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TEXTE INTÉGRAL

Alexandre Dumas

Le Bagnard

de l"Opéra

Classiques

Contemporains

COLLÈGE

Alexandre Dumas

Gabriel Lambert

Le Bagnard de lÕOpŽra

JEAN-PAULBRIGHELLI

professeur de Lettres

Collection animŽe par

Jean-Paul Brighelli etMichel Dobransky

ClassiquesContemporains

Qui est Alexandre Dumas? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Texte intŽgral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Après-texte

POUR COMPRENDRE

ROUPEMENTS DE TEXTES

I) Bagnes et bagnards . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215 II) Le duel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225

NFORMATION/ DOCUMENTATION

Bibliographie, filmographie, Internet . . . . . . . . . . . . . . . 233

Sommaire

1. Grande maison bourgeoise, en Provence. Dumas était effectivement en Provence à cette date.

2. Fortification.

3. Ce roman de Dumas sera publié en 1838.

E FOR'AT

JÕŽtais vers le mois de mai de 1835 ˆ Toulon.

JÕy habitais une petite bastide

quÕun de mes amis avait mise

ˆ ma disposition.

Cette bastide Žtait situŽe ˆ cinquante pas du fort Lamalgue, juste en face de la fameuse redoute qui vit, en 1793, surgir la fortune ailŽe de ce jeune officier dÕartillerie qui fut dÕabord le gŽnŽral Bonaparte, puis lÕempereur NapolŽon. Je mÕŽtais retirŽ lˆ dans lÕintention louable de travailler. JÕavais dans la tte un drame bien intime, bien sombre, bien terrible, que je voulais faire passer de ma tte sur le papier.

Ce drame si terrible cÕŽtait le

Capitaine Paul

Mais je remarquai une chose: cÕest que, pour le travail pro- fond et assidu, il faut les chambres Žtroites, les murailles rap- prochŽes, et le jour Žteint par des rideaux de couleur sombre. Les vastes horizons, la mer infinie, les montagnes gigantesques, surtout lorsque tout cela est baignŽ de lÕair pur et dorŽ du Midi, la contemplation ne vous Žloigne du travail.

1. Pièce de Dumas parue en 1838.

2. Pièce de Dumas parue en 1836.

3. Partie de la philosophie qui soccupe de nos rapports avec lau

-delà. Il en rŽsulte quÕau lieu dÕexŽcuter Paul Jones , je rvais Don

Juan de Marana

La rŽalitŽ tournait au rve, et le drame ˆ la mŽtaphysique

Je ne travaillais donc pas, du moins le jour.

Je contemplais, et je lÕavoue, cette MŽditerranŽe dÕazur, avec ses paillettes dÕor, ces montagnes gigantesques belles de leur ter- rible nuditŽ, ce ciel profond et morne ˆ force dՐtre limpide. Tout cela me paraissait plus beau ˆ voir que ce que jÕaurais pu composer ne me paraissait curieux ˆ lire. Il est vrai que la nuit, quand je pouvais prendre sur moi de fermer mes volets aux rayons tentateurs de la lune; quand je pouvais dŽtourner mes regards de ce ciel tout scintillant dՎtoiles; quand je pouvais mÕisoler avec ma propre pensŽe, je ressaisissais quelque empire sur moi-mme. Mais, comme un miroir, mon esprit avait conservŽ un reflet de ses prŽoccupations de la journŽe, et, comme je lÕai dit, ce nՎtaient plus des crŽatures humaines avec leurs passions terrestres qui mÕapparaissaient, cՎtaient de beaux anges qui, ˆ lÕordre de Dieu, traversaient dÕun coup dÕaile ces espaces infinis; cՎtaient des dŽmons proscrits et railleurs, qui, assis sur quelque roche nue, menaaient la terre;

La Divine ComŽdie

, comme le Paradis perduou comme Faust, qui demandait ˆ Žclore, et non plus une composition comme Malheureusement je nՎtais ni Dante, ni Milton, ni Goethe.

Alexandre Dumas

1. Déesse grecque de la mer.

Puis, tout au contraire de PŽnŽlope, le jour venait dŽtruire le travail de la nuit. Le matin arrivait. JՎtais rŽveillŽ par un coup de canon. Je sautais en bas de mon lit. ma chambre, chassant devant eux tous les pauvres fant™mes de mon insomnie, ŽpouvantŽs de ce grand jour. Alors je voyais sÕavancer majestueusement hors de rade quelque magnifique vaisseau ˆ trois ponts, le

Tritonou le Montebello, qui, juste

Puis il y avait les jours de tempte, les jours o le ciel si pur se voilait de nuages sombres, o cette MŽditerranŽe si azurŽe devenait couleur de cendre, o cette brise si douce se changeait en ouragan. Alors le vaste miroir du ciel se ridait, cette surface si calme commenait ˆ bouillir comme au feu de quelque fournaise sou- terraine. La houle se faisait vague, les vagues se faisaient mon- tagnes. La blonde et douce Amphitrite comme un gŽant rŽvoltŽ, semblait vouloir escalader le ciel, se tordant les bras dans les nuages, et hurlant de cette voix puissante quÕon nÕou- blie pas une fois quÕon lÕa entendue. Si bien que mon pauvre drame sÕen allait de plus en plus en lambeaux. Je dŽplorais un jour cette influence des objets extŽrieurs sur

Le Bagnard de lÕOpŽra

mon imagination devant le commandant du port, et je dŽcla- rais que jՎtais tellement las de rŽagir contre ces impressions, que je mÕavouais vaincu, et quÕˆ partir du lendemain jՎtais par- faitement dŽcidŽ, tout le temps que je resterais ˆ Toulon, ˆ ne plus faire que de la vie contemplative. En consŽquence, je lui demandai ˆ qui je pourrais mÕadresser lÕesprit me forait dÕadopter. Le commandant du port me rŽpondit quÕil songerait ˆ ma demande et quÕil aviserait ˆ y satisfaire. Le lendemain, en ouvrant ma fentre, jÕaperus ˆ vingt pas barque, pouvant marcher ˆ la fois ˆ la rame et ˆ la voile, et montŽe par douze forats. Je rŽflŽchissais ˆ part moi que cՎtait justement lˆ une barque comme il mÕen faudrait une, lorsque le garde-chiourme, mÕapercevant, fit aborder le canot, sauta sur le rivage, et sÕache- mina vers la porte de ma bastide. Je mÕavanai au-devant de lÕhonorable visiteur.

Il tira un billet de sa poche et me le remit.

Il Žtait conu en ces termes:

ÇMon cher mŽtaphysicien,

et que jusquÕˆ prŽsent vous vous Žtiez, ˆ ce quÕil para"t, mŽpris sur la v™tre, je vous envoie la barque demandŽe; vous pourrez,

Alexandre Dumas

1. Il sagit de Godefroy Jadin, peintre qui accompagnait Dumas en Italie à cette époque.

tout le temps que vous habiterez Toulon, en disposer depuis lÕouverture jusquÕˆ la fermeture du port. ÈSi parfois vos yeux, lassŽs de contempler le ciel, tendaient ˆ redescendre sur la terre, vous trouverez autour de vous douze de lÕidŽal ˆ la rŽalitŽ. ÈIl va sans dire quÕil ne faut laisser tra"ner devant eux ni vos bijoux, ni votre argent. ÈLa chair est faible, comme vous savez, et comme un vieux proverbe dit ÇquÕil ne faut pas tenter DieuÈ, ˆ plus forte raison ne faut-il pas tenter lÕhomme, surtout quand cet homme a dŽjˆ succombŽ ˆ la tentation.

ÈTout ˆ vous.È

JÕappelai Jadin

, et je lui fis part de notre bonne fortune. Ë mon grand Žtonnement, il ne reut pas la communication avec lÕenthousiasme auquel je mÕattendais: la sociŽtŽ dans laquelle nous allions vivre lui paraissait un peu mlŽe. page il aperut, sous les bonnets rouges dont elles Žtaient ment son parti, et, faisant signe ˆ nos nouveaux serviteurs de ne pas bouger, il porta une chaise sur le rivage, et, prenant du papier et un crayon, il commena un croquis de la barque et de son terrible Žquipage.

Le Bagnard de lÕOpŽra

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En effet, ces douze hommes qui Žtaient lˆ, calmes, doux, obŽissants, attendant nos ordres et cherchant ˆ les prŽvenir, avaient commis chacun un crime. Les uns Žtaient des voleurs; les autres, des incendiaires; les autres, des meurtriers. La justice humaine avait passŽ sur eux; cՎtaient des tres dŽgradŽs, flŽtris , retranchŽs du monde: ce nՎtaient plus des hommes, cՎtaient des choses; ils nÕavaient plus de noms, ils

Žtaient des numŽros.

RŽunis, ils formaient un total: le total Žtait cette chose inf‰me quÕon appelle le bagne. DŽcidŽment le commandant du port mÕavait fait lˆ un sin- gulier cadeau. dont le titre seul, prononcŽ dans un salon, est une Žpouvante. leur bonnet.

Cette humilitŽ me toucha.

Ð Mes amis, leur dis-je, vous savez que le commandant du port vous a mis ˆ mon service pour tout le temps que je reste- rai ˆ Toulon? Aucun dÕeux ne rŽpondit, ni par un mot, ni par un geste. On ežt dit que je parlais ˆ des hommes de pierre. ˆ vous, soyez tranquilles, vous serez contents de moi.

Mme silence.

Alexandre Dumas

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