[PDF] Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857)



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Charles Baudelaire et les mouvements artistiques du XIXe siècle

Si la poésie de Baudelaire ne consiste pas en une idéalisa-tion mélancolique romantique, il s’agit tout de même, via les correspondances, de s’éloigner du réel pour atteindre l’idéal Baudelaire opère une sublimation du réel par la poé-sie, notamment : • dans le titre de son premier recueil de poésie : Les Fleurs du mal



BAUDELAIRE, LE POETE, L’ETRANGER

Baudelaire s’imagine noter des images de mouvement aptes à exprimer l’âme ou l’esprit, la pensée ou la conscience La nouveauté esthétique est un art matériel et invisible, dont l’inspiration à la fois souple (dérivée du chant, du rêve éveillé, et de la forme rythmée des vagues) et



Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857)

Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857) « Une Charogne » Rappelez-vous l’objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d’été si doux : Au détour d’un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux, Les jambes en l’air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d’une façon nonchalante et cynique



Les Fleurs du mal

Mouvement littéraire après 1850 Gautier, Leconte de Lisle, T de Banville et José Maria de Heredia culte à la perfection plastique : importance de la forme, rejet de l’émotion Thèmes : description d’objets d’art, thèmes antiques (rejet de tous les thèmes personnels)



BAUDELAIRE, Lhomme et la mer - Comptoir Littéraire

pleurer, lorsque, résignée, calme et triste, elle réfléchissait un ciel gris chargé de nuages » Baudelaire semble bien avoir suivi le mouvement de ce texte, au moins dans la première partie du poème, mais en l’interprétant à sa façon et en lui donnant un sens nouveau



LE PARNASSE Ecritures 2 p 138

Théophile Gautier, à qui Baudelaire a dédié ses Fleurs du mal, est resté dans l'histoire littéraire comme un fougueux romantique qui, avec l'âge, s'est converti à l'esthétique plus tranquille de l'Art pour l'Art Figure importante du XIXe siècle, il concentre un peu les diverses facettes de la vie littéraire de son époque



FREN 326 LES MOUVEMENTS LITTERAIRES DU XIXEME ET DU XXEME SIECLE

-Un mouvement littéraire est souvent lié à des évènements historiques -Nous allons maintenant nous intéresser à certains des mouvements littéraires les plus importants du XIXème et du XXème siècle Le Romantisme (1820-1848) -Mouvement littéraire qui laisse une place importante à l’expression des sentiments et des sensations



COURANTS LITTERAIRES

• Le naturalisme est un mouvement littéraire (vers 1860-1880) qui prolonge le réalisme et qui s'attache à peindre la réalité en s'appuyant sur un travail de documentation minutieuse et en s'inspirant des sciences expérimentales



FICHE DE LECTURE DES Fleurs du Mal

l'archaïque, à l'exotique ou l'antique Ce mouvement fut un échec car les poèmes étaient trop compliqués et obscurs - Le symbolisme: mouvement littéraire de la fin du XIXème siècle qui mit l'accent sur les valeurs suggestives du langage, seules aptes à déchiffrer l'univers considéré comme le "symbole d'un autre monde" ("l'homme



Alcools, Apollinaire : analyse [fiche de lecture]

Baudelaire à l’inspiration poétique (une section des Fleurs du Mal s’intitule « Le vin ») – L’influence de Verlaine est évidente dans « les colchiques » ou dans les poèmes de « A la Santé » qui font songer aux poèmes écrits par Verlaine en prison

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Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857)

" Une Charogne » Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,

Ce beau matin d'été si doux :

Au détour d'un sentier une charogne infâme

Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,

Brûlante et suant les poisons,

Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique

Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,

Comme afin de la cuire à point,

Et de rendre au centuple à la grande Nature

Tout ce qu'ensemble elle avait joint.

Et le ciel regardait la carcasse superbe

Comme une fleur s'épanouir ;

- La puanteur était si forte que sur l'herbe

Vous crûtes vous évanouir ; -

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,

D'où sortaient de noirs bataillons

De larves qui coulaient comme un épais liquide

Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague,

Où s'élançait en pétillant ;

On eut dit que le corps, enflé d'un souffle vague,

Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique

Comme l'eau courante et le vent,

Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique

Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,

Une ébauche lente à venir,

Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève

Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète

Nous regardait d'un oeil fâché,

Épiant le moment de reprendre au squelette

Le morceau qu'elle avait lâché.

- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,À cette horrible infection,Étoile de mes yeux, soleil de ma nature,Vous, mon ange et ma passion !Oui, telle vous serez, ô la reine des grâces,Après les derniers sacrements,Quand vous irez sous l'herbe et les floraisons grassesMoisir parmi les ossements.Alors, ô ma beauté, dites à la vermineQui vous mangera de baisersQue j'ai gardé la forme et l'essence divineDe mes amours décomposés !

Le recueil en oeuvre intégrale :

Les Fleurs du Mal

Voici le plan de l'explication tel que je l'ai suivi dans la vidéo

Lecture analytique : " Une Charogne »

Introduction

·Poème de la section " Spleen et Idéal ». Paradoxal en diable, poème d'amour horrible.

Fascination pour le mal en même temps qu'élévation vers un idéal.

1.Un memento mori violent

2.Une peinture ironique

3.Une transfiguration poétique

1.Un memento mori violent

·1è strophe, contraste mis en place entre les vers 1-3 et 2-4. Construction rythmique. Rime " âme/infâme », " doux/cailloux »

·2è strophe, comparaison avec érotisme cru " lubrique » La rime" poisons/exhalaisons » mêle la mort à l'érotisme. " Ventre plein » cf maternité

monstrueuse. ·V9 : Rapprochement antithétique du " soleil » et de la " pourriture » ·V17 : Description précise de naturaliste. Rejet de " De larves » v19 : effet de suspense

·V33 : Après qq considérations artistiques et métaphysiques, retour à la réalité brutale

" Une chienne inquiète» et " fâchée ». Détails réalistes.

2.Une peinture ironique

·Baudelaire rapproche horreur et sublime dans tout le poème. ·V7 : La comparaison avec une femme donne une idée d'intentionnalité " d'une façon nonchalante et cynique » alors que c'est le regard qui y voit cette intentionnalité

·V11 : Nature allégorisée, renforcé par l'épithète " grande ». Point d'union des deux

contraires vie et mort.

·V13 : ciel personnifié car il " regardait », du même regard que le poète et il y voit

" une fleur superbe » cf Fleurs du Mal. ·V16 : langage précieux pour décrire le vomissement. Périphrase. ·V20 : métaphore commune du vêtement " vivants haillons » dépouille mortelle. Corps = habit de l'âme.

·V21 : Après un luxe de détails pittoresques, se livre à une généralisation " Tout cela »

qui débouche sur une rêverie artistique et métaphysique

3.Une transfiguration poétique

·V21 : Mouvement alternatif. Bercement du rythme binaire du vers, césure àl'hémistiche. Comparaison métaphysique avec " une vague » cf le Temps

·V23 : Rime riche. Même mot pris dans une autre acception. La vie revient dans la mort. ·V25 : Référence à la musique. Accord de mélodie et de rythme. Célébration des

pouvoirs de la poésie. Comparé à des éléments naturels comme l'eau, le vent, ou nés

de l'industrie humaine, le van. ·V29 : Point de comparaison pris dans un autre art : la peinture. Cf genre pictural de la vanité. Effacement des formes fait écho à l'effacement des frontières entre vie et mort. ·Système de l'interlocution depuis le vers 1, repris au vers 37 " vous » + le tiret de ponctuation

·V39-40 : succession d'épithètes laudatives qui contrastent avec les péjoratives

données à la bête.

·V41 : " reine des grâces » est la femme élue du coeur. Référence à l'antiquité, guerre

de Troie. ·Dernière strophe en guise de conclusion. Souhait par l'impératif " dites », verbe au futur " mangera ». réconciliation de l'humain et du divin. CCL ·Poème emblématique de l'esthétique baudelairienne de la beauté dans le mal. Symbole pris dans la réalité ordinaire de la coalescence mystérieuse de la vie et de la mort. Voici une autre explication du même poème, partiellement rédigée mais qui n'est pas de moi. Je vous la joins ici à titre d'exemple.

Introduction

Le poème Une Charogne est extrait du recueil Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire. Le poème fait partie de la section " spleen et idéal ». Dans ce poème, un couple en promenade tombe sur une charogne, qui deviebnt le sujet du poème de Baudelaire. Problématique : Comment Charles Baudelaire, dans son poème Une Charogne, pressent-il

qu'au fond de la laideur peut germer l'ébauche de la beauté d'un monde gracié ? En quoi cette

présentation paradoxale crée-t-elle de l'ironie ?

Annonce des axes

I. La fusion du laid et du beau et l'ironie qui s'en dégage

1. Le choc des oppositions

2. Le tableau de l'horreur

II. Comparaison de la femme et de la charogne, suite de l'ironie grinçante

1. Les association de l'érotisme et de la mort (Eros et Thanatos)

2. Le faux éloge romantique, la vraie comparaison cynique

III. Puisque le temps détruit le réel, le poète le recompose par l'écrit et la création d'un autre

monde, sublimé : la fonction de l'art

1. Strophe 8

2. La sublimation par l'écriture

Commentaire littéraireI. La fusion du laid et du beau et l'ironie qui s'en dégage1. Le choc des oppositions - Antithèses et rimes antisémantiques : " beau matin d'été si doux » -> " charogne infâme » +

" mon âme » qui désignent la femme et rime avec " infâme » - Oxymores à effet ironique " carcasse superbe »

- Antithèse qui crée des chocs d'atmosphère et marque la distance ironique : " soleil rayonnait

sur cette pourriture » -> opposition et association de 2 CL incompatibles, ironie mais aussi façon de traduire l'indissociable lien entre le beau et le laid, entre les " fleurs » et le " mal » : voir la comparaison " comme une fleur s'épanouir » + ironie de l'utilisation de " cuire » -> déplacement vers le culinaire alors qu'on n'a pas faim devant un tel tableau...

2. Le tableau de l'horreur

- Lexique de la vermine exagérément développé : " mouches, larves... »

- Gaieté ironiquement associée à ce monde de la décomposition " en pétillant, vivait en se

multipliant » (paradoxe de la vie qui naît de la mort, effet presque surnaturel, renforcé par "

étrange musique ») + " vivants haillons » - Réorganisation de la vie à partir de la matière de la mort " noirs bataillons ». II. Comparaison de la femme et de la charogne, suite de l'ironie grinçante

1. Les association de l'érotisme et de la mort (Eros et Thanatos)

- Allusions à connotations sexuelles : " jambes en l'air, femme lubrique »

- " brûlante » -> double sens, celui de la fièvre qui conduit à la mort, mais aussi celui du feu

du désir. - " son ventre » -> siège de la sensualité de la femme - Cynisme des associations verbales désignant l'amour " manger de baisers »

2. Le faux éloge romantique, la vraie comparaison cynique

- Multiplication des apostrophes et des désignations romantiques et élogieuses, célébrant la

beauté de la femme, divinisée : " reine des grâces, soleil de ma nature, mon ange, étoile de

mes yeux » ? reprise des expressions traditionnelles. - Mais opposition au langage cru de la comparaison avec la charogne : " vous serez semblable à cette ordure...horrible infection ».

III. Puisque le temps détruit le réel, le poète le recompose par l'écrit et la création d'un autre

monde, sublimé : la fonction de l'art

1. Strophe 8

- Affirmation de la fonction de l'artiste par comparaison au peintre : il recrée une réalité

idéale à partir de l'ébauche que laisse le réel : " les formes s'effaçaient »... " l'artiste achève

» : son travail est celui de la reconstruction de ce que le réel détruit.

2. La sublimation par l'écriture

- Valeur didactique du poème Une Charogne : il montre par l'exemple de cette description de

la charogne la technique qui est la sienne pour recréer la beauté à partir de la décomposition.

Il ouvre cette décomposition par des procédés hyperboliques (exagérations des horreurs décrites) pour mieux expliquer son travail de recomposition par l'écriture et la sublimation.

- Le poète reconstitue " l'essence divine » de ce que le réel, donc le temps, détruit : " les

amours décomposés » sont recomposés dans le poème et l'univers qu'il réinvente.

Conclusion

Dans le poème Une Charogne, Charles Baudelaire sublime le réel par l'écriture puur créer un nouveau monde.

Le recueil en oeuvre intégrale :

Les Fleurs du Mal

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