[PDF] Evaluation finale de la séquence 1 : la nouvelle réaliste



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Evaluation finale de la séquence 1 : la nouvelle réaliste

Ses parents firent mine de s'enquérir et de le chercher pendant huit jours Ils pleurèrent même L'hiver était rude et le dégel n'arrivait pas vite Or, un dimanche, en allant à la messe, les fermiers remarquèrent un grand vol de corbeaux qui tournoyaient sans fin au-dessus de la plaine, puis s'abattaient comme



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luation de programmes et la revue réalistes ensuite, l’approche réaliste sera située par rapport aux autres traditions épistémologiques, et la vision de la causalité selon le réalisme critique sera explicitée enfin, il sera ques - tion de l'approche réaliste pour l'évaluation de programmes et la revue



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Evaluation finale de la séquence 1 : la nouvelle réaliste

Séverine Garcia, lyc. Ribeaupierre

Connaître un mouvement littéraire : le réalisme (Q1) Connaître un genre, le récit : narrateur et focalisation (Q2) Connaître un genre, le récit : le schéma narratif (Q3) Connaître un genre, le récit : les fonctions de la description (Q4) Savoir répondre à une question de manière complète (Q5) Savoir repérer des procédés littéraires (Q5)

Texte : Guy de Maupassant, " L'Aǀeugle », version intégrale (le texte a été publié pour la première fois dans le

journal Le Gaulois du 31 mars 1882,puis dans le recueil Contes cruels la même année)

Qu'est-ce donc que cette joie du premier soleil ? Pourquoi cette lumière tombée sur la terre nous emplit-elle

ainsi du bonheur de vivre ? Le ciel est tout bleu, la campagne toute verte, les maisons toutes blanches ; et nos yeux

ravis boivent ces couleurs vives dont ils font de l'allégresse pour nos âmes. Et il nous vient des envies de danser, des

envies de courir, des envies de chanter, une légèreté heureuse de la pensée, une sorte de tendresse élargie, on

voudrait embrasser le soleil.

Les aveugles sous les portes, impassibles1 en leur éternelle obscurité, restent calmes comme toujours au

milieu de cette gaieté nouvelle, et, sans comprendre, ils apaisent à toute minute leur chien qui voudrait gambader.

tantôt !", l'autre répond : "Je m'en suis bien aperçu, qu'il faisait beau, Loulou ne tenait pas en place."

J'ai connu un de ces hommes dont la vie fut un des plus cruels martyres qu'on puisse rêver.

C'était un paysan, le fils d'un fermier normand. Tant que le père et la mère vécurent, on eut à peu près soin

de lui ; il ne souffrit guère que de son horrible infirmité ; mais dès que les vieux furent partis, l'existence atroce

autres. A chaque repas, on lui reprochait la nourriture ; on l'appelait fainéant, manant3 ; et bien que son beau-frère

se fût emparé de sa part d'héritage, on lui donnait à regret la soupe, juste assez pour qu'il ne mourût point.

Il avait une figure toute pâle, et deux grands yeux blancs comme des pains à cacheter4 ; et il demeurait

impassible sous l'injure, tellement enfermé en lui-même qu'on ignorait s'il la sentait. Jamais d'ailleurs il n'avait connu

aucune tendresse, sa mère l'ayant toujours un peu rudoyé, ne l'aimant guère ; car aux champs les inutiles sont des

nuisibles, et les paysans feraient volontiers comme les poules qui tuent les infirmes d'entre elles.

Sitôt la soupe avalée, il allait s'asseoir devant la porte en été, contre la cheminée en hiver, et il ne remuait

plus jusqu'au soir. Il ne faisait pas un geste, pas un mouvement ; seules ses paupières, qu'agitait une sorte de

souffrance nerveuse, retombaient parfois sur la tache blanche de ses yeux. Avait-il un esprit, une pensée, une

conscience nette de sa vie ? Personne ne se le demandait.

Pendant quelques années les choses allèrent ainsi. Mais son impuissance à rien faire autant que son

impassibilité finirent par exaspérer ses parents, et il devint un souffre-douleur, une sorte de bouffon-martyr, de

proie donnée à la férocité native, à la gaieté sauvage des brutes qui l'entouraient.

On imagina toutes les farces cruelles que sa cécité put inspirer. Et, pour se payer de ce qu'il mangeait, on fit

de ses repas des heures de plaisir pour les voisins et de supplice pour l'impotent5.

Les paysans des maisons prochaines s'en venaient à ce divertissement ; on se le disait de porte en porte, et

la cuisine de la ferme se trouvait pleine chaque jour. Tantôt on posait sur la table, devant son assiette où il

commençait à puiser le bouillon, quelque chat ou quelque chien. La bête avec son instinct flairait l'infirmité de

l'homme et, tout doucement, s'approchait, mangeait sans bruit, lapant avec délicatesse ; et quand un clapotis de

langue un peu bruyant avait éveillé l'attention du pauvre diable, elle s'écartait prudemment pour éviter le coup de

1imperturbables

2mendiant, miséreux

3 Mot péjoratif pour désigner un paysan

4 Pain à cacheter : petit morceau de pâte sèche qui remplace la cire

5 Invalide, infirme

cuiller qu'il envoyait au hasard devant lui.Alors c'étaient des rires, des poussées, des trépignements des spectateurs

tassés le long des murs. Et lui, sans jamais dire un mot, se remettait à manger de la main droite, tandis que, de la

gauche avancée, il protégeait et défendait son assiette.Tantôt on lui faisait mâcher des bouchons, du bois, des

feuilles ou même des ordures, qu'il ne pouvait distinguer.

Puis on se lassa même des plaisanteries ; et le beau-frère enrageant de le toujours nourrir, le frappa, le gifla

sans cesse, riant des efforts inutiles de l'autre pour parer les coups ou les rendre. Ce fut alors un jeu nouveau : le jeu

des claques. Et les valets de charrue, le goujat6, les servantes, lui lançaient à tout moment leur main par la figure, ce

qui imprimait à ses paupières un mouvement précipité. Il ne savait où se cacher et demeurait sans cesse les bras

étendus pour éviter les approches.

Enfin, on le contraignit à mendier. On le portait sur les routes les jours de marché, et dès qu'il entendait un

bruit de pas ou le roulement d'une voiture, il tendait son chapeau en balbutiant : "La charité, s'il vous plaît."

Mais le paysan n'est pas prodigue7, et, pendant des semaines entières, il ne rapportait pas un sou.

Ce fut alors contre lui une haine déchaînée, impitoyable. Et voici comment il mourut.

Un hiver, la terre était couverte de neige, et il gelait horriblement. Or son beau-frère, un matin, le conduisit

fort loin sur une grande route pour lui faire demander l'aumône. Il l'y laissa tout le jour, et quand la nuit fut venue, il

affirma devant ses gens qu'il ne l'avait plus retrouvé. Puis il ajouta : "Bast ! faut pas s'en occuper, quelqu'un l'aura

emmené parce qu'il avait froid. Pardié ! i n'est pas perdu. I reviendra ben d'main manger la soupe."

Le lendemain, il ne revint pas.

Après de longues heures d'attente, saisi par le froid, se sentant mourir, l'aveugle s'était mis à marcher. Ne

pouvant reconnaître la route ensevelie sous cette écume de glace, il avait erré au hasard, tombant dans les fossés, se

relevant, toujours muet, cherchant une maison.

Mais l'engourdissement des neiges l'avait peu à peu envahi, et ses jambes faibles ne le pouvant plus porter, il

s'était assis au milieu d'une plaine. Il ne se releva point. Les blancs flocons qui tombaient toujours l'ensevelirent. Son corps raidi disparut sous l'incessante

accumulation de leur foule infinie ; et rien n'indiquait plus la place où le cadavre était couché.

Ses parents firent mine de s'enquérir et de le chercher pendant huit jours. Ils pleurèrent même.

L'hiver était rude et le dégel n'arrivait pas vite. Or, un dimanche, en allant à la messe, les fermiers

remarquèrent un grand vol de corbeaux qui tournoyaient sans fin au-dessus de la plaine, puis s'abattaient comme

une pluie noire en tas à la même place, repartaient et revenaient toujours.

La semaine suivante, ils étaient encore là, les oiseaux sombres. Le ciel en portait un nuage comme s'ils se

fussent réunis de tous les coins de l'horizon ; et ils se laissaient tomber avec de grands cris dans la neige éclatante,

qu'ils tâchaient étrangement et fouillaient avec obstination.

Un gars alla voir ce qu'ils faisaient, et découvrit le corps de l'aveugle, à moitié dévoré déjà, déchiqueté. Ses

yeux pâles avaient disparu, piqués par les longs becs voraces.

Et je ne puis jamais ressentir la vive gaieté des jours de soleil, sans un souvenir triste et une pensée

mélancolique vers le gueux, si déshérité dans la vie que son horrible mort fut un soulagement pour tous ceux qui

l'avaient connu. Questions (conseil : accordez 15 à 20 minutes à chaque grande question)

1. Prouvez de la manière la plus complète possible que cette nouvelle de Maupassant est réaliste.

(Vous répondrez en plusieurs paragraphes développant chacun une idée) 4 points

2. a. Quel est le type de narrateur ͍ Yuel est l'intĠrġt de ce choidž ? 2 points

b. Quel est le type de focalisation ? Yuel est l'intĠrġt de ce choidž ? 2 points

3. a. Yuel est le point commun entre l'ĠlĠment perturbateur et l'ĠlĠment de rĠsolution du récit allant

de la ligne 11 à 67? Yuel est le message de l'auteur ă traǀers cela ? 2 points

b. Yuelle est la progression choisie par l'auteur entre la situation initiale et la situation finale dans

ces mêmes lignes ? Yuel est l'objectif ? 2 points

4. Lignes 60 à 65 : Analysez les fonctions de cette description. 3 points

6rustre

7généreux

(Vous répondrez selon la méthode vue en classe et en vous appuyant sur plusieurs repérages dans le texte) 5 points

Question bonus : Trouvez un détail apparaissant plusieurs fois et porteur de sens pour tout le texte.1 point

Evaluation finale 1 : la nouvelle réaliste (rattrapage) Connaître un genre, le récit : définition de la nouvelle (Q1) Connaître un mouvement littéraire : le réalisme (Q2) Connaître un genre, le récit : narrateur et focalisation (Q3) Savoir répondre à une question de manière complète Savoir repérer des procédés littéraires

Texte : Guy de Maupassant, " L'Aǀeugle », version intégrale (le texte a été publié pour la première fois dans le

journal Le Gaulois du 31 mars 1882, puis dans le recueil Contes cruels la même année)

Qu'est-ce donc que cette joie du premier soleil ? Pourquoi cette lumière tombée sur la terre nous emplit-elle

ainsi du bonheur de vivre ? Le ciel est tout bleu, la campagne toute verte, les maisons toutes blanches ; et nos yeux

ravis boivent ces couleurs vives dont ils font de l'allégresse pour nos âmes. Et il nous vient des envies de danser, des

envies de courir, des envies de chanter, une légèreté heureuse de la pensée, une sorte de tendresse élargie, on

voudrait embrasser le soleil.

Les aveugles sous les portes, impassibles8 en leur éternelle obscurité, restent calmes comme toujours au

milieu de cette gaieté nouvelle, et, sans comprendre, ils apaisent à toute minute leur chien qui voudrait gambader.

tantôt !", l'autre répond : "Je m'en suis bien aperçu, qu'il faisait beau, Loulou ne tenait pas en place."

J'ai connu un de ces hommes dont la vie fut un des plus cruels martyres qu'on puisse rêver.

C'était un paysan, le fils d'un fermier normand. Tant que le père et la mère vécurent, on eut à peu près soin

de lui ; il ne souffrit guère que de son horrible infirmité ; mais dès que les vieux furent partis, l'existence atroce

autres. A chaque repas, on lui reprochait la nourriture ; on l'appelait fainéant, manant10 ; et bien que son beau-frère

se fût emparé de sa part d'héritage, on lui donnait à regret la soupe, juste assez pour qu'il ne mourût point.

Il avait une figure toute pâle, et deux grands yeux blancs comme des pains à cacheter11 ; et il demeurait

impassible sous l'injure, tellement enfermé en lui-même qu'on ignorait s'il la sentait. Jamais d'ailleurs il n'avait connu

aucune tendresse, sa mère l'ayant toujours un peu rudoyé, ne l'aimant guère ; car aux champs les inutiles sont des

nuisibles, et les paysans feraient volontiers comme les poules qui tuent les infirmes d'entre elles.

Sitôt la soupe avalée, il allait s'asseoir devant la porte en été, contre la cheminée en hiver, et il ne remuait

plus jusqu'au soir. Il ne faisait pas un geste, pas un mouvement ; seules ses paupières, qu'agitait une sorte de

souffrance nerveuse, retombaient parfois sur la tache blanche de ses yeux. Avait-il un esprit, une pensée, une

conscience nette de sa vie ? Personne ne se le demandait.

Pendant quelques années les choses allèrent ainsi. Mais son impuissance à rien faire autant que son

impassibilité finirent par exaspérer ses parents, et il devint un souffre-douleur, une sorte de bouffon-martyr, de

proie donnée à la férocité native, à la gaieté sauvage des brutes qui l'entouraient.

On imagina toutes les farces cruelles que sa cécité put inspirer. Et, pour se payer de ce qu'il mangeait, on fit

de ses repas des heures de plaisir pour les voisins et de supplice pour l'impotent12.

Les paysans des maisons prochaines s'en venaient à ce divertissement ; on se le disait de porte en porte, et

8imperturbables

9mendiant, miséreux

10 Mot péjoratif pour désigner un paysan

11 Pain à cacheter : petit morceau de pâte sèche qui remplace la cire

12 Invalide, infirme

la cuisine de la ferme se trouvait pleine chaque jour. Tantôt on posait sur la table, devant son assiette où il

commençait à puiser le bouillon, quelque chat ou quelque chien. La bête avec son instinct flairait l'infirmité de

l'homme et, tout doucement, s'approchait, mangeait sans bruit, lapant avec délicatesse ; et quand un clapotis de

langue un peu bruyant avait éveillé l'attention du pauvre diable, elle s'écartait prudemment pour éviter le coup de

cuiller qu'il envoyait au hasard devant lui.Alors c'étaient des rires, des poussées, des trépignements des spectateurs

tassés le long des murs. Et lui, sans jamais dire un mot, se remettait à manger de la main droite, tandis que, de la

gauche avancée, il protégeait et défendait son assiette.Tantôt on lui faisait mâcher des bouchons, du bois, des

feuilles ou même des ordures, qu'il ne pouvait distinguer.

Puis on se lassa même des plaisanteries ; et le beau-frère enrageant de le toujours nourrir, le frappa, le gifla

sans cesse, riant des efforts inutiles de l'autre pour parer les coups ou les rendre. Ce fut alors un jeu nouveau : le jeu

des claques. Et les valets de charrue, le goujat13, les servantes, lui lançaient à tout moment leur main par la figure, ce

qui imprimait à ses paupières un mouvement précipité. Il ne savait où se cacher et demeurait sans cesse les bras

étendus pour éviter les approches.

Enfin, on le contraignit à mendier. On le portait sur les routes les jours de marché, et dès qu'il entendait un

bruit de pas ou le roulement d'une voiture, il tendait son chapeau en balbutiant : "La charité, s'il vous plaît."

Mais le paysan n'est pas prodigue14, et, pendant des semaines entières, il ne rapportait pas un sou.

Ce fut alors contre lui une haine déchaînée, impitoyable. Et voici comment il mourut.

Un hiver, la terre était couverte de neige, et il gelait horriblement. Or son beau-frère, un matin, le conduisit

fort loin sur une grande route pour lui faire demander l'aumône. Il l'y laissa tout le jour, et quand la nuit fut venue, il

affirma devant ses gens qu'il ne l'avait plus retrouvé. Puis il ajouta : "Bast ! faut pas s'en occuper, quelqu'un l'aura

emmené parce qu'il avait froid. Pardié ! i n'est pas perdu. I reviendra ben d'main manger la soupe."

Le lendemain, il ne revint pas.

Après de longues heures d'attente, saisi par le froid, se sentant mourir, l'aveugle s'était mis à marcher. Ne

pouvant reconnaître la route ensevelie sous cette écume de glace, il avait erré au hasard, tombant dans les fossés, se

relevant, toujours muet, cherchant une maison.

Mais l'engourdissement des neiges l'avait peu à peu envahi, et ses jambes faibles ne le pouvant plus porter, il

s'était assis au milieu d'une plaine. Il ne se releva point. Les blancs flocons qui tombaient toujours l'ensevelirent. Son corps raidi disparut sous l'incessante

accumulation de leur foule infinie ; et rien n'indiquait plus la place où le cadavre était couché.

Ses parents firent mine de s'enquérir et de le chercher pendant huit jours. Ils pleurèrent même.

L'hiver était rude et le dégel n'arrivait pas vite. Or, un dimanche, en allant à la messe, les fermiers

remarquèrent un grand vol de corbeaux qui tournoyaient sans fin au-dessus de la plaine, puis s'abattaient comme

une pluie noire en tas à la même place, repartaient et revenaient toujours.

La semaine suivante, ils étaient encore là, les oiseaux sombres. Le ciel en portait un nuage comme s'ils se

fussent réunis de tous les coins de l'horizon ; et ils se laissaient tomber avec de grands cris dans la neige éclatante,

qu'ils tâchaient étrangement et fouillaient avec obstination.

Un gars alla voir ce qu'ils faisaient, et découvrit le corps de l'aveugle, à moitié dévoré déjà, déchiqueté. Ses

yeux pâles avaient disparu, piqués par les longs becs voraces.

Et je ne puis jamais ressentir la vive gaieté des jours de soleil, sans un souvenir triste et une pensée

mélancolique vers le gueux, si déshérité dans la vie que son horrible mort fut un soulagement pour tous ceux qui

l'avaient connu. Questions Attention pour chaque question vous êtes également noté sur votre capacité à répondre de manière complète comme vu dans la méthodologie 3.

1. Prouvez de la manière la plus complète possible que ce texte de Maupassant est une nouvelle.

7 points

2. Prouvez de la manière la plus complète possible que cette nouvelle est réaliste. 7 points

13rustre

14généreux

3. a. Quel est le type de narrateur ͍ Yuel est l'intĠrġt de ce choidž ? 3 points

b. Quel est le type de focalisation ? Yuel est l'intĠrġt de ce choidž ? 3 pointsquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46