Stratégie européenne pour l'emploi dans les politiques de l'emploi en Wallonie et en France Ces changements affectent peu les institutions et les systèmes
Previous PDF | Next PDF |
[PDF] PRINCIPALES ACTIONS DE LA POLITIQUE DE LEMPLOI
Décembre 2013 PRINCIPALES ACTIONS DE LA POLITIQUE DE L'EMPLOI ( RESULTATS POUR LA FRANCE METROPOLITAINE) EMPLOI MARCHAND AIDÉ
[PDF] Les changements d?instruments de la politique de l?emploi en
Stratégie européenne pour l'emploi dans les politiques de l'emploi en Wallonie et en France Ces changements affectent peu les institutions et les systèmes
LE RÔLE DES POLITIQUES DU MARCHE DU TRAVAIL - OECD
Dans des pays comme le Danemark, la Belgique, les Pays-Bas ou la France, jusqu'à 3 à 5 pour cent de I'6cart de taux de chômage est imputable aux prestations
Lévolution des normes de lemploi en France - Érudit
Pourtant, et bien que les arguments contestant l'existence d'un marché du travail (au sens de l'économie politique) n'aient rien d'original ni de novateur, force est
[PDF] Étude sur le marché du travail
situation de l'emploi en France : d'une part, le contexte macro-économique et les choix de politique économique dans les années 80 et au début des années 90
[PDF] LES POLITIQUES SOCIALES en France en faveur du TRAVAIL, de l
6 jan 2012 · Politiques en faveur de l'emploi : LUTTER CONTRE LE CHOMAGE Si la France a connu du retard dans la progression de ces idées, du fait
[PDF] RAPPORT SUR LA GESTION DES AGES ET LES POLITIQUES DE
de santé au travail Définir une politique intégrée du vieillissement actif L' analyse des politiques des principaux partenaires européens de la France a permis
[PDF] Une comparaison de lemploi et des politiques de lemploi en France
A partir de 2005, l'écart entre le taux d'emploi de la population en âge de travailler en Allemagne et en France s'est creusé à nouveau du fait de la forte hausse du
[PDF] politique de rémunération en entreprise
[PDF] politique économique conjoncturelle pdf
[PDF] politique économique définition pdf
[PDF] politique economique et carré magique de kaldor
[PDF] politique économique keynésienne
[PDF] politique économique maroc
[PDF] politique et religion dissertation
[PDF] politique internationale définition
[PDF] politique monetaire cours
[PDF] politique monetaire cours pdf
[PDF] politique monétaire et budgétaire cours
[PDF] politique monétaire et inflation
[PDF] politique monétaire et ses instruments
[PDF] pollutec 2016 lyon
Travail et Emploi n° 125 - Janvier-mars 201155
les changements d'instruments de la politique de l'emploi en Wallonie et en franceThierry Berthet
, Bernard Conter Cet article analyse la nature et la portée des changements introduits par la mise en oeuvre de laStratégie européenne pour l'emploi dans les politiques de l'emploi en Wallonie et en France. Ces
changements affectent peu les institutions et les systèmes d'acteurs, mais concernent de façondéterminante les instruments d'action publique. Les rapports de pouvoir et de compétition entre
institutions nationales restent déterminants de la forme des transformations apportées à ces
instruments. Les auteurs tendent notamment à souligner que les modications incrémentalesapportées à l'instrumentation et au système d'acteurs nissent par transformer sur le fond le sens
de ces politiques publiques. Les principes d'activation, de territorialisation, d'individualisation,de contrôle paraissent émerger de façon symétrique dans les deux espaces étudiés. Les auteurs
soulignent aussi qu'en dépit d'une faible capacité régulatrice en ce domaine, les recommandations
de l'Union européenne produisent au nal des inexions importantes dans les politiques nationales.Les politiques de l'emploi ont subi durant les
dernières années une série de transformations profondes. Ces changements affectent aussi bien les représentations sociales construites autour du chômage et des moyens de le résorber que les systèmes d'acteurs ayant en charge de conduire ces politiques et les instruments mobilisés à ces national, ces politiques font l'objet d'un processus d'européanisation qui a connu au cours de la dernière décennie un développement important. L'Union européenne est devenue un acteur des politiques de l'emploi qui propose des manières de concevoir l'action publique en valorisant des notions (activa- par exemple) qui se sont rapidement disséminées. Elle a aussi développé une méthode de coordination et d'apprentissage fondée sur la mise en comparai- son des politiques nationales autour d'indicateurs communs (la méthode ouverte de coordination).Un double enjeu analytique se dessine. D'une
la portée des changements que connaissent les poli tiques nationales. D'autre part, il importe de mettre en évidence le lien existant entre ces changements et les stratégies mises en oeuvre par les acteurs communautaires.Institut d'Études Politiques
; t.berthet@sciencespobordeaux.fr (**) Institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) ; b.conter@iweps.beL'objet de cet article est de proposer quelques
croisée de la nature des changements à l'oeuvre dans les politiques de l'emploi en Wallonie et en France notamment sous l'impulsion de la Stratégie européenne pour l'emploi (SEE). Pour ce faire, nous rappellerons dans une première partie un certain nombre de caractéristiques des contextes institutionnels belges et français, puis nous iden envisagerons les pistes que propose l'analyse des politiques publiques pour étudier de façon compa rée le changement en matière d'action publique en Wallonie et en France. Dans une dernière partie, nous proposons une brève lecture des changementsà l'oeuvre dans les politiques de l'emploi.
Éléments de contexte et approche
théorique Pour analyser la portée et la nature du change- ment affectant un domaine de la vie politique, le contexte dans lequel il s'inscrit et de se doter principales composantes.Des contextes institutionnels et socio-
économiques contrastés
La Belgique est un État fédéral composé de communautés et de régions. Le fédéralisme belge, le transfert de compétences d'un État unitaire vers (Travail et emploi) n° 125 - IV.indd 5513/09/2011 16:02:0056Travail et Emploi n° 125 - Janvier-mars 2011
des régions et communautés à partir de 1970. Ces entités disposent de compétences exclusives, sans hiérarchie des normes (1). les concepts de la science politiquePour saisir ces enjeux analytiques, le point de
vue adopté dans cet article s'appuie sur les outils et concepts de la science politique. Cette pers pective se justie à plusieurs titres. D'une part, l'objet de cette étude est le mode de régulation de la question du chômage par les acteurs publics. D'autre part, la politique de l'emploi s'inscrit dans des espaces politiques nationaux complexes ce qui justie qu'une attention particulière soit portée aux systèmes d'acteurs, aux représentations sociales et aux instruments d'action publique. Sur ces diffé rents registres, la science politique dispose d'outils d'analyse éprouvés.Notre travail d'analyse des changements de la
politique de l'emploi en Wallonie et en France s'ap puie sur l'analyse secondaire de matériaux empi riques amassés à l'occasion de travaux conduits par les auteurs sur la Stratégie européenne pour l'em ploi, le développement de la exicurité en Europe et la territorialisation des politiques de lutte contre le chômage. D'une part, une analyse documentaire de sources descriptives, programmatiques ou analy tiques: documents politiques (programme national de réforme, déclarations gouvernementales, corpus législatif), administratifs (rapports d'activités des Services publics de l'emploi, décrets, circulaires), et techniques (rapports d'étude et d'évaluation). En outre, deux ensembles d'entretiens semi-directifs (une cinquantaine au total) auprès de responsables de la politique de l'emploi ont été mobilisés. Le premier porte sur les usages de la Stratégie euro péenne pour l'emploi en Wallonie et le second sur la prise en compte des dynamiques territoriales dans les politiques de l'emploi et le recours à des pres tataires externes dans la conduite des politiques de formation et d'emploi en France. Les analyses belge et française portent sur la période 2000-2008 (BERTHET, 2004 ; BERTHET, CUNTIGH, GUITTON, 2002 ;
CONTER, 2007, 2009 ; BERTHET, CONTER, 2011).
S'agissant des compétences liées au travail, l'État fédéral assume la responsabilité de la Sécurité sociale (dont l'indemnisation et le contrôle du que Communautés et Régions sont compétentes en matière de politique de l'emploi (développement des " parcours d'insertion », primes, formation professionnelle) (2). (1) o n parlera " d'équipollence des normes » : la loi fédérale et le décret fédéral portent sur des compétences distinctes sans relation hiérarchique. Seule la Constitution (fédérale) s'imposeà l'ensemble des autres normes de droit.
(2) Pour un inventaire exhaustif des compétences de chaque niveau de pouvoir, on peut se rapporter aux annexes du Programme national de réforme 2008 (www.be2010.eu). La répartition des compétences est un processus en évolution, les entités fédérées se voyant succes cours des réformes successives de l'État. Depuis régionalisation des dernières compétences fédé rales en matière de politique de l'emploi ainsi que d'une partie de la Sécurité sociale, tandis que les francophones souhaitent le maintien d'une Sécurité sociale unitaire. Les différences de contexte économique entre régions expliquent en partie ces revendications (3). L'importance des compétences en matière d'em ploi de la Wallonie (qui gère de façon autonome la quasi-totalité des politiques actives (4)) et les différences d'orientation de ces politiques entre les régions belges (5) niveau régional pour la comparaison internationale. La France est un État unitaire qui a connu depuis plus de deux décennies une dynamique de décen tralisation importante, inscrite depuis 2003 dans sa Constitution. Cette organisation s'appuie sur une série de structures infranationales incluant notamment les communes, établissements publics de coopération intercommunale, départements, régions. Ces différents niveaux de distribution géographique du pouvoir d'État se sont vus déléguer par le pouvoir central des blocs de compétences. S'agissant des compétences liées au travail, l'État central conserve une large maîtrise de ce champ puisqu'il assume à l'instar de l'État belge la respon sabilité sur la Sécurité sociale, le droit du travail et français a gardé la compétence sur la politique de l'emploi. La mise en oeuvre des instruments d'inter- la politique de l'emploi demeurent de niveau natio- nal. Seules la formation professionnelle et l'aide sociale ont été décentralisées ; la première aux régions, la seconde aux départements. Les régions sont responsables de la formation professionnelle des demandeurs d'emploi en partenariat avec les acteurs du Service public de l'emploi (SPE). (3) Si l'on s'en tient aux seuls chiffres du chômage (taux admi- nistratif), il s'élevait, en mars 2009, à 11,3 % dans le pays, pour 21,2% en région bruxelloise, 16,6 % en Wallonie et 6,8 % en
Flandre.
(4) La Région est à ce titre pleinement associée à la Stratégie européenne pour l'emploi : les cabinets ministériels régionaux participent aux réunions préparatoires à celles du Comité emploi, sont associées aux réunions bilatérales avec la Commission et rédigent des contributions régionales au Programme national de réforme. (5) À partir d'une analyse de la base de données sur les poli- tiques du marché du travail d'Eurostat (LMP), C onter et M ainguet (2007) ont mis en évidence les caractéristiques des dépenses pour l'emploi de la Région wallonne. Ainsi par exemple, alors que la population wallonne ne représente qu'un tiers de la population belge, les dépenses wallonnes consacrées aux créations directes d'emploi représentent 84 % des dépenses de l'ensemble des régions belges consacrées à ces politiques (Travail et emploi) n° 125 - IV.indd 5613/09/2011 16:02:00Travail et Emploi n° 125 - Janvier-mars 201157
LeS chaNgemeNtS d'iNStrumeNtS de la politique de l'emploi200020012002200520072008
ue 1563,464,164,264,564,965,466,266,967,365,9 ue 1569,069,069,669,970,571,271,872,072,572,5 france10,28,68,78,69,28,98,88,07,49,1 ue 158,47,37,78,08,28,17,77,07,19,0 ue 1516,114,114,715,315,916,515,914,915,419,5 france1,010,960,900,820,720,660,680,70 belgique0,940,890,891,09 ue 150,610,530,530,49 france1,381,411,581,731,711,591,391,26 belgique1,621,621,781,951,921,911,812,02 ue 151,231,211,311,401,411,391,251,08 sources : eurostat, enquêtes sur les forces de travail (emploi, chômage) et lmp (dépenses pour les politiques de l'emploi). en ce qui concerne la participation de la popu lation au marché du travail, des différences france : alors que la france se caractérise par un taux d'activité et un taux d'emploi inférieurs mais proches de la moyenne européenne (eu 15), la largement inférieurs (le taux d'emploi wallon est d'environ dix points de pourcentage inférieur à la moyenne européenne). les deux entités présentent des taux de chômage (global et surtout des jeunes) supérieurs à la moyenne ; les dépenses pour l'em- ploi y sont nettement supérieures. institutionnelle, ces deux entités connaissent des transformations importantes et convergentes de leurs politiques en matière de lutte contre le chômage. ces transformations et leur direction commune relèvent pour une part importante de l'européanisation crois sante de ces domaines d'action publique.Stratégie européenne pour l'emploi:
orientations et méthodes la stratégie européenne pour l'emploi (see) organise la coordination des politiques de l'emploi des états de l'union autour de principes communs. si ces " lignes directrices » sont l'objet d'arbitrages et de consensus (p ochet, degryse, 2001 ; barbier,2004), leur cohérence d'ensemble mérite d'être
étudiée.
promues notamment par la commission euro péenne et l' o cde, les politiques d'activation et de relative des politiques européennes de lutte contre le chômage (simonin, 2004). en effet, les différents systèmes nationaux connaissent, à des degrés divers et selon des processus particuliers, une évolution des différentes composantes de ces politiques : ses
institutions (les services publics de l'emploi et leurs deurs d'emploi, usage de la formation, pratiques de placement) et ses représentations (accompagnement du retour à l'emploi des chômeurs incités à être acteurs de leur réinsertion professionnelle). ces politiques partent du constat de l'accroisse- ment inéluctable des transitions professionnelles. elles ont ainsi pour objectif de raccourcir les tionnement d'un marché du travail marqué durant ces deux dernières décennies par le développe- ment d'un chômage de longue durée persistant. le principe d'action retenu consiste à rompre avec la logique traditionnelle d'un " droit de tirage » sur les droits sociaux pour les personnes privées d'emploi. une exigence comportementale des demandeurs. il faut qu'ils se comportent de manière active dans la publics de la politique de l'emploi sont orientés vers des dépenses actives, c'est-à-dire qui visent le retour à l'emploi des demandeurs d'emploi. par de l'emploi contrebalancée par des garanties collec- tives plus fortes (en matière d'accompagnement, de formation) accordées aux individus en transition professionnelle. en termes d'orientation politique, la see, telle que formalisée dans la dernière version des " lignes directrices» couvrant la période 2008-2010
(Travail et emploi) n° 125 - IV.indd 5713/09/2011 16:02:0058Travail et Emploi n° 125 - Janvier-mars 2011
coNSEIL EURoPÉEN, 2008), s'appuie sur quatre dimensions principales (c oNTER, 2007) : le déve- loppement de l'offre de travail, l'activation et la du travail, et la limitation du coût du travail. ces orientations sont depuis quelques années intégrées une " sécurisation des trajectoires », ce qui implique la normalisation des changements d'emploi et desépisodes de chômage dans une trajectoire.
en termes de méthode, la see repose sur la coor- dination, le contrôle par les pairs, sans dimension contraignante : c'est l'idée de la méthode ouverte de coordination (m o c). en ce sens, elle doit aussi être considérée comme une politique à forte dimen- sion cognitive. un de ses effets importants réside dans la socialisation des élites politico-administra- tives des états aux diagnostics, méthodes, recettes, bref au référentiel libéral social véhiculé par les institutions de l'union européenne. il est utile de noter que, formellement, la see n'associe que lesétats
: le conseil, le comité emploi, la Cambridge review, etc. ne rassemblent pour l'essentiel que des représentants des états " centraux », alors que, comme nous le verrons, la mise en uvre de cette stratégie repose pour une bonne partie, dans les deux espaces étudiés, sur des niveaux infranatio- naux. en belgique, par exemple, les régions sont seules compétentes en ce qui concerne les politiques actives de l'emploi alors qu'en france si l'état central est bien en charge des politiques d'emploi, ce sont les régions qui sont en charge de la forma tion professionnelle.Nature et vecteurs du changement
politique dans l'analyse des politiques publiques les principes et les instruments de l'action publique sont en constante évolution. les premiers révèlent la nature du changement en cours, les seconds en sont de plus en plus souvent les vecteurs. si la plupart des changements sont dits " incré- mentaux» ou marginaux parce qu'ils s'appuient
sur l'expérience du passé, l'analyse des politiques publiques distingue plusieurs types de changements.De l'apprentissage politique au changement
deparadigme les travaux de peter hALL (1993) sur l'apprentis-
sage politique l'ont conduit à proposer une typologie du changement dans les politiques publiques. aux gements politiques peuvent être envisagés : les changements de premier ordre concernent le niveau eux-mêmes et les objectifs généraux de la politique ne changent pas ; les changements de deuxième ordreinterviennent lorsque les instruments eux-mêmes, transformées, nous avons affaire à un changement de troisième ordre (6) ; on parlera alors de change-
ment de paradigme. les changements de premier et deuxième ordre s'inscrivent plus en cohérence avec les institutions, le mode de pensée existant. il s'agira d'ajustements reposant pour une grande part sur l'expérience du passé ( path dependency ou chemins de dépendance pour bruno p