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André Durand présente

''Roman'' (23 septembre 1870)

Poème de RIMBAUD

I

On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.

- Un beau soir, foin des bocks et de la limo nade,

Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !

- On va sous les tilleuls verts de la promenade. Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin ! L'air est parfois si doux qu'on ferme la paupière ; Le vent chargé de bruits, - la ville n'est pas loin, A des parfums de vigne et des parfums de bière... II - Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon

D'azur sombre, encadré d'une petite branche,

Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond

Avec de doux frissons, pe

tite et toute blanche... Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser. La sève est du champagne et vous monte à la tête...

On divague ; on se sent aux lèvres un baiser

Qui palpite là, comme une petite bête...

III

Le coeur fou Robinsonne à travers les romans,

- Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,

Passe une demoiselle aux petits airs charmants,

Sous l'ombre du faux-col effrayant de son père... 2 Et, comme elle vous trouve immensément naïf,

Tout en faisant trotter ses petites bottines,

Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif...

- Sur vos lèvres alors meurent les cavatines... IV Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août. Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire. Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût. - Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire !... - Ce soir-là,... - vous rentrez aux cafés éclatants,

Vous demandez des bocks ou de la limonade...

- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans

Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.

23 septembre 70.

Analyse

Le poème décrit

avec ironie une amourette du jeune homme de " dix-sept ans» qu'était Rimbaud. Il avait, en fait, seize ans, " l'âge des espérance et des chimères, comme on dit...», et on peut se demander si, à cet âge, il avait vraiment fait semblable expérience , à supposer même que la jeune

Carolo

po litaine dont il parla à Delahaye ait réellement existé . C'est seulement en mai 1871 qu'il lui

écrivit pour lui raconter le rendez-vous qu'il avait donné "avec une adorable candeur, dans le square

de la gare, à la petite demoiselle» dont le père avait "l'âme magistrate» et devant laquelle il serait

resté " effaré comme trente -six millions de caniches nouveau nés»... En ce cas, il se moquerait ici

agréablement de lui-même, sachant que, selon son ami Pierquin, il était "gauche dans ses allures,

timide et sans élégance».

Dans cette petite comédie en quatre actes, poème d'alexandrins pleins de fantaisie, la première partie

montre la décision du jeune garçon de cesser (" foin de » est une expression qui marque le dédain, le rejet) de s'en tenir aux " bocks» de bière (les bocks et la bière, très appréciés dans les Ardennes,

interviennent souvent dans la poésie de Rimbaud : voir "Au Cabaret-Vert" et "Oraison du soir") et à la

"limonade» bus dans les cafés, pour oser aller sur la promenade que décrit la deuxième strophe.

La deuxième partie montre qu'il s'agit, au cours de cette promenade rituelle où passent les jeunes

filles soigne usement chaperonnées par un membre de la famille, d'essayer de retenir l'attention de

l'une d'elles. La première strophe de la deuxième partie en décrit une de façon très impressionniste :

elle n'est qu'"

un tout petit chiffon» car, de loin et le regard étant un peu embué par l'émotion qui saisit

le jeune sentimental, elle se réduit à sa robe, elle est encadrée par les branches d'un arbre. La

"mauvaise étoile», de mauvais augure, dont elle est piquée, c'est justement le chaperon inquiétant

qui l'accompagne.

La deuxième strophe évoque avec moquerie l'ivresse ("griser», "champagne», "divague») que

provoque le printemps, la " sève» étant à la fois celle qui monte dans la végétation et celle qui monte

dans le corps du jeune homme, lui donnant l'envie au fond animale (la "petite bête») d'être amoureux

! Avec ce "baiser» "aux lèvres», Rimbaud semble reprendre le vers que lui avait donné Georges

Izambard pour "À la musique" : "Et je sens les baisers qui me viennent aux lèvres». 3

Dans la troisième partie, a

vec "Le coeur fou Robinsonne», le poète inventa, sur le thème de

"Robinson Crusoé", donc de l'aventure, un verbe auquel il conserva la majuscule du nom du héros de

Daniel De Foe (alors que le nom "

robinsonnade», qui a été adopté, n'en comporte évidemment pas).

Apparaît le mot "roman» qui donne son titre au poème et dont on comprend maintenant qu'il est

péjoratif, qu'il désigne les romans d'amou r qu'on lit pour, après, vouloir les vivre réellement. Ce mot

aurait pu être inspiré à Rimbaud par le souvenir de Musset qui écrivit dans ''Mardoche'' :

" Je n'ai dessein, lecteur, de faire aucunement

Ici, ce qu'à Paris on appelle un roman. »

Mais, en août 1870, il citait à Izambard, avec éloge, un poème de Louise Siefert où figurent ces vers :

"C'en est fini pour moi du céleste roman Que toute jeune fille à mon âge imagine...»

" Lorsque, dans la clarté d'un réverbère » pourrait être une réminiscence de Baudelaire : " Souvent, à

la clarté rouge d'un réverbère

Voilà que maintenant la figure

féminine, qui était auparavant floue, se précise, ainsi que la menace que représente le père avec cet effet quasiment fantastique de " l'ombre du faux-col», élément du costume résumant à lui seul la sévérité, la raideur et l'importance du personnage !

Dans les ''Poèmes

saturniens'' (qui, suivant Izambard, " transportaient » Rimbaud), Verlaine avait décrit ainsi " Monsieur

Prud'homme

» (il avait consacré un poème de ce titre à Joseph Prud'homme, le personnage d'Henri

Monnier, caricature du bourgeois français, alors dans toute sa gloire) : " Son faux-col engloutit son

oreille... »

Pourtant, le père n'inspire pas autant de peur à la demoiselle. Elle est si délurée qu'elle trouve le

jeune garçon plutôt empoté et qu'en continuant sa marche (dont le bruit est rendu par le retour de

s "t"

dans "Tout en faisant trotter ses petites bottines»), elle est capable de lui montrer son intérêt. Mais le

poète, grâce à son habile usage des points de suspension, évite d'indiquer de quelle façon. On peut

penser que, par-derrière son père, elle jette une oeillade à l'adolescent, comme la grisette qui, dans

Mardoche

'', jette une " oeillade meurtrière » tout en " trottant comme un perdreau ». L'adolescent en perd donc l'insouciance simulée qui lui faisait fredonner une " cavatine

» (un air de musique

sentimental, assez court).

Entre la troisième et la quatrième parties est ménagée une ellipse qui fait sauter à l'idylle vraiment

engagée, le caractère de l'engagement étant bien marqué par le mot " loué» qui indique qu'il est temporaire : " jusqu'au mois d'ao ût», c'est-à-dire le temps des vacances, le temps des promenades hors de la ville. Et le jeune poète cherche à briller, mais ses " sonnets La font rire

», l'emploi de la

majuscule étant chez Rimbaud habituel pour désigner la femme aimée (la dédicace de "Rêvé pour

l'hiver" : "À Elle»). Cette idylle le sépare de ses amis qui le trouvent de "mauvais goût», parce qu'il

les néglige, non sans peut-être quelque jalousie, bien qu'ils affectent d'être au-dessus de telles

niaiseries. Avec la même rapidité elliptique est évoquée la lettre de "l'adorée» qui est un pas décisif.

Mais que contient-elle? On ne l'apprend pas.

Très habilement, par une autre ellipse (que s'est-il passé "Ce soir-là»?), la dernière strophe nous

montre la fin de cette petite aventure avortée : le retour dans les cafés, le retour à "On n'est pas

sérieux, quand on a dix-sept ans». Mais il reste la promenade, donc la possibilité, l'an prochain, de

vivre une autre de ces fragiles idylles ! Ce poème facile et agréable montre donc de quelle aisance, de q uelle virtuosité, Rimbaud était déjà

capable. L'aperçu qu'il donne sur lui révèle un jeune garçon sentimental, pas encore le fougueux

révolté qui bientôt se manifestera, sous le coup des terribles événements que connaîtra alors la

France.

André Durand

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