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LE ROLE DE LA SCIENCE DANS LA VIE QUOI qu'on puisse dire de la science, il faut admettre deux choses: elle a contribué à rendre l'existence d'aujourd'hui 



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VOL. 46, No 12SIÈGE SOCIAL: MONTRÉAL, DÉCEMBRE 1965L'esprit de rechercheL'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE du Conseil international desunions scientifiques a pris, il y a quelque temps, uneimportante initiative d'envergure mondiale dans ledomaine de la recherche. Il s'agit d'une étude del'espèce humaine par rapport aux changements ap-portés à son milieu ambiant par les exigences de lacivilisation.La question n'est pas de savoir si la civilisationdépend de la science ou la science de la civilisation, unpeu comme on se demande si c'est la poule qui vientde l'oeuf ou l'oeuf qui vient de la poule. Elle consistetout simplement à reconnaître qu'il se passe chaquejour quelque chose de sérieux dans les innombrableslaboratoires de notre planète et à rechercher si leshumains sont physiquement, mentalement et sociale-ment à la hauteur des découvertes et de leurs appli-cations.La culture scientifique est entrée dans nos m urs.Elle comporte un mode de vie très différent, à beau-coup d'égards, de celui qui paraissait juste et normalà nos ancêtres. Son influence se manifeste non seule-ment dans les inventions, petites et grandes, que nousutilisons dans notre vie quotidienne, mais aussi dansnos pensées, nos espoirs et nos craintes.Puisque l'avancement des sciences est le fait le plusimportant de la vie moderne, il faudrait qu'aucunélève ne puisse terminer ses études sans les comprendre.Sinon, certains adolescents risquent de vieillir en con-sidérant toujours les sciences avec l'émerveillementdes peuplades primitives et le ravissement de l'enfantà qui l'on offre un nouveau jouet.11 importe aussi que l'enseignement postscolaireinsiste sur les sciences et la recherche afin de favoriserl'adoption d'une attitude mentale de plus en plusscientifique dans l'examen des problèmes, de souligneret expliquer les répercussions sociales de la science,et de permettre ainsi aux gens de mieux faire face auxconditions nouvelles.La recherche scientifique ne tient compte ni desgoûts, ni des partis, ni des religions, ni des nationalités.Son rôle est de découvrir la vérité, d'établir avec exac-titude ce que sont les choses et comment elles fonc-tionnent. L'homme de science se méfie du plausible, dufacile et de l'ordinaire, non parce qu'il croit qu'il n'enest pas ainsi, mais parce qu'il sait qu'il est possiblequ'il n'en soit pas ainsi et qu'il cherche un terrainsolide pour y poser les pieds, Il n'ignore pas que lesrésultats ne répondront peut-être pas à ses préférencespersonnelles, mais il entend la voix de Socrate quilui dit: "Si nous ne trouvons pas ce que nous cher-chons, nous réussirons au moins à nous dépersuaderque nous savons ce que nous ne savons pas."La recherche est la mise en question des véritésévidentes en soi. L'objet de ses efforts est la sciencecertaine et systématisée. Elle tient non seulement àexpliquer une partie quelconque du tout, mais à voirl'ensemble tout entier et à préciser comment les partiessont reliées entre elles. Sa principale source de gloireest la lumineuse beauté des solutions trouvées à forcede labeur.Examinons la recherche de plus prèsLa recherche est un bien pour l'esprit. Celui qui selivre à des recherches, scientifiques, sociales ou com-merciales, ou qui cherche simplement une façon devivre plus heureux, a peu de chances de sombrer dansla banalité ou la médiocrité.La recherche est une activité où la véracité est es-sentielle; en fait c'est à cette qualité que se mesure sonsuccès. La vérité ne loge pas à la même enseigne quel'imprécision et l'ambiguïté; elle insiste au contrairesur l'exactitude et la perfection. La vérité exprime ceque sont les choses, et le devoir du chercheur est dela trouver.Le chercheur n'est pas un inventeur de mythes. Dedeux choses l'une: ou ses hypothèses subsistent entant que fait contrôlé ou principe valable, ou ellesmeurent de manière sûre et certaine.Il est d'usage dans l'appréciation de certaines situa-tions ou de certaines personnes de désigner un "avocatdu diable", c'est-à-dire quelqu'un chargé de signalertous les arguments possibles contre la thèse favorable.Le chercheur doit être lui-même son avocat du diableet soumettre ses conclusions à un examen contradic-

toire. La recherche appelle la détection de l'erreur etl'accueille avec plaisir, même si elle est embarrassante.Une théorie, qu'il s'agisse des étoiles du ciel ou de lavie familiale, est inacceptable même si elle ne comportequ'un seul faux principe.Elle intdresse tout le mondeIl ne faut pas croire que la recherche ne se fait quedans les laboratoires. Les renseignements sur lesquelsnous nous fondons pour conduire nos affaires et notrevie personnelle, ou encore pour élaborer nos projets,sont le résultat d'une multitude d'expériences. Touthomme d'affaires, tout homme politique, tout ingé-nieur, tout instituteur, toute travailleuse familiale faitrejaillir sur sa personne une parcelle de la gloire del'esprit scientifique en examinant ses idées d'une façonobjective.Quelle est l'importance de la recherche dans notrevie quotidienne. La maîtresse de maison qui essaie undétersif après l'autre pour découvrir celui qui convientle mieux à son linge, à sa machine, àl'eau de son robinetet à la saleté à enlever, fait de la recherche. Et il enest de m~me du marchand qui s'applique par l'étude àadapter sa marchandise à ses clients éventuels tout enréalisant des bénéfices et en évitant le gaspillage.Le propre de la méthode scientifique est précisémentde mettre de l'ordre et de la suite dans l'~rude d'unequestion quelle qu'elle soit et de nous forcer à précisernos idées et à les exprimer clairement. Nous constatonspar nous-même comment les choses se comportentdans les conditions que nous pouvons contrôler au lieude discuter sur la façon dont elle devrait se comporter.Recherche pure et recherche appliqudeRien n'est plus facile que de soulever un débatstérile sur les mérites respectifs des sciences pures etdes sciences appliquées. Il nous importe peu, en règle¯ générale, de mettre des étiquettes sur les laboratoires.Englobant en une seule et même chose la science etla technologie, nous appliquons le mot science aussibien à l'astronomie, à la médecine et à la relativitéqu'aux produits chimiques synthétiques, aux automo-biles, à la radioactivité et aux vols spatiaux. Mais lessavants appellent science pure, fondamentale ou théo-rique les connaissances comme la théorie de la relati-vité d'Einstein, la constitution de la matière et lathéorie électromagnétique de la lumière et de la cha-leur, tandis qu'ils rangent sous le vocable de "sciencesappliquées" ou de "technologie" tous les instrumentset les machines utilisés dans l'industrie et au foyer,les peintures, les plastiques, la lumière electrique etmême la bombe atomique.Des efforts de ceux qui ne s'intéressent qu'à l'avan-cement du savoir sont nés les idées et les moyens quiont permis la création de nouvelles industries. Maisaucune de ces deux disciplines ne serait possible sansle concours de l'autre; sans les progrès de la sciencepure, les techniques se fossiliseraient et deviendraientdes arts immobiles, et sans l'impulsion et les réalisa-tions de la technologie, la science ne serait plus qu'unvain étalage d'érudition.La recherche scientifique a-t-elle modifié le coursde l'histoire ? Ce qui est certain, c'est qu'elle a changénotre manière de vivre. Les découvertes faites par leshommes de science au cours des cinquante dernièresannées et transformées en inventions par les novateurset en moyens de production par les techniciens per-mettent les espoirs les plus ambitieux.Ainsi, alors que le désir d'atteindre la lune procèdeau fond de recherches d'ordre très élevé, la nécessitéde purifier le carburant des fusées à un degré sansprécédent fait découvrir des techniques qui entrerontpeut-être un jour dans la fabrication des machinesà laver.Mais au moment même où les esprits pratiques s'em-ploient à transformer les résultats de leurs découvertesen marchandises et en salaires, les spécialistes de larecherche fondamentale voguent déjà au loin surl'océan de l'inconnu.Hans Selye, le directeur de l'Institut de médecineexpérimentale et de chirurgie de l'Université deMontréal, a écrit à ce sujet ces lignes très significativesdans son livre From Dream to Discovery (McGraw-Hill Book Company, 1964): "Sans la connaissancefondamentale du comportement des étoiles lointaines,nous ne pourrions pas aujourd'hui mettre des satellitesen orbite. Sans nos connaissances sur les bactéries,il n'y aurait ni vaccins, ni sérums, ni antibiotiques.Et sans ces observations (celles de Mendel) sur transmission héréditaire de la couleur dans les pois,la génétique moderne- si importante pour l'agricul-ture, l'~levage des animaux et la médecine -- ne seraitjamais née."C'est l'industrie qui, en l'appliquant aux problèmesconcrets, oblige la science pure à quitter sa tour d'i-voire et pour ainsi dire à descendre dans la rue.Il serait insensé de ne pas mettre à profit les décou-vertes des autres, mais si nous nous contentons decela sans voir et découvrir par nous-même, nous renon-çons à l'usage de l'un des plus nobles attributs del'homme.Il ne faudrait pas adopter l'attitude des Athéniensdevant les menaces de guerre des Spartiates et ne semerque des graines à croissance rapide. Malgré les progrèsde la recherche dirigée, c'est encore la puissancecréatrice du chercheur pris individuellement quicompte le plus. "I1 serait désastreux, comme l'a dit leprince Philip, que le chercheur isolé, qui travaille dansson laboratoire, soit amené à st/ccomber au découra-gement et à disparaître."Les qualités ndcessairesQuelles sont les qualités exigées pour la recherche ?Avoir la patience de suspendre son jugement, le goûtde la réflexion, la prudence de ne rien considérercomme définitivement acquis, l'horreur de l'imposture,

pour n'en citer que quelques-unes. L'expérience,l'observation et l'expérimentation d'autre part nouspermettent de distinguer les éléments essentiels d'unesituation et d'en saisir les rapports.La recherche va de l'avant. La pensée statique seraitde savoir exactement où Darwin a déniché toutes sesthéories, ses idées et ses hypothèses; la pensée cons-tructive consiste à les rattacher les unes aux autres età apprendre ainsi comment il est arrivé à ses conclu-sions; la recherche, c'est partir du point où Darwins'est arrêté et poursuivre la tâche.La recherche doit être objective. L'objectivité n'estpas tant dans les preuves recueillies que dans notreattitude vis-à-vis de ces preuves. Le sage se méfie deson inclination à envisager chaque fragment de preuveà la lumière des faits, des hypothèses et des contes debonne femme qui font déjà partie de son acquis.La recherche a sa source dans la curiosité, qui estla manifestation du désir de l'homme de comprendreles choses. C'est là un des plus évidents et des plussûrs signes de vigueur intellectuelle.Cette curiosité doit être active et nous amener ànous poser des questions, qui aboutiront à des réponsesfécondes. Nous nous imaginons quatre-vingt-quinzefois sur cent qu'il suffit de se préoccuper d'une chosepour l'étudier. L'esprit vraiment curieux est celui quis'est affranchi de ses idées fixes et qui met en doute leschoses considérées jusque-là comme évidentes.La recherche élargit l'esprit en ce sens que toutedécouverte, toute question qui reçoit une réponse,fait forcément surgir d'autres questions. A l'extrêmelimite de la découverte se pose encore la question desavoir ce qu'il y a au delà. Ce qui importe c'est moinsd'atteindre cette limite que de conserver sa curiositéd'esprit, son désir de savoir.L'observation est une condition essentielle en ma-tière de recherche. Notre intelligence n'est pas vrai-ment elle-même lorsqu'elle discourt ou qu'elle ergote,mais seulement lorsqu'elle voit et qu'elle constate desfaits qui demandent une explication. La méthode deGalilée était de choisir son poste d'observation leplus avantageux et de décrire ensuite le plus simple-ment possible ce qu'il voyait. Mais il percevait ainsiaussi bien les faits défavorables que ceux qui confir-maient ses hypothèses.L'imagination et les idéesIl faut des hypothèses. D'où la nécessité de lâcherla bride à l'imagination et de la laisser errer autour denotre objet. Beaucoup d'entre nous souffrent, sansjamais s'en être aperçus, de ce que certains appellentl'inertie idéationnelle, c'est-à-dire qu'il leur est difficilede passer d'une idée à une autre, qui sera peut-êtrediscordante.La recherche nous oblige à concevoir de nouvellesidées. Que l'idée soit grande ou petite, peu importe,ce qui compte avant tout c'est son originalité ou sanouveauté.L'idée n'est pas un terme, mais plutôt un point dedépart. Ce peut être une incitation à faire quelquechose, à créer ou réaliser quelque chose, à perfectionnerquelque chose, à faciliter quelque chose, à accomplirquelque chose. Il faut prendre l'idée et formuler lesmodalités à observer pour en faire une réalité.L'idée la plus extravagante peut, si elle est matée,devenir très raisonnable et profitable.Il est évident que la recherche ne consiste pas sim-plement à classer des renseignements: il faut penser,même si cela fait mal. Ce qui place l'homme au-dessusde tous les autres animaux, c'est sa faculté de recher-cher les causes des phénomènes.Beaucoup de grands penseurs trouvent la solution duproblème longtemps avant d'en élaborer la preuve. Lecélèbre mathématicien Gauss faisait cet aveu: "Jetiens mes solutions depuis longtemps, mais je ne saispas encore comment je vais y arriver".Pour pouvoir produire des idées, l'imagination doitavoir reçu beaucoup de matériaux du monde extérieuret avoir conservé une grande partie de la fraîcheur devues propre à l'enfance. L'imagination peut êtresimple comme celle de la jeune fille qui se représentedans une belle robe ou compliquée comme celle deCopernic qui voyait le soleil au centre du système so-laire et toutes les planètes se déplaçant sur des orbitesmajestueuses et bien ordonnées.Hypothèses et expérienceStimulés par l'imagination, nos esprits découvrentsoudainement des aperçus nouveaux sur les problèmesqu'ils tentent de résoudre.Si on les oriente dans une direction donnée, cer-taines choses paraissent conduire directement à uneconclusion, mais en changeant le moindrement depoint de vue, on s'aperçoit quelquefois qu'ellesmènent à des résultats tout à fait différents. Voilàpourquoi il est sage, dans toutes les questions où ilfaut exercer son jugement, de retourner la propositionen cause en tous sens et de l'examiner sous tous lesangles.La réflexion scientifique se décompose en plusieursétapes, savoir: la définition du problème; la réuniondes faits favorables et défavorables par la méthode del'observation et de l'expérience; l'énonciation d'unehypothèse ou d'une conjecture scientifique aprèsavoir écarté ce qui paraît étranger à la question; lavérification de l'hypothèse par une patiente expéri-mentation.Ne vous laissez pas décourager par les souriresmoqueurs dont on accueille trop souvent une hypo-thèse. Quel autre moyen avons-nous pour nousguider neuf fois sur dix dans les affaires les plus im-portantes de notre vie quotidienne ? Ce qui importec'est de contrôler les hypothèses avant de s'en servir;la méthode scientifique exige par sa nature même quel'on n'emploie pas une hypothèse invérifiable. A ce

point de vue, les écrits de Darwin demeurent toujoursun modèle pour ceux qui refusent d'aller au delà del'évidence immédiate et qui examinent avec sointoutes les éventualités.Il faut faire notre appréciation avec un regard neuf.Nos hypothèses ne doivent pas être des vaches sacréeset intouchables. L'attachement sentimental est interditen pareil cas. Rappelons-nous toujours que la recher-che est une longue suite d'erreurs, mais que ces erreursont abouti à des exactitudes et que ces exactitudesont conduit aux calculatrices et aux vols interstellaires.Même lorsqu'une hypothèse ne résiste pas àl'épreuve et doit être rejetée, les renseignements néga-tifs ainsi obtenus ne sont pas inutiles. En balisant lavoie, ils rendent plus probable la découverte éventuellede la vérité. Ils contribuent à déblayer le terrain.La préparation et l'effortLa recherche féconde ne consiste pas à entrer dansun laboratoire, une usine ou un bureau et à se dire:"Que vais-je chercher maintenant?" On ne fait rienavec rien. Il faut des connaissances et l'étincelle desidées. Toute découverte suppose une forte somme detravail de base.C'est là la véritable raison d'être de l'acquisition dusavoir: accumuler dans notre esprit des matériaux surlesquels l'action de notre intelligence fera germerdes idées.Le chercheur doit être un bon élève, mais il devrafaire plus encore. L'élève recueille des renseignements,l'homme d'étude coule les faits dans de nouvellesformes; le scientifique transmet aux faits l'influx vitalde ses idées.Ce travail exige beaucoup de labeur et d'énergie.L'effort créateur intense laissera souvent le chercheurmeurtri et pantelant.Nous n'avons pas encore inventé de méthode decomptabilité capable d'établir un bilan clair et biendéfini entre les consolations de la réussite et les dou-leurs de l'échec chez le chercheur; entre ses déceptionset ses rebuffades et les quelques cas très rares où lesrésultats ont été faciles à atteindre et se sont parfaite-ment confirmés.La découverte se trouve facilitée aujourd'hui dufait que les chercheurs peuvent se servir des calcula-trices et autres auxiliaires mécaniques, mais de grandesinventions ont vu le jour dans des circonstances beau-coup moins favorables.Les hommes de science de l'Europe de l'Ouest ontaccompli, au cours des siècles, une uvre très fruc-tueuse avec un appareillage que l'instituteur d'écolesecondaire canadien regarderait avec mépris commeun truc de "fil de fer et de ficelle d'engerbage". Ilreste que l'improvisation intelligente n'est pas sansutilité dans la recherche. Le chercheur doit pouvoirparer à l'imprévu, à l'inattendu et à ce qui n'existe paspar son originalité et son ingéniosité.La recherche est cumulativeLa science est une lente et patiente progression versle perfectionnement à partir de modestes débuts. Lesavant s'estime heureux s'il réussit à pénétrer dequelques millimètres de plus dans l'inconnu. Unemultitude de chercheurs ont travaillé des milliersd'années pour ajouter ces millimètres au vol orbitalde huit jours de Gemini V.La recherche exige naturellement de la patience, etla patience est la vertu des forts. Celui qui veut vrai-ment quelque chose ne travaille pas par à-coups. Ilpoursuit méthodiquement ses recherches et se réjouits'il parvient à soulever un coin du voile qui cachela vérité.Le monde ne s'arrête pas lorsque le chercheur faitsa plus belle découverte, et il ne doit pas non pluss'arrêter. Toute expérience menée à bonne fin est uneinvitation à l'action. Il y a beaucoup à faire. Noé fitsortir une colombe de l'arche, et elle revint avec unrameau dans son bec, signe que les eaux s'étaientretirées. Mais ce n'était là qu'un nouveau départ.Il restait à trouver un havre, à allumer le feu et àbâtir la maison.A Venise, le visiteur demeure muet d'admirationdevant les grandes mosaïques de l'église Saint-Marc.Il ne peut rien dire, sauf que si chaque pierre n'étaitpas ce qu'elle est et où elle est, la mosaïque perdraitde sa beauté. Comme l'a écrit un poète, les vagues quiviennent mourir sur le rivage semblent n'avoir aucuneffet, mais il y a derrière elles la mer lointaine etsliencieuse qui fait les criques et les anses.L'avenirNous savons maintenant que les multiples réalisa-tions scientifiques dont nous avons été témoins pendantla dernière moitié du vingtième siècle peuvent faireremonter leur origine jusqu'aux connaissances par-fumées de rosée recueillies dès le matin du monde. Etces connaissances produisent aujourd'hui leurs fruitsdans beaucoup de domaines, à un tel point que lesauteurs de romans d'anticipation ont du mal à rat-traper les spécialistes scientifiques.Bernard Shaw nous fait observer dans sa préface àSainte Jeanne que les docteurs en théologie du moyenâge qui discutaient sur la question de savoir combiend'anges pouvaient danser sur la pointe d'une aiguille,font bien piètre figure auprès des physiciens modernes,qui ont calculé au milliardième de millimètre chaquemouvement et chaque position dans la danse desélectrons.Les sciences naturëlles et les sciences sociales jouentun rôle tellement dominant à notre époque que notresurvie même exige que nous les connaissions et quenous nous intéressions à leur progrès.Si l'on admet que le savoir engendre la sagesse, riende ce qui n'enfreint pas les lois de la nature ne doitêtre considéré comme impossible ou alarmant."Le Ministère des Postes, à Ottawa, a autorisél'affranchissement en numéraire et l'envoi commeobjet de deuxième classe de la présente publication".IMPRIMÊ AU CANADA

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