LE COZ - Le gouvernement des émotions
Le pouvoir médiatique s’impose en faisant vibrer la sensibilité au rythme haletant de stimulations sonores et visuelles qui produisent une véritable addiction collective aux émotions Le pouvoir politique joue sur les mêmes ressorts S’il est vrai que l’émotion est le cheval de Troie de la manipulation, cette
Le journalisme, quatrième pouvoir
ministère Villèle » La croyance au pouvoir de la presse trouve ici son expression la plus aboutie De nos jours lui font écho le « pouvoir (ou tribunal) médiatique » et d’autres expressions du même genre La littérature du xixe siècle est remplie de prises de position sur les supposés abus de pouvoir de la presse,
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pouvoir aujourd’hui, il faut savoir attirer les médias Le pouvoir repose sur une légitimité élective et de plus en plus en plus sur une légitimité cathodique ou médiatique Ce qui pose pro lème à otteret ’est que la légitimité médiatique, le savoir paraître n’est pas régi par
La révolution tunisienne à travers le web - BnF
Les rapports entre le pouvoir politique et le pouvoir médiatique sont complexes Dans une démocratie, le pouvoir politique organise par la loi le cadre ’exercice de la liberté dd ’expression et de la liberté de la presse tandis les
Pistes pour une séquence sur l’image médiatique
Demander aux élèves quel est, selon eux, le meilleur média pour s’informer, justifier la réponse avec deux arguments Demander aux élèves, si pour eux, l’information passe par le texte ou par l’image, justifier la réponse avec deux arguments Proposition 2 : Comparer le traitement d’une même information dans différents médias
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?Dossier
28 I Cahiers français I Septembre - octobre 2018
Le journalisme, quatrième pouvoir ?
Patrick Eveno
Spécialiste de l"histoire des médias.
Professeur émérite à l"université Paris-1 Panthéon-Sorbonne Président de l"Observatoire de la déontologie de l"information (ODI) depuis 2013Auteur, notamment, de 100 ans à travers les unes de la presse, Paris, Larousse, 2017Premier ou quatrième pouvoir, ou encore contre-pouvoir, le journalisme
est mis en question en ce début de XXI e siècle. La multiplication des réseaux d"information et de communication, la mainmise de puissances économiques sur les médias, le contournement ou la stigmatisation des journalistes par des politiques, la défiance des publics envers les paroles d"experts, tout se conjugue pour considérer que le journalisme tel qu"on le connaît depuis le XIX e siècle est en passe de disparaître. Qu"en est-il ?É laborée par John Locke (1632-1704) dans sonSecond traité du gouver-
nement civil (1690) et par Charles de Montesquieu (1689-1755) dansL"Esprit des lois (1748)
, la théorie de la séparation des pouvoirs est au cur des conquêtes démocratiques. Elle distingue trois fonctions : législative, qui édicte les lois, exécutive, qui veille à leur exécution, et judiciaire, qui règle litiges et con?its. " Pour qu"on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pou- voir arrête le pouvoir », disait Montesquieu. Cette théorie a fortement in?uencé les démo- crates de la première Révolution française : l"article 16 de la Déclaration des droits de l"homme et du citoyen affirme que " toutesociété dans laquelle la garantie des droits n"est pas assurée, ni la séparation des pou-
voirs déterminée, n"a point de Constitution ».Cependant, ces pouvoirs sont à leur tour
influencés par des contre-pouvoirs : associations, corporations, syndicats, presse, opinion publique. Dès la Révolution, et plus encore au xixe siècle, la presse s"est imposée comme un contre-pouvoir, quitte à être accusée de vouloir devenir elle-même un pouvoir.Le pouvoir de la presse
En France, on peut dater de 1824 l"a?rmation
de ce pouvoir de la presse. Les frères Bertin, propriétaires du plus important quotidien de la Restauration, Le Journal des débats, soutiennent les libéraux, notamment Chateaubriand contre Villèle. Louis-FrançoisCahiers français ?I?29
DOSSIER
LE JOURNALISME, QUATRIÈME POUVOIR??
Bertin, dit Bertin de Veaux, s"adresse ainsi à
la Chambre au ministre de Charles X, Joseph de Villèle : " Souvenez-vous que les Débats ont déjà renversé les ministères Decazes et Richelieu. Ils sauront aussi renverser le ministère Villèle. » La croyance au pouvoir de la presse trouve ici son expression la plus aboutie. De nos jours lui font écho le " pouvoir (ou tribunal) médiatique » et d"autres expressions du même genre. La littérature du xix e siècle est remplie de prises de position sur les supposés abus de pouvoir de la presse, que l"on pourrait transférer sous la plume de nos contemporains.Ainsi en 1841, la Physiologie de la presse
(anonyme) affirme : " Le journalisme est aujourd"hui une puissance établie. Tout se fait par les journaux, et rien ne se fait que par eux. [...] Bien plus, le journalisme, tel qu"il est organisé par la force des choses, n"est pas seulement un quatrième pouvoir dans l"État, il est le plus puissant et le plus in?uent de tous les pouvoirs, et il menace d"absorber les trois autres, déjà passablement amoindris. Les ministres craignent les journaux, les députés se mettent à genoux devant les journaux, les hommes en place redoutent par-dessus tout les attaques de ce qu"on est convenu d"appeler les organes de l"opinion publique, lesquels ne sont le plus souvent que l"expression d"unecoterie ou d"une rancune personnelle. »En 1853, Charles de Monseignat, dans sa Notice historique sur les journaux, donne les
clés de cette ré?exion : " Dans la société, telle que nous l"a faite la civilisation moderne, s"est élevé un pouvoir nouveau, le journal. Le journal a remplacé pour beaucoup de gens le directeur de conscience. Il damne, il sauve, il est infaillible ; il règle, moyennant rétribution, la foi de ses lecteurs ; il se charge de penser et de juger pour le compte d"autrui ; et, chaque matin, l"abonné fait sa provision d"idées, et place, pour la journée, dans les cases vides de son cerveau, l"opinion que lui a fournie le journal. » C"est le journal, on dirait maintenant " les médias », qui fait l"opinion, les électeurs n"étant que des réceptacles passifs, deséponges qui absorbent et restituent dans
l"urne le ?ux médiatique. "Pas de société démocratique sans droit à être informé " J"accuse », le célèbre article d"É. Zola rédigé pendant l"affaireDreyfus, en
première page du quotidienL"Aurore
du 13 janvier 1898© COLLECTION YLI/SIPA
?Dossier30 I Cahiers français I Septembre - octobre 2018
Les choses sont un peu plus compliquées.
Certes, il n"y a pas de société démocratique sans droit du public à être informé, comme le soulignait Eugène Pelletan, rapporteur au Sénat de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse : " La presse à bon marché est une promesse tacite de la République au su?rage universel. Ce n"est pas assez que tout citoyen ait le droit de voter. Il importe qu"il ait la conscience de son vote, et comment l"aurait- il si une presse à la portée de tous, du riche comme du pauvre, ne va chercher l"électeur jusque dans le dernier village ? [...] Or, la presse, et surtout la presse à bon marché, cette parole présente à la fois partout et à la même heure,grâce à la vapeur et à l"électricité, peut seule tenir la France tout entière assemblée comme
sur une place publique et la mettre, homme par homme et jour par jour, dans la con?dence de tous les événements et au courant de toutes les questions ; et ainsi, de près comme de loin, le suffrage universel forme un vaste auditoire invisible qui assiste à nos débats, entend nos discours, suit de l"il les actes du gouvernement et les pèse dans sa conscience. »