[PDF] [PDF] Étude géographique des mutations du commerce de détail au

5 juil 2006 · l'étude du commerce de détail dans la région nord-ouest du Mexique, à la la Frontière Nord du Mexique mené par le CREDAL Les Français jouent leur partition en solo 40 Migration between Mexico the United States : Binational Study marché mûr pour l'implantation des formes modernes de la 



Previous PDF Next PDF





[PDF] FGS5 : Frontière USA -‐ Mexique - N Sougnez

convoitée, dans les états du sud des USA et jusqu'au Mexique Tâche 1 : En fonction par le conflit et qui réclamaient réparation MUNOZ J matérialiser leur frontière méridionale par la construction d'un mur et d'accroître sa surveillance 



[PDF] Limmigration illégale entre le Mexique et les Etats-Unis

6 jan 2015 · Préparation aux débats/ recherche d'arguments : 10 minutes • Débats Etats- Unis notamment en construisant un mur à la frontière mexicaine



[PDF] PROJET DEXPOSITION ITINERANTE ET - Marine Bouilloud

6 mar 2012 · sépare le Mexique des Etats-Unis, mur inacceptable, mur de la honte siècle Pendant la prohibition aux USA, les américains viennent se divertir et Préparation du projet de résidence: été-automne 2010, hiver 2011



[PDF] la frontière Mexique-états-unis, un espaCe De relations - CEMCA

La frontière entre les États-Unis et le Mexique s'étend sur 3 141 km depuis le Golfe par José Pastor, lors des travaux de réparation du mur qui ont donné lieu à 



[PDF] La migration de transit au Mexique - Corpus UL - Université Laval

En transit sur le territoire mexicain, les migrants irréguliers centraméricains migrants pass through Mexico in order to reach the United States sous le gouvernement George W Bush, édifia une loi pour la construction d'un mur Plusieurs quittent donc sans aucune préparation au voyage et ignorent même la distance à



[PDF] Évolution des politiques migratoires au Mexique au cours de la

les réalisations du gouvernement mexicain en matière de politique migratoire à partir avec le Mexique, renforcement reflété par la construction d'un mur le long pays soit utilisé comme plateforme de transit, préparation ou refuge pour des 



[PDF] Étude géographique des mutations du commerce de détail au

5 juil 2006 · l'étude du commerce de détail dans la région nord-ouest du Mexique, à la la Frontière Nord du Mexique mené par le CREDAL Les Français jouent leur partition en solo 40 Migration between Mexico the United States : Binational Study marché mûr pour l'implantation des formes modernes de la 

[PDF] descartes meditations metaphysique

[PDF] 4ème méditation descartes

[PDF] programme mercatique stmg 2017

[PDF] jr wikipedia

[PDF] descartes méditations métaphysiques these

[PDF] comment répondre ? une question de gestion

[PDF] facebook inscription

[PDF] facebook messenger

[PDF] terminale stmg rhc matières

[PDF] facebook fr

[PDF] facebook mobile

[PDF] facebook recherche

[PDF] facebook connection

[PDF] méthode facile ? lire et ? comprendre

[PDF] facile ? lire bibliothèque

>G A/, i2H@yyy39y33 ?iiTb,ffi?2b2bX?HXb+B2M+2fi2H@yyy39y33 am#KBii2/ QM 8 CmH kyye >GBb KmHiB@/Bb+BTHBM`v QT2M ++2bb `+?Bp2 7Q` i?2 /2TQbBi M/ /Bbb2KBMiBQM Q7 b+B@

2MiB}+ `2b2`+? /Q+mK2Mib- r?2i?2` i?2v `2 Tm#@

HBb?2/ Q` MQiX h?2 /Q+mK2Mib Kv +QK2 7`QK

i2+?BM; M/ `2b2`+? BMbiBimiBQMb BM 6`M+2 Q` #`Q/- Q` 7`QK Tm#HB+ Q` T`Bpi2 `2b2`+? +2Mi2`bX /2biBMû2 m /ûT¬i 2i ¨ H /BzmbBQM /2 /Q+mK2Mib b+B2MiB}[m2b /2 MBp2m `2+?2`+?2- Tm#HBûb Qm MQM-

Tm#HB+b Qm T`BpûbX

úim/2 ;ûQ;`T?B[m2 /2b KmiiBQMb /m +QKK2`+2 /2 /ûiBH m J2tB[m2X G2 +b /2 H 6`QMiB`2 LQ`/ 2i /2 H pBHH2 /2 hBDmM, 2t+2TiBQM Qm KQ/H2 T`û+m`b2m`\

J`B2@*`K2M J+Bb

hQ +Bi2 i?Bb p2`bBQM, J`B2@*`K2M J+BbX úim/2 ;ûQ;`T?B[m2 /2b KmiiBQMb /m +QKK2`+2 /2 /ûiBH m J2tB[m2X G2 +b /2 H 6`QMiB`2 LQ`/ 2i /2 H pBHH2 /2 hBDmM, 2t+2TiBQM Qm KQ/H2 T`û+m`b2m`\X :ûQ;`T?B2X

UNIVERSITÉ DE PARIS III - SORBONE NOUVELLE

A mes parents

Sommaire

AVANT PROPOS......................................................................................................................................................................7

INTRODUCTION...................................................................................................................................................................9PARTIE 1.

1. Le modèle états-unien en deçà du Río Bravo.....................................................................................................................36

CHAPITRE 2.

1. La force de la tradition face aux mutations du commerce................................................................................................81

CHAPITRE 3.

1. La grande distribution : un commerce sous le signe de la croissance............................................................................114

PARTIE 2.

1. Diversités et disparités des États frontaliers.....................................................................................................................164

CHAPITRE 5.

1. Des échanges multiples et intenses ....................................................................................................................................207

Sommaire5

CHAPITRE 6.

1. Une jeune ville millionnaire.................................................................................................................................................255

tijuanense entre deux modèles......................................................................................................................269

CHAPITRE 7.

1. Dynamique territoriale urbano-commerciale....................................................................................................................299

Conclusion ..............................................................................................................................................340

6

Remerciements

vida tijuanense agréable.

Avant propos

Le projet initial de cette thèse, commencée à la suite d'un mémoire de DEA, portait sur

l'étude du commerce de détail dans la région nord-ouest du Mexique, à la frontière avec les États-

Unis. Il entrait dans le cadre d'un projet plus global sur " la Frontière Mexique/États-Unis :

processus d'intégration et d'internationalisation dans les régions de la Frontière Nord et du

Centre Ouest mexicain » mené dans un programme commun du Centre de Recherche et de Documentation sur l'Amérique Latine (CREDAL) et de l'ORSTOM 1 , actuellement Institut de Recherche pour le Développement (IRD), en collaboration avec deux institutions de recherches mexicaines : El Colegio de Frontera Norte (COLEF) et la Universidad Autonoma de Baja

California (UABC). Je suis donc partie sur le terrain dans le cadre d'une coopération académique

établie entre le CREDAL et le COLEF. Lors de mon séjour à Tijuana (de mars 1995 à janvier

1996), j'ai eu la chance d'être reçue par le COLEF. Cette institution, alors présidée par le Dr.

Jorge Bustamante, son secrétaire général académique étant le Dr. Jorge Santibañez, a mis à ma

disposition ses ressources académiques et logistiques, elle m'a également offert la possibilité

d'échanger avec ses chercheurs. Le Dr. Victor Alejandro Espinosa, directeur du Departamento de

Estudios Sociales, m'a accueillie dans son l'équipe. Bien que mon travail n'ait pu être intégré dans

un projet de l'institution, du fait de la spécificité de sa thématique, l'environnement académique

du COLEF m'a été grandement profitable, d'une part parce qu'il m'a apporté une connaissance

pluridisciplinaire de la Frontière nord, et d'autre part parce que le prestige du COLEF m'a ouvert

les portes de nombreux organismes publics et privés, lors de mon travail de terrain. 1 8 Il a pu cependant s'insérer au départ dans un projet sur la dynamique des villes moyennes

et intermédiaires mexicaines, dirigé par François Tomas, de l'Université de Toulouse-Le Mirail,

en collaboration avec le CREDAL (1994-1995) ; j'y ai participé en étudiant le commerce de détail

dans les villes moyennes de Basse Californie. Cela a influencé certaines de mes orientations de

recherche, m'a conduit à participer également, au CREDAL, à l'atelier de cartographie de Martine

Droulers et Violette Brustlein-Waniez, ce qui m'a permis ensuite de développer les parties statistique et graphique de cette thèse.

Introduction

L'entrée effective du Mexique dans la zone de libre échange nord-américaine, le 1 er janvier

1994, modifie la place et le rôle de ce pays au sein des Amériques, en le rattachant désormais

commercialement au Nord et socio-culturellement au Sud. Mais, elle constitue avant tout une des mutations économiques majeures de la fin du XXème siècle après une longue période de

protectionnisme économique et de posture d'indépendance politique affirmée vis-à-vis des États-

Unis. L'économie en est réorganisée car l'ou verture commerciale met fin au modèle des substitutions aux importations qui protégeait les entreprises mexicai nes de la concurrence

étrangère. Elle atténue, par ailleurs, l'intervention de l'État dans la sphère économique et sociale.

Les années quatre-vingt-dix représentent une période charnière dans l'évolution économique,

politique et sociale du Mexique.

Notre recherche sur les mutations du commerce

de détail mexicain s'inscrit donc dans un contexte national de transition entre deux modèles de développement - l'un protectionniste,

l'autre libre-échangiste - tandis que, parallèlement, la mondialisation de l'économie entraîne des

flux croissants de capitaux des pays riches vers les pays en voie de développement, dits

émergents. Ces flux de capitaux s'investissent de plus en plus dans le secteur tertiaire car, avec la

croissance économique des pays émergents, l'accès à la consommation devient de plus en plus

banal. Les conditions d'exercice du commerce de détail reposent sur ces deux facteurs de changement : l'un interne, l'ouverture économique du pays, et l'autre mondial,

l'internationalisation des activités des grands groupes mondiaux de la distribution. La présente

étude se propose de mettre en lumière les évolutions récentes du commerce de détail mexicain, la

restructuration de la grande distribution 1 et ses impacts spatiaux. Dans le prolongement

géographique de ces questions, nous formulons l'hypothèse selon laquelle la proximité du modèle

commercial des Etats Unis, pays développé le plus proche, influence plus directement l'organisation de la grande distribution mexicaine. Cette hypothèse s'appuie sur la situation

géographique et économique de l'espace mexicain, et demande à être traitée tant à l'échelle

nationale qu'à celle de la région frontalière, compte tenu des dimensions de ces espaces. La recherche, dans sa présentation actuelle, est différente du projet initial dont l'objet

d'étude était centré sur les réseaux et les liens de dépendance commerciale entre les villes jumelles

de San Diego et de Tijuana. En effet, de l'étude de l'équipement commercial de Tijuana a émergé,

1

Distribution, terme incontournable s'il est en géographie, puisqu'il fait tantôt référence à la disposition des individus

dans une série statistique, tant

ôt à la répartition spatiale (tant ordonnancement que localisation...) ; il recouvre un sens

précis pour la fonction commerciale où il désigne " [...] l'ensemble des activités de mise à disposition des produits

auprès du consommateur, et donc finalement synonyme du commerce, surtout employé au singulier et dans l'absolu :

la distribution, mot plus "noble" que le "commerce" et qui s'y substitue dans des jargons professionnels » (R. Brunet,

R. Ferras et H. Théry, 1993).

10

au fur et à mesure, la nécessité de contextualiser les spécificités du commerce de détail dans la

ville frontalière par rapport au cadre national. Or, très vite, il est apparu qu'il n'existait rien de

récent sur le sujet à l'échelle nationale, ni dans la littérature géographique, ni dans celle des

économistes. C'est donc en resituant Tijuana dans un ensemble national que la problématique

initiale a changé : elle est d'abord passée de l'échelle de la ville frontalière à l'organisation

commerciale du pays ; puis, en traitant des liens de dépendance vis-à-vis des États Unis, elle a

glissé vers l'analyse des mutations de la distribution de détail dans les villes mexicaines sous

l'influence du modèle commercial du pays voisin. Cette dernière hypothèse avait surgi des premières constations sur la croissance de la grande distribution et de l'arrivée de groupes étrangers sur la scène commerciale mexicaine.

Le contexte économique des années 1990 a été un des éléments qui ont fait évoluer le

sujet d'étude. Le début de mes recherches coïncidait avec la mise en application de l'Accord de

Libre Échange Nord-américain (ALENA), ce qui suscita de ma part un intérêt particulier pour

cet événement et les conséquences qui devaient en découler sur l'organisation du commerce de

détail, car il était en quelques sortes l'aboutissement d'une transformation amorcée depuis les

années quatre-vingt. C'est ainsi que, dans la perspective de l'ouverture commerciale du pays,

l'espace frontalier n'était plus un espace d'étude en soi mais allait être considéré comme un

contrepoint, voire même comme un modèle exemplaire, par rapport aux conditions d'exercice de

l'activité commerciale au Mexique. Il s'agissait de résister à la tentation de traiter la région

frontalière comme un espace déconnecté de son ensemble national du fait des mesures d'exception qui lui ont été appliquées.

La réorientation du projet a également été imposée par un accès difficile aux sources

d'information et par un manque de synergie avec d'autres projets sur la frontière. Les études sur

le commerce de détail sont peu nombreuses et s'articulent rarement à l'espace national. Elles sont

presque toujours abordées sous la perspective des relations avec "

El otro lado

2

», c'est-à-dire dans

la dimension concurrentielle avec les Etats-Unis, à l'intérieur d'une problématique économique

plus générale : celle du statut de la zone libre attribuée aux zones frontalières mexicaines. L'unité

thématique de ce travail prétend donc entrer en résonance avec les évolutions récentes visant à

mettre fin aux mesures d'exception à la Frontière Nord - celles qui favorisaient une ouverture,

quoique limitée spatialement et contrôlée par les pouvoirs publics - et la généralisation de

l'ouverture économique à l'ensemble des régions mexicaine s. Le Mexique est le pays d'un contact double : celui entre l'Amérique anglo-saxonne et l'Amérique latine et, celui entre le " premier » monde et le tiers monde3, mondes

exceptionnellement situés côte à côte le long d'une seule frontière sur plus de 3 200 kilomètres

4 2

El otro lado, c'est-à-dire littéralement " l'autre côté », est l'expression employée par les frontaliers mexicains pour

désigner de façon générique les Etats-Unis, situés de l'autre côté de la frontière.

3

R. Chapuis (1994 : 4-5) présente la diversité du Tiers Monde et classe le Mexique parmi les " pays en

développement à revenu moyen » grâce à leur production d'hydrocarbures. Les autres pays font partie des " pays

pétroliers à capital excédentaire », compte tenu de la faiblesse du peuplement et, enfin, les plus défavorisés, les " pays

les moins avancés » (P.M.A.), sont ceux dont la population dispose d'un revenu par habitant inférieur à 200 $ par an.

4

En 1994, au moment de la signature de l'Accord de Libre Échange Nord Américain (ALENA), les États-Unis

avaient un PNB par habitant de 23 718 de dollars contre 4 030 pour le Mexique. La frontière États-Unis/Mexique

est un exemple unique d'espaces adjacents avec un degré de développement économique si inégal.

Introduction 11

Ces deux thèmes de contraste - l'un relevant d'une problématique culturelle, l'autre des rapports

économiques mondiaux - font partie des caractères de l'identité mexicaine dans la géopolitique du

continent américain. Sa proximité avec la première puissance mondiale stigmatise les relations

Nord/Sud observées à l'échelle mondiale. La région de la Frontière Nord du Mexique est

devenue l'archétype du modèle " centre/périphérie » de l'espace-monde 5 : cette discontinuité spatiale unique dans le développement socio-éco nomique de deux sociétés a donc été érigée en exemple. Mais, la réalité est autrement plus complexe. La contiguïté géographique, d'une part, et les liens historiques par delà de la ligne

frontière, d'autre part, ont placé la région de la Frontière Nord sous l'influence directe des États-

Unis bien avant que le Mexique n'intègre la région économique nord-américaine. La politique

d'aménagement territorial mise en place par les présidents de la république mexicaine, tels que Lázaro Cárdenas dans les années trente et Luís Echeverría dans les années soixante, ont conféré

un statut particulier à cet espace frontalier au sein du Mexique, pour contrebalancer la puissance

hégémonique de l'économie états-unienne dans une zone stratégique. Par rapport aux autres

régions mexicaines, cette région relativement isolée du centre du pays a précocement expérimenté

l'ouverture économique grâce aux mesures dérogatoires qui lui ont été accordées, tout d'abord

sous la forme de franchise commerciale aux importations, puis sous celle d'un programme d'industrialisation fondé sur l'autorisation excep tionnelle des investissements étrangers dans la

branche des industries de réexportation, les maquiladoras. Cette évolution économique régionale

est atypique au regard du modèle protectionniste en vigueur dans le reste du pays. Le

développement de l'industrie maquiladora de réexportation constituait, jusqu'aux années quatre-

vingt, une première expérimentat ion d'intégration à " l'espace-monde », à l'échelle régionale. La

généralisation de l'ouverture économique aux autres régions a entraîné la diffusion du modèle

industriel de la maquiladora vers les zones méridionales du pays. Les mesures dérogatoires ont touché traditionnellement et plus directement les activités

commerciales ; à une époque où les barrières douanières protégeaient les activités économiques du

pays, le Nord comptait plusieurs zones franches, dont la zone libre de Basse Californie au nord- ouest. C'est pourquoi, au vu des évolutions du secteur industriel, il nous a paru opportun de

confronter le modèle commercial frontalier aux évolutions actuelles du secteur dans le reste du

pays.

1 ENJEUX EPISTEMOLOGIQUES A PROPOS D'UN ESPACE EN DEVELOPPEMENT

Le commerce de détail, en tant qu'activité économique, peut être abordé à travers un

certain nombre de questionnements relevant de démarches plus globales mettant en cause les schémas de développement technologique. En limitant nos considérations aux formes de la distribution commerciale, nous pouvons affirmer avec A. Metton (1981) que l'évolution de la

distribution au cours du XXème siècle constitue une véritable " révolution commerciale ». Cette

dernière touche les modes de vie et les modes de représentations d e la population dans une 5

En France, les enseignants de géographie du secondaire traitent, parmi les espaces frontaliers, le contact frontalier

entre les États-Unis et le Mexique, particulièrement pédagogique puisque, après avoir été présent dans les manuels de

lycée, il figure désormais dans les manuels de collège (aux niveaux de la cinquième et de la troisième).

12

" société de consommation » (J. Baudrillard, 1970). Elle affecte également l'organisation des

espaces de la consommation - ceux fréquentés par le consommateur final - et les espaces

économiques des groupes de distribution - autrement dit ceux de la logistique. Notre démarche a

pour but de mettre en perspective les enjeux épistémologiques d'une étude économique dans sa

dimension spatiale par rapport aux problèmes des espaces en développement. Dans un second

temps, apparaîtront les problématiques du commerce de détail spécifiques au continent latino-

américain dans le contexte d'internationalisation du secteur de la distribution de détail. L'évolution des formes commerciales dans le monde développé et libéral est-elle transposable aux pays émergents du monde en développement ? Et quels sont les rapports entre

le modèle économique libéral - aujourd'hui dominant dans le contexte de la mondialisation de

l'économie - et les périphéries, dans la diffusion des innovations techniques ? Du point de vue

sectoriel, pouvons-nous faire l'hypothèse d'une diffusion du modèle commercial des pays riches vers les pays émergents ?

Une première école de pensée défend le schéma évolutionniste selon lequel la diffusion des

technologies permet le développement économique des pays du Tiers Monde. Un courant

opposé insiste davantage sur la relation de dépendance vis-à-vis des détenteurs des technologies

modernes lorsqu'il s'agit de les importer. D'autres auteurs s'appliquent dès les années 1950 (l'économiste A. Lewis en 1954 puis le géographe M. Santos en

1975), à mettre à jour les

structures du système économique et insistent sur un dualisme économique structurel, symptomatique des " fractures » socio-économiques des pays en voie de développement. Quant aux analystes et observateurs de la mondialisation ils s'attachent à l'analyse de la diffusion des

processus économiques à une échelle plus petite, et à l'organisation réticulaire des " centres »

dominant des " périphéries » intégrées ou marginalisé es à différents degrés. Certains auteurs tendent à considérer qu'il existe un schéma unique de développement économique passant par l'adoption des mêmes techniques et des même moyens de production. Ainsi, pour le commerce de détail, Patrick Molle (1992), dans son étude sur le commerce en Europe, a proposé une périodisation pour modéliser l'évolution des fo rmes de distribution. Face à la concurrence, le commerce doit adapter ses techniques aux nouvelles conditions du marché.

Et compte tenu des évolutions du marché dans le système libéral, le commerce connaîtrait ainsi la

même évolution partout, quoique avec des décalages dans le temps. Le modèle de développement

industriel des sociétés de Rostow se trouve ici appliqué à l'évolution de la distribution

commerciale. La modernisation du commerce de détail passe partout par les mêmes étapes successives : pendant la première phase, le commerce indépendant est la forme dominante ; la

deuxième période se caractérise par le développement des grandes surfaces ; enfin, la dernière

voit la distribution intégrée se généraliser. L'étude portant sur l'Europe montre que tous les États

européens ne possèdent pas actuellement une structure commerciale au même stade mais tendent

vers l'intégration des circuits de distribution, et c'est ce qui est observable dans les pays européens

les plus " en retard » comme l'Espagne et surtout le Portugal. En France, où le commerce se

caractérise par la présence d'un nombre important de grandes surfaces, la tendance observée met

en avant la constitution de grands groupes de distribution internationaux où les activités sont

diversifiées. Ces mêmes auteurs - généralement les économistes directement impliqués dans le

secteur en tant qu'auteurs d'études pratiques - défendent l'idée d'un mouvement innovant, diffusé

vers les pays périphériques à partir d'un pôle économique fortement structuré. En donnant le

sous-titre, Des idées nouvelles pour l'Europe, à son ouvrage sur la distribution américaine, Tordjman

Introduction 13

(1988) suggère que certains pays sont le fer de lance de l'innovation en matière de distribution et

que les exemples sont transposables dans d'autres pays. Cette conception " évolutionniste » repose implicitement sur la constatation d'un

développement économique indéniablement présent dans certains pays en voie de développement.

Cependant, la croissance économique est irrégulière et le développement social inégal. Parallèlement,

la mondialisation de l'économie joue un rôle d'accélérateur des processus de mutation des secteurs

économiques, avec l'intervention directe des firmes étrangères qui s'implantent de plus en plus dans

ces pays dits "émergents". Ces derniers sont des périphéries intégrées aux centres de décisions

mondiaux à partir desquels se diffuse le modèle industrialisé. Or les krachs boursiers et les

dévaluations monétaires de la fin des années 90 au Mexique (décembre 1994), en Thaïlande (juillet

1997), au Brésil (janvier

1999) et en Argentine (décembre 2001), ont révélé les limites et les

incertitudes d'une évolution économique trop rapide, et les interprétations les plus optimistes des

chiffres de croissance ont dû être tempérées. C'est pourquoi l'étude régionale des conditions de

diffusion des modèles commerciaux prend son sens. Les concepts et les définitions utilisés par les

auteurs en France (P. Molle, 1992 et A. Dayan, 1992) sont difficilement applicables au cas mexicain.

Cependant, depuis l'entrée du Mexique dans l'ALENA, les relations commerciales avec les pays nord-

américains vont s'accentuer, et nous sommes en droit de nous demander si la modernisation de la

distribution n'est pas plutôt due à l'importation d'un modèle par des firmes étrangères qui

internationalisent leurs activités 6 à l'instar des délocalisations du secteur secondaire 7 A cette logique " évolutionniste » l'analyse structuraliste oppose la dichotomie des structures économiques dans les pays en voie de développement : d'une part un circuit de

l'économie dit "traditionnel", composé de nombreuses petites entreprises, et d'autre part un autre,

qualifié de "moderne". L'inégalité du capital est ici le principal facteur de différenciation des deux

circuits ; c'est pourquoi la modernisation des services et, en particulier du commerce, à forte

capacité capitalistique dans les pays du Tiers Monde, coexiste avec un circuit dit inférieur de

micro-entreprises (comprenant également le secteur dit informel). Les géographes, à la suite des

travaux de Milton Santos (1975), ont également repris cette base conceptuelle introduite dans les études économiques. Cet axe analytique met en évidence un " espace partagé » 8 où coexistent les

deux circuits économiques en complémentarité, car les circuits supérieurs et inférieurs s'appuient

mutuellement l'un sur l'autre dans leur fonctionnement. Les structures économiques locales nécessitent la prise en compte des facteurs structuraux pour la définition de concepts spécifiques aux pays en développ ement, ce que propose la géographie. J. Beaujeu-Garnier et A. Delobez (197

7), dans leur ouvrage méthodologique sur la

géographie du commerce, ont eu soin de régionaliser l'étude des organisations commerciales en

mettant en évidence les particularités et les conditions locales de la fonction d'échange qui, outre

l'aspect socioculturel, relèvent des structures économiques locales. Les auteurs aboutissent à une

typologie régionale fondée sur les spécificités idéologiques et conceptuelles propres à chaque

6

Se rapporter à l'annexe méthodologique.

7

En effet, la notion de délocalisation ne convient pas ici, il s'agit davantage d'investissements à l'étranger car ce sont

des services. 8

L'expression fait référence directement au titre de l'ouvrage de Milton Santos, L'espace partagé. Les deux circuits de

l'économie urbaine des pays sous-développés. Paris, M.Th. Génin-Librairie Techniques, 1975, 405 p.

14 système économique : à chaque type d'espace économique correspond une batterie d'outils

méthodologiques selon que son économie est socialiste, libérale ou en voie de développement.

L'INTERNATIONALISATION DE LA DISTRIBUTION

D'abord espaces de délocalisation pour les multinationales du secteur productif, les pays en voie de développement sont de plus en plus une destination pour les grandes firmes de la

grande distribution à la conquête de nouveaux marchés. On a à l'esprit les opérations les plus

spectaculaires telles que les ouvertures de Mc Donald's (restauration rapide, emblème, s'il en est,

de la société de consommation américaine) à Pékin et à Moscou, ainsi que celle des Galeries

Lafayette

9 également dans l'ex-capitale soviétique. Le phénomène est sans doute moi ns

spectaculaire dans les pays en voie de développement, car il n'existe pas d'obstacle idéologique à

l'implantation des formes modernes de la grande distribution. Encore ne faut-il pas oublier la nouveauté que constitue l'ouverture économique du Mexique en dépit de la permanence des structures politiques (Prévôt-Schapira, 1992 et J. Revel-Mouroz, 1993).

L'internationalisation des activités d'un grou

pe de distribution s'inscrit dans la même logique que celle des grandes firmes multinationales de production. Les facteurs de la mondialisation de la distribution sont classés par B. Merenne-Schoumaker (2000) en deux

catégories : les facteurs généraux essentiellement économiques concernant toute entreprise d'un

système libéral, et des facteurs spécifiques aux régions concernées par ces processus (les "pays de

départ et de destination"). Ainsi, parmi les raisons invoquées par les entrepreneurs du secte ur

commercial (F.C.D., 1997 et L.S.A., 3/02/2000) pour internationaliser leurs activités, on trouve la

saturation du marché dans les pays d'origine. En effet, une fois les groupes de la distribution

constitués, ceux-ci diversifient leurs activités dans le secteur (par exemple le groupe Carrefour

possède des hypermarchés du même nom, des magasins de maxidiscompt, Ed L'épicier, et des

magasins spécialisés, comme la vente des produits surgelés Picard). Puis la diversification des

activités (soit par absorption d'entreprises, soit par extension des activités) est suivie par l'étape

pendant laquelle les grands groupes fusionnent 10 . Mais les fusions sont limitées par les lois contre les monopoles et par les réglementations 11 La saturation du marché pousse les entreprises à l'internationalisation de leurs activités. Bien que la croissance ne soit pas nulle, les possibilités sont de plus en plus rares et la

concurrence accrue ; ce qui amène les groupes à étendre leurs activités au-delà des frontières à un

moment où la libre circulation des capitaux et des marchandises est facilitée par la libéralisation

des échanges soit à l'échelle des associations régionales (MERCOSUR, ALENA, Union Européenne), soit à une échelle plus globale av ec l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). 9

Cet exemple fut longtemps présenté comme une des conséquences les plus radicales de la libéralisation et de

l'ouverture économique de l'ancien bloc soviétique mais, à l'instar de la situation des pays émergents du Tiers

Monde, la fragilité de la croissance a amené rapidement des ajustements tels que la fermeture des Galeries Lafayette à

la fin des années 1990, laissant la place libre à son concurrent allemand à Moscou (N. Lemarchand, 2001).

10 Carrefour fusionne avec Promodès pendant l'automne 1999 11

Par exemple, les lois états-uniennes contraignent les enseignes Staples et Office Depot, spécialistes de la vente de

quotesdbs_dbs27.pdfusesText_33