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Stéphane Paquin et Stéphane Rousse
l Sur une dénition précise et unanime du terrorisme, personne ne s"entend, non plus que sur sa cartographie dénitive, particulière- ment en Afrique. Les opinions varient également sur les moyens de le combattre, car la perception de sa gravité ou de sa dangerosité uctue d"un pays à l"autre, ce qui explique l"absence d"une réponse unique. En abordant divers enjeux - touchant autant à la politique et à la démographie qu"à la communication -, cet ouvrage regroupe les réexions de nombreux chercheurs qui analysent les mécanismes en uvre du terrorisme national et international sur le continent africain et vient combler l"absence de travaux en français sur la lutte contre ce éau. Ces chercheurs, en majorité africains, empruntent une variété de perspectives et d"approches théoriques avec une large couverture géographique qui permet d"éviter l"amalgame souvent inévitable entre la religion et le terrorisme. Ils tentent ainsi de répondre à des questions récurrentes : Où en est la lutte contre cette menace en Afrique ? Quelles sont les forces et les faiblesses des initiatives africaines pour la combattre ? Et qu"en est-il de la coopération internationale dans le contexte africain ? Moda Dieng 'Afrique du Sud entre émergence et respon- sabilité
Philip Onguny
Issaka K. Souaré
Partis politiques de l'opposition en
Afrique
La lutte contre le terrorisme en Afrique
La lutte contre
le terrorisme en Afrique
Moda Dieng , Philip Onguny et Issaka K. Souaré
Acte de bienveillance
ou prétexte géostratégique? 7
Chapitre 1
21
Chapitre 2
dans le nord du Mali 33
Chapitre 3
51
Chapitre 4
géostratégique 69
Chapitre 5
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et stabilité régionale
Boko Haram dans le bassin du lac Tchad
le cas de Boko Haram
Chapitre 11
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Le terrorisme demeure un phénomène mondial. L"Afrique n"est pas à l"abri, puisque la menace s"y répand à une vitesse fulgurante et pose des dés sans précédent aux États, à l"Union africaine (UA) et aux organi- sations régionales. Lors de la e réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l"UA, tenue à Nairobi au Kenya le septembre ?, le rapport de la présidente de la Commission de l"UA montrait claire- ment que la menace terroriste s"était aggravée en Afrique au cours de la décennie précédente. Aujourd"hui, plusieurs variantes de la crimi- nalité transnationale organisée sont de plus en plus liées aux activités et aux sources de nancement des groupes terroristes. Ceux-ci utilisent le continent à la fois comme un sanctuaire, un point de vulgarisation de leurs idéologies, un bassin de collecte de fonds et de recrutement, un endroit pour planier et mener des attaques en Afrique et ailleurs et, enn, comme une zone de prise d"otages et de transit. Le Maghreb a vu s"implanter plusieurs groupes, dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), produit d"une restructuration du Groupe [algérien] salaste pour la prédication et le combat (GSPC). Dans la Corne de l"Afrique, ce sont plutôt Al-Shabaab, d"origine somalienne, et l"Armée de résistance du Seigneur (ARS), d"origine ougandaise, qui dominent les activités terroristes dans la région et au-delà, notamment dans le cas de l"ARS qui sévit aussi en Afrique centrale. Sans doute, c"est en Afrique de l"Ouest et au Sahel que le terrorisme a connu la progres- sion la plus rapide, ces dernières années. Le Nigeria et le bassin du lac Tchad sont parcourus par Boko Haram et ses branches dissidentes (Ansaru et l"État islamique en Afrique de l"Ouest). Le Mali demeure 19-06-11 10:05 africains ou autres pour mieux le combattre, qu"il soit à connotation religieuse ou à caractère purement criminel et mercantile ou un méla nge des deux. Ces dernières années, le continent africain a connu des progrès en matière de coopération contre le terrorisme et d"autres formes de crimes transfrontaliers, que ce soit dans le cadre de l"UA ou de méca- nismes régionaux. Quels sont ces mécanismes africains de coopéra- tion de lutte contre le terrorisme, et de quelle manière l"expansion du terrorisme et les approches des grandes puissances pour combattre le phénomène inuencent-elles ces dynamiques de coopération ? Par ailleurs, l"on sait que les eorts de lutte contre le terrorisme font l"objet d"une large couverture médiatique. Comment la couverture des médias, qu"ils soient internationaux ou locaux, inuence-t-elle les processus de résolution des conits liés au terrorisme en Afrique ? Comment analyser un phénomène - ses manifestations et dyna- miques - et le combattre sans le dénir et sans en cerner les facteurs sous-jacents ? Quelles théories ou dé?nitions pour le terrorisme?? débat est houleux sur ce qui est " terroriste » et sur les usages souvent subjectifs et politiques de ce terme pour qualier un mouvement ou un groupe. En témoigne éloquemment la qualication, dans le contexte africain, du Congrès national africain (ANC) et de son chef Nelson Mandela comme " terroristes » par le régime d"apartheid en Afrique
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du Sud et par certains pays occidentaux dans les années ???? . Pourtant, et c'est notre avis, il y a dans les faits des actes qu'on peut considérer comme terroristes, que commettent de façon ponctuelle ou systéma- tique des mouvements mais également des États-nations, ces mêmes acteurs ayant aussi recours à d'autres techniques non terroristes. Tout mouvement ou État qui recourt à des tactiques terroristes à un moment donné est-il donc terroriste, et l"est-il alors pour toujours ? Selon quels critères de tels acteurs se voient-ils attribuer ce qualicatif, et selon quels critères retire-t-on certains d"entre eux de la liste des " mouve- ments ou États terroristes » ? Le rapport précité de la présidente de la Commission de l"UA () recense plusieurs formes d"actes terroristes en Afrique : ) l"attaque terroriste contre des intérêts africains ; ) l"attaque terroriste contre des intérêts o ccidentaux en Afrique ; ) l"utilisation de territoires africains comme sanctuaires ou sources de recrutement ; et ) l"utilisation de territoires africains comme zones de transit et de collecte de fonds liés à d"autres activités illicites. Évidemment, rien dans cette liste ne constitue une dénition du terrorisme. En réalité, il n"y a pas de déni- tion universelle du terrorisme et le paysage de la lutte contre le phéno- mène demeure éclaté. De même, la gravité du terrorisme et sa perception dièrent d"un pays à l"autre, ce qui explique l"absence d"un modèle de réponse unique. Il n"existe pas à l"échelle mondiale un organe central et unique de prévention et de lutte contre la menace dès lors qu"il n"y a pas de dénition consensuelle du phénomène. C"est pourquoi les normes et les arrangements institutionnels existants se limitent souvent à des secteurs dénis, et ce, nonobstant les eorts de l"Organisation des Nations unies pour trouver des positions communes à cet égard. La situation en Afrique reète bien cette conguration. L"identication des acteurs terroristes s"avère dicile par endroits, parce que leurs statuts changent selon les circonstances et les enjeux du moment. Par exemple, le Nord-Mali est le théâtre d"un phénomène croissant qui se caractérise par la uidité de nombreux conits dans lesquels commandants et combattants changent fréquemment d"allégeance entre forces régu- lières, mouvements rebelles et groupes terroristes (Walther, Leuprecht . Ce n "est qu"en que les autorités américaines ont retiré le nom de Mandela de leur liste des personnes " terroristes » à surveiller (Le Figaro, ????).
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réellement ?
Religion et terrorisme?: quels liens??
terroristes » qu"a élaborée le gouverne- ment américain, régulièrement mise à jour, gurent des mouvements qui se réclament d"idéologies diérentes, aussi bien politiques (souvent de l"extrême gauche) que religieuses ; néanmoins, les seconds y occupent la place de choix. Parmi eux comme dans les rapports des médias, de manière générale, on compte des mouvements qualiés de " terro- ristes » do nt les membres se réclament de l"une des deux plus grandes confessions religieuses pratiquées en Afrique : le christianisme et l"islam. Y gure, par exemple, l"infâme Armée de résistance du Seigneur (ARS) dont le fondateur et chef Joseph Kony prétend combattre pour renverser le gouvernement ougandais et mettre en place un régime fondé sur les dix commandements de la Bible. Il se réclame du chris- tianisme et emploie des méthodes objectivement " terrorisantes », commettant des atrocités contre les civils en Ouganda et dans des pays d"Afrique centrale. Cela dit, on compte davantage de groupes qui se réclament de l"islam ou sont perçus comme tels, à l"instar d"AQMI, d"Al-Shabaab ou encore de Boko Haram. Mais qu"en est-il, en réalité, des relations " causales » entre les reli- gions et les actions de ces groupes ? Halliday (), qui a largement
écrit sur les attentats du
septembre , pense qu"il est " insensé » de vouloir chercher les causes ou les justications des actes de terro- risme dans les textes ou traditions d"une religion quelconque, car, soutient-il, toutes les religions ont des textes et des traditions qui se prêtent à une lecture de violence ou de paix. Pour Jackson (, p. s"il ne s"agit pas de négliger les " justications rhétoriques » de ces groupes et leur instrumentalisation de la religion, ces considérations sont souvent secondaires par rapport à leurs motivations stratégiques et politiques.
Le Chicago Project on Suicide Terrorism
d"un total de " attaques suicides terroristes » entre et . Les
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chercheurs ont conclu qu'il y avait " un lien minime entre le suicide terroriste et le fondamentalisme musulman ou n"importe quelle autre religion du monde ». Plus révélateur encore, ils ont trouvé que la grande majorité de ces attaques était l"uvre des Tigres tamouls du Sri Lanka, un mouvement séculier marxiste-léniniste. Ils ont établi que dans la même période au Liban, des responsables d"attaques suicides adhéraient à une idéologie communiste, contre seulement adhérant à une idéologie islamiste et à une idéologie chrétienne. Dans tous les cas, de toutes les attaques recensées reposaient sur un pro- gramme politique et une campagne militaire dont les buts ultimes étaient nationalistes et laïques, les auteurs des attaques cherchant la n de ce qu"ils considéraient comme une occupation étrangère de leurs territoires. Donc, la religion, bien qu"utilisée comme moyen de recru- tement et de collecte de fonds à l"étranger, serait rarement la cause du terrorisme (Pape, ).
Dans son livre
Violence et religion en Afrique, Bayart (????) évoque un colloque tenu à Genève en décembre ???? au cours duquel les par- ticipants " sont vite parvenus à la conclusion que les situations sur lesquelles ils travaillaient se caractérisaient à la fois par une forte mobilisation religieuse et une intense violence politique ou sociale, mais que les deux ordres de phénomènes n"étaient pas associés l"un à l"autre ». L a corrélation entre religion et violence politique paraît donc peu logique. La violence n"est pas de nature religieuse, et les pratiques religieuses ne sont pas violentes en soi (Bayart, ). À quoi serait dû l"amalgame, alors ? Bayart semble trancher quand il soutient : Le sens commun quant à la combinaison de la religion et de la violence repose souvent sur des illusions d"optique que crée l"hyperination média- tique, volontiers sensationnaliste et donnant la primauté à l"image, étant entendu que la photographie ou la vidéo d"un massacre ou d"une exécution sont plus vendables que celles d"une négociation ou d"une célébration. L"ethnocentrisme entre en ligne de compte, l"islam étant l"usual suspect [sic] aux yeux des Occidentaux, quitte à ce que ceux-ci ne qualifient pas de " rel igieuses » les violences commises par des chrétiens au nom de leur foi, ou de la " civilisation » qu"ils identient à celle-ci (Bayart, , p. Convenant avec ces analyses, nous traitons les prétentions religieuses de groupes commettant des actes terroristes comme des stratégies de
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démocratique démocratique démocratique Nord) ou structures politiques qui insistent sur le qualicatif " démo- cratique » d ans leur nom, alors qu"il n"y a que peu ou rien de démocra- tique dans le fond de leurs actions. Nous évitons aussi, dans ce livre, les termes qui consacrent l"amalgame entre prétentions stratégiques et religions et limitent, ipso facto musulmane. C"est le cas des termes " islamiste » et " jihadiste », utilisés pour désigner un " terroriste ». En eet, le terme " islamiste » est éty- mologiquement tiré de l"islam et celui de " jihad » renvoie à une notion islamique. Cela rend dicile toute tentative de dissociation entre religion et actes commis par les groupes qualiés ainsi, car chaque fois que les mots " islamiste » et " jihadiste » sont prononcés, il est dicile pour celui ou celle qui les entend de ne pas penser à la religion musul- mane. D"ailleurs, la plupart des " terrologues » (spécialistes du terro- risme) passent aujourd"hui pour des " islamologues », même s"ils se nourrissent d"approximations ou de translittérations de termes arabes qui ne sont que rarement dénis. La prolifération des qualicatifs (islamiste, islamiste modéré, islamiste radical et politique, intégriste, fondamentaliste...) montre bien la diculté de cet eort conceptuel de diérenciation.
Les eorts africains de lutte contre le terrorisme
: elles sont l"uvre d"États africains qui agissent individuellement ou collective- ment dans le cadre de l"UA et de regroupements régionaux, ou encore de puissances occidentales. Rappelons que l"engagement de l"Afrique contre le terrorisme n"est pas nouveau, remontant bien avant les atten- tats du septembre . En eet, en juillet , l"Organisation de l"unité africaine (OUA), l"ancêtre de l"UA, adoptait une résolution (AHG/Résolution ) dans laquelle elle encourageait la coopération et la coordination entre ses membres an de mieux combattre l"extré- misme. En juillet , l"OUA fait un pas de plus en adoptant la
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Convention d'Alger sur la prévention et la lutte contre le terrorisme, une initiative intervenue après les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, une année plus tôt. Après les attentats du ?? septembre ????, une réunion intergouvernementale de haut niveau des États membres de l'UA adopte ensuite un plan d'action visant à rendre opérationnels les engagements des États contre le ter- rorisme. Depuis, l'UA, à l'aide d'instruments juridiques et de méca- nismes opérationnels, a poursuivi la mise en place d'un régime africain visant à prévenir et à combattre la menace. Ce faisant, l'organisation a montré qu'elle pouvait servir de forum pour un consensus régional et l'émergence de normes communes, le partage d'informations, d'exper- tises et d'expériences, ou encore la promotion d'une approche régionale contre le terrorisme. L'UA a ainsi tenté de dresser une perspective africaine de lutte contre la menace. Mais y est-elle parvenue ? En matière de coopération contre le terrorisme, l"UA peine encore à mettre en uvre une véritable stratégie capable de combattre la menace, malgré l"existence d"une architecture institutionnelle et de nombreuses conventions, résolutions et mécanismes contre le terrorisme. Plusieurs facteurs sous-tendent ses dicultés : la réticence des États à coopérer au nom de la souveraineté nationale, une absence de volonté politique, un manque de ressources nancières et matérielles, ou encore la crimina- lisation de l"appareil d"État dans certains pays. Précisons toutefois que ces problèmes précèdent la lutte contre le terrorisme telle qu"elle est menée sur le continent depuis quelques années. L"UA s"appuie sur les principales communautés économiques régionales (CER) pour gérer les conits dans leurs espaces respectifs . Cependant, cette base s"avère problématique dans la mesure où les groupes terroristes touchent, dans leurs actions, plusieurs régions à la fois (Solomon, ). Ils s"avèrent être en avance sur les États dans leur processus d"intégration régionale. La coopération interrégionale intergouvernementale qui pourrait être la . Il s "agit des huit CER suivantes : la Communauté économique des États de l"Afrique centrale (CEEAC), la Communauté économique des États de l"Afrique de l"Ouest (CEDEAO), l"Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD, de son acronyme anglais), la Communauté de développement de l"Afrique australe (SADC), l"Union du Maghreb arabe (UMA), la Communauté d"Afrique de l"Est (EAC), le Marché commun pour l"Afrique orientale et australe (COMESA) et la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD).
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interrégionalisation » de la menace terroriste n"en est qu"à ses débuts, comme l"illus trent le Processus de Nouakchott amorcé en et piloté par l"UA, l"initiative du G
Sahel et le
er
Sommet
conjoint des chefs d"État et de gouvernement de la CEDEAO et de la
CEEAC, tenu à Lomé en juillet (Dieng, ).
Parmi les huit CER qui collaborent avec l"UA dans le cadre de l"Architecture africaine de paix et de sécurité, aucune n"a, à ce jour, explicitement mené une opération militaire contre un groupe terroriste. Cinq de ces CER sont chargées de mettre en place des brigades d"inter- vention régionale prépositionnées dans le cadre de la Force africaine en attente, que coordonne l"UA. Cependant, à part le déploiement de la composante ouest-africaine au Mali pendant six mois environ (janvier- juin ) dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), ces brigades peinent toujours à devenir opérationnelles dans la lutte contre le terrorisme. Il faut dire que les CER font face aux mêmes dés que l"UA. Leurs dicultés à combattre le terrorisme ont favorisé l"émergence de forces ad hoc La coopération internationale contre le terrorisme en Afrique organisations africains. D"ailleurs, dans le débat sur la lutte contre le
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terrorisme, la littérature existante met généralement l'accent sur le rôle des puissances occidentales, notamment sur la coopération qu'elles mènent avec les acteurs africains. La coopération engage aussi des organisations multilatérales comme l'ONU et l'Union européenne (UE). Cette coopération, qu'elle soit bilatérale ou multilatérale, s'appuie, en grande partie, sur des programmes de renforcement des capacités, lesquels reposent principalement sur un programme sécuritaire : assistance militaire et nancière, formation des forces de sécurité, soutien logistique, partage d"informations, etc. Cette approche est- elle ecace ? Après plus d"une décennie de programmes de lutte contre le terrorisme et de renforcement des capacités de forces de sécurité africaines par des pays occidentaux, la menace terroriste ne cesse de gagner du terrain. De plus, certains régimes politiques pro- tent de l"importance qu"ils représentent dans le discours et la coo- pération contre le terrorisme pour consolider leurs pouvoirs par des politiques de répression. D"autres sont sollicités alors qu"ils ont les pires bilans en matière de respect des droits de la personne et des libertés fondamentales. La coopération contre le terrorisme semble aussi favoriser la militarisation de l"aide au développement. En eet, les politiques contemporaines montrent que l"aide au développement ne doit pas seulement réduire la pauvreté, mais qu"elle doit surtout servir les intérêts de sécurité nationale des donateurs (Abrahamsen, ). C"est aussi ce que montrent Heinrich, Machain et Oestman () dans leur étude sur l"aide américaine à États d"Afrique subsaharienne entre et . Dès lors qu"un pays africain abrite des groupes terroristes ou subit des attaques, l"aide américaine aug- mente de manière substantielle et va essentiellement au secteur de la sécurité. Enn, alors que la coopération met en avant le partenariat, elle se transforme souvent en coopération de substitution (Emerson, ) ou en sous-traitance de la sécurité, les puissances occidentales imposant en arrière-plan la manière dont elles conçoivent la lutte contre le terrorisme.
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amenant à un exercice de conceptualisation de la notion d"" intérêt national ». Le troisième axe met en évidence les eorts africains pour com- battre le terrorisme, tant à l"échelle nationale que régionale ou conti- nentale. Ammour et Lembe accordent une attention particulière aux actions de certains États comme l"Algérie et le Tchad (chapitres et respectivement), tandis que Atangana et Talla étudient successivement les initiatives de regroupements d"États dans le bassin du lac Tchad, y compris la Force multinationale mixte (FMM) contre Boko Haram (chapitres et respectivement).
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Le dernier axe thématique s'intéresse à la question des médias dans la lutte contre le terrorisme en Afrique. Banyongen et Onguny (cha- pitres ?? et ??) interrogent les liens entre la communication, les médias de masse et les représentations du terrorisme en tant que menace pour la sécurité collective. De manière plus ciblée, Banyongen scrute la communication de Boko Haram et des pays comme le Cameroun, le Nigeria et le Tchad, alors que Onguny examine les stratégies de com- munication qu'a mises en place le gouvernement kényan pour influencer l'opinion publique sur la capacité de l'État à combattre le terrorisme et
à garantir la sécurité collective.
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