[PDF] 50 fiches pour comprendre la science politique - Numilog

iversalité du modèle étatique et, plus largement, des formes du pouvoir politique



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50 fiches pour comprendre la es pour comprendre la géopolitique

2010, 50 fiches pour ux sciences politiques, les questions de conflictualités)



Initiation À LA SCIENCE Politique - Département de science

COURS - POL-1001-50 session 50 fiches pour comprendre la science politique Clamecy 





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iversalité du modèle étatique et, plus largement, des formes du pouvoir politique







sociologie politique - Furet du Nord

ant ainsi l'apprentissage des grands domaines de la science politique Voir également Lambert F , Lefranc S , 50 fiches pour comprendre la science politique, Paris, Bréal, 2003 ;



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Le terme d"État est généralement considéré comme synonyme de politique. Il désigne d"ailleurs à la fois une société politiquement or ganisée, et le pouvoir qui

s"exerce en son sein à partir d"un centre. Sans un tel pouvoir spécialisé, aucune société

ne peut prétendre aujourd"hui être reconnue sur la scène int ernationale. L"idée d"une

société dépourvue d"État est de surcroît souvent associée à l"image du désordre.

Pourtant, il a existé dans l"histoire des " sociétés sans États ». Celles-ci ont inventé des

formes de régulation qui, bien qu"elles fassent parfois l"éc onomie de tout pouvoir central différencié, n"en sont peut-être pas moins politiques. La question est donc celle de l"universalité du modèle étatique et, plus largement, des formes du p ouvoir politique.1DES FORMES D"ORGANISATION POLITIQUE

CONCURRENTES DE L"ÉTAT

ALes sociétés segmentaires

?Les qualifications généralement appliquées aux sociétés " sans État » placent celles-ci en bas de l"échelle de la modernisation politique, confo rtant ainsi

l"" évidence » de l"organisation étatique. Le terme de sociétés " primitives », outre

qu"il évoque l"opposition ethnocentrique entre le " primitif » et l"" évolué », renvoie à l"idée d"une évolution inéluctable, voire so uhaitable, de sociétés appartenant à un passé lointain ou confinées dans des région s oubliées de la " civilisation », jusqu"à l"organisation " complexe » des pays occidentaux

industrialisés. Le terme de " sociétés sans histoire » fait référence à l"immobilisme

de sociétés pourtant aussi historiques que toutes les autres. Ces expressions ont donc été écartées au profit de termes plus neutres, comme ce lui de sociétés " traditionnelles », ou plus spécifiques, comme celui de sociétés " segmentaires ». ?La difficulté d"une description juste de ces sociétés tradit ionnelles est redoublée par la très grande diversité de leurs formes. Quel terme pourrait désigner à la fois les tribus amérindiennes, les empires incas et atzèques, les anciens royaumes africains, les Esquimaux, la société des îles Trobriand, parmi tant d"autres? - On peut opposer sociétés dotées d"un pouvoir central et sociétés caractérisées par la " segmentation » . Les sociétés segmentaires sont dépourvues d"un gouvernement central monopolisant les moyens de co ercition et ayant autorité sur l"ensemble de la société territoriale.

Elles sont organisées

en segments, que le critère en soit le territoire, l"âge ou le lignage (l"ancêtre commun). Les exemples les plus connus de ces sociétés ont été localisés dans le Haut-Atlas marocain, dans d"autres parties de l"Afrique du Nord (Kabyles), ou dans ce qui correspond aujourd"hui au Soudan, avec les Nuer étu diés par Edward Evans-Pritchard dans les années 1930. Les Nuer s"organisent en groupes plus ou moins grands, de la hutte à la " nation », en passant par les groupes domestiques (familles), les villages et les tribus, elles-mê mes divisées en sections et en groupes d"âge, soit des segments qui regroupent de 3000 à

45000 personnes. Le rassemblement de tous les Nuer n"a lieu qu"en ca

s de guerre avec une autre ethnie (les Dinka), ou au hasard des migrations saisonnières dictées par la gestion de cette ressource rare qu" est l"eau.FICHE1

LES SOCIÉTÉS SANS

ÉTAT

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- L"absence d"organisation permanenteest une autre des principales caractéristiques de ces sociétés " acéphales » (sans tête). S"il existe un chef remplissant des fonctions rituelles et de justice, il n"existe pas en revanche de pouvoir centralisé, mais " une anarchie ordonnée ». L"étude menée par Pierre Clastres auprès des Indiens Guarani a permis de compléter le portr ait de ce chef sans pouvoir . Celui-ci est au centre des échanges de biens et de femmes; en vue d"acccroître son prestige, il distribue les cadeaux mais n" a aucune autorité réelle. Il est celui qui prend constamment la parole pour rappeler les règles fixées par la tradition, sans jamais être écouté e n tant que chef. Quant aux Nambikwara, Claude Lévi-Strauss a montré que toute décision nécessite le consentementdes membres de la tribu; le chef doit user de persuasion. ?L"anthropologue Jean-William Lapierre a récusé la distinction s ommaire entre sociétés à État et sans État, au profit d"une échel le comportant neuf degrés. Il ne s"agit néanmoins pas, pour l"auteur, de décrire les étape s d"un processus de modernisation politique: l"histoire de chaque société n"est pas nécessairement celle d"un processus de différenciationcroissant. - Dans les sociétés des degrés 1 et 2, la régulation de la vi e sociale est immédiate, ou se fait par le recours à des médiateurs désignés, au gré des circonstances, par les groupes en conflit. Le pouvoir politique est indifférencié ou diffus (comme chez les Esquimaux et les Nuers). - Dans les sociétés des degrés 3 et 4, le pouvoir de médiation est individualisé et permanent; le pouvoir politique est dilué ou fractionné entre des autorité s aux rôles distincts. La différenciation du pouvoir est ici possible. - Aux degrés 5 et 6, le pouvoir politique est concentré et spé cialisé. Il peut revenir à un conseil ou chef, ou à plusieurs conseils ou chefs obé issant à une hiérarchie interne (Ligue des Iroquois). - Dans les sociétés du degré 7, le pouvoir politique est for tement individualisé et différencié (à l"instar des principautés et des répub liques patriciennes). - Dans celles du degré 8, le pouvoir politique est institutionnalisé et s"exerce au travers d"un réseau de clientèles (comme dans les " États féodaux »). - Au degré 9, enfin, le pouvoir politique institutionnalisé est exercé à travers une administration spécialisée et hiérarchisée, comme l"Ét at (la cité athénienne, l"empire inca ou la monarchie zoulou). Au final, plus une société est close et homogène sur les plans ethniques et culturels, plus elle tend à faire l"économie d"un organe pol itique différencié. L"un des critères majeurs correspond à la nécessité d" intégrer des populations diverses(les Pygmées confrontés aux migrations bantoues, par exemple). BDes formes d"organisation irréductibles au modèle étatique ?Le terme d"État ne fait pas référence à n"importe quel le forme de pouvoir central spécialisé et différencié de la société. Si l"on op te pour une définition plus précise ( voir fiche 3 ), d"autres modèles d"organisation politiques alternatifs doivent être pris en compte en même temps que les sociétés t raditionnelles. Ces modèles sont apparus avant la construction de l"État. Ils se di fférencient notamment de ce dernier par l"articulation entre centre et périphé rie, et entre pouvoir central et nation, sur laquelle ils se fondent. ?La citéne connaît pas de périphérie, au contraire de l"État, qui est un centre qui organise une périphérie. Alors que ce dernier a une prétention universaliste (on est citoyen d"abord parce qu"on accepte l"allégeance à un

État), la cité est par

essence particulariste (une association de familles et un culte commun) . Ce fut le cas de la Mésopotamie ou de l"Amérique centrale quelque 3500 années avant notre ère, de la cité athénienne ou spartiate du V e siècle avant notre ère, mais aussi de la région centrale de l"Europe, située entre les deux zones d"émergence des États-nations (région qui correspond aujourd"hui à l"

Italie, à la Confédération

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helvétique et aux Pays-Bas). Ces " cités » européennes ont aujourd"hui donné lieu à des sociétés peu centralisées, des démocraties con sociatives et des modèles fédéraux, où l"État est donc souvent faible. ?Alors que les États correspondent à une rationalisation (le pouvo ir y est impersonnel) et à une universalisation du cadre politique, l"empirese réfère à une culture particulière qu"il prétend gérer et étendre.

L"allégeance de la

personne ne doit pas se manifester par rapport au noyau de pouvoir centr alisé mais par rapport aux groupes communautaires rassemblés dans l"empi re (d"où une relative autonomie des minorités). Enfin, alors que l"État a besoin de frontières, l"empire, animé par une logique expansionniste, ne connaît qu"un limes (et non des frontières stables et bien identifiées). La monarchie patrimoniale, telle qu"elle existe aujourd"hui encore en Arabie Saoudite et au Maroc, est aussi une forme d"organisation distincte du modèle é tatique. Au critère de rationalité et d"impersonnalité, elle oppose la p atrimonialisation du pouvoir (le royaume étant la propriété personnelle du roi).

2RÉGULATION POLITIQUE OU RÉGULATION SOCIALE?

ALa prégnance du contrôle social

?L"État n"est donc pas la forme d"organisation universelle du politique. Mais le problème que posent les " sociétés sans État » ne concerne pas seulement le modèle étatique: c"est l" universalité du politiquelui-même que leur étude met en question. Dans les sociétés où l"ajustement mutuel des co mportements et la conformité aux règles collectives découlent des rapports éta blis entre les groupes sociaux et entre les différentes activités, et non de l"interve ntion d"individus spécialisés, peut-on encore parler de politique? Si l"on choisit de réserver le terme de politique à une forme de régulation appuyée sur des gouvernants spécialisés , on considérera que la régulation qui régit les sociétés sans État est moins politique que sociale. ?Le primat du contrôle social, au détriment de gouvernants spéci alisés, est facilité par la structuration des sociétés traditionnelles. Celles-ci appar aissent comme des communautés , au sens de la " communalisation » définie par Max Weber comme une organisation où les activités sociales sont fondées s ur un " sentiment subjectif (traditionnel ou affectif) d"appartenir à une même communauté ». C"est là une première différence avec les sociétés occidentales contemporaines, au sein desquelles les relations sociales tendent davantage vers la " sociation », c"est-à- dire que les activités sociales sont organisées " sur un compromis d"intérêt motivé rationnellement (ou) sur une coordination d"intérêt s motivée de la même manière ». Si communalisation et sociation s"articulent dans la réalité , les sociétés traditionnelles se présentent davantage comme des comm unautés fortement intégrées, dans lesquelles les rôles et les fonctions sont moins différenciés que dans les pays industrialisés. Elles ne connais sent pas, ou de manière moins marquée, la distinction entre activités économ iques, religieuses, sociales ou guerrières qui s"applique dans ces derniers. Dans un g roupe de pasteurs, par exemple, abandonner la garde du bétail est une faute au ssi bien

économique que sociale et religieuse.

?Les rapports sociaux fondés sur des inégalités physiques ou cul turelles (homme/femme, adulte/jeune, guerrier/consommateur) révèlent des dissymétries susceptibles d"attiser les conflits. En ce sens, " le pouvoir résulte pour toute société de la nécessité de lutter contre l"entropie [au s ens de dérèglement] qui la menace de désordre » (Georges Balandier). Le politique se définit donc comme ordonnateur d"harmonieet de relations pacifiées. Cette exigence de régulation emprunte souvent le canal de la religion. Vecteur de sacralité, les mythes

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dressent une véritable " charte sociale » (Bronislaw Malinowski). Jouant de la crainte d"un châtiment surnaturel, ils justifient l"ordre exist ant en lui conférant un fondement moral. De même, si le chef peut rappeler les règles soci ales sans être écouté, c"est que le respect de ces principes est déjà as suré. Il l"est en particulier par le recours à une forme de coercition, au travers de rites d"initiationdes jeunes hommes par la torture. Les normes de la vie collective sont litté ralement inscrites sur leurs corps. De tels rites de passage visent à prohiber l"autonomie individuelle et à maintenir l"indivision socialeindispensable à la survie du groupe.

BPouvoir politique et pouvoir coercitif

?Selon Clastres, les sociétés " sans État » sont aussi des sociétés " contre l"État ».

Non seulement les sociétés traditionnelles ne disposent pas d"u n pouvoir différencié, mais leur organisation sociale, et notamment l"abs ence de distinction entre maîtres et sujets, a pour objectif d"" exorciser ce qui est destiné à la tuer: le pouvoir et le respect du pouvoir ». L"existence d"un chef sans pouvoir, le recours à la torture viseraient à interdire l"apparition d"une sphère politique spécialisée . Les guerres, fréquentes, permettraient d"assurer l"unité d es sociétés sans recourir à un pouvoir unificateur. ?Lapierre a contesté l"idée énoncée par Clastres selon laq uelle les sociétés sans État seraient des sociétés sans coercition. La violence s"y exprime sous la forme de la domination des hommes sur les femmes, ou lors des rituels d"ini tiation des jeunes hommes. Les anthropologues qui ont travaillé sur des sociét

és sans État

ont fait apparaître l"existence d"un monopole de la contrainte physique légitime , fût-elle régulée en l"absence d"instance centrale. Par ailleurs, Clastres s"appuie sur une conception réductrice du pouvoir d"État qui , s"il se fonde sur le monopole de la contrainte physique, n"est jamais un simple pouvoir co ercitif. ?Les sociétés traditionnelles articulent de manière complexe ré gulations sociale et politique. Même dans les sociétés sans État, un pouvoir central peut apparaître , fût-il éphémère. Pendant toute la durée des expéditi ons guerrières, par exemple, les ordres des chefs de bande Guayaki ou du chef de guerre des Comanches s"imposent à tous. Mais, sitôt la paix rétablie, l es chefs ou les conseils de guerre perdent leurs pouvoirs. Les comportements routiniers comme les litiges internes relèvent alors à nouveau d"une régulati on sociale. Néanmoins, les modes d"organisation sociale font rarement l"objet d"un accord durable et unanime . La société hindoue traditionnelle, qui passe pour l"archét ype d"une organisation communautaire fondée sur une stricte hiérarchisation de groupes héréditaires, définis par leurs degrés de pureté religieu se, en est un exemple. L"organisation en castes, consacrant la supériorité des prêt res (les brahmanes), s"est accommodée d"une hiérarchie concurrente dominée par une caste guerrière (les kshatriyas), monopolisant les moyens de contrainte et la terre. L es brahmanes dépendent en fait des dons des guerriers. La régulation sociale laisse donc une place à une forme de régulation politique Il existe des sociétés sans pouvoir centralisé ni, a fortiori, État. Mais il n"existe sans doute pas de société sans politique. L"émergence d"une sphère différenciée du politique est souvent liée à la nécessité de répondre à un défi d" innovation ou à une modification de l"environnement social : que ce soit sous les formes de l"intensification de la production agricole, du partage des ressources économiques, de processus d"acculturation ou de conquêtes territoriales. Au final, les cas des sociétés traditionnelles mais aussi des cités grecques, des empires et des monar chies patrimoniales montrent que l"État n"est qu"une modalité p articulière, quoique dominante aujourd"hui, d"organisation du pouvoir politique.

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La religion joue un rôle souvent déterminant dans les trajectoires politiques des

différentes sociétés. Le christianisme a notamment contribué, en Europe occidentale, à

l"apparition de l"État. D"autres religions ont, au contraire, favorisé une indifférenciation du politique et du religieux qui a pu soit renforcer le pouvoir politique en le " sacralisant », soit interdire son autonomisation en affirmant la prééminence, dans l"ordre spirituel comme temporel, des autorit

és religieuses. Le

principe de la séparation ne s"est donc pas imposé partout; même là où il a permis une légitimation du pouvoir politique, cela n"a pas été sans conflits.quotesdbs_dbs11.pdfusesText_17