de l'identification des dieux étrangers à des dieux grecs, une interpretatio ne justifient jamais leurs équivalences et ne citent pas le nom sous sa forme latine,
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[PDF] Correspondance entre les dieux grecs et latins
Correspondance entre les dieux grecs et latins Nom grec Nom latin Attributs Domaine Aphrodite Vénus Colombe, rose, myrte Beauté, amour Apollon
[PDF] LE MONDE ANTIQUE DIVINITES GRECQUES - Arrête ton char
Voici une liste des principales divinités (dieux ou héros) grecques et de leur équivalent romain Dans d'autre cas, le culte grec a été adopté à Rome ; la flèche
[PDF] Plutarque et les noms des dieux étrangers - Revue Polymnia
de l'identification des dieux étrangers à des dieux grecs, une interpretatio ne justifient jamais leurs équivalences et ne citent pas le nom sous sa forme latine,
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comprend environ 30 000 dieux, déesses, demi-dieux, Les Romains adoptèrent les dieux grecs et leurs légendes Son équivalent romain est Juventas
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Polymnia - n°2 - 2016
Plutarque et les noms des dieux étrangers
ARNAUD ZUCKER
Université Côte d"Azur, CNRS, CEPAM, France zucker@unice.fr 1 Pourquoi défendent-ils aux enfants de jurer par Héraclès dans l"intérieur de la maison, et les obligent-ils, pour le faire, à sortir en plein air ? Est-ce, comme plusieurs le veulent, parce que ce héros n"aima point à être renfermé dans des murailles, qu"il vécut toujours en plein air et dans des courses continuelles ? Ou n"est-ce pas plutôt parce que Héraclès n"était pas un dieu indigène mais un dieu qu"en plein air, et c"était lui aussi un dieu étranger ( (Plutarque, Quaes. Rom. 271B). Il y a dans l"uvre de Plutarque un nombre limité de théonymes "étrangers", cette qualification demandant un examen que je vais conduire en abordant successivement les théonymes et leur étymologie explicite, ainsi que les modalités 1" Il faut éviter à tout prix de disputailler au sujet des noms ». Je tiens à remercier Sydney H. Aufrère, dont la
lecture attentive et les commentaires généreux et savants m"ont été particulièrement précieux, et auquel cet article,
nourri d"un dialogue suivi sur ce texte (voir AUFRÈRE 2017) doit beaucoup.
24ARNAUD ZUCKER
de l"identification des dieux étrangers à des dieux grecs, une interpretatio Graeca qui témoigne, dit-on, d"un processus culturel, intellectuel et théologique de "syncrétisme", terme dont on attribue précisément la paternité, avec un sens différent, à Plutarque 2 . Cette fusion participerait d"un phénomène de globalisation et de transnationalisme accentué à l"époque hellénistique et romaine (G RANT1953 : xii sq.). Ma principale question porte sur le sens des "identifications" ou
"équivalences", " Gleichsetzungen » (STROBACH 1997 : 118) entre dieux grecs et
dieux étrangers dans la conception de Plutarque. Dans le De Iside, qui est le texte central pour cette étude, l"identité ethnique des dieux apparaît clairement dans l"attention prêtée par Plutarque à l"ancrage culturel de ceux-ci, détaillé dans l"exposé des coutumes et des récits, à travers trois aspects principaux de leur nature : leur nom, leur culte et leur geste - qui dans la narration mythographique de Plutarque prend plutôt la forme d""aventures". Mais il semble que l"anthropologue de la religion égyptienne qu"est Plutarque soit en fait partagé entre la reconnaissance des spécificités régionales ou nationales de cette nature, et l"affirmation cruciale d"une "communauté" universelle des dieux pour les peuples humains. Cette communauté s"appuie sur une convertibilité apparente des dieux, résultant de similitudes observées dans la symbolique, les cultes et les coutumes des différents peuples, et qui peut prendre la forme schématique d"un tableau de correspondances divines 3 . Ce sont les limites de cette "identité" que je voudrais montrer, et le niveau philosophico-théologique où elle se situe véritablement.1. Théonymes et traduction
Il y a peu de théonymes étrangers chez Plutarque, et la plupart sont latins ou égyptiens (voir infra). Voici la liste des vingt-cinq noms latins de divinités qui apparaissent dans son uvre 4Auxiliaria (
2Amor. Frat. 490 B 6.
3DUNAND (1975 : 153-162), reprenant la typologie de LÉVÊQUE (1973), distingue plusieurs formes de
syncrétisme dont elle examine la pertinence à l"époque romaine principalement sur la base des inscriptions : le
syncrétisme-emprunt, le syncrétisme-juxtaposition (ou équivalences), le syncrétisme-crase ou amalgame, et le
syncrétisme-hénothéisme. Seuls les 2 e et 4 e types lui semblent pertinents à l"époque romaine. Évoquant leséquivalences hérodotéennes, elle déclare : " S"agit-il vraiment d"un syncrétisme ? En fait, on a plutôt l"impression
qu"il s"agit de simples correspondances qu"une certaine parenté de fonctions peut parfois justifier, mais qui, dans
d"autres cas, paraissent reposer presque uniquement sur le besoin d"établir des généalogies divines cohérentes, si
arbitraires soient-elles ». Il y a une grande évolution d"Hérodote à Plutarque, puisque l"Égypte est à l"époque
fortement hellénisée depuis quatre siècles. Toutes les équivalences discutées sont grecques, l"auteur signalant que
" les dieux romains ne paraissent pas avoir été introduits dans le panthéon égyptien » (D
UNAND 1975 : 153).
4Cette liste a été établie principalement empiriquement à partir de lectures, et complétée par les index d"O" NEIL
(2004) et de STROBACH (1997 : 186-204). Elle intègre des entités explicitement honorées dans un sanctuaire
mais ne tient pas compte des héros, simplement désignés comme fils d"un dieu par Plutarque (Faunus/
Para. 315C ; Faustus/
ȰȽ૨ɐɒɍɑ : Para. 307E ; Felix/ȰɛɉɇɌ : Para. 307E ; Hymnos/੧Ɋɋɍɑ : Para. 307E).
PLUTARQUE ET LES NOMS DES DIEUX ETRANGERS25
Quaes. Rom. 278B-E, Rom. 21.2-3 ;
ȀĮȡȝȑȞIJȘȢ: Quaes. Rom. 278B ; ȀĮȡȝȑȞIJૉ: Quaes. Rom. 278C)Consus (
ȥɋɐɍɋ : Rom. 14.3 [assimilé à Poséïdon])Feretrius (
Rom. 16.1, Marc. 8.5 ;
Genita Mana (
Ȟɂɋɂɜɒૉ ȧəɋૉ : Quaes. Rom. 277A)Honor (
318E)Horta (
Janus (
Ƚɋɟɑ : Quaes. Rom. 269A, Num. 19.6 ; Ƚɋɟɋ : Quaes.Rom. 268C-269A, Para. 307E ;
Ƚɋɍ૨ : Quaes. Rom. 274E, Num.19.5, Fort. Rom. 322B)
Juno (
ᘺɍɓɋɋɂɊ : Quaes. Rom. 282C)Lares (
Libitina (
ȦɇȾɜɒɇɋȽɋ : Quaes. Rom. 269B, Num. 12.1)Liber (
Lucina (
ȦɍɓɈɋȽ : Quaes. Rom. 282C [épiclèse d"Héra]) [assimilée à Ino])Mars (
d"Arès])Mens (
ȧoneta (ȧɍɋɛɒɄɑ : Rom. 20.5 ; ȧɍɋોɒȽɋ : Rom. 36.9)Obsequens (
Quirinus (
29.1 ;
8.9 [épiclèse d"Arès])
Quiritis (
Rumina (
૮ɍɓɊɋȽ : Quaes. Rom. 278C ; ૮ɍɓɊɋȽɋ : Rom 4.1 ; ૮ɍɓɊɜɋ
: Quaes. Rom. 278C)Sanctus (
ȭəɋɈɒɍɓ : Quaes. Rom. 271E)
Virtus (
Viscata (
ȝɇɐɈ઼ɒȽɋ : Fort. Rom. 281E [épiclèse de Fortuna]) Voici la brève liste (7) des autres noms de dieux étrangers (hormis leségyptiens) :
26ARNAUD ZUCKER
Anaïtis (ਝɋȽɒɇɋ [perse] : Artax. 27.4)Ariman (
28.6)Astarté (
Baal (
ȝɛɉɍɓ : Alex. 18.4)
Horomazès (
369E ;
Animae 1026B [Angra Maynu, assimilé à Hadès])Labra(n)dès (
302A [épiclèse de Zeus])
Mithra (
Dans le choix des théonymes latins (qui apparaissent essentiellement dans les Quaestiones Romanae et Graecae et le De Fortuna Romanorum) et égyptiens, ainsi que dans l"interprétation étymologique qu"il propose des noms en question, Plutarque semble distinguer nettement ces deux théologies, auxquelles il donne unstatut différent, et qui représentent à ses yeux une étrangeté différente. La totalité
des théonymes latins translittérés en grec désigne des divinités mineures ou desépiclèses
5 . Pour les principaux dieux latins, Plutarque emploie systématiquement un équivalent grec traditionnel (Zeus, Déméter, Dionysos, etc.). Il se range, ce faisant, à un usage conventionnel et généralisé. De fait, on ne trouve jamais, dans toute la littérature grecque, les noms de Jupiter 6 , Diane, Mercure, Proserpine, etc. On rencontre une seule fois le nom Junon (et c"est chez Plutarque !), une seule fois celui de Minerve ( 7 . Pour Junon, il s"agit de la forme à l"accusatif dans une Quaestio romana (77) où cette forme est étymologiquement interprétée 8 . Partout ailleurs le nom de Junon dans les textes grecs est "Héra" 9 5Les noms de nombreuses divinités secondaires sont également 'traduits" (cf. Aïus Locutius en ȰɛɊɄ ɈȽɜ ȥɉɄɁɣɋ :
Cam. 30.4 et Fort. Rom. 319C ; Fulgora en
Quaes. Rom. 268D ; Fortuna en
ȮɠɖɄ, Quaes. Rom. 273B, etc.
6 7 8ou plus jeune, à cause de la lune [à laquelle est identifiée Héra]. Ils donnent aussi à Héra le nom de Lucine, c"est-
à-dire brillante ou lumineuse » (Quaes. Rom. 282C). 9Pour Hercule, mis à part des textes qui donnent le terme translittéré avec le nom grec d"Héraclès (Eunape, fr.
1.213 Dindorf) le nom n"apparaît que dans une version byzantine de l"Histoire d"Alexandre (Historia Alexandri
Magni, Recensio F 9.4 Lolos, Konstantinopoulos). Pour les toponymes (e.g. ȪɂɋɍɓɐɜȽ), ou les anthroponymes (e.g.PLUTARQUE ET LES NOMS DES DIEUX ETRANGERS27
(ਥɎɣɋɓɊɍɑ) d"Arès, dans un développement sur le nom des mois et le choix de
Mars pour ouvrir l"année. Cette habitude pouvait être encouragée par l"homonymie de certains dieux ( ȫɉɍ૨ɒɘɋ/Pluton, ਝɎɟɉɉɘɋ/Apollo, ȝəɈɖɍɑ/Bacchus...). On ne doit cependant pas minimiser sa signification idéologique. À l"époque de Plutarque la conversion est conventionnelle et mécanique, sauf à la marge, entre théonymes grecs et latins, au point que les textes ne justifient jamais leurs équivalences et ne citent pas le nom sous sa forme latine, même quand il s"agit de traditions romaines. Cette traduction systématique indique une assimilation aboutie du panthéon romain, et elle est symétrique : les textes latins, semblablement, usent toujours de leurs propres théonymes quand ils parlent des divinités grecques. Cette assimilation complète, dans la conception culturelle et la mythologie, est problématique pour l"historien des religions car elle ne se traduit pas dans les pratiques par un alignement des rites 10 . La situation est plus complexe avec les autres panthéons étrangers, pour lesquels la même tendance ou compulsion à l"assimilation est perceptible, sans que l"on sache clairement qui, des indigènes interrogés ou des auteurs grecs, en est responsable. Plutarque rapporte ainsi que, selon Théopompe les habitants du Couchant considèrent que l"hiver est Cronos, que l"été est Aphrodite et que le printemps est Perséphone et leur donnent ces noms ; et ils pensent que tout naît de l"union de Cronos et d"Aphrodite » (De Iside 378E). Cette formulation comporte de nombreuses ellipses. On peut supposer que les peuples occidentaux (non hellénophones) dont il est question donnent aux saisons des noms de dieux indigènes correspondant, aux yeux des Grecs désireux de les identifier, aux divinités citées. Il faudrait donc sans doute comprendre : "ils pensent que l"hiver est un dieu et l"identifient dans leur langue à celui que nous appelons Cronos". Quoi qu"il en soit, hellénophones et latinophones contribuent de manière complice, dans l"entretien privilégié qu"ils ont à l"époque romaine, à l"unification de leurs panthéons par une convertibilité officielle et indiscutable des théonymes. La situation est bien différente dans le cas égyptien. Alors que les textes latins, en général peu loquaces sur les divinités égyptiennes, conservent habituellement le nom translittéré pour les rares qu"ils mentionnent (Isis, Osiris, Anubis, (H)arpocrate, Hammon - vel Juppiter Hammon) et se gardent de les traduire 11 10On peut remarquer au passage qu"au XIX
e siècle la plupart des textes grecs "traduits" en français transposent inversement les théonymes grecs en théonymes latins (Zeus devient Jupiter, etc.). 11Pour une étude approfondie de l"interpretatio Romana des divinités libyco-puniques, voir CADOTTE 2007.
28ARNAUD ZUCKER
des négociations ont été engagées au sein de la culture grecque depuis avant Hérodote pour la conversion des théonymes, mais elles n"ont pas abouti à une concordance simple et consensuelle 12 D"une manière générale, ces divinités font l"objet d"un désaccord profond. La même divinité reçoit en effet selon les gens le nom d"Isis, ou de Déméter, ou de Thesmophore, ou de Séléné, ou d"Héra, et certains lui donnent tous ces noms à la fois. Quant à Osiris, les uns l"identifient à Sarapis, d"autres à Dionysos, d"autres à Pluton, d"autres à Ammon, certains à Zeus, et beaucoup à Pan. Selon certains, Sarapis est le dieu que les Grecs nomment Pluton (Diodore 1.25). Ces hésitations sont précieuses et manifestent une ambivalence hellénique(entre désir d"identification théologique et souci des réalités étrangères) qui résiste
à la tentation d"uniformiser ou d"assimiler le système égyptien, et signale l"Égypte comme un interlocuteur culturel original. Dans le traité de Plutarque (De Iside), notons avant d"envisager les problèmes d"identification, que la liste des dieux égyptiens qui apparaissent est apparemment une hybridation des deux listes divines. À côté de théonymes égyptiens translittérés, certains noms grecs sont maintenus dans le traité sans être jamais traduits, y compris lorsqu"ils sont strictement associés dans le contexte à des cultes égyptiens : Athéna, Zeus, Hermès, Cronos, Rhéa, Létô, Artémis, Aphrodite, Typhon 13 . Bien que l"auteur connaisse et donne le nom égyptien de Typhon (ȭɅ) au cours du développement,
dans trois commentaires étymologiques, c"est le nom grec qui est constamment employé 14 . Par ailleurs, Plutarque ne cite nulle part dans l"ensemble du traité le nom de Toth, principal équivalent officiel d"Hermès. Là aussi, notre auteur ne se distingue pas de l"usage. Toutes les occurrences de Theuth/Toth dans la littérature grecque (Galien, Hermias, Stobée) dérivent de deux passages de Platon, seul à 12Les équivalences proposées ou reconnues par Hérodote sont pour la plupart implicites. Il donne explicitement
les suivantes : Ammoun = Zeus (2.42.5) ; Apis = Épaphos (2.153) ; Horus = Apollon (2.144.2, 156.5) ; Isis =
Déméter (2.59.2, 2.156.5) ; Mendès = Pan (2.46.2) ; Osiris = Dionysos (2.144.2 ; cf. 156.5, passim) ; Boubastis
(sic, = Bastis) = Artémis (2.156.5 ; cf. 2.59.1). Les autres identifications ne sont pas commentées et Hérodote ne
cite pas le nom égyptien : Amon-rê et Khnum-rê = Zeus (2.42.1, 2.54.1) ; [Hathor] = Aphrodite (2.45.5) ; [Isis]
= Séléné (2.47.2) ; [Neith] = Athéna (2.59.3) ; [Ptah] = Héphaïstos (2.3.1 etc.) ; [Seth] = Typhon (2.156.4) ;
[Thoth] = Hermès (2.138.4) ; voir MARIETTE 1884 et DUNAND 1975 : 155-159.
13Sur l"absence de "religion gréco-égyptienne" et de liturgies gréco-égyptiennes qui justifieraient cette
hybridation, voir DUNAND 1975 : 159.
14Voir 367D7 : Ɂɇઁ ɒઁɋ ȮɓԄɋȽ ȭɅ [ਕɂ] ȜੁɀɎɒɇɍɇ ɈȽɉɍ૨ɐɇɋ
intégré comme figure égyptienne puisque " les Égyptiens appelle le souffle "Zeus" » (