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Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP) Observatoire de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative

01 70 98 94 00

www.injep.fr

RAPPORT D"ÉTUDEINJEP NOTES & RAPPORTS

L'incitation à l'entrepreneuriat

des jeunes dans des quartiers de la politique de la ville (QPV) :

étude exploratoire

Chargée d"études et de recherche, INJEP ANGELICA TRINDADE-CHADEAU

Octobre 2019

INJEPR-2019/10

Octobre 2019

INJEPR-2019/10

INJEP NOTES & RAPPORTSRAPPORT D'ÉTUDE

Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP), service à compétence nationale/DJEPVA

95 avenue de France

75650 Paris cedex 13 01 70 98 94 00www.injep.frINJEPR-2019/10

Angelica TRINDADE-CHADEAU

L"incitation à l"entrepreneuriat des jeunes dans des quartiers de la politique de la ville (QPV) : étude exploratoire L"INCITATION À L"ENTREPRENEURIAT DES JEUNES DANS DES QUARTIERS DE LA POLITIQUE DE LAVILLE (QPV) : ÉTUDE EXPLORATOIRE Après plusieurs études sur l'entrepreneuriat des jeunes, l'I NJEP s'est intéressé à l'actualité de cette ceux qui les soutiennent au niveau local ou national.

façons de faire pour inciter les jeunes à l'entrepreneuriat semblables dans les quartiers prioritaires de la

politique de la ville à ce qui se fait dans les autres quartiers, sur d'autres terrains, il existe une réelle plusieurs secteurs de l'action publique, or cet enchevêtrement ren d particulièrement complexe la ailleurs... Quel rôle peuvent jouer les professionnels de la jeuness e aux côtés de ceux de la création

LÕincitation ˆ lÕentrepreneuriat

des jeunes dans des quartiers de la politique de la ville (QPV) : Žtude exploratoire

AngŽlica Trindade-Chadeau

Pour citer ce document

Trindade-Chadeau A., LÕincitation ˆ lÕentrepr eneuriat des jeunes dans des q uartiers de la

politique e la ville (QPV) : Žtude exploratoire, INJEP Notes & rapports/Rapport dՎtude.

SOMMAIRE

INTRODUCTION ........................................................................ ................................................................... 5!

1. IL ƒTAIT UNE FOIS LÕENTREPRENEURIAT DES JEUNESÉ ..................................................... 7!

LÕinitiative de jeunes ˆ Ç Jeunesse et sports È ................................................................................................................... 7

De " jeune » à " porteur de projet » ................................................................................................................................................................................. 7

L'émergence d'un accompagnement professionnel du jeune porteur de projet ..................................................................... 11

De lÕesprit dÕinitiative ˆ la culture de lÕinnovation et de lÕentrepreneuriat ....................................................... 13

De l'entrepreneuriat pour les jeunes, pour quoi faire ? ................................................................................................................................... 13

Du quartier à l'entrepreneuriat... ........................................................................................................................................................................................ 20

Jeunes issus de QPV : de qui parle-t-on ? .......................................................................................................................... 21

Un rapport à l'entrepreneuriat difficile à estimer... ............................................................................................................................................... 23

Des jeunes plus exposés à l'entrepreneuriat par nécessité ? .................................................................................................................... 24

De la passion à la création : portraits croisés .......................................................................................................................................................... 26

2.L E DƒVEL OPPEMENT ACCƒLƒRƒ DE LÕENTREPRENEURIAT

DANS LES QUARTIERSÉ ET AUPRéS DES JEUNES ................................................................... 31

Un paysage organisationnel de plus en plus complexe et peu lisible pour les potentiels

jeunes bŽnŽficiaires ........................................................................................................................................................................ 31

Une stratégie économique qui se veut plus offensive, y compris dans les quartiers prioritaires .................................. 31

L'entrepreneuriat des jeunes à la croisée des secteurs de l' action publique ............................................................................... 33 Apprendre ˆ prendre des initiatives, apprendre ˆ crŽer :

un apprentissage aux multiples facettes ............................................................................................................................ 38

Former des jeunes dans les quartiers prioritaires, un continuum en prise avec les méthodes actives ................... 39

Des façons d'apprendre respectueuses des profils des jeunes ? .......................................................................................................... 41

Du soutien ˆ lÕinitiative ou ˆ la crŽation dÕactivitŽ : sur les quartiers, ˆ la recherche des jeunes ........ 47

Intégrons les quartiers prioritaires de la politique de la ville ! .................................................................................................................... 47

Les freins pour " repérer » et " retenir » les jeunes des quartiers ......................................................................................................... 51

CONCLUSION

...................................................................... 55! BIBLIOGRAPHIE ........................................................................ .................................................................. 57!

ANNEXES

............................................................................... 61!

Annexe 1. PƒPITE Skills Ð RŽfŽrentiel de compŽtences .............................................................................................. 61

Annexe 2. Extrait du

rŽfŽrentiel mŽtier accompagnateur de projet .............................................................. 62

LÕINCITATION Ë LÕENTREPRENEURIAT DES JEUNES DANS LES QPV : ƒTUDE EXPLORATOIRE ! 5

Introduction

Depuis 2012, lÕINJEP sÕest lancŽ dans lՎtude de la pratique de lÕentrepreneuriat chez les jeunes de

moins de 30 ans. Cet objet sÕest construit au fil des rencontres avec les jeunes et les acteurs de terrain.

La dŽmarche sÕinscri t dans la suite dÕu ne recher che su r lÕaccompagnement socioprofe ssionnel des

jeunes et dՎtudes variŽes portant sur diffŽrents dispositifs dÕinsertion sociale et/ou professionnelle

(lÕopŽration Ç jobs dՎtŽ È, les contrats aidŽs CUI-CAE, lՎconomie sociale et solidaire

1 ). Les diffŽrents chantiers nous ont conduit progr essivement sur la piste de ques tionnements pro fessionnels

Žmergeant du c™tŽ de jeunes las de se confronter aux obstacles de lÕentrŽe dans le marchŽ du travail

en concomitance, les di scours autour de la crŽation dÕac tivitŽ , de lÕentrepreneuriat, de lÕesprit

dÕentreprise foisonnent et vŽhiculent lÕimage dÕune jeunesse entreprenante.

Nous avons donc commencŽ par une Žtude des parcours de quinze crŽations dÕactivitŽs au sens large :

jeunes ayant crŽŽ une association, une sociŽtŽ coopŽrative, une SARL, en auto-entrepreneur. Le fil

conducteur Žtait les points communs aux Ç jeunes crŽateurs È et leurs spŽcificitŽs, quÕils se trouvent

dans une grande ville, en mŽtropole, dans un dŽpartement dÕoutre-mer, ou dans des territoires ruraux

ou pŽriphŽriques. Ce premier travai l a donnŽ lieu ensuite ˆ une Žtu de complŽmentai re sur les

dispositifs de soutien ˆ lÕentrepreneuriat des jeunes, partant de ceux qui avaient ŽtŽ citŽs par les jeunes

enqutŽs, enrichis par dÕ autres, moins conn us. Furent ainsi analysŽs les Žchelons ter ritoriaux et

Ç lÕoffre È de soutien disponible, selon la conception de lÕentrepreneuriat dŽfendue et les politiques

publiques concernŽes, que nous avons appelŽes les Ç registres dÕaction È.

(devenue association depuis) Ç Nos quartiers ont des talents È, en 2005. La prise de conscience plus

forte dÕun ascenseur social en panne dans les quartiers populaires donne alors lieu ˆ une multitude

dÕinitiatives, publiques, privŽes, associatives, visant ˆ donner les mmes chances ˆ tous les individus,

dont les jeunes issus de ces quartiers. Dans les milieux de la crŽation dÕactivitŽ, des chiffres circulent ˆ

cette Žpoq ue : en quartier priorita ire de la politique de la vi ll e, il y a deux fois plu s de crŽatio n

dÕentreprises quÕailleurs. En revanche, trois ans plus tard, il y a deux fois plus de dŽp™ts de bilan

2

É Dans

ce contexte, lors dÕun dŽplacement ˆ La Courneuve en octobre 2015, le PrŽsident Franois Hollande

annonce le lancement de lÕAgence France entrepreneur (AFE), afin de contribuer au dŽveloppement

dÕentreprise-[APCE]) est celui dÕaccompagner la crŽation et le dŽveloppement des entreprises sur ces

CÕest ainsi que lÕINJEP a choisi, pour approfondir la comprŽhension de lÕentrepreneuriat des jeunes, de

accompagnement des porteurs de projet dans ces quartiers nÕest plus remise en question, il sÕagit pour

1

Voir Trindade-Chadeau, 2014a.

2

Source : Franois Hollande, le 20 octobre 2015, La Courneuve : http://discours.vie-publique.fr/notices/157002842.html

INJEP NOTES & RAPPORT/ RAPPORT DՃTUDE

6

nous dÕa ffiner la connaissance de cet accom pagnement qui do it sÕadapter ˆ des qua rtie rs aux

caractŽristiques spŽcifiques. Les QPV ont des spŽcificitŽs certes, les populations Žgalement. Les jeunes de

moins de 3 0 ans des Q PV nÕont pas les mm es ressources sociales et mat Žriell es que ceux iss us de

catŽgories socioprof essionnelles favorisŽes ou mme des c lasses populaires.

niveau infra-bac et celui qui est bac + 3, voire bac + 5. Autrement dit, nous cherchons ˆ mieux saisir les

conditions dÕun accompagnement de qualitŽ, en adŽquation avec les besoins du public bŽnŽficiaire.

Dans cet te optique, deux r Žgions ont ŽtŽ ch oisies a fin de rŽaliser une ob servation (exploratoire) des

pratiques les plus courantes : les Hauts-de-France et lÕële-de-France. Ces deux rŽgions ont lÕavantage dÕoffrir

une grande diversitŽ de territoires avec de grands centres urbains, des secteurs pŽriurbains et des zones

duquel le sujet pouvait tre apprŽhendŽ : politiques/dispositifs ; professionnels/acteurs concernŽs ; jeunes

bŽnŽficia

dÕinsertion professionn elle, ces trois dimensions sont imbriq uŽes et peuvent t re interdŽpendantes sur

certains aspects, comme nous le verrons. Ainsi, lÕentrepreneuriat en tant quÕobjet protŽiforme, renvoie ˆ

diffŽrentes pratiques du c™tŽ des professionnels et ˆ diffŽrents degrŽs dÕinvestissement du c™tŽ des jeunes.

Que fait lÕentrepreneuriat des jeunes, aussi divers soit-il, aux quartiers prioritaires de la ville et quÕest-ce que

ces mmes quartiers peuvent faire ˆ lÕentrepreneuriat des jeunes, dans ses diffŽrentes formes ?

Dans un premier temps, nous proposons de revenir sur le p anorama de lÕentrepreneuriat en nous

focalisant sur les jeunes et en montrant comme ce champ sÕest progressivement construit avec le soutien

dÕentreprendre

È, non sans difficultŽ ˆ cibler Ç les jeunes des quartiers È. Dans un second temps, il sÕagira

dÕanalyser plus finem ent les moda litŽs de dŽveloppement de lÕentr epreneuriat dans les q uartiers

prioritaires de la politique de la ville et le Ç ciblage È sur les plus jeunes, en Žtudiant les propositions

dÕapprentissages selon les objectifs assignŽs , pour finalement sÕa perce voir que malgrŽ lÕessor des

dŽmarches, il demeure difficile de capter Ç les jeunes des QPV È.

ENCADRE 1. MƒTHODOLOGIE DE LՃTUDE

L'analyse qui suit s'est appuyée sur plusieurs démarches parallèles, entre janvier 2017 et avril 2018

-Recensement et lecture de la littérature grise (documents produits par les différentes structures et institutions, dont les

rapports d'activités) et de la littérature scientifique.

-Identification des acteurs locaux. À partir des lectures, nous avons identifié les structures d'accompagnement déjà connues

(voir Commissariat général à l'égalité des territoires [CGET], 2016) et intégré à la liste d'autres structures locales, repérées

lors de déplacements.

-Participation à des salons, journées thématiques, évènements, concours sur les territoires concernés. L'ensemble des

informations recueillies, dont les échanges informels avec les interlocuteurs, ont été consignés dans un carnet de terrain.

-Observations participantes lors d'ateliers collectifs (5) ;

-Entretiens semi-directifs auprès de responsables de structures, professionnels d'accompagnement, intervenants extérieurs,

salariés, bénévoles (10) ;

-Entretiens semi-directifs avec des jeunes présents dans les différents événements et/ou accompagnés directement par les

structures identifiées (10).

Tout au long de ce texte, le terme QPV fera référence aux " quartiers prioritaires de la politique de la ville ». Néanmoins, par

simplification, l'expression abrégée pourra également être utilisée, comme dans le titre : " quartier de la politique de la ville ».

LÕINCITATION Ë LÕENTREPRENEURIAT DES JEUNES DANS LES QPV : ƒTUDE EXPLORATOIRE ! 7

1.Il était une fois l'entrepreneuriat des

jeunes...

fondamental de commencer par un Žclaircissement des no tions utilisŽes . En c roisant les document s

existants avec l es pratiques locales, force est de cons tater que l e terme Ç entreprendre » peut fai re

crŽer son activitŽ sont des Ç modalitŽs È diffŽrentes et pourtant souvent confondues. En effet, selon lՉge

du public accompagnŽ et lÕobjectif de sa dŽmarche, les interlocuteurs ne sont pas mobilisŽs pour les

mmes raisons et lÕaccompagnement doit, par consŽquent, soit sÕadapter au profil du jeune en face, soit

lÕorienter vers la structure la plus appropriŽe au besoin exprimŽ (ou pas dÕailleurs). LÕentrepreneuriat, ˆ

3

L'initiative de jeunes à "

Jeunesse et sports »

est la preuve. Les agents de lՃtat doivent-ils tre dans le face-ˆ-face avec les jeunes ou les laisser entre

les mains dÕautres acteurs tels que les associatifs ? Si oui, comment le faire et comment les prŽparer ?

permet de re placer les

notions dans un contexte plus large, le paradigme des politiques de jeunesse offrant un bon Žclairage,

ŽtŽ la plus forte promesse de toucher tous les quartiers et tous les profils de jeunes.

De " jeune » à " porteur de projet »

Bien que lÕInit iative jeunesse (IJ) ne puisse pas tr e qualifiŽe de catŽgori e de politique publiqu e de

jeunesse bien claire et dŽfinie (Gratacap, 2014, p. 176), il nÕen reste pas moins quÕelle a une histoire, qui

dŽmarre dans les annŽes 1960, pŽriode pendant laquelle lՃtat souhaite jouer un r™le plus affirmŽ dans

les politiques de jeunesse et reprendre ainsi un dialogue direct avec les jeunes. La vision stratŽgique

Žvolue, les orientations sont plus larges et dŽpassent lՎducatif au sens strict pour ouvrir sur lÕinformation

jeunesse, la citoyennetŽ, la participation et lÕimplication des jeunes. CÕest dans ce contexte, propice ˆ

lՎmergence dÕun nouve au paradig me dÕactions en direction des jeunes, que l ÕInitiative jeunesse se

principaux objectifs de Ç soutenir les dŽma rches, encourageant les jeun es ˆ agir, ˆ entreprendre, ˆ

prendre des responsabilitŽs È. Dans le socle mme, on retrouve lÕidŽe de prise de responsabilitŽs, de

citoyennetŽ active des jeunes, de face-ˆ-face avec un cadre instituŽ, tout en favorisant la participation

3

de gestion et dans une moindre mesure par la sociologie Žconomique. Dans ce document, nous mobilisons ˆ la fois les sciences de

gestion, la sociologie de la jeunesse, les sciences de lՎducation et, plus largement, lÕanalyse des politiques publiques.

INJEP NOTES & RAPPORT/ RAPPORT DՃTUDE

8

des jeunes ˆ la vie locale et lÕacquisition de compŽtences techniques et sociales. CÕest dÕailleurs ˆ ce

moment-lˆ que na"t lÕidŽe de Ç ne plus faire pour, mais faire avec les jeunes È.

ENCADR

ƒ 2. DƒFINITION DE LÕINITIATIVE JEUNESSE

" La prise d'initiative correspond à la manière dont un jeune ou un groupe de jeunes se constitue autour d'une intention

commune, d'une volonté de faire exister une pratique dans l'environnement local. Ces pratiques peuvent être de natures très

différentes : culturelles, sociales, politiques, environnementales, sportives, etc. Ce n'est pas la nature des pratiques qui

détermine leur appartenance à l'IJ, mais bien la manière dont elles sont mises en place par le ou les jeunes eux-mêmes, et

soutenues en tant que telles par les pouvoirs publics [...]. Les jeunes sont donc à l'origine, décident, portent et sont les

opérateurs de la m is e en oeuv re de cette i ntent ion première, "leur pro jet", d'où l'app ellation de "porteur de proj et" »

(Gratacap, 2014.)

Ce nÕest que dans les annŽes 1980, dans un contexte de dŽcentralisation, que se dŽveloppent les

diffŽrentes politiques interministŽrielles et territorialisŽes. CÕest ainsi que pr ogress ivement la

participation des Ç habitants È, des bŽnŽficiaires, des jeunes sÕinscrit dans une nouvelle gŽnŽration de

politiques publiques. Cette nouvelle ph ase favorise lՎmergence dÕun ƒtat qui ac compagne la

participation et lÕinitia tive, les deux notions Žtant souve nt assim ilŽes 4 , bien que l es assoc iations et collectivitŽs territoriales demeurent souvent des intermŽdiaires incontournables.

Roger Bambuck lors du comitŽ interministŽriel de la jeunesse du 22 octobre 1990, Žvoque la sollicitation

faite aux services de lՃtat en citant La Rochefoucault : Ç ƒcouter les jeunes, les entendre et leur rŽpondre È.

de courage. È CÕest ˆ ce moment-lˆ quՎmergent les premiers plans locaux dÕactions pour les jeunes (PLAJ),

anctres de Projets J, DŽfi jeunes ou Envie dÕagir. Si cela correspond bien ˆ une Ç rŽvolution È dans la

ƒtat retrouvent

une place de choix, les professionnels concernŽs ont aussi ŽtŽ contraints de faire Žvoluer leurs pratiques, et

ce mme, face ˆ des associations mŽcontentes de les voir (aussi) dans le face-ˆ-face avec les jeunes

5 . En rŽsumŽ, entre 1987 et 2010, les pr

professionnalitŽ nouvelle qui se construit, en mme temps que la politique publique elle-mme sÕaffine. Au

dŽbut du processus, il sÕagit surtout dՎcouter et dÕinteragir avec les jeunes gr‰ce aux PLAJ. Ensuite, la

notion de citoyennetŽ active est mobilisŽe avec lÕidŽe de faire participer les jeunes ˆ la vie de leur quartier,

question de promouvoir une meilleure articulation entre Žducation non formelle et Žducation formelle, avec

ce triptyque qui se renforce : engagement social-citoyennetŽ-emploi.

Un message fort sera dÕailleurs envoyŽ ˆ lÕextŽrieur, avec la diffusion dans les Žtablissements scolaires,

universitaires et structures I nformation jeunesse locales du Guide de l 'engagement tirŽ ˆ un million

dÕexemplaires, contenant toutes les informations nŽcessaires pour faire conna"tre le nouveau dispositif,

Envie dÕagir. Ë ce moment-lˆ, lÕengagement est entendu au sens large et assimilŽ ˆ toute forme de

4 Vademecum Ç Envie dÕagir È, janvier 2010. 5

DŽfi Jeunes est lancŽ en 1987 et animŽ par un groupement dÕintŽrt public (GIP), les PLAJ ont ŽtŽ crŽŽs en 1991, Projets J en

1992 (ensuite Projets jeunes en 1993), et Envie dÕagir en 2002, comme la suite du tout premier DŽfi jeunes.

LÕINCITATION Ë LÕENTREPRENEURIAT DES JEUNES DANS LES QPV : ƒTUDE EXPLORATOIRE

! 9projet, ˆ partir de lÕinstant o il y en a un. La prŽface du ministre de lՎducation nationale Luc Ferry

sÕintitule dÕailleurs : Ç Pas de vie sans projet. È

ENCADR

É 3. ENVIE D'AGIR

# Un programme national dédié aux 11 à 30 ans de soutien à l'engagement et à l'initiative.

La démarche se présente comme éducative, basée sur une relation de confiance et portant une image positive des jeunes

dans la société. Au niveau national, le programme est piloté alors par la direction de la jeunesse, de l'éducation populaire et

de la vie associative

(DJEPVA), qui développe le cadre de référence : l'appui à la fois pédagogique, technique et financier

aux jeunes, de l'émergence de l'idée à la réalisation, quel que soit l'âge et le quartier. Ce soutien est mis en place

localement, par le biais d'un référent envie d'agir dans chaque direction départementale de la jeunesse et des sports

(devenue DDCS depuis), qui est le premier interlocuteur et intermédiaire du jeune auprès des partenaires du territoire

concerné et/ou du réseau professionnel et " expert » spécifique à chaque projet. Enfin, l'articulation entre la DJEPVA,et les

directions départementales et régionales a permis de labéliser au total et sur tout le territoire français 950 points d'appui.

# Deux volets complémentaires au sein d'un même dispositif :

- " Projets de jeunes » offre un cadre de soutien pour les premières expériences collectives ou individuelles ayant une visée

d'utilité sociale ou d'intérêt général. L'aide peut aller jusqu'à 1 000 euros.

- " Défi jeunes » concerne les 18-30 ans et se concentre plus particulièrement sur les projets à but professionnel, plus

structurés et ayant un potentiel effet sur la trajectoire personnelle du jeune. Dans ce sens, les projets de création d'activité

économique bénéfic ient d'accompagnements et regards experts renf orcés, tout comme les projets de solidarité

internationale ou de création artistique. Le soutien financier peut monter jusqu'à 6 000 euros.

Source : Lesaunier et al., 2011.

Parmi les points forts du programme, reconnus par la plupart des personnes lÕayant vu fonctionner, on

peut citer :

- le fait que lÕoffre de services proposŽe aux jeunes soit assez large, pour un public tout aussi diversifiŽ

jeunes) et une variŽtŽ dÕoutils dÕintervention proposŽs ˆ tous les agents et autres structures labŽlisŽes

point dÕappui Envie dÕagir ;

-la prŽsence de rŽfŽrents du programme sur chaque dŽpartement appara"t comme la meilleure garantie

vŽcu. En effe

t, le maillage territorial est tel que les acteurs locaux ont tous la possibilitŽ dՐtre en contact

avec le rŽfŽrent bien identifiŽ au niveau des services dŽconcentrŽs de lՃtat. Ce dernier Žtait lui-mme

formŽ et a ccom pagnŽ par la DJEPVA afin de dŽ velopp er le rŽseau de profession nels l e plus large

possible, susceptibles dÕintervenir ˆ un moment donnŽ sur les projets en cours de dŽveloppement. LÕun

des points forts du programme tient ainsi ˆ son organisation locale, cÕest-ˆ-dire au r™le des rŽfŽrents

Envie dÕagi r dan

s chaque dŽparte ment, qui ont pour m ission de nouer des lie ns avec dÕautres

administrations et partenaires locaux. Les rŽseaux locaux constituent une vŽritable aide aux porteurs de

domaines dÕactivitŽ, afin de couvrir les idŽes de projets les plus diversifiŽes.

qualitŽ Žgale s ur lÕensem ble du te rritoire franais (D OM com pris), gratuit. Parmi le s attentes des

dŽc

ideurs de lՎpoque, il y avait la conviction que tous les jeunes qui souhaitent sÕengager trouvent les

INJEP NOTES & RAPPORT/ RAPPORT DՃTUDE

10

partenaires appropriŽs pour le faire : Ç une meilleure information, un meilleur suivi, un meilleur soutien

et une meilleure reconnaissance È. Gr‰ce ˆ cette orientation portŽe pendant plusieurs annŽes, ˆ la fin

du programme, il existe

950 points dÕappui avec des professionnels formŽs selon le rŽfŽrentiel mŽtier

de lÕaccompagnateur de projets de jeunes.

Pourtant, comme indiquŽ plus haut, les agents de lՃtat ont vŽcu un vŽritable changement de pratique

et avant de pouvoir prŽparer des relais locaux, des points dÕappui, ils ont dž sÕapproprier le nouveau

cadre, accepter une nouvelle mission, endosser un autre r™le :

Ç LÕentrepreneuriat comme moyen de s Õaffirmer . Alors qu Õau dŽpart, il nՎtait pas question de crŽat ion

dÕactivitŽ, cՎtait surtout pour donner une image positive de la jeunesseÉune ÒsurjeunesseÓ, atypique, celle

qui sÕengage, qui prend des initiativesÉ en rupture aussi avec une certaine vision de gauche et les rŽponses

en mode TUC

[travaux dÕutilitŽ collective] et autres dispositifs pour faire baisser le ch™mage [É] a a ŽtŽ une

rupture mŽtier pour les CEPJ [conseillers dՎducation populaire et de jeunesse] de lՎpoque : accompagner

lÕinitiative des jeunes, sommes-nous prts pour cela ? Avec DŽfi jeunes on Žtait dŽjˆ clairement dans un

mŽtier dÕacc ompagnement, proche parfois des pr ofessionnels d e missions locale s ou de lՎducation

spŽcialisŽe. Envie dÕagir vient alors bousculer la pratique des CEPJ, qui Žtaient plus dans la formation des

professionnels de jeunesse que dans lÕaccompagnement, qui plus est, pas directement des jeunes, avec

leurs vulnŽ rabilitŽs, leurs questionneme nts. On pa sse dÕune approche collective ˆ une autre plus

individualisŽe. È (Entretien avec un ancien CEPJ, ayant ŽtŽ rŽfŽrent Envie dÕagir, novembre 2016.)

sur le reste. DÕo la volontŽ, du c™tŽ de la DJEPVA, de dŽvelopper davantage lÕargumentaire autour de la

culture de lÕi nitiative , non travaillŽ par lՎducation nationale, puis insuffisamment mobilisŽ dans les

associations ˆ lՎpoque. LÕinspiration dÕune telle dŽmarche vient du QuŽbec et de lÕEurope pour les jeunes

ayant moins dÕopportunitŽ (JAMO). Il sÕagit dÕintŽgrer dans lÕargumentaire de la culture de lÕinitiative les

Ç valeurs Žducatives communes È, dans lÕidŽe de continuum, ˆ partir du moment o il existe bien des

actes tech niques transfŽrables. En Žvoquant plut™t lÕinitiati ve (ˆ la place de crŽation dÕactivitŽ ou

les conseillers dՎducation populaire et de jeu nesse (CEPJ) Žvoluant en servic e dŽc oncentrŽ, de

sÕintŽresser davantage ˆ lÕInitiative jeunesse. La con ception de la politiqu e de s outien ˆ lÕinitiative

revendique ˆ cette Žpoque de partir du dŽsir du jeune, partant du terrain, mais en le faisant, appara"t une

vraie tension entre la logique de programme, gouvernemental, national et la logique individuelle.

ENCADR

ƒ 4. LES LAURƒATS DU VOLET DƒFI JEUNES-CRƒATEURS DÕACTIVITƒ ƒCONOMIQUE ENTRE

2000 ET 2006

2 322 lauréats, dont 1 657 chefs de projets et 665 équipiers

1 646 créations d'activité accompagnées et financées

6 923 332 euros accordés par l'État aux projets primés + 5 891 295 euros de parrainage (financier et nature) mobilisés par

les jeunes auprès d'acteurs privés et publics 75

% des entreprises soutenues par Défi jeunes entre 2000 et 2006 sont encore en activité en 2010, 61 % des activités

soutenues revendiquent des priorités relevant du champ de l'économie sociale et solidaire.quotesdbs_dbs21.pdfusesText_27