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D. Guillaume OPTION LETTTRES MODERNES (écrit) PROGRAMME 1 Commentaire composé : le roman 1. Zola, Germinal 2. Sorel, Histoire comique de Francion 3. Laclos, Les Liaisons dangereuses 4. Stendhal, La Chartreuse de Parme 5. Flaubert, Madame Bovary 6. Simon, Histoire 7. Aragon, Aurélien 8. Diderot, Le Neveu de Rameau 9. Céline, Voyage au bout de la nuit 10. Queneau, Loin de Rueil COMMENTAIRE COMPOSÉ : BIBLIOGRAPHIE - 1) Généralités : . Oswald DUCROT et Tzvetan TODOROV: Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, "Points" Seuil . Bernard DUPRIEZ : Gradus. Les procédés littéraires, 10x18. . Fe rdinand de SAUSSURE : " Principes généraux » et " Linguistique synchronique » in Cours de linguistique générale, Payot . Ém ile BENVENISTE : " L'homme dans la langu e » (c hap. 18, 19, 20, 21 ) in Problèmes de linguistique générale 1, " Tel » Gallimard - 2) Pour l'étude de la prose narrative, et en particulier du roman . Gérard GENETTE : " Discours du récit » in Figure III, " Poétique », Seuil . Anne HERSCHBERG-PIERROT: Stylistique de la prose, " Lettres sup », Belin . Colette BECKER (dir.) Le Roman, Bréal, " Grand Amphi ».

2 ÉMILE ZOLA Germinal (1885) - Introduction + Ds représentation du peuple, fin 19e pê partagé entre trad. d'empathie lyrique issue des romantique (Hugo, Michelet, Le Peuple 1846) et distance artiste des auteurs grandis ds fin de l'espoir révolutionnaire, sous Restauration et MJ > oeuvres ds années 50 : cf. Flaubert, ES 1869 = " Les héros ne sentent pas bon » / 1848. [CAPTATIO] . Da ns Germinal de Zola (1885), ce type d'atti tude (cf. phrase de Négrel) = contrepoint / tableau d'un soulèvement populaire légitime : mineurs affamés par la Cie se soulèvent contre ceux qui les oppriment, échappant à l'organisation que tente de mettre en place Étienne Lantier (fils de Gervaise Macquart > conscience sociale : cf. Manifeste du PC Marx février 1848 + 1864 fondation de la 1e internationale). [SUJET] + [P BMATIQUE] Naturalisme peu à peu const itué en doctrine (1880 : Le Roman expérimental + Soirées de Médan [Maupassant, Huysmans] : très marqué par les Goncourt (1864, Germinie Lacerteux = élaboration d'une écriture pour dire réalité encore inexplorée par littérature : basses classes, névroses), le théorise comme pratique expérimentale permettant de vérifier théorie scientifique (déterminisme : du milieu et de l'hérédité [Taine, Berrnard, Dr Lucas]) + engagement républicain. . Ent re empathie et distance, quel sens l'écriture naturaliste donne-t-elle ici à la représentation du peuple ? + > [PLAN] . Sens par métamorphose de l'apparence = écriture d'une fresque . Importance du paradigme naturel = mise en évidence de forces obscures . > lecture politique de l'histoire à travers description en mvt. = apparition de l'histoire - I. L'art de la fresque . Recherche du sens = ici à travers suspens du récit et basculement ds dimension visionnaire. + 1) Un récit en suspens . Dé fi narratif de ce pa ssage = une scène sans événeme nt précis ( absence du protagoniste). Mais aliment du récit < . a) La scène épique

3 • Mise en scène d'une foule : retour aux origines mythiques du récit = épopée (cf. Iliade ≠ Odyssée plus romanesque). • Cf. pluriel = §1 " les femmes »5, les hommes 15 > les deux 57, les houilleurs 35. • Personnages types : désigna tion par sexe, âge (" les vieilles » 12), métiers (15-6 galibots [jne manoeuvre service voies ds mine], haveurs [pratique le havage = ent ailles // stratificat ion], raccom odeurs) + schématisation par les noms propres (cf. Négrel 2 > antiphra stique socialement - bassesse de l'esclave - et révélateur moralement - noirceur : cf. jeu blêmit 46 ; Hennebeau 28 : hennin [coiffure fém. MA] / henné [poudre pour teindre chvx, lèvres, paupières, dgts] + beau...). • Condensation mythique > tragi que (ms ds épopée auss i act ion de s héros déterminées par intervention des dieux : cf. Héra, Athéna [pour Gcs / Troyens], Thé tys, Posé idon [contre Ulyss e < cyclope]) : cf. " fatalement »53 (/ révolution : place du dieu) qui permet d'entrevoir l'avenir. . Cf. déjà fatum de l'hérédité qui pèse sur Étienne Lantier, fils de Gervaise. . b) Une pause descriptive • Dominance des imparfaits, duratifs (< pause) et itératifs (< aussi nbre des pers.). * Fi gement max de la vision, hors t emps : montrant 7, chantant 21, balayant 61 . Vision : " on voyait » 20, " C'était la vision » 52 . Sentiments : " Elles s'effrayaient » 42, " L'idée... la glaçait... » 45 • Dynamisation de la description par abondanc e des V d'action : description d'une somme de mouvements : 9-10 tenaient ; soulevaient, agitaient, 174 roulait, 38-9 continuaient à galoper . c) La dramatisation • Pression du passé sur le passé > PQP (forme de fatum : trop tard pour agir, pour que ça n'arrive pas) : * Fonc tion dans l'intrigue mêm e : faim > grève et manif, proche de l'émeute = 34 " avaient allongé en mâchoires de bêtes fauves les faces placides... »

4 * Pression de ce qui est déjà là (surgissement saisi ds son résultat) : 5 " les femmes avaient paru » • Scansion par les passés simples : * Schème de base = alternance entre DD et narration > V de parole au p. simple : murmura 2, balbutia 28, dit 29, dirent 40 = i nterve ntions ponctuelles des bourgeois, balayée finalement par cri final du peuple, cf. s'éleva, domina 72. * Animation par évts ponctuels qui font monter inquiétude des spectateurs (dramatisation du dispositif descriptif lui-même) : " une hache passa » 24-5, coucher de soleil > " la route sembla charrier du sang » 37-8 = exemple de description qui s'appuie sur réel (visible + histoire) > former une vision qui donne sens au visible mis en scène. + 2) Du tableau à la vision . Cf. à cet égard aussi Zola ds lignée de Balzac - et pas seulement par ambition totalisante et systématique - : cf. Baudelaire / B = pas réaliste ms visionnaire. . a) Une double scène • Dispositif descriptif précis + drama tisé (= intégration à l'action + création de tension : ceux qui regardent pour nous sont menacés par ce qu'ils regardent) : d'un côté ouvrie r manifestant ds espace ouve rt, extérieur / de l'autre, bourgeois qui les regardent, ds une grange (cf. auge 43, planche + porte disjointe 45), sous me nace d'être vus e t massacrés (44-45). . b) La distribution des masses • Effort d'organisation et de mise en perspective du côté même de la masse ouvrière : 5 Les fe mmes avaient paru / 14-5 Et les hommes déboulèrent ensuite [= succession temporelle correspond à construction de la description] > vision englobante = du paysage : soleil + plaine + route 36-38. * À l'intérieur des masses, saisies de détails symboliques (surtout haut du corps = ce qui se dégage de la masse) : cheveux épars 6, enfants soulevés comme drapeau 9-10 [> hs : barre de fer + hache 23], gorges gonflée 11 > précisions croissantes pour hs (creusement de la masse) : 20-21 yeux (feu) + trous de bouches noires [> contraste].

5 • Globalisation aussi, ms surtout juxtapositi on, du côté bourgeois, ss description = camp faible en nbre, ms aussi en cohésion et organisation. * Né grel 2 > Mme Henn pui s N g 28-9 > Lucie e t Jeanne 40, qui s'approchent de Mme H 43 > " ils » 71. . c) La vision d'une idée • Après visible épique et mythique > tragique prophétique : voir ce qui n'est pas encore mais doit être ds l'avenir = vision (imagination) de la révolution comme retour et amplification de la manifestation ouvrière > 52-69 au cond. avec valeur de futur ds le passé. • > certaine abstraction de ce qui est mis en scène et montré : passage de la multitude à la galité, cf. article défini = " le peuple » 54, les fs + les hs 57 [extension ≠] > les pauvres / les riches 65-66, vers imaginaire 64-65 : " la vie sauvage... le grand rut, la gde ripaille » = hallucination ds déixis " ces choses » [même si aussi lecture anaphorique] 69-70. + Passage a l'amplitude et le dynamisme de la fresque. . Récit suspendu par caractère épique et descriptif, non sans réelle tension dramatique. Surtout : méta morphose du visible par l'art de l'écri ture descriptive. Sens que l'écritu re naturaliste donne au monde, faisant de la nature une image de l'histoire, tire celle-ci vers une forme d'irrationnel. - II. Les forces obscures + 1) La mise en scène de l'indistinct . Paradoxe fondant esthétique du passage = mise en scène descriptive (analytique, en un sens) de la confusion, de ce qui échappe à la saisie du regard et de l'esprit. . a) Le multiple et le même • Difficulté à voir et comprendre < masse aperçu s e compos e d'une multiplicité d'élts divers : * Omniprésence du pluriel (passim) + démultiplication par insistance sur la fécondité : " quelques unes » + leur petit entre les bras 9 > " D'autres » = " gorges gonflée » 11 (multiplication ds la subdivision qui organise tableau de la masse). * Hs : " deux mille » + liste des métiers 15-6 > détails pluriels : yeux 20.

6 • Même temps : tendanc e massive à la résorpt ion du multiple et du différent ds le même, cf. hs " effacés ds la même uniformit é terreuse »19. * Ex. pê max. = vision de l'avenir, qui est un retour du même (sou forme multiple, ms chaque élt de la multiplicité vient confirmer une identité) : cf. / " révolution » = 59-60 " les mêmes guenilles, le même tonnerre de gros sabots, la même c ohue effroyable... » [avec répétition de mots : cf. guenilles 7, sabots 23] * Inclusion de l'espèce ds le genre (du particulier ds le gal) : " peuple » 1 > déclinaison > fs / hs > métiers divers 15-6 + houilleurs 35 ; pluriel anticipé ds le singulier : " plus rien » > " plus un sou... plus un titre... »67-8. * GN : N sing. + CdN plur = 4-5 " l'ouragan des gestes et des cris », 23-4 " le claqueme nt des sabots », " le hérissem ent des barres » 59-60 " le même tonnerre de gros sa bots », 61-2 " leur poussée dé bordante de barbares ». * Pulsation répétitive par le rythme même : retour de mots, parallélismes et anaphores : femmes bis 5-6, " aux cheveux... aux guenilles »6-7 ; peuple 54 > " il » + V 55-6, " on » + V 63-64. . b) Le spectacle de l'indéfini • Par actualisation et pronominalisation : * articles indéfinis : élts nveau " une hache » 24 ; ds comparaison [= qui ne cherche pas à préciser] " ainsi qu'un drapeau de deuil et de vengeance »10, " comme des bouchers » 39 ; " un regard »44, " une épouvante »47, " des têtes »56, " des incendies » 62 * PN indéfinis : " Quelques unes... D'autres » (au moment d'organiser la vision 9sq.), " les autres » 49 ; " on voyait »20 [or : point de focalisation = pas clairem ent identifié], " on ne laisse rait pas... on retournerait » 63-4 [chgt de réft] • Rendu prosodique et rythmique de cette indistinction = : * Réi tération correspondant à unification t hématique 14 sq. : [m] de la masse (homme, mille, raccomodeur, masse) > [l+n] de laine (ni les... ni les...) et [t+r] de terre (uniformité). * Phrases complexes par juxtaposition [ds même dynq. que juxtaposition de substantifs] = plusieurs procès ds un mê me mouvem ent énonciatif,

7 suggérant prise des actions (plus ou moins distinctes) ds un même flux d'énergie : 9-10 tenaient... soulevaient... agitaient, 36-7 soleil se couchait, rayons ensenglant aient, 56-8 Il promèberait... il sèm erait... Les fs hurleraient, les hs auraient..., 62 sq. Des incendie s flam beraient, on ne laisserait pas... on retournerait... . c) Vision et processus • unification du visible = sa mise en mouvement : concrétion des hs de métiers en une seule " masse compacte », ms qui " roulait »16-7 • importance des déverbaux : substantivation de l'action = activation de la substance : mugiss ement, claquement 23-4, héri ssement 26, souffrance, débandade 33-34, tuerie 39, poussée 62. . Certaine indistinction des individus et des moments, pris ds un indéfini dynamique < tendance à la résorption de l'histoire ds une nature fantastique. + 2) Le cosmos halluciné (cf. Verhaeren, Les campagnes hallucinées, 1893) . a) Corps et matière • Tendance forte à ramener l 'humanité ouvrière à une dimens ion purement matérielle : * Inanimé = dynamique : ouragan des gestes et des cris 4-5, vent terrible 71 ; tension matérielle : cordes de leurs cous décharnés 13-4 ; confusion éltaire : uniformité terreuse 19-20, * Vi vante, corporelle : cf. " sueur » 1 ds bouc he de Négrel , ms paradigmatique > cheveux, peau nue , nudité 6-7, gorges 11, cous 12 ; mâchoires 34-58, hal eine 61 > isotopie du mass ac re = hs saignants 39, ruissellerait du sang 55, . b) Animalité • Vision récurrente la plus forte, liée à la matérialisation corporelle = animalisation. * Forte présence d'une sexualité bestiale, de la fécondité à la jouissance brute (décantation de toute moralité, explosion de la dimension familiale > hordde, meute) : cf. femelles 8 > grand rut 64-5 (< vie sauvage ds les bois 64). - bipolarité érotique de la scène, entre peuple nus [cf. presque sans-culottes 18] et forts / bourgeois calfeutré qui craint le viol (65-6).

8 - cf . métaphore du t itre même, qui résume pa rcours du livre = difficulté et espoir d'une germination de justice. • Paradigme analogique de la boucherie, selon lequel peuple passe de part et d'autre de la barrière des espèces, entre hommes et animaux. * cf. jeu sur " sabots » 23, 60 = chausse, ms cf. hs continuent de galoper 39 > cf. chevaux ; interméd. = animal carnivore : mâchoires de fauves 34, de loups 58. * Liés aux bouchers 39 (proche / chevaux) = saignants < peuple victime / bourreau (cf. préparé par hache-couperet 23 sq. > têtes promenées 56). . c) Force de la nature • Amplification de la corporéité violente aux dimensions cosmiques : * Soleil couchant ensanglante plaine + route semble charrier du sang 36-8 (modalisation mais deux métaphore verbales confirmant dynamisme e t même vitalisme profond des images). • Abstraction de l'énergie vitale, qui devient principe explicatif : * 47-8 : ds épouvante de Négrel, réaction primaire et aveugle, involontaire, à sa situation ds lutte des classes = " une de ces épouvantes qui soufflent de l'inconnu » : cf. m étaphore cosm ique + mot de VH pour renvoyer au principe vertigineux du réel (nature = Dieu = sens de l'histoire ; cf. dans Quatre-vingt-treize : " La révolution est une action de l'Inconnu. » 1874) * 70-71 : passage des " choses » (indéfini concret max) aux principes de plus grande extension, sou forme analogique = " comme une force de la nature » + Le développement de la scène opère une métamorphose, du visible au principe mystérieux qui l'anime. L'apparence tend à l'indistinction, car êtres et choses sont animés et traversés par une force qui les dépasse, et qui se dit ici comme nature. La lecture naturaliste du monde retrouve ici la vision romantique d'un u nivers dont le mouvement profon d lie toute chose. Cette dynamique est celle de l'histoire, où s'affrontent les classes et où se pose la voix narrative. - III. L'apparition de l'histoire + 1) La lutte des classes . a) Le peuple ou l'élément de l'histoire

9 • Animé par pulsions irraisonnées (proximité de la nature) : cf. lexique psychologique = fatigue (lasse 8 [physique]), colère (furieux 15 [folie, aussi], colère 32, débandade enragée 33) * > besoin élémentaire : cf. faim 32 > Du pain ! 73 • Absence de parole des mi neurs / i nterventions récurrente s des bourgeois, qui commente nt la s cène (1, 28, 40) ; plus pré cisément, formes de paroles collectives : * chant de la Marseillaise 21 : actualité, < hymne national seult. depuis 1879 (IIIe République) = fait du peuple expression même, ics, de l'histoire en marche [< champ lex ; de la RF très tôt, ds comparaisons et métaphores : cf. enfants = drapeau allégorique 10 > hache = étendard + ressemble à guillotine 25-7] ; mais : • articulation du chant se perd en une masse sonore confuse, aimale : cf. 21-2 les strophes se perdaient un un mugissement confus • " cri » de fa im 72 (a près hurlt des vieill es 12) = " domine » Marseillaise : l'instinct domine la pensée, comme la nature emporte l'histoire ? . c) Une bourgeoisie fin de siècle • précision / situation his torique des pers. = en font des esthète s décadents : * " conviction républicaine »2, cf. IIIe Ré p. 1875 ( après échec de la seconde et du soulèvement révolutionnaire de 1848 + écrasement de la Commune de Paris 1871 > Rép. au pouvoir depuis 1876) * 40-41 " superbe... goût d'artistes... belle horreur » : > cf. 53-4 " en cette fin de sièc le » = al lusion à l'écriture artiste (cf. frè res Goncourt, 1865 Germinie Lacerteux > cf. aussi Huysmans, À rebours 1884). • Une certain décomposition morale : ≠ ca ractère entier et primitif du peuple * contradiction de Négrel : " malgré » 2 (conviction rép. / " plaisanter la canaille ») = déchirement entre pensée politique et instinct de classe ? ; de Lucie et Jeanne : " pourtant » 42 entre goût d'artiste et peur. * ce rtaine perversité, ds jouissanc e d'un spectacle qui les terrori se (voyeurisme + sado-masochisme) : cf. " belle horreur » 41 (a fort iori < pers. féminins)

10 * proximité des bas instincts (se repaître) spatialement mis en scène par situation ds étable + s'appuyer sur " auge » 43 (anx, et nott porcs). * ambiv. < caractérisation homogène au naturalisme : raffinement formel / exploration d'une R basse propre à l'époque. + 2) Une politique de la voix narrative . a) Voix partagée : l'oralisation • participation du narrateur au monde décrit (empathie + terreur / peuple, critique et proximité / bourgeois) se manifeste par trait sxq. propres l'oralité (parole vive d'un acte ur ≠ d'un obs ervat eur analyste) : ds parole des pers. ms aussi ds disc. de la narration. * Modalités [attitude de l'énonciateur : son énoncé = degré de certitude, de réalité < modalités d'énoncé>] > modes [5 : indicatif, subjonctif, impératif , participe, infinitif] / types de phrases [3 : affi rmative , exclamative, interrogative < modalités d'énonciat ion : relat ion entre interloc.>] / l ex. affectif [expression d'un sentiment] et évaluatif [d'un jugement] : • modes : impératif ds phrases de dialogue = " Prenez... »1, • types de phrases : exclamatives ds dialogue (1, 28, 30, 40, 73) = systématique • lex. affectif et évaluatif : surtt adj. péjoratif, qui monte avec vision de la ré volution, = aff reuses 13, débandade 33, ef froyabl e, sale, empestée 60-1, ripaille 65, terrible 71... • modalisateur : " sembla » 37 * Détachement (ou dislocation) du thème : ds dialogue = 31 " D'où sortent-ils donc, ces bandits-là ? » / ds disc. narratif = 5-6 " Les femmes..., près d'un millier de femmes..., des nudités... » + 14-5 " Et les hommes..., deux mille furieux..., une masse compacte... » * Adv. de dialogue = ds disc. narratif " Oui » 54, 59, 69. . b) Mise en abyme de la bourgeoisie • Une analyse critique : mise en scène et analyse d'une certaine bassesse morale (mépris, pervers ité) > position de distanc e ; cf. a mbivalence énonciative / évaluatif " son mot spirituel » = pt. de vue possible des bourgeois (adhésion), m s plutôt antiphrase ironique (dis jonction de l'énonciation et de l'énoncé).

11 • Le DIL fait porter la voix narrative par les spectateurs bourgeois : tout le dernier paragraphe, emphase apocalytpique, = focalisation zéro (cf. analyse des causes et motivations chez les ouvriers, 32 sq.) fait adopter pt. de vue des bourgeois. * Correspond au dispositif descriptif ds son ensemble (mise en scène du regard) > précarité éthique de la position narrative : participe (même par esthétique : artis te...) du point de vue qu'elle réprouve ( par e ns. de l'hisoire, et mise en scène épique et mythique des mineurs). + L'analyse suggérée d'un affrontement de classe, comme l'agencement de la voix narrtive, font apparaître une certaine complexité ds la lecture naturaliste de l'histoire. - Conclusion : + Gl obalement, le passage p ermet de magnifier l e soulèvement populai re comme manifestation d'une force vive, que ne pourront indéfiniment endiguer les membres d'une classe domin ante qui n'a plus qu'un rapport de jouissance (matérielle et esthétique) au monde. [RÉPONSE À LA PBMATIQUE] . Par une fresque épique tendant à la vision (I) . Pa r une mise e n scène naturalisante du peuple , confus m s révélateur de ce qui s'apparente à une nature. . En montrant - et faisant entendre - un moment de l'histoire où la conscience, bourgeoise, n'est que cynique, perverse et terrorisée. [SYNTHÈSE DU DVLPT] + > Position pê intenable du naturalisme, qui montre l'exercice même de l'analyse et l'écriture comme solidaire d'une position dominante qu'il dénonce. . Cf. pers. de Lantier, qui tente d'être la conscience de la grève ms échoue (recherche de médiation ds l'empathie et la générosité utopique) > part. . Faudra pê attendre jusqu'à Céline (Voyage 1932, Mort à Crédit 1936) pour que voix narrative allie (nott. par registre parlé, pop.) formes d'analyse et de participation au réel qu'elle critique [OUVERTURE]

12 ÉMILE ZOLA Germinal (1885) - Problématique : Entre empathie et distance, quelle sens l'écriture naturaliste donne-t-elle ici à la représentation du peuple ? - I. L'art de la fresque + 1> Un récit en suspens . a) La scène épique . b) Une pause descriptive . c) La dramatisation + 2> Du tableau à la vision . a) Une double scène . b) La distribution des masses . c) La vision d'une idée - II. Les forces obscures + 1> La mise en scène de l'indistinct . a) Le multiple et le même . b) Le spectacle de l'indéfini . c) Vision et processus + 2> Le cosmos halluciné . a) Corps et matière . b) Animalité . c) Forces de la nature - III. L'apparition de l'histoire + 1> La lutte des classes . a) Le peuple ou l'élément de l'histoire . b) Une bourgeoisie fin de siècle + 2> Une politique de la voix narrative . a) Voix partagée : l'oralisation . b) Mise en abyme de la bourgeoisie - Conclusion : Le passage permet de magnifier le soulèvement populaire comme manifestation d'une force vive, que ne pourront indéfiniment endiguer les membres d'une classe dominante qui n'a plus qu'un rapport de jouissance au monde.

13 CHARLES SOREL Histoire comique de Francion (1623-1633) - Introduction + Critique du roman accompagne le genre : particulièrement depuis 16e . Rem. : dimension critique pas absente ds veine chevaleresque liée à naissance du genre en France < cf . reprise de la mati ère de Bre tagne par Chrét ien de Troyes = aussi réflexion critique sur soci été de cour (pbmatisation / pers. du chevalier, amour c ourtois [Yvain], / autorité royale voire religion [Conte du Graal]...) . Max. avec développement de l'humanisme > à la fois : amplification et remise en cause des grands trait s du genre, depui s l'antiquité aux transfo MA (aventures, a mour ; principe d'incertitude ; généalogies). - Héroïsme hyperbolique > Amadis de Montalvo 1508 sq.(trad. fr. 1540 > db. 17e) > roman précieux de Madeleine de Scudéry, Le Grand Cyrus (1649-53). - Amour courtois > (via invention ital ienne de la pastorale ) Astrée d'Honoré d'Urfé (1207 -27) [c es deux lignées > rom an de Mm e de Lafayette] . Critique et parodie : - L'Arioste = Orlando furioso, 1532 [amour / Angélique > folie] - Rabelais = récits de1635-52 - Cervantès, Don Quichotte (1605-16) . Contre-point : forme de réalisme (svent comique) et réflexion psychlogique (pas absent du roman courtois, mais ici avec moins d'idéalisation) = art de la nouvelles - Boccace, Décameron (1380 ?) > 1460 Cent nouvelles nouvelles > 1559 M. de Navarre, L'Heptaméron. + Sorel (1602-74) hérite de cette tradition critique : . Auteur bourgeois, homme de lettres qui occupe fonction d'historiographe de France àp 1635 + produit aussi oeuvre de critique littéraire (1637, Le Jugement sur le Cid composé par un bourgeois de Paris + La Bibliothèque française 1664). . OEuvre romanesque = éminemment critique

14 - parodie du roman pastoral : 1627-34, Le Berger extravagant (= Anti-roman ou l'Hist oir e du berger Lysis ds scde édi tion) [> cf. Virgile travesti de Scarron, 1648-52]. - Histoire comique de Francion, 1623-33 [seconde édition plus prudente < condamnation de Th. de Viau ] : considérée comme oeuvre libertine = liée à mouvement de pensée nott répandu parmi jnes arisrocrates < trad. intellectuelle remontant à la renaissance italienne, professant critique de la religion, f orme de matérialism e et prônant moeurs libres < valorisation de la nature (comme principe indiv. - générosité 17e - et gal). * Participe aussi d'une veine réaliste tradt. comique (= traite de l'hté commune et non de héros supérieurs au commun [cf . " comédies » de Corneille, même si prêtent peu à rire] + force du rire [sanction : clas sique / libération d'énergie naturell e : carnavalesque, dionysiaque cf. Rab.]. * = représenta tion de la soc. du temps > roman réali ste classique ; cf. Roman bourgeois de Furetière, 1666 + Ce passage = incipit > enjeu = . Voir alliance d'une mise en place romanesque et d'un projet critique. - ds parodie romanesque > réal isme burlesque > narration c ritique où raison ne se disjoint pas d'un imaginaire baroque. - I. Le romanesque et sa parodie + 1> La veine héroïque . a) L'incipit : parodie de l'épique - Élément de style sublime = en tension forte / titre : " comique » (lui-même en tension / Fr. de Rosset, Histoires tragiques de notre temps, 1614 = veine de la nouvelle relatant, ds but édification morale ms avec plaisir de la mise en scène des excès, anecdotes des guerres de religion).

15 - Métaphore initiale " voile de la nuit » 1 = re gist re éle vé + suggère personnification sans cohérence avec suite du te xte (cf. Homère " Aurore aux doigts de rose ») > pa rodie / pra tique (épique) de l a périphrase [= soleil entièrement couché]. - Attaque in médias res = précepte aristotélicien / épopée > repris par tous ceux qui veulent au 17e conférer au roman ses lettres de noblesse. * > retour en arrière : cf. chants IX à XII de l'Odyssée = Ulysse relate ses aventures à la cour du roi Alcinoos (cyclope, Circé, pays des morts, Sirènes, Charybde et Sylla). * ici = dérision ds retour à la préparation du baquet ; plus loin = livres III à VI (sur V II), Francion relate se s aventure s au gentilhomme Raymond. . b) Décor, personnages et situation : la parodie du chevaleresque - Lieu = château fort médiéval * 3 Châ tea u de Bourgogne [esquisse de parodie ds réalis me de la situation, ≠ Tintagel ou autre...] > " pont levis » 10, fossés 14 - Mais : parodie point par point, par inversion < * ≠ je une héros (chevalie r = notamme nt cadet, qui doit partir à l'aventure - sortir du château - car sans terre), = " vieillard »2 ; N comique : " Valentin » = prétendant que jne fille devait choisir le 14 février... > inversion aussi des vertus héroïques : craint le froid en plein été (27) + impuissance 41 sq.. * ≠ relation de vassalité entre " grand Seigneur »8 et son chevalier = relation laborieuse et monnayé (travail) entre seigneur et " Concierge »8 * ≠ conquête du château en franchissant les douves = 14 descente ds les fossés hors du château. * ≠ enl èvement nocturne (a fortiori, culte à distance : pétra rquisme platonisé) de la belle ds château, mariée au suzerain (cf. Iseult femme du roi Marc / Tristan, Guenièvre femme d'Arthur / Lancelot) = conquête de sa propre femme : thème farcesque (fabliau > École des femmes) du vieux mari cocu / jne femme pouss ée à l e tromper (ave c Francion), par tempérament et par âge de celui-ci (cf. Laurette = petite Laure : diminutif pétrarquiste... 1470).

16 + 2> L'écriture du mystère . a) Le jeu du point de vue - Narrateur extra- (N participe l ui-même à aucun récit ) et hét éro- (ne raconte pas sa propre histoire ; Francion sera intra- et homodiégétique [cf. Pierrot 35]) dié gétique (+ omniscient ) : cf. c onnaît N des pers. (Valentin 2), leurs habitudes (lunette 5, métier 8) et leur passé (cuvette 15 sq. PQP). - Or : jeu de méconnaiss ance, en focalisation externe = / gestuelle de Valentin 17sq. = " ce mystère » 28. En outre : * Périphrase et indéfini > part laissé à l'imaginaire : cf. grandeur de la cuve 16 + " un gros paquet » 4 + " une certaine poudre » 23 et même d'entrée " un certain vieillard » 2 (foct° externe tt de suite levée > N). * Mi mèsis / audition des paroles de V. pour les connaître : cf. " beaucoup de mots barbares et étranges qu'il ne prononçait pas entièrt » 25 > allégresse d'après gestes et paroles 38-9 * Sens donné seult par paroles de V 39 sq. . b) Le dévoilement - > écrit ure montre qu'elle est un proc ès de lucidité, dès l'attaque (premier moment du texte) : * " voiles de la nuit » = parodique : suggère que voilement tient au romanesque même > cf. ambition humaniste de l'écriture de fiction divertissante : prologue de Rabelais à Gargantua 1535 / laideur de Socrate c omme Si lène et sucer la subst antifique moelle. * " lunette » que V ne met pas = au lecteur de les chausser, afin d'avoir vue cla ire sur c omportement des hommes, ds leur relation à leur nature : cf. intertextualité = prologue Rab. (Tiers 1546 et Quart livre 1552) aussi + aveuglement comme ressort du comique moliéresque (né 1622 et proche aussi des libertins : cf. DJ ms déjà Arnolphe = Monsieur de la Souche 1662 in École des femmes).

17 - Vérité du " mystère » mi s en scène = m atériel le, et porteuse d'une critique morale (satire / dévotion religieuse voire sociale). * ce qui ressort de la superstition (ms cf. aussi " mystères » de la foi > passage subversif... : cf. 44 " tout ce que l'on m'a ordonné sera accompli » / consumatum est de JC) = a trait de fait à la sexualité : cf. exhibition (narrative et stylistique ≠ par le pers. veut se cacher la nuit : hypocrisie) : position naturaliste, sinon matérialiste [dès réécriture bourgeoise du Roman de la Rose par Jean de Meung 1290 ≠ Lorris vers 1230]. * Mont re le croyant supe rstitieux com me sacrilège ( invoque Dieu 41) et simpl eme nt désireux de plaisir (" douceurs... jouissent » 45-6) et de puissance (les invoquent confusément : temporelles ou spirituelles ? 43 > vigueur excessive 51, 53). + Parodie du romanesque vise à vision plus lucide du réel > écriture critique du roman passe par un réalisme burlesque (< ital. burla, " farce ») . = strictement codifié comme réécriture en style bas de textes (antiques) appartenant aux grands genres (cf. Scarron Virgile travesti) > registre linguistique + prédilection pour " bas matériel et corporel » (cf. Bakhtine) [> réalisme : du comique...]. . sens plus large aussi, de comique débridé > excès, invraisemblance (cf. Rab.). . ≠ " grotesque » < it al. grotesca < décor ds grot tes antique s remis es à jour à la Renaiss. > mode comique procédant par déformation extrême, métamorphose grimaçante [ø volonté parodique] - II. Le burlesque et ses raisons + 1> La mise en scène du corps . a) Un monde en mouvement - Dimension cosmique des mouvement s humains, et pê même amoureux : cf. 1 voile de la nuit (fém. : pôle actif) couvrant l'horizon (masc. : pôle passif). - Tous les pers. évoqués sont concernés : V. évidemment (s'agit qu'il ne soit plus immobile la nuit comme une souche : 48 sq.) ms aussi :

18 * 9 gardes du château : hissent le pont levis (image possible de ce qu'il s'agit pour V de parvenir à faire : or lui descend, pend 31). * La urette 46 sq. = mobilité présuppos ée puis expli cite ds rêverie de V 52 : " me repoussant doucement avec tes mains » = " vie » 53. * " on m'a ordonné » 44 = a cti on à défa ut de mvt concret ; occurrence unique comme vraie source d'action (≠ Seigneur 8 et Dieu 41 : pb. de l'autorité suprême, inaccessible, hors de la vie > irréelle ?) > on dé couvrira que c'es t Francion, qui veut se débarrasser du mari pour voir la fe mme : décent rage romanesque baroque [de nveau : tvl de l'indéfini]. - V. = offre image d'agitation : verbes au passé simple et notamment de mvt. (sortit 2, se mit à se promener 11, descendit 14, se mit dedans l'eau 19, en ressortit 20, alla 21, jeta 22, 23) ; mais ne construisent pas trame claire, progressive < caractérisées par * hâte ds l'enchaînement : dès que 17, incontinent 20 * surt out : répéti tions, cf. : " trois fois autour » 21-22, je ta encore 23, recommença de se baigner 28, frotta 34 (sémantisme itératif...) = suggère vanité des actions. . b) La focalisation burlesque - Globalement : exposition du bas du corps par gestuelle de V - Description la plus détaillée (voire unique : cf. ri en sur le vis age = renversement carnavalesque / usage idéaliste de la description : visage avant tout > y déchiffrer caractères et sentiments) = porte sur parties génitales [précision : pénis > testicules]. * intexte possible / Garg. ou Panta. = se chauffe les couillons sur grand feu de bois. - Burlesque par dévalorisation et par hyperbole (analogique) : * " pauvre zest »30 > " gde peau f létrie et velue » 3 : pt. commun = insuffi sance, va cuité, excès du contenant sur le contenu : (outre dérision trad. du vieillard libidineux) critique

19 de la forme vide (≠ " pleine des choses » 33) qui recoupe celle du rite magique... * hyperbole référentielle ds monde de l'histoire (comme pour justifier pause descriptive) : ablution d'une demi-heure 35 * " plus ridé qu'un sifflet à caille » > " que l'on eût pris pour l'escarcelle d'un paysan » : analogie dévalorisante par renvoi au domaine animal + catégorie sociale basse (" vilain » = pers. de contes et fabliau, ≠ héros chevaleresque : d'aill eurs Francion noble) + critique de l'hybris comme avarice opposée à la nature (cf. ≠ " naturellement » 33 : attraper oiseau + remplir le porte monnaie). + 2> Les voies du réalisme . a) Élément objectifs : analyse et effet de réel - Un tableau social : évocation d'un spectre social large (≠ monde clos et idéalisé de l'Astrée * vieux / jne et h. / f. : V. / Laurette (et hommes vigoureux 46) [monde animal : cail le ds comparaison 30 ; voire pui ssances occultes : 43] * noble / non : Seigne ur / Concierge / gardes du châtea u > paysan (ds comparai son 32) ; plus l argement vie de la campagne avec chasse aux cailles (comp. 30). - Une présence du concret : * Détails vestimentaires ds description de V. : saisie globale > détails (côté phlogique) : 3 sq. = robe de chambre, bonnet rouge et paquet sous le bras > pourpoint et chemise 19-20 * Os du quotidien : cuve 16 > fusil et bougie 20-1, poudre 23, sifflet 35 et escarcelle 32 (cants), lit 49. - Limites dans le sentiment de réalité : aucune caractérisation, nott. qualitative, des élts concrets = servent de signes et de repères, mais quasiment abstraits > peu d'effet de réel. * cf. adjs = couleur ou taille bonnet rouge 5, gros paquet 4, cuve 16 (> grandeur), petite bougie 21.

20 * soi t fonction narrati ve : paquet > fusil et bougie ?, cuve / cérémonie, vêtements = fonction burlesque de renversement de l'apparat héroïque. * ≠ fonc tionnement réaliste 19e (Bz c, Fb., Zola) > post -symboliste Pst : épais seur symbolique / une histoire e t des caractères, recueil de temporalité, de goûts, d'affect ; cf. maison Grandet ou pension Vauquer, m édioc rité ppte bourgeoise romantique Fb, misère prolétarienne et fatum organique Z. - Plus grande réalit é pê du discours lui-même (malgré tout : esse nce oratoire, rhétorique, du roman ? [comme du th.]). . b) Présence de la voix - Subjectivation de la parole de V : présence d'affects et presque d'un corps par écriture de sa parole au DD. * Fort ancrage déictique : cette besogne 40, Désormais 50, P1 et P2, présent d'actualité et futur. * Interjection qui accompagne geste de désir (se retourne vers château où Laurette) : " Ah » [fct° expressive] * Évaluatifs : le plus fort 40, facilement 41, si vigoureux 51, doucement 52. * Expression du souhait : plaise à Dieu que je puisse 40 - Polyphonie fantasmatique : au sein même de la voix de V. = montée de la voix de Laurette ; creusement de la voix par présence indirecte du corps de l'autre (aliénation, ou du moins relativité de cette subj.). * Fc t° phatique fantasmé e liée à fonction expressive : " Ah Laurette » > tourne à la prosopopée [faire parler ou agir les absents ou les morts], très animée = cf. paroles expressi ves prêtées à Laurette 53 (avec équivoque obscène sur " coup »). * Séquence intermédiaire, de DD voire DIL 47-50 : V de parole + " que » + cit ati on (tu ne me reprocheras plus que...) > démarcage par citation possibl e (sim ple présupposition d'un propos ou pensée de Laurette) : Mon corps ne sera plus dedans le lit...

21 + Parodie romanesque conduit, sur mode burlesque, à un réalisme qui tient davantage aux disc ours (na rratif + des pers.) qu'à une re présentation vrai semblable : c'est par narration que l'oeuvre construit un romanesque critique. - III. Une narration critique : la raison baroque ? + 1> La voix de la raison . a) Jugements du narrateur - Montée progressive par éva luatifs, péjoratifs : 24-5 bcp de mots barbares et étranges > figures : comparaison " comme un vieux singe fâché » 26 > / zeste et vieille peau. - Amorce de cette a ctivité de jugt critique explicit e = coincide avec matérialisation de la parole superstitieuse (sans examen) : cf. 24 " ayant en la bouc he » > cri tique de l'e sprit / confusion du maté riel et du spirituel (foi / efficacité spirituelle de procédures matérielles : réforme > jansénistes... > Lumières...). . b) Narration et connaissance - Présence très rapide à la P1 quoique extra et hétérodiégétique > conscience de la procédure narrative , de la ficti on : jeu e xplicite / focalisation zéro, = parodie / narration (omnisciente) en tant que telle (trad. > Isaac Sterne Vie et opinion de Tristam Shandy et Diderot Jacques le fataliste 1773 > Gide Faux monnayeurs 1926). - Cf. trois occurrences de la P1 = autour de la question du savoir : 5 ne sais-je pourquoi (/ lunettes), Je ne suis pas assuré... 33 (/ testicules), je sais bien qu'il la frotta une demi-heure 34 ; * À la fois montre inanité du jeu, et plaisir (surprise) ds activité qui a trait à la connaissance : faire triompher vraie certitude de l'intelligence / croyance aux fictions (du roman et de la foi...) : écriture romanesque comme intelligence non dogmatique. + 2> Détours de la structure . a) Une autorité relative

22 - Explicitation de la position narrative à l a P1 = lui enlève de son évidence, suggère interro sur son statut et sa R : ni personnage comme les autres, ni auteur réel ; interro sur instance qui s'interroge à chaque fois qu'assertion porte sur ce qui n'est pas directem ent visible (pourquoi pas lunette + fécondité du pers. : habitude aussi mystérieuse qu'intimité organique [seconde nature : nature h]). - Rapprochement / pers. mis en scène, et qui lui-même est à la recherche de certitude : * avant futurs du fantasmes = expression du voeux et de l'interrogation sur capacités futures (plaise à Dieu 40 + je verrai si 45). * indi ce = expression de la méconna issance 5 // personnage sa ns lunette : narrateur non plus ne voit pas tt à fait clair < limitation ds prétention à expliquer comportements humains ; cf. très longs détours (récits seconds degrés) nécess. à explication de l'identité des pers. (> nott. Laurette = carrière ds prostitution...). . b) La part du rêve - Composition du passage fait pas ser, ds élucidation, d'une apparenc e mystérieuse à l'apparence d'un mystère (= désir : masculin et féminin). - Élucidation d'une scène concrète, outre mise en place de l'intrigue (Objet et Opposant / S à venir : Francion), pose un principe explicatif : nature, mais qui ouvre sur un nouveau texte : ce lui des rêveries du désir, qu'il reste à interpréter [cf. long récit de rêve chap. 3]. * Baroque (cf. Jean Rousset) par vertige de l'apparence + pê par puissance de métamorphose : des S (vieillard / amant , épouse inaccessible / maîtresse ss f rein) et du ré cit (ds déploiem ent des identités et des vies). + Alliance essentielle du romanesque et du travail critique : ds dévoilement rationaliste de la nature comme principe explicatif de l'intrigue amoureuse (logique parodique et burlesque de la désillusion, ou plaisir passe du rêve au rire), qui se renverse en échappée imaginaire (rire de la raison relance dérive baroque du désir : superstition et amour idéaliste > production [discursive] sans fin de l'amour naturel).

23 CHARLES SOREL Histoire comique de Francion (1623-1633) - Problématique : Alliance d'une mise en place romanesque et d'un projet critique. - I. Le romanesque et sa parodie + 1) La veine héroïque . a> L'incipit : parodie de l'épique . b> Décor, personnages et situation : la parodie du chevaleresque + 2> L'écriture du mystère . a) Le jeu du point de vue . b> Le dévoilement - II. Le burlesque et ses raisons + 1) La mise en scène du corps . a> Un monde en mouvement . b> La focalisation burlesque + 2) Les voies du réalisme . a> Élément objectifs : analyse et effet de réel . b> Présence de la voix - III. Une narration critique : la raison baroque ? + 1) La voix de la raison . a> Jugements du narrateur . b> Narration et connaissance + 2> Détours de la structure . a> Une autorité relative . b> La part du rêve

24 CHODERLOS DE LACLOS Les liaisons dangereuses (1782) - Fortune du roman par lettres au 18e : + Devenir du roman mémoire comme effraction sur une sensibilité : . Crit ique 17e / vraisembl ance des romans > ressourcements = ds proxim ité avec histoire et valeur documentaire / une subjectivité > - Roman mémoire fictif : Princesse de Clèves 1678 > à la P1 : Vie de Marianne de Marivaux (1731-42) > romans de L'abbé Prévost : Manon Le scaut (1731) [= Mémoires et aventures d'un hom me de qualité] . - Première occurrence de roman épis tolaire = Lettres d'une religieuse portugaise de Guillerague 1669 > romans de Richardson : Pamela ou la vertu récompensée 1740 (> trad. Prévost 1750) > surtout Nouvelle Héloïse de Rousseau 1761 : veine du larmoyant. . Lié aussi à évolution de la philosophie des Lumières = relativisation des pouvoirs de la raison par la sensibilité (< philosophie de la nature) : Voltaire > Diderot, Rousseau. + Goût pour la polyphonie : . Relativisation des coutumes et pensées occidentales (Montaigne > Pascal) croissant avec critique des traditions et préjugés > faveur de la polyphonie que permet le genre : - cf. aussi goût rococo db. 18e / formes complexes et variées > Lettres persanes 1721. + > Forme possible de roman libertin : sensibilité et force critique. . Mouve ment de pensée < 17e (et au-delà, Renaiss. it al.) = tendance à ramene r sentiments voire morale au fonctionneme nt naturel des instincts, du désir : cf. analyses classiques (Pascal, La Rochefoucault) / amour propre > critique de la morale trad. voire de la religion. - Moments harmonieux [respect apparent des usages que l'on transgresse] : Crébillon (roman mémoire : Les égarements du coeur et

25 de l'esprit 1734 ; dialogue : La nuit et le moment 1755 ; épistolaire : Lettres athéniennes 1771). - Durcissement [vers destruction du monde et de soi] : Laclos > Sade : accompagne moment révolutionnaire, effondrement d'une société (AR) qui ne croit plus en ses propres valeurs. + LD. : . Due l de libe rtin (Valmont /Merteuil) qui sont complices et se défient ds manipulations de pers. plus innocents : Cécil e de Volange + Danceny + s urtout pdte de Tourvel, que se donne V comme objectif, contre avis de Merteuil. + Pbmatique : En quoi dispositif romanesque épistolaire est-il mise à l'épreuve d'une forme d'idéologie qu'est le libertinage ? . récit enchâssé > discours libertin > escarmouche épistolaire. - I. Un récit enchâssé + 1> Une position de maîtrise . a) Maîtrise du narrateur sur son récit - Possible lecture rhétorique de l'ensemble : exorde 1-13, narration 14-44, confirmation 45-63, péroraison 63-88. - Construction forte de la partie proprement narrative : portrait > récit ; en outre : * Port rait en trois parties : beauté naturelle / parure16-23, hume ur spontané / expression apprêtée 23-38, sensibilité / froideur 38-42. * Const ruction du récit valant preuve (de sensibilité amoure use) = autour d'un obstacle symbolique désigné comme tel : " sauter le fossé » 48 - Maîtrise stylistique, entre construction rhétorique et art de la variation : * Parallélisme des négations 26-31 > anaphore en " Il faut » 31-38. * Va riation ds reprises : dérivat ion (expression > exprimer 24), synonymie et antonymie (se mettre 16 > parure / dépare, abandon du négligé ; 39-40 froide et inanimé > sensibilité).

26 * Va riation ds construction des phrase s : 18-23 = présentat if (emphase), ordre inverse (CC antéposé " Grâce... »), ordre directe P3 sing > plur avec possessif P1. . b) Maîtrise du personnage sur son histoire - S. du récit enchâssé fait naître opposant apparent qui sert son O réel : " J'ai dirigé sa promenade... fossé » 45-6. - S des phrases ds un premier temps : 45, 48-9 (orgueil de l'accompli = posséder un résultat : prolepse), 53, 54 (p. simple = récit + brièveté de l'action et de la sensation). - > autres S = autant d'adjuvants de Valmont, preuves de son succès : 55-63. + 2> Un aveu indirecte ? . a) Un portrait troublant - Narration comme dévoilement du corps : * Glissement lexical : 17 sq. parure > négligé > déshabillé [déverbal : accomplissement par le N de l'acte désiré] > mouss eline [nveau voilement, léger : maintient du désir ds le récit] * Vision du corps lui-même : sa taille ronde et souple 21, sa gorge 22 (voilement par lexique noble et conve ntionnel), l es formes enchanteresses 23 (dévoilement par accroissem ent de l'extension - plus de rêverie car moi ns de précision : cf. " écriture gazée » de Crébillon). * Précision plus grande ds récit lui-même + création de contact : 48-9 " J'ai tenu ds mes bras cett e femm e... 52-3 nos bras s'e nlacèrent mutuellement. Je pressai son sein contre le mien. » - Narration comme dévoileme nt du coeur : défini tion de son caractère comme belle âme dont la manifestation immédiate plaît par elle-même > cf. phrase clé de la description (sorte de thème gal) = " pour être adorable il lui suffit d'être elle-même » 15-6. * = représenta tion minimale (qui s'annule elle-même : pbmati que rousseauiste) : 32 " l'image d'une gaîté naïve et franche », 36-7 " se peindre... ce touchant embarras... » > c'e st le corps qui m anifeste

27 l'âme, le sentiment (cf. PCl.) : 54 sq. " je sentis son coeur battre plus vite... [presque amphibologie]... rougeur vint colorer son visage... son modeste embarras... son coeur avait palpité d'amour et non de crainte » * Représentation de l'immédiat = DD ds le récit > aposiopèse signale irruption du sentiment : " Oh non mais... » 61. . b) L'expression du trouble - Suggestion du trouble ds discours du libertin = d'abord désir actif : * Cf. perception active : " mes regards furtifs, mais pénétrants, en ont déjà saisi les formes enchanteresses » 22-3 - Émotion éprouvée : * Une certaine i ntellectualité ds l'approche : cf. l es jugement s qui encadrent portrait et narration = " je le crois bien » 16-7, " Je pense bien différemment » 40, " Ce seul mot m'a éclairé » 61 ; comme si but = comprendre l'autre. * > expression du sentiment d'autant plus frappa nte : regist re de la sensation et de son ivresse = " ravissante » 19 > " ronde et souple » 21 < " enchanteresse » 23 / plus sentimental : " " adorable » 15, " touchant embarras » 38, " aimable rougeur » 55, " charmante candeur » ,59 * Expressifs caractérisent trait de moralité > cf. évaluatifs moraux : 32 " gaîté naïve et franche » 32, " la joie pure et la bonté compatissante » 35, + Récit épistolaire révèle un discours, porteur d'une ambivalence morale. - II. Le discours du libertin + 1> L'analyse morale . a) Une parole abstraite - Abstraction lexicale / motivations et sentiments : * Se ntiments : objets de mes affections 5 (ent re analyse psy et convention courtoise), amitié 11, l'abandon 18, gaît é 32, joie 33, embarras 37, 56, espoir / inquiétude 62, bonheur 67, 77 (≠ plaisir 78), terreurs 70,

28 * Morale : insolente audace 87, la seule volupté a le dt de détacher le bandeau de l'amour 13, bonté 35, modestie 37, candeur 59, mensonge 60, remords 66, gloire 67, vertu 68, témérités 85 * Fa cultés, connaissance : illus ion 15, 81, coeur 25, 79 (siège des affects), sensibilité 40, préjugés 66, sens 79 (≠ coeur), - La généralité : * Outre abstraction lexicale (souvent avec article défini) = tropisme vers abstraction ds récit même de l 'exemplification : cf. a rticle indéf ini comme exemple d'un type abstrait > maxime (l exic alisée) = " une prude craint de sauter le foss é »47-8 [i d. déixis 49 " cette femme modeste »] > type avec majuscule = " la folâtre Dévote » 52 > quasi allégorie, avec épithète de nature (lieux communs : " la verte envie ») : L'aimable rougeur vint... 55 > le doux espoir a remplacé la cruelle inquiétude 62. * Passage au présent ≠ actualité : valeur itérative ou gale ds portrait de la Pdte, 15 > 17 sq. ; tendance à la maxime : cf. 1-2 (avec " donc » de l'induction, qui fait remonte r de l'expé rience au principe) > analyse morale des moeurs libertines 76-77 " ds nos arrangements... e que ns appelons bonheur est à peine un plaisir ». . b) Saisir la nature - But de l'effort d'abstraction = saisie de la nature comme moteur des sentiments et comportements. * nature opposé aux artifices et aux préjugés. * aussi = nature comme essence ≠ accidents de l'éphémères (recherche de principes / compréhension et action). - Analyse > aussi agir sur la nature ds l'autre et en soi : * Sensualité débusquée, comme ambivalence et contradiction chez la Pdte : " leste » 46 (poss ible amphibologie) > " folâtre Dévote » 51, " adroite gaucherie » 52 * 78 s q. Va lmont analyse son psychisme comm e un corps, inéluctablement frappé par la vieillesse : " coeur flétri... vieillesse prématurée » ; cf. ds suite disc . : " temps » 83 res te puissance supérieure, nécess. à la maturation psychique (de Tourvel) [ce qui s'y

29 oppose = " heureuse témérité » = chance, écart fortuit / nécessité, ordre des choses] * Tourvel = opère miracle du rajeunissement - reste rationnel ds la mesure où de l'ordre de la perc eption et non du réel : " charmantes illusions de la jeunesse » 81 - Nature : borne et loi / + 2> Un programme de la toute-puissance . a) L'emprise sur les êtres et le temps - Maîtrise de l'apparence, rendu sensi ble par dé voilement brutal des intentions : * Contraste violent entre la ngage conventionnel de la courtoisie amoureuse ds le récit > dureté de la volonté (héroïsme) libertine : cf. phrase brève et déi xis réductrice / périphrase s précédente : " J'aurai cette femme » 63 [// " attendez que j'aie eu cett e femme » 11] ≠ " l'enfant »59 [italique comme marque de distance - ironique - entre énoncé et énonciat ion : indice qui disparaît ds phras e galant e qui suivent, et clivage qui surgit ds variation brutale de style] > " le doux espoir... » - Récit exemplaire suivi de résolution au futur de l'indicatif : * Séries de prop. au futur avec anaphore en " je » 63-4 > 74 " Je serai vraiment le Dieu qu'elle aura préféré » ; pas de doute / réussite, seule question = " temps que va me prendre cette aventure » 84 (fut. Proche) - Volonté d'emprise se dit ensuite sur le mode injonctif : 68 sq. avec anaphore en " Que » = vertige d'autorité / réel. . b) Transgression, perversion - Point essentiel du plaisir = force d'un ordre religieux et moral > plaisir (pervers : sadique) de sa transgression par l'autre, qui en souffre. * Cf. portrait d'un bel et bon naturel ds la franchise et la charité > récit d'une transgression (figuré par passage du fossé). * Insistance, ds son projet, sur conservation des " préjugés » moraux (67 : voc. de la philosophie des Lumières, V olt., Sade) > voeux du libertin se formule comme séries d'oppositions 68 sq. : croire / sacrifier

30 vertu, épouvantes / entraînement par fautes, terreur / oublier-vaincre ds bras [plutôt vaincre sans oublier, en tte conscience : main tient souffrance, et fit grandeur de la victoire de Valmont - proportionnelle à cette souffrance, cad. à force de l'attachement aux valeurs, force de ces valeurs] - Aboutissement de cette logique = désir sacrilège de prendre la place de Dieu. * Cf. 64-5 " la ravir a u Dieu même qu'elle adore » > 74 " Je serai vraiment le Dieu... » : sacrilège se dit comme rivalité amoureuse. * Cara ctère quais oedipien = prendre l a place du créat eur. Cf. aussi enjeux sociaux ds A R finissant : Pdte de Tourvel désigné d'après fonction sociale de son mari : sans doute judiciaire > noblesse de robe, suggérant bourgeoisie qui de plus en plus l'emporte - nott . financièrement - sur vieille noblesse libertine. + Pouvoi r du libertin, qui cons truit son discours = n'exist e qu'en rel ation aux autres > pertinence max. du dispositif épistolaire. - III. Une escarmouche épistolaire + 1> La place de l'autre . a) Une réponse point par point - Toute lettre = réponse / portrait défavorable que fait Merteuil de la Pdte (5-6) > lettre = texte argumentatif qui lui est adressé. - Portrait en trois temps qui répondent à autant de critique de Merteuil > apparition de la P2P : " Vous lui reproche z »16 / parure > beaut é naturelle ; " dites-vous » 24 / " nulle expression » > expre ssivité naturelle ; " vous la j ugez froide e t inanimée » 39 > pre uve de sensibilité. * Récit même 45-63 = " preuve » de cette dernière qualité (= aptitude à la volupté, que V. a su débusquer) > " vous » 47 ds le récit. - Un espace commun : dialogisme comme typ discursif de la lettre. * cf. " nous » db. et fin : 20 / " chaleur accablante » = communauté de sensation (mondanité) > 26-8 " nos femmes coquettes... nous trompe

31 tj... » + 76 " Soyons... ds nos arrangements... » = communauté des libertins. * Dialogisme biaisé : cf. phrases interrogatives = rhétoriques ; reprises d'une asse rtion de Merteuil pour la contes ter (14-5, 39) ; valeur d'affirmation (6-9, 12-13, 40-4) ; hésitation feinte (14, 78). . b) Une écriture polémique - Registre ambivalent, entre courtoisie amoureuse et affrontement : * Courtoi sie : " empire » 1 ; " amie » 3, " amitié » 12 [s ens fort possible] > " épreuves » à " soutenir » 10, voire amphi bologie sur " traits » 5 [portrait + flèches de l'amour] ; code de bonne conduite, sous forme allégorique (cf. préciosité) : " la seule volupté a le droit de retirer le bandeau de l'amour » 13. * Af frontement : dérive du lex. guerrier qui f ait partie du la ngage courtois (cf. empire, trait...) > affle urement d'une grande violenc e (même si ds hyperbole joué e du langage a moureux) qui f ait de la Merteuil un homme : 6-7 " quel homme n'eût point payé de sa vie cette insolence audace ? » [" soutenir » assa ut 10 = met V. en positi on féminine] ; cf. " bonne foi » finale 76 = chevaleresque (entre guerriers, camarades d'armes comme ennemis : ≠ ruse de la guerre libertine). - Après construction s ystématique contre disc. de l 'autre, éviction de l'autre, ds la joute argumentative (désir de Merteuil exclu de celui de V.) : * Présence forte db. > résurgences régulières > aucune occurrence ds récit et programme (entre 45 et 78) : compli cité libertine 76-77 > remise en cause de leur complicité 78 > ne reste plus que P1 et P3 : espace amoureux (elle/j e) + impersonnalité du désir libertin ds son orgueil (87 " il faut qu'elle se donne »). + 2> Le conflit des valeurs . a) Une accusation voilée - Portrait de la Pdte dessine en creux un portrait charge des libertines mondaines comme la Merteuil.

32 * Oppos ition terme à terme pos sible : cf. " empire qu'elle a su prendre » 1 [habileté ds les manoeuvres] > " touchant embarras »37, " gaucherie » 52, " modeste embarras » 56, " candeur »59 * " insolente audace » 7 [a gress ivit é ss retenue] > " bonté compatissante » 36, " timide » 47, " modeste » 49, 67 sq. préjugé s, vertu, terreurs... * P lus généralement = éloges de la transparence et naïveté / dissimulation : cf. " su prendre » + " nos arrangements » 76 > - Forme aussi d'autocritique : non tant remise en question de la logique libertine (prédominance de la recherche du plaisir) que constat de son échec : * Travail (rhétorique) de l'opposition lexicale se retourne de la victime à l'agresseur : cf. 77 sq. bonheur / plaisir, coeur / sens, être heureux / jouir. . b) Inquiétante nature - Constat critique = impossibilité d'une maîtrise de la nature qui permette accomplissement d'un S [cf. irresponsabilité cyniquement revendiquée in lettre de rupture : " ce n'est pas ma faute »]. * Victime de la force impersonnelle du désir : cf. " Il faut » = mvt. de la Pdte vers V., cad. son désir (" se confier à moi » 48) > jouissance de V. (87 " il faut qu'elle se donne ») ; mais aussi = nécessité d'admirer la Pdte ds sa pureté : " il faut voir comme... » 31, " Il faut voir... se peindre... sur sa figure céleste... modestie point jouée » 35 = V. agi par nature sur laquelle veut agir. * V. contaminé par son O. : émotion la plus grande = ds distance de la jouissance (83 : " ce qui m'effraie ») = comme pdte selon lui, qui aime " un être tj. absent » 42. - Ici : amour de V. comme hommage du vice à la vertu // haine de la pdte, acharnée à la détruire. ; ds ls deux cas = épreuve / amour propre. - Position du lecteur : seul à contempler mvts de tous les pers. à travers leurs disc. (épistolaires). * Lecteur en position de nart. omniscient ? en tout cas de connaissance.

33 * Cf. distance au langage et aux affects que suggère la note de " l'éditeur » : position d'interprétation et jugement ; pas de surplomb objectif livrant la vérité = approche phlogique (temps ) et herméneutique.

34 CHODERLOS DE LACLOS Les liaisons dangereuses (1782) - Problématique : En quoi le dispositif romanesque épistolaire est-il la mise à l'épreuve d'une forme d'idéologie qu'est le libertinage ? - I. Un récit enchâssé + 1) Une position de maîtrise . a> Maîtrise du narrateur sur son récit . b> Maîtrise du personnage sur son histoire + 2) Un aveu indirecte ? . a> Un portrait troublant . b> L'expression du trouble - II. Le discours du libertin + 1) L'analyse morale . a> Une parole abstraite . b> Saisir la nature + 2) Un programme de la toute-puissance . a> L'emprise sur les êtres et le temps . b> Transgression, perversion - III. Une escarmouche épistolaire + 1) La place de l'autre . a> Une réponse point par point . b> Une écriture polémique + 2) Le conflit des valeurs . a> Une accusation voilée . b> Inquiétante nature - Conclusion : Par son énonciation même, la lettre de Valmont illustre le projet d'emprise du libertin, mais aussi son affection par une sensibilité qu'il aspire à dominer : entre roman et philosophie, le lecteur peut ainsi juger un intime conflit des discours.

35 STENDHAL La Chartreuse de Parme (1839) - Position particulière dans invention du réalisme romanesque moderne : + Tradition du roman d'analyse psychologique : . Pa s tant PCl. (enc ore que) qu'analyse de la sensibi lité < Rousseau et Lumièr e : formation et imprégnation philosophique : - idéologues : Destutt de Tracy > dégagement de lois psychologiques : 1822 De l'amour (th. de la cristallisation). - sensualistes : Condillac = tradition empiriste (cf. Hume), pour laquelle toute pensée trouve son origine dans la sensation (cf. " Je suis odeur de rose »). . Valorisation d'une sensibilité énergique (virtu : Italie de la Renaiss. : cf. Chroniques italiennes ) tendue vers recherche du bonheur : égotisme. + Représentation de la réalité historique : . Infl uence et popularité de W. Scott (Ivanhoé 1829) > déve loppement du roman historique : Balzac Les Chouans 1829, Hugo ND Paris 1831. - Singularité française = plus seulement intrigue romanesque sur fond historique, mais ambition d'une représentation totale. - > analys e de la réalité contem poraine, s ociale voir é conomique : cf. composition de la Comédie humaine par Balzac (Père Goriot 1835 > idée du retour des pers. > conscience du projet et titre 1842). - Rôle max de la rév ; ds naissance de ce genre : donne sens à histoire, et fait de la soc. un réalité mobile. . Tension oeuvre de Stendh., entre RN (1830) et CP (1839) : - RN porté par héroïsme révolutionnaire dont NB = figure emblématique pour Julien, lui-même animé d'un héroïsme de conquête sociale, même si fin tragique.

36 - Restauration > blocage politique, règne des vieux : arrêt et désillusion de la génération portée ds son enfance par épopée napoléonienne des pères (cf. db. Confessions d'un enfant du siècle de Musset 1836). - > (selon Pierre Barbéris) CP = refuge dans idéalité (idylle) d'une réalité historique pré-bourgeoise : Milan de 1796, libéré des autrichiens par troupes de NB.. * Échec de Fabrice > appel (par-dessus oeuvre de Bzc, de l'héroïsme bourgeois) au roman de la dési llusion conte mporaine : Flaubert + Bovary 1857 et Éducation 1869. + Scène topique et charnière : . Fabrice del Dongo, jeune noble milanais de fait fils d'un militaire français = épris d'idéal républicain (comme sa [fausse] tante Gina) > suit armées de NB : défaite de Waterloo. Revient à Milan > Parme, où Gina devenue duchesse Sanseverina ; protégé par comte Mosca amoureux d'elle [≠ âme basse : fiscal Rassi : deux clans se partagent le souverain prince régnant) suspect + duel avec un comédien > en prison ds tour Farnese : pour première fois croise regard de Celia Conti (fille gouverneur de la citadelle ; rencontrée une fois avant). . Héroïsme historique et sentimental. + Pbmatique : . Comme nt alliance de la visée réaliste et de l 'idéalisation romanesq ue, dans écriture de l'analyse psychologique stendhalienne ? - ef fort d'idéalisation / R historique (circonstance) > premiers regards (histoire) > traitement narratif - I. Une cellule idéale + 1> L'élusion du réel . a) L'espace - Description de la cellule ds passage précédent : quasi disparition ici, sinon par fenêtre et barreaux (5, 6, 14) = passage entravé entre int. et ext., soit symbolisation de la prison(par synecdoque) et des relations entre les pers..

37 - Pur espace relationnel (abstrait, pour déploiement de la sensibilité et de ses signes) : cf. " sa position la plus élevée » 16 - Subj. de Fabrice = pt. de vue dominant > son espace est + purement mental / espace de Célia plus (concrètement, précisément) présent : * 3 " la fenêtre de la volière », 15 " fond de la chamb re », 39-40 " savante retraite par échelons... le plus près de la porte », " la porte » 42 (symétrique inverse / fenêtre de F.). . b) Temps et modes - Tps dominant = p. simple, aspect ponctuel, éphémère de ce moment miraculeux, cf. 26 " ils exprimèrent un instant la pitié la plus vive ». - Imparfait assez peu fréquent / fait que scène d'amour (> sentiment) : peu de moment d'intériorisation sereine (agitation, fébrilité latente), cf. 28 " la teinte rose s'étendait rapidement » > imparfait de l'état final de F 41-3 = laisse sur sentiment indéterminé (pas d'analyse). - Subjectivationds rythme narratif : cf. ellipse / " en revenant duquotesdbs_dbs44.pdfusesText_44