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UNIVERSITE DE M
ET Z
F/1:CULTE
DES L ETTR ES
Dêpartement
de Géographie
Centre
d'Etudes Géographiques de l'Unjversité de METZ
SARREBRUCK
L
EXf MPL E dûneMETR] P0LE FR)NTALI E RE
TOME I
Atbert
LER0Y THESE [,E 3er'1e CYCLF-
Réal'isée
sous la Direction de llonsjeur le Professeur François REITEL
D'irccteur
du Dêpartemenr de Géographie juittet i 980
I'lous
tenons à rernercier ici toutes les personnes qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de cette étude. Ces remerciements sraclressent plus particulièrement à Messieurs z li.J.
I(ODIiDI'IICI( (Biirgermeister de Sarrebruck)
qui au travers drun certain nombre d I entre- tiens nous a permis de mieux pénétrer 1râme de la capitale sarroise et de ses projets pour les années à venir. D.
TALI(ENUDRG (Directeur du Service des Sta-
tistiques cle Ia Ville de Sarrebruclc) et B.
VALDNTIN, (Attaché de Presse du Stacltverband)
qui ont toujours su mettre à notre disposition la documentation que nous sollicitions. J.
GUTii detrl[nstitut fiir Landeskundet' qui a
participô de façon prépond6rante à Ia réalisa- tion de Ia carte sur Ie 'rDéveloppelnent Spatial de Sarrebruck des Origines à nos Joursrr. Les responsables de 1a Stadtbtciierei de Sarrebruck qui se sont montrés extrêtnelnent compréhensifs et biehveillants au niveau du prôt de leurs ouvrages' .,.t:#'.ffii Eucht nr,4ot,,,,,1*i" (II' Fond d-e carte extrait d.e: AtLas
International (Mc.NaL
Co).Oan
ncrccrL--l o.Fl+dn.P dv, o d o+T{d()
INTRODUCTION
2 Dans une Europe encore à la rechercire de son vrai vi Sage et de son unité, Irinterdépendance croissante des 6conomies natio- accrue entre Ies diffêrents ensembles régionaux qui Ia conrposent' celte-ci dans Ia rnajorité des cas sravèrera extrêmement difficile drautant plus que ces ensernbles sont génératement scindés par une frontière nationale de part et dtautre de laquelle 1e développement nra pas toujours suivi un rythme identique et dont ra conséquence est
1a juxtapbsition de deux ensembles différents. Lrespace sarro-
lorrain en est un exemple significatif au sein duquel nous avons puisé le sujet de notre étude' La ville de sarrebruck est Itillustration mème de Ia situation qui se présente au sein de ces ensembles frontaliers, situation résul- tant pour une bonne partie drune organisation étatique différente' Qroi quril en soit, notre intention nrétait pas ici de prendre fait et cause pour ltune ou lrautre cle ces deux formes drorganisation, mais de montrer lrimpact drune ville qui srest hissée au rang de métropole Ia seconde guerre mondiale seulement et où se cotoient deux ensembles
à structure
économique similaire'
les relations franco-allemandes qui entravèrent 1révolution urbaine plus qurelle ne la favorisèrent. Se présentant encore comme une modeste citô à ltaube du XXème siècle, sarrebruck profita de Iressor industriel et de sa situation' Cette dernière, retnarquable sur Ie plan régional, resta jusqurau retour cle la.Sarre à ItAlleulagne un handiCap car cct espace se trouva excentrô par rapport à son territoire rtational' Lrarnônagement du territoire au cours des 30 dernières annôes remédia progressivement cet 6tat de fait et rattacl-ra Ia rôgion et son principal centre à rrensemble cle son espace national. Devenue un carrefour routier et autoroutier ainsi qutun carrefour ferroviaire régional, la ville de
Sarrebruck
dispose égalernent de relations aériennes qui sont un précieux complément surtout à ltheure où Ies relations commercial-es srinternationalisent et où les circuits de décision srélargissent.
A ces élôments
favorables viendra srajouter sous peu une liaison ftuviale en cours draménagement et qui complètera la gamme des moyens de communication dont disposera 1a capitale sarroise. Malgré tout, ceIIe-ci conserve encore un caractère marginal hérité de sa situation géographique qui la place davantage au coeur de lrEurope et Surtout drune de ses principales régions économiques dont el1e apparait comme I r61ément moteur. Bien que ne faisant pas drune vilte une métropole, Ia population reste un élément capital sur lequel elte srappuie. Qrci qu'ilen soit la démographie de }a capitale sarroise reflète son histoire mouve- mentée et sa santé.
Au travers
de lranatomie de ses différents quartiers nous obtenons un premier aperçu sur les fonctions de la cité qui à de rares excep- tions près présentent une vocation régionale et qui font drelle une métropol e.
CeIle-ci
se distingue en premier lieu par la concentration démographi- que appelée par Ia présence drun vaste marché de lremploi srétendant bien au delà des Iimites urbaines et dont Ia caractéristique première se situe au niveau de lrimportance croissante prise par les migrations pendulaires. Les activités industrielles et commerciales à lrorigine de la fortune de Sarrebruck ont progressivement céd6 te pas aux fonctions purement métropolitaines qui font précisément sa réputation actuelle et qui de plus contrastent avec celles que présentent les villes françaises qui se veulent métropole.
A tout seigneur
tout honneur, nous trouvons en premier lieu la fonc- tion bancaire issue du commerce et de lrindustrie dont lrexpansion se heurta aux relations franco-allernandes mais qui a abouti à une décentralisation à 1a fois quantitative et qualitative permettant une réelle autonomie régionale. Crest au travers de la fonction culturelle propre aux grands centres urbains que transparait le plus la voca- tion nationale et internationale de Sarrebruck. Parmi ses multiples visages se détache 1a vocation universitaire dont 1es fondements sont à rechercher dans 1a volonté française drétendre sa domination intellectuelle sur un espace déjà économiquement colonisé. Quelle que soit son irnportance, cette vocation universitaire est supplantée, pour nous françaisr par les masses m6dia. La S/R station de Radio et de Têlévision est en effet un véritable instrument culturel au service drune région transfrontalière, et 1e miroir de sa vie économique socialerpolitique et culturelle. Son action, côté sarrois uniquementt est complétée par celle de la ttsztti Ie quotidien régional détenant le monopole de la presse écrite. Parmi les autres formes que prend
Iractivité
culturelle, 1e thêâtre reste la plus représentative de la place quroccupe la capitale sarroise au niveau régional. Quoi qutil en soit, toutes ses fonctions ont été renforcées par la présence du pouvoir politique et administratif qui fait la force de Sarrebruck de par 1e fait même qu'it présente un caractère régional. Véritable capitale régionale dotée dtun pouvoir de décision, 1a ville de
Sarrebruck
présente également une administration communale puissante et autonome qui risque à terme de se voir étendue au Stadtverbandt 1a dernière née des collectivités territoriales propres à 1a Répu- blique Fédérale d rAllemagne. Cette situation qui contraste avec celle qui est faite aux métropoles françaises se trouve encore renforcée par le nouvel aménagement du territoire dominé par la réforme administrative et communale ainsi que
1a politique des transports renforçant lrimpact de 1a capitale
sarroise au niveau de Ia hiérarchie urbaine régionale.
Sarrebruck
est devenue en lrespace drun quart de siècle une véritable capitale régionale adossée à une frontière nationale dont 1e dévelop- pement n" p"rrt stexpliquer que par son appartenance à la R.F.A. et son système fédôral accordant une autonomie on ne peut plus large aux espaces régionaux. I.
LE DESTIN D'UNE VILLE FRONTALIERE.
I.1. Des orjgines obscures guidées par une situation géographique de Premier ordre. I.2. Les troubles du XVIlème annih'ilissent un premier mouvement de dével oPPement.
I .3. Le mécénat
de Gui I I aume-Henri . I.4.
La prem'ière influence française.
I.5. La révolution des transports et le prem'ier essor'industri el .
I . 6.
Troi s v'il I es en quête de I eur uni té.
I.7. Une
v'ille ballotée entre la France et I'A1lemagne.
I.8. Une
capitale à la recherche de son vra'i visage. I - LE DESîIN DI'dNE VILLE FRONTALIERE I.
1. Des origines obscures guidées par une situation géographi.que de
premier ordre Il nous faut remonter à Ia période préhistorique pour trouver trace du premier peuplement dans la région de Sarrebruck. Tout donne en effet à penser que ce sont les peuplades celtes qui ont les premières colonisé cette zone de passage et mis lraccent sur une situation de carrefour dont lrimportance et le rôle nront cessé de staffirmer au fit des sièctes. L'élément fondamental guidant cette affirmation est lrexistence drune piste reliant le Bassin-Parisien à la plaine du Rhin supérieur en empruntant les tignes naturelles du relief.
L,es Romains
ne sry sont pas trompés et ont exploité à leur façon cette caractéristique naturelle. Après leur poussée qui les a conduits jusqurau Rhin au cours du dernier siècle avant notre ère, ils ont fait de cette piste une voie militaire qui devait non moins servir au conrmerce avec les régions conquises. A I I instar des autres voies militaires romaines, celle-ci était une ligne directrice pour un commerce florissant qui amenait en même temps aux peuples soumis les conquêtes de Ia civilisation tatine. Servant au ravitaillement des castels et
METTIS
(UB1Z) , MOGUI';TIACUM (MAYENcE) et BORBETOMAGUS (itORMS). lraversant des vitles elle a joué un rôle prépondérant dans le développement de leurs activités et fait naitre et prospérer les bourgades situées sur son Passage A VICUS SARAVUS, lractuelle SARREBRUCK, cette voie abou- tissait à un pont jeté sur la Sarre. Certes, il ntétait pas le premiert car, à quelque distance en aval, les travaux de canalisation du fleuve ont mis à jour les vestiges drun pont en bois datant de
1répoque
gauloise, mais it a joué un rôle important tout au long des premiers siècles de notre ère. En effet, ce sont les Romains qui le construisirent après la conquête de Ia Gaule pour permettre à leur grande voie militaire, reliant Metz à iJorms, de franchir le fleuve. Pour des impératifs de sécurité ils érigèrent également un castel sur la rive droite immédiatement à lrextrémité du pont. Plus en retrait, au pied de Ia colline du Halberg et sur les pentes exposées au Sud de celles du Kaninchenberg et du Eschberg, srins- talIa le Vicus, agglomération agricole et commerciale située au croisement avec une seconde voie romaine en provenance de I I lta1ie du Nord via les vatlées du Rhône et de la Saône et reliant en outre
ARGENToRATUM
(STRASBOURG) à fa ville impériale dTAUGUSTA TREVERORLJM (rnevBs). La proximité de cette dernière ne doit pas être étrangère I'importance de cette place forte qui dès cette époque occupait déjà une position stratégique au carrefour de deux voies de commu- nication et qui sous la domination des Francs devint une rrViIIa
Il.egiart
appelée ||SARr\BRUCCAT' .
La christianisation
de Ia région au VIIè sièc1e par
ARNALDUS,
le 2/ème évêque de Metz, fut à ltorigine de la fondation drune abba;rs autour de laquelle devait se développer le futur quartier de ITSAINT ARNUALII. Toutefois, ce site avait déjà dû être occupé au cours de la période romaine car des débris de tuiles, traces probabres de rrexistence drune llvillarr, 1' ont été découverts en a925.
Drautres
découvertes faites à la même époque ont révélé Irexistence drun peuplement mérovingien ou carolingien sur Ia rive droite de la Sarre et les historiens sraccordent à penser qutil aurait donné naissance
à la bourgade de TTSAINT--TEAN|I.
I'MALSTATTTT,
dont il est fait mention pour la première fois en 960 au travers d.rune charte par laquelle Ie roi OTIjON 1er confirmait la rtcongrégation des Soeurs de I rabbaye de SAII,IT-PIERRE de Metzrt dans leurs possessions locales, devait avoir été peuptée vers la nêrne
époque.
Quoi qutil en soit, ce nrest quten 999, arnêe au cours de laquelle le château fort, construit par les comtes de sarrebruck vers le milieu du IXè siècle,devint Ia propriété de lrévêque de
Itletz,
que des actes officiels révèlent pour la première fois Irexis- tence du village de I'SÀRMBRUCCATT autour de cette forteresse perchée sur son prornontoir rocheux de Ia rive gauche du fleuve à quelques kilomètres en aval du castel romain
Le choix
de ce site est curieux au demeurant compte tenu t du peuplement initial de la zone. Les historiens ont émis diverses hypothèses r1uril convient de préciser quelque peu afin de rnieux conlprendre le développenrent ultérieur de Irensemble de Ia cité. Dans un prenrier temps, ZIMMERMANN (1) avait cru déceler les raisons de ce choix dans un transfert du courant de circulation de Ia rrvia regalisrr ctest-à-dire l.raxe ouest-est vers la voie empruntant la vallée de Ia Sarre. Perché sur son promontoir rocheux à un point où le cours du fleuve dessinait un coude, te château devait per- nrettre un contrôle de lrenseurble de la zone, Cette première hi'pothèse senrble peu vraisemblable pour deux raisons. Premièrement, le Xè siècle n,a jannais étô rnarqué par lrexistence drun intense et régulier commerce entre ltltalie du Nord et les provinces belges de plus, les
XIIIè
et XIVè siècles qui précisément ont constitué 1'âge dror de ce trafic en provenance des régions méridionales nront nullement entraîné une régression des tnouvements de circulation sur cet axe
Ouest-Dst.
Par ailleurs, si nous prerlons en considération des impé- ratifs militaires pour tenter d'expliquer le choix de ce site, iI auraitquotesdbs_dbs6.pdfusesText_11
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