[PDF] BACCALAUREAT BLANC CORRECTION DECEMBRE 2008-12-11 PHILOSOPHIE



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Faut-il préférer le bonheur à la vérité

1 La vérité : un obstacle au bonheur? a) La recherche de la vérité C’est là une idée toute simple mais qu’il fallait développer au moins au tout début de votre devoir "Le drame de la vérité est qu’elle n’est jamais vraisem-blable" disait Alexandre Dumas La vérité est souvent cachée, dissimulée sous les apparences



BACCALAUREAT BLANC CORRECTION DECEMBRE 2008-12-11 PHILOSOPHIE

manque, ou si elle n’est pas plutôt dangereuse pour la vie même II/ Problématique et plan Si l’on a besoin de chercher la vérité, c’est parce qu’elle ne se donne pas d’emblée, qu’elle est voilée par les apparences Dire que l’on a besoin de chercher la vérité, c’est affirmer qu’il y a



LOpinion, la Connaissance La Vérité - Bienvenue

Dans l’ordre intellectuel le contenu de la liberté c’est la vérité; c’est elle qui nous rend libres Mais voilà pourquoi la vérité est l’action de la liberté, en sorte que celle-ci ne cesse de la pro-duire Il va de soi que je ne songe pas ici aux orgies d’esprit de la philosophie contemporaine pour qui nécessité et liberté



LA QUETE DE LA VERITE S EN TENIR A LA PLURALITE DES OPINIONS

Si la vérité doit être révélée, c’est qu’elle n’apparaît, ne ressort que sur fond de non-vérité La vérité présuppose donc un discernement (l’action de trancher, de distinguer) entre la vérité et la non-vérité, ce qui est contre et à côté de la vérité (erreur, illusion, vraisemblance, préjugé, opinion mais



JE SUIS LE CHEMIN, LA VÉRITÉ ET LA VIE Bien-aimés en Jésus

Jésus-Christ est le seul et unique chemin Il est la vérité absolue Il est la seule source de vie Pour bien des gens, c’est trop inclusif parce qu’on ne veut pas entrer par ce chemin On refuse cette option En même temps, c’est trop exclusif parce qu’il n’y a pas d’autres choix possible Ça ne laisse aucune place à d’autres



CPGE 2 Les croyances font elles obstacle aux sciences

que la croyance est forte Ainsi, si la croyance est suffisante pour le sujet, si on pense la croyance sur le mode religieux de la foi, alors, elle devient une raison de vivre pour l’individu, une justification de la vie En ce sens fort, on comprend que les croyances



La raison conduit-elle au bonheur

- La raison en tant qu'elle est une faculté de calcul qui s'accompagne de la conscience En ce sens, elle ne nous conduit pas au bonheur parce qu'elle connaît ses limites et son impuissance à maîtriser le monde pour nous faire atteindre le bonheur

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BACCALAUREAT BLANCCORRECTIONDECEMBRE 2008-12-11PHILOSOPHIE Série GET

Drée : 4 heures coefficient : 3

Le candidat traitera, au choix, l'un des trois sujets suivants.L'usage des calculatrices et du dictionnaire ou de tout autre document est interdit.Ce sujet comporte 14 pages.

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1 er sujet : Quel besoin avons-nous de chercher la vérité ?

2 ème sujet : Comment comprenez-vous cette formule de G. Bachelard : " l'esprit

scientifique doit se former contre la nature, contre ce qui est en nous et hors de nous

l'impulsion et l'instruction de la nature, contre l'entraînement naturel, contre le fait coloré et

divers. L'esprit scientifique doit se former en se réformant. »

3 ème sujet :

La science, dans son besoin d'achèvement comme dans son principe, s'oppose

absolument à l'opinion. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour

d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion ; de sorte que l'opinion a, en droit, toujours tort.

L'opinion pense mal : elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances. En désignant

les objets par leur utilité, elle s'interdit de les connaître. On ne peut rien fonder sur l'opinion ; il

faut d'abord la détruire. Elle est le premier obstacle à surmonter. Il ne suffirait pas par exemple,

de la rectifier sur des points particuliers, en maintenant, comme une sorte de morale provisoire, une connaissance vulgaire provisoire. L'esprit scientifique nous interdit d'avoir une opinion sur des questions que nous ne savons pas formuler clairement. Avant tout, il faut savoir poser des

problèmes. Et quoi qu'on dise, dans la vie scientifique, les problèmes ne se posent pas d'eux-mêmes. C'est précisément ce

sens du problème qui donne la marque du véritable esprit

scientifique. Pour un esprit scientifique, toute connaissance est une réponse à une question. S'il

n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien

n'est donné. Tout est construit.Gaston Bachelard.Pour expliquer ce texte vous répondrez aux questions suivantes, qui sont destinées

principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas indépendantes les unes des autres et

demandent que le texte soit d'abord étudié dans son ensemble.QUESTIONS1. Dégager la thèse du texte et les étapes de son argumentation.2. Expliquez :

a. " l'opinion pense mal ; elle ne pense pas : elle traduit des besoins en connaissances ». b. " ce sens du problème qui donne la marque du véritable esprit scientifique » ; c. " rien ne va de soi. Rien n'est donné. Tout est construit ».

3. L'opinion fait-elle obstacle à la science,Page 1/2

SUJET 1SUJET 1 : QUEL BESOIN AVONS-NOUS DE CHERCHER: QUEL BESOIN AVONS-NOUS DE CHERCHER

LA VERITELA VERITE ??

A/ Coup de pouce.I/ Analyse du sujet.-Le Besoin renvoie à la nécessité d'un objet pour permettre la subsistance et la

croissance d'un être. Dire que nous avons besoin de la vérité, c'est supposer que, sans cette recherche, notre survie et notre bien-être sont compromis. Il se distingue du désir, tendance vers un objet considéré comme source de

satisfaction, mais dont la non-réalisation n'entraîne qu'une frustration.-La vérité, conformité de la pensée à son objet, manifeste une saisie du réel. Il

faudra alors se demander si cette saisie répond à un besoin, si elle satisfait un

manque, ou si elle n'est pas plutôt dangereuse pour la vie même.II/ Problématique et planSi l'on a besoin de chercher la vérité, c'est parce qu'elle ne se donne pas d'emblée, qu'elle

est voilée par les apparences. Dire que l'on a besoin de chercher la vérité, c'est affirmer qu'il y a

danger pour notre existence à demeurer dans la croyance et le préjugé.On analysera donc d'abord les avantages du savoir, pour montrer ensuite en quel sens la

vérité peut être angoissante, l'illusion et le mensonge se révélant être parfois plus efficaces d'un

point de vue pratique et politique.Cependant, la recherche de la vérité reste un désir et un devoir ancrés au coeur même de

la nature humaine. Reste à savoir si elle est un désir légitime.Plan de la dissertationI/ L'utilité pratique de la véritéII/ la recherche de la vérité ne répond pas à un besoin...III/ ... mais à un désir que nous avons le devoir de satisfaire.IV/ Utiliser ses connaissances.-Afin d'évaluer l'intérêt de la recherche de la vérité, nous analyserons le

mensonge et l'illusion. Le premier, assertion volontairement contraire à la

vérité, montre que tous n'ont pas intérêt à la recherche de la vérité, et qu'elle ne

répond en ce sens pas nécessairement à un besoin. L'illusion, née d'un désir, montre que l'on peut avoir besoin de se cacher la vérité : il est des vérités

difficiles à entendre.-Platon : le mensonge peut s'avérer nécessaire en politique : on peut refuser la

recherche de la vérité au nom de l'utilité : " A ceux qui gouvernent la cité [...]

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revient la possibilité de mentir, que ce soit à l'égard des ennemis ou à l'égard des citoyens quand il s'agit de l'intérêt de la cité » (La République ). -Pour Kant, dire la vérité est un devoir, l'on ne peut moralement vouloir le mensonge : " Être véridique dans les propos qu'on ne peut éluder, c'est là le devoir formel de l'homme envers chaque homme, quelle que soit la gravité du préjudice qui peut en résulter pour soi-même ou pour autrui » (

Fondements de

la métaphysique des moeurs).

B/ CORRIGE : plan détaillé [Introduction]Le développement des sciences montre l'engouement de l'humanité pour la vérité.

Valeur absolue, elle est l'objet d'une quête infinie. Mais quel besoin avons-nous de chercher la

vérité ? Si nous admettons facilement que la vérité est digne de respect, nous préférons parfois

secrètement ne pas voir la réalité telle qu'elle est. Mais la recherche de la vérité ne répond-elle

pas au-delà de ses conséquences directes, à un désir profondément ancré dans la nature

humaine ?

[I/ L'utilité pratique de la vérité]La possession de la vérité (adéquation de la pensée au réel) assure à l'homme la saisie du

fonctionnement des phénomènes. Le savoir a des vertus pratiques : il permet d'agir, de

connaître les moyens permettant d'accéder aux fins que l'on se donne.La science développe la

technique ensemble de procédés et savoir-faire permettant d'atteindre un but prédéterminé. L'homme se libère de la nature et des obstacles qu'il rencontre par le savoir. On recherche donc la vérité d'abord pour son utilité : elle permet de satisfaire

besoins et désirs.Exemple : pour se nourrir, plus l'on maîtrise les techniques de l'agriculture, plus on

connaît les moyens de garantir une bonne récolte, plus on peut satisfaire ses besoins. On a

besoin de recherche la vérité pour combler ses manques physiques.[II/ La recherche de la vérité ne répond pas un à besoin]Cependant, dès lors qu'on maîtrise les techniques rudimentaires nécessaires à la

subsistance, on peut abandonner la recherche de la vérité, celle-ci ne répondant plus à un

besoin.

Même plus, on peut parfois avoir besoin d'occulter la vérité. " Toute vérité n'est pas

bonne à dire » ; la vérité est parfois décevante, cruelle, source d'angoisse. L' illusion est un besoin. Le mensonge peut également s'avérer efficace, notamment en politique : " A ceux qui

gouvernent la cité [...] revient la possibilité de mentir, que ce soit à l'égard des ennemis ou à

l'égard des citoyens quand il s'agit de l'intérêt de la cité », écrit Platon (La République). Ce n'est

pas la recherche de la vérité qui est ici nécessaire, mais le fait de la taire.Page 1/2

[III/ ... mais à un désir que nous avons le devoir de satisfaire]Même si la vérité blesse, l'homme tend à la rechercher. N'est-ce pas plutôt à un désir que

correspond cette quête, un désir légitime car inscrit dans la nature même de l'homme, comme le

souligne Aristote lorsqu'il écrit : " Tous les hommes désirent naturellement savoir » Métaphysique) ? La recherche de la vérité est, dans le domaine de la connaissance, non un

besoin qui répond à ses caractéristiques biologiques, mais un désir essentiel à l'homme pour

l'accomplissement de sa nature.Kant montre que ne peut être tenu pour moralement bon qu'un principe dont on peut vouloir qu'il devienne en même temps une loi universelle. Or, le menteur, ne souhaitant pas

être découvert, désire qu'autrui agisse en fonction d'une maxime inverse à la sienne (maxime de

la sincérité). Moralement, chercher et dire la vérité est un devoir. [Conclusion]Même si l'homme, en tant qu'animal, ne se caractérise pas par son besoin de cherche la vérité, le désir de la chercher le caractérise néanmoins en propre dès que l'on met l'accent sur son caractère raisonnable : si l'homme possède la raison, faculté de désirer, selon Kant, parce

que toujours en quête de vérité, il ne peut actualiser son essence que par cette recherche qui se

définit avant tout comme quête de liberté : savoir, c'est pouvoir s'émanciper.Mais l'on pourrait, avec Nietzsche, interroger la

légitimité de ce désir de vérité : Vouloir le vrai » ce pourrait être, secrètement, vouloir la mort. »

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22 èè meme sujet sujet : comment comprenez-vous cette: comment comprenez-vous cette

formule de G. Bachelardformule de G. Bachelard : : "" l'espritl'esprit scientifique doit se former contre lascientifique doit se former contre la nature, contre ce qui est en nous et horsnature, contre ce qui est en nous et hors de nous l'impulsion et l'instruction de lade nous l'impulsion et l'instruction de la nature, contre l'entrainement naturel,nature, contre l'entrainement naturel, contre le fait colore et divers. L'espritcontre le fait colore et divers. L'esprit scientifique doit se former en sescientifique doit se former en se rformant.érformant.é »»

CORRIGE : devoir rédigé Il est banal d'interpréter l'activité scientifique comme le prolongement, comme

l'approfondissement de la connaissance vulgaire et des techniques primitives. L'agriculteur, qui

après une longue expérience parvient, en interprétant la limpidité de l'atmosphère, la direction

du vent et la forme des nuages, à prévoir le temps du lendemain raisonne au fond déjà comme le

savant météorologiste qui dispose simplement d'un système de signes plus étendu et de la

connaissance de lois plus précises. On sait d'autre part que les premiers géomètres furent des

arpenteurs, des " mesureurs de terre » qui, dans l'Egypte ancienne, avaient à redistribuer les

terres après la crue du Nil. On rappelle complaisamment que " la science est née à l'atelier, à la

cuisine, à la chasse ». Pourtant si la science n'était que le prolongement naturel des actes spontanés et des expériences primitives, on comprendrait mal que les science soit une aventure si récente dans l'histoire des hommes ; plus de dix mille ans des civilisations complexes et raffinées ; or, la

physique date de trois siècles, la chimie de deux siècles, la biologie d'un siècle à peine, tandis

que les sciences humaines commencent tout juste de nos jours à mériter le nom de sciences : il

semble donc bien, à la réflexion, que l'attitude scientifique, loin d'être spontanée chez l'homme,

soit un produit tardif de l'histoire.C'est que la connaissance spontanée ne peut parvenir à saisir des structures objectives.

Elle reflète tout naturellement notre organisation physiologique, nos tendances psychiques, nos

préjugés autour de la terre. Notre propre position à la surface de la terre, ainsi que nos organes

de vision, rendent inévitable cette première interprétation : de même l'antique et fausse

doctrine des quatre éléments n'est que la systématisation de la perception naïve : n'importe qui

distingue immédiatement l'eau, la terre, l'air et le feu ; ce qui est le plus manifeste est tenu pour

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essentiel. Tout naturellement nous projetons sur le monde nos dispositions mentales. Ainsi Aristote, voyait-il l'univers à l'image de la grammaire de la langue grecque, composé de

" substances » et " d'attributs » ; le marbre est froid, la laine est chaude, le plomb est lourd.

L'explication par les " vertus » occultes - est en fait naïvement psychologique : la nature a horreur du vide comme Madame la Baronne a horreur du thé. Aristote suivait la suggestion de

sens lorsqu'il distinguait les corps lourds dont le lien naturel est le bas et les corps légers dont le

lieu naturel est le haut. Les corps inertes sont ici involontairement assimilés à des hommes qui

s'efforcent de retrouver leur " chez soi ». Spontanément " je vois le monde comme je suis » et

non pas comme il est, selon l'heureuse expression de Paul Eluard. Et je ne projette pas seulement sur le monde mes dispositions personnelles mais encore tous les mythes que je tiens

de la tradition. Ainsi les observateurs de l'aurore boréale du 11 octobre 1527 décrivent qu'ils

virent dans le ciel des t^tes ensanglantées de damnés et des diables cornus armés de tridents et

de glaives flamboyants.L'attitude scientifique apparaît alors comme une rupture avec l'attitude naturelle. La

science, bien loin de prolonger la vision spontanée que nous avons de l'univers, la transforme

radicalement. Aux faits " colorés et divers » de la perception commune elle substitue un univers

de quantités abstraites ; à la place du sensible sonore et coloré elle découvre des vibrations dont

on peut mesurer longueur d'ondes et fréquence ; à la diversité empirique elle substitue l'unification rationnelle : non seulement, pour la chimie, les corps infiniment divers se ramènent à une centaine de corps simples, mais encore ceux-ci sont-ils composés d'atomes et

l'atome lui-même est aujourd'hui analysé, l'électron apparaissant comme le constituant ultime

de la matière : là où la perception immédiate voit des êtres, la science ne connaît que des

rapports ; toutes les propriétés apparentes des choses se ramènent à des relations avec d'autres

choses : la chaleur apparente d'une substance s'explique par sa " conductibilité », le poids

dépend du champ de gravitation, la couleur d'un objet de la lumière qu'il réfléchit.Tandis que, spontanément nous nous projetons nous-mêmes sur l'univers, la science

nous enseigne à nous comprendre, tout au contraire, à partir de l'univers. Ce qui était principe

inconscient d'interprétation devient objet d'explication. Pour l'alchimiste Paracelse (1493-1541), la rouille et le vert-de-gris étaient les " excréments » des métaux qui " mangent et boivent

plus que de raison dans le sein de la terre ». Paracelse projetait sur les phénomènes chimiques

son expérience humaine de la digestion. La science renverse ce schéma alimentaire par les

diastases. La chimie de Paracelse était une biologie imaginaire. Notre biologie s'efforce d'être

une chimie vraie.Le grand obstacle à la connaissance objective c'est le corps. La conquête de l'objectivité

suppose, dans toute la mesure du possible, sa mise hors-circuit. Sans doute lisons-nous avec nos

yeux les indications des instruments scientifiques. Mais précisément ce donné visuel, spatial, se

prête à la mesure et permet de construire un savoir objectif ; la sensation musculaire du poids,

subjective et imprécise, devient par exemple l'appréciation visuelle de la position de l'aiguille de

la balance ; la " force » est mesurée par l'allongement communiqué à un ressort. La température

devient un fait scientifique lorsqu'elle n'est plus sentie sur la peau mais lue sur le thermomètre ;

la lecture du thermomètre représente l'élimination de mon corps, lui-même source de chaleur,

de la connaissance de la chaleur. Et ce qu'il y a de plus remarquable c'est que mon corps origine

de mes appréciations spontanées sur la température, devient alors l'objet d'une connaissance

physiologique scientifique qui détecte les " récepteurs thermiques », montre que l'impression de

température est en partie soumise aux variations de la circulation sanguine, au fonctionnement

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plus ou moins satisfaisant du foie, etc... La subjectivité, sensible, origine de la connaissance

empirique, obstacle à la connaissance scientifique, devient l'objet d'une analyse scientifique : le

cycle de la " désubjectivisation » de la connaissance exige donc une véritable conversion

mentale qui déchoit mon corps de toute position privilégiée dans la connaissance, en fait un

simple objet explicable par ses relations avec les autres objets. A cet égard l'héliocentrisme copernicien demeure l'exemple type de la découverte scientifique ; ici " l'impulsion et l'instruction de la nature » aussi radicalement redressées et comme le dit magnifiquement

Brunschvicg, le savant peut " se rendre à lui-même le témoignage que détachant sa pensée du

point auquel il paraissait lié à jamais et par les organes du corps et par la région de l'espace où la

terre est située, il a bien su l'ordonner en un système adéquat à l'ordre des mouvements universel ». M. Bachelard a donc tout à fait raison de dire que l'esprit scientifique s'est formé " contre

l'entraînement naturel, contre le fait coloré et divers ». L'esprit scientifique, ajoute-t-il, " se

forme en se réformant ». Il ne faut pas, en effet, s'imaginer que l'esprit scientifique se constitue

d'un seul coup, le progrès scientifique apparaissant comme une accumulation progressive de découvertes qui s'ajouteraient paisiblement les unes aux autres. En réalité la science ne progresse pas par accumulation mais par crises. L'esprit scientifique apparaît à chaque momentquotesdbs_dbs4.pdfusesText_8