5 juil 2006 · l'étude du commerce de détail dans la région nord-ouest du Mexique, à la la Frontière Nord du Mexique mené par le CREDAL Les Français jouent leur partition en solo 40 Migration between Mexico the United States : Binational Study marché mûr pour l'implantation des formes modernes de la
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A mes parents
Sommaire
AVANT PROPOS......................................................................................................................................................................7
INTRODUCTION...................................................................................................................................................................9PARTIE 1.
1. Le modèle états-unien en deçà du Río Bravo.....................................................................................................................36
CHAPITRE 2.
1. La force de la tradition face aux mutations du commerce................................................................................................81
CHAPITRE 3.
1. La grande distribution : un commerce sous le signe de la croissance............................................................................114
PARTIE 2.
1. Diversités et disparités des États frontaliers.....................................................................................................................164
CHAPITRE 5.
1. Des échanges multiples et intenses ....................................................................................................................................207
Sommaire5
CHAPITRE 6.
1. Une jeune ville millionnaire.................................................................................................................................................255
tijuanense entre deux modèles......................................................................................................................269
CHAPITRE 7.
1. Dynamique territoriale urbano-commerciale....................................................................................................................299
Conclusion ..............................................................................................................................................340
6Remerciements
vida tijuanense agréable.Avant propos
Le projet initial de cette thèse, commencée à la suite d'un mémoire de DEA, portait surl'étude du commerce de détail dans la région nord-ouest du Mexique, à la frontière avec les États-
Unis. Il entrait dans le cadre d'un projet plus global sur " la Frontière Mexique/États-Unis :processus d'intégration et d'internationalisation dans les régions de la Frontière Nord et du
Centre Ouest mexicain » mené dans un programme commun du Centre de Recherche et de Documentation sur l'Amérique Latine (CREDAL) et de l'ORSTOM 1 , actuellement Institut de Recherche pour le Développement (IRD), en collaboration avec deux institutions de recherches mexicaines : El Colegio de Frontera Norte (COLEF) et la Universidad Autonoma de BajaCalifornia (UABC). Je suis donc partie sur le terrain dans le cadre d'une coopération académique
établie entre le CREDAL et le COLEF. Lors de mon séjour à Tijuana (de mars 1995 à janvier
1996), j'ai eu la chance d'être reçue par le COLEF. Cette institution, alors présidée par le Dr.
Jorge Bustamante, son secrétaire général académique étant le Dr. Jorge Santibañez, a mis à ma
disposition ses ressources académiques et logistiques, elle m'a également offert la possibilité
d'échanger avec ses chercheurs. Le Dr. Victor Alejandro Espinosa, directeur du Departamento deEstudios Sociales, m'a accueillie dans son l'équipe. Bien que mon travail n'ait pu être intégré dans
un projet de l'institution, du fait de la spécificité de sa thématique, l'environnement académique
du COLEF m'a été grandement profitable, d'une part parce qu'il m'a apporté une connaissancepluridisciplinaire de la Frontière nord, et d'autre part parce que le prestige du COLEF m'a ouvert
les portes de nombreux organismes publics et privés, lors de mon travail de terrain. 1 8 Il a pu cependant s'insérer au départ dans un projet sur la dynamique des villes moyenneset intermédiaires mexicaines, dirigé par François Tomas, de l'Université de Toulouse-Le Mirail,
en collaboration avec le CREDAL (1994-1995) ; j'y ai participé en étudiant le commerce de détail
dans les villes moyennes de Basse Californie. Cela a influencé certaines de mes orientations derecherche, m'a conduit à participer également, au CREDAL, à l'atelier de cartographie de Martine
Droulers et Violette Brustlein-Waniez, ce qui m'a permis ensuite de développer les parties statistique et graphique de cette thèse.Introduction
L'entrée effective du Mexique dans la zone de libre échange nord-américaine, le 1 er janvier1994, modifie la place et le rôle de ce pays au sein des Amériques, en le rattachant désormais
commercialement au Nord et socio-culturellement au Sud. Mais, elle constitue avant tout une des mutations économiques majeures de la fin du XXème siècle après une longue période deprotectionnisme économique et de posture d'indépendance politique affirmée vis-à-vis des États-
Unis. L'économie en est réorganisée car l'ou verture commerciale met fin au modèle des substitutions aux importations qui protégeait les entreprises mexicai nes de la concurrenceétrangère. Elle atténue, par ailleurs, l'intervention de l'État dans la sphère économique et sociale.
Les années quatre-vingt-dix représentent une période charnière dans l'évolution économique,
politique et sociale du Mexique.Notre recherche sur les mutations du commerce
de détail mexicain s'inscrit donc dans un contexte national de transition entre deux modèles de développement - l'un protectionniste,l'autre libre-échangiste - tandis que, parallèlement, la mondialisation de l'économie entraîne des
flux croissants de capitaux des pays riches vers les pays en voie de développement, ditsémergents. Ces flux de capitaux s'investissent de plus en plus dans le secteur tertiaire car, avec la
croissance économique des pays émergents, l'accès à la consommation devient de plus en plus
banal. Les conditions d'exercice du commerce de détail reposent sur ces deux facteurs de changement : l'un interne, l'ouverture économique du pays, et l'autre mondial,l'internationalisation des activités des grands groupes mondiaux de la distribution. La présente
étude se propose de mettre en lumière les évolutions récentes du commerce de détail mexicain, la
restructuration de la grande distribution 1 et ses impacts spatiaux. Dans le prolongementgéographique de ces questions, nous formulons l'hypothèse selon laquelle la proximité du modèle
commercial des Etats Unis, pays développé le plus proche, influence plus directement l'organisation de la grande distribution mexicaine. Cette hypothèse s'appuie sur la situationgéographique et économique de l'espace mexicain, et demande à être traitée tant à l'échelle
nationale qu'à celle de la région frontalière, compte tenu des dimensions de ces espaces. La recherche, dans sa présentation actuelle, est différente du projet initial dont l'objetd'étude était centré sur les réseaux et les liens de dépendance commerciale entre les villes jumelles
de San Diego et de Tijuana. En effet, de l'étude de l'équipement commercial de Tijuana a émergé,
1Distribution, terme incontournable s'il est en géographie, puisqu'il fait tantôt référence à la disposition des individus
dans une série statistique, tantôt à la répartition spatiale (tant ordonnancement que localisation...) ; il recouvre un sens
précis pour la fonction commerciale où il désigne " [...] l'ensemble des activités de mise à disposition des produits
auprès du consommateur, et donc finalement synonyme du commerce, surtout employé au singulier et dans l'absolu :
la distribution, mot plus "noble" que le "commerce" et qui s'y substitue dans des jargons professionnels » (R. Brunet,
R. Ferras et H. Théry, 1993).
10au fur et à mesure, la nécessité de contextualiser les spécificités du commerce de détail dans la
ville frontalière par rapport au cadre national. Or, très vite, il est apparu qu'il n'existait rien de
récent sur le sujet à l'échelle nationale, ni dans la littérature géographique, ni dans celle des
économistes. C'est donc en resituant Tijuana dans un ensemble national que la problématiqueinitiale a changé : elle est d'abord passée de l'échelle de la ville frontalière à l'organisation
commerciale du pays ; puis, en traitant des liens de dépendance vis-à-vis des États Unis, elle a
glissé vers l'analyse des mutations de la distribution de détail dans les villes mexicaines sous
l'influence du modèle commercial du pays voisin. Cette dernière hypothèse avait surgi des premières constations sur la croissance de la grande distribution et de l'arrivée de groupes étrangers sur la scène commerciale mexicaine.Le contexte économique des années 1990 a été un des éléments qui ont fait évoluer le
sujet d'étude. Le début de mes recherches coïncidait avec la mise en application de l'Accord de
Libre Échange Nord-américain (ALENA), ce qui suscita de ma part un intérêt particulier pour
cet événement et les conséquences qui devaient en découler sur l'organisation du commerce de
détail, car il était en quelques sortes l'aboutissement d'une transformation amorcée depuis les
années quatre-vingt. C'est ainsi que, dans la perspective de l'ouverture commerciale du pays,l'espace frontalier n'était plus un espace d'étude en soi mais allait être considéré comme un
contrepoint, voire même comme un modèle exemplaire, par rapport aux conditions d'exercice del'activité commerciale au Mexique. Il s'agissait de résister à la tentation de traiter la région
frontalière comme un espace déconnecté de son ensemble national du fait des mesures d'exception qui lui ont été appliquées.La réorientation du projet a également été imposée par un accès difficile aux sources
d'information et par un manque de synergie avec d'autres projets sur la frontière. Les études sur
le commerce de détail sont peu nombreuses et s'articulent rarement à l'espace national. Elles sont
presque toujours abordées sous la perspective des relations avec "El otro lado
2», c'est-à-dire dans
la dimension concurrentielle avec les Etats-Unis, à l'intérieur d'une problématique économique
plus générale : celle du statut de la zone libre attribuée aux zones frontalières mexicaines. L'unité
thématique de ce travail prétend donc entrer en résonance avec les évolutions récentes visant à
mettre fin aux mesures d'exception à la Frontière Nord - celles qui favorisaient une ouverture,
quoique limitée spatialement et contrôlée par les pouvoirs publics - et la généralisation de
l'ouverture économique à l'ensemble des régions mexicaine s. Le Mexique est le pays d'un contact double : celui entre l'Amérique anglo-saxonne et l'Amérique latine et, celui entre le " premier » monde et le tiers monde3, mondesexceptionnellement situés côte à côte le long d'une seule frontière sur plus de 3 200 kilomètres
4 2El otro lado, c'est-à-dire littéralement " l'autre côté », est l'expression employée par les frontaliers mexicains pour
désigner de façon générique les Etats-Unis, situés de l'autre côté de la frontière.
3R. Chapuis (1994 : 4-5) présente la diversité du Tiers Monde et classe le Mexique parmi les " pays en
développement à revenu moyen » grâce à leur production d'hydrocarbures. Les autres pays font partie des " pays
pétroliers à capital excédentaire », compte tenu de la faiblesse du peuplement et, enfin, les plus défavorisés, les " pays
les moins avancés » (P.M.A.), sont ceux dont la population dispose d'un revenu par habitant inférieur à 200 $ par an.
4En 1994, au moment de la signature de l'Accord de Libre Échange Nord Américain (ALENA), les États-Unis
avaient un PNB par habitant de 23 718 de dollars contre 4 030 pour le Mexique. La frontière États-Unis/Mexique
est un exemple unique d'espaces adjacents avec un degré de développement économique si inégal.
Introduction 11
Ces deux thèmes de contraste - l'un relevant d'une problématique culturelle, l'autre des rapports
économiques mondiaux - font partie des caractères de l'identité mexicaine dans la géopolitique du
continent américain. Sa proximité avec la première puissance mondiale stigmatise les relations
Nord/Sud observées à l'échelle mondiale. La région de la Frontière Nord du Mexique est
devenue l'archétype du modèle " centre/périphérie » de l'espace-monde 5 : cette discontinuité spatiale unique dans le développement socio-éco nomique de deux sociétés a donc été érigée en exemple. Mais, la réalité est autrement plus complexe. La contiguïté géographique, d'une part, et les liens historiques par delà de la lignefrontière, d'autre part, ont placé la région de la Frontière Nord sous l'influence directe des États-
Unis bien avant que le Mexique n'intègre la région économique nord-américaine. La politique
d'aménagement territorial mise en place par les présidents de la république mexicaine, tels que Lázaro Cárdenas dans les années trente et Luís Echeverría dans les années soixante, ont conféréun statut particulier à cet espace frontalier au sein du Mexique, pour contrebalancer la puissance
hégémonique de l'économie états-unienne dans une zone stratégique. Par rapport aux autresrégions mexicaines, cette région relativement isolée du centre du pays a précocement expérimenté
l'ouverture économique grâce aux mesures dérogatoires qui lui ont été accordées, tout d'abord
sous la forme de franchise commerciale aux importations, puis sous celle d'un programme d'industrialisation fondé sur l'autorisation excep tionnelle des investissements étrangers dans labranche des industries de réexportation, les maquiladoras. Cette évolution économique régionale
est atypique au regard du modèle protectionniste en vigueur dans le reste du pays. Ledéveloppement de l'industrie maquiladora de réexportation constituait, jusqu'aux années quatre-
vingt, une première expérimentat ion d'intégration à " l'espace-monde », à l'échelle régionale. Lagénéralisation de l'ouverture économique aux autres régions a entraîné la diffusion du modèle
industriel de la maquiladora vers les zones méridionales du pays. Les mesures dérogatoires ont touché traditionnellement et plus directement les activitéscommerciales ; à une époque où les barrières douanières protégeaient les activités économiques du
pays, le Nord comptait plusieurs zones franches, dont la zone libre de Basse Californie au nord- ouest. C'est pourquoi, au vu des évolutions du secteur industriel, il nous a paru opportun deconfronter le modèle commercial frontalier aux évolutions actuelles du secteur dans le reste du
pays.1 ENJEUX EPISTEMOLOGIQUES A PROPOS D'UN ESPACE EN DEVELOPPEMENT
Le commerce de détail, en tant qu'activité économique, peut être abordé à travers un
certain nombre de questionnements relevant de démarches plus globales mettant en cause les schémas de développement technologique. En limitant nos considérations aux formes de la distribution commerciale, nous pouvons affirmer avec A. Metton (1981) que l'évolution de ladistribution au cours du XXème siècle constitue une véritable " révolution commerciale ». Cette
dernière touche les modes de vie et les modes de représentations d e la population dans une 5En France, les enseignants de géographie du secondaire traitent, parmi les espaces frontaliers, le contact frontalier
entre les États-Unis et le Mexique, particulièrement pédagogique puisque, après avoir été présent dans les manuels de
lycée, il figure désormais dans les manuels de collège (aux niveaux de la cinquième et de la troisième).
12" société de consommation » (J. Baudrillard, 1970). Elle affecte également l'organisation des
espaces de la consommation - ceux fréquentés par le consommateur final - et les espaceséconomiques des groupes de distribution - autrement dit ceux de la logistique. Notre démarche a
pour but de mettre en perspective les enjeux épistémologiques d'une étude économique dans sa
dimension spatiale par rapport aux problèmes des espaces en développement. Dans un secondtemps, apparaîtront les problématiques du commerce de détail spécifiques au continent latino-
américain dans le contexte d'internationalisation du secteur de la distribution de détail. L'évolution des formes commerciales dans le monde développé et libéral est-elle transposable aux pays émergents du monde en développement ? Et quels sont les rapports entrele modèle économique libéral - aujourd'hui dominant dans le contexte de la mondialisation de
l'économie - et les périphéries, dans la diffusion des innovations techniques ? Du point de vue
sectoriel, pouvons-nous faire l'hypothèse d'une diffusion du modèle commercial des pays riches vers les pays émergents ?Une première école de pensée défend le schéma évolutionniste selon lequel la diffusion des
technologies permet le développement économique des pays du Tiers Monde. Un courantopposé insiste davantage sur la relation de dépendance vis-à-vis des détenteurs des technologies
modernes lorsqu'il s'agit de les importer. D'autres auteurs s'appliquent dès les années 1950 (l'économiste A. Lewis en 1954 puis le géographe M. Santos en1975), à mettre à jour les
structures du système économique et insistent sur un dualisme économique structurel, symptomatique des " fractures » socio-économiques des pays en voie de développement. Quant aux analystes et observateurs de la mondialisation ils s'attachent à l'analyse de la diffusion desprocessus économiques à une échelle plus petite, et à l'organisation réticulaire des " centres »
dominant des " périphéries » intégrées ou marginalisé es à différents degrés. Certains auteurs tendent à considérer qu'il existe un schéma unique de développement économique passant par l'adoption des mêmes techniques et des même moyens de production. Ainsi, pour le commerce de détail, Patrick Molle (1992), dans son étude sur le commerce en Europe, a proposé une périodisation pour modéliser l'évolution des fo rmes de distribution. Face à la concurrence, le commerce doit adapter ses techniques aux nouvelles conditions du marché.Et compte tenu des évolutions du marché dans le système libéral, le commerce connaîtrait ainsi la
même évolution partout, quoique avec des décalages dans le temps. Le modèle de développement
industriel des sociétés de Rostow se trouve ici appliqué à l'évolution de la distribution
commerciale. La modernisation du commerce de détail passe partout par les mêmes étapes successives : pendant la première phase, le commerce indépendant est la forme dominante ; ladeuxième période se caractérise par le développement des grandes surfaces ; enfin, la dernière
voit la distribution intégrée se généraliser. L'étude portant sur l'Europe montre que tous les Étatseuropéens ne possèdent pas actuellement une structure commerciale au même stade mais tendent
vers l'intégration des circuits de distribution, et c'est ce qui est observable dans les pays européens
les plus " en retard » comme l'Espagne et surtout le Portugal. En France, où le commerce secaractérise par la présence d'un nombre important de grandes surfaces, la tendance observée met
en avant la constitution de grands groupes de distribution internationaux où les activités sont
diversifiées. Ces mêmes auteurs - généralement les économistes directement impliqués dans le
secteur en tant qu'auteurs d'études pratiques - défendent l'idée d'un mouvement innovant, diffusé
vers les pays périphériques à partir d'un pôle économique fortement structuré. En donnant le
sous-titre, Des idées nouvelles pour l'Europe, à son ouvrage sur la distribution américaine, Tordjman
Introduction 13
(1988) suggère que certains pays sont le fer de lance de l'innovation en matière de distribution et
que les exemples sont transposables dans d'autres pays. Cette conception " évolutionniste » repose implicitement sur la constatation d'undéveloppement économique indéniablement présent dans certains pays en voie de développement.
Cependant, la croissance économique est irrégulière et le développement social inégal. Parallèlement,
la mondialisation de l'économie joue un rôle d'accélérateur des processus de mutation des secteurs
économiques, avec l'intervention directe des firmes étrangères qui s'implantent de plus en plus dans
ces pays dits "émergents". Ces derniers sont des périphéries intégrées aux centres de décisions
mondiaux à partir desquels se diffuse le modèle industrialisé. Or les krachs boursiers et les
dévaluations monétaires de la fin des années 90 au Mexique (décembre 1994), en Thaïlande (juillet
1997), au Brésil (janvier
1999) et en Argentine (décembre 2001), ont révélé les limites et les
incertitudes d'une évolution économique trop rapide, et les interprétations les plus optimistes des
chiffres de croissance ont dû être tempérées. C'est pourquoi l'étude régionale des conditions de
diffusion des modèles commerciaux prend son sens. Les concepts et les définitions utilisés par les
auteurs en France (P. Molle, 1992 et A. Dayan, 1992) sont difficilement applicables au cas mexicain.Cependant, depuis l'entrée du Mexique dans l'ALENA, les relations commerciales avec les pays nord-
américains vont s'accentuer, et nous sommes en droit de nous demander si la modernisation de ladistribution n'est pas plutôt due à l'importation d'un modèle par des firmes étrangères qui
internationalisent leurs activités 6 à l'instar des délocalisations du secteur secondaire 7 A cette logique " évolutionniste » l'analyse structuraliste oppose la dichotomie des structures économiques dans les pays en voie de développement : d'une part un circuit del'économie dit "traditionnel", composé de nombreuses petites entreprises, et d'autre part un autre,
qualifié de "moderne". L'inégalité du capital est ici le principal facteur de différenciation des deux
circuits ; c'est pourquoi la modernisation des services et, en particulier du commerce, à fortecapacité capitalistique dans les pays du Tiers Monde, coexiste avec un circuit dit inférieur de
micro-entreprises (comprenant également le secteur dit informel). Les géographes, à la suite des
travaux de Milton Santos (1975), ont également repris cette base conceptuelle introduite dans les études économiques. Cet axe analytique met en évidence un " espace partagé » 8 où coexistent lesdeux circuits économiques en complémentarité, car les circuits supérieurs et inférieurs s'appuient
mutuellement l'un sur l'autre dans leur fonctionnement. Les structures économiques locales nécessitent la prise en compte des facteurs structuraux pour la définition de concepts spécifiques aux pays en développ ement, ce que propose la géographie. J. Beaujeu-Garnier et A. Delobez (1977), dans leur ouvrage méthodologique sur la
géographie du commerce, ont eu soin de régionaliser l'étude des organisations commerciales en
mettant en évidence les particularités et les conditions locales de la fonction d'échange qui, outre
l'aspect socioculturel, relèvent des structures économiques locales. Les auteurs aboutissent à une
typologie régionale fondée sur les spécificités idéologiques et conceptuelles propres à chaque
6Se rapporter à l'annexe méthodologique.
7En effet, la notion de délocalisation ne convient pas ici, il s'agit davantage d'investissements à l'étranger car ce sont
des services. 8L'expression fait référence directement au titre de l'ouvrage de Milton Santos, L'espace partagé. Les deux circuits de
l'économie urbaine des pays sous-développés. Paris, M.Th. Génin-Librairie Techniques, 1975, 405 p.
14 système économique : à chaque type d'espace économique correspond une batterie d'outilsméthodologiques selon que son économie est socialiste, libérale ou en voie de développement.
L'INTERNATIONALISATION DE LA DISTRIBUTION
D'abord espaces de délocalisation pour les multinationales du secteur productif, les pays en voie de développement sont de plus en plus une destination pour les grandes firmes de lagrande distribution à la conquête de nouveaux marchés. On a à l'esprit les opérations les plus
spectaculaires telles que les ouvertures de Mc Donald's (restauration rapide, emblème, s'il en est,
de la société de consommation américaine) à Pékin et à Moscou, ainsi que celle des Galeries
Lafayette
9 également dans l'ex-capitale soviétique. Le phénomène est sans doute moi nsspectaculaire dans les pays en voie de développement, car il n'existe pas d'obstacle idéologique à
l'implantation des formes modernes de la grande distribution. Encore ne faut-il pas oublier la nouveauté que constitue l'ouverture économique du Mexique en dépit de la permanence des structures politiques (Prévôt-Schapira, 1992 et J. Revel-Mouroz, 1993).L'internationalisation des activités d'un grou
pe de distribution s'inscrit dans la même logique que celle des grandes firmes multinationales de production. Les facteurs de la mondialisation de la distribution sont classés par B. Merenne-Schoumaker (2000) en deuxcatégories : les facteurs généraux essentiellement économiques concernant toute entreprise d'un
système libéral, et des facteurs spécifiques aux régions concernées par ces processus (les "pays de
départ et de destination"). Ainsi, parmi les raisons invoquées par les entrepreneurs du secte urcommercial (F.C.D., 1997 et L.S.A., 3/02/2000) pour internationaliser leurs activités, on trouve la
saturation du marché dans les pays d'origine. En effet, une fois les groupes de la distributionconstitués, ceux-ci diversifient leurs activités dans le secteur (par exemple le groupe Carrefour
possède des hypermarchés du même nom, des magasins de maxidiscompt, Ed L'épicier, et desmagasins spécialisés, comme la vente des produits surgelés Picard). Puis la diversification des
activités (soit par absorption d'entreprises, soit par extension des activités) est suivie par l'étape
pendant laquelle les grands groupes fusionnent 10 . Mais les fusions sont limitées par les lois contre les monopoles et par les réglementations 11 La saturation du marché pousse les entreprises à l'internationalisation de leurs activités. Bien que la croissance ne soit pas nulle, les possibilités sont de plus en plus rares et laconcurrence accrue ; ce qui amène les groupes à étendre leurs activités au-delà des frontières à un
moment où la libre circulation des capitaux et des marchandises est facilitée par la libéralisation
des échanges soit à l'échelle des associations régionales (MERCOSUR, ALENA, Union Européenne), soit à une échelle plus globale av ec l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). 9Cet exemple fut longtemps présenté comme une des conséquences les plus radicales de la libéralisation et de
l'ouverture économique de l'ancien bloc soviétique mais, à l'instar de la situation des pays émergents du Tiers
Monde, la fragilité de la croissance a amené rapidement des ajustements tels que la fermeture des Galeries Lafayette à
la fin des années 1990, laissant la place libre à son concurrent allemand à Moscou (N. Lemarchand, 2001).
10 Carrefour fusionne avec Promodès pendant l'automne 1999 11Par exemple, les lois états-uniennes contraignent les enseignes Staples et Office Depot, spécialistes de la vente de
quotesdbs_dbs27.pdfusesText_33