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Andrée Chedid L'enfant multiple Roman Flammarion gronderies ni menaces ne montaient à l'assaut de l'enfant perché Celui-ci se sentait libre, hors 



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Andrée Chedid

L'enfant multiple

Roman

FlammarionRetrouver ce titre sur Numilog.com

À Chariot,

du rire aux larmesdes larmes au rire. Pour

Lorette

Kher,au soleil de la vie.

1

Flammarion

198
9

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quêtant ses papiers coloriés. L'un d'eux s'entortilla dansla corde. Ses pattes, ses ailes ne parvenaient plus à sedégager de la frêle carcasse.L'hirondelle et le cerf-volant se blessèrent, s'entaillèrentmutuellement. Puis s'effondrèrent, emmêlés, aux pieds dugamin.Secoué de sanglots et de gémissements, celui-ci s'age-nouilla, s'efforçant de rassembler les débris épars.Le lendemain, il enfouit l'oiseau de plumes avec l'oiseaude papier - on ne les distinguait plus l'un de l'autre - sous la même motte de terre.L'idée de posséder un Manège dynamisa Maxime.Se délivrer des murs jaunis, des humeurs de son chef debureau, de sa table en bois de hêtre tachée d'encre quil'enchaînait durant des heures; abandonner ces dossiers,ces colonnes de chiffres, ces noms indifférents, à forced'être anonymes, tout cela l'enchanta! Il quitterait mêmesans regret les ordinateurs qui avaient fait, depuis peu,leur apparition dans l'entreprise et qui l'avaient d'abordémerveillé.Durant les fins de semaine, Maxime parcourait sa ville àpied pour choisir l'emplacement de son futur Manège.A quelques pas de Notre-Dame, non loin du Châtelet, ildécouvrit l'endroit souhaité: place Saint-Jacques, au basde la mystérieuse Tour, au coin du jardinet.Il consulta, dépouilla lois et coutumes, se mit en quêted'un permis et d'une série d'autorisations. En dépit de dif-ficultés, de démarches administratives, des demandes decrédits bancaires et des risques à courir, ce fut une périodeheureuse. Durant cette période-là Maxime fut tellementépris de la vie, qu'en retour celle-ci lui insuffla ardeur,énergie.D'avance il imaginait la plate-forme tournante, surmon-tée de chevaux rutilants, de véhicules bariolés. A la penséede ces flots d'enfants montant à l'assaut de son futurManège, il exultait. Bien que tenacement célibataire, etpersuadé qu'il n'aurait jamais d'enfants à lui, il se réjouis-12Retrouver ce titre sur Numilog.com

sait de leur procurer bientôt gaieté, plaisir et friandises en guis e d e récompense

.Maxime ne vivait pourtant pas en solitaire, et se dé-brouillait pour ne jamais manquer de compagne. Jugeantson physique peu attirant, il s'étonnait de séduire, d'enjô-ler si facilement les femmes les plus diverses, éprouvantune satisfaction continue de ses conquêtes hâtives, de sesaventures nombreuses et sans conséquences. Il se félicitaitd'avoir toujours rencontré des partenaires - souventmariées - qui considéraient l'amour avec insouciance etne cherchaient guère les prolongements.

Ave c

Marie-Ange

un e esthéticienn e d e l a ru e d'Aligre

,les choses avaient failli tourner plus sérieusement. Ils sereprirent à temps, le mari devenant de plus en plus soup-çonneux.

Avan t l'installatio n d u

Manège

Maxim e s e passionn a pou r l'historiqu e d e l a Plac e e t s'achet a u n guid e de

smonuments de la capitale.Sur cet emplacement se dressait - au Moyen Age - l'une des plus importantes églises de Paris, point de départdu pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle ; et sou-vent, le passage des Croisés se lançant à la reconquête desLieux Saints.Au XIVe siècle, Nicolas Flamel, l'"Alchimiste», fut lebienfaiteur de cet imposant édifice. La rumeur publiqueaffirmait que l'homme correspondait avec d'autres alchi-mistes de par le monde; surtout des Arabes de Séville etdes Juifs d'Orient, détenteurs du secret de la "pierre phi-losophale» qui transmue les métaux en or.Ces liens mystérieux et privilégiés entre Occidentaux,Arabes et Juifs faisaient depuis des siècles de cette Placeun tremplin entre différentes civilisations; une secrètezone d'entente dont Maxime, plus tard, devait se souvenir.L'Eglise fut ensuite rebâtie par Louis XII, consolidée parFrançois Ier. Détruite, en 1797, par la Révolution, sa Tourfut rachetée par un démolisseur qui la loua à Dubois, l'ar-murier. Ce dernier, astucieusement, fit tomber du haut,

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goutte à goutte à travers un crible, du plomb en fusion qu'i l recueillai t dan s d e large s baquets

L'affair

e s e révé -lant fructueuse profita à deux générations d'héritiers. Maxim e surveill a e n détai l l a constructio n d u

Manège

choisissan t chacu n d e se s

éléments

Cherchan

t l e déco

-rer " à l'ancienne », il scruta la qualité des bois, le tain dessept miroirs ovales, l'entrelacement des guirlandes, l'ar-rondi de la coupole. Il décida du coloris - l'un sur tout lecorps, l'autre aux crins et aux extrémités - des robes com-posées des douze chevaux. Le treizième serait blanc, avecune crinière, des brides et des sabots cuivrés. Il n'opta quepour un seul véhicule : un carrosse, digne de celui du Chatbotté, avec deux banquettes en velours cramoisi. Il exigeaune mécanique parfaite et de tout repos.L'Etat lui loua une bonne surface, au sud-ouest de lapetite Place. Le forain s'y installa, s'y implanta, comme sice jardinet et sa Tour de cinquante-deux mètres faisaientdorénavant partie de son patrimoine.

Le s premier s jours, i l s' y promen a e n propriétaire Admir a l a restauratio n de s pierre s s'arrêt a a u ba s de s sta

-tues, debout dans leurs niches: l'Aigle de Saint-Jean, leBoeuf de Saint-Luc, le Lion de Saint-Marc. Depuis 1891 - il venait de l'apprendre - le service météorologique uti-lisait cette Tour comme observatoire, qui ne pouvait êtrevisitée sans autorisation spéciale. Le forain en éprouvaune soudaine fierté, son domaine s'étant comme agrandidu côté des astres, il se trouvait associé à une part d'étoileset de firmament !Les deux premières années furent radieuses ; le forain sepersuada que, de toute éternité, ce lieu, cette place, lesavaient espérés, attendus, son Manège et lui.Au départ, tout lui réussissait. Fillettes et garçonnetsaccouraient, l'argent rentrait en abondance, ses conquêtesféminines se multipliaient. Il suffisait qu'il jette son dévolusur une accompagnatrice d'enfants, une étudiante de pas-

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sage, une commerçante du quartier, pour aussitôt aboutir u n rendez-vous S a famill e continuai t d e l'ignorer ell e n e lu i manquai

tguère. Trouvant son comportement stupide et suranné, ilse délivra du même coup des contraintes dominicales, etde ces interminables repas à l'occasion des fêtes laïques,ou religieuses dont elles n'avaient que le nom.

A l a troisièm e année le s difficulté s apparurent L e bien

êtr

e pe u pe u s e dissipa

.La crise mondiale se développait, sa dette se faisait pluslourde. Tracasseries et corvées se multiplièrent. Les fem-mes devenaient lointaines. La graduelle désaffection desenfants compléta l'affligeant tableau.Les derniers six mois avaient été particulièrement ardus ;les soucis affluaient comme marée montante. Le découra-gement s'était saisi de Maxime, il négligea son entreprise, ilne se soucia plus de sa propre personne.Les cycles du Manège le plaçant, avec une régularité demétronome, face à l'un des sept miroirs, ceux-ci lui ren-voyaient impitoyablement son image. Il avait quarante-quatre ans, il en paraissait dix de plus. Sa silhouette étaitpesante, ses épaules se voûtaient, son pull noir et mité nedissimulait plus son ventre rebondi et flasque; ses jouesétaient molles, ses yeux presque inexistants, sa plaisantecalvitie prenait un aspect cireux, lugubre.Même les regards des femmes s'étaient transformés;lorsqu'ils croisaient le sien, ils demeuraient éteints, indif-férents. En revanche, Maxime récoltait la sollicitude et lessourires coopératifs des vieilles dames. Leurs clignementsd'yeux, leurs mots de sympathie - semblant lui indiquerqu'elles le considéraient déjà comme quelqu'un de leurâge - le faisaient frémir.

D e plu s e n plu s tôt l e forai n recouvrai t so n installatio n d'un e bâch e grisâtr e avan t d e repartir abattu désen -chanté, vers son logement du douzième. 1

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Puis, sans se consulter: l'un dansant, l'autre jouant de so n saxo il s firen t l e tou r d u

Manèg

e e t d u jardinet désert

.La lune n'était pas au rendez-vous. Mais qu'importait !Sugar et Omar-Jo jouaient et dansaient, pour toutes lesobscurités du monde et pour toutes ses clartés. Pour tousles Maxime, les Joseph, les Omar; pour toutes les Annette,les Cheranne. Pour tous les amis connus et inconnus quipeuplent la planète. Pour ceux que la vie favorise et pourceux qu'elle malmène. Pour toutes les heures à venir, tou-jours et sans cesse à ranimer !Omar-Jo et Sugar dansaient, jouaient, rythmaient, sebalançaient en cadence, stationnaient, gambadaient...Tandis que de rares noctambules pénétraient dans lesquare pour les écouter, les regarder, de fines gouttes depluie s'étaient mises à tomber.

L'hive

r

étai

t proche Tou t courai t ver s l e froid ver s l a violence ver s l a mort

.Tout filait vers Tété, vers la paix, vers la vie.Tournant, tournoyant sans fin, le Manège poursuivait saronde.Retrouver ce titre sur Numilog.com

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Achev d'imprime r e n Itali e pa r iHb r

Grafic

a Venet a e n septembr e 201
4 pou r l e compt e d e E.J.L .87, quai Panhard-et-Levassor, 75013 ParisEAN 9782290340509 1 e r dépô t léga l dan s l a collectio n octobr e 200
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Diffusion

France

et

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Flammarion

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