des hommes simples de celui des poètes classiques, qu'il juge trop éloigné des même, d'avoir transposé l'œuvre entier de Virgile et non de simples fragments Pope garde la référence à César, symbole général du pouvoir, mais intègre
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1 mai 2010 · Les poètes latins (Virgile, Catulle, Horace ou encore Ovide), puis l'Occident clas- sique, semblent pose ainsi le cadre de référence du mythe de l'âge d'or LE MYTHE DE Le poème « À Pollion », daté de – 40, est dédié à Asinius Pollion Virgile Les Bucoliques et les Géorgiques, Classiques Garnier,
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des hommes simples de celui des poètes classiques, qu'il juge trop éloigné des même, d'avoir transposé l'œuvre entier de Virgile et non de simples fragments Pope garde la référence à César, symbole général du pouvoir, mais intègre
[PDF] Le doute chez Virgile - CORE
839) — nous verrons l'importance et les implications de cette référence tique», parce que l'Énéide est un poème épique où agissent des figures tistique et une sensibilité moderne, en les développant dans cette direction, à quelques
Références classiques implicites et explicites dans les écrits - Érudit
vers 1650 avec celle des Troyens exilés dans l'Énéide de Virgile Ce poème, dont la signification n'a pas été reconnue jusqu'à ce jour, témoigne d'une sensibilité réfèrent, explicitement cette fois, aux textes classiques Enfin, j' analyserai le
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Caroline DAUPHIN : La posie no-classique en France et en Angleterre LA POSIE NO-CLASSIQUE EN FRANCE ET EN ANGLETERRE :
ENTRE CONTINUATIONS ET CONTRADICTIONS
Une immense, interminable nue, qui ne venait pas d'gypte, s'abattit sur Paris.Cette nue vomit les no-classiques, qui certes valaient bien plusieurs lgions de sauterelles
1È Par cette analogie peu flatteuse de Charles Baudelaire, on ne peut que constater lÓpret du combat potique qui se livre encore au XIXe sicle entre les nouveaux reprsentants des classiques et les partisans de la modernit. Faut-il y voir un prolongement de la Querelle desAnciens et des Modernes du Grand Sicle ? La question se pose ds lÓmergence du
romantisme, au moment o Victor Hugo se moque des AE vieux classique[s]2 Ç et o Thophile
Gautier affirme combattre AE lÓhydre du perruquinisme3 Ç. Un phnomne similaire apparat de
lÓautre ct de la Manche : dans lÓhistoire littraire anglaise, le mouvement no-classique
prend symboliquement fin la publication des Lyrical Ballads en 1798. Les premiers romantiques rejettent les crivains no-classiques, comme Coleridge qui renie Milton 4 :lÓesthtique de lÓimitation des anciens dans une posie rhtorique est bannie au profit de
lÓexpression lyrique de lÓintime et du retour la simplicit du vers, en vertu de laquelle le
pote doit retrouver un langage dnu dÓaffterie, AE unelaborated5 Ç.
Toutefois, ce schma dÓopposition radicale nglige lÓhritage potique que les
romantiques reurent de leurs ans : impossible dÓignorer, par exemple, la dette profonde de
Hugo envers Chnier. Aussi ne faut-il pas considrer le no-classicisme comme un ensemblefig dans lÓhistoire littraire, mais plutt comme un courant de pense diffus, un rseau
complexe dÓinfluences, un trait dÓunion entre les ides des Lumires et lÓidal romantique.
Comment, ds lors, analyser cet quilibre paradoxal entre tradition et modernit ? Quelrapport la posie no-classique entretient-elle avec le canon classique ? Le no-classicisme
nÓest pas simplement un post-classicisme, qui serait lÓimitation servile des Anciens, maisplutt un renouvellement imposant un traitement original de la matire antique et des modles
qui le prcdent. Derrire le refus de la simple continuit, il faut voir une volont secrte de
refonder le canon classique. Mais alors, nÓexiste-t-il pas un risque de contradiction entre lafidlit revendique vis--vis dÓun pass artistique et littraire, et lÓaffirmation de recration,
entre pass et prsent, arrire-garde et avant-garde, loyaut et trahison.É moins que derrire la recration de ce canon AE classique Ç, on ne voie plutt le dsir
de sÓassurer une place dans le champ littraire national, par le choix dÓune culture litiste. De
les arts visuels et plastiques, a en effet t au service de la Rvolution comme de lÓEmpire.
1 Charles Baudelaire, LÓArt romantique [premire publication posthume en 1869], Paris, Calmann-Lvy diteur,
1885, p. 376. Baudelaire fait ici allusion la peinture no-classique.
2 Victor Hugo, Les Contemplations [1856], Paris, Michel Lvy Frres, Jules Hetzel diteurs, 1858, Livre I, 18,
AE Les oiseaux Ç, p. 82.
3 Thophile Gautier, Mnagerie intime, Paris, Alphonse Lemerre diteur, 1869, p. 8 : AE jamais lÓhydre du
Boileau Ç.
4 Telle est la position de Coleridge dans son pome AE The Nightingale : a Conversation Poem Ç publi en 1798
dans les Lyrical Ballads. Le pote va explicitement lÓencontre du AE Penseroso Ç miltonien pour esquisser un
tableau de la nature inspir par Wordsworth : AE in nature there is nothing melancholy Ç.5 William Wordsworth, prface aux Lyrical Ballads [1800], Londres, Routledge Classics, 2005, p. 290. AE They
convey their feelings and notions in simple and unelaborated expressions Ç. Wordsworth distingue ici le langage
des hommes simples de celui des potes classiques, quÓil juge trop loign des sentiments humains.
Caroline DAUPHIN : La posie no-classique en France et en Angleterre Jeu de Paume la noblesse du Serment des Horaces, confondant les temps et les lieux dans unart empreint dÓordre et de grandeur pique. La posie pourrait galement servir cette vise
particulire : elle reconstruirait donc le canon en assurant la promotion dÓun modle social,
culturel et idologique. Il faut du moins distinguer le courant anglais du courant franais. Ces deux courants ontdes sources communes : lÓinfluence du Grand Sicle, mais aussi les ides des Lumires et le
modle antique. Tous deux recherchent le perfectionnement de lÓhomme travers des Íuvres
unissant la grce potique aux rgles formelles de symtrie et de proportion : on retrouve ici
lÓtymologie du canon, du grec kann, dsignant lÓorigine un instrument de mesure. En
outre, les grandes rivalits politiques et commerciales entre la France et lÓAngleterre
Boileau et songe son Art potique en rdigeant son Essay on Criticism6, Delille a traduit
Milton.
La diffrence essentielle entre le no-classicisme anglais et franais est sans doute leurpriode de rayonnement : en France, le no-classicisme potique est restreint une priode
courte mais intense, des annes 1780 aux annes 1820, domine par Jacques Delille, Andr Chnier ou encore Jacques Clinchamps de Malfiltre. Le no-classicisme dans la peinture, lasculpture et lÓarchitecture est, lui, beaucoup plus tendu. En Angleterre, le mouvement
renouvelle le classiqueÈ franais, en sÓinspirant notamment de Boileau. LÓEnglish
Neoclassical movement commence la fin du
XVIIe sicle sous la Restauration (Restoration
Age), o triomphent le gnie de Milton et celui de Dryden, se poursuit avec la priode diteAE augustenne
7 Ç (Augustan Age) durant la premire moiti du XVIIIe sicle o Pope impose
les rgles classiques de la posie tout en renouvelant brillamment lÓart de la satire ; enfin, il se
termine sous lÓgide de Samuel Johnson, pote, essayiste et lexicographe. Ce nÓest toutefois que bien plus tard que le terme AE no-classique Ç sÓimposera pourqualifier ces crivains et leurs Íuvres : un de ses premiers emplois est relev sous la plume de
Baudelaire. Littr ne lÓaccepte pas dans son dictionnaire et taxe le terme AE classicisme Ç de
nologismedes crivains revendiquant les valeurs des Anciens. Or, quel tait exactement leur rapport
lÓAntiquit et leurs prdcesseurs ? Quelle vision originale a justifi, chez les historiens de
la littrature, lÓinvention du terme AE no-classique Ç ? LÓhritage des anciens masquerait en
fait une reconstruction problmatique du canon, entre perptuation et recration, qui en plus
promotion ou de subversion politique.en 1711, Pope a pu consulter la traduction anglaise en vers de William Soame parue en 1683, comme le suggre
David Nichol Smith (LÓArt Potique, Cambridge, Cambridge University Press, 1898, p. 28).А AE Augustan Age Ç se rfre aux potes latins vivant sous le rgne dÓAuguste, source dÓmulation pour les potes
no-classiques.8 AE Classicisme : systme des partisans exclusifs des crivains de lÓAntiquit, ou des crivains classiques du XVIIe
sicle Ç. É la dfinition de AE classique Ç, on peut lire : AE auteur, pote, ouvrage classique, qui est regard comme
un modle Ç mais aussi AE opposition romantique Ç (mile Littr, Dictionnaire de la langue franaise, Paris,
Hachette, 1874, p. 639).
Caroline DAUPHIN : La posie no-classique en France et en AngleterreRivaliser avec les classiques
La posie no-classique propose une relecture originale des modles classiques, soit les auteurs antiques et les crivains du Grand Sicle. Ces illustres figures sont non seulement unmodle imiter, mais aussi des matres penser dictant des rgles de style pour une parfaite
traduction. Milton est admir en France comme en Angleterre, et des deux cts de la
Manche, Boileau est considr comme le matre incontest de lÓart potique 9. Dans ce cadre, la traduction des grands pomes antiques en vers nÓest pas simplement une belle prouesse stylistique. La traduction potique implique plus quÓun banal changementde systme linguistique ; sa beaut rside dans un fragile quilibre entre proximit et distance
avec le texte-source, fidlit et originalit : elle nÓest pas une simple paraphrase, mais une
imitation. Au-del de la transcription verbale, le regard original du traducteur propose une perspective nouvelle, et prsente les textes sous un nouveau jour. La traduction est dÓabordrinterprtation, ractualisation ; elle est le fruit dÓun dialogue intime qui traverse les mots et
les sicles pour renouveler entirement le texte-source 10.leurs ambitions sont plus proches de celles des Modernes : ils cherchent rivaliser avec
leurs modles en crant une Íuvre tout fait originale. John Dryden, considr comme un des
modles du no-classicisme anglais sous la Restauration, revendique ce caractre novateur dans sa prface aux ptres dÓOvide : But if Virgil, or Ovid, or any intelligible author be thus used [translated by the method of Imitation] Òtis no longer to be called their work, where neither the thoughts nor words are drawn from the original ; but instead of them there is something new produced, which is almost the creation of another hand. By the way, Òtis true, somewhat that is excellent may be invented, perhaps more excellent than the first design 11. Dryden ne cache pas la fiert quÓil prouve pour sa traduction des Íuvres de Virgile,quÓil prtend nanmoins ne pas pouvoir galer : il se contente dÓaffirmer que sa traduction,
par la rigueur inspire des prceptes de Boileau, compte parmi les meilleures qui aient t
faites depuis quÓon a commenc de traduire Virgile, et se flatte de sa russite transposer les
passages les plus dlicats de lÓnide ou des Bucoliques12. Toutefois, dÓautres se sont livrs
cet exercice avant lui ; le vritable tour de force de Dryden est plutt, comme il lÓavoue lui-
longue haleine permet de distinguer les passages o le traducteur reste relativement prs dutexte-source de ceux o il prend davantage de liberts, par exemple pour exprimer la tristesse
de Mlibe, contraint lÓexil :En umquam patrios longo post tempore fines,
Pauperis et tugurii congestum cespite culmen,
9 Dryden dit en effet de Boileau dans son Discourse of Satire: AE I might find in France a living Horace and a
Juvenal, in the person of the admirable Boileau ; whose numbers are excellent, whose expressions are
noble, whose thoughts are just, whose language is pureÈ Ç cit par John M. Aden dans The Critical Opinions of
John Dryden, Nashville, Vanderbilt University Press, 1963, p. 17.ЊЉ Voir Alexandra Lianeri, Vanda Zajko, (d.), Translation & the Classics. Identity as Change in the History of
Culture, Oxford, Oxford University Press, AE Classical Presences Ç, 2008 ; Laurence Bernard-Pradelle, Claire
Lechevalier (d.), Traduire les anciens en Europe du Quattrocento la fin du XVIIIe sicle. DÓune Renaissance
une Rvolution ?, Paris, Presses de LÓuniversit Paris-Sorbonne, AE Rome et ses Renaissances Ç, 2012.
11 John Dryden, AE Preface to OvidÓs Epistles Ç, cit dans The Critical Opinions of John Dryden, op. cit., p. 256.
12 John Dryden, AE Dedication of the neis Ç, cit dans The Critical Opinions of John Dryden, op. cit., p. 261.
Caroline DAUPHIN : La posie no-classique en France et en Angleterre Post aliquot, mea regna videns, mirabor aristas13 ?Oh ! Must the wretched exiles ever mourn,
Nor, after length of rolling years, return?
Are we condemned by FateÓs unjust decree,
No more our houses and our homes to see?
Or shall we mount again our rural throne,
And rule the country kingdom, once our own
14 ?Il ne retranscrit certes pas le charme pittoresque qui se dgage de lÓvocation des
pauvres toits de chaume, objets de la plus tendre nostalgie pour le ptre en partance,
mentionns au vers 68, mais il prfre insister sur le caractre pathtique du discours de
Mlibe ; ainsi, il nÓhsite pas redoubler les interrogations et la comparaison des champs
des royaumes : AE mea regna videns, mirabor aristas Ç, pour en souligner toute la puissancevocatrice. Il rinvente Virgile, mais aussi les codes de la traduction, dont il est un des grands
thoriciens. CÓest dans sa ligne que de nombreux auteurs nÓhsiteront pas prendre
davantage de liberts avec les textes antiques, pour se les rapproprier, comme Pope un peu plus tard avec Horace. Ces nouvelles traductions permettent de redcouvrir lÓAntiquit sousun nouveau jour, paralllement aux dcouvertes archologiques de ce temps, lÓinstar des
fouilles de Pompi. Dryden se montre ainsi classique par ses rfrences, et no-classique par
ses ambitions, nourries par un style la fois sensible et lgant.LÓinfluence des Lumires
CÓest un peu plus tard, au moment o les Lumires auront commenc dÓilluminer
lÓEurope, que le no-classicisme dveloppera une vision diffrente des Anciens. Delille et
Malfiltre en sont de bons reprsentants : tous deux ont traduit en vers les Bucoliques deVirgile, et leurs travaux respectifs sont rvlateurs dÓun rapport bien particulier aux textes
classiques la fin duXVIIIe sicle.
est un homme de son temps, assoiff de connaissances et dÓune grande curiosit scientifique :
il doit sa premire victoire potique un pome dtaillant les grandes dcouvertes
astronomiques depuis Copernic, Le soleil fixe au milieu des plantes (1754). Il est aussi
intress par la philosophie et insre dans sa prface une rflexion sur lÓge dÓor et sa possible
existence : conscient que les rcits pastoraux ne sont que des chimres, il se demande
cependant comment expliquer que, depuis les Bucoliques de Virgile jusquÓ lÓEstelle de
parce quÓelles reclent un fond de vrit ? É lÓinstar de Rousseau, il se plat imaginer une
socit idale des premiers temps, avant que les hommes ne soient corrompus par les
premires ingalits. AE On nous parle du sicle dÓor, ce sicle dÓor tait celui de la bergerie :
cette tradition si ancienne serait-elle fonde ? [È] Par le sicle dÓor nÓentend-on point encore
ces temps o les bergers gyptiens et chaldens vivaient tranquillement dans leurs
champs15È Ç Comme lÓauteur du Contrat Social, il aime mettre des hypothses sur les
13 Publius Virgilius Maro, Bucolica, Paris, Didot, 1798, premire glogue, p. 3, v. 67-69.
14 John Dryden, The Works of Virgil translated by John Dryden [1697], Londres, Frederick Warne, 1910, p. 443,
v. 91-96.15 Jacques Clinchamps de Malfiltre, Le Gnie de Virgile [ouvrage posthume], Paris, Maradan diteur, 1810, t. 1,
AE Rflexions sur les Bucoliques Ç, p. 185-186. Caroline DAUPHIN : La posie no-classique en France et en Angleterre du changement qui arriva dans leurs mÍurs16 Ç.
Ainsi, Virgile est plus pour lui quÓun grand pote de lÓAntiquit, puisque le pote latin
sÓinscrit dans une rflexion historique et philosophique sur les premiers temps de lÓunivers. Le
canon latin est ici un AE canon Ç au premier sens du terme, kann : un outil de mesure, quipermet de repenser la socit contemporaine lÓaune du savoir des anciens. La rfrence
virgilienne permet lÓamorce dÓune rflexion sociale et politique sur les progrs de lÓingalit.
Dans une certaine mesure, cet idal pastoral contraste avec une France mine par une
conomie en dclin et par la corruption du pouvoir. On pourrait y voir une critique latente dela France de Louis XV, roi libertin dont les folles dpenses nÓont fait quÓaccrotre les dettes et
soulever lÓindignation populaire. Le canon virgilien permet ds lors de prendre la juste mesure
du politique et de prsenter un contre-modle, acqurant un caractre subversif par sa
comparaison avec la monarchie franaise duXVIIIe sicle.
Ses choix stylistiques sont galement intressants : comme Dryden, il sÓen rfre
Boileau. AE Nous ne pouvons mieux terminer ces rflexions que par les vers de Boileau, o il style ni trop levs ni rampans17 Ç. Le modle de LÓArt potique de Boileau est un modle
dÓquilibre auquel Malfiltre ajoute un idal de simplicit : le berger de Virgile AE dit de
grandes choses, mais il le dit simplement ; il ne prend point pour cela la trompette ; en un mot,il ne chante rien qui soit au-dessus de sa porte Ç. Ensuite, il dnigre les choix dÓadaptation de
Fontenelle, qui opre des coupures dans le texte virgilien. Malfiltre prne, l encore, une
esthtique de la simplicit : AE les soins quÓexigeaient les brebis nÓont rien de bas par eux-
18 Ç. Il apprcie
galement les charmes de la nature, que Fontenelle a rejets pour ne garder que les passagesgalants : en AE loignant tout ce qui nÓtait point lÓamour [È] il oublie que ses bergers doivent
dessus de ce faux bel-esprit, de cette enluminure moderne19. Ç
Malfiltre sÓinscrit indniablement dans la ligne des classiques du Grand Sicle, enrejetant la galanterie et lÓaffterie quÓil critique dans des rcits pastoraux plus contemporains
comme ceux dÓHonor dÓUrf, mais il le fait au profit dÓun retour simple la nature imprgn
dÓun idal rousseauiste, dont Virgile est lÓinspirateur et le support.No-classicisme et Rvolution
LÓabb Jacques Delille (1738-1813) suit de peu Malfiltre dans sa publication des
Bucoliques. Il traduit les Gorgiques en 1770, puis LÓnide en 1804, et les Bucoliques en
1806. Sa brillante carrire littraire est trouble par le sisme rvolutionnaire : il migre vers
la Suisse, puis vers lÓAngleterre, o il compose LÓHomme des champs, ou Les Gorgiques franaises en 1800, avant de rentrer en France sous lÓEmpire et de poursuivre ses travaux detraduction de Virgile. Les dernires annes de sa vie, o il sombra dans la ccit, lÓrigent en
patriarche littraire : aveugle comme Homre, quÓil admirait tant, ou aveugle comme Milton, dont il avait traduit Paradise Lost en 1805, plus de trente ans avant Chateaubriand. Ses traductions ont une rsonance intime : les pturages riants de lÓAuvergne rappellentla douce campagne de Mantoue et sont la source dÓun attachement sincre la simplicit de la
16 Ibid., p. 186-187.
17 Ibid., p. 207.
18 Ibid., p. 200.
19 Ibid., p. 206.
Caroline DAUPHIN : La posie no-classique en France et en Angleterrevie rurale. De plus, Virgile, au-del de son statut de modle, est aussi un compagnon
dÓinfortune qui lÓa suivi durant ses errances travers lÓEurope pour fuir la Terreur. Comment
ne pas voir un miroir de ses propres malheurs dans ces vers de la premire glogue : CÓen est fait. Quoi ! Jamais, jamais je ne pourrai Contempler seulement le toit qui mÓa vu natre, Delille voque dans ses Commentaires la noble simplicit de Virgile : AE On trouveencore, dans le discours de Mlibe, un sentiment qui nÓest pas moins touchant que lÓamour
de la patrie, cÓest la modration des vÍux du berger. Un toit de chaume est tout ce quÓil
regrette, mais combien lÓobjet de ses regrets nÓacquiert-il pas de prix par ces mots : "mea regna videns" ? Les mots de pauvre et de royaume, "pauperis" et "regna", forment le plus heureux des contrastes20. Ç
Malfiltre sÓexprime avec plus de sobrit, restant fidle son loge de la simplicit et
de la modration :Ne reverrai-je plus mon toit couvert de chaume
Ni ce champ que je quitte et qui fut mon royaume
21 ?Ce ton mlancolique semble une rminiscence de Du Bellay, qui dans les Regrets sÓtait galement inspir des sources antiques pour mettre en vers la nostalgie de la France : [È] et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison
Qui mÓest une province et beaucoup davantage ?
Si Mlibe sÓexprime avec plus de virulence chez Delille, cÓest sans doute aussi parce que
ses vers acquirent un sens tout personnel pour lÓcrivain franais qui dut quitter son pays au
moment de la Rvolution. Dans ses Commentaires, il fait allusion au contexte politique de laFrance rvolutionnaire en soulignant la dtresse des proscrits : AE Combien de fois les
malheureux Franais, que la Rvolution avaient proscrits, nÓont-ils pas jet leurs regards vers
sentiment que Mlibe22. Ç Les Bucoliques sont dans une certaine mesure le miroir de sa
propre histoire : lÓinstar de Mlibe, il est forc de quitter les terres de ses presÈ Ces
remarques complmentaires ne font que souligner la nostalgie dÓun pass double : le pass
lointain de lÓAntiquit et le pass plus proche de lÓAncien Rgime. Les vers de Virgile
seraient ainsi un refuge symbolique, reflet crypt dÓune ralit douloureuse et dÓune idologie
en crise.Or, au moment o il traduit les Bucoliques (1806), il a t autoris revenir en France
par lÓempereur. Un autre passage du Chant I prendrait donc un autre sens : Tityre fait lÓloge
de lÓempereur, quÓil lve au rang de divinit. Ce passage, comme le souligne Delille dans son
introduction, tait inspir par la propre exprience de Virgile qui avait pu regagner les terres
de Mantoue par la grce dÓOctave et de Pollion. Faut-il voir une transposition de sa
20 Jacques Delille, Les Bucoliques de Virgile, traduites en vers franais, Paris, Guiguet et Michaud, imprimeurs-
libraires, 1806, p. 85.21 Jacques Clinchamps de Malfiltre, Le Gnie de Virgile [ouvrage posthume], Paris, Maradan diteur, 1810, t. I,
AE Rflexions sur les Bucoliques Ç, p. 215.
22 Jacques Delille, Les Bucoliques de Virgile, traduites en vers franais, Paris, Guiguet et Michaud, imprimeurs-
libraires, 1806, p. 98. Caroline DAUPHIN : La posie no-classique en France et en Angleterrereconnaissance lÓgard dÓun autre empereur, Napolon ? AE Namque erit ille mihi semper
deus23 Ç: devrait-on lire ici une secrte apologie de lÓEmpire ? Sans doute est-ce aller trop
loin, on peut nanmoins observer que Virgile prend un sens nouveau dans le contexte dÓune France clate : il devient le chantre intemporel de lÓexil et du bonheur retrouv.Depuis Dryden, le pote latin a ainsi t investi dÓune qualit dÓhistorien sous les
Lumires et ses diverses traductions ont fait lÓobjet de nouvelles querelles stylistiques deFontenelle Delille. Il a, enfin, acquis un rle particulier travers les grands bouleversements
de lÓHistoire, qui ont permis de le relire sous un nouveau jour. Virgile reprsente alors une contre-rvolution en chantant le bonheur des proscrits qui ont retrouv leur foyer, un retourpar lÓimaginaire lÓge dÓor, une valeur stable dans un monde politiquement clat.
Subversion du modle classique : no-classicisme et politique CÓest prcisment travers ces grands bouleversements historiques et politiques que leno-classicisme assimilera le modle littraire antique la ralit contemporaine, crant un
modle tout fait original24. Si Virgile peut apparatre comme un symbole de la contre-
rvolution sous la plume de Delille, bien dÓautres grands crivains de lÓAntiquit sont,
lÓinverse, des compagnons de la Rvolution. En France comme en Angleterre, les rfrences
antiques sont rinventes. Il suffit de lire des discours ou articles rvolutionnaires pour sÓen
apercevoir : sous la plume de Camille Desmoulins, les comparaisons fusent, Robespierre se confond avec Horatius Cocls, les Jacobins deviennent les Gracques, et Tacite est cit pour dnoncer les abus de la monarchie 25.bonnet phrygien. Chnier crira ainsi cette ode vibrante Charlotte Corday : La Grce, fille illustre ! admirant ton courage,
puiserait Paros pour placer ton image
Auprs d'Harmodius, auprs de son ami ;
Et des chÍurs sur ta tombe, en une sainte ivresse,Chanteraient Nmsis, la tardive desse,
Qui frappe le mchant sur son trne endormi. [È] Seule, tu fus un homme, et vengeas les humains ! Et nous, eunuques vils, troupeau lche et sans me, Nous savons rpter quelques plaintes de femme ;Mais le fer pserait nos dbiles mains
26.Chnier rend ainsi hommage celle qui assassina Marat. Il trace le portrait dÓune desse
grecque dÓabord fige dans la beaut clatante du marbre de Paros, puis bouillant
intrieurement des fureurs de Nmsis, divinit de la vengeance. Harmodius est un
tyrannoctone, qui lÓaide de son compagnon Aristogiton assassina Hipparque, tyran athnien,
23 Publius Virgilius Maro, Bucolica, Paris, Didot, 1798, premire glogue, p. 1, v. 6-7 : AE Deus nobis haec otia
fecit : / Namque erit ille mihi semper deus Ç. Traduction de Delille, op. cit., p. 77 : AE un dieu, car de ce nom
jÓappelle un bienfaiteur, / Un dieu mÓa procur ce tranquille bonheur Ç.ЋЍ Voir Jean Starobinski, 1789. Les Emblmes de la Raison, Paris, Flammarion, 1973 ; reprise dans LÓInvention
de la libert 1700-1789, suivi de Les emblmes de la raison. dition revue et corrige, Paris, Gallimard,
AE Bibliothque illustre des histoires Ç, 2006.25 Camille Desmoulins, Le Vieux Cordelier de Camille Desmoulins, prcd dÓun essai sur la vie et les crits de
lÓauteur, Paris, brard, 1834, ensemble de fac-simils runissant les journaux du Vieux Cordelier. Les
comparaisons voques se trouvent respectivement dans les numros 1 (p. 3), 2 (p. 15) et 3 (p. 34).
26 Andr Chnier, AE Ode Charlotte Corday Ç, Ìuvres potiques, Paris, Eugne Manuel, 1884, p. 266.
Caroline DAUPHIN : La posie no-classique en France et en Angleterreselon le rcit de Thucydide. Marat est ainsi compar au tyran de lÓAntiquit puni par la justice
vengeresse. Du reste, Charlotte Corday acquiert de mles vertus, de telle sorte que les
jeune femme prend ainsi les traits de Cne qui, dans les Mtamorphoses dÓOvide, change de
sexe et participe vaillamment au combat contre les Centaures, transperant le plus fort dÓentre
eux, Latre27. Ce personnage a finalement gagn la piti des dieux qui le rendirent immortel
en le changeant en oiseau. Le canon classique est donc ici clairement utilis comme un puissant vecteuridologique destin dramatiser les pisodes rvolutionnaires. En reliant le prsent au pass,
Camille Desmoulins et Andr Chnier tentent de donner la Rvolution un caractre
Ce modle dÓAntiquit dtourne se retrouve en Angleterre, plus spcialement durant
lÓge AE augusten Ç o la satire est repense selon les canons dÓHorace et de Juvnal. Le seul
terme de satire prend ici tout son sens : satura, le mlange. Traduire les satires latines estlÓoccasion de remettre leur virulence au got du jour en les replaant dans un contexte
moderne, cÓest un mlange de lÓancien et du nouveau qui brouille les rfrences. Alexander Pope en fait une dmonstration tonnante par sa traduction, ou plus exactement son adaptation des Satires dÓHorace : Pope ne se contente pas de retranscrireservilement la pense de son modle latin, il veille la ractualiser pour la conformer aux
gots et aux habitudes de son public. Comme le souligne Jacob Fusch, AE the imitation [È]cannot incorporate its source ; to be identifiable as an imitation, it must make outright
departures : London must replace Rome, for example, or George replace Augustus28 Ç. Il
rend ainsi cette imitation accessible un lectorat moins lettr, en donnant aux crits dÓHorace
une force nouvelle, comme on peut lÓobserver dans la premire satire : Trebatius - Aut, si tantus amor scribendi te rapit, audeC½saris invicti res dicere, multa laborum
Pr½mia laturus.
Horatius- Cupidum, pater optime, vires
Deficiunt : neque enim quivis horrentia pilis
Agmina, nec fracta pereuntes cuspide Gallos,
Aut labentis equo describat vulnera Parthi.
[È] Haud mihi dero,Cum res ipsa feret : nisi dextro tempore, Flacci
Verba per attentam non ibunt C½saris aurem ;
Cui male si palpere, recalcitrat undique tutus
29.F. Or, if you needs must write, write Caesar's praise:
You'll gain at least a Knighthood, or the Bays.
P. What? Like Sir Richard, rumbling, rough, and fierce, With Arms, and George, and Brunswick, crowd the verse,Rend with tremendous sound your ears asunder,
27 Ovide, Mtamorphoses, Livre XII, v. 459-535.
28 Jacob Fuchs, Reading PopeÓs imitations of Horace, Londres, Associated University Press, 1989, p. 17.
29 Quintus Horatius Flacchus, Satirarum, dans Ìuvres dÓHorace, Paris, Levraut, Schoell et Cie, 1804, vol. III,
LivreII, premire satire, v. 10-15 et 17-20.
Caroline DAUPHIN : La posie no-classique en France et en Angleterre With Gun, drum, trumpet, blunderbuss, and thunder?Or nobly wild, with Budgell's fire and force,
Paint Angels trembling round his falling Horse?
[È] Alas! Few verses touch their nicer ear;They scarce can bear their Laureate twice a year:
And justly Caesar scorns the Poet's lays,
It is to History he trusts for Praise
30.Pope garde la rfrence Csar, symbole gnral du pouvoir, mais intgre ensuite au
texte original des rfrences aux grands vnements et aux personnalits politiques et
culturelles de son temps. É la couronne de lauriers latine, AE praemium Ç, est substitue la
rcompense du Poet-Laureate : un titre de noblesse, AE knighthood Ç. AE Sir Richard Ç nÓest
autre que Richard Blackmore, pote que Pope ne tenait gure en haute estime, et quÓil
considrait plutt comme un flagorneur des puissants, AE justly Caesar scorns the PoetsÓ
lays Ç. Si Blackmore ne fut pas officiellement promu pote-laurat, il demeurait du moinsproche du pouvoir et avait obtenu le titre de chevalier, AE knighthood Ç, grce son pome sur
la Glorieuse Rvolution, la gloire des grands de son temps tels que GuillaumeIII. En outre,
Alexander Pope se plat galement tourner en drision les monarques de son poque, comme
le souligne Jacob Fuchs : AE George Ç et AE Brunswick Ç dsignent GeorgeI et George II, qui
peuplent les vers des potes tels que Blackmore. Par sa srie tonitruante dÓallitrations et
dÓassonances, Pope critique la fois la politique des souverains de la Glorieuse Rvolution,
dont lÓcrasement des rbellions jacobites, et la maladresse de ces potes qui, par
lÓexagration de la grandeur pique, deviennent grotesques. de ses contemporains, recontextualise Horace. Sa traduction nÓaurait de toute vidence pas eu ancien et moderne.30 Alexander Pope, The Poetical Works of Alexander Pope, New York, A. L. Burt, publisher, 1900, v. 25-29 et
v. 34-37, p. 278. Caroline DAUPHIN : La posie no-classique en France et en AngleterreNo-classicisme et pr-romantisme
Certes, les romantiques souhaitent explicitement se dpartir des modles anciens qui les maintiennent dans un carcan stylistique : Hugo souligne sa volont de jouer avec AE ce grand niais dÓalexandrin31 Ç. Impossible cependant de nier lÓempreinte profonde que les no-
classiques ont laisse sur les gnrations suivantes : Hugo et Vigny ont dÓabord Chnier pour
modle. Hugo lui rend hommage dans ses Contemplations et lui ddie un pome, qui estjustement consacr au renouvellement des classiques : il faut, selon lui, allier le rire de
Rabelais la mlancolie de Dante, pour allier le bas avec le haut, le grotesque avec le
sublime32, comme il lÓa dj crit trente ans plus tt dans la clbre prface de Cromwell.
Hugo se retourne ainsi contre la majest de lÓloquence des classiques, empreinte de la
gravitas latine, mais confesse aussi sa dette envers Chnier.LÓexemple de Vigny est galement loquent, avec ces vers dÓAE Eloa Ç, dont la
similitude avec les vers de AE La jeune tarentine Ç est troublante33. LÓinfluence des no-
classiques se ressentira jusquÓaux parnassiens, grands admirateurs de Chnier, commeHeredia pour qui le pome de AE Nre Ç est AE le plus simple, le plus touchant, lÓun des plus
parfaitement beaux de la langue franaise34 Ç. Il exprime ainsi son sentiment la lecture de ce
pome :Un frisson religieux (je ne saurais trouver le mot juste) me fit tressaillir [È] CÓest encore un des
prodiges de ce temps prodigieux que des pomes tels que Nre [È], si simples, dÓun si profond
annes duXVIIIe sicle35.
exemple le modle du rossignol dans le AE Penseroso Ç en 1796 pour composer son ode AE To aNightingale Ç
36, avant de se raviser et dÓcrire quelques annes plus tard, sous lÓinfluence de
Wordsworth, un autre pome qui prend cette fois le contre-pied de Milton, faisant duAE Penseroso Ç un AE Allegro Ç, et de la triste Philomle lÓemblme paradoxal de la joie de vivre
dans AE The Nightingale, a Conversational Poem Ç en 179837. Les gnrations suivantes ne
cacheront pas non plus leur admiration pour les classiques, lÓinstar de Byron dont le
cynisme est inspir par le mordant des satires de Pope. En outre, romantisme et no-classicisme se rejoignent par cet entre-deux trouble quÓest le AE pr-romantisme Ç, une notion incertaine runissant des aspects communs aux uns et aux31 Victor Hugo, Les Contemplations [1856], Paris, Michel Lvy Frres, Jules Hetzel diteurs, 1858, AE Quelques
mots un autre Ç, p. 108.32 Ibid., p. 21. Dans AE É Andr Chnier Ç, lÓoiseau donne au pote une leon de style, faisant clater le
AE rire norme Ç auprs de lÓ AE immense deuil Ç.33 AE Car la vierge enfantine, auprs des matelots, / Admirait et la rame, et l'cume des flots ; / Puis, sur la haute
poupe accourue et couche, / Saluait, dans la mer, son image penche È Ç Alfred de Vigny, AE Symtha Ç,
Pomes antiques et modernes [1826], dans Posies compltes, Paris, Michel Lvy frres, 1866, p. 99.
34 Jos-Maria de Heredia, cit dans les Ìuvres Compltes de Chnier, Paris, Bibliothque de la Pliade, 1940,
p. 846.35 Ibidem.
Taylor Coleridge, edited with textual and biographical notes by Ernest Hartley Coleridge, Oxford, Clarendon
Press, 1912, p. 94.
37 Samuel Taylor Coleridge, ÐThe Nightingale: a Conversation PoemÑ, dans les Lyrical Ballads [1798], La
Ballade du vieux marin et autres textes, Paris, NRF Posie Gallimard, 2007, p. 100-101. Voir Jean-Yves
Masson, AE Du rossignol chez Keats et chez quelques potes romantiques anglais Ç, in Vronique Gly, Jean-
Louis Haquette, Anne Tomiche (d.), Philomle. Figures du rossignol dans la tradition littraire et esthtique,
Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2006, p. 151-175.quotesdbs_dbs17.pdfusesText_23