focalisant sur ses relations avec la croissance économique, l'industrialisation et l' réduire les dangers d'une augmentation de pollution liée à l'effet de « havre
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[PDF] →Quels bouleversements lindustrialisation du XIXe siècle a- t-elle
L'INDUSTRIALISATION ET SES CONSEQUENCES ECONOMIQUES nouvelle vague d'industrialisation bouleverse l'économie, la société et les paysages
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focalisant sur ses relations avec la croissance économique, l'industrialisation et l' réduire les dangers d'une augmentation de pollution liée à l'effet de « havre
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fer, les bateaux à vapeur) Cette révolution industrielle transforme les paysages en donnant naissance à de nouvelles régions industrielles : les « pays noirs »
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Introduction : Le XIXe siècle est le siècle de l'industrialisation en Europe, en Amérique du nord et au Son paysage est modifié par l'industrie : les usines,
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5 déc 2013 · ont eu un impact durable jusqu'en 1980, ont entraîné une l'industrialisation, conjointement avec l'augmentation rapide de la production agricole Seconde Révolution industrielle ont modifié le paysage des entreprises et
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De plus, l'industrialisation a eu un impact sur les paysages ruraux et urbains Le paysage rural a été marqué par le départ de nombreux de ses habitants qui sont
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transforme en profondeur les sociétés, les mentalités, les paysages naissance et les formes prises par l'industrialisation du milieu du XIXe, au milieu du XXe siècle afin de mieux saisir l'impact de ces changements par l'étude des acteurs,
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Université d"Auvergne Clermont 1
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
Centre d"Etudes et de Recherches sur le Développement International (CERDI) Institut de Recherches sur l"Economie Chinoise (IDREC)IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE L"INDUSTRIALISATION
ET DU COMMERCE INTERNATIONAL EN
CHINE :
CAS DE L"EMISSION INDUSTRIELLE DE SO2
Thèse pour le Doctorat ès Sciences Economiques Présentée et soutenue publiquement le 7 décembre 2005 parJIE HE
Membres du jury :
M. Patrick GUILLAUMONT (Directeur de thèse) Professeur à l"Université d"AuvergneClermont 1, CERDI
M. Alain de JANVRY (Co-directeur de thèse) Professeur à l"Université de Californie àBerkeley
M. Jaime de MELO (Rapporteur)
Professeur à l"Université de Genève
M. Hua WANG. (Rapporteur)
Senior Environmental Economist de la
Banque Mondiale
Mme Pascale COMBES MOTEL Professeur à l"Université d"AuvergneClermont 1, CERDI
Mme Marie-Françoise RENARD Professeur à l"Université d"AuvergneClermont 1, CERDI-IDREC
L"Université d"Auvergne Clermont 1 n"entend donner aucune approbation niimprobation aux opinions émises dans les thèses. Ces opinions doivent être considérées
comme propres à leurs auteurs.Remerciements
IRemerciements
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iRésumé de Thèse
La Chine, pays le plus peuplé du monde, connaît depuis une quinzaine d"années destaux de croissance spectaculaires. Malheureusement, cette croissance a aussi été accompagnée
d"une très forte dégradation de l"environnement et a positionné la Chine parmi les pays les plus pollués du monde, notamment au niveau de son atmosphère. Ainsi, le considérablesuccès que représente cette croissance économique, au point de vouloir présenter la Chine
comme la prochaine première puissance économique mondiale, conduit à poser la question de sa soutenabilité. Nous postulons que la croissance actuelle de la Chine ne pourra être durable que dans la mesure où elle n"hypothèque pas celle de son futur. Cette thèse se base sur le cas de l"émission industrielle de SO2 - la pollution aérienne la
plus importante en Chine. En analysant son évolution au cours des années 1990 et en se focalisant sur ses relations avec la croissance économique, l"industrialisation et l"ouverturecommerciale - les trois caractères les plus évidents du développement économique chinois -,
cette thèse vise à identifier la possibilité et les conditions nécessaires et suffisantes pour la
Chine de réaliser un développement soutenable. Après une revue de la littérature sur la Courbe de Kuznets Environnementale (CKE),nous commençons notre analyse par l"étude d"une CKE de forme réduite (Chap. 2), qui révèle
une relation assez optimiste entre la croissance chinoise et l"émission industrielle de SO 2 partête. Cependant, cette CKE " par tête » ne garantit pas un même retournement de trajectoire
pour l"émission industrielle totale de SO2. Bien que notre analyse prédise ce retournement aux
environs de 9000 yuan par tête (prix constants 1990) pour le cas de l"émission industrielle de SO2 par tête, l"évolution de l"émission industrielle de SO2 totale semble continuer à
augmenter. Pour comprendre les raisons de cette tendance à la hausse de l"émission industrielle de SO2 totale, nous menons deux analyses structurelles, dans lesquelles les
variations de l"émission sont décomposées de façon paramétrique (Chap. 3) et non-paramétrique (la méthode de décomposition de l"indice de Divisia basée sur des données
Résumé de thèse
iidétaillées de la production et de l"intensité d"émission de SO2 de 13 secteurs industriels dans
chaque province entre 1991 et 2002, Chap. 4) en contributions de ses trois déterminants structurels - effets d"échelle, de composition et de technique. Les résultats montrent que le revenu par tête fonctionne comme une variable omnibus qui capte les effets des trois déterminants structurels et révèle seulement un " effet net » de la croissance sur l"environnement. Le détail de nos analyses permet cependant de trouver les véritables raisons de cette tendance à la hausse de l"émission industrielle de SO2. Cela serait principalement dû
à une domination de l"effet d"échelle sur l"effet réducteur d"émission issu des progrès
techniques, le tout combiné à une transformation de la composition industrielle exerçant un modeste impact à la hausse des émissions dans la plupart des provinces chinoises. La seconde partie de cette thèse accroît ses efforts de décomposition en donnant uneattention particulière au rôle déterminant du commerce international sur l"émission. Perçu par
certains économistes pessimistes comme un canal à travers lequel les pays riches déchargeaient leurs fardeaux de pollution sur leurs partenaires commerciaux relativement pluspauvres (hypothèse de " havre de pollution »), le commerce international a ainsi souvent été
considéré comme une explication statique de la formation d"une relation en U inversé entre le
revenu et la pollution. Cependant, les trois analyses menées dans cette partie, en recherchant les différents canaux de transmission à travers lesquels le commerce affecte les troisdéterminants structurels de l"émission, nous offrent pour la Chine des preuves très limitées en
faveur de l"hypothèse de " havre de pollution ». Etant donné que l"avantage comparatif de la
Chine basé sur sa dotation extrêmement riche en travail est beaucoup plus attractif que son avantage de " havre de pollution », la conclusion d"une analyse de style Antweiler, Copeland et Taylor (ACT, 2001) au Chapitre 5 nous montre que la libéralisation commerciale peutréduire les dangers d"une augmentation de pollution liée à l"effet de " havre de pollution » en
guidant la transformation de la composition industrielle chinoise vers les secteurs intensifs en travail, souvent considérés comme moins polluants. Le rôle du commerce sur l"environnement n"est cependant pas aussi simple. Dans le Chapitre 6, en re-employant lesrésultats de la décomposition de Divisia du Chapitre 4, nous vérifions les impacts indirects du
commerce (exportations et importations introduites de façon séparées) sur l"émission à travers
les trois déterminants structurels. Cette analyse confirme l"impact significativement positif du commerce dans l"élargissement de l"échelle de production et sur les progrès techniques. Les analyses basées sur un système d"équations simultanées au Chapitre 7 nous permettent de combiner ces trois aspects des impacts indirects du commerce sur l"émission et d"inclure leursinteractions potentielles dans une même estimation. Les résultats révèlent que le rôle total des
Résumé de thèse
iii exportations est positif pour l"environnement mais que celui des importations (mesurées par l"accumulation de machines et d"équipements importés) est négatif. Dans le modèle en Equilibre Général Calculable (EGC) du Chapitre 8 (Partie 3), nousrelions directement les résultats de l"émission à la combustion des énergies dans les activités
productives et incluons toutes les interactions entre les variables économiques et l"environnement dont nous avons pu discuter dans les chapitres précédents pour laspécification du modèle. Ce modèle nous offre l"opportunité de paramétrer et de simuler de
multiples aspects des relations entre croissance, ouverture commerciale et émission. Les simulations basées sur ce modèle nous permettent d"obtenir des comparaisons numériques de l"ampleur des impacts environnementaux du commerce et de la croissance économique. La conclusion de ce chapitre montre que, sans une politique de contrôle de pollution plusefficace, la croissance économique chinoise devrait s"avérer très polluante et que l"accession à
l"OMC devrait provoquer une hausse supplémentaire mais marginale de pollution. En considérant les dangers potentiels de cette situation sur l"environnement chinois, nous décidons de rechercher dans le dernier chapitre de cette thèse (Chap. 9) l"effet de" feedback » potentiel de la pollution sur la capacité de croissance de l"économie chinoise.
Les résultats confirment un effet négatif de l"émission de SO2 sur la prévalence des maladies
chroniques au sein de la population. Une fois dépassé le seuil de 8 g/m2, une augmentation de
1g/m2 de la densité de l"émission industrielle de SO2 accroît la probabilité pour une personne
représentative de souffrir de maladies chroniques de 0,25%. Cependant, si les progrèstechniques réalisés dans les activités de contrôle de la pollution augmentent de façon continue
dans le temps, nos résultats indiquent également une dynamique potentielle pouvant réduirede façon graduelle l"impact négatif de la pollution sur la santé avec la croissance économique.
En résumé, les analyses menées dans cette thèse présentent un certain nombre de défis à
relever et d"opportunités à saisir pour que la Chine puisse poursuivre un chemin dedéveloppement qui soit soutenable. Etant donnée la tendance actuelle à la détérioration de son
environnement, la capacité de la Chine à préserver une croissance soutenable dans le futur dépendra étroitement de l"adoption de progrès techniques (conditions suffisantes) et d"un fonctionnement efficace et plus strict des politiques de contrôle de pollution (conditionsnécessaires), ainsi que d"une meilleure efficacité des systèmes institutionnels et de marché.
Introduction
1Introduction
"Nor is there much satisfaction in contemplating the world with nothing left to the spontaneous activity of nature; with every rood of land brought into cultivation, which is capable of growing food for human beings; every flowery waste or natural pasture ploughed up, all quadrupeds or birds which are not domesticated for man"s use exterminated as his rivals for good, every hedgerow or superfluous tree rooted out, and scarcely a place left where a wild shrub or flower could grow without being eradicated as a weed in the name of improved agriculture" (Mill,1871, p.331).
0.1 Limites de l"analyse économique traditionnelle et de ses extensions et
développements depuis les années soixante "Le vingtième siècle aura été marquée par l"extraordinaire réussite de l"espèce humaine-peut-être un peu trop."(World Watch Institute, 1984). Le système économiquemondial, bénéficiant d"une industrialisation et d"un progrès technique sans précédent, a au
cours du vingtième siècle multiplié par plus de vingt fois la taille de ses richesses. Grâce à ces
développements, la qualité de vie a pu être considérablement améliorée pour une grande
partie de la population. La prise journalière de calories par individu indique ainsi unetendance générale à la hausse à la fois dans les pays développés et en voie de développement.
De même, la proportion de personnes en situation de pauvreté s"illustre par un déclin général
au cours des cinquante dernières années. En un siècle, cet extraordinaire enrichissement matériel a catalysé une croissance démographique extrêmement rapide, faisant passer la population mondiale de un milliard d"individus à plus de six milliards. Les taux de mortalités ont connu une baisse spectaculaire, l"espérance de vie s"est accrue de plus de vingt ans enmoyenne et la mortalité infantile a été réduite à moins de 60 pour 1000 naissances vivantes.
11 Source de données: UNDP (2001, 1999, 1998a, 1998b), FAO (2001), Banque Mondiale (1999, 2001).
Introduction
2 Les personnes vivant à notre époque devraient donc se sentir généralement plusheureuses que leurs ancêtres. Ce n"est cependant peut-être pas le cas. Les remarques faites par
Sismondi il y a plus d"un siècle sur l"activité économique non restreinte de la révolution
industrielle anglaise semblent ici être encore d"actualité pour décrire le phénomène "d"accroissement des revenus et de baisse du bonheur" qui caractérise le sentiment de trouble que partage un grand nombre de nos contemporains : "In this astonishing country, which seems to be submitted to a great experiment for the instruction of the rest of the world, I have see production increasing whilst enjoyments were diminishing. The mass of the nation here, no less than philosophers, seems to forget that the increase of wealth is not the end in political economy, but its instrument in procuring the happiness of all. I sought for this happiness in every class, and I could nowhere find it." (Sismondi, 1847, pp205) Pourquoi notre bonheur se réduit-il alors que nous devenons plus riche ? Pour expliquer ce phénomène, nous utilisons le schéma des " Ends-Means » de Daly et Townsend (1993). Les analyses économiques traditionnelles décrivent le processus économique comme la circulation de biens et de services entre différents agents économiques, producteurs, consommateurs, investisseurs, etc. Au cours de ce processus, le travail, le capital et lesmatières premières sont rassemblés pour produire des biens intermédiaires et des biens de
consommation finals. Simultanément, un flux monétaire de sens opposé peut être observé
pour chaque opération. Cependant, " les origines du travail et des biens primaires, aussi que la destination des produits finaux après les actes de consommation, restent toujours un mystèrepour des modèles économiques traditionnels.» (Cole, 2000). De façon implicite, les analyses
économiques traditionnelles égalisent ainsi la maximisation de la richesse matérielle à la
maximisation du bonheur et font l"hypothèse que la croissance économique dépend uniquement de la disponibilité en différents moyens de productions, dont l"offre, la demandeet les prix peuvent être obtenus par le système de marché. Une exception notable, consacrée
par les économistes pré-classiques, est celle des 'Physiocrates", qui appréhendaient la " terre »
à la fois comme un mystère et comme la source la plus importante de travail et de matières premières, et par conséquent comme l"explication finale de la croissance économique. La contribution majeure de Daly et Townsend à ce débat est d"insérer l"activitééconomique dans un schéma intégral de " Ends-means (But-Moyen» (Schéma 1), où " les
buts ultimes sont ceux-ci qui font référence aux objectifs intermédiaires vers lesquels ils sont
dirigés ». On dérive ainsi le bien-être à partir du but ultime et non pas " à partir de relations
Introduction
3instrumentales s"orientant vers d"autres buts ». En bas du Schéma 1, et à l"opposé du but
ultime, nous avons les moyens ultimes, ce qui correspond à une faible entropie de l"utilisation de l"énergie.1 Toutes les catégories intermédiaires sont ici soit des moyens d"atteindre le but
ultime, soit des fins si elles sont en accord avec le but ultime. Pour Daly, " la production économique ultime de l"espère humaine est d"utiliser sagement les moyens ultimes au service des buts ultimes" (Daly et Townsend, 1993, p.21). L"interprétation de Daly du schéma des " Ends-Means » doit nous montrer les deux principales sources du malheur humain. Lapremière est notre aveuglement à toujours vouloir utiliser des objectifs intermédiaires pour
mesurer notre bonheur. Le second vient de notre ignorance de la valeur hautement précieuse des moyens ultimes, qui sont actuellement des richesses fondamentales à la source de notre bonheur.Schéma 0.1. Le schéma des " End-Means »
(Source : Daly et Townsend, 1993) Le schéma des " Ends-Means » de Daly et Townsend révèle aussi les limites fondamentales de l"analyse économique traditionnelle, " qui choisit naturellement de ne pas traiter les ultimes ou les absolus qui se trouvent seulement aux extrémités, et qui suppose1 Le terme "entropie" vient de la loi d"entropie, aussi connue comme la Seconde Loi de la Thermodynamique de
Georgescu-Reogen (1973). Selon Rees (1990), la signification de la Seconde Loi est que, "dans un système clos
et isolé, l"énergie et la matière disponibles sont continûment et irrévocablement dégradées jusqu"à ne plus être
disponibles » Par conséquent, " le Second loi est actuellement l"ultime régulateur de l"activité économique ».
Daly (1973) postule donc que l"entropie peut être considérée comme une mesure de l"énergie non disponible à
l"intérieur d"un système thermodynamique fermé. Par exemple, si un morceau de charbon est disponible, alors
nous pouvons dire que nous avons une faible entropie. A partir du moment où ce morceau de charbon est utilisé,
l"énergie devient limitée et donc nous avons une forte entropie.Moyens ultimes
(faible entropie de l"utilisation de l"énergie)Moyens intermédiaires
(stocks d"artefacts, pouvoir du travail) Objectifs intermédiaires (santé, éducation, etc.)But(s) ultime(s)
(bonheur) ThéologiePhysique Technique Economie
politique EthiqueIntroduction
4 faussement que le gamme des pluralités, relativités ou substituabilités parmi les buts concurrent et le moyens limités sont respectifs de la totalité du spectre ». " Les limites absolues sont absentes du paradigme des économistes parce que les absolus ne se rencontrentqu"aux pôles extrêmes du spectre, qui sont exclus de leur centre d"intérêts » (Daly et
Townsend, 1993, p.21).
Les développements en économie n"ont cependant pas été avares en efforts pour élargir le champ de vision et la frontière d"analyse vers ces deux extrêmes. En effet, le rapide essorde l"économie du développement peut être considéré comme le résultat des efforts des
économistes pour comprendre comment se lient les objectifs intermédiaires et le(s) but(s) ultime(s). Selon PNUD (1995), " le développement est une forme de changement dans les processus sociaux et institutionnels qui élargit le nombre des élargir des options que les individus ont pour améliorer leur condition de vie et de déterminer leur futur », ce qui enretour peut faciliter l"obtention de plus de justice, de tolérance sociale, d"équité et finalement
d"un plus grand bonheur. Dans le même temps, l"économie de l"environnement a aussicommencé à rechercher de quelle(s) façon(s) sont reliés les moyens intermédiaires et les
moyens ultimes en regardant les circulations entre eux comme étant emboîtés à l"intérieur
d"écosystèmes caractérisés par des flux et des stocks de ressources renouvelables et non-
renouvelables. Ainsi, comme le disent Dasmann et al. (1973), " tout développementéconomique prend place à l"intérieur d"écosystèmes naturels...bien que le développement
amène des modifications à différents degrés, il reste toujours sujet aux limites écologiques de
ces systèmes naturels ».0.2. D"un nouveau concept d"équité : état de la recherche en économie de
l"environnement et présentation L"incapacité de l"analyse économique à intégrer la dimension environnementale est due à une non prise en compte de la valeur potentielle des ressources naturelles, de la qualité del"environnement et des externalités causées par la perte de ressources naturelles et la qualité
de l"environnement sur les capacités de croissance de l"économie. Par conséquent, lespremiers développements en économie de l"environnement ont été ceux de l"internalisation de
ces externalités environnementales. Il y a d"abord ce que l"on appelle l"approche traditionnelle qui applique toutes sortes de concepts économiques directement à l"environnement à travers un ensemble de modèles et de techniques ancrées dans le courant néoclassique traditionnel. Dans cette approche, la valeur donnée à l"environnement et aux ressources naturelles est celle d"un simple outil de la croissance économique : une source de matières premières, unIntroduction
5ensemble qui absorbe et recycle partiellement les déchets issus des activités productives et un
élément permettant d"aider au rétablissement des forces de travail.1 La seconde approche est
écologique et considère une toute autre perspective. " Au lieu d"appliquer les conceptséconomiques à l"environnement, elle cherche à placer les activités économiques dans un
système biologique et physique qui supporte toutes les activités humaines » (Harris, 2002). Sous cet angle, l"environnement et les ressources naturelles ont généralement une valeurintrinsèque plus élevée que dans la première approche. Maintenir leur niveau initial ne peut
donc plus se résumer à un simple maintien des sources génératrices de croissance économique
mais à une soutenabilité du système écologique dans son ensemble. Au cours de la longue marche du développement des sociétés humaines, cette méconnaissance de la véritable valeur des ressources naturelles a malheureusement déjàconduit à une sur-utilisation de celles-ci dans les activités de production et de consommation.
Cette situation s"est dégradée le plus au cours du 20 ième siècle avec le fort développement économique que l"on connaît. Au regard de la disparition rapide d"une grande partie des ressources non renouvelables et des dangers venant de l"irréversibilité des changements climatiques, de nombreux chercheurs ont ainsi exprimé leurs craintes au sujet de lasoutenabilité de notre remarquable prospérité économique. Pour Boulding (1966), l"histoire
de notre croissance économique est celle d"une économie de " cowboy », où les ressourcesnaturelles ont été considérées avec aveuglement comme infinies. Dans cette économie, la
mesure du succès est le volume de production, supposé être le résultat d"une maximisation de
l"utilisation des ressources disponibles. A l"égard du danger que représente un accroissement continu de la production, à la fois en termes de réduction du stock de ressources finies et en termes de pollution de l"environnement, le style " cowboy » de notre croissance économiquedoit être perçu comme un système qui prive les générations futures de ce même droit à
poursuivre leur propre croissance économique, leur développement social et leur bonheur. Dupoint de vue d"une plus grande équité, Boulding suggère ainsi de passer d"une économie de
" cowboy » à celle de " spaceman » où la terre devient un " vaisseau spatial, sans aucunes
réserves illimitées ». The Limit to Growth (Meadows et al. 1972), titre donné au rapport du Club de Rome, va encore plus loin dans la dramatisation de ce qui nous attend. Dans ce rapport, en supposant que les mécanismes physiques, économiques et sociaux qui ont historiquement présidé au développement du système mondial restent inchangés, et sur la base d"une population et d"uncapital industriel qui continueraient à croître de façon exponentielle en utilisant les mêmes
1 Opschoor et al (1999).
Introduction
6 proportions de ressources non renouvelables et de nourriture qu"à l"heure actuelle, les auteurs de ce rapport ont conclu que notre système de production devrait s"effondrer et briser notre croissance économique avant 2100 (Cole, 2000). Basée sur une vision très pessimiste de nos capacités en matière de progrès technique, cette projection nous rappelle néanmoins les dangers potentiels encourus par une société incapable d"assurer sa croissance sur un modèle soutenable.Les craintes de voir la croissance s"arrêter ont conduit la recherche à s"intéresser, depuis
les années 80, à la possibilité d"un " développement soutenable ». Parmi plus de 70 définitions, celle qui est le plus souvent retenue pour l"expression de " développement soutenable » vient du Rapport de la Commission Brundtland (Our Common Future, World Commission on Environment and Development, WCED, 1987) : " un processus de changement dans lequel l"exploitation des ressources, la direction des investissements et l"orientation du développement technique et des changements institutionnels sont tous compatibles et permettrent de satisfaire les besoins et les aspirations de la générationd"aujourd"hui sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs. »
Cette définition englobe de facto un concept d"équité. Si le développement économiquetraditionnel a pour objet d"améliorer l"équité entre les pays développés et en voie de
développement au sein d"une même époque, la notion de développement soutenable introduitdans l"analyse économique la dimension de temps et affirme une équité entre des individus de
différentes générations. Les implications liées au développement soutenable peuvent être
catégorisées en deux écoles. Il y a tout d"abord le développement soutenable " faible » qui
exige que l"utilité totale obtenue grâce à la croissance économique soit la même pour chaque
génération ; Ce qui implique la nécessité de maintenir un même niveau de stock de capital
agrégé pour chaque génération. Chaque baisse dans le stock de capital naturel doit ainsi être
compensée par une hausse appropriée de capital " fabriqué » par l"homme, dans la mesure où
sa valeur utilitaire, dans une optique de croissance économique, reste la même. Ledéveloppement soutenable " fort », issu de l"approche économique écologique, impose quant
à lui une stabilité du stock de capital naturel. Selon cette définition, un simple maintien de la
valeur agrégée du stock de capital par les moyens proposés dans l"approche dite " faible » ne
peut être accepté.quotesdbs_dbs44.pdfusesText_44