[PDF] LA FRANCE EN REPUBLIQUE 1880-1945



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Histoire de la République française - siteldh-franceorg

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion Elle respecte toutes les croyances Avant de revenir sur les aléas que connut l’histoire de la République, il semble juste



LA FRANCE EN REPUBLIQUE 1880-1945

La III° République a su s'enraciner en 40 ans dans les esprits et s'impose en 1914 comme partie intégrante de l'identité française Les paysans, d'abord hostiles à la République dans les années 1870, lui accordent leur soutien



Les Français(es) et la république dans les programmes actuels

En 1°L/ES 1°S La France d’une république à l’autre (1848-1879) L’enracinement de la République (1879-1914) La France des années 30 : une démocratie libérale La France de la Seconde guerre mondiale T L/ES TS La France de 1945 à nos jours La France depuis 1958 Les Français(es) et la république dans les programmes actuels



9 Les Français et la République - Free

- La République, les religions et la laïcité depuis les années 1880 - La place des femmes dans vie politique et sociale de la France au XX e siècle Programmes d'histoire et de géographie en classe de première générale, publié au JORF du 28 août 2010 et en annexe



La France sous la Vème République - LeWebPédagogique

La France sous la Vème République NOTIONS : Alternance :changement de majorité politique , cohabitation,situation politique où le président de la République appartient à un autre camp politique que son premier ministre Droite/Gauche ; Répartition des forces politiques en deux camps dont les programmes et les idées



Cours 2 La République, les religions et la laïcité en France

norité intégriste qui la rejette, la laïcité semble faire consensus, d’autant plus que la République ne remet pas en cause les pratiques religieuses et fait preuve de tolérance envers les pratiques religieuses •Dans les années 1950, l’Etat reconnaît même l’utilité des établissements privés confes-



Cours 1 L’enracinement de la culture républicaine (les décen

I La République, la démocratie et les libertés 1 La France devient une démocratie parlementaire •Les républicains imposent dans les années 1880 un nouveau régime politique en France, la démocratie parlementaire Celle-ci se fonde sur le suffrage universel masculin : dans les mairies, les conseils généraux et au Parlement, les



Thème 2 : La France dans l’Europe des nationalités

B - La République est fragilisée par la division dans le camp républicain Opposition entre les modérés (Lamartine) et les socialistes (Louis Blanc) qui veulent donner une orientation sociale à la république La bourgeoisie et les classes paysannes ne sont pas encore prêtes pour cette république sociale, et les élections

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[PDF] La république et les évolutions de la société

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 1

LA FRANCE EN REPUBLIQUE 1880-1945

Après 2 premières brèves tentatives, en 1792 et en 1848, la République s'installe définitivement en France à partir des années 1880.

De la fin du XIX°s au lendemain de la 2°GM, la République s'affirme en France et accomplit une oeuvre durable. Par étapes, l'école diffuse l'idéal

républicain, la laïcité rassemble une société diverse, les libertés et les droits sociaux sont affirmés.

Malgré les crises qui les divisent, les Français s'identifient à ce régime fondé sur la souveraineté des citoyens et les valeurs des droits de l 'homme.

La France devient une démocratie.

Comment la République a-t-elle réussi son enracinement ?

I: INSTALLATION DE LA REPUBLIQUE 1870-1914 :

A: Une naissance difficile :

La défaite contre la Prusse

entraîne la chute du II° Empire.

La République est proclamée à

Paris le 4 septembre 1870 et est

dirigée par un gouvernement provisoire

Le traité de Francfort imposé à la

France en 1871 est très lourd➢La défaite contre la Prusse entraîne en 1870 la chute du II° Empire.

Documents p. 14 : Comment la République s'enracine-t-elle en France ?

La guerre contre la Prusse, entamée en septembre 1870, est un véritable désastre pour la France. La capture

de Napoléon III à Sedan est l'occasion pour les députés républicains de proclamer à Paris le 4 septembre

1870, la fin du II° Empire et l'avènement de la République.

Le gouvernement provisoire qui se met en place tente de reprendre le combat, mais sans succès et est obligé

de signer l'armistice avec l'Allemagne qui vient de se créer en 1871.

Les élections organisées en 1871 voient le triomphe des candidats monarchistes favorables aux négociations

de paix avec l'Allemagne. Le traité de Francfort de mai 1871 impose à la France des conditions de paix

douloureuses : occupation du territoire jusqu'au paiement d'une lourde indemnité et cession de l'Alsace-

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 2

Certains Parisiens se soulèvent

pour défendre la République et mettent en place la Commune de Paris que le gouvernement réprime au cours de la " semaine sanglante » du 21 au 28 mai 1871

Les divisions des monarchistes

ne permettent pas le rétablissement de la monarchie

Les lois constitutionnelles de

1875 installent la République qui

triomphe en 1879Lorraine. ➢Les Parisiens se soulèvent pour défendre la République :

La présence des troupes allemandes à Paris qui occupent la capitale et l'élection d'une assemblée à majorité

monarchiste inquiètent les Parisiens qui organisent une insurrection et forment leur propre gouvernement en

mars 1871 : la Commune, qui entend restaurer une République sociale et l'étendre aux autres communes du

pays.

A Versailles, où le gouvernement s'est installé, Adolphe Thiers (élu chef de l'État en 1871), décide l'envoi de

l'armée pour reprendre la capitale : c'est " la semaine sanglante » (21-28 mai 1871) qui fait 30 000 victimes

parmi les Communards. ➢Les Républicains face à la menace monarchiste :

Après la répression de la Commune, la majorité monarchiste espère pouvoir restaurer la monarchie. Mais ses

divisions l'en empêchent et en 1875, trois lois constitutionnelles sont votées. Elles installent la III° République,

fondent le régime parlementaire (le gouvernement, dirigé par un président du Conseil, est contrôlé par la

Chambre des députés issue du suffrage universel masculin).

Les divisions des monarchistes favorisent la diffusion des idées républicaines. Les élections législatives de

1877 puis sénatoriales de 1879, donnent la majorité aux Républicains. L'élection du Républicain Jules Grévy

au poste de président de la République en janvier 1879, symbolise la victoire totale de la République et des

Républicains.

B: La République s 'enracine :

La République s'enracine dans

les esprits en diffusant ses

valeurs: droits de l'homme,➢La République s'enracine dans les esprits en affirmant ses valeurs universelles.

Les Républicains souhaitent rattacher leur régime à la Révolution française, en reprendre l'héritage: au

drapeau tricolore s'ajoutent désormais l'hymne national : la Marseillaise à partir de 1879, Marianne qui donne

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 3

libertés... et en se dotant de symboles régulièrement célébrés : hymne national, drapeau, effigie de la

République, fête nationale...

La loi de 189 sur la nationalité

institue le droit du sol

La République souhaite diffuser

ses valeurs en dehors de son territoire par le biais de la colonisation qui répond également à des objectifs économiques

un visage à la République et figure en bonne place dans toutes les mairies (obligatoires en 1884) et la fête

nationale le 14 juillet, instaurée en 1880. " Liberté, égalité, fraternité » devient la devise du régime.

De multiples commémorations reprennent cet héritage dans le but de l'enraciner dans la mémoire collective.

Les citoyens sont invités à communier autour des mythes républicains. Tous les 14 juillet, les enfants des

écoles défilent devant des statues de Marianne, coiffés du bonnet phrygien, en chantant la Marseillaise. La

journée se poursuit par un banquet et un bal qui deviennent de grands rendez-vous populaires.

En 1898 est fondée la Ligue des droits de l'homme et du citoyen reprenant le texte de 1789 qui a totalement

transformé la société française en instituant l'égalité des droits et des devoirs, la propriété...

Toutes ces mesures sont complétées par la loi de 1889 sur la nationalité, instaurant le droit du sol (loi votée

par le Parlement et donnant automatiquement la nationalité française à tout étranger né sur le sol français et

qui y réside jusqu'à sa majorité), et affirmant ainsi une République française accueillante.

➢La République justifie la colonisation : Documents p. 16-17 : L'Empire à la gloire de la République.

La République affirme répandre les droits de l'homme et contribuer aux progrès de l'humanité. Cette " mission

civilisatrice » sert de justification à la constitution d'un vaste empire colonial. Les Expositions universelles

exaltent cette politique.

Mais à cela s'ajoutent des motifs économiques (trouver de nouveaux débouchés aux produits français) et

stratégiques (assurer la grandeur de la France face aux autres nations européennes). La colonisation est aussi

en quelque sorte une compensation de l'humiliation de 1871. Certains hommes politiques comme Clemenceau, y voient cependant une violation des droits de l'homme.

Mais dans les années 1880, la politique coloniale est soutenue par un parti colonial puissant à la Chambre des

députés et à la veille de la 1° GM, la France détient le 2° empire colonial après celui des Britanniques, avec

des possessions qui s'étendent en Afrique (AEF, AOF, Madagascar) et en Asie (Indochine).

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 4

C: La République élargit les libertés publiques :

La III° République restaure les

acquis démocratiques : SU masculin ainsi que les libertés publiques : réunion, presse, association...

Mais pour exercer leurs droits

civiques, les citoyens doivent

être instruits

Les lois de 1881-1882 instaurent

un enseignement gratuit, obligatoire de 6 à 13 ans et laïc

L'école est un moyen de

rapprocher les Français et de répandre les valeurs

républicaines➢La République élargit les acquis démocratiques et les libertés publiques :

La III° République a, dès sa naissance en 1870, restauré le suffrage universel masculin, principe consacré par

les lois constitutionnelles de 1875 et l'étend. Dès 1882, sauf à Paris, les conseils municipaux sont élus par les

citoyens et choisissent ensuite le maire de la commune.

Avec l'augmentation de l'indemnité des parlementaires, l'activité politique se démocratise. Les Républicains

entendent également approfondir les libertés civiles. Sont ainsi votées entre 1881 et 1884, plusieurs lois

établissant la liberté de réunion, la liberté de presse, la liberté d'association... La presse joue ainsi un rôle

majeur dans la vie politique française, les syndicats défendant les intérêts des travailleurs peuvent se créer, les

partis politiques deviennent plus nombreux... ➢L'enracinement de la République passe par l'établissement de l'école pour tous :

Pour les Républicains, le suffrage universel masculin implique que les citoyens soient capables de comprendre

les enjeux politiques. Il faut donc instruire les électeurs afin que ceux-ci puissant voter en toute connaissance

de cause. La consolidation de la République passe donc par une politique scolaire de grande importance.

L'école laïque, gratuite et obligatoire (jusqu'à 13 ans) est instituée par les lois de Jules Ferry de 1881-1882

avec une triple mission :

1- Favoriser la mixité sociale tout en assurant la promotion des meilleurs

2- Inculquer l'amour de la patrie

3- Libérer les consciences de l'emprise de l'Église.

Les programmes scolaires sont réformés dans ce sens et mettent l'accent sur l'instruction civique. Les

instituteurs et institutrices, formés dans les écoles normales départementales, se substituent aux

ecclésiastiques jusque là en charge de l'enseignement. Ils enseignent une morale civique fondée sur le

respect des libertés fondamentales, l'idéal démocratique et l'amour de la patrie.

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 5

La loi de 1905 met en place la

séparation des Églises et de l'État les Républicains reprochant à l'Église catholique son trop forte influence sur la société française

Par la loi de 1905, la religion

devient une affaire privée

L'État ne reconnaît ni ne salarie

aucun culte mais garantit à tous la liberté de conscience

Cette loi heurte les catholiques

français et provoque une rupture

diplomatique avec le VaticanCette " école du peuple » forme tous les petits Français mais seules les élites ont accès à l'enseignement

secondaire. En 1905, la République devient laïque avec la séparation des Églises et de l'État. Documents p. 18 : La laïcité, valeur fondamentale de la République.

La laïcité est au coeur de tous les débats politiques dans les 1° années de la III° République. Les Républicains

reprochent à l'Église son soutien à la monarchie ainsi que son conservatisme social. Ils veulent soustraire la

jeunesse à l'influence du clergé et commencent par imposer la fermeture des écoles dirigées par des religieux.

Étape par étape, l'État républicain se sépare des Églises pour réaliser son but de séculariser la société et

l'État.

La loi votée le 9 décembre 1905 en est l'aboutissement : elle institue la stricte séparation des Églises et de

l'État. La religion devient alors un domaine strictement séparé dans lequel le pouvoir politique n'a plus à

intervenir, elle relève du domaine privé. La République française ne reconnaît ni ne salarie aucun culte, quel

qu'il soit, mais garantit cependant la liberté de conscience et de culte.

La brutalité de la décision choque une grande partie des catholiques français. Une forte contestation s'ensuit,

notamment à l'occasion des inventaires des biens des Églises. Les relations diplomatiques avec le Vatican

sont rompues. Mais progressivement le calme est revenu et ainsi, la laïcité, qui affirme à la fois le respect des

croyances et le caractère privé de la religion est devenue une valeur fondamentale de la République et a été

par la suite reprise par les différentes constitutions.

D: Une République contestée qui triomphe:

La III° République s'implante dans

le pays :

•auprès des paysansLa III° République a su s'enraciner en 40 ans dans les esprits et s'impose en 1914 comme partie intégrante de

l'identité française.

Les paysans, d'abord hostiles à la République dans les années 1870, lui accordent leur soutien. Les nouvelles

circonscriptions électorales entraînent une sur-représentation politique des députés issus de la campagne, ce

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 6

•auprès des classes moyennes, dont les fonctionnaires Mais à la fin du XIX°s la III°

République doit affronter une

série de crises et de contestations

La liberté de la presse permet aux

Français de s'ouvrir au débat

politique

La loi de 1901 permet la formation

de partis politiquesqui favorise la défense des intérêts agricoles. Or, près de 40% des actifs travaillent encore dans l'agriculture

au début du XX°s.

Les classes moyennes, en plein essor, sont également acquises aux idées républicaines. C'est le cas des

fonctionnaires, recrutés par concours nationaux (sur le mérite et non sur la fortune), dont le nombre a été X2

entre 1870 et 1914. Parmi eux, les instituteurs (120 000 en 1914) sont les relais de la République dans les

campagnes notamment. Favorables à un régime qui garantit à tous les libertés et protège la petite propriété,

les classes moyennes sont aussi favorables aux Républicains et à ce qu'ils défendent : valeurs de la

Révolution, laïcité et école obligatoire, mise en place d'un impôt progressif sur le revenu.

Cependant la fin des années 1880 voit une montée des contestations à l'égard du régime républicain.

Documents p. 20 : La République contestée :

La crise boulangiste (1889) puis l'affaire de Panama (1892) alimentent un fort antiparlementarisme. Les

attentats anarchistes des années 1890 visent directement les représentants de l'État : en 1894, le président

Sadi Carnot est assassiné par un anarchiste à Lyon. L'affaire Dreyfus (1894-1899) est la plus grave des crises.

Elle divise profondément les Français et la classe politique, tout en révélant l'antisémitisme d'une partie de la

société française.

Mais ces moments de tension permettent à de plus en plus de Français de s'ouvrir au débat politique. Avec la

liberté accordée à la presse en 1881, les journaux se multiplient et n'hésitent pas à critiquer les décisions

politiques. Les intellectuels participent également au débat politique. En pleine affaire Dreyfus, le romancier

Emile Zola fait paraître dans l'Aurore une lettre ouverte au président de la République dans laquelle il dénonce

l'attitude de l'armée qui n'a pas hésité à condamner un innocent plutôt que de reconnaître son erreur.

Enfin, la loi de 1901 sur les associations permet la constitution des partis politiques : le parti radical est créé en

1901, les différents courants socialistes se fondent dans la SFIO dont Jean Jaurès est la principale

personnalité en 1905.

Mais la III° République a su surmonter toutes ces crises et au début du XX°s, il n'est plus question de remettre

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 7

La républicanisation du pays est

accélérée par la construction d'écoles, de mairies, de voies de

communication...en cause les fondements du régime. Un consensus autour des valeurs républicaines, de la défense de la

patrie, du soutien à la politique régionale s'est établi.

La III° République accélère l'unification du pays en construisant gares et chemins de fer, en multipliant les

services publics, en créant écoles et mairies. Les particularismes locaux sont combattus, les langues

régionales interdites dans l'enseignement. L'école obligatoire et la généralisation du service militaire (1905)

sont les principaux vecteurs de la républicanisation (processus par lequel la population adhère

progressivement au régime républicain et aux valeurs qu'il défend) de la France.

Ainsi, à la veille de la 1°GM, l'ensemble des Français se range derrière la République. Toutes les forces

politiques rejoignent l'union sacrée et votent les crédits de guerre. Pour la majorité des Français , cette guerre

est juste, car, plus que de reprendre l'Alsace et la Lorraine perdues en 1871, il s'agit de défendre la

République et la démocratie contre la tyrannie allemande.

II : LA REPUBLIQUE MISE A L'EPREUVE :

A: La République confortée par la victoire en 1918 :

La nation s'unit dans la 1°GM :

c'est l'union sacréeDocuments p. 22-23 : La République à l'épreuve de la guerre 1914-1918 :

➢la nation s'unit pour soutenir l'effort de guerre :

L'union sacrée qui s'est constituée en 1914 permet à la France de faire face à la guerre. De 1914 à 1918, 8,5

millions d'hommes sont mobilisés sur le front : " les poilus » sont salués comme les défenseurs de la patrie et

de la République.

L'adhésion de la population à la guerre est assurée par la " mobilisation des consciences ». A partir de 1917,

la situation sur le front et à l'arrière se dégrade : mutineries et grèves se multiplient. Les socialistes entrent

dans l'opposition : c'est la fin de l'union sacrée. Clemenceau prend alors en charge la direction du cabinet. Il

fait accepter des mesures plus répressives. Les pacifistes sont accusés de défaitisme et poursuivis, les

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 8

La République a su mener le pays

à la victoire

La France participe aux

conférences de fin de guerre et entretient la mémoire de la guerre à travers diverses manifestationsjournaux censurés. Le Parlement est moins consulté.

1918 marque le triomphe d'une République qui a su résister au choc de la guerre. Elle s'impose comme la

référence de toute une nation, endeuillée mais victorieuse. ➢La France victorieuse panse ses plaies :

A l'échelle internationale, la France pèse sur les négociations d'après-guerre. Elle obtient au Congrès de

Versailles que soit reconnue la culpabilité de l'Allemagne dans le déclenchement du conflit et que lui soient

versées de fortes indemnités (réparations). Elle récupère l'Alsace et le Lorraine.

A l'échelle nationale, les institutions démocratiques fonctionnent à nouveau. La chambre " bleu horizon » (par

référence à la couleur des uniformes des soldats français), élue en novembre, comprend un grand nombre

d'anciens combattants. La mémoire de la guerre est largement entretenue : la commémoration de l'armistice

du 11 novembre est promue au rang de fête nationale. La République organise le deuil collectif : le 28 janvier

1921, la tombe du soldat inconnu est placée solennellement sous l'Arc de Triomphe. L'État alloue des

pensions aux victimes de la guerre (veuves, orphelins).

B: Les difficultés de l'entre-2-guerres :

La France connaît des difficultés

pendant l'entre-deux-guerres

en conséquence de la gravité deDocuments p. 24-25 : La République fragilisée durant l'entre-deux-guerres :

➢la République des années 1920 :

La vie politique se recompose. Le Congrès de Tours de 1920 voit la scission de la SFIO, réformiste, et du Parti

communiste (PCF) qui se réclame de la III° Internationale. Dès lors, le PCF a une place dans la vie politique.

Opposé au régime parlementaire qu'il juge bourgeois, il refuse dans un 1° temps de participer au débat

démocratique et de présenter des candidats aux élections.

Le traumatisme de la Grande Guerre fait émerger un fort pacifisme. Mais il existe cependant une une volonté

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 9

la 1°GM, un fort pacifisme est présent, faisant hésiter les gouvernements entre stricte application du traité de Versailles et rapprochement avec l'Allemagne pour assurer la sécurité

La France des années 1920

poursuit sa modernisation

économique et sociale

mais les femmes restent à l'écart de la vie politique

La crise économique débute en

1930 et entraîne une forte

instabilité ministérielle

L'antiparlementarisme se

développe et se traduit par la crise du 6 février 1934

En réponse, les partis de gaucheunanime d'assurer la sécurité du pays face à l'Allemagne. La construction de la ligne Maginot (1927-1936)

symbolise cette attitude défensive. Les différents gouvernements oscillent entre 2 politiques :

-s'en tenir à la stricte application du traité de Versailles et donc obliger l'Allemagne à payer

les réparations. L'occupation de la Ruhr en 1923 se heurte à la résistance passive des

Allemands et à l'hostilité de l'Angleterre.

-La politique de Briand, ministre des Affaires étrangères, qui opte pour le rapprochement avec l'Allemagne et la sécurité collective assurée par la SDN.

La France des années 1920 poursuit sa modernisation économique et sociale . Le pays renoue avec la

croissance économique. Certaines industries, nouvelles et en pleine expansion comme l'industrie automobile

s'inspirent des méthodes de travail des EU (OST). Pour combler le déficit de MO, le recours à l'immigration est

encouragé. La loi de 1927 facilite l'accession à la nationalité française et encourage les naturalisations.

Les femmes, quant à elles, sont encouragées à rentrer dans leur foyer. Contrairement à d'autres pays

européens (GB, Allemagne), elles n'obtiennent pas le droit de vote une fois le conflit terminé.

➢La République des années 1930 :

La République est en crise. Caractérisée par un recul de la production et une flambée du chômage, la crise

économique qui a débuté aux EU en 1929 réveille les oppositions. L'incapacité des gouvernements à trouver

des solutions se traduit par une forte instabilité ministérielle : 12 gouvernements se succèdent entre 1929 et

1936. A l'heure où les régimes totalitaires et autoritaires s'imposent partout en Europe, cette paralysie des

institutions alimente la méfiance à l'égard du régime. L'antiparlementarisme culmine. L'affaire Stavisky achève

de discréditer la III° République aux yeux d'une partie de l'opinion. Le 6 février 1934, une manifestation

organisée par les ligues d'extrême droite tourne à l'émeute. Elle fait 15 morts et pousse à la démission un

gouvernement pourtant légalement désigné.

C'est dans ce contexte que naît le Front populaire. Par refus du fascisme, les forces de gauche se

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 10

s'allient et forment le Front populaire qui remporte les

élections de 1936 et met en place

des réformes sociales parmi

lesquelles les congés payésrassemblent et constituent le Front populaire. Radicaux, socialistes et communistes se réunissent autour d'un

projet commun : " Pain, paix et liberté », en vue des élections législatives de 1936. La victoire du FP provoque

une vague de grèves de grande ampleur.

Le gouvernement du socialiste Léon Blum met en place une série de réformes sociales. La durée légale du

travail passe de 48 à 40 heures/semaine et les congés payés (2 semaines) sont instaurés.

Bien que brève, l'expérience du FP, marquée par l'extension des droits sociaux, constitue un moment

important de l'histoire de la République.

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 11

C: La République reniée puis restaurée :

La France se lance en 1939 dans

la 2°GM et connaît une défaite en 1940 l'armistice avec les Allemands est signé à Rethondes en 1940

Le 10 juillet les assemblées

donnent au maréchal Pétain les pleins pouvoirs pour rédiger une nouvelle constitution

Il met en place l'État Français et

concentre tous les pouvoirs entre ses mains

De nomreux Français sontDocuments p. 28-29:L'effondrement de la République : le régime de Vichy 1940-1944

➢L'État français :

En juin 1940, alors que la moitié du territoire est envahie et que plusieurs millions de Français fuient devant

l'avancée des troupes allemandes, le gouvernement dirigé par Paul Reynaud s'installe à Bordeaux.

2 logiques s'opposent alors :

-celle défendue par Reynaud et de Gaulle (sous-secrétaire d'État à la guerre), qui privilégie la

capitulation pour continuer le combat à partir des colonies françaises.

-Celle, majoritaire, prônée par le maréchal Pétain, favorable à la signature de l'armistice.

A rmistice : convention entre gouvernements pour suspendre les combats, qui définit jusqu'à la signature d'un

traité de paix, les rapports entre les adversaires.

Capitulation : accord passé entre chefs militaires pour déposer les armes et qui n'engage pas les

gouvernements

C'est cette 2° option qui l'emporte et qui entraîne la nomination de Philippe Pétain à la tête du gouvernement

le 16 juin 1940. L'armistice est signé à Rethondes le 22 juin 1940.

Le 10 juillet, les 2 assemblées, réunies à Vichy, donnent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain pour rédiger

une nouvelle constitution. Le régime qui s'installe alors s'apparente à une dictature.

Le chef de l'État français concentre les pouvoirs exécutif et législatif, les assemblées ne sont plus réunies, les

syndicats sont interdits. Un culte de la personnalité s'organise autour de la personne du maréchal Pétain.

L'iconographie le présente comme sauveur de la France (vainqueur de Verdun), le père de la patrie qui

assurera son redressement moral. Les enfants des écoles entonnent chaque matin le chant écrit en son

honneur Maréchal, nous voilà. Les Français, dans leur grande majorité sont alors maréchalistes.

Maréchalisme : attachement à la personne du maréchal Pétain, alimenté par un véritable culte autour de

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 12

maréchalistes

L'État français rejette les valeurs

républicaines, met en place une

Révolution nationale fondée sur

les valeurs du travail, de la famille, de la patrie

Certains hommes politiques de la

III° République, jugés

responsables de la défaire sont jugés

Le gouvernement de Vichy

s'engage dans la voie de la collaboration avec les nazis

Le STO est créé en 1943

La Milice créée en 1943 apporte

son aide à la Gestapo pour faire la chasse aux Résistantsl'image paternelle du " héros de Verdun » ➢La Révolution nationale contre la République : L'État français renie l'héritage républicain.

La Révolution nationale (politique du gouvernement de Vichy qui vise à réorganiser la France autour de

valeurs antirépublicaines et à instaurer une société hiérarchisée) voulue par Pétain entend construire une

société nouvelle fondée sur les valeurs du travail, de la famille et de la patrie. Cette devise marque l'opposition

fondamentale du nouveau régime à la République présentée comme responsable de la décadence française

et de la défaite.

Le procès qui s'ouvre à Riom en février 1942 entend ainsi juger ceux qui sont considérés comme les

responsables de la défaite, parmi lesquels les anciens présidents du Conseil, Édouard Daladier et Léon Blum.

Les valeurs universelles défendues par la République sont reniées : les hiérarchies traditionnelles (chef,

patron, père de famille) remplacent le principe d'égalité. Le droit du sol est remis en cause au nom d'une vision

raciale de la nation. La loi du 22 juillet 1940 prévit de revenir sur les naturalisations opérées depuis 1927. Par

ailleurs, le régime se révèle profondément antisémite. Le 1° statut des Juifs d'octobre 1940, pris à l'initiative du

gouvernement de Vichy, exclut ces derniers d'un certain nombre de professions. La France entre dans la voie de la collaboration et bafoue les droits de l'homme.

La collaboration est initiée par la rencontre à Montoire entre Pétain et Hitler, le 24 octobre 1940, et met la

France au service du Reich. Présentée comme un moyen d'assouplir les conditions de l'occupation, de

maintenir un État souverain et de donner à la France une place dans l'Europe nouvelle en train de se

construire, elle est à la fois politique, militaire et économique.

En 1942, Pierre Laval, chef du gouvernement, met en place la Relève qui encourage les Français à aller

travailler en Allemagne contre le retour de prisonniers, suivie du STO en 1943. La Milice, créée en 1943, est

une police française de renfort de la Gestapo. Elle exécute sommairement les opposants au régime. Les

autorités françaises prennent également en charge les rafles de Juifs dans tout le pays ainsi que la gestion

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 13

Les autorités françaises prennent

également part à l'arrestation des

juifs

De Gaulle organise la résistance

depuis l'Angleterre

A partir de 1944, le GPRF dirigé

par de Gaulle assure le pouvoir met en place des tribunaux spéciaux pour mettre fin à l'épuration sauvage

Pétain et Laval sont jugés en

1945

Le GPRF met en place dans le

pays les réformes économiques

et sociales prévues par le CNRdes camps de regroupement d'où les Juifs sont envoyés dans les camps d'extermination en Pologne.

➢La France libre ou la relève républicaine : La France du refus s'organise autour du général de Gaulle.

En s'exilant à Londres dès juin 1940, Charles de Gaulle, peu connu des Français, fait le choix de la résistance

contre l'occupant et se présente comme le garant des valeurs républicaines face au maréchal Pétain.

De la GB jusqu'à la fin de 1942, puis d'Alger, il s'emploie à unifier la résistance intérieure et à organiser la

résistance extérieure. Les Forces Françaises Libres (FFL) participent aux combats de la Libération aux côtés

des Alliés. Documents p. 30-31 : Le rétablissement de la République :

Dès 1944, le GPRF (Gouvernement provisoire de la République française), dirigé par de Gaulle assure le

pouvoir. La nomination, dans chaque département libéré, d'un commissaire de la République symbolise le

retour à l'ordre républicain.

La Libération sonne l'heure des comptes.

Une épuration sauvage se déchaîne dès la libération des territoires : une justice expéditive s'exerce contre les

" collabos », les profiteurs de guerre, les femmes ayant entretenu des relations avec l'ennemi. Pour mettre fin

à cette flambée de violences, le GPRF met en place des cours de justice qui, à partir de l'été 1945 jugent les

responsables de la collaboration. Le maréchal Pétain, jugé à partir de juillet 1945, est reconnu coupable

d'intelligence avec l'ennemi et de haute trahison. Il est condamné à mort, mais la sentence est commuée par

de Gaulle en emprisonnement à vie. Laval est aussi jugé, condamné à mort et exécuté.

Le programme du CNR (Conseil national de la Résistance) instaure un nouveau pacte social.

En mars 1944, le CNR élabore un programme de gouvernement pour la France libérée. Ce programme vise à

instaurer une démocratie économique et sociale, qui apporte un minimum et garantit des conditions de vie

décentes à chacun : création de la SS, généralisation des retraites, mise en place des grands services

publics...

La France en République 1880-1945 Cours élèves 1°STMG p. 14

Une IV° République se met en

place en 1946La vie politique se normalise, les 1° élections sont organisées en 1945 et sont l'occasion pour les Françaises

de voter pour la 1° fois (droit de vote accordé en 1944).

Ce n'est qu'en 1946 que les Français, par référendum, acceptent une nouvelle constitution qui et en place la

IV° République.

Conclusion :

A partir de 1870, la République s'installe en France, mais n'est reconnue par une majorité de Français qu'en 1880. Elle met en place un régime

parlementaire qui garantit les libertés fondamentales. Une culture républicaine se diffuse à travers l'école (gratuite et obligatoire), le service militaire,

différentes fêtes et symboles.

La fin du XIX°s voit se multiplier les oppositions à la République : à droite, autour du général Boulanger puis des nationalistes qui reprochent à la III°

République de mener une politique trop faible, en particulier vis-à-vis de l'Allemagne ; à gauche les anarchistes et certains socialistes qui reprochent

au régime de ne pas représenter les classes populaires.

Les Républicains s'engagent également dans une lutte contre l'influence des Églises (surtout catholique) et mènent, au nom de la liberté de

conscience, une politique de laïcité.

Après 1918, la victoire militaire française contre l'Allemagne, présentée comme une victoire républicaine, n'empêche pas la crise économique et les

tensions internationales d'engendrer de graves crises. La République disparaît après la défaire militaire de 1940.

Mais cette période est aussi, sous le Front populaire en 1936 et à la Libération à partir de 1944, le moment d'une extension progressive des droits

sociaux : vote des femmes, SS, congés payés...quotesdbs_dbs5.pdfusesText_10