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M ON ÂMI François Mauriac, retenu à la clinique par une opération qui, heu- reusement, a parfaite" ment réussi, m'a confié le périlleux honneur de



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d'individus distincts et le romancier s'y trouve lui-même mêlé Ainsi, dans la Mauriac affirmait pour sa part que seuls ses personnages secondaires pouvaient  



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son enfance dans 1 1histoire de ses personnages Page 10 -6- tt , ' ,



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1/ L'invention du personnage par le romancier L'histoire du roman nous invite à considérer le personnage comme une Mauriac affirmait, lui, que seuls ses



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François Mauriac, Le Romancier et ses personnages, 1933 Dans son essai, Mauriac interroge la notion de personnage Il souligne son artificialité et ainsi, met 



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Maritain en était resté pour lui aux vieilles conceptions du naturalisme « Cette connivence, ajoutait Mauriac, du romancier avec son sujet, contre laquelle il nous 



Mauriac et Sartre, la liberté des personnages - Érudit

Mauriac et Jean-Paul Sartre – concernant les personnages de romans, ou plus qui a été publié en 1928 et de l'essai Le Romancier et ses personnages 



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3 Mauriac François, Le romancier et ses personnages suivi de l'éducation des filles, Paris, Buchet-Chastel, 1994, p 95 4 Sartre Jean-Paul, Qu'est-ce que la 



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ou histoire d'un romancier hanté par un de ses personnages par Ferdinand STOLL Mauriac s'est exprimé à plusieurs reprises dans ses essais sur ce point et

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Directrice-Fondatrice: YVONNE SARCEY

f(RtNCIA ..JOURNAL

DE t.:UNiVERSiTE DES .ANNALES

1931-1932

17 26
8

ANNÉE

20 AouT

19 3 2

M.

Albert Flament

Confidences d'Auteurs : Le Romancier et ses Personnages

conférence de M. FRANÇOIS MAURIAC Les 1830.-Peints par Eux-Mêmes: Le Salon de Mme de Girardin

conférence de M. ALBERT FLAMENT

Musique : Les ·Meurtriers de leur Amour

Conférence de M. HENRY BIDOU

Récit du Graal, de "Lohengrin», de Richard Wagner Les Comédiens Célèbres : Ligier dans Barberousse

Tous droits

rése rvés

Scènes commentées par M. JULES TRUFFIER

Illustrations, Portraits, Autographes

Le No 1 Franc 75

Abonnements aux 24 N•• de l'Année Scolaire paraissant le 5 et le 20 de chaque mois

36 Francs.-Chèque postal: 330-40

Etranger : 46 ou 56 fr., selon les pays

5, Rue La-Bruyère

PARIS-9•

Téléph.:

Trinité 00.60

CONftR(NCIA

26e Année

N' 17

Directrice-Fondatrice

-YVONNE SARCEY

VIE CONTEMPORAINE

Confidences d'Auteurs

20 Août

.1932

Le Romancier et ses rersonnases

CONFÉRENCE DE

1\1. fRANCOIS MAURIAC

faite le 18 mars 1932

M. François Mau,riac, souffrant, avait prié son ami, M. nob!rt J1allcr.v-Radol, de lire la belle

conjé.rence heureusement écrite et que médecin et chirurgiP 'l lui interdisaient de prononcer. Le

l

ecteur s'acquitta de cette tâche délicate avec infiniment de talent. Voici le préambule applaudi.

par leq uel il excusa l'au.teur.

MESDAMES, MESSIEURS,

M

ON ÂMI François Mauriac, retenu à la

clinique par une opération qui, heu reusement, a parfaite" ment réussi, m'a confié le périlleux honneur de lire la conférence qu'il devait aufoard' hui pro· noncer devant vous. E'x cusez-moi si fe n'arrive pas à vous rendre fidèle ment, en toutes ses nuan ces, cette exquise musi que de chambre que compo se toute page de l'éminent écrivain que le:; confidences modulées à mi-voix dans une pénombre lumineuse que parfument l'encens des pins landais et la sombre odeur entêtante des pres.,oirs ,girondins, el celle ironie tendre el cruelle en même temps, 'et que transfigure de plus plus la paix chrétienne enfin conquis e. Hélas 1 le chant d'A riel enflé par la trompe d'un !haut parleur, quelle pitié !

Aussi, vous demande

rai-fe très simplement de suppléer, par votre di lection pour le mélo dieux absent, à la trop imparfaite traduction que fe dois vous donner de s on art . (Applaudisse ments.) vous aimez el qu' annon

çait déjà Barrès, dès le

naïf concert des Mains

Jomtes. Il est si difficile

de transmettre, sans les trahir, en plein four, de· vant un grand public,

M. Mau~·iac.

'l\OBl:.RT

VALLERY-'RAI OT

(Studio Monuel f••e•·····) 210
l 'HUMILITÉ ( 1) n'est pas la vertu dominante ! .. .. des romanciers. Ils ne craignent pas de prétendre au titre de créateurs. Des créa teurs ! les émules de Dieu !

A la vérité, ils en sont les singes. -

Les personnages qu'ils inventent ne sont nul

lement créés, si 1 a création consiste à faire quelque ch ose de rien. Nos prétendues créatures sont f ormées d'éléments pris au réel ; nous combinons, avec plus ou moins d'adresse, ce que nous fournissent 1 'observation des-autres hommes et la connaissance que nous avons de nous-mêmes. Les héros de romans naissent du ma riage que le romancier contracte avec la réalité. Dans les· fruits de cette union, il est péril leux de prétendre délimiter ce qui appartient en propre à l'écrivain, ce qu'il y retrouve de lui même et ce que

1 'extérieur lui a fourni. En

tout cas, chaque romancier ne peut, sur ce sujet, ne pa rler que de soi, et les obs'ervations auxquelles je vais me risquer, dans cette cau serie, me concernent seul. << Risquer n est le mot q ui convient, car peut-être y a-t-il pour un romancier risque réel à se regarder travail ler.

Noüs avons l'instinct des abeilles, qui ter-

. nissent les parois des de verre pour se dérober à 1 'observateur.

Il va sans dire que nous ne tiendrons

pas compte i ci des romanciers purement subjectifs, de ceux q ui, sous un léger déguisement, sont eux-mêmes tout le s ujet de leurs livres. A vrai dire, tous les romanciers, même quand ils ne l'ont pas toujours publié, ont commencé par cette peinture 2irecte de leur belle âme et de ses avent ures métaphysiques ou sentimentales.

Un garçon de dix-huit ans ne peut faire un

livre qu'avec ce qu'il connaît de la vie, c'est à-dire ses proprès désirs, ses propres illusions. Il ne peut que décrire l'oeuf dont il vient à peine de briser la coquille. Et, en général, il s'intéresse trop à lui-même pour songer à obser ver les autres. C'esdorsque nous commençons à nous déprendre de notre propre coeur que le ro man cier commence aussi de prendre figure en nous. Après avoir écarté du débat les romanciers q ui racontent leur propre histoire, nous ne tien drons pas compte non plus de ceux qui copient patiemment les types qu 'ils observent autour d'eux, et qui font des portraits plus ou moins

F.dèles et ressemblants. Non que cette forme

du roman soit le moins du mon de méprisable : c 'est celle qui est née directement de La (1) Il semble vain d'exprimer l'émotion qui saisit. le P':'hlic à la lecture de ces confi.de,nees d'une souve rame beauté. Nous préférons ne mentionner aucun des applaudissements Qjfi soulignèrent, tant de passages magnifiques. · .. · · Bruyère et des grands moralistes français. Mais ces romanciers mémorialistes et p ortraitistes ne créent pas, à proprement parler ; ils imitent, ils r eproduisent, ils rendent au public, selon le mot de La Bruyère, ce que le public leur a prêté ; et le public ne s 'y trompe pas, car il cherche les cl efs de leurs personnages et a vite fait de mettre des noms soi.Is chacun d'eux.

Le public n'en !\jurait agir de même avec

1' espèce de romans qui nous occupe ici : ceux

où des créatures nouvelles naissent de cette uni on mystérieuse entre 1 'artiste et le réel. Ces héros et ces héroïnes que le· véritable roman cier met au monde, et qu' il n'a pas copiés d 'après des modèles rencontrés dans la vie, sont des êtres que leur invente ur pourrait se flatter d'avoir tirés tout entiers du néant par sa puissance créatrice, s'il n'y avait, tout de même, autour de lui, -non dans le grand public, ni pa rmi la masse de ses lecteurs incon nus, mais dans sa famille, chez ses proches, da ns sa ville ou dans son village, -des per sonnes qui croient se reconnaître dans ces êtres que le romancier se Battait d'avoir créés de toutes pièces. Il y a toujours, dans cet entou rage immédiat, des lecteurs q·ui se plaignent ou qui se froissent. Il n'y a p as d'exemple qu'un romancier n'ait peiné ou blessé à son ,insu d'excellentes gens parmi ceux qui l'ont connu enfant ou jeune homme, au milieu desquels il a grandi, et auxquels il était à mille lieues de penser lorsqu'il écrivait son roman.

N'empêche que s'ils s'y reconnaissent, eux

ou les le urs, en dépit de toutes les protestations de l'écrivain, n'est-ce pas déjà la preuve qu'à son insu il a puisé, pour composer ses bons hommes, dans cette immense réserve d'images et de souvenirs que la vie a accumulés en lui ?

Comme ces oiseaux voleurs, comme ces pies

dont on raconte qu'elles prennent dans leurs beès les objets qui luisent et les dissimulent au fond de leur nid, l'artiste, dans son enfance, f ait provision de visages, de silhouettes,· de paroles ; une image le frappe, un propos. une anec dote ... Et même, sans qu'il en soit frappé, cela existe en lui au lieu de s'y anéantir comme dans les autres hommes ; cela, sans qu'il en sache rien, fermente, vit d'une vie cachée et surgira au moment venu.

Dans ces milieux obscurs où s'écoula son

enfance, dans ces familles jalous ement fermées aux étrangers, dans ces pays perdus, dans ces coin3 de province où pe!sonne ne passe et où il semble qu'il ne se passe rien, il y avait un enfant esp ion, un traître, inconscient de sa tra1- trise, qui captait, enregistrait., retenait à son insu la vie de tous les jours dans sa complex ité gbscure. Un enfant, pareil aux autres enfants, T et quÎ n'éveillait pas le soupçon. Peut-être devait-on lui répéter souvent :quotesdbs_dbs23.pdfusesText_29