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SOiNS AIDES-SOIGNANTES - n

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62 - janvier-février 201510

La démarche éthique

dossier

Principes de la démarche

en éthique clinique L es questions éthiques sont innombrables car pluriquotidiennes. La plupart sont résolues avec discernement grâce à la discussion en

équipe. Celle-ci peut suivre un certain nombre

d"étapes afi n de trouver la réponse la plus adap- tée. L"éthique ne repose pas sur une distinction entre le bien et le mal, entre le noir et le blanc. Il s"agit de trouver un équilibre entre des réponses qui ne peuvent pas être totalement satisfaisantes, entre plusieurs gris.

DES SITUATIONS DE SOINS

QUI QUESTIONNENT

zLe soignant est au cœur de la réflexion

éthique

dans chaque situation de soins rencon- trée. S"il n"a pas toujours la responsabilité ultime de la décision, il d oit se sentir responsable des actes réalisés et agir en accord avec ses valeurs et ses convictions. Pour éviter l"épuisement profes- sionnel, le soignant a besoin de comprendre ce qu"il réalise et de partici- per à l"élaboration du projet de soins. Or, tous les soignants n"auront pas forcément la même vision du projet. Soigner une personne, c"est toujours s"ouvrir sur une nouvelle situation et parfois être confronté à de nombreux dilemmes. La démarche éthique, c"est se mettre à l"écoute de l"autre, des autres, mais aussi de soi. zL"aide-soignante est au cœur des probléma- tiques éthiques.

Elle doit en permanence

comprendre que l"ensemble des gestes réalisés (toilette, aide à l"alimentation, accompagnement aux WC, gestion des confl its entre les différents patients ou résidents d"établissement d"héberge- ment pour personnes âgées dépendantes

[Ehpad], contentions de personnes fugueuses, etc.) est source de "confl its éthiques". Vouloir orga-

niser les toilettes de manière régulière, par exemple, peut conduire à la mise en conflit de plusieurs valeurs au sujet de la bonne répartition du travail entre professionnels, du fait de donner à chaque personne autant de temps, de ne pas pouvoir tou- jours adapter le soin à des demandes spécifi ques - exemple d"un patient demandant à ce que l"horaire de sa toilette soit différé du fait de la venue d"un membre de sa famille. La question est de savoir qui va décider de ne pas changer les habitudes ou de s"adapter, voire de transiger avec telle ou telle per- sonne, parfois au détriment peut-être d"une autre qui, elle, ne demande jamais rien. zDans certains cas, l"aide-soignante doit par- ticiper à des questionnements éthiques qui semblent plus complexes encore.

Ceux-ci

concernent des situations où le résident peut demander à ne pas prendre ses médicaments, souhaite ne plus vouloir vivre, ou même être débranché de sa gastro- stomie. Le choix de l"atti- tude à adopter ne peut

être décidé qu"au sein

d"une équipe au sens large. Cette dernière comprend certes le médecin référent mais aussi les autres praticiens. Des stra- tégies cohérentes sont mises en place à la suite de réunions éthiques auxquelles participent évidem- ment les aides-soignants, sans oublier les soi- gnants plus occasionnels (kinésithérapeute, art-thérapeute, ergothérapeute, etc.) ou les pra- ticiens extérieurs. La famille doit être en première ligne afi n d"aider à répondre à la question posée.

LA DÉMARCHE ÉTHIQUE

La démarche en éthique clinique suit deux phases menant à la décision : une première pour sa mise mise au point

z Le soignant est au quotidien confronté à des questions éthiques z Aussi, loin d"être un protocole de

plus, la démarche en éthique clinique se veut un outil pour les équipes dans leur prise de décision

lorsqu"elles sont confrontées à des situations de soins diffi ciles. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

ALAIN DE BROCA

Neuropédiatre, philosophe,

directeur de l"Espace de réfl exion éthique régional Picardie

Hôpital Sud/CHU d"Amiens,

80054 Amiens Cedex 1, France

Adresse e-mail :

debroca.alain@chu-amiens.fr (A. de Broca). Mots clés - bientraitance ; confl it éthique ; éthique ; réunion ; soin ; valeur

L"éthique est donc l"art

de savoir se parler

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La démarche éthique

dossier

Déclaration d"intérêts

L"auteur déclare ne pas

avoir de confl its d"intérêts en relation avec cet article. en place, et une seconde pour évaluer si la démarche a été suivie de résultats positifs. Ces phases se décomposent en plusieurs étapes. zLa première est de comprendre exactement la question posée pour trouver une solution adéquate. Quand une personne demande à chan- ger le moment de sa toilette, la vraie question est souvent différente de celle directement posée. Si elle n"est pas comprise de façon évidente, il faut s"arrêter pour réfl échir ensemble - c"est cela être

éthique - et demander aux autres membres de

l"équipe leurs avis sur la situation. Les autres membres soignants connaissant le patient doivent apporter leur aide. zLa deuxième étape est de savoir comment répondre à la question, enfi n comprise. Jusqu"à preuve du contraire, le patient (raisonnable) est celui qui peut décider du traitement qu"il sou- haite suivre. Mais son avis ne peut être accepté s"il remet en cause l"organisation du service, sans qu"une discussion éthique soit tenue. Sa famille doit aussi être entendue, afi n que la solution rete- nue soit comprise par tous. En effet, ce qui est le plus maltraitant et donc non éthique est de faire un soin " comme d"habitude », de prendre une déci- sion " parce que c"est ainsi » ou " parce que c"est le protocole ». Remettre en question l"habitude per- met de donner du sens à chaque geste répété, à chaque temps de relation renouvelée. zLa troisième étape est la mise en œuvre de la solution acceptée par tous.

Si le patient est

au centre même de la prise de la décision, celle-ci ne peut être respectée que si elle ne met pas en danger l"institution, les autres patients et l"en- semble de l"équipe. Le concept de l"autonomie du patient deviendrait ainsi une "konomie" 1 signifi ant que la décision prise par ce dernier a du sens pour tous sans être une "décision caprice". L"éthique est donc l"art de savoir se parler et se respecter. Si elle demande parfois de négocier, de parlementer, ce n"est jamais pour asseoir un pou- voir sur autrui mais bien pour reconnaître que la décision prise à plusieurs est mieux comprise par tous que si elle était imposée par une personne seule ou une quelconque hiérarchie. Une décision imposée par un patient sur les soignants, sans aucune écoute des uns et des autres, est aussi irres- pectueuse qu"une décision imposée par un méde- cin dans de telles conditions. zEn dernière étape, il faut prendre le temps, en équipe, d"évaluer si la décision prise, qui n"est jamais parfaite, a pu pourtant être générer des résultats positifs. Ce temps d"évaluation des pra- tiques (une sorte de temps de rétroviseur) est indispensable pour que chaque membre de l"équipe se sente bien, pour que chaque patient et sa parentèle puissent dire que les sentiments d"humanité et de dignité ont prévalu pour vivre ce temps ensemble. zPeut-être est-ce cela, la bientraitance : ne jamais s"arrêter à ce qu"on doit faire, ni répondre à des injonctions de qui que ce soit, mais savoir vivre ensemble, se regarder avec sourire et humour face aux diffi cultés que la nature nous offre à vivre.

CONCLUSION

Si rendre responsable le soigné face à sa maladie est au cœur de la relation clinique, l"aider à prendre une décision ne signifi e pas se désinves- tir, ni devenir indifférent au geste qu"il voudrait poser. La démarche en éthique clinique vise à vérifier en permanence qu"autrui ne soit pas devenu tellement indifférent aux yeux des soi- gnants qu"il ne serait plus considéré que comme un simple objet. n NOTE 1 " Le néologisme est construit

à partir des mots koïné et de

nomos, c"est-à-dire la loi (nomos) donnée par le langage commun partagé qui fait consensus (koïné). » " La konomie est la capacité de prendre une décision personnelle en lien avec tous les acteurs qui gravitent autour d"elle qu"ils soient soignants ou parentèles afi n que chacun d"eux puisse lui donner du sens, ou autrement dit, la konomie est l"autonomie du sujet qui entre en consensus avec son environnement ». In : de Broca A, Moing AG, Debona

S et al. Explicitation de deux

caractéristiques fondamentales des soins palliatifs. La diachronie et la konomie. Médecine

Palliative. 2012; 11 (1): 10-6.

Si le patient est au centre même de la prise de la décision, celle-ci ne peut être respectée que si

elle ne met pas en danger linstitution, les autres patients et lensemble de léquipe.

© Phanie/Burger

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