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Une unité d'action à peu près inexistante : Dom Juan passe puis fuit, de scène en scène, accompagné de son valet Tous deux font penser à la marche de Don 



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Là encore, l'unité de temps n'est pas respectée; mais elle est moins violée que celle de lieu L'action se déroule en gros en trente-six heures : — Acte I : le matin



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Présent dans vingt-cinq scènes sur vingt-sept, Dom Juan assure la relative unité de l'action (pourtant jugée décousue par les détracteurs de la pièce)



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L'unité d'action elle-même laisse singulièrement à désirer Molière ne la respecte guère plus Le sujet sera-t-il la reconquête de Don Juan par Done Elvire?



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Une unité d'action à peu près inexistante : Dom Juan passe puis fuit, de scène en scène, accompagné de son valet Tous deux font penser à la marche de Don 



[PDF] Dom Juan

Molière crée Dom Juan comme une machine de théâtre avec le souci du succès dans cette « Comédie irrégulière sans unité d'action, de lieu, de temps



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aisément au Luis Pérez el Gallego de Calderón Aussi serait-il parfaitement vain de chercher une quelconque unité d'action dans Dom Juan, l'« unité de péril 



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Les personnages secondaires dans Dom Juan : questions de préparation + correction l'action, le lieu, le temps, et les personnages, de façon claire, intéressante, règle des trois unités résumée par la formule de Boileau : qu'en un jour,



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12 sept 2019 · Dom Juan ou le festin de pierre : un drôle de classique 3 les préceptes d'unité d'action et de vraisemblance développés par Aristote



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Palais-Royal, le 15 février 1665, sa nouvelle comédie, Dom Juan ou le Festin de Pierre ses « actions indignes », sa manière de vivre en « infâme » se situent aux antipodes d'un tel de l'unité de lieu ? 3 Avez-vous été gêné(e) par l'unité



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En outre, ces scènes sont complexes, car les trois unités de temps, de lieu et d' action, ne sont pas respectées (Explication) On ne peut pas réellement situer ces 

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Français, Séquence II : L'homme et ses masques

Repères : Dom Juan, une pièce baroque

Repères sur le baroque

Portugais barroco, latin verrucus (verrue) : au sens propre, terme technique de joaillerie qui se dit des perles qui ne

sont pas parfaitement rondes. Qualifie par la suite au sens figuré toute irrégularité.

Notion créée au XIXe siècle par des historiens de l'art allemands à propos d'une esthétique apparue en architecture

et en peinture dans l'Italie du XVIIe siècle. Généralement opposé au Classicisme (en termes de période et/ou de style).

Motifs de l'inconstance, de la métamorphose, de l'illusion. Lié aussi au thème du theatrum mundi, particulièrement

repris par le théâtre (Calderon, La vie est un songe, Shakespeare, Le songe d'une nuit d'été, Corneille, L'illusion comique).

L'art baroque montre les choses non telles qu'elles sont, mais telles qu'elles apparaissent, autrement dit, dans le

mouvement de leur apparition. En France, l'art baroque précède la période du Classicisme. Mais Dom Juan témoigne de

ce qu'en pleine période classique, on peut trouver des oeuvres baroques.

Aujourd'hui, on a tendance à ne plus opposer frontalement classicisme et baroque (cf. le mot de Ponge : " Le

Classicisme est la corde la plus tendue du baroque » ; démesure des héros raciniens).

L'éclatement dramaturgique

La pièce se caractérise par un véritable éclatement dramaturgique. C'est Dom Juan, ou plus exactement le

couple qu'il forme avec Sganarelle, qui assure l'unité de l'ensemble.

•Un Acte, un lieu : nous sommes loin de l'unité de lieu. Acte I : un palais ; acte II : " un hameau de verdure avec

une grotte au travers de laquelle on voit la mer » (cf. p. 357) ; acte III : une forêt ; acte IV : l'appartement de Dom

Juan ; acte V : une ville.

•Une durée excessive au regard de la doctrine classique. Une première journée, celle du périple de Dom Juan, de

l'acte I à l'acte IV ; celle du Ciel, à l'acte V (ce dernier acte se déroule le soir).

•Une unité d'action à peu près inexistante : Dom Juan passe puis fuit, de scène en scène, accompagné de son

valet. Tous deux font penser à la marche de Don Quichotte et de Sancho Pança : ils avancent en discourant, et

croisent des paysans, un pauvre, des voleurs, des gentilshommes... Les intrigues se succèdent dans le sillage du

séducteur, éphémères ; c'est le défi du libertin lancé au Ciel, au fil de provocations croissantes, qui les réunit.

M. Danset, Les Francs-Bourgeois, janvier 20141/3

Français, Séquence II : L'homme et ses masques Une pièce à machines - une pièce spectaculaire

Réponse admirative des auteurs français à l'opéra italien, introduit en France par Mazarin (les machinistes

italiens avaient alors atteint un degré de technicité remarquable dans la fabrication des décors), le théâtre à

machines est essentiellement ancré dans le genre de la tragédie, et connaît son âge d'or en France entre 1648 et

1672.

Ce genre est caractérisé par une dimension spectaculaire, liée à la richesse et à la sophistication des décors, qui

permettent l'intervention de créatures surnaturelles sur scène, communiquant avec le monde des hommes. Dom Juan est

emblématique de ce genre théâtral, en ce qu'elle repose notamment sur les éléments suivants.

•La somptuosité et la diversité des décors (cf. édition Folio p. 357, au sujet des six décors) ;

•Une scénographie sophistiquée, avec des changements de décor à vue (l'apparition du tombeau dans la forêt,

l'ouverture de la scène lors de l'embrasement final) : D. Mesguich a subtilement repris ces éléments (notamment

le tombeau, avec la surprise des statues de femmes animées).

•La Statue et le Spectre animés (que Brecht ne manque pas de mettre à distance, puisqu'il introduit même des

statues animées ailleurs dans la pièce, ainsi Dom Carlos). Des motifs et des thèmes caractéristiques du mouvement baroque... Rappels / Acte I, scène II (la tirade du séducteur) : •Dom Juan est séduit par le mouvement, trait majeur du goût baroque. •Il apprécie la variété en amour. •L'amour est animé par la circulation des désirs et par la surprise de la nouveauté. •La sensation parfaite est paradoxale, tout comme l'art de la séduction.

•La relation amoureuse est décrite comme une métamorphose : celle de l'objet aimé qui s'abandonne

progressivement au séducteur.

•Cet éloge de l'inconstance procède d'une inversion des points de vue, autre trait du baroque.

dont la théâtralité, et même le théâtre dans le théâtre

On parle de théâtralité quand les codes du théâtre sont mis en évidence sur scène, quand le théâtre nous

rappelle que nous assistons à une représentation. Dans la pièce, on peut même parler, parfois, de théâtre dans le

théâtre. Cette vision procède d'une conception du monde selon laquelle la réalité est un théâtre (theatrum mundi).

•Dom Juan est metteur en scène et comédien (tirade du séducteur, séduction de Charlotte).

•Sganarelle ouvre la pièce et s'affirme comme le représentant du public sur scène : il assiste au spectacle

permanent qu'est la vie de son maître. " Dom Juan épluche les oignons, Sganarelle pleure ».

•Dom Juan meurt théâtralement ; auparavant, il n'a de cesse de montrer à ses interlocuteurs que nous sommes au

théâtre (" Monsieur, si vous étiez assis, vous en seriez mieux pour parler », dit-il à son père, comme pour lui

signifier que les pères de comédie tancent leurs fils en étant assis).

•D. Mesguich joue de cette théâtralité en évidence dans sa mise en scène : Dom Juan écoute Don Giovanni de

Mozart sur un gramophone (XVIIe, XVIIIe, fin XIXe siècle) ; Sganarelle confond la nature, qu'il célèbre, avec un

décor de théâtre qui se dérobe (cf. Acte III, scène I : le valet renverse un arbre qu'un comédien de l'Acte II, qui

incarne la grosse Thomasse, vient redresser). Le monde est vraiment un théâtre, comme dans le topos du

theatrum mundi.

M. Danset, Les Francs-Bourgeois, janvier 20142/3

Français, Séquence II : L'homme et ses masques et le paradoxe, sous le signe duquel la pièce est tout entière placée

•Une comédie mêlée de tragique, qui voit mourir le personnage principal à la fin (ce que le Classicisme ne

tolérait pas, pas même en tragédie).

•Un héros paradoxal : éminemment blâmable, il n'en est pas moins un rhéteur habile (et donc, par là,

admirable), et un satiriste efficace : comment ne pas voir avec lui la foi pervertie du Pauvre à l'Acte III ?

•Un valet paradoxal, lui aussi : il est partagé entre fascination et répulsion à l'égard de son maître ; il est

maladroit dans ses jugements, mais assez lucide sur celui qu'il sert ; il n'est que l'ombre du libertin, mais il porte

peut-être, à l'instar du Pauvre et aussi inconsciemment que lui, la charge la plus forte à l'endroit des dévots et de

la religion en général, du fait de sa foi mêlée de superstition (Acte I, scène II).

•Dans le sillage de ce couple presque infernal, d'autres personnages se révèlent paradoxaux : Elvire, enlevée

du couvent, et qui avant d'y retourner met en garde Dom Juan... par amour pour lui ; le Pauvre ; Dom Carlos, qui

blâme le code d'honneur des gentilshommes tout en s'y conformant, de mauvaise grâce...

•Une pièce construite autour du motif rhétorique de l'éloge paradoxal. Que Sganarelle amuse le spectateur

en louant le tabac, l'ignorance ou l'émétique ; que Dom Juan intrigue autant qu'il provoque en célébrant

l'inconstance au nom de la nature et de la passion, ou encore qu'il fasse l'éloge de l'hypocrisie pour mieux

condamner les hypocrites, ce procédé rhétorique remplit pleinement son rôle dans la pièce. En effet, il fait vaciller

les certitudes, fait rire et réfléchir le spectateur, alimente la méditation sur les valeurs de l'honnête homme et la

critique de l'hypocrisie, en opposant l'éloquence facétieuse au sujet trivial, voire condamnable, qui fait l'objet de

la louange.

En guise de conclusion

L'irrégularité qui caractérise la pièce, ajoutée à sa dimension scandaleuse, l'a longtemps défavorisée. Mal comprise,

surprenante de " dé-mesure » au milieu d'un répertoire moliéresque classique, elle n'a été rejouée qu'au XIXe siècle, et

réellement redécouverte au XXe. Concomitamment, la notion de Baroque a également été mieux appréhendée. Or,

l'ancrage de la pièce dans cette esthétique explique bien le caractère éclaté de la dramaturgie.

Si l'on observe le personnage éponyme, toujours en mouvement et en démesure, on saisit mieux le choix de

l'esthétique baroque : tous deux se correspondent.

D'autre part, on n'oppose désormais plus frontalement Baroque et Classicisme : si ces deux mouvements se

définissent largement l'un par rapport à l'autre, ils se nourrissent aussi mutuellement. Selon le mot de Francis Ponge, le

Classicisme est " la corde la plus tendue du Baroque ». Les personnages raciniens ne sont pas moins orgueilleux, ou

moins monstrueux que Dom Juan. Mais dans l'énigmatique comédie de Molière, l'étreinte du cadre classique autour du

héros est comme desserrée. Seule une Statue de pierre et de théâtre peut dès lors arrêter sa course folle.

M. Danset, Les Francs-Bourgeois, janvier 20143/3

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