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ET LE POUVOIR › Jean-Christian Petitfils Que Louis XIV, à l'instar de son grand- père Henri IV, fût un amateur assidu de jolies femmes, nul n'en a jamais douté



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ET LE POUVOIR › Jean-Christian Petitfils Que Louis XIV, à l'instar de son grand- père Henri IV, fût un amateur assidu de jolies femmes, nul n'en a jamais douté



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LOUIS XIV,

LES FEMMES

ET LE POUVOIR

ue Louis XIV, à l'instar de son grand-père Henri IV, fût un amateur assidu de jolies femmes, nul n'en a jamais douté. "

Tout lui était bon pourvu que ce fussent des

femmes, notait sa belle-sœur Madame Palatine, les pay sannes, les fllles de jardinier, les femmes de chambre, les dames de qualité ; elles n'avaient qu'à faire semblant d'être amou- reuses de lui. » Pour autant, pas plus les favorites déclarées - M lle de La

Vallière, M

me de Montespan, M lle de Fontanges ou M me de Maintenon - que les petites maîtresses ou les passades n'eurent sur lui une grande inuence politique. En 1665, à 26 ans, il avait déclaré à ses ministres Le Tellier, Lionne et Colbert ainsi qu'aux maréchaux de Villeroy et de Gramont Vous êtes mes amis, ceux en qui j'ai la plus grande conflance. Les femmes ont bien du pouvoir sur ceux de mon âge. Je vous ordonne que si vous remarquiez qu'une femme, quelle qu'elle puisse être, me gouverne le moins du monde, vous ayez à m'en avertir. Je ne veux que vingt- quatre heures pour m'en débarrasser et vous donner contentement. Toujours sur ses gardes, il s'attachait à séparer sa vie privée de sa vie publique. Dans ses

Mémoires pour l'instruction du Dauphin

, au chapitre de l'année 1667, il avouait qu'il était malaisé pour un prince de se garantir des faiblesses communes au reste des hommes ». En cas d'"égarements », du moins il fallait observer deux précau tions : ne jamais y sacrifler le temps réservé aux afiaires du royaume et rester maître de son esprit. "

On attaque le cœur d'un prince

comme une place.

Dès lors que vous

donnez la liberté à une femme de vous par ler des choses importantes, il est impossible qu'elle ne nous fasse faillir.

» Naturellement

faibles, les femmes préfèrent " des intérêts de bagatelles aux plus solides considérations

», ce qui " leur fait presque

toujours prendre le mauvais parti ». Elles sont éloquentes, opiniâtres, pres- santes pour perdre l'un ou pousser la fortune de l'autre. "

Si elles ont de

l'esprit, elles ne manquent jamais d'intrigues et de liaisons secrètes. Ces réexions misogynes renvoyaient à de récentes brigues et cabales autour de ses amours : l'afiaire de la " lettre espagnole » (1662-1664), destinée à avertir la reine Marie-érèse de la faveur de Louise de La Vallière et à obtenir son renvoi, les tentatives de la comtesse de Sois sons - Olympe Mancini, nièce du cardinal Mazarin, que Louis avait un moment distinguée -, pour susciter à cette jeune fllle une rivale en la personne de M lle de La Mothe-Houdancourt, les efiorts de sa belle- sœur Henriette d'Angleterre, avec laquelle il avait entretenu un bref irt, pour pousser dans ses bras Catherine Charlotte de Gramont, princesse de Monaco... Il y avait plus grave. À 20 ans, ensorcelé par une autre nièce du cardi nal, Marie Mancini, Louis XIV avait failli se précipiter dans une catas trophe. Nul doute que cette première expérience, à la fois malheureuse et fondatrice, ait forgé son caractère et modiflé sensiblement son atti tude à l'égard de la gent féminine... louis xiv, les femmes et le pouvoir À l'automne de 1658, lors du séjour de la cour à Fontainebleau, il s'était épris, en e?et, de cette petite Italienne que Jules Mazarin avait fait venir de Rome. Avec son teint mat, ses cheveux de jais, son regard de sauvageonne et sa grâce d'adolescente un peu acide, elle n'était pas d'une grande beauté, mais elle avait l'esprit vif et une vaste culture in?uencée par la Préciosité. Elle dévorait les romans à la mode, ceux de M lle de Scu- déry, d'Honoré d'Urfé ou de La Calprenède, connaissait par coeur des tirades du et d'. Comment Louis, encore mal dégrossi intel- lectuellement, aurait-il pu négliger les leçons d'un aussi séduisant pro fesseur ? Elle contribua à éveiller son goût de la musique, de la peinture, de la littérature . Entre deux con?dences, deux soupirs, ils parlaient de chastes et nobles aventures, échangeaient des recueils de vers ou des billets doux délicatement ciselés. Leur idylle prit bientôt l'allure d'une ?amboyante passion, au milieu des fêtes, bals, chasses, promenades en barque ou en forêt. Ivre de bonheur, Louis s'absentait des journées entières avec elle en restreinte compagnie. Marie était une excellente cavalière, ce qui ajoutait à son charme. Bref, sous l'e?et de cette jeune ?lle ?évreuse et dominatrice, le roi, timide et secret, se transformait peu à peu en un héros de roman au coeur tendre. Or, cette amourette ne faisait l'a?aire ni de l'oncle de la jeune ?lle ni de la mère du souverain, la pieuse et sévère Anne d'Autriche, qui avait oublié Buckingham depuis longtemps. Tous deux savaient que pour instaurer une paix solide et durable entre la France et l'Espagne, en guerre depuis vingt-trois ans, il était impératif de marier Louis XIV à l'infante Marie-?érèse, ?lle du roi catholique Philippe IV. À Paris, l'idylle s'était poursuivie. Marie chantait, Louis l'accompa gnait à la guitare. Pour eux, Lully composait des ballets. "

Ma reine, lui

dit un jour Louis, cet habit vous sied à ravir ! » Reine ? C'était bien là le but que s'était assignée l'audacieuse Mazarinette. D'impétueuse, elle était devenue impertinente, provocante, persuadée que son charme la débarrasserait de la ?lle de Philippe IV. Quand Anne et Jules découvrirent l'ampleur des ravages, ils en furent e?rayés. Avec une impudente ingénuité, Marie dressait ses 19 ans et sa petite personne au milieu du jeu complexe et délicat des grandes puis sances, au risque d'anéantir leurs e?orts de paix. Louis, pour la première fois de sa vie, se révolta. Il osa tenir tête à sa mère et à son parrain, qu'il menaça d'une foudroyante disgrâce. Le mariage espagnol ? Il y renonçait !

Oui, il épouserait Marie envers et contre tout

! N'était-il pas le maître ? La reine et le cardinal tentèrent de le raisonner. Ne voyait-il pas qu'il se discréditerait aux yeux des pays étrangers ? D'ailleurs, on ne pouvait plus reculer. Les préliminaires de paix avaient été signés (4 juin 1659). Mazarin devait se rendre à Saint-Jean-de-Luz pour arrêter avec don Luis de Haro les termes du traité. Accablé, Louis XIV tenta une ultime démarche. Il se jeta à leurs pieds, supplia. En vain. La crise dura encore trois mois. Marie fut envoyée à La

Rochelle et

Louis à Fontainebleau. Au moment de se séparer, les amoureux échan gèrent de déchirants serments. Ils s'écrivirent plus que des lettres, " des volumes entiers ». De Saint-Jean-de-Luz, le cardinal ne cessait de rappe- ler le jeune étourneau à ses devoirs ?: " Dieu a établi les rois pour veiller au bien, à la sûreté et au repos de leurs sujets, et non pas pour sacrifler ce bien-là à leurs passions particulières. Dans cette crise sentimentale, se trouvaient rassemblés tous les ingré dients de la tragédie classique : la force des passions, l'enchaînement des- tructeur des destins qui s'embrasent, l'amour qui saigne comme une blessure béante, le sens du devoir, la raison d'État, l'appel à la lucidité, le dépassement de soi-même. Exploitant cette réalité vécue, Jean Racine fera dire par Bérénice à Titus presque mot pour mot ce que la petite

Italienne avait conflé dans un soupir

: " Vous êtes empereur, Seigneur, et vous pleurez ! » Oui, à ce moment-là, Louis, immature, avait failli prendre la mauvaise voie Certains historiens ont distingué trois âges dans le règne personnel du Roi-Soleil : l'âge La Vallière, l'âge Montespan et l'âge Maintenon. À chacune de ces femmes correspond une évolution de son tempérament. Louise de La Vallière représente la jeunesse, la tendresse, le temps de tous les espoirs. Délicate, pudique, honteuse de sa position illégi time, la jeune Tourangelle fut la plus désintéressée des favorites. Elle ne demanda jamais rien pour elle ni pour sa famille peu fortunée. louis xiv, les femmes et le pouvoir Toutefois, elle sollicita souvent pour les autres, attirant une foule de quémandeurs qui abusèrent de sa bienveillance. Le nombre des placets apostillés par elle est considérable : demandes de monopole de transport par carrioles et par coches d'eau, de culture de la garance en France, de biens de mainmorte, de privilèges pour des bureaux d'adresses et de placement... Louis la ?t duchesse de Vaujours, tenta de la retenir pour dissimuler ses amours adultérines avec l'épouse de l'incommode mar quis de Montespan, mais dut la laisser partir en 1674 pour le couvent des Grandes Carmélites de la rue Saint-Jacques. L'époque de Françoise (dite Athénaïs), marquise de Montespan, fut éclatante de plaisirs et de frénésie sensuelle. Louis XIV, qui partageait avec la superbe Mortemart le goût du faste et de la grandeur, fut stimulé par cette " triomphante beauté à faire admirer à tous les ambassadeurs » (M me de Sévigné). Ébloui d'avoir séduit la plus belle et la plus spirituelle créature de son royaume, il voulut l'"

épater » en quelque sorte. Elle l'aida

à choisir et protéger les artistes. Elle soutint ainsi la carrière de son com patriote poitevin Michel Lambert, maître de musique de la chambre, celle de Jean-Baptiste Lully, du librettiste Philippe Quinault ou de Jean Racine, à qui elle demanda le livret d'un opéra, "

La chute de Phaéton ».

Molière aussi la divertissait et La Fontaine lui plaisait parce qu'il l'encen sait. Les ministres si redoutés rampaient devant elle, Louvois compris. Ce n'était assurément pas de haute politique dont cette déesse des fêtes et des divertissements s'occupait, mais elle rayonnait sur la cour en reine née pour la pompe et la parade, laissant la vraie reine, Marie-?é rèse, se morfondre dans ses appartements en compagnie de ses femmes de chambre espagnoles et de ses petits chiens. Contrairement à sa devancière, elle poussa sans vergogne ses proté gés dans les allées du pouvoir, plaça ses amis, favorisa sa famille par de somptueux mariages ou d'invraisemblables promotions (comme celle de son frère, le médiocre Vivonne - le " gros crevé » comme le sur- nommait M me de Sévigné -, propulsé général des galères, vice-roi de Sicile, gouverneur de Champagne et maréchal de France). La gloire de Nimègue (1678-1679) achèvera ses dix ans de faveur. Après l'éphémère règne d'une jolie libellule, Marie-Angélique de Fontanges, morte à 20 ans, le troisième âge, celui de Françoise d'Aubi gné, veuve du poète Scarron, devenue, par grâce royale, marquise de Maintenon, s'étend sur les deux dernières saisons du règne : l'automne et l'hiver. C'est la plus longue période, puisqu'elle dure trente-cinq ans, au début de laquelle se déroulèrent la plupart des grandes fêtes versail laises. Après la mort de Marie-érèse, Louis se remaria secrètement avec elle en octobre 1683.
?m€ottomt"??‹?o Ici, l'historien hésite. Le rôle politique de M me de Maintenon est d'autant plus malaisé à cerner qu'elle a sciemment entretenu le secret autour d'elle, tissé sa tapisserie de flls d'ombre, embrumé habilement son image, voulant en déflnitive demeurer un sphinx pour la postérité. C'est la raison pour laquelle les historiens du XIX siècle, à com- mencer par Michelet, se sont mépris sur son rôle réel et l'ont mêlée aux fâcheuses afiaires politiques de la seconde moitié du règne, comme la révocation de l'édit de Nantes, dans laquelle elle ne trempa pas. Cer tains soupirs, certains aveux d'impuissance disséminés dans sa corres pondance auraient dû les dessiller... Pour autant, en dépit de ses airs d'indifiérence, le jeu grisant du pou voir, les intrigues feutrées d'antichambre, les conciliabules de couloir ne l'ont pas laissée indifiérente. À la cour, elle a avancé ses pions, sa parentèle, ses obligés. Elle côtoyait le roi jour et nuit, et sa puissance occulte n'était pas négligeable. Pour bénéflcier d'un avancement ou d'une faveur, il était préférable d'être dans ses petits papiers. Ceux qui ne pouvaient l'atteindre directement passaient par sa fldèle et discrète servante, Nanon Balbien. Il n'est pas douteux cependant qu'à partir de 1701 son inuence se soit accrue. Le roi vieillissant éprouvait le besoin de sa présence constante. Cela le rassurait. Tandis que les ministres venaient travailler avec lui, elle restait silencieuse dans son fauteuil à oreillettes de damas rouge, afiairée à son éternelle tapisserie, sans perdre un mot de ce qu'elle entendait. De temps en temps, Louis se retournait : " Qu'en pense Votre

Solidité

? », moment pour elle d'invoquer ses " faibles lumières ». Par sa vieille amie, M me des Ursins, promue de la jeune reine d'Espagne Marie-Louise d'Orléans, elle inua discrètement sur la louis xiv, les femmes et le pouvoir politique espagnole. Elle avait ses préférences (les maréchaux de Bouf ?ers, de Noailles et de Villars) et ses aversions (le neveu du roi, Philippe, duc de Chartes, puis d'Orléans, le futur régent, cet impie, ce libertin). De là à dire qu'elle gouverna la France en sous-main, faisant et défaisant les réputations, nommant à la tête des armées des généraux médiocres ou incapables parce qu'ils l'avaient ?attée, est sujet à caution. Louis, chatouil leux sur ses prérogatives, entendait rester le maître. Dans la vie courante, elle devait supporter sa mauvaise humeur, ses impatiences, ses froideurs, ses silences. Il lui tenait la bride serrée. "

Le roi me garde à vue, écrivait-

elle en 1698 à l'archevêque de Paris, M gr de Noailles, et je ne vois plus qui que ce soit. » Soucieuse de ne pas commettre de faux pas, elle se gardait de le contredire ou de lui déplaire. "

Les a?aires de M

me de Brunswick sont devenues a?aires d'État, écrivait-elle à son amie M me de Brion, des- quelles par conséquent ni vous ni moi nous ne devons plus nous mêler. D'où sa démarche maladroite, faite de manoeuvres sournoises, d'avancées craintives et de replis stratégiques. Elle se mordra les doigts d'avoir appuyé

Fénelon et M

me Guyon, abandonnera vite le ministre Michel Chamillart et le maréchal de Villeroy quand ils feront preuve de leur incapacité. Son seul faux pas grave concerne le testament que Louis XIV rédigea sous sa pression : il privilégiait scandaleusement le bâtard chéri, le duc du Maine, désigné comme surintendant de l'éducation du futur Louis XV et commandant des troupes de la Maison du roi, au détriment du duc d'Orléans, nommé simple président du Conseil de régence. Pour récupérer ses droits, ce dernier sera contraint de faire casser ces absurdes dispositions politiques par le Parlement et de lui restituer en échange le droit de remontrance, ce qui aura les plus fâcheuses conséquences pour la monarchie jusqu'à la chute ?nale... Dans ses jeunes années, Louis avait pourtant insisté auprès de ses amis pour qu'ils l'avertissent s'ils s'apercevaient qu'une femme le gouvernait. À ce moment-là, malheu reusement, il ne se trouva personne...quotesdbs_dbs33.pdfusesText_39