[PDF] Vian: Le déserteur



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Le Déserteur, Boris Vian - ac-normandiefr

Le Déserteur, Boris Vian Monsieur le Président je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir Monsieur le Président je ne veux pas la faire je ne suis pas sur terre Pour tuer des pauvres gens C’est pas pour vous fâcher



Le déserteur

vous a-vez le temps Je 3 C viens de re - ce - voir mes 3 7 3 A7 Dm pa - piers mi - li - tai - res pour 7 3 G7 Am par - tir à la guer - re a - 3 D7 G7 C vant mer-cre-di soir Mon - 10 3 F sieur le pré -si -dent je 10 3 3 B7 Em ne veux pas la faire je 3 A7 Dm ne suis pas sur terre pour 3 Le déserteur Paroles : Boris Vian Musique : Harold Berg



Le déserteur – Boris Vian

Paroles : Monsieur le Président Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir Monsieur le Président Je ne veux pas la faire Jene suis pas sur terre Pour tuer des pauvres gens C'est pas pour vous fâcher Il faut que je vous dise



Vian: Le déserteur

Boris Vian, Le déserteur une lourde histoire familiale que par une conscience politique D'ailleurs, les deux versions de la 4e strophe le montrent clairement : le choix final de Vian est beaucoup moins pacifiste et universaliste Il n'accuse pas les guerres d'être des « bêtises », mais refuse d'y participer au nom de son histoire personnelle



(Imprimer – Le Déserteur - Boris Vian - Paroles de la chanson)

Title (Imprimer – Le Déserteur - Boris Vian - Paroles de la chanson) Author: LAN 1 Created Date: 5/3/2012 7:24:13 PM



1 Le déserteur, Boris Vian, 1953

Dans le texte 2, c’est Boris Vian qui parle et qui dit « je », il parle de la chanson du Déserteur qu’il a créée et donne sa véritable opinion d’auteur sur la guerre ( 1 point : les deux « je » sont différents, 1 point : personnage de pauvre homme dans



LE DESERTEUR Arts, Etats et Pouvoir LE DESERTEUR Arts du son

LE DESERTEUR LE DESERTEUR Crée en 1954, les paroles sont de BORIS VIAN, et la musique est composée par BORIS VIAN et HAROLD BERG Monsieur le Président Je vous fais une lettre Que vous lirez peut-être Si vous avez le temps Je viens de recevoir Mes papiers militaires Pour partir à la guerre Avant mercredi soir Monsieur le Président



CHAPITRE 2 : MUSIQUE ENGAGEE ECOUTE PRINCIPALE : LE DESERTEUR

Elle fut enregistrée le jour de la défaite de l’armée française lors de la bataille de Dien Bien Phu qui sonna le début de la fin de la guerre d’Indochine Bien que Boris Vian la chante lui-même quelques temps plus tard, c’est Marcel Mouloudji qui en est le premier interprète Il modifia certaines paroles avec l’accord de Boris Vian

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Boris Vian, Le déserteur

1.Inscription dans les programmes

Niveaux :

En classe de 3e

-Education civique - IIIe partie du programme (" La Défense et la paix »), thème n°2 : " La Défense et

l'action internationale de la France ».

-Histoire - IIe partie du programme, " Une géopolitique mondiale (depuis 1945) », thème n°2 : " Des

colonies aux Etats nouvellement indépendants ».

En classe de 1ère

-ECJS - Thème n°4 : " La nation, sa défense et la sécurité nationale »

-Histoire ES/L - Thème 4 " Colonisation et décolonisation ». Question sur la décolonisation.

-Histoire S - Thème 3 " La République face à la question coloniale ». Question sur la guerre d'Algérie

Durée: 1 heure.

1.Ressources en ligne

◦La page consacrée à la chanson sur le site " Ces chansons qui font l'histoire » : ◦L'exposition de la B.N.F. consacrée à Boris Vian : http://expositions.bnf.fr/vian ◦Document: Les paroles de la chanson et leurs variantes

Paroles...... et variantes

Monsieur le président

Je vous fais une lettre

Que vous lirez peut-être

Si vous avez le temps.

Je viens de recevoir

Mes papiers militaires

Pour partir à la guerre

Avant mercredi soir.

Monsieur le président,

Je ne veux pas la faire

Je ne suis pas sur terre

Pour tuer des pauvres gens.

C'est pas pour vous fâcher,

Il faut que je vous dise,

Ma décision est prise,

Je m'en vais déserter.

Depuis que je suis né,

J'ai vu mourir mon père,

J'ai vu partir mes frères

Et pleurer mes enfants.

Ma mère a tant souffertC'est pas pour vous fâcher,

Il faut que je vous dise

Les guerres sont des bếtises,

Le monde en a assez

Geoffrey Gekiere 1

Boris Vian, Le déserteur

Qu'elle est dedans sa tombe

Et se moque des bombes

Et se moque des vers.

Quand j'étais prisonnier,

On m'a volé ma femme,

On m'a volé mon âme,

Et tout mon cher passé.

Demain de bon matin

Je fermerai ma porte

Au nez des années mortes,

J'irai sur les chemins.

Je mendierai ma vie

Sur les routes de France,

De Bretagne en Provence

Et je crierai aux gens:

"Refusez d'obéir,

Refusez de la faire,

N'allez pas à la guerre,

Refusez de partir.»

S'il faut donner son sang,

Allez donner le vôtre,

Vous êtes bon apôtre

Monsieur le président.

Si vous me poursuivez,

Prévenez vos gendarmes

Que je n'aurai pas d'armes

Et qu'ils pourront tirer.Si vous me condamnez,

Prévenez vos gendarmes,

Que j'emporte des armes

Et que je sais tirer

1.Problématique, déroulement

Plusieurs pistes de travail sont envisageables :

-travail sur le texte et le sens de ses variantes

-mise en rapport du texte et du contexte historique dans lequel la chanson est composée, produite, traduite

-commentaires et explications sur le texte du journaliste -la mise en musique du texte : accompagnement, arrangement, styles.

Le texte est en lui-même très ambigu. Le personnage joué par Vian oscille ainsi entre modestie surjouée

(" que vous lirez peut-être / si vous avez le temps », " c'est pas pour vous fâcher ») et insolence assumée

(" s'il faut donner son sang / Allez donner le vôtre »), entre résignation individuelle (" que je n'aurai pas

d'armes / et qu'ils pourront tirer ») et appel à l'insoumission (" refusez d'obéir (...) / n'allez pas à la

guerre »).

On pourra toutefois remarquer l'absence presque totale d'allusion politique dans le contexte de Guerre

Froide, idéologiquement pourtant très clivant. Le 3e paragraphe (" Je ne suis pas sur terre / Pour tuer des

pauvres gens. ») pourrait à la limite être lu comme l'indice du poids de la conscience de classe dans la

décision du déserteur. Cependant, celle-ci est avant tout individuelle, et semble davantage motivée par

Geoffrey Gekiere 2

Boris Vian, Le déserteur

une lourde histoire familiale que par une conscience politique. D'ailleurs, les deux versions de la 4e

strophe le montrent clairement : le choix final de Vian est beaucoup moins pacifiste et universaliste. Il

n'accuse pas les guerres d'être des " bêtises », mais refuse d'y participer au nom de son histoire

personnelle.

Ces remarques nous amènent à la mise en relation des paroles de la chanson avec le contexte historique

de sa composition. De manière paradoxale, l'identité du déserteur demeure mystérieuse du début à la fin,

alors même qu'il nous donne une série d'informations cruciales sur sa vie. Des élèves de 3e ayant étudié la

France dans la première moitié du XXe siècle (Première et Seconde Guerre Mondiale notamment)

pourront raccrocher les éléments biographiques du déserteur à l'histoire de France (dans quel conflit son

père a-t-il pu mourir ? quand lui-même a-t-il déjà été fait prisonnier?)... et comprendre ainsi la rhétorique

de Vian : personnage à la fois familier dans son expérience de l'histoire et anonyme quant à son identité

propre, il est un Français banal, qui a subi dans sa chair les soubresauts de son siècle, et refuse

simplement de souffrir davantage.

Mais pourquoi écrire au président en 1954 ? Il s'agit maintenant de mettre en rapport la chanson et son

contexte immédiat de composition : guerre d'Indochine, hésitation du gouvernement à faire appel au

contingent, contexte de Guerre Froide. On fera remarquer que finalement, la chanson de Vian avait un peu

d'avance sur les événements : l'appel au contingent n'aura lieu que quelques années plus tard, au moment

de la guerre d'Algérie.

Une fois ces explications faites, le moment est probablement venu de faire écouter aux élèves la

chronique de Bertrand Dicale, en leur demandant de prêter une attention particulière au destin de la

chanson, oscillant entre censure et succès universel. Quelques questions simples pourront guider l'écoute

de la chronique. On pourra ainsi demander aux élèves le paragraphe qui leur semble le plus subversif, et

qui aurait donc pu décider la censure à agir (s'agit-il de l'idée globale de la " désertion », ou de manière

plus précise, de l'appel à l'insoumission des couplets 9 et 10?). D'autres chansons de Vian seront

censurées. Lui-même saura en jouer avec humour : il introduit sa Java des bombes atomiques, en

annonçant que celle-ci a obtenu une " autorisation spéciale de la commission du même nom »... Le

gouvernement français, acceptant mal l'idée que l'on puisse rire de son atomisation fictive, censure

effectivement la chanson. Par ailleurs, la question de l'étonnante diversité stylistique et géographique de

son héritage peut-être questionnée : le choix initial de Vian de faire de son déserteur un anonyme dans

lequel toutes les victimes de la guerre peuvent se reconnaître y est sans aucun doute pour quelque chose,

le contexte social et politique des années 1960 faisant le reste.

Musicalement, il pourrait être intéressant de comparer brièvement les premières secondes du Déserteur,

avec quelques autres chansons de Vian : La Java des bombes atomiques, La complainte du progrès, Le

cinématographe, Ah ! si j'avais un franc cinquante !... La différence saute aux oreilles : rythmique,

arrangement, mélodie... Le Déserteur est véritablement une chanson à part :

•quatuor de hautbois et de bassons, répétant une série d'accords mineurs aux moments clés de la chanson ;

utilisés dans ce qu'ils ont de plus mélancolique, ces instruments renforcent le sentiment de tristesse, et

presque de découragement qui naît de cette révolte individuelle •accompagnement discret (balais à la batterie)

•légère mélodie (piano, guitare, hautbois à tour de rôle) venant appuyer le chanteur

Les moments-clés : quelques questions à poser aux élèves...

•Comment l'accompagnement change-t-il au moment où le déserteur annonce l'idée clé de la chanson (3e

et 4e couplet) ? => Les bois viennent renforcer le quartet jazz (batterie, piano, contrebasse, guitare),

donnant ainsi une puissance expressive particulière à ce moment de la chanson

•Quel caractère prend la section rythmique du quartet (batterie, contrebasse) lors du 7e couplet (" Quand

j'étais prisonnier... ») ? => musique prend soudain un caractère martial, créant de fait une identification

entre la musique militaire et les souffrances du prisonnier éloigné de sa famille.

Bref, les élèves peuvent peut-être retenir l'idée que Vian, héritier d'une culture familiale classique (il doit

d'ailleurs son prénom à l'admiration que sa mère éprouvait pour l'opéra de Moussorgski, Boris Godounov)

Geoffrey Gekiere 3

Boris Vian, Le déserteur

et d'une culture personnelle germanopratine jazzy, a ici créé un objet musical ambigu et inclassable.

Geoffrey Gekiere 4

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