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[PDF] ANDROMAQUE

l'Andromaque tant qu'ils voudront, pourvu qu'il me soit permis d'appeler de toutes Virgile, dans le second livre de l'Énéide, ont poussée beaucoup plus loin que je http://www amiens iufm fr/amiens/cahier/biblio/default htm – Élaboration 



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Andromaque règne, mais Pyrrhus et Hermione sont morts, le premier a été assassiné et la seconde s'est suicidée Reste Oreste, qui sombre dans la folie À  



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[PDF] Andromaque de Jean Racine - Comédie-Française

14 fév 2011 · Cécile Brune, Andromaque, veuve d'Hector, captive de Pyrrhus 58 15 03, sur le site internet www comedie-francaise tragédie18 où l'amour était dissocié du « tragique » et rejeté au second plan, après Alexandre



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français et philosophie 2015-2017 des CPGE scientifiques (sujet : « Le monde des passions ») Le texte personnages : Andromaque est veuve d'Hector, lequel est mort des suites du conflit entre Agamemnon et Le second est quasi  



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au concours 2016 portait sur Le monde des passions et les trois œuvres illustrant ce thème : - Racine Andromaque - Hume Dissertation sur les passions

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[PDF] Andromaque acte 3 scène 7 3ème Français

Andromaque

Racine

Livret pédagogique

HACHETTE

ÉducationÉtabli par Monique EMOND-BONETTO

et Marie-Laure BOUCHAND, professeurs en collège Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes des articles L.122-4 et L.122-5, d'une part, que les " copies ou reproductions strictement réservées à l'usage

privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d'autre part, que " les

analyses et les courtes citations » dans un but d'exemple et d'illustration, " toute repré- sentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit, sans l'autorisa- tion de l'éditeur ou du Centre français de l'exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.

© Hachette Livre, 2000.

43, quai de Grenelle, 75905 PARIS Cedex 15.

ISBN : 2.01.167950.8Conception graphique

Couverture et intérieur : Médiamax

Mise en page

Médiamax

Illustration

Harvey Stevenson

3

RÉPONSES AUX QUESTIONS4

La dédicace et les deux Préfaces

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Acte I, scène 1

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

Acte I, scène 4

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Acte II, scène 2

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Acte II, scène 5

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Acte III, scène 4

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

Acte III, scène 8

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Acte IV, scène 3

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

Acte IV, scène 5

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

Acte V, scène 1

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

Acte V, scènes 2 à 5

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

Retour sur l'oeuvre

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

DES IDÉES POUR DES INFORMATIONS, ETC.59

PROPOSITIONS DE SÉQUENCES DIDACTIQUES60

EXPLOITATION DU GROUPEMENT DE TEXTES63

BIBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE64

SOMMAIRE

4

RÉPONSES AUX QUESTIONS

Avertissement

Nous ne proposons pas systématiquement de réponses aux questions des rubriques suivantes : " À vos plumes ! », " Mise en scène » et " Lire l'image ». En effet, nous considérons que ces trois rubriques, relevant avant tout d'un travail personnel, ne peuvent faire l'objet d'une correction type. Les indications de pages accompagnant les numéros d'acte et de scène renvoient aux questionnaires du livre de l'élève. ?AVEZ-VOUS BIEN LU?

1.Le générique et les indications du paratexte transportent le spectateur aux

temps mythiques de la guerre de Troie, lorsque les guerriers ont regagné leur palais (ici, Pyrrhus à Buthrote). Le lieu est unique, les règles du genre l'exi- gent. C'est un lieu clos où convergent les personnages et c'est le lieu du pou- voir, l'espace de Pyrrhus. La tragédie française du XVII e siècle déplace vers l'intérieur le décor de la tragédie antique qui représente la façade d'un palais. L'action se développe dans un huis-clos absolu. Les personnages sont cités par ordre d'importance dans la société : les quatre premiers appartiennent à des familles royales ou princières. C'est un des impératifs, de mettre en scène des représentants de la plus haute noblesse. En premier, on trouve Andromaque, personnage éponyme, personnage central par les sentiments qu'elle fera naître chez les autres. Les quatre personnages suivants sont secondaires mais chacun est attaché à un personnage principal par des liens d'affection.

2. Andromaque est la veuve du meilleur des guerriers troyens, Hector, fils du

roi Priam, tué par Achille en combat singulier. Après la prise de Troie, elle fait partie du butin que se partagent les vainqueurs et échoit à Pyrrhus.

3.On peut supposer des tensions entre Pyrrhus et Andromaque, dans leurs

rapports de vainqueur à vaincue (ordre du pouvoir) et dans les liens amoureux, le maître éprouvant souvent un désir pour sa captive (ordre du sentiment). Hermione, fiancée de Pyrrhus, pourrait prendre ombrage de la présence d'Andromaque auprès de Pyrrhus (ordre du sentiment).

LA DÉDICACE ET DEUX PRÉFACES(p. 22)

?ÉTUDIER LE DISCOURS

Dédicace

4. C'est l'auteur Racine qui parle en particulier à Madame, femme du duc

d'Orléans et plus généralement aux lecteurs de sa pièce dont doivent faire partie les critiques du temps, propres à juger de la valeur d'une pièce. ?ÉTUDIER LE GENRE

Dédicace

5. Des lectures dans les salons des oeuvres en cours de rédaction étaient

d'usage à cette époque. Elles y étaient discutées et l'auteur tenait compte des critiques. Étant donné la dédicace, une lecture a certainement été faite par Racine chez Henriette d'Angleterre, épouse de Monsieur, frère du Roi. Elle passait pour l'arbitre du bon goût. Avoir son approbation était déterminant pour l'avenir de l'oeuvre. Le gazetier Robinet écrit le 22 décembre 1668 : " Tous les auteurs les plus brillants / Tremblent en portant leurs talents / Au fameux polissoir de sa [d'Henriette d'Angleterre]belle ruelle. » D'autre part, les émotions des gens, des hommes comme des femmes, s'expriment facilement par des pleurs au XVII e siècle.

6. Ce sont les unités de lieu, de temps, d'action.

L'action doit tenir le spectateur en haleine, et dans les dernières scènes, le dénouement doit répondre à toutes les questions que l'on a pu se poser au cours de la pièce. Les héros de la tragédie doivent être nobles : rois, reines, princesses. Mais, afin d'émouvoir le spectateur en lui inspirant de la crainte et de la pitié, ils ne doi- vent être ni être tout à fait bons ni tout à fait méchants. Mais la règle essentielle est de plaire au public. " Et nous qui travaillons pour plaire au public, nous n'avons plus que faire de demander aux savants si nous tra- vaillons selon les règles. La règle souveraine est de plaire à Votre Altesse Royale. » Boileau rappelle ces règles dans L'Art poétique, chant III : " Qu'en un lieu, qu'en un jour, un seul fait accompli

Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli.

Que le trouble toujours croissant de scène en scène À son comble arrivé, se débrouille sans peine

Des héros de roman fuyez les petitesses

Toutefois aux grands coeurs donnez quelques faiblesses. » 5

La dédicace et les deux Préfaces

Première et deuxièmePréfaces

7. Racine a puisé le sujet de sa tragédie dans l'Antiquité grecque et latine :

la tragédie d'Euripide Andromaqueet le poème épique de Virgile l'Énéide. Suivant, sur ce point, les principes des écrivains de la Renaissance, les auteurs du XVII e siècle prennent les Anciens comme modèles privilégiés, car leurs oeuvres sont passées à la postérité en raison de leur perfection. Par ailleurs, elles offrent de nombreux développements aux grands mythes et les enri- chissent d'une réflexion sur les actions humaines.

8. Dans la mesure du possible, Racine essaie de conserver les caractères des

personnages connus. Celui d'Andromaque est conforme à sa destinée : Andromaque épouse bien Pyrrhus, mais contrairement à la légende, elle n'entre pas " dans le lit du vainqueur » et ne donne pas de fils à ce nouveau mari. La violence du personnage de Pyrrhus a été rejetée dans le passé : " Toute la liberté

que j'ai prise, ç'a été d'adoucir un peu la férocité de Pyrrhus ». Il est alors susceptible

d'inspirer la pitié : " ... on n'a point pitié d'un scélérat. »À l'opposé, Racine refuse

de faire de lui un héros précieux comme Céladon, type de l'amoureux parfait dans le roman L'Astréeet représentant des " hommes impeccables ». Il instaure un équilibre entre violence et délicatesse. Pyrrhus redevient un humain avec ses faiblesses en qui le spectateur du XVII e siècle peut s'identifier. Le personnage d'Hermione, tel qu'il est présenté dans Euripide, semble satis- faire Racine et l'on retrouvera dans cette pièce sa jalousie maladive souvent dissimulée sous le masque de la raison. Les modifications apportées par Racine obéissent aux exigences des bien- séances. Il suit les goûts du public de l'époque et ne doit pas choquer sa sensibilité marquée par les théories précieuses : " On ne croit point qu'elle [Andromaque] doive aimer ni un autre mari ni un autre fils ». De même, la vio- lence de Pyrrhus en accord avec le climat sanglant des tragédies latines ne saurait plaire au XVII e siècle. Cette exigence de noble discrétion va obliger Racine à apporter aussi des modifications à l'histoire des héros mais il se place sous l'autorité d'Euripide, d'Homère, de Sophocle, qui n'ont pas hésité à modifier la " fable » dans leurs oeuvres. Ce respect des bienséances renforce la vraisemblance exigée par les théori- ciens de la tragédie classique : " J'ai cru en cela me conformer à l'idée que nous avons maintenant de cette princesse. ». Voir l'abbé d'Aubignac : " Synesius a fort bien dit que la poésie et les autres arts qui ne sont fondés qu'en imitation ne suivent pas la vérité, mais l'opinion et le sentiment ordinaire des hommes. » 6

RÉPONSES AUX QUESTIONS

1. Les liens qui unissent Oreste et Pylade sont ceux d'une indissoluble

amitié : " un ami si fidèle »(v. 1) ; " Prêt à suivre partout le déplorable Oreste, [...]

Et de moi-même enfin me sauver tous les jours. » (v. 46 à 48). Oreste, si résigné, reprend espoir à sa simple vue. Pylade se montre très attaché à Oreste, confiant sa détresse d'être séparé de lui dans le passé (voir champ lexical du chagrin des vers 13 à 16). Et surtout, il se veut un précieux auxiliaire du jeune homme en lui donnant des nou- velles précises de la cour de Pyrrhus. Cette image " d'homme impeccable », comme dirait Racine, a valu au nom de Pylade de devenir un substitut du nom commun " ami ». À noter que Pylade est suffisamment proche d'Oreste - ils sont cousins - pour lui faire des remontrances et mettre en lumière son aveuglement. Pylade se comporte en protecteur et la dernière scène de la pièce, faisant écho à la première, montrera le dévouement dont il est capable.

2. Pylade a été le témoin de la naissance de l'amour d'Oreste pour

Hermione. La décision de Ménélas de donner sa fille comme épouse à Pyrrhus qui avait joué un rôle essentiel dans la reconquête de son épouse

Hélène, l'a désespéré. Pour l'oublier, il est alors parti sur les mers, et son fidèle

ami Pylade l'a accompagné. Apprenant qu'Hermione prodiguait ses charmes à Pyrrhus, il crut qu'il allait la haïr. Revenu en Grèce, il apprend que les Grecs se révoltent contre Pyrrhus ; ils lui reprochent de protéger le fils d'Hector, Astyanax, qu'Andromaque a sauvé en trompant Ulysse, et de retarder sans cesse son mariage avec Hermione. Oreste se réjouit en secret : il croit se sen- tir vengé, mais sent bientôt renaître son amour. Il obtient des Grecs d'être leur ambassadeur auprès de Pyrrhus. Officiellement, il vient pour obtenir que ce dernier lui livre Astyanax. En fait, son but est d'enlever Hermione ou de mourir à ses yeux.

3. Réclamer le fils d'Hector. Pyrrhus déclenche une guerre avec les Grecs s'il

refuse. " Je viens voir [...]tant d'États : » (v. 91-92)

4." J'aime : je viens chercher Hermione en ces lieux, / La fléchir, l'enlever, ou mou-

rir à ses yeux. »(v. 99-100) et " Heureux si je pouvais, dans l'ardeur qui me presse, / Au lieu d'Astyanax lui ravir ma princesse ». Oreste se montre un bien piètre ambassadeur, préférant faire triompher son propre intérêt rigoureusement contraire à l'intérêt des Grecs. Mais il rejoint ainsi le désir secret de Pyrrhus.

ACTE I, SCÈNE 1 (p. 23)

7

Acte I, scène 1

5. Hermione :

Elle éprouve de la passion pour Pyrrhus :

" Elle pleure en secret le mépris de ses charmes. »(v. 130)

Elle est indécise :

"Toujours, prête à partir et demeurant toujours, »(v. 131) Elle est prête à utiliser l'amour d'Oreste : " Quelquefois elle appelle Oreste à son secours. »(v. 132)

Pyrrhus :

Il confond amour et politique :

" Mon rival porte ailleurs son coeur et sa couronne ; »(v. 78) C'est un homme de pouvoir qui peut se montrer cruel : " De son fils, qu'il lui cache, il menace la tête, » (v. 113)

Il est plein de contradictions :

" Et chaque jour [...]arrête. »(v. 111 à 114). " Il peut, Seigneur, il peut, dans ce désordre extrême, Épouser ce qu'il hait, et punir ce qu'il aime. »(v. 121-122) Il est prêt à utiliser les sentiments d'autrui pour ses propres fins : " Et de ses voeux[...] rage. »(v. 117-118)

Andromaque :

Elle éprouve de la haine pour Pyrrhus :

" [...] Mais enfin cette veuve inhumaine N'a payé jusqu'ici son amour que de haine ; »(v. 109-110)

C'est une mère courageuse et rusée :

" J'apprends que [...] trépas. »(v. 73 à 76)

6. " Pressez, demandez tout, pour ne rien obtenir. » (v. 140)

Pylade conseille une attitude qui fera fi de toute diplomatie propre à la fonc- tion d'ambassadeur et qui vise clairement l'échec de la mission d'Oreste. Racine fait déjà entrevoir au spectateur toute la duplicité du langage chez les personnages. ?ÉTUDIER LE VOCABULAIRE

7. Le champ lexical est celui du malheur : " vos malheurs »(v. 14), " cette mélan-

colie »(v. 17), " un malheureux »(v. 38), " mon désespoir »(v. 43), " mes ennuis » (v. 44). C'est " le déplorable Oreste »qui se croit le jouet du destin : " Mais admire avec moi le sort dont la poursuite / Me fait courir alors au piège que j'évite. »(v. 65-66) 8

RÉPONSES AUX QUESTIONS

et qui n'est que l'esclave de sa passion (voir les images du prisonnier pour

évoquer son amour, v. 33 et 44).

Oreste est un personnage tragique, inspirant d'emblée la pitié du spectateur. Ce ne sont plus les dieux qui écrasent l'homme, mais c'est sa propre passion.

8. Le mode employé le plus souvent est l'impératif. Pylade fait preuve d'au-

torité ; il a un certain ascendant sur Oreste qui mettra ses conseils en pratique en présence de Pyrrhus. Pylade soumet à Oreste une stratégie ingénieuse et retorse qui permet d'agir en apparence conformément aux désirs des Grecs mais qui, en réalité, ruine leurs espoirs. ?ÉTUDIEZ LE DISCOURS

9. Oreste narre un long récit dont les marques sont :

- le temps du passé simple : " Tu vis naître », " quand je me souvins »... auquel s'ajoutent des passages au présent de narration : " J'entends de tous côtés », " J'apprends que... »; - une succession d'actions dont Oreste est le héros : " J'y courus », " je brigue le suffrage », " On m'envoie à Pyrrhus... »; - différents lieux dans lesquels le personnage se déplace : " de mers en mers », " dans la Grèce », " en ces lieux ». Le récit rend compte d'événements qui se déroulent ou se sont déroulés hors-scène. Il permet une échappée vers l'extérieur qui ne peut être repré- sentée ici, en vertu de la règle d'unité de lieu.

10. Les métaphores utilisées pour caractériser le sentiment amoureux sont

empruntées au vocabulaire galant de la Préciosité. L'amour est représenté comme une " flamme »(v. 40), des " feux »(v. 86). Bien que très souvent employée, l'image, ici, exprime la vivacité d'une passion toujours prête à renaître lorsqu'on la croit morte. La séduction de la femme aimée est qualifiée de " charme »qui envoûte et retient prisonnier l'amoureux : " Pouvez-vous consentir à rentrer dans ses fers ? » (v. 32). Oreste n'est pas maître de lui, son sort est lié à la volonté d'Hermione. ?ÉTUDIER LA PLACE DE LA SCÈNE DANS L'OEUVRE

11. L'exposition Voir les réponses 1 à 7.

L'acte I est l'acte de l'exposition qui a pour objet de présenter le plus rapi- dement possible aux spectateurs, les personnages, l'action dans laquelle ils 9

Acte I, scène 1

sont engagés et le lieu où elle se passe, afin de capter immédiatement leur attention.

Boileau le dit dans L'Art poétique:

" Que dès les premiers vers l'action préparée

Sans peine du sujet aplanisse l'entrée

Que le lieu de la scène y soit fixe et marqué

12. L'action est déjà engagée quand commence la pièce (voir le récit

d'Oreste). L'auteur choisit un moment de crise proche de la catastrophe finale (en grec, le mot signifie " dénouement »).

La double énonciation

13. Ce sont les personnages eux-mêmes qui informent le spectateur. L'auteur

imagine de les placer dans une situation où ils peuvent de la façon la plus naturelle informer à la fois un personnage et le public : ici, Oreste et Pylade, séparés par une tempête, échangent les nouvelles que chacun a recueillies.

14. Pyrrhusfiancé àHermione

n'aime pas

Pyrrhus aimeAndromaque

retient prisonnière

Oreste aimeHermione

Oreste est ambassadeur auprès dePyrrhus

est rival en amour de

Hermione est indifférente àOreste

Hermione aimePyrrhus

?À VOS PLUMES!

15. Ce sont des alexandrins, vers de douze syllabes.

Les rimes sont suivies : aa, bb, cc.

?LIRE L'IMAGE

16. Pylade est à gauche. Il offre son bras à Oreste qui l'agrippe d'un geste

nerveux. Pylade, tête inclinée, écoute avec déférence les confidences d'Oreste. 10

RÉPONSES AUX QUESTIONS

?QUE S'EST-IL PASSÉ ENTRE TEMPS?

Scènes 2 et 3

1. Depuis un an que la guerre est finie, les Grecs ont compté leurs morts et

pris conscience des lourdes pertes que chaque famille a subies du fait d'Hector. Ils ont reporté leur rancoeur sur son fils et veulent sa mort. " Et dans toute la Grèce il n'est point de familles qui ne demandent compte à ce malheureux fils » (v. 158-159). Ils ont peur qu'un jour ce fils prenne les armes et relève Troie. " Et qui sait ce qu'un jour ce fils peut entreprendre ? ».On peut dire qu'Oreste est porteur d'un ultimatum. Si Pyrrhus ne livre pas Astyanax, c'est la guerre : " Et jusque dans l'Épire il les peut attirer. » (v. 228).

2.Andromaque est captive depuis un an.

" Pourquoi d'un an entier l'avons nous différée ? »(v. 206)

3. Astyanax fait partie de son butin, et il est seul à pouvoir décider de son

sort. " Et seul de tous les Grecs ne m'est-il pas permis / D'ordonner d'un captif que le sort m'a soumis ? »(v. 183-184). Troie est entièrement détruite et Astyanax n'est qu'un enfant. Le risque d'une vengeance est bien improbable et bien éloignée dans le temps. " Je ne sais point

prévoir les malheurs de si loin. [...]Je ne vois que des tours [...]venger » (v. 196 à 204).

Si les Grecs voulaient faire disparaître Astyanax, il fallait le faire dans le feu de la bataille et non, un an après, à froid. " Ah ! si [...] l'Épire sauvera ce que Troie a sauvé »(v. 205 à 220). ?AVEZ-VOUS BIEN LU?

Scène 4

4. Pyrrhus annonce à Andromaque la volonté des Grecs de faire périr son

fils, sans lui dire qu'il a refusé de le leur livrer. Il espère qu'ainsi Andromaque, affolée, le suppliera de le défendre.

5. Pyrrhus, dans l'élan de sa passion, trahit son camp et fait deux propositions

à Andromaque. D'abord, il lui offre une alliance défensive : il sera le gardien de son fils en échange de son amitié : " Je ne balance point, je vole à son secours : / Je défendrai sa vie aux dépens de mes jours. »(v. 287-288). Après le refus d'Andromaque, il pratique la surenchère et offre une alliance offensive : il se pose en champion de la cause troyenne, en substitut d'Hector,

ACTE I, SCÈNE 4 (p. 38)

11

Acte I, scène 4

car il projette de relever Troie et d'y installer Astyanax comme roi. C'est exac- tement ce que redoutent les Grecs : " Votre Ilion encor peut sortir de sa cendre ; / Je puis, en moins de temps que les Grecs ne l'ont pris, / Dans ses murs relevés couronner votre fils. »(v. 330 à 332). Pyrrhus mêle, dans la première partie de son discours, l'humilité du soupirant qui ne demande que peu de choses (" un regard », " un regard moins sévère ») et la fougue du guerrier valeureux. Voir l'usage des présents à valeur de futur pour mettre en lumière la rapidité de ses actions : " Je vous rends votre fils, et je lui sers de père ; »(v. 326) ;" Animé d'un regard, je puis tout entreprendre : »(v. 329).

6. Certes, Andromaque aime son fils, mais à travers lui, c'est Troie, c'est son

père, c'est surtout son époux, Hector, qu'elle retrouve. Elle ne l'aime pas pour ce qu'il est. " Le seul bien qui me reste et d'Hector et de Troie, »(v. 262) " Il m'aurait tenu lieu d'un père et d'un époux ; »(v. 279). 7. 1 er argument :les propositions de Pyrrhus portent atteinte à sa dignité car il se montre faible et son attitude n'est pas désintéressée comme il conviendrait chez un grand héros. C'est sa réputation qui est en jeu. 2 e argument :il ne saurait être séduit par une femme qui se présente comme une captive, donc une ennemie, et comme une veuve habitée par le chagrin. Et en même temps, elle ne saurait oublier que son malheur présent est dû à Pyrrhus et à son père Achille. 3 e argument : une action généreuse à son égard et sans contrepartie aug- menterait sa gloire et le rendrait l'égal de son père. Ces arguments seraient irréfutables si Pyrrhus se plaçait dans la perspective d'une morale héroïque, mais toutes les valeurs qui la composent sont niées au profit de l'assouvissement de la passion. Quant aux larmes que verse Andromaque, elles sont un attrait supplémentaire de sa personne (voir l'amour de Néron pour Junie dans Britannicus: " J'aimais jusqu'à ses pleurs que je faisais couler », v. 402).

8. Si Andromaque ne cède pas à la demande de Pyrrhus, Astyanax mourra ;

" Le fils me répondra des mépris de la mère. » (v. 370). C'est l'amour-passion : Pyrrhus ne respecte pas Andromaque. Il veut la pos- séder à n'importe quel prix, ici, un affreux chantage.

9. Dans un premier temps, Andromaque souhaite vivre en exil, avec son fils,

loin des Grecs et de Pyrrhus. " [... / ...]C'est un exil que mes pleurs [...]époux. » (v. 338 à 340). 12

RÉPONSES AUX QUESTIONS

Mais, plutôt que de céder à Pyrrhus, elle accepte l'idée de la mort de son fils, y voyant la fin de ses propres ennuis, puisqu'elle pourra rejoindre son époux en se donnant la mort. " Hélas ! il mourra donc [...]père. »(v. 373 à 378) Dans cette scène il semble que sa fidélité à Hector soit un sentiment plus fort que son amour maternel. C'est du moins ainsi qu'elle doit apparaître à Pyrrhus. Est-ce un jeu de sa part, ou l'expression de ses sentiments réels ?

10. Devant la constance d'Andromaque qui reste inébranlable en acceptant

la mort prochaine de son fils et en faisant entrevoir son propre suicide, Pyrrhus laisse sa décision en suspens, pour engager sa captive à la réflexion, mais surtout pour éviter de la perdre. Pyrrhus agit ainsi par égoïsme et aussi parce qu'il n'a pas le choix : c'est Andromaque qui mène le jeu.quotesdbs_dbs48.pdfusesText_48