit l'auteur : Je trouve qu'il a raison quand il dit que ... Je ne suis pas d'accord avec lui quand il dit que ... Je ne comprends pas ce passage ... Je fais des liens entre le texte ... et les autres textes que j'ai lus : l'auteur ... ... dit la même chose que ... en affirmant que ... ... dit autre chose que ... en affirmant que ... ... et l'expérience que j'ai acquise par le biais de ma pratique de classe

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9- C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Christian Watthez - CESP Hainaut - Octobre 2014 J'ai lu le texte de ... intitulé ... Je réagis à ce que dit l'auteur : Je trouve qu'il a raison quand il dit que ... Je ne suis pas d'accord avec lui quand il dit que ... Je ne comprends pas ce passage ... Je fais des liens entre le texte ... et les autres textes que j'ai lus : l'auteur ... ... dit la même chose que ... en affirmant que ... ... dit autre chose que ... en affirmant que ... ... et l'expérience que j'ai acquise par le biais de ma pratique de classe

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Un drôle de métier - page 1 sur 3 Un drôle de métier Philippe Perrenoud !Si le métier d'élève est un drôle de métier, ce n'est pas d'abord parce qu'il n'est pas rétribué. C'est parce qu'il : ! n'est pas librement choisi, moins que tout autre ; ! dépend fortement d'un tiers, non seulement dans ses finalités et conditions principales, mais dans son détail, et, notamment, sa fragmentation et son rapport au temps ; ! s'exerce en permanence sous le regard et le contrôle de tiers, non seulement quant à ses résultats, mais quant à ses moindres modalités ; ! se trouve constamment au principe d'une évaluation des qualités et des défauts de la personne, de son intelligence, de sa culture, de son caractère. Certains métiers d'adultes sont aussi contraignants (travaux forcés, prostitution) que le métier d'élève. D'autres sont aussi dépendants (les travaux les moins qualifiés). Certains sont étroitement contrôlés par autrui ou du moins exposés au regard. D'autres jugent la personne. Mais on trouve rarement toutes ces caractéristiques conjuguées. Elles découlent du statut de l'enfance et de l'adolescence, de la scolarisation imposée par la loi et/ou la volonté des parents, des impératifs d'une éducation de masse dans de grandes organisations, des finalités de socialisation et du curriculum implicite de l'école, ou encore des contraintes de la transposition didactique. Ces facteurs induisent un système de travail pédagogique dont les traits généraux sont bien connus : 1. un manque permanent de temps et de souplesse pour suivre des chemins de traverse, saisir des occasions, répondre a une demande ; 2. de fortes réticences ou difficultés à négocier avec les élèves, compte tenu des contraintes et du peu de degrés de liberté des professeurs ; 3. un recours permanent à des récompenses ou à des sanctions externes (notes, compétition, promotion, punitions) pour faire travailler les élèves ; ce qui induit un rapport utilitariste au travail, en fonction de la note et de la sélection plus que de la maitrise de savoirs et savoir-faire valorisés comme tels ; 4. une faible différenciation de l'enseignement (horaire, espaces, plans d 'études, moyens d'enseignement, formation des maitres conçue pour un enseignement frontal) ;

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Un drôle de métier - page 2 sur 3 5. le poids des tâches fermées, des exercices, des routines, par opposition aux recherches, aux situations ouvertes, aux projets, à la création (activités jugées trop lourdes, trop risquées, trop difficiles à évaluer) ; 6. l'omniprésence de la contrainte et du contrôle pour que les élèves viennent en classe et travaillent même sans envie ni intérêt ; un contrat didactique basé souvent sur la peur du désordre et des tricheries, la méfiance, la loi du moindre effort. 7. la place immense prise par l'évaluation formelle (succession des épreuves, pressions à la réussite, bachotage) au détriment du temps d'enseignement ; 8. des relations assez " bureaucratiques » entre maitres et élèves, chacun son rôle, son métier, son territoire. Comment un tel métier pourrait-il donner au plus grand nombre un sentiment de maitrise, l'impression de faire des choses intéressantes, qui ont un sens et une utilité? Certes, tout cela est justifié par l'inévitable : " C'est pour ton bien. » Les adultes les plus pétris de bonne conscience ajoutent : " Tu nous remercieras plus tard. » D'autres, qui ont la mémoire moins courte, éprouvent un vague malaise lorsqu'ils perçoivent la part de violence et de non-sens dans les formes massives de la scolarisation. Mais, au total, la plupart des adultes concourent, sans méchanceté, mais souvent sans lucidité, à faire du métier d'élève un drôle de métier ... pour se demander gravement pourquoi certains élèves n'aiment pas l'école ou n'y réussissent pas, et sans voir que les conditions d'exercice du métier d'élève ne peuvent que dissuader d'apprendre une partie des élèves et poussent beaucoup d'autres à se satisfaire de tirer leur épingle du jeu. Travailler pour sauver les apparences La scolarité est une longue marche. On peut toujours " mieux faire ». Prendre au sérieux les injonctions des maitres et des parents, c'est entrer dans les ordres, sauf si on a une immense facilité. A l'inverse, se laisser vivre, c'est se préparer des lendemains difficiles. Entre ces deux écueils, l'élève navigue au plus près. Dans une aventure personnelle ? Ou plutôt dans l'exercice d'un métier qui, pour n'être pas rémunéré, n'est pas moins routinisé que beaucoup d'emplois salariés ? Les élèves partagent - avec les prisonniers, les militaires, certains individus internés ou les travailleurs les plus démunis - la condition de ceux qui n'ont, pour se défendre contre le pouvoir de l'institution et de leurs chefs directs, guère d'autres moyens que la ruse, le repli sur soi, le faux-semblant. Penser d'abord à tirer son épingle du jeu, adopter les stratégies qui garantissent la survie et une certaine tranquillité, c'est humain. Mais l'exercice intensif du métier d'élève peut aussi entrainer des effets pervers : ne travailler que pour la note, construire un rapport utilitariste au savoir, au travail, à l'autre. Qui pourrait réfléchir et apprendre trente à cinquante heures par semaine ? C'est pourtant sur cette fiction que sont construits les grilles horaires, les programmes et leurs prolongements en classe. Que faire alors pour survivre, sinon tricher ? Tricher, au sens classique, devant l'évaluation : se faire aider, utiliser le travail des autres, copier, se munir d'informations clandestines. Ou tout simplement bachoter, pour faire illusion le temps d'une épreuve ou d'un examen. Tricher aussi de façon plus large :

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Un drôle de métier - page 3 sur 3 faire semblant d'écouter, de s'intéresser, de se creuser la tête, de se mettre au travail. Essayer de se faire oublier. Flirter avec les limites, en matière d'absentéisme, de discipline, de travaux à rendre. Qui pourrait s'intéresser profondément à son travail lorsqu'il est à ce point fragmenté, décousu, chaotique, au gré des changements d'activités et de disciplines, de la scansion des cloches et autres sonneries, de la valse des professeurs et des humeurs, des urgences et des temps morts ? Qui pourrait devenir actif ou passif sur commande, écouter ou se concentrer, parler ou écrire, questionner ou répondre parce qu'il en a reçu la consigne, au moment où le maitre le juge bon ? On peut de cette façon marcher au pas ou se jeter à plat ventre, éventuellement faire des divisions ou compléter des formes conjuguées. Peut-on apprendre ? Qui pourrait se poser des questions, suivre des cheminements intérieurs, s'arrêter sur des obstacles lorsqu'il est constamment interrompu, guidé, interpellé par les autres, en particulier le maitre ? Lorsqu'on peut lire par-dessus son épaule, feuilleter ses cahiers, griffonner sur son texte ou son dessin, rectifier ses phrases, son accent ou sa posture ? Qui pourrait apprendre à travers essais et erreurs, exposer ses questions et ses doutes lorsque " tout ce qu'il dit peut être utilisé contre lui », donne lieu à des appréciations, à des sarcasmes, a des commentaires dans le carnet ? Pour survivre dans l'école, comme dans toutes les institutions totales, au sens de Goffman [1988], il faut devenir dissident ou dissimulateur, sauvegarder les apparences pour avoir la paix, en sachant que " la vie est ailleurs », dans les interstices, dans les moments où on échappe au regard, au contrôle, à l'ordre scolaire. L'enfant apprend très vite à vivre une double vie, il comprend que s'il devient un élève acceptable, les adultes seront rassurés et lui laisseront " la bride sur le cou ». On entend souvent les professeurs se plaindre du peu d'intérêt des élèves pour les connaissances et la culture, regretter leur manque de curiosité. "Is ne travaillent que pour la note", s'exclament ceux qui mettent les notes. On stigmatise souvent l'hypocrisie du sport de compétition, dont les dirigeants citent Pierre de Coubertin et recourent dans le même temps à de curieux procédés pour gagner. L'école est-elle plus nette ? Par quelle schizophrénie ose-t-elle reprocher aux élèves un rapport utilitariste au savoir qu'elle favorise elle-même dès les premières années ? Que font des enfants de trois ou quatre ans, sans passé d'élèves, lorsqu'on les invite à jouer à l'école ? L'un prend le pouvoir, met les autres en rang, les gronde immédiatement parce qu'ils ne travaillent pas assez et les punit d'une mauvaise note... Philippe Perrenoud, Métier d'élève et sens du travail scolaire, ESF éditeur, 5e édition, 2004, """

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 La classe, une société coutumière ? - page 1 sur 3 La classe, une société coutumière ? Jean-Pierre Astolfi L'âge du capitaine Chacun connait aujourd'hui le célèbre problème, dit de l'âge du capitaine, par lequel on soumet aux élèves une question absurde, telle que : Sur un b ateau, il y a 26 moutons et 10 chèvres. Quel est l'âge du capitaine ? Variante scolaire équivalente : Dans la classe, il y a 12 filles et 15 garçons. Quel est l'âge de la maitresse ? Le plus extraordinaire, c'est que les élèves, en nombre important, répondent ! Et qu'ils proposent régulièrement les mêmes réponses : 36 ans pour le capitaine, 27 pour la maitresse, avec les nombres ici proposés. On a trop dit là aussi, que les élèves étaient habitués a répondre " n'importe quoi », alors qu'en réalité ce sont pour eux les seules réponses qu'ils peuvent avancer. Pour une fraction non négligeable d'entre eux, cela dure jusqu'au niveau du collège inclus ! L'incongruité du problème donne à ces ré ponses le ur caractère spectaculaire, puisque la question ne devrait provoquer qu'un sourire amusé ou un haussement d'épaules. Pour mieux comprendre comment fonctionne le jeu des questions didactiques, il faut évoquer ici ce que Nicolas Balacheff1 a appelé la coutume didactique : pour lui, la classe relève du mod èle des société s coutumiè res, c'est-à-dire de sociét és non régies par un droit, mais d'a bord par un ensemble de prati ques que l'usa ge a établies. Effectivement, on ne voit pas toujours à quel poin t la clas se est soumi se a des règles, des règles nulle part écrites mais que chacun doit respecter, des règles dont la transgression est sanctionnée. Sanction est un terme fort puisqu'il s'agit le plus souvent d'une simple remarque de l'enseig nant, d'un changement d'intonation ou d'une reprise de la question. Mais ce terme indi que, qua nd même, que c'est la sanction des transgressions involontaires de la coutume, qui fournit aux élèves les plus claires indications sur ce qu'ils devraient appliquer et respecter. C'est ainsi qu'ils apprennent, au sens le plus artisanal du mot, leur " métier d'élève ». Yves Chevallard2 a bien montré que les réponses au problème de l'âge du capitaine, loin d'être psit tacistes et absurde s, correspondent à la seule façon raison nable 1 Nicolas BALACHEFF, " Le contrat et la coutume, deux registres des interactions didactiques », dans Colette LABORDE (dir.). Actes du premier colloque franco-allemand de didactique des mathématiques et de l'informatique, Grenoble, La Pensée sauvage, 1988. 2 Yves CHEVALLARD, " Remarques sur la notion de contrat didactique », intervention devant le groupe Inter-IREM, Avignon, 1983.

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 La classe, une société coutumière ? - page 2 sur 3 d'appliquer la coutume et ses règles non écrites. D'ailleurs, réinterrogée dans la cour de récréation, la même classe se récrie, car elle avait parfaitement perçu le côté aberrant du problème. Mais elle a répondu quand même, faisant justement son " métier d'élève », aussi bizarre qu'il y paraisse. Surtout dans cette situation singulière, ce métier est seul à même de fournir les repères qui permettent de " s'en sortir » : il assigne aux élèves un rôle et il leur fournit des antécédents utiles. Etre élève : un vrai métier Ce rôle, i ls pourraient le refuser et con tester les données du problème. Ce dont quelques-uns ne se pri vent pas. Mais c'es t là une prise de risque qu'un él ève conscient peut préférer écarter pour éviter, par exemple, de se retrouver au tableau à réciter sa leçon ! Mieux vaut alors échanger d es rega rds étonnés avec s es camarades, mais garder sa perplexité pour la récréation et, pour l'instant, répondre avec les " moyens du bord ». Là précisément se révèle l'utilité du " métier » et s'applique la " coutume ». Comme il a déjà eu l'occasion de résoudre des problèmes en grand nombre, il va s'efforcer de mobiliser les règles coutumières qu'il applique d'ordinaire. Et quelles sont-elles, en la circonstance, ces règles ? • Première règle : il faut u tiliser tous le s nombres de l'énoncé (ils ont l'expérience de problèmes antérieu rs où l'en seignant s'est fâché quand quelqu'un a négligé l'une des données). • Deuxièmement, il faut effectuer une opération avec toutes ces données (oui, mais laquelle justement ? voilà où est le problème d'habitude). • Troisièmement, il f aut about ir à un résultat plausible (sinon, à nouveau , agacement magistral en perspective ...). Le lecteur se persuadera rapidement qu'en appliquant un tel algorithme, les seules réponses que les élèves peuvent proposer sont celles qu'ils ont données. Ceux-ci ne répondent pas en classe comme ils le ferai ent dans un contexte plus ne utre. Ils oscillent entre répondre à la question posée ... ou répondre au maitre qui la pose. Bref, comme le dit Chevallard, ils raisonnent sous influence. Répétons encore que toutes ces remarques ne visent pas à critiquer des personnes qui feraient mal leur métier d'enseignant et que des analyses didactiques rigoure uses viend raient démasquer. Elles décrivent plutôt les contradictions inhérent es à la sit uation d'enseignement, que Michel Brossard3 a pu caractériser d'une manière convergente avec ce qui précède. II montre que la conduite de toute leçon est un compromis entre deux exigences contradictoires. Le maitre, on l'a déjà vu, doit aller de l'avant pour atteindre l'objectif qu'il s'est fixé, mais il doit en même temps veiller à ce qu'un maximum d'élèves le suivent. Les questions qu'il pose oscillent entre ces deux fonctions. Autrement dit, enseigner c'est une sorte de course contre la montre, les yeux restant rivés sur le rét roviseur. Ce tte néces sité explique les caractéristiq ues du dialogue scolaire, lequel oscille ainsi entre l'axe de la progression (où le maitre sélectionne 3 Michel BROSSARD, " Qu'est-ce que comprendre une leçon ? », Bulletin de psychologie, 371, 1985.

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 La classe, une société coutumière ? - page 3 sur 3 parmi les réponses celle qui lui permet le mieux d'avancer) et l'axe de la vérification (qui permet d'effectuer les cadrages nécessaires). Cadrage, anticipation, sélection Michel Brossard anal yse la subtilité des opérations intellectuelle s que l' élève doit mener à bien pour suivre le cours de la leçon. II en distingue trois types : 1. des opération s de cadrage, qui lui permettent de situer sur quelle notion porte le travail en cours ; 2. des opération s d'anticipation, par l esquelles il doit s'interroger sur le pourquoi de ce travail. Ce sont ces opérations qui développent une attitude décisive : celle de s'attendre à ce que ce qui est fait maintenant soit réutilisé plus tard. Cette attente permet les mises en relation et beaucoup d'élèves qui ne la saisissent pas peuvent suivre platement chacun des temps didactiques successifs, sans en voir les enj eux ni les dynam iques. P our eux, cha que moment chasse simplement le précédent: il n'y a pas d'" épaisseur » dans l'apprentissage ; 3. des opération s de sélection, à me sure qu e se déroule l'enseignement. Comprendre la leçon en cours, c' est être ca pable d'en dég ager les informations centrales et d'en reconstrui re progressivement le sens. Cela produit, dit Brossard, des effets d'écl airage rétrospectifs, relati vement indépendants de la succession des exercices et des activités didactiques. A la nécessité pour l'élève d'anti ciper ce qui va suivre fait ainsi écho le besoin d'une relecture périod ique, indispensable pour "décanter» les étapes passées. Tout cela rend assez bien compte des états de semi-compréhension dans lesquels les élèves quittent souvent la leçon. II suffit d'interroger les élèves à la sortie de la salle de classe et de leur demander " ce qu'ils ont fait aujourd'hui » pour prendre conscience de la diversité des réponses, témoignant de la plus ou moins grande maitrise des processus que nous venons d'évoquer. En conclusion, il apparait que le statut si ambigu des questions scolaires est, pour une part const itutif de l a situation didactique elle-même et que, d' autre part , il témoigne de la complexité des processus en cause. De ce point de vue, il faut bien dire que l'accumulation des questions et leur réponse, plus devinée que construite, constitue un obstacle à des apprentissages véritables. Jean-Pierre Astolfi, L'école pour apprendre, ESF éditeur, 8e édition, 2007

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Le métier de l'élève et la question du sens du travail - page 1 sur 3 Le métier de l'élève et la question du sens du travail. Danielle Alexandre L'expression " métier d'élève » dérange, ce qui a l'avantage d'attirer l'attention sur la façon dont l'école et les tâches qu'on y fait peuvent ne pas avoir de sens pour les élèves. Par ailleurs, l'expression s'oppose a une forme de jargon réductrice, comme le souligne Philippe Perrenoud : " La mode actuelle, qui consiste a appeler l'élève un "apprenant", est un abus de langage, qui réduit l'élève à ce qu'on voudrait qu'il soit. Beaucoup d'élèves n'apprennent pas, ou pas tout ce qu'on voudrait leur faire apprendre. Pourquoi les appeler apprenants ? N'est-ce pas la plus sure façon de s'interdire de comprendre à quelles conditions ils peuvent effectivement le devenir ?» Postures d'élèves et sens des tâches Face aux tâches scolaires, chaque élève adopte un certain nombre de comportements plus ou moins porteurs de réussite, des " manières d'entrer et d'habiter la tâche à accomplir et de s'y engager » que l'on désigne sous le nom de postures. Le métier d'élève Cette formule provocatrice a été lancée par Philippe Perrenoud pour attirer l'attention sur la perte ou l'absence totale de sens de l'école pour certains élèves. Le travail scolaire n'est pas un travail comme un autre et, à l'école, on ne s'interroge pas assez sur la façon d'aider les élèves à lui donner un sens. Le métier d'élève est donc un métier du savoir qui le traite comme une réalité simple, évidente, non problématique, dans un rapport normatif plus qu'analytique. C'est donc dans une certaine solitude que chacun s'efforce de comprendre, loin des normes didactiques et des déclarations d'intention, ce qu'est le savoir, à quoi il sert, comment on se l'approprie. II y a des élèves qui n'apprennent pas, parce qu'ils exercent leur métier n'importe comment. Philippe Perrenoud identifie ainsi un profil d'élèves en échec qui " se contentent de faire les gestes du métier, la tête ailleurs. On se prive donc de l'essentiel : comprendre pourquoi la réalité du travail le détourne souvent de sa raison d'être. Références: Philippe Perrenoud, Métier d'élève et sens du travail scolaire, ESF éditeur, 1994, p. 14 et p. 182.

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Le métier de l'élève et la question du sens du travail - page 2 sur 3 Dominique Bucheton a identifié un certain nombre de post ures que l'on retrouve fréquemment chez les élèves et qui ne se valent pas. Ses travaux les plus récents étudient les liens entre les postures pro fessionnelles des enseignants et celles adoptées par les élèves. Ils montrent leur ajustement réciproque, ouvrant ainsi de nouvelles pistes pour prévenir l'échec scolaire et aider les élèves en difficulté. Postures d'apprentissage des élèves Chaque élève dispose d'une palette plus ou moins ouverte de postures mobilisables pour réaliser les tâches scolairement prescrites. Dominique Bucheton distingue plusieurs types de postures que l'on rencontre fréquemment chez les élèves. • Posture scolaire : le désir de conformité aux attentes du maître (ou à ce qu'il croit être ses attentes), la soumission sans distance aux consignes données, aux contraintes formelles et aux normes, empêchent l'élève de prendre de la distance. II exécute les tâches sans leur donner un sens. II a tendance à reproduire à l'identique, à répéter. • Posture première : l'élève se lance dans l'action, sans réfléchir, sans prendre en compte la totalité des consignes. Ce qui compte avant tout pour lui, c'est l'action concrète, des résultats rapides, issus d'un premier jet sans retour sur l'action. L'implication est forte mais peu productive. • Posture réflexive ou seconde : l'élève ne se contente pas d'exécuter les tâches scolaires, il réfléchit sur ce qu'il fait, ce qu'il a appris, les manières de procéder. • Posture ludique, créative : quelle que soit la consigne, l'élève tente de la détourner ou d'échapper aux normes imposées. • Posture de refus : l'élève refuse de s'engager dans les tâches proposées. Les raisons peuvent être très variées - peur de l'échec, désir de se protéger ou au contraire de s'affirmer... • Posture dogmatique : l'élève est convaincu qu'il sait déjà, qu'il a appris ailleurs, il refuse les apprentissages et méthodes nouvelles. Dominique Bucheton, " Le sujet et son langage écrit », in Conduites d'écriture, CRDP de Versailles, 1997. Dominique Bucheton," Les postures de lecture des élèves au collège », actes du colloque Les théories du texte, Toulouse, 1998. Dominique Bucheton, Yves Soule, L'atelier dirige d'écriture au CP, une réponse à l'hétérogénéité des élèves, Delagrave, 2010. Posture En sciences de l'éducation, on nomme " posture » une façon de répondre à une tâche et de s'y engager, un ensemble de gestes préconstruits que l'on peut reproduire ou retrouver dans diverses situations. On peut donc parler de postures d'élèves et de postures professionnelles de l'enseignant. La capacité à changer de posture pour s'ajuster aux exigences des tâches est un facteur de réussite. A l'opposé, une rigidité des postures ou une palette trop restreinte est un frein, voire une source d'échec.

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Le métier de l'élève et la question du sens du travail - page 3 sur 3 Toutes les postures interrogent le rapport au savoir et le sens que les élèves donnent au travail scolaire. Elles sont socialement différenciées et scolairement différenciatrices pour la réussite scolaire. Mais elles sont dépendantes du contexte, sans déterminisme. Un même élève peut don en changer, même au cours d'une même tache, en particulier si l'enseignant l'aide à le faire. Elisabeth Bautier1 et Dominique Bucheton ont souligné le rôle décisif du langage dans la construction mais aussi révolution des postures adoptées. C'est en s'appuyant sur le langage, en créant des espaces pour réfléchir sur ce que l'on a fait, en écrivant ou en en parlant qu'on fera évoluer des postures. Expliquer, commenter, justifier ses choix, les communiquer a d'autres aident l'élève à donner sens à ce qu'il fait, à modifier son rapport aux taches scolaires. Danielle Alexandre, Les méthodes qui font réussir les élèves, ESF éditeur, 2013 1 . Elisabeth Bautier, Pratiques langagières, pratiques sociales, L'Harmattan, 1995.

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 L'analyse du métier de l'élève : un révélateur de l'école sélective - page 1 sur 6 L'analyse du métier de l'élève : un révélateur de l'école sélective. Etiennette Vellas !""#$%&&%'(")*+#$($,-*,.(/(&01"2&$($,(.*,.(+#03.'$()#4*%,(5$.(,2,(6*7(7$#&$4$,.(1&89$(5:("0$ 7.(*""$6.$'($, (.*,.(+#01;#"*.$#'7(<6*'$,. 7($.($,7$ %=,*,.7>(;$(")*#77$'(&$7(&#,$..$7(;#(72"%2&2=#$(62#'(+#0$&&$7(;1'*,=$,.(,2.'$("2,"$6.%2,(;0#,$(?"2&$(#,%+#$4$,.(@%$,-*%.'%"$A(B#%:(62#'(+#0$&&$7(,2#7(;1"%&&$,.(*-%,(;$(4%$#C(92%'(&$7("2,;%.%2,7(;$(.'*9*%&($.(;$(9%$(2--$'.$7(*#C($,-*,.7(/(&01"2&$A((!"#$%%&$'()*+(,-.%,*/'0.,%$'.12'$/0./%3'")4%&$'(5'6'",00,7,($'8'D$("2,"$6.(;$(41.%$'(;01&89$('$6'17$,.$(#,$(='%&&$(;0*,*&E7$(6'1"%$#7$((;$(&*('1*&%.1(7"2&*%'$A(F$(7$'*%.5"$(;1G/(+#$(62#'(,2#7('*66$&$'("244$(&$(-*%.(H)%&%66$(H$''$,2#;(+#0%&($7.(#,(;$7(41.%$'7(&$7(42%,7(&%@'$4$,.(")2%7%7A((I(!"#$%&'"(#)*%+,-"#".&#/..'01%#/23#"14/1&.#"&#/23#/)5+".6"1&.#65$$"#21#$%&'"(#.&/&2&/'("7#8#+/#$/1',("#)51#/)2+&"#".&#$59'+'.%#:/(#+*;&/&#)/1.#21#<2(=#52#21"#/($%">#?2(')'@2"$"1&7#+"#&(/-/'+#.65+/'("#".&#:+2.#:(56A"#)".#&(/-/23#45(6%.#@2"#)"#+/#:(54"..'51#+'9("$"1A5'.'"(J(*9*%.5%&(*&2'7(1"'%.A((K$(4$(72#9%$,7(+#0/("$..$(&$".#'$:(42,(L42%L(;0$,7$%=,*,.$(*9*%.(1.1(1@'*,&1A(((M*,7(#,(6'$4%$'(.$467(G0*9*%7($#(.$,;*,"$(/('$-#7$'("$..$(4*,%8'$(;$(92%'(&0$,-*,.(7"2&*'%71:(/('$-#7$'(*#77%(&$("2,"$6.(434$(;$(N41.%$'(;01&89$OA(H2#'(42%:(;*,7(4*("&*77$:(&$7($,-*,.7(9$,*%$,.(9%9'$(#,$(9%$(;0$,-*,.(6'%9%&1=%1$("246*'1$(*#C($,-*,.7(+#%(,02,.(6*7(&*(")*,"$(;03.'$(7"2&*'%717A(B,(E(.'*9*%&&*%.(@%$,(7P':(4*%7(62#'(='*,;%':($,.'$'(;*,7(&*("#&.#'$:(&$(7*92%'($.(&$7(*'.7:(7$(6'16*'$'(/(9%9'$(;*,7(#,$(72"%1.1(;142"'*.%+#$A(Q.(92%&/(+#$("$..$(*,*&E7$(;#(N41.%$'(;01&89$O(9$,*%.(-*%'$(&*(42#")$(;#("2")$(R(S2#")$(;#("2")$:("$ ..$(='%&&$ (;0*,*&E7$(4$(6*'#.(;0*@2' ;(2@G$.($,,# E$#C:(*=*T*,.:(;142@%&%7*.$#'A((U(1"'*7$'(;0#,("2#6(;$(.#$542#")$A(V$..$(6'$4%8'$('1*".%2,(;$('$G$.(&*%77*(62#'.*,.(.'87(9%.$(&*(6&*"$(/(#,$(*#.'$(627.#'$A(D0*,*&E7$(1.*,.(-2'.$:(&$(;1'*,=$4$,.(;$9%,.(#,(;*';(4$(62#77*,.(/(3.'$(;$(6($,(6(&#"%;$(7#'(&$(.'*9*%&('1$&(;$4*,;1(*#C(1&89$7A((K$(4$(;1"%;*%(*&2'7(;$(-*%'$(;$("$(;*';(#,(*4%("'%.%+#$:(#,$(&2#6$(.2#G2#'7(*""$77%@&$:(6'3.$(/('1=#&$'(4*(9%7%2,(%;1*&$(; $(&01 "2&$:(+#%("$'.$7(4$(6 $'4$..*%.(;$("'2%'$(/(4 2,(41.%$' (;0$,7$%=,*,.$:(4*%7(+#%(*#77%(4$('$,;*%.(6*'-2%7(*9$#=&$(;$("$(+#$(G0E(-*@'%+#*%7(9'*%4$,.A((K$(-%,%7(*%,7%(6*'(*;4$..'$(&0?"2&$:(='W"$(/("$..$(*,*&E7$(;#(41.%$'(;$(&01&89$:(,2,(7$#&$4$,.("244$(#,(;'2%.(2--$'.(/(.2#7(&$7($,-*,.7(;$(70E('$,;'$:(4*%7(*#77%("244$(#,$(2@&%=*.%2,(&$#'(1.*,.(-*%.$(5(/($# C($.(/(&$#'(- *4%&&$( 5(;$(7$(72# 4$..'$(/(7$ 7(&2%7A((V$(,2#9$ *#('$=*';(

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 L'analyse du métier de l'élève : un révélateur de l'école sélective - page 2 sur 6 @2#&$9$'7*(4*("2,"$6.%2,(;$(&0?"2&$A((S$('191&*,.(*%,7%(&$7("2,;%.%2,7(;#(.'*9*%&(7"2&*%'$($.(&$7($--$.7(6277%@&$7(;#(41.%$'(;01&89$A((X,$(71'%$(;$(+#$7.%2,7(4$("'*9*")*(;87(&2'7A((M2,.("$..$(6'$4%8'$(Y(I(B#@25'#<"#<52"#@2/1)#<"#:/(&'6':"#8#+*'$:5.'&'51#@2'#"./'&"#/23#"14/1&.#)*"3"(6"(#+"2(#$%&'"(#)*%+,-"#C(J(9$'#:%,$&'"):(;<$'6'1/'7*/7$=%'1%,($'5'()$/3$,-/./%'H'$,;'$("2,7"%$,"$(;$("$ ..$($C%=$,"$(+#%($7.(-*%.$(/(&0$,-*,.(; 0*&&$'(/(&0 1"2&$:($7.(*& 2'7(;$9$,#(62#'(42%:(#,(;$7(-2,;$4$,.7(;$(&*(6'%7$($,("2,7%;1'*.%2,(;$(")*+#$($,-*,.($.(*;2&$7"$,.(7$(.'2#9*,.(;*,7(#,$("&*77$:(#,$(1"2&$:(#,$(%,7.%.#.%2,A(I(D2"+#$%&'"(#.2'.E<"#"1#&(/'1#)"#4/'("#"3"(6"(#8#$".#%+,-".#C(J((V$..$(+#$7.%2,(*%=#%&&2,(40*(6$'4%7(;0*@2';(;0*;4$..'$(+#$(;$(,24@'$#C($,-*,.7(.'*9*%&&*,.(;*,7(4*("&*77$($.(;*,7(;0*#.'$7(6'1-1'$'*%$,.(72#9$,.(3.'$(*%&&$#'7A((X,$(4*,%8'$(;$(4%$#C("246'$,;'$(&*('17%7.*,"$(;$(H%$''$( ")*+#$( &#,;%(4*.%,(-*"$(*#(;$92%'(;0 $,-%&$'(7 $7(6*,.2#-&$7Z(B#(&*(-*"#&.1(;$(S*'%$(;0*&&2,=$'(&*('1#,%2,(;#(4*.%,($,('*"2,.*,.(7$7(-%&47(;#([$$\5$,;("244$(4*(6'26'$(-*"#&.1:($,('162,7$(/("$&&$5"%:(;$(6'292+#$'(&*(4%7$($,(6&*"$(;0#,$(,2#9$&&$('8 =&$(;$(9%$(7"2&*%'$(Y(+".#4'+$.#."# (/651&"1#+/#(% 6(%/&'51A(X,$ ('8=&$(*'=#4$,.1$(@%$,(7P'A(Q.(6&#.].(;$#C(-2%7(+#0#,$(Y()'.62&"(#)*21#4'+$#".&#:+2.#'1&%("../1#4/'("#"1&("#6"23#@2'#51&#-2#+"#4'+$>#FA$$"1&#)*/'++"2(.#)'.62&"(#"1."$9+"#)"#&52.#+".#4'+$.#-2.#C((^'$-(>1$3%,*//$&'($'#:%,$&'"):(;<$'#$'&$/".,%'=(13'(17,"$'"$'(),#+&,7.%,*/'"$3'#:%,$&3'")$/3$,-/./%'$%'"):(;<$A(!;4$..'$(;$("2,7%;1'$'(&0$,-*,.(2@&%=1(;0$C$'"$'(72,(41.%$'(;01"2&%$'(4$(6$'4%.(;$(4%$#C(40$C6&%+#$'(&$(,24@'$(%,-%,%(;$(7.'*.1=%$7(;19$&2661$7(62#'('1*&%7$'(&$7(.W")$7(%46271$7A(H2#'(62#92%'(&$7($C1"#.$'("244$(62#'(62#92%'(&$7("2,.2#',$'A((V246'$,;'$(*#77%(&0%,9$,.%2,(;$7(4%&&$($.(#,$(4*,%8'$7(;$(.'246$'(&0$,,#%:(;$(@'2#%&&$'(&$7('8=&$7(;#(G$#:(G#7.$(62#'(62#92%'(7#'9%9'$($,(.*,.(+#0$,-*,.A(V246'$,;'$($,"2'$(&$(@$72%,(;$(7$(;1=2#';%'(&$7(4$4@'$7:('$6'$,;'$(72#--&$:(6'$,;'$(#,$(6*#7$A(K$(4$(7#%7(*&2'7(4%7$(/(92%'(&0$,-*,.(.*%&&*,.($.('$.*%&&*, .(72,("'*E2,:(='% --2,, *,.(;*,7(&$7(4*'=$7:(G2# *,.(*9$"(72,(62'.*@&$($,("*")$..$(2#(4$('$=*';*,.(;'2%.(;*,7(&$7(E$#C(62#'(4%$#C('39$':("244$(#,($,-*,.(*E*,.(#,$(*..%.#;$(,2'4*&$A(_*%7*,.(6*'.%$(;$(7*(4*,%8'$(;0$C$'"$'(&$(41.%$'(;01&89$(;*,7(&$7("2,;%.%2,7(+#$(&01"2&$($.(4$7(6'26'$7(6'*.%+#$7(%4627*%$,.A(D*(+#$7.%2,(I(D2"+#$%&'"(#.2'.E<"#"1#&(/'1#)"#4/'("#"3"(6"(#8#$".#%+,-".#C(J(40*(6$'4%7(*#77%(;$(4%$#C( 6$'"$92%'(&*(;%--1 '$,"$($,.'$(&$7($,-*,.7(;*,7(&$#' ('*662'.(/(&01"2&$($ .(/(&0*66'$,.%77*=$(7"2&*%'$A(Q&&$(40*(62#771$( /("2,7.*.$'(+#$(7%("$'.*%,7($,-*, .7(-2,.(;$(&*(,1"$77%.1(;0*&&$'(/(&01"2&$(#,$('%")$(2""*7%2,(;0*66'$,;'$:(#,(6&*%7%'(6*'-2%7(.'87(='*,;:(62#'(;0*#.'$7:("$..$(2@&%=*.%2,(&$ #'(-*%.("2,7.' #%'$(#,('*662'.( ,1=*.%-(/(&01"2&$:(*# C(.W")$7(7"2&*%'$7:(*#C(;%7"%6&%,$7:(*#C(7*92%'7A(H*'-2%7(*#(42,;$(;$7(*;#&.$7A(`%46&$4$,.(6*'-2%7(6*'"$(+#0%&(&$#' ($7.(%46271(;03.'$( #,(*66'$,*,.(7$6.( )$#'$7(6*' (G2#'A((V$..$(*""$6.*.%2,(;$(92%'(&*('1*&%.1($,(-*"$(40*(*&2'7("2,;#%.$(/(*;4$..'$(+#$(&0$C$'"%"$(;#(41.%$'(;01&89$(6$#.(3.'$(72#'"$(;0*66'$,.%77*=$7(6$#(;17%'17:(92%'$("2,.'*%'$(/(.2#7(,27(

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 L'analyse du métier de l'élève : un révélateur de l'école sélective - page 3 sur 6 6'%,"%6$7(1;#"*.%-7(2--%"%$&7($ .(6'%917A(D02@&%=*.%2,(;0$ C$'"$'(&$(41.%$'(;01&89$(62#9*, .(.2#G2#'7("2,;#%'$(&0$,-*, .(/(*66'$,;'$(/(.'% ")$':(4$,.%':(.*%'$(7$7(6$ ,71$7:("*")$'(7$7(4*,+#$7:(7$7(%,"2461.$,"$7A(!#C(*#.'$7:("244$(/(72%5434$A(H'$,;'$("2,7"%$,"$:($,(.*,.(+#0$,7$%=,*,.:(;$7(*66'$,.%77*=$7(,2,592#(4*%7(-*92'%717(6*'(&$(.'*9*%&('1$&(+#$(-*%.(&01&89$(4$(;2,,*(*&2'7(&02""*7%2,(;$(-*%'$(#,(*#.'$(='*,;(6*7(Y(*,*&E7$'("$(+#%(62#''*%.(3.'$(*41&%2'1(;*,7(&$7("2,;%.%2,7(;#(41.%$'(;01&89$A(((?1./"'()./.(@3$'"1'#:%,$&'"):(;<$'=*133$'():"17.%$1&'5'3*1A.,%$&'1/'.1%&$'7*/%&.%'37*(.,&$'D*(6'%7$(;$("2,7"%$,"$(;$("$..$(2@&%=*.%2,(+#%($7.(-*%.$(/(&0$,-*,.(;$(7$('$,;'$(/(&01"2&$(;#'*,.(&*(61'%2;$(;$(72,(%,7.'#".%2,(2@&%=*.2%'$:(;$9%$,.(;2#&2#'$#7$(+#*,;(2,(*,*&E7$(&*(;2#@&$(-2,".%2,(;$(&0 $C$'"%"$(;#(41.%$'(;01&8 9$(;*,7(#, $(1"2&$(71&$".%9$(Y(1;#+ #$'(&*(G$#,$77$(4*%7(*#77%:($.(;*,7(&$(434$(.$467:(&*(.'%$'A((`2%.($C"&#'$(;#'*,.(&*(61'%2;$(;0%,7.'#".%2,(2@&%=*.2%'$("$'.*%,7(3.'$7(;$7(4$%&&$#'$7(6&*"$7(72"%*&$7A(!9$":("244$(6'%," %6*&(42E$,(62#'(26 1'$'("$(.'%:(&*(-*@'% "*.%2,(;$(&0$C"$&&$,"$(7"2&*%'$($.(;$(72,(.)$'4248.'$(&$(6("&*77%+#$:(&*(,2.$A((!9$"(#,('17#&.*.(.'87(-%*@&$(Y(&*(.'*,7-2'4*.%2,(;$7(;%--1'$,"$7(%,;%9%;#$&&$7($,(.$'4$(;$("*6*"%.17(2#(%,"*6*"%.17(7"2&*%'$7("2,;#%7*,.(/(;$7(%,1=*&%.17(72" %*&$ 7A(M$7(%,1=*& %.17(*""$6.1$7(*#(,24(;#('$76$ ".(;$7(;%--1'$,"$7:(;$(&*('$"2,,*%77*,"$(;#(;2,: (;#(41'%.$( 6$'72,,$&(2#(;$7( )*,;%"*67(72"%25"#&.#'$&7A(M*,7(&$7(72"%1.17(%,1=*&%.*%'$7:(&$7('*%72,7(;$(&0*""$6.*.%2,(;$(&0%,1=*&%.1(9*'%$,.(7#%9*,.(&$7(162+#$7A(`%(;$7('$")$'")$7(;142,.'$,.('1=#&%8'$4$,.(+#$(&01"2&$(-*@'%+#$(;$(&01")$"(7"2&*%'$:(@%$,(6$#(;$("%.2E$,7:(;2,.(&$7(6*'$,.7(;01&89$7:(70%,7#'=$,.("2,.'$("$..$(-*@'%"*.%2,A(H*'"$(+#0$&&$(7$(;1' 2#&$:('$&*.%9$4$ ,.("*")1$(*#("a#'(;0#,$(1; #"*.%2,('1"&*41$(6*'(&$7(;'2%.7(;$(&0)244$A(V$(;'2%.(-2,;*4$,.*&(6'292+#$(#,$('$6'17$,.*.%2,(;$(&01"2&$("244$(&%$#($C"%-(;01;#"*.%2,($.(;0%,7.'#".%2,(4*7+#*,.(;*,7(&$7(1"2&$7(71&$".%9$7(7*(-2,".%2,(;$(.'%(72"%*&A(?1./"'($'#:%,$&'"):(;<$'3)$2$&7$'"./3'1/$'B7*($'3:($7%,<$'F2.'$(&2#6$(6&*"1$(7#'(&0$C$'"%"$(;#(41.%$'(;01&89$(6$'4$.(;$('$&$9$'("$(+#$(&$7("2,.'*%,.$7($.(&$7(,2'4$7('*..*")1$7(/(&*(71&$".%2,(-2,.(*#C(*".$#'7A(M$('$61'$'(*%,7%(&$7(6$'9$'7%2,7($.(&$7(;1'%9$7(;0#,(41.%$'(;01&89$(,1(;0#,$(%,.$,.%2,(;0%,7.'#%'$($,.'$43&1$(;0#,$(2@&%=*.%2,(;$(71&$".%2,,$'A(b#$(92E2,75,2#7(;#("].1(;$7($,-*,.7(c(! V$,717(*66'$,;'$:("$'.*%,7(1&89$7(4$..$,.(&0$77$,.%$&(;$(&$#'(%,.$&&%=$,"$(/(42,,*E$'(&$#'7(7*92%'7:(=1'$'(&$#'(42E$,,$A(H*'-2%7(70$46'$77$,.(;02#@&%$'(&$7(*"+#%7(#,$(-2%7(19*A((! H*,.%,7(;2,.(&$7(-%"$&&$7(72,.(&$7(,2.$7(4%7$7(*#(7$'9%"$(;$(&*(71&$".%2,:(;$(,24@'$#C($,-*,.7(,$("2,7.'#%7$,.(6(+#$(,2,57$,7:(6*7(;$(7$,7:(2#("2,.'$7$,7(*#(.'*9*%&(7"2&*%'$($.(/("$'.*%,7(7*92%'7A((

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 L'analyse du métier de l'élève : un révélateur de l'école sélective - page 4 sur 6 ! !(-2'"$(;03.'$(;19*:(1"'*717(6*'(#,$(;%7"%6&%,$:(;$7($,-*,.7(;$9%$,,$,.(*6*.)%+#$7(2#('192&.17A((! M$7($,-*,.7(-%,%77$,.(6*'(.'2#9$'(,2'4*&(;03.'$($C"(;#(7*92%'(.'*,74%7(6*'(&01"2&$:(6*'"$(+#0%&7(70*..'%@#$,.(&0$,.%8'$('$762,7*@%&%.1(;$(&$#'(1")$":(7$(6$,7$,.(;1-%,%.%9$4$,.(@3.$7:(N,#&7O(;%7$,.5%&7A((! M$7($,-*,.7:(6*'(6$#'(;$(&01")$"(7"2&*%'$:(70$C"&#$,.(;$7(7%.#*.%2,7(;0*66'$,.%77*=$A(Q,(7$(-*%7*,.(.2#.(6$.%.7(62#'(+#02,(&$7(2#@&%$:($,(.'%")*,.(62#'(,$(6*7(42,.'$'(&$#'7($''$#'7:($,(-*%7*,.("'2%'$(+#0%&7(7*9$,.(.2#.A(V$'.*%,7:(6*'(6$#'(;$(&01")$":(-%,%77$,.(6*'(,$(6('%$,('%7+#$'(-*"$(/(&0*66'$,.%77*=$A(d$"$92%'(#,$(4*#9*%7$(,2.$(2#(#,$(4*#9*%7$(*66'1"%*.%2,($7.(@%$,(6(;2#&2#'$#C(+#*,;(2,(*(.'*9*%&&1("2'67($.(W4$(+#$(+#*,;(2,(,0*('%$,(-*%.A(B,(6$#.(*&2'7($,.$,;'$(;$7(1&89$7(;%'$()*#.($.(-2'.(I(<"#$*"1#452.#)"#+*%65+"(J(2#(I(<"#1*/'#:/.#&(/-/'++%(J:(6*'"$(+#$("0$7.(62#'($#C(6'$,;'$(&$(42%,;'$('%7+#$(-*"$(/(&$#'(%4*=$(;$(72%(;0$,-*,.A((! b#*,;(&0%4*=$(;$(72%($7.(*--*%@&%$(6*'(;$7(1")$"7(7"2&*%'$7("2,.%,#$&7:(*#(-%&(;$7(4*#9*%7$7(,2.$7(2#(*66'1"%*.%2,7('$T#$7:(62#'(7$(6'2#9$'(+#0%&7($C%7.$,.:(+#0%&7(6$#9$,.(N-*%'$(;$7(")27$7O(&$7($,-*,.7(72,.("2,;#%.7(*#C(7.'*.1=%$7(;#(6*#9'$A(M*,7(&$(4$%&&$#'(;$7("*7:(%&7(-2,"$,.(;*,7(#,$(7$#&$(;%7"%6&%,$(2#(#,(7$#&(*'.:(6(2#(42%,7(9*&2'%71(/(&01"2&$($.(7$(.'2#9$(*%,7%(#,(='2#6$(;0*66*'.$,*,"$(+#%(&$#'(6$'4$.(;0$C%7.$':(;03.'$(*;4%'1:('$"2,,#A(M*,7(;$7("*7(6(-'1+#$,.7:(%&7(7$("2,.$,.$,.(;$(N"2#67O(6(2#(42%,7('$4*'+#*@&$7(5(-*%'$(&$("&2[, 62#'(-*%'$('%'$:(;1"&$,")$'(#,$(@*=*''$:(%,.$'6$&&$'(9#&=*%'$4$,.(&0$,7$%=,*,.(92%'$("'$9$'(&$7(6,$#7(;$(7*(92%.#'$A(S*%7(&$(@$72%,(;0*66*'.$,%'(/(#,(='2#6$:(;0$C%7.$'(*9$"(;0*#.'$7(6$#.(*#77%(*@2#.%'(/('$")$'")$'(;$7(7%.#*.%2,7(61,%@&$7(62#'(72%5434$(Y(3.'$(&$(@2#"(14%77*%'$(;$(&*("&*77$(2#(&$(72#--'$5;2#&$#'(;0#,(7$#&("*4*'*;$A((! M*,7(&$7("*7(2e(&0$,7$4@&$(;$(7$7(.'*9*#C(;01&89$(-%,%.(6*'(;19*&2'%7$'(&0$,-*,.(/(7$7(6'26'$7(E$#C:("$&#%5"%(6$#.(3.'$("2,;#%.(/(7$('1-#=%$':(;*,7(&01"2&$(2#($,(;$)2'7(;$("$&&$5"%:(;*,7(;$7("&*,7:(;$7(@*,;$7(+#%(&#%(6$'4$..$,.(;0$C%7.$':(;03.'$('$&%1(/(;0*#.'$7:(;$(7$(7$,.%'('$"2,,#("244$(#,(6*'4%(&$7(*#.'$7:(;03.'$(*".$#'($.(,2,(76$".*.$#'(;0#,$(9%$(72"%*&$(7"2&*%'$(+#%(,$(&$('$"2,,*f.(+#$("244$(3.'$(4*,+#*,.A(g&(6$#.(*&2'7(3.'$(*4$,1(/(42,.'$'(72,(62#92%'(7#'(*#.'#%:(72,(%,-&#$,"$(7#'(&$(42,;$($,(.*=#*,.:($,(6*'.%"%6*,.(/(;$7("*77$7:($,(;1.'#%7*,.(72,(1"2&$(2#(;$7(7E4@2&$7(;$(&*(72"%1.1(;2,.(%&(7$(7$,.($,(4*'=$A(D$7($--$.7(;#("2#6&*=$(;$(&*(-2'4*.%2,($.(;$(&*(71&$".%2,(7#'(&0$C$'"%"$(;#(41.%$'(;01&89$:(*..$%=,$,.(19%;$44$,.(&$(41.%$'(;0$,7$%=,*,.($.("$&#%(;$(6*'$,.(;01&89$(Y(! M$7(6*'$,.7(*..'%@#$,.(6(;0%462'.*,"$(*#C('17#&.*.7(;$7(19*&#*.%2,7(2--%"%$&&$7(+#0/(&*(4*f.'%7$(;#'*@&$(;$7("2,,*%77*,"$7:($.(*;4$..$,.(+#$(&$#'7($,-*,.7(7$('$.'2#9$,.(;*,7(;$7(9%$7(;1.$'4%,1$7(6*'(&$(7E7.84$(7"2&*%'$A((! D$7(-*4%&&$7(;2,.(&$7($,-*,.7(72,.(&$7(-#.#'7($C"(;$7(@2,,$7(6&*"$7(72"%*&$7:(%,.1'%2'%7$,.(.'87(.].(&*("2,9%".%2,(7#@G$".%9$(+#0%&7(72,.($#C5434$7('$762,7*@&$7(;$("$..$($C"%2,(6#%7+#$("$&&$5"%($7.(G#7.%-%1$(6*'(&*(4*,%8'$(;$(&$#'($,-*,.(;0$C$'"$'(72,(41.%$'(;01&89$A((! M$7($,7$%=,*,.7("2461.$,.7($.(=1,1'$#C(7016#%7$,.(/(;2,,$'(/(&0?"2&$:(*#(.'*9*%&(7"2&*%'$:(*#C(7*92%'7:(*#C(;%7"%6&%,$7:(#,(7$,7(+#$(&02@&%=*.%2,(;019*&#$'(;$(4*,%8'$(

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 L'analyse du métier de l'élève : un révélateur de l'école sélective - page 5 sur 6 71&$".%9$(-%,%.(.2#G2#'7(6*'(6$'9$'.%'A(D*(71&$".%2,(;1.'#%.(&$7(4$%&&$#'$7(%,.$,.%2,7(61;*=2=%+#$7(6*'"$(+#0$&&$(%,-&#$(-2'.$4$,.(&*(4*,%8'$(;$7(1&89$7(;0)*@%.$'(&$#'(41.%$'(;01&89$($.(;#(434$("2#6(&$#'('*662'.(*#(7*92%'(7"2&*%'$A(b#*,.(/(&*(.'*,74% 77 %2,(;$ (&*("#&.#'$:($&&$($7.(6$';*,.$:($&&$( *#77%:(6# %7+#$( 62#'(;$(,24@'$#C(1&89$7:(&$7(7*92%'7(,$(7$(.'*,7-2'4$,.(G*4*%7($,(6˷*&#$(;03.'$:(6*'"$(&0$C$'"%"$(;#(41.%$'(;01&89$(;*,7(#,$(?"2&$(71&$".%9$(6'$,;(&*(7%=,%-%"*.%2,(;0*@2';(;$("2#6$'$.A(D$(7*92%'(.'*%.1(/(.'*9$'7(&$7(.W")$7(6'$7"'%.$7(6$#.(*&2'7(6$';'$(.2#.$7(7$7(7%=,%-%"*.%2,7(72"%*&$7(62#'(,$("2,7$'9$'(+#$(&$(7$,7(;$(72,(#.%&%.1(7"2&*%'$A(D$(7*92%'(;$9%$,.(2@G$.(/(*"+#1'%'(62#'(,$(6*7(*92%'(;$(4*#9*%7$7(,2.$7:(62#'(6*77$'(*#(;$='1(7#%9*,.:(;*,7(&$("E"&$(7#61'%$#'A(Q.(*92%'(#,(;%6&]4$A(Q.('%7+#$(72#9$,.(;$(,$(G*4*%7(7$(.'*,7-2'4$'($,(7*92%'(9$'@$A(C:%,$&'"):(;<$'$%'")$/3$,-/./%'6'%*13'"./3'($'#4#$'+.%$.1'D0*,*&E7$(;#(41.%$'(;01&89$('$,92%$(.2#G2#'7(/(&0*,*&E7$(;#(41.%$'(;0$,7$%=,*,.A((Q.("$..$(*,*&E7$(4$.(6*'.%"#&%8'$4$,.(@%$,($,(19%;$,"$(+#$(&$7(7E7.84$7(7"2&*%'$7(6'%7(;*,7(&*(;2#@&$(&2=%+#$('$&%*,.(-2'4*.%2,($. 71&$".%2,(,$("$77$,.(;$(6&*"$'(&$7(*".$#'7(;*,7(;$7("2,.'*;%".%2,7:(;$7(%,G2,".%2,7(6*'*;2C*&$7:( ;$7(;%&$44$ 7(6*'-2%7(%,7#'42,.*@&$7A(g&7(;16$,7$,.(*%,7%(;#(.$467:(;$(&01,$'=%$($.(;$(&0*'=$,.(62#'('16*'$'(&$7($,-*,.7(;19*(+#0%&7(2,.($#C5434$7(*@f417A(D$(6 (72#9$,.($,(9*%,A(D 0*,*&E7$(;# (41.%$'(;01&89$(4$.(6*'.%"#&%8'$4$,.(@%$,($,(19%;$,"$(&*("'1*.%2,(; $7(,2#9$*#C(41.% $'7(;0*;#& .$7("2,T#7("244$(;$7(@1+#%&&$7(2--$'.$7(*#C(1&89$7(@&$7717(;*,7(&0$C$'"%"$(;$(&$#'(41.%$'(*#(6'%7$(*9$"(&*(71&$".%2,A(V0$7.(&0*,*&E7$(;#(41.%$'(;01&89$(+#%(6$'4$.(&$(4%$#C(;$("246'$,;'$(+#0#,$(1"2&$(+#%(,$(6*'9%$,.(6*7(/(7$(;1@*''*77$'(;$(72,(2@&%=*.%2,(;$(71&$".%2,,$'(-%,%.(6*'(*92%'(@$72%,(;$(&01")$"(62#'(-2,".%2,,$'A(D$7(761"%*&%7.$7(;$(&01")$"(7"2&*%'$("'1*,.:(6*'(&0$C$'"%"$(;$(&$#'(6'2-$77%2,:(&$(@$72%,(;01")$"(&#%5434$A(D$("$'"&$(9%"%$#C($7.(@%$,($,(6&*"$($,(`#%77$('24*,;$A((V$7(41-*%.7(72,.(*#G2#';0)#%(62%,.17(6*'(&*('$")$'")$($,(7"%$,"$7(;$(&01;#"*.%2,($.(9%$, ,$,.("2,-%'4$'(&$7(*&$'.$7 (-*%.$7(;$6#%7(&2,=.$467(6*'("$'.*% ,7(61;*=2=#$ 7A((S*%7(%&7(2,.($,"2'$(;$(&*(6$%,$(/(3.'$(6$'T#7(6*'(.2#.(#,($,7$4@&$(;$(&*(626#&*.%2,A(D)$3%'"./3'()$2$&7,7$'"$'3*/'#:%,$&'"):(;<$'>1$'()$/0./%'"$<,$/%'/*%&$'<*,3,/'F27(72"%1.17(72,.($,(6&$%,(+#$7.%2,,$4$,.(/(6'2627(;$(&*(;2#@&$(4%77%2,(5(-2'4*.%9$($.(71&$".%9$(5(;$(&0?"2& $A(H*'-2%7(6*'"$(+#$(,27(72"% 1.17(;142"'*.% +#$7(72,.(;$9$,#$7(6( 72#"%$#7$7(;$(&01=*&%.1($,.'$(&$7()244$7A(S*%7(7#'.2#.(62#'(;$7('*%72,7(+#%(,02,.('%$,(/(92%'(*9$"(&*(")*'%.1(4*%7(*9$"(&$#'(7#'9%$A(g&($7.($,($--$.(6(*%71(*#G2#';0)#%(+#0)%$'(;$(7$('$,;'$("246.$(+#$(&0?"2&$(;$(,27(72"% 1.17(;142" '*.%+#$7:(+#*, ;($&&$("2,7$'9$(;$7(6'*.%+ #$7(7"2&*%'$7(+#%(;1='*;$,.(&0%4*=$(;$(72%(;$("$'.*%,7($,-*,.7:(&$7($463")$,.(;$('$"2,,*f.'$(&*(,1"$77%.1(;$(&$#'7(&2%7A(g,7.*&&17(;*,7(&*('17%7.*,"$("2,7.'#%.$(/(.'*9$'7(#,(41.%$'(;01&89$(-%,%77*,.(6*'(&$7($C"&#'$(;$(&*(72"%1.1:(%&7(,$(6*'9%$,,$,.(6*7(/("246'$,;'$(+#$('$,2,"$'(/(&$#'(.2#.$56#%77*,"$("2,7.'#%.$(;*,7(&0$C"%2,(62#''*%.(3.'$(#,$(6$'.$(+#%(7$(.'*,7-2'4$($,(=*%,A(V$&#%(;03.'$(6'2.1=1(;$(&*(.2#.$(6#%77*,"$(;$7(*#.'$7A(M$(62#92%'(7%46&$4$,.(,$(6*7(*92%'(6$#'(;$(72,(92%7%,A(

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 L'analyse du métier de l'élève : un révélateur de l'école sélective - page 6 sur 6 E.,&$'=.&($&'($3'$/0./%3'"$'($1&'#:%,$&'"):(;<$'D$7(4%$#C(6&*"17(62#'(,2#7(-*%'$("246'$,;'$(&0*@$''*.%2,(;$("$'.*%,$7("2,;%.%2,7(;0$C$'"%"$(;#(41.%$'(;01&89$(72,.(6$#.53.'$(&$7($,-*,.7(,2#7(6*'&*,.(;$("$(41.%$'(+#0%&7(6'*.%+#$,.A(B'("0$7.(@%$,(&0*@7#';%.1(;$(43&$'(71&$".%2,($.(-2'4*.%2,(+#%(.'*,76*'*f.(&$(6(,$..$4$,.($,(.2%&$(;$(-2,;(;*,7(&$#'7(;%7"2#'7A(`#'.2#.(+#*,;(&$7($,-*,.7("246*'$,.(&$#'(6'*.%+#$(;#(41.%$'(;01&89$(;*,7(#,(7E7.84$(-2'4*.%-($.(;*,7(#,(7E7.84$(71&$".%-A(D$#'7(;%7"2#'7(,2#7(%,9%.$,.(/(6'$,;'$("2,7"%$,"$("24@%$,(&02'=*,%7*.%2,(;#(.'*9*%&(7"2&*%'$($7.(*".#$&&$4$,.(;*,7("$'.*%,7(6*E7(%4@%@1$(;$7("2#.#4$7(;0#,$(1"2&$(71&$".%9$A(Q.("24@%$,(&$7(-2,".%2,7(-2'4*.%9$($.(71&$".%9$(;$(&01"2&$(42;#&$,.(&$7("2,;%.%2,7(;#(41.%$'(;01&89$A(D$7($,-*,.7(7*9$,.(-*%'$(&$#'(")2%C($,.'$(&$7(;%9$'7$7("2,;%.%2,7(6'26271$7A(D0$,.'$.%$,(;$7(*;2&$7"$,.7(-%,&*,;*%7(;*,7(#,(;277%$'(;$(N!*;)26/&"2(O("2,7*"'1(*#(41.%$'(;01&89$((,2#7(&$(6'2#9$,.A(g&(7$(62#''*%.(+#0%&7(6#%77$,.(,2#7(*%;$'(/(-*%'$(&$7(,].'$7(62#'(+#$(&*(6'*.%+#$ (;#(41 .%$'(;01&89$(6#%77$(3 .'$("2)1' $,.$(*9$"(&0 *98,$4$,.(;0# ,$(?"2&$(;142"'*.%+#$A(V*'(7%(,2#7(62#92,7(*;4$..'$:(*9$"(H)%&%66$(H$''$,2#;:(+#$(&01;#"*.%2,($7.(-2'"14$,.(.2#G2#'7(#,$("2,.'*%,.$(62#'(&0$,-*,.:(,2#7(62#92,7(*#77%(*;4$..'$(+#$(,2#7(7244$7('$762,7*@&$7(;#(")2%C(;$("$7("2,.'*%,.$7($.(;$7(-%,*&%.17(+#0$&&$7(7$'9$,.A(#F&'"11"&&"#G"++/.7#H(&'6+"#:/(2#)/1.##I!*;)26/&"2(J7#1KL7#MNNO#((((((((((

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Un métier pour la vie ? - page 1 sur 2 Un métier pour la vie ? René La Borderie Que feront-ils de leur métier, quand ils ne l'exerceront plus ? Mais d'abord, cesseront-ils de l'exercer ? Ce métier, dont les activités ne se déroulent pas exclusivement à l'école, mais qui s'apprend à l'école, c'est celui sous-tend tous les autres et en même temps leur donne la dimension de l'intelligence. II n'est point de situation, professionnelle, sociale, familiale, où l'on n'ait sans cesse à comprendre et à apprendre. L'école, alors, ne préparerait pas aux métiers, celui-là ou un autre, mais au métier. Elle fournirait le bagage permettant d'acquérir, de mettre en oeuvre, d'adapter, d'inventer les techniques appropriées a une activité donnée. La demande sociale en cette matière est au demeurant complexe et contradictoire. D'une part, on a besoin dit-on de professionnels disposant d'une bonne formation générale, souples, adaptables et capables d'apprendre - d'ailleurs ne dit-on pas que dès aujourd'hui chacun doit s'attendre à exercer non pas un, mais une série de métiers dans son existence ? D'autre part, on demande aussi des personnes formées à l'exercice d'une activité souvent pointue. Dans ce domaine, le développement du travail temporaire a apporté des exigences de technicité finie et définie, sur le marché du travail. Inversement, le développement de la formation continue exige aussi des aptitudes à se former qui ne sont pas identifiables, ni corrélées, à des qualifications antérieures. Les services de formation professionnelle des adultes ont créé des centres psycho-techniques chargés d'évaluer l'éducabilité de leurs élèves. Qu'est donc cette éducabilité sinon le profit subsistant de l'exercice du métier d'élève ? Le mot d'ailleurs fait frémir. Certains d'entre nous ne seraient-ils pas éducables ? Ne disposeraient-ils pas de l'appareil cognitif qui serait, selon les généticiens, la toute première expression du bagage génétique de ceux qui naissent humains ? L'école en aurait-elle quelques responsabilités ? On a beaucoup parlé, voici quelques années, moins d'ailleurs en France que en Grande-Bretagne, en Italie, en Allemagne ou aux Etats-Unis, d'éducation aux métiers ; comme d'une préparation à l'exercice des métiers. Mais si l'école s'organise de telle sorte que l'on respecte ce droit fondamental (droit

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Un métier pour la vie ? - page 2 sur 2 fondateur, même) des élèves qu'est la reconnaissance de leur travail et de leur activité, à l'égal des autres métiers, alors là est la véritable éducation au (et non aux) métier. Le droit à l'éducation serait alors entendu comme le droit a l'éducabilité. Travailler, produire, vivre ensemble ; assumer valeurs, droits et responsabilités ; communiquer, comprendre, apprendre ; réussir : ce ne sont pas des valeurs seulement professionnelles ; elles sont en oeuvre dans toutes les activités du citoyen. Naitre humain devenir citoyen ; l'un est donné, l'autre se construit. Les hommes ont le même héritage. Egaux en droits, l'école doit, également, leur donner le métier qu'ils n'abandonneront jamais, celui de l'intelligence. René La Borderie Le métier d'élève, Hachette, 1991!

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Métier d'élève ou travail d'apprenant ? - page 1 sur 3 Métier d'élève ou travail d'apprenant ? Danielle Mouraux !"#$%&'())"#$*+,#-./(#",-$)"/.$('&0"$1/$2&3+(.$"-$1"$)45*+)"$$!"#$%&'(!)*(!+(,!-&%$++(,!./0!1(!+#&223(/0$,,&'(!,4.+&$3(!(,0!4./,03*$0(!,*3!+(*3,!4./4(20$./,!1*!5&6.$3!(0!1(!+#74.+(8!(++(,9%:%(,!;<0$(,!,*3!+(*3!23.23(!=$,0.$3(8!+(*3,!4./1$0$./,!1(!6$(!2&30$4*+$>3(,8!(0!?6$1(%%(/0!,*3!+(*3,!3(+&0$./,!2&,,?(,!(0!23?,(/0(,!&6(4!+(!%./1(!,4.+&$3(@!A(,!4./4(20$./,!1*!,&6.$3!$/1$)*(/0!2.*3)*.$!./!&223(/1!B!+#?4.+(!(0!,*30.*0!4.%%(/0!./!C!3?*,,$0@!!D*E.*31#=*$8!1(*F!'3&/1(,!4./4(20$./,!1*!,&6.$3!(0!1(!+#74.+(!,#.22.,(/0!(0!-.3%(/0!*/(!6?3$0&;+(!0(/,$./G@!!!+0(6/"$(,#-(-/-(+,,"))"$!"$'7-(".$147)83"$!+0(6/"$*/)-/."))"$!"$-.&3&()$14&99.",&,-$"#?4.+(!(,0!*/(!4.*3,(!1#.;,0&4+(!)*$!2(3%(0!1(!2&,,(3!1(!4+&,,(!(/!4+&,,(!2.*3!&++(3!+(!2+*,!+.$/!2.,,$;+(8!&6.$3!*/!1$2+H%(!(0!2.*6.$3!&$/,$!23?0(/13(!B!*/!;./!%?0$(3@!"(,!&40$6$0?,!(0!4./0(/*,!1#&223(/0$,,&'(!./0!*/!,(/,!(0!*/(!6&+(*3!1&/,!+#$4$!(0!%&$/0(/&/0!1*!23?,(/0!1(,!&223(/&/0,8!2.*3!+(*3!-.3%&0$./!$/0(++(40*(++(!(0!4*+0*3(++(@!"(!,(/,!1(!+#?4.+(!6$(/0!1(!+#(F0?3$(*3!(0!1(!+#&6(/$3@!"(,!,&6.$3,!,4.+&$3(,!,./0!3?1*$0,!&!+(*3!*0$+$0?!1&/,!+#&44>,!B!+#(%2+.$@!"(!,(/,!1(!+#?4.+(!6$(/0!1(!+#$/0?3$(*3!(0!1*!23?,(/0@!I/!,&6.$3!2(*0!:03(!$%2.30&/0!,&/,!2.*3!&*0&/0!:03(!*0$+(!B!+#(%2+.$@!D223(/13(8!4#(,0!4=(%$/(3!6(3,!+&!J?3$0?!3?6?+?(!2&3!+(!K&L03(!)*$!,&$0@!A(!)*$!/#&!2&,!?0?!1$0!2&3!+#(/,($'/&/0!/(!2(*0!:03(!,*!2&3!+#?+>6(@!D223(/13(8!4#(,0!4./,03*$3(!,(,!,&6.$3,!B!2&30$3!1#?+?%(/0,!&22.30?,!2&3!+#(/,($'/&/0!%&$,!&*,,$!(/!23.;+?%&0$,&/08!(/!,(!2.,&/0!1(,!)*(,0$./,!(0!(/!4=(34=&/0!B!4.%23(/13(@!"#?4.+(!(,0!$%2.30&/0(!%&$,!(%;:0&/0(!M!./!C!03&6&$++(!2.*3!,0.4N(3!1(,!$/-.3%&0$./,!2(*!*0$+(,!1&/,!+&!6$(@!O/!C!&223(/18!,$!P&!%&34=(8!B!1(6(/$3!,&6&/0@!"#?4.+(!(,0!$%2.30&/0(!(0!$/0?3(,,&/0(!M!./!C!&223(/1!2+($/!1(!4=.,(,!*0$+(,!B!+&!6$(!4&3!(++(,!,(36(/0!B!1(6(/$3!4.%2?0(/0@!"#(/,($'/&/0!(,0!3(,2./,&;+(!1(!+&!3?*,,$0(!1(,!?+>6(,!M!$+!1.$0!,(!-&$3(!?4.*0(38!;$(/!(F2+$)*(3!+&!%&0$>3(!(0!&$%(3!,(,!?+>6(,@!!"#$%&'()*'+)*',-)%'.//0$,123!"#&223(/&/0!(,0!&40(*3!1(!,(,!&223(/0$,,&'(,!M!$+!&223(/1!(/!&'$,,&/0!(0!1.//(!1*!,(/,!B!,./!(--.30!(0!B!,(,!&4)*$,!,4.+&$3(,@!"#(/,($'/&/0!4.%23(/1!4(!)*(!+#?+>6(!-&$0!2.*3!&223(/13(!(0!+#C!&$1(@!D223(/13(!(,0!*/!&40(!%&'$)*(!)*$!-&$0!'3&/1$3!Q!$+!,*--$0!1#&00(/13(!4&3!*/(!-.$,!'3&/18!+#(/-&/0!,&*3&!(0!&*3&!+(!2.*6.$3!1(!+#&1*+0(@!"(!,&6.$3!(,0!6*!4.%%(!*/!&003$;*0!1*!2.*6.$3@!D223(/13(!2(3%(0!1#&44?1(3!&*!2.*6.$3!1(!+#&1*+0(!2&3!+(!,&6.$3@!"(!,&6.$3!(,0!6*!4.%%(!*/!%.C(/!1#&33$6(3!&*!2.*6.$3@! 1 A(!0&;+(&*!(,0!4./,03*$0!B!2&30$3!1(,!03&6&*F!1(!7+$,&;(0=!RDIST7U8!R(3/&31!AVDU"OS!(0!W(&/9X6(,!UOAV7Y!,*3!+&!4.%2&3&$,./!1(,!3&22.30,!&*!,&6.$3!1(,!4+&,,(,!2.2*+&$3(!!(0!%.C(//(@!TT!,#$/,2$3(!?'&+(%(/0!0!1(,!03&6&*F!1#.;,(36&0$./!40!1#(/03(0$(/!&6(4!1(,!?+>6(,!&22&30(/&/0!B!1(,!%$+$(*F!,.4$&*F!4./03&,0?,!3?&+$,?,!2&3!ZUOOSD7U5![.%$/$)*(!\G]^_`!"&!4./1$0$./!,4.+&$3(!(0!+#?4=(4!6?4*!2&3!1(,!(/-&/0,!1(!a!(0!b&/,8!R3*F(++(,8!A./03&1$40$./,@!TT!,(!4.%2+>0(!(/-$/!1(,!.;,(36&0$./,!3?&+$,?(,!(0!1(,!$/-.3%&0$./,!3(4*($++$(,!+.3,!1(!/.,!-.3%&0$./,@

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Métier d'élève ou travail d'apprenant ? - page 2 sur 3 !+0(6/"$(,#-(-/-(+,,"))"$!"$'7-(".$147)83"$!+0(6/"$*/)-/."))"$!"$-.&3&()$14&99.",&,-$c.*3!3?*,,$38!$+!,*--$0!)*(!+#?+>6(!&44.%2+$,,(!,&/,!,(!03.%2(3!0.*0(,!,.30(,!1(!0<4=(,!,4.+&$3(,!(0!)*#$+!.;,(36(!+(,!3>'+(,!1(!4.%2.30(%(/0!M!:03(!4.33(408!-&$3(!,(,!1(6.$3,8!6(/$3!(/!4+&,,(8!&6.$3!,./!%&0?3$(+8!?4.*0(38!3?2./13(!&*F!)*(,0$./,8!(04@!c.*3!3?*,,$38!+#&223(/&/0!1.$0!&44.%2+$3!+(,!0<4=(,!,4.+&$3(,!%&$,!,*30.*0!4.%23(/13(!+(,!23$/4$2(,!)*$!,.*,90(/1(/0!+(,!&40$6$0?,!(0!(F(34$4(,!&-$/!1(!+(*3!1.//(3!*/!,(/,!1$,4$2+$/&$3(!(0!'+.;&+@!T+!,#?%&/4$2(!1(,!0<4=(,!,4.+&$3(,!(0!2&36$(/0!B!1?d3(d4./0(F0*&+$,(3!+(,!,&6.$3,@!"#?+>6(!3?1*$0!+(,!(F$'(/4(,!,4.+&$3(,!B!+(*3!1$%(/,$./!&--(40$6(!(0!3(+&0$.//(++(@!T+!3(,0(!1?2(/1&/0!1(!+&!2(3,.//(!1(!+#(/,($'/&/0@!"#&223(/&/0!1(6$(/0!&*0./.%(!2&3!3&22.30!&*F!(/,($'/&/0,!(0!&*F!3$0*(+,!1(!+&!4+&,,(@!U?*,,$3!,$'/$-$(!%./0(3!1(!4+&,,(!2*$,!.;0(/$3!*/!1$2+H%(!Q!+&!3?*,,$0(!(,0!&6&/0!0.*0!$/,0$0*0$.//(++(@!U?*,,$38!4#(,0!4.%23(/13(!+(!%./1(!(0!C!&'$3!Q!4#(,0!1?2&,,(3!+(!,4.+&$3(!2.*3!&00($/13(!+(!,.4$&+!(0!+(!4*+0*3(+@!"#?+>6(!?4.*0(!+(!%&L03(!2.*3!,(!%(003(!(/!3>'+(!&6(4!+(,!.;+$'&0$./,!,4.+&$3(,@!"#&223(/&/0!?4.*0(!+&!+(P./!2.*3!,(!%(003(!(/!1?;&0!&6(4!+(,!,&6.$3,@!A(!3&22.30!&*!,&6.$3!&*0.3$,(!(0!-&6.3$,(!4(30&$/(,!2?1&'.'$(,!1$0(,!03&1$0$.//(++(,8!03&/,%$,,$6(,8!2&,,$6(,!M!+(!K&L03(!&33.,(!,(,!?+>6(,!1(!,(,!,&6.$3,!(0!%(,*3(!+&!6$0(,,(!1(!+(*3!3(,0$0*0$./@!A(!3&22.30!&*!,&6.$3!&*0.3$,(!(0!-&6.3$,(!1(,!2?1&'.'$(,!1$0(,!/.*6(++(,8!4./,03*40$6(,8!&40$6(,8!(/!+$(/!&6(4!+(!4=&%2!,.4$.4*+0*3(+!M!+#(/,($'/&/0!,*2(36$,(!+&!4./,03*40$./!1(,!,&6.$3,@!"&!6$(!4.++(40$6(!(,0!3?'$(!2&3!+#&*0.3$0?!1(!+#(/,($'/&/08!+(,!?+>6(,!,(!0&$,(/0!(0!.;?$,,(/0@!"&!,.+$1&3$0?!(,0!&*!4e*3!1*!23.4(,,*,!1#&223(/0$,,&'(@!A=&4*/!&223(/1!2&38!2.*3!(0!&6(4!+(,!&*03(,@!"#?+>6(!&!+(!13.$0!1(!4=(34=(3!,&!23.23(!%?0=.1(!1#&223(/0$,,&'(8!$+!2(*0!,#(F23$%(3!,*3!+(,!&+?&,!1(!+&!6$(!4.++(40$6(8!(04@!A(*F!)*$!./0!4(00(!4./4(20$./!1*!,&6.$3!,./0!,.*6(/0!1&/,!+&!,.*--3&/4(!M!2.*3!(*F8!+#?4.+(!(,0!(//*C(*,(8!2?/$;+(8!$/'3&0(8!$/E*,0(!Q!$+,!C!,./0!,.*6(/0!%&+=(*3(*F8!%:%(!,#$+,!3?*,,$,,(/0@!A(*F!)*$!./0!4(00(!4./4(20$./!1*!,&6.$3!,./0!1&/,!+(!1?6(+.22(%(/08!+#=&3%./$(8!+#(,0$%(!1(!,.$@!c.*3!(*F8!+#?4.+(!(,0!'&$(8!3$4=(8!'3&0$-$&/0(@!T+,!C!,./0!,.*6(/0!=(*3(*F8!%:%(!,#$+,!3&0(/0!4(30&$/,!&223(/0$,,&'(,@!"(,!-&%$++(,!)*$!,./0!1&/,!4(00(!+.'$)*(!$/,0$0*0$.//(++(!1?6(+.22(/0!*/(!&00$0*1(!2&,,$6(!;&,?(!,*3!*/(!'3&/1(!4./-$&/4(!(/6(3,!+#T/,0$0*0$./!,4.+&$3(!B!)*$!(++(,!1?+>'*(/0!6.+./0$(3,!+#?1*4&0$./!1(!+(*3,!(/-&/0,@!!'4$%'$,%$*5,.,&%'%.6$,&'7$'+)#*('8.)&'8.*0$'$&'7-99$,&'($'8.*0$'32!"(,!-&%$++(,!)*$!,./0!1&/,!4(00(!+.'$)*(!4*+0*3(++(!1?6(+.22(/0!*/(!&00$0*1(!&40$6(!;&,?(!,*3!+&!4.93(,2./,&;$+$0?!(0!+&!4.++&;.3&0$./!43$0$)*(!Q!(++(,!2&30$4$2(/0!B!+#?4.+(!2.*3!&00($/13(!+(*3,!.;E(40$-,!?1*4&0$-,!+$?,!&*!1?6(+.22(%(/0!=&3%./$(*F!1(,!(/-&/0,@!!"&!0(/,$./!(/03(!4(,!1(*F!4./4(20$./,!1(!+#f4.+(8!+#*/(!03>,!$/,0$0*0$.//(++(!(0!+#&*03(!2+*,!,.4$.4*+0*3(++(8!,C/0=?0$,(!B!+&!-.$,!+&!-.30(!&,2$3&0$./!&*!4=&/'(%(/0!)*$!,#(,0!1?6(+.22?(!1&/,!+(,!&//?(,!]_!(0!+&!1$--$4*+0?!1(!/.03(!,C,0>%(!,4.+&$3(!B!3?&+$,(3!4(00(!?6.+*0$./@!!!7/!(--(08!+(!1?43(0!2.30&/0!,*3!+#f4.+(!1(!+&!3?*,,$0(!\G]]g`!2.,(!+(,!;&,(,!1(!+&!3?-.3%(!1(!+#(/,($'/(%(/0!.;+$'&0.$3(!(/!'?/?3&+$,&/0!+&!23.'3(,,$./!(/!4C4+(,!(0!+#&4)*$,$0$./!1(!

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Métier d'élève ou travail d'apprenant ? - page 3 sur 3 4.%2?0(/4(,!Q!+(!1?43(0!K$,,$./!\G]]b`!(0!;$(/!1#&*03(,!(/,*$0(!4./-.30(/0!+&!+.'$)*(!4*+0*3(++(!1(!+#&223(/0$,,&'(@!!O38!%&+'3?!4(,!3?-.3%(,8!+(,!(/,($'/&/0,!(0!+#f4.+(!,./0!(/4.3(!03>,!-.30(%(/0!&/43?,!1&/,!+&!+.'$)*(!$/,0$0*0$.//(++(8!(0!2&3!4./,?)*(/0!+&!2+*2&30!1(,!?+>6(,!(0!1(,!-&%$++(,!+(!,./0!&*,,$8!2+*,!,2?4$&+(%(/0!1(*F!0C2(,!1(!-&%$++(,!M!!• +(,!-&%$++(,!4&33?(,8!)*$!/#?23.*6(/0!'*>3(!1(!1$--$4*+0?!B!03&/,%(003(!B!+(*3,!(/-&/0,!+(,!&00$0*1(,!(0!4.%2.30(%(/0,8!+(,!03*4,!(0!&,0*4(,!/?4(,,&$3(,!2.*3!,(!4./-.3%(3!B!4(,!(F$'(/4(,!$/,0$0*0$.//(++(,!&6(4!+(,)*(++(,!(++(,!,./0!%&E.3$0&$3(%(/0!1#&44.31!\1&/,!+(*3!6$(!23.-(,,$.//(++(8!+(,!2&3(/0,!(/,($'/&/0,!+(,!&22+$)*(/0!4.*3&%%(/0!1&/,!+(*3,!4+&,,(,`!Q!!• +(,!-&%$++(,!03>,!3./1(,!)*$8!%:%(!,$!(++(,!/(!2&36$(//(/0!2&,!B!+(,!,&0$,-&$3(8!,./0!2(3,*&1?(,!)*#$+!-&*0!(0!)*#$+!,*--$0!1(!,(!4./-.3%(3!B!4(,!23(,43$0,!$/,0$0*0$.//(+,!2.*3!3?*,,$3!B!+#?4.+(@![#&$++(*3,8!4(,!2&3(/0,!,./0!4./6&$/4*,!)*(!+(*3!23.23(!2.,$0$./!,.4$&+(!2+*0H0!-&$;+(!6$(/0!1(!4(!)*#$+,!/(!,(!,./0!2&,!(*F9%:%(,8!1&/,!+(*3!,4.+&3$0?8!,*--$,&%%(/0!,.*%$,!B!4(,!(F$'(/4(,@!!O/!(/03(6.$0!$4$!+&!1$,0&/4(!)*$!,?2&3(!+(,!-&%$++(,!)*$!1?6(+.22(/0!+&!+.'$)*(!$/,0$0*0$.//(++(!1(!4(++(,!)*$!&1.20(/0!+&!+.'$)*(!4*+0*3(++(!M!+(*3,!6$,$./,!1(!+#f4.+(!(+!+(*3,!,03&0?'$(,!6$,9B96$,!1(!+#f4.+(!(0!1*!5&6.$3!,./0!1>,!+.3,8!/.*,!+#&6./,!6*!4$91(,,*,8!23.-./1?%(/0!1$--?3(/0(,@!!:.,*$(($';-)0.)<='>,&0$'0-,1$%'8.9*(($%'$&'?7-($'7.00?$'222'(#$,8.,&'1$6*$,&'?(@6$'?1*&*-,%':$'A-$7B='CDEC'Pour Danielle Mouraux, les familles se différencient en fonction de leurs conditions de vie socio-économiques et de leurs capitaux culturels. C'est ainsi que, entre autres ... ... Les familles carrées fonctionnent comme de petites institutions : elles se donnent l'objectif de la réussite scolaire et donnent priorité aux valeurs de l'Ecole telles que la ponctualité, l'effort, le mérite, l'évaluation, le respect, ... Elles possèdent les techniques de l'écrit et de l'abstrait sans pour autant en maîtriser la culture. Elles voient l'Ecole de l'intérieur et en connaissent les forces et la puissance mais aussi les limites et les faiblesses. Elles savent comment aider leurs enfants à y réussir et elles organisent toute la vie familiale en vue de cette réussite. Elles attendent de l'Ecole qu'elle certifie la conformité de leurs enfants aux normes scolaires. !... Les familles très rondes se centrent sur leur propre fonctionnement communautaire qui donne priorité à l'affectif, au personnel, au particulier et à l'appréciatif ; leur culture est essentiellement orale-pratique et elles n'utilisent guère l'écrit et l'abstrait. Les éléments d'insertion sociale tels que formation, emploi, activité culturelle, engagement politique occupent une moindre place ou sont reportés en périphérie. L'Ecole n'est pour ces familles très rondes qu'un parmi tous les soucis liés à leurs conditions de vie. Elles la voient de loin, comme dans un brouillard, sans comprendre vraiment ce qui s'y passe mais en étant persuadées que c'est important. Elles lui font entière confiance et, se sentant incompétentes et impuissantes dans le domaine scolaire, restent à distance. Elles ne savent que faire pour aider leurs enfants lorsqu'ils rencontrent des difficultés scolaires.

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Apprendre l'école pour apprendre à l'école - page 1 sur 3 Apprendre l'école pour apprendre à l'école Anne-Marie Chartier Depuis les années 196 0, les soci ologues ont montré q ue les élèves réussissai ent (statistiquement) d'autant mieux que leurs parents étaient plus diplômés. Jusque-là les inégalités des parcours scolaires étaient attribuées soit à des causes économiques (coût des étude s), soit au x aptitudes individuelles (en fants plus ou moins naturellement doués). Les corrélations entre la réussite et le milieu familial conduisent à attri buer à l'échec scolaire une origine "socio-culturelle". Issus de familles peu scolarisées, souvent d 'origine étrangère, vouées aux emplois manuels ou de faible qualification, les enfants arrivent à l'école avec un bagage d'expériences (sociales, affectives, langagières) qui ne favorisent pas l'entrée dans l'écrit et ne leur ont pas fait acquérir les attitudes intellectuelles requises par la scolarisation. De là, dès les années 1970, des Pédagogies visant à compenser ce handicap socio-culturel, puis cherchant plutôt à intégrer la culture propre des enfants (particulièrement étrangers) pour asseoir les apprentissages, en premier lieu langagiers. De là aussi, avec les ZEP, l'affirmation qu'un surcroît d'investissement est nécessaire pour assurer une plus grande "égalité des chances". Aujourd'hui après dix ans de travail dans les ZEP et d'avancée des recherches sur les apprentissages, la façon de poser les problèmes a-t-elle changé ? Réussite scolaire, cultur e d'origine et environnement social On est sorti du fatalisme sociologique, aussi pervers que l'ancienne fétichisation du quotient intellectuel, et qui a pu conduire certains à minimiser le rôle d e l'école (sur l e thème à variations multiples de "tout se joue avant six ans", "tout dépend du milieu familial", "l'école ne peut qu'en tériner les différences sociales", etc...). On est sorti aussi de l a tentation de tout expliquer p ar la culture d'origine. Les élèves étrangers et français o nt des réussites scolaires comparables, s'ils sont issus des mêmes catégories socio-professionnelles. Les différences culturelles (ainsi entre culture s nationales, dans le cas des enfants étrangers) jouent sans doute fortement sur les m odalités d e la socialisation, mais ne jouent pas de façon directe dans les apprentissages. On ne peut, en effet, opposer de façon simpliste "la" culture familiale d'un enfant à "la" cultu re scolaire. Chacun constitue son identité et ses savoirs à la fois d ans la famill e et dans l' école qui est un lieu d'échanges multiples et contradictoires, incluant des paramètres locaux complexes (relations de voisinage, ti ssu urbain, situation de l'emploi, caracté ristiques de la population, du corps enseignant,

Apprendre le métier d'élève - Chantier d'écriture réflexive, module 9 - C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015 Apprendre l'école pour apprendre à l'école - page 2 sur 3 idéologies familiales, municipal es, pédagogiques, etc... On sait quotesdbs_dbs49.pdfusesText_49