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BILAN SECTORIEL

BILAN MONDIAL DE L"ACTION CLIMAT

PAR SECTEUR

OBSERVATOIRE MONDIAL

DE L"ACTION CLIMAT

NON-ÉTATIQUE

PUBLIÉ PAR L'ASSOCIATION CLIMATE CHANCE

DÉCEMBRE 2020

Citation

-ÉTATIQUE (2020). BILAN 2020 DE L'ACTION CLIMAT PAR SECTEUR. CLIMATE

CHANCE

_________________________________ Le texte de la présente publication peut être reproduit en tout ou en partie à des ns pédagogiques et non lucratives sans autorisation spéciale de la part du détenteur du copyright, à condition de faire mention de la source. Les données utilisées sont de la responsabilité de la source citée, l'Association Climate Chance ne peut être tenue responsable de leur inexactitude. _________________________________

Ronan Dantec, président de Climate Chance

De l"Observatoire Climate Chance:

Amaury Parelle, coordinateur

Antoine Gillod, chargé de recherche

Samuel Laval, chargé de mission

Tania Martha-Thomas, chargée de mission

Ghislain Favé, Consultant climat-énergie

Aude Valade, Scientique chez CIRAD.

CRÉATION GRAPHIQUE ET MISE EN PAGE

Elaine Guillemot -

Hewan Goethals

Elodie Sha

Anne-Marie Harper

Eva Radek

Rachel Zerner

Enerdata

Shutterstock

- BILAN 2020 - OBSERVATOIRE MONDIAL DE L'ACTION CLIMAT NON-ÉTATIQUE

RETOUR SOMMAIRE

PRÉSENTATION ........................................................................ INTRODUCTION ........................................................................ ÉNERGIE ........................................................................ d'électricité TRANSPORT ........................................................................ fragilise les stratégies de long terme des acteurs

TRANSPORT FERROVIAIRE .........................................................................................................................

TRANSPORT MARITIME .........................................................................................................................

TRANSPORT AÉRIEN .........................................................................................................................

..............101 BÂTIMENT ........................................................................ l'habitat

INDUSTRIE - TEXTILE ....................................................................................................................

.152 la fast fashion accélère son recyclage

INDUSTRIE - ACIER ....................................................................................................................

.....174 : un alliage entre solutions miracles et investissements massifs DÉCHETS ........................................................................ et à la pandémie, des efforts tout azimut pour résoudre la crise des déchets USAGES DES SOLS ........................................................................ internationaux pour les sols et les forêts

PRÉSENTATION

Climate Chance

Depuis 2015, l"Association Climate Chance participe à la mobilisation dans la lutte contre le dérèglement climatique. Il s'agit de la seule associa- tion internationale se proposant de réunir à égalité l'ensemble des acteurs non-étatiques reconnus par l'ONU (9 groupes d'acteurs: collectivités locales, entreprises, ONG, syndicats, communauté scientique, représentants du monde agricole, de la jeunesse, des peuples autochtones et des femmes) pour faire émerger des priorités et propositions communes, et pour renforcer des dynamiques d'acteurs par la mise en relation (coalitions thématiques, sommets, portail de l'action). "Bilan Sectoriel» Dans le but de renforcer l"action des acteurs non-étatiques et crédibiliser les scénarios de stabilisation du climat, l'Association Climate Chance a lancé en 2018 un Observatoire mondial de l'action climatique non-étatique, qui se donne comme objectif d'expliquer les évolutions des émissions de gaz à effet de serre, en croisant les politiques publiques nationales, avec les dynamiques sectorielles, les stratégies des acteurs privés, les politiques publiques locales, et les actions entreprises par les acteurs du territoire. Dans ce Bilan, nous proposons une synthèse de la littérature récente et des tendances d'action à l'oeuvre pour expliquer les émissions dans les sec- teurs de la production d'énergie, les transports, le bâtiment, l'industrie, les déchets, et l'usage des sols. sont soutenus par - BILAN 2020 - OBSERVATOIRE MONDIAL DE L'ACTION CLIMAT NON-ÉTATIQUE

INTRODUCTION

2020, une

année hors normes qui bouscule les tendances observées en 2019

Le GIEC avait fixé à 2020 l'an-

née butoir pour le pic des émis- sions pour avoir une chance de tenir la trajectoire fixée par l'Accord de Paris. 2019 se devait donc d'être la dernière année d'augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES).

En 2019, les émissions de GES ont augmenté

de 0,6%, pour atteindre 43,1 gigatonnes de CO 2

équivalent, changements d'usage des sols com-

pris. Une hausse plus faible que les deux années précédentes (+2,1% en 2018 et +1,5% en 2017), après une période de stagnation entre 2015 et

2016, qui porte tout de même la hausse globale

des émissions à 4% depuis la signature de l'Ac- cord de Paris, et la concentration de CO 2 dans l'atmosphère à des niveaux records: 410 ppm en moyenne en 2019, alors que jamais l'humanité n'avait dépassé 300 ppm avant la Révolution industrielle (Global Carbon Project, 2019). Avec des températures moyennes supérieures de 1,1°C par rapport à l'époque préindustrielle, l'année

2019 s'est révélée être la plus chaude jamais

enregistrée en Europe, et la deuxième à l'échelle de la planète (OMM, 2020).

L'année 2020 s'ouvrait donc sur une situa-

tion mitigée, mais avec l'objectif pour les États de présenter leurs progrès et renouveler leurs Contributions Déterminées au niveau National (CDN) lors de la COP26. Or, début 2020 la pan- démie de Covid-19 a gagné toute la planète et marquera immanquablement une nette rupture avec la dynamique observée jusqu'à présent.

La récession survenue en 2020 est bien plus

importante que celle survenue après 2009. Le

PIB mondial pourrait baisser de 4,5% selon les

estimations d'Enerdata et de l'OCDE (Enerdata,

2020). Les plus industrialisés ont toutefois mieux

résisté, en particulier la Chine qui a déjà mas- sivement relancé son économie. Si ces chiffres sont encore incertains, en raison de la seconde série de connements adoptés à l'automne 2020, il est intéressant de noter que cette récession pourrait engendrer une baisse plus rapide de la consommation d'énergie (-5,9%) et plus rapide encore des émissions de CO 2 (-8,6%). La toujours prudente Agence Internationale de l'Énergie (AIE) table quant à elle sur une baisse de 5,3% de la consommation d'énergie, et une réduction des émissions de CO 2 de seulement 6,6% (AIE,

2020). Pour rappel, le Programme des Nations

Unies pour l'Environnement (PNUE) estime qu'une

baisse annuelle de 7,6% des émissions de tous les GES est nécessaire jusqu'en 2030 pour atteindre l'objectif de limiter le réchauffement global à

1,5°C, et de 2,7% pour le limiter à 2°C (PNUE, 2019).

FIGURE 1

ÉVOLUTION DES ÉMISSIONS DE CO

2 - ÉNERGIE ET DE LA CONSOMMATION D'ÉNERGIE - PRÉVISIONS 2019/20

ɸ Enerdata, 2020

x x x x x x x x

TOTAL PRIMARY ENERGY SUPPLY (TPES) CO

ÉMISSIONS ( FROM FUEL COMBUSTION)

- BILAN 2020 - OBSERVATOIRE MONDIAL DE L'ACTION CLIMAT NON-ÉTATIQUE

Quels enseignements

transversaux de ce Bilan peut-on tirer ?

Nous observons tout d'abord

que la réduction nette de la demande et des besoins est un facteur puissant de réduction des émissions de GES. En effet, les secteurs liés à la production ou à l'usage de l'énergie peuvent être analysés selon le triptyque suivant: décarbonation, efcacité énergétique et baisse de la demande nette. Si ce constat semble évident en 2020 avec les mesures de connement liées à la pandémie de Covid-19, il n'en est pas moins pertinent pour observer 2019. Ainsi, le premier facteur de baisse des émissions de GES dans la production d'électricité en 2019 est le ralentissement de la croissance économique et celle de la consommation d'électricité (p. 20). Ce même constat explique à l'inverse la difcile décarbonation de ces secteurs. Dans le secteur du bâtiment, les gains d'efcacités en 2019, encore maigres, ne compensent pas la hausse de la demande en électricité des appareils, ni même de la demande en surface à construire (p. 120). Dans le secteur des transports, les ventes de véhi- cules neufs poursuivent leur décrue, même si la tendance à la montée en gamme et le succès des SUV plus lourds et énergivores, mettent à mal les gains d'efcacité. Enn, nos analyses des secteurs de la production d'acier et de textile (pp. 151 et

173), montrent que les options pour décarboner

ces deux lières sont limitées, ce constat appelle à réduire l'utilisation de matériaux vierges soit par plus de circularité ou par une baisse nette de la demande. conséquent accéléré certains signaux faibles de la transition. Dans la production d"électricité, la priorité donnée aux renouvelables sur les réseaux et la baisse de la demande en pétrole, ont permis le main- tien de la croissance des renouvelables tout en ampliant la dévaluation des actifs fossiles et notamment des majors (p. 30). Le vélo, à la croi- sée des dés environnementaux et sanitaires, a bénécié d'un engouement que l'on peut désor- mais considérer comme une mise à l'échelle, en

Europe mais également ailleurs dans le monde,

et non un simple sursaut circonscrit à quelques villes (p. 61). Après le séisme provoqué par la fermeture des frontières chinoises à l'import des déchets recyclables en 2018 la relocalisation des lières locales de recyclage dans les pays indus- trialisés est devenue d'autant plus urgente que la pandémie a fait chuter les taux de recyclage et pousse les prix des plastiques vierges(p. 196).

La crise renverse parallèlement

certaines tendances encou- rageantes observées depuis quelques années. L"accès à l"électricité propre et la capacité des foyers de s'équiper de solutions d'entrée de gamme off-grid dans les pays en développe- ment, sont fortement impactés (pp. 27 et 42). Les prix bas du pétrole ont aussi permis aux compa- gnies de fret maritime d'amortir l'impact de la pandémie sur leurs activités, tout en fragilisant certaines de leurs stratégies de décarbonatation et de dépollution (p. 86). La baisse des coûts de la pétrochimie prote aussi aux producteurs de plastiques vierges, déjà sollicités pour les équipements et gestes barrières, au détriment des plastiques recyclés (p. 201). tendances déjà inquiétantes, comme l"affaiblissement des contrôles pour lutter contre les feux de forêts et la déforestation au Brésil et contrecarrer les efforts menés par l'In- donésie qui était parvenue à inéchir le rythme de sa déforestation. Néanmoins, un effet positif de la pandémie pourrait justement se trouver dans la mise en lumière dans le débat public du rôle des forêts et de la biodiversité en tant que barrières naturelles à la circulation des patho- gènes, en plus de leur rôle en tant que puits de carbone (p. 221).

Enseignements clés

La pandémie et ses conséquences ont accéléré certains signaux faibles de la transition, notamment dans la production d'électricité, la mobilité urbaine et le traitement des déchets. Le choc provoqué par la chute de la demande et des cours du baril a des effets ambivalents à court-terme, mais pourrait bien engendrer des transformations structurelles dans certains secteurs. La crise renverse parallèlement certaines tendances encourageantes observées depuis quelques années telles que l'accès à l'énergie hors réseau dans les pays en développement, les efforts de réduction des émissions des transports, ou encore les efforts de protection des forêts La baisse générale des usages de l'énergie et de laquotesdbs_dbs5.pdfusesText_9