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VERLAINE « Spleen » (Romances sans paroles, « Aquarelles ») Intro: Parues dans les Romances sans Paroles, les aquarelles constituent un ensemble de 



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1

VERLAINE " Spleen »

(Romances sans paroles, " Aquarelles »)

Intro:

Parues dans les Romances sans Paroles, les aquarelles constituent un ensemble de poèmes écrits par Verlaine, à Londres, de janǀier ă aǀril 1873. L'annĠe prĠcĠdente, il s'est enfui avec Rimbaud, en abandonnant sa femme, Mathilde, et son fils. pendant son absence que Verlaine écrit cet ensemble de textes. Le titre " Spleen » est repris à Baudelaire, mais ici avec une résonance plus nette: Verlaine est effectivement en Angleterre (tous les poèmes des Aquarelles portent un titre anglais), et ce terme de Spleen est très nettement relié au sentiment amoureux Quelles sont donc les caractéristiques du Spleen pour Verlaine? De fait, le spleen évoque ici un état de confusion qui mêle les incertitudes du prĠsent ă l'ambiguŢtĠ du passĠ.

1 Un présent installé dans la crainte

envisagée comme une " fuite ͩ, c'est-à-dire un départ précipité, sans justification aucune. Crainte amplifiée par

l'emploi de ͨ toujours » au milieu du vers, laissé en suspens un moment, comme si le poète craignait même

grande cruauté). L'indĠfini ͨ quelque » tendrait à suggérer une attitude " habituelle » de la personne aimée. De la

mġme maniğre, l'ambiguŢtĠ grammaticale de ͨ de vous » (marquant soit le complément du nom fuite, soit le

complĠment d'origine de craindre : je crains de vous quelque fuite. Dans ce cas, le danger est justifié par la

personnalité de la personne aimée).

Chère, pour peu que tu te bouges,

Renaissent tous mes désespoirs.

Le ciel était trop bleu, trop tendre,

La mer trop verte et l'air trop doux.

Je crains toujours, - ce qu'est d'attendre !

Quelque fuite atroce de vous.

Du houx à la feuille vernie

Et du luisant buis je suis las,

Et de la campagne infinie

Et de tout, fors de vous, hélas !

Ainsi dans le distique 3, " tu » et " mes » sont situés chacun dans un des vers du distique, à peu près à la même

place. Dans le distique 4, " Je » est situé au début, et " vous ͩ ă l'edžtrġme fin. Cette distance s'accroŠt dans la suite͗

2

Dès lors, tout déplacement de la personne aimée suscite une inquiétude des plus violente: le poète met en

pas même un déplacement, mais un simple mouvement), et l'ampleur de la rĠaction qui surgit: utilisation du pluriel,

" mes désespoirs » accentuĠe par l'emploi de l'indĠfini ͨ tous ͩ. De plus, l'inǀersion du sujet met en ǀaleur le ǀerbe

extrêmement douloureuse.

Mais ce présent est ici opposé au souvenir du passé: les quatre premières strophes sont construites en

correspondance. La répartition en distiques est trompeuse: en fait le système des rimes créent deux quatrains, dont

reviennent au présent.

2 Un passé ambigu

mais paysage qui semble connu des deux personnages (utilisation des définis: " les roses », " les lierres »).

La description apparaŠt comme figĠe, le seul ǀerbe utilisĠ Ġtant le ǀerbe ġtre ă l'imparfait (3 emplois).

Par ailleurs, ces deux éléments sont associés par les rimes au " je » et au " tu » du distique 2: " roses rouges » /

" tu te bouges »; " lierres noirs » / " mes désespoirs ». complémentarité du masculin (le lierre) et du féminin (la rose).

Cette impression d'entente est confirmĠe par le distique 3: " le ciel bleu », " la mer verte », la tendresse et la

douceur suggğrent un moment priǀilĠgiĠ d'amour partagĠ.

Mais ce souvenir se présente de manière ambiguë, car il est associé à des images de violence extrême:

Violence des couleurs (le noir, le rouge), appuyĠe par l'emploi adǀerbial de ͨ tout » et " toutes ».

Mais aussi un ciel " trop bleu », une mer " trop verte ͩ͗ image d'une nature audž contours prĠcis, audž

couleurs agressives. Violence également des sonorités (multiplication des " r », et des " ou »).

Les roses étaient toutes rouges

Et les lierres étaient tout noirs.

Le ciel était trop bleu, trop tendre,

La mer trop verte et l'air trop doux.

3

Voire même, tendresse et

douceur elles mêmes qualifiées d'edžcessiǀes.

Cette violence pourrait traduire de la part

du poète un regret, un remords vis à vis passion suscite l'effroi. Ainsi, l'Ġtat confusion, l'hĠsitation permanente entre des sentiments contradictoires, et c'est bien ce qui, à terme, définit le spleen.

3 Le Spleen: la confusion des sentiments

Cette confusion se traduit bien sûr par la

construction très heurtée du poème : on passe du présent au passé sans transition tout au long des quatre premiers distiques. De la même manière, le poème se présente sous la forme de 6 distiques, mais le jeu des rimes met en évidence trois quatrains, fondés sur des rimes croisées.

Rouges/noirs/bouges/désespoirs

Tendre/doux/attendre/vous

Vernie/las /infinie/hélas

ressent, le poète entretient la confusion:

symboliquement dans le choix des végétaux mentionnés (agressivité de la lumière: " vernie », " luisant »,

couleur sombre des feuillages (le buis ou le houx), voire " piquant » du houx). Sans oublier les sonorités

agressives en " i » et " ui » :

Du houx à la feuille vernie

Et du luisant buis je suis las,

Et de la campagne infinie

Et de tout, fors de vous, hélas !

mais en mġme temps l'affirmation d'une ͨ lassitude », plus générale, marquée par la gradation (" feuille »,

" buis », " campagne infinie » (hyperbole), " tout »), elle même accentuée par l'anaphore de " et ».

L'accumulation dans le mġme ǀers des mġme sonoritĠs (ͨ luisant, buis, suis ») appuie cet écoeurement.

Confusion enfin dans ce que le poète souhaite: cette passion est à la fois refusée et ardemment souhaitée.

L'interjection ͨ hélas » marquant le regret, achève le texte et rime avec l'adjectif " las » qui caractérise le poète.

Cependant le poème est directement adressé à la personne aimée, et l'aǀeu amoureux y est de plus en plus net : le

" Chère » du distique 2 est amplifiée par le " fors de vous ͩ. L'emploi de la préposition archaïque " fors de» attire

l'attention, et l'Ġcho de sonoritĠ ͨ tout », " vous » suggère que le " vous » est " tout » pour le poète (cette

4

Conclusion:

Spleen ici très différent du spleen baudelairien: non plus cause indistincte, interrogation générale sur la valeur de

l'edžistence, mais malaise associĠ ă la passion et ă la peur de la trahison. CaractĠrisĠ surtout par la confusion et

campagne, non plus tristesse d'un jour maussade, mais au contraire Ġclat du plein ĠtĠ. De fait on peut s'interroger

ici sur le classement du poème dans la série des " Aquarelles ». On n'y retrouǀe guğre les tonalitĠs adoucies propres

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