[PDF] vivir conjugaison
[PDF] taux de reproduction de base
[PDF] verbe faire en espagnol
[PDF] sa majesté des mouches livre en ligne gratuit
[PDF] haber conjugaison
[PDF] modèle épidémiologique définition
[PDF] sa majesté des mouches question reponse
[PDF] khan academy belgique
[PDF] خان اكاديمي رياضيات
[PDF] khan academy avis
[PDF] math track of khan academy
[PDF] khan academy arabic
[PDF] math academy
[PDF] khan academie math
[PDF] lecture analytique moderato cantabile chapitre 7
William Golding
Sa Majesté des
Mouches
Traduit de l'anglais par Lola
Tranec-Dubled
I
L'appel de la conque
Legarçonblonddescenditlesderniers
rochersetsedirigeaverslalaguneenregard- chemisegriseadhéraitàsapeauetses cheveuxluicollaientaufront.Autourdelui, laprofondedéchiruredelajungleformait commeunbaindevapeur.Ils'agrippaitpén- iblementauxlianesetauxtroncsbrisés, autre cri lui fit écho: - Hé! attends une minute, dit une voix. sur le sol. - Attendsunpeu,répétalavoix,jesuis accroché. deseschaussettesd'ungestemachinal.L'es- paced'uneseconde,songesteévoquale coeur de l'Angleterre et la jungle fut oubliée.
La voix se fit entendre à nouveau.
- Jepeuxàpeinebougeravectoutesces espèces de lianes.
Celuiquiparlaitsortitàreculonsdes
sonblousongraisseux.Àlapliuredesgen- oux,desépinesmordaientsapeaunueet grassouillette.Ilsebaissa,lesenleva soigneusementetseretourna.Pluspetitque lesendroitsoùposerlespiedsetillevales yeux derrière ses lunettes à verres épais. - Où est l'homme au micro?
Le blond secoua la tête.
- Noussommesdansuneîle.Ou,du moins,ilmesemble.C'estunrécifenpleine mer.Iln'yapeut-êtrepasdegrandesper- sonnes ici.
Le gros eut l'air interloqué.
- Ilyavaitlepilote.Maisiln'étaitpas de pilotage, devant.5/621
Leblondexaminaitlerécifd'unregard
attentif. - Ettouslesautresgosses,continuale gros.Ilyenasûrementquis'ensontsortis.
Tu crois pas, hein?
Leblondsedirigeaversleborddel'eau
après lui. - Iln'yapasdegrandespersonnesdu tout? - Je ne crois pas.
Leblondavaitrépondud'untonsolennel;
sus dessous. - Pas de grandes personnes!
Le gros réfléchit un moment.
- Ce pilote.
Leblondretombasursespiedsets'assit
sur la terre brûlante. - Iladûnouslaissericietrepartir.Ilne pouvaitpasatterririci.Pasavecunavionà roues. - On a été attaqués. - Oh! il reviendra.
Le gros secoua la tête.
- Quandc'estqu'ondescendait,j'aire- ceaudel'avion.Yavaitdesflammesquien sortaient.7/621
Ilobservadehautenbasladéchirurede
la jungle. - Ça, c'est la carlingue qui l'a fait.
Leblondtenditlamainettâtalebord
un moment. - Qu'est-cequ'elleestdevenue,lacar- lingue? Où est-elle passée? - Cetoragel'aentraînéedanslamer.
C'étaitrudementdangereuxavectousces
encore y avoir des gosses à l'intérieur.
Il hésita un instant, puis reprit:
- Comment que tu t'appelles? - Ralph.
Legrosattenditqu'onluidemandâtaussi
sonnom,maisildutrenonceràcette8/621 avance;leblondnomméRalpheutunsouri- revague,selevaetrepritsamarcheversla lagune. Le gros le suivit résolument. - Jepensequ'onestplusieurs,dispersés par là. Tu n'en as pas vu d'autres, hein? sepritlepieddansunebrancheets'étalade lui, respirant fortement. - Matantem'aditdenejamaiscourir, expliqua-t-il. Rapport à mon asthme. - Ton as... quoi? - Monasthme.Peuxpasrespirer.J'étais avecunpeud'orgueil...Etpuis,jeportedes lunettes depuis que j'ai trois ans.9/621
IlenlevaseslunettesetlestenditàRalph,
lesessuyersursonblousonsale.Unegrim- acedesouffranceetdeconcentrationin- visage.Ilbarbouillasesjouesdesueuret chaussa prestement ses lunettes. - Ces fruits!
D'unrapidecoupd'oeil,ilinspectales
alentours. - Ces fruits, répéta-t-il. Je crois que...
Ilajustaseslunettes,s'écartadeRalphet
s'accroupit dans le sous-bois touffu. - Attends, j'en ai pour une minute...
Ralphsedégageadeslianesavecprécau-
tionetsefaufilaentrelesbranches.Quelques de la jungle.
Lacôteétaitcouvertedepalmiers.Les
toutenhautdestroncs.Ilspoussaientsurun taluscouvertd'herbedrue,saccagéeparla chutedesarbres,parseméedenoixdecoco pourrissantesetdeplantsdepalmiers.Au- parladéchirure.Ralphsetenaitappuyé contreuntroncgris,plissantlesyeuxpour regarderlasurfacemiroitantedel'eau.À pourpre.Laplage,entrelaterrassedepalmi- ersetleborddel'eau,s'incurvaitenmince arcdecercle,apparemmentsanslimites,car, sursagauche,Ralphvoyaitlespalmiers,la toujours sensible, régnait la chaleur.
Ilsautaaubasdelaterrasse.Seschaus-
etlachaleurlefrappabrutalement.Soudain conscientdupoidsdesesvêtements,d'un seulmouvementbrusqueilenleva12/621 chaussuresetchaussettes.D'unbondilre- montasurletalus,retirasachemiseetsetint entrelesnoixdecocoenformedecrânes,la peaumoiréeparlesombresvertesdespalmi- ture,enlevaprestementsaculotteetson due éblouissante de sable et d'eau.
Àdouzeanspassés,iln'avaitplusle
ventreproéminentdel'enfance,maisl'ad- olescencenelemarquaitpasencorede gaucherie.Largedecarrure,ilpouvaitfaire unfuturboxeur,maisladouceurdesa boucheetdesesyeuxgarantissaitun manquedeméchanceté.Duplatdelamain, ilflattadoucementuntroncdepalmier;en- eutunrireravietsemitdeboutsurlatête. s'agenouillaet,desdeuxbras,empilauntas fixasurlamerunregardbrillant d'expectative. - Ralph...
Legrosgarçonselaissatomberaubasdu
les pieds dans le sable. - C'estpasmafautesijesuisrestési longtemps. Ces fruits...
Ilessuyaseslunettesetlesajustasurson
nezminuscule.Lamontureyavaitlaisséune empreinteroseenformedeV.Sonregard fermeture Éclair de son blouson. - Ma tante...
PuisilouvritlafermetureÉclaird'un
geste décidé et enleva son blouson. - Voilà! dire. - Ilfaudraitsavoirleursnoms,ditlegros garçon,etenfaireuneliste.Etpuisil faudrait faire une réunion.
Ralphn'eutpasl'airdesaisir,aussile
garçon continua-t-il sur un ton confidentiel: - Çam'estégalcommentonm'appelle, pourvu qu'on m'appelle pas comme à l'école.
Ralphmanifestauncommencement
d'intérêt.15/621 - Comment on t'appelait?
Legrosgarçonlançauncoupd'oeilpar-
ph. Dans un murmure, il dit: - On m'appelait: "Piggy[1].»
Ralphritauxéclats.Ilbonditsurses
pieds. - Piggy! Piggy! - Oh! Ralph, je t'en prie!
Piggy se tordait les mains de désespoir.
- Je t'ai dit que je ne voulais pas... - Piggy! Piggy!
Ralphsemitàdanserdejoiedansl'air
Piggy,lesbrasétenduspourimiterunavion
et il fit semblant de le mitrailler. - Ta-ra-ra-ra...16/621
Iltombaenpiquédanslesable,auxpieds
de Piggy, et resta étendu, secoué de rire. - Piggy!
Piggyeutunsourireforcé,contentquand
même d'obtenir ce semblant d'intérêt. - Tant que tu ne le dis pas aux autres...
Ralphétouffasonriredanslesable.L'ex-
pressiondesouffranceetdeconcentration revint sur le visage de Piggy. - Attends un peu...
Ilretournaencourantdanslaforêt.Ralph
se releva et partit vers sa droite.
Laplages'interrompaitbrusquement
devantlecarrémassifd'unvasteplateaude granitrosequeformaitlepaysageàceten- d'unemincecouchedeterreetd'herbedrue, etombragéepardejeunespalmiers.Les arbresn'yavaientpasassezdeterrepour lesolenunfouillisdetroncsquifournis- dulagon.Ralphsehissasurleplateau, sefrayauncheminverslebordduplateau18/621 quisurplombaitlameretlacontempla. tropicales.Unbancdepoissonsminuscules phpoussauneexclamationdeplaisirsurun ton de basse: - Pfuischt!
Ungestedivin - untyphonpeut-être,ou
l'oragequiavaitaccompagnéleurar- rivée - avaitentasséunediguedesableà l'intérieurdulagon,desortequ'unbassin etlemurdegranitrose.Ralphconnaissait l'aspecttrompeurdesmarestroppeupro- cebassinprovidentiel - quelamernerem- plissaitévidemmentqu'àmaréehaute - of- foncédesgrandsfonds.Ralphexamina plongea.L'eauétaitd'unetempérature siondeprendresonbaindansuneimmense baignoire.
Piggyleretrouva,s'assitsurlebordroch-
euxetregardaavecenvielecorpsblancet vert de Ralph. - Dis donc, qu'est-ce que tu nages bien! - Piggy!20/621
Piggyenlevaseschaussuresetseschaus-
settes,lesrangeasoigneusementsurlebord et trempa un orteil dans l'eau. - C'est chaud! - Eh bien! qu'est-ce que tu croyais? - Je ne croyais rien. Ma tante... - Zut pour ta tante!
Ralphfitunplongeonensurfaceetnagea
sousl'eau,lesyeuxouverts;ladiguedesable luiapparaissaitcommeleflancd'unecolline.
Ilseretournaensepinçantlenezetunelu-
descenditsurlapointedespiedsdansle sableetrestaassis,dansl'eaujusqu'aucou, en regardant Ralph avec un sourire fier.21/621 - Tu ne veux pas nager?
Piggy secoua la tête.
- Jenesaispasnager.J'avaispasledroit.
Mon asthme...
- Zut pour ton as-ticot!
Piggysupportalamoquerieavecunesorte
d'humble patience. - Dis donc, qu'est-ce que tu nages bien!
Ralphdescenditleplaninclinéenbarbot-
mplitsabouched'eauetlacrachaenunlong jet. Puis il releva le menton et parla. - Jesavaisnageràcinqans.C'estpapa quim'aappris.Ilestcapitainedefrégate.
Dèsqu'ilauraunepermission,ilviendra
est?22/621
Piggy rougit.
- Monpèreestmort,répondit-iltropvite.
Et ma mère...
Ilôtaseslunettesetcherchavainement
quelque chose pour les essuyer. - Jevivaischezmatante.Elleavaitune confiserie.Qu'est-cequejemangeaiscomme bonbons!Autantquejevoulais.Quandc'est que ton père viendra nous chercher? - Dès qu'il pourra.
Piggysortitdel'eau;nuetruisselant,ilse
mitàessuyerseslunettesavecunechaus- sette.Leseulbruitquileurparvenaitmain- sur les rochers. - Comment qu'il saura qu'on est là?23/621
Ralphseprélassaitdansl'eau.Unetor-
peurlegagnait,semblableauxmiragesen- lagon. - Et comment qu'il sait qu'on est là?
Parcequ'illesait,pensaRalph,commeça,
commeça.Legrondementdesvaguessefit plus lointain. - On lui dira à l'aérodrome.
Piggysecoualatête,remitseslunettes
étincelantes et abaissa son regard sur Ralph.
- Penses-tu.T'aspasentenduceque disaitlepilote?Surlabombeatomique?Ils sont tous morts.
Ralphsortitdel'eau,sepostaenfacede
Piggy et réfléchit à ce problème nouveau.
Piggy insista:24/621
- On est sur une île, hein? - J'aigrimpésurunrocher,réponditRal- ph lentement, et je crois que oui. - Ilssonttousmorts,répétaPiggy,eton
Ton père sait pas, personne sait...
Seslèvrestremblaientetunebrumeob-
scurcit ses lunettes. - Onpeutrestericijusqu'àcequ'on meure.
Surcesmots,lachaleurleurparut
s'alourdir,pesersureuxcommeunemenace etlasplendeuraveuglantedulagonpritun air hostile. - Donne-moimeshabits,murmuraRal- ph. Là...25/621
Iltraversalaplageaupetittrot,supporta
lamorsurecruelledusoleil,traversaleplat- mitsachemisegriseavecsoulagement.Iles- caladalebordduplateauettrouvauntronc pours'asseoirconfortablementàl'ombre. cautionsuruntronctombéaupieddela petitefalaisequisurplombaitlelagon;lela- cis de reflets le couvrit d'ombres dansantes.
Il parla enfin.
- Fauttrouverlesautres.Fautfaire quelque chose.
Ralphnedisaitrien.Ilsétaientsurun
un rêve agréable.
Mais Piggy insistait:
- Combien qu'on est ici?
Ralph descendit aux côtés de Piggy.
- Je sais pas.
Detempsàautre,desbriseslégères
effleuraientlasurfacepoliedel'eausousla brumedechaleur.Lorsquecesbrisesat- teignaientleplateau,lesfrondaisonsdes palmierschuchotaientetdestachesdelu- garçonsouvoletaientdansl'ombreavecdes ailes brillantes.
PiggylevalesyeuxversRalph.Toutesles
eauxdulagon.Unetachedesoleilglissait dans ses cheveux. - Faut faire quelque chose.
Ralphleregardasanslevoir.Enfinse
esquissèrentunsourirederavissementet
Piggy,leprenantpourunemarqued'atten-
tion à son égard, rit de plaisir. - Si c'est vraiment une île... - Qu'est-ce que c'est que ça?
Ralphnesouriaitplusetdésignaitdu
doigtlelagon.Unobjetcouleurd'ivoirere- posait parmi les herbes chevelues. - Une pierre. - Non, un coquillage.28/621
Lesparolessebousculèrentsoudainsurla
languedePiggyquiexpliqua,nonsans supériorité: - Voui,c'estuncoquillage.J'enaidéjàvu uncommeça.C'étaitpenduaumurchez quelqu'un.Onappelaitçauneconque. arrivait. Ça a beaucoup de valeur...
AuxcôtésdeRalph,unjeunepalmierse
penchaitsurleseauxdulagon.Déjà,son poidsarrachaitunemottedeterreausol troppauvre;ilnetarderaitpasàtomber. pencha imprudemment. - Attention! Tu vas le casser. - La ferme! dit Ralph d'un ton distrait.29/621 et;maislesfantasmagoriesvivacesdeson imaginations'interposaientencoreentrelui etcetintrus.Lepetitpalmierployaetdé- plaçalecoquillagedanslesherbes.Ralph pritappuisurunemainet,del'autre,éleva
Piggy s'en saisit.
Maintenantquelecoquillageétaitàsa
tion de Piggy qui bavardait: - ...uneconque;etçaabeaucoupde valeur.Jetepariequesituvoulaisenachet- erune,ilfaudraitpayerdesmilliersetdes due sur le mur de son jardin, et ma tante...30/621
Ralphpritlaconqueetquelquesgouttes
teinteivoirineducoquillages'ombraitpar
Ralphlesecouaetdusablesortitdufonddu
cornet. - ...mugissaitcommeunevache,con- tinuaitPiggy.Ilavaitaussidespierres blanchesetunperroquetvertencage.Ilne il disait...
Piggys'interrompitpourreprendre
haleineetcaressalecoquillagebrillantque tenait Ralph.31/621 - Ralph!
Ralph leva la tête.
- Onpourraits'enservirpourappelerles autres.Faireunmeeting.Ilsviendronts'ilsquotesdbs_dbs33.pdfusesText_39