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Périclès - Académie de Versailles

Périclès fut le plus illustre citoyen d’Athènes durant le cinquième siècle avant J -C , c’est pourquoi ce siècle est aussi appelé le siècle de Périclès Lexique : Dème : division administrative de la Grèce antique Chorège : dans la Grèce antique, citoyen qui finançait une représentation théâtrale



Actualité politique de Périclès : résonance pour notre temps

homme d’etat, hors du commun, qui a su épouser son siècle, le v eavant J -C , au point de lui donner son nom, “le siècle de Périclès” Toutefois conscient de m’adresser à des experts vigilants dans notre compagnie académique, je me garderai de prétendre à l’expression d’un récit histo-rique



HISTOIRE THEME 1 - LE MONDE MEDITERRANÉEN : EMPREINTES

période de « siècle de Périclès » BIOGRAPHIE A NOTER : PERICLES (-494 / -429) est élu plus de 30 fois STRATEGE, à partir de -462 Attaché à la démocratie, il fait transférer le trésor de la ligue de Délos à Athènes Très populaire, il di ige dans les faits l’Empi e athénien jus u’à sa mot



PERICLES : Athènes est « L’école de la Grèce

Athènes Epoque de Périclés 449-413 av JC Tétradrachme d’argent 17,21 gr Tête casquée d’Athéna R/ Chouette debout de face avec derrière le croissant et la pousse d’olivier Le tout dans un carré creux Type très rare avec tout le cimier et exemplaire FDC 4500 Pour ou contre la guerre



LE ROY (JD)

côté de l'Architecture; Par M Le Roy, Historiographe de l'Académie Royale d'Architecture, & de l'Institut de Bologne Seconde édition corrigée et augmentée Tome Premier, Qui contient les Ruines des Monuments élevés par les Athéniens avant la fin du Siècle de Périclés;



ETUDE - PERICLES ET LA DEMOCRATIE ATHÉNIENNE (documents de

donne le nom de démocratie En ce qui concerne le règlement de nos différends particuliers, nous sommes tous égaux devant la loi ; mais en ce qui concerne la participation à la vie publique, cha- cun obtient la considération en raison de son mérite, et la classe à laquelle il appartient importe moins que sa valeur personnelle



Périclès et la démocratie athénienne

lui promettait le travail de ses mines, la multitude de ses esclaves, le nombre de ses gens de mer, son autorité sur les villes grecques, et, plus que tout cela, les belles institutions de Solon » Montesquieu, De l’esprit des lois, 1748 in Valérie Fromentin, Valérie, Ombres de Thucydide (Études), Ausonius Éditions Édition du Kindle



LAcropole dAthènes - LeWebPédagogique

Entouré d'artistes, Périclès conçut le projet de réaménager l'Acropole selon un plan d'ensemble Pour financer ce projet très coûteux, on utilisa le tribut annuel payé par les cités alliées d'Athènes ; de plus, en 454, le trésor de cette ligue fut transféré de Délos sur l'Acropole



2010 / 2011 1 THEME 2 : L’INVENTION DE LA CITOYENNETÉ DANSLE

Le peuple prend conscience de son pouvoir au sein de l’armée : les HOPLITES forment un groupe soudé lors des combats Ainsi en 507 av JC, le peuple décident de prendre le pouvoir sous la direction de Clisthène, le père fondateur de la démocratie athénienne PROBLÉMATIQUES :



Le monde antique - Adphile

La colline de Fourvière était le cœur de la vie collective de la cité antique Construit au milieu du second siècle après J -C le théâtre romain de Carthage était un édifice imposant, capable d’accueillir plus de 10 000 spectateurs Il a servi pour des représentations théâtrales mais aussi de nombreuses autres

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Actualité politique de Périclès: résonance pour notre temps par Paul BERNARD

MOTS-CLÉS

politique - Le peuple et le contr™le du pouvoir - Eloquence politique.

RÉSUMÉ

Les premiers pas

nŽcessitŽ des moyens de contr™le pour limiter le pouvoir par l"AssemblŽe du peuple. homme d"Etat, compŽtent et moralement irrŽprochable.

La dimension humaine de sa personnalitŽ a do

nnŽ de la sensibilitŽ ˆ l"autoritŽpublique.

Introduction

Le PanthŽon de l"Histoire accueille un nombre considŽrable de personnages souvent ˆ part de la sociŽtŽ des hommes contemporains. dont le rayonnement s"impose comme une Žtoile dans le ciel de l"humanitŽ, mais parce que sa vie se situe ˆ l"apogŽe politique et culturelle du monde grec et ˆ la naissance de la dŽmocratie. De plus ce gŽant politique est t out autant un honnte homme. J"ai ŽprouvŽ beaucoup de plaisir et d"espoir en observant la vie de ce premier dŽmocrate. Je voudrais pouvoir vous faire partager la sympathie que m"inspire cet avant J.-C., au Toutefois conscient de m"adresser ˆ des experts vigilants dans notre compagnie acadŽmique, je me garderai de prŽtendre ˆ l"expression d"un rŽcit histo- rique. Cette brillante rŽfŽrence grecque m"incite plut™t ˆ engager une mŽditation de science politique en recherchant la rŽsonance des premiers pas de PŽricl rŽgime dŽmocratique pour repŽrer le bon sens de la pente sur laquelle nous sommes nous-mmes engagŽs et pour essayer de retrouver la flamme de l"idŽal politique en dŽpit des Žpreuves et des ‰ges qui nous ont prŽcŽdŽs. Les historiens et les Žcrivains de l"AntiquitŽ ont rappelŽ le r™le essentiel de la pensŽe qui doit Žlever l"esprit des dirigeants comme celui des citoyens. Ces Žclaireurs Platon, d"Aristote qui se sont efforcŽs d"exprimer une sagesse universelle, mais celle-

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Je me propose

- de souligner la forte densitŽ humaine du personnage. Première partie - L"apogée de la Grèce antique et la naissance de la démocratie Au V e La maladie des peuples, c"est la désunion. Ce fut le cas de la division d"Athènes et des autres cités. Les bords de la mer ƒgŽe se partageaient entre diffŽrentes citŽs grecques, belliqueuses et jalouses de leur indŽpendance. Cette mosaïque de communautŽs d"habitants, sans Etat ni subordination, avait comme seuls ŽlŽments communs et essentiels, la langue et les cultes. Cette fragmentation excluait l"unitŽ et compliquait l"action commune. Il en rŽsultait un risque normal d"affrontement ou de domination ou de dŽsordre dans la rŽaction aux agressions. Ainsi pour faire face ˆ l"invasion des Perses, 31 citŽs seulement sur une centaine ont acceptŽ de s"unir pour contrer le pŽril extŽrieur. Le pŽril intŽrieur est vite apparu aussi redoutable, en raison de la prŽtention Périclès a su fonder son action sur les deux inventions d"Athènes : la philosophie et la démocratie. L"esprit de la sociŽtŽ grecque puise sa source dans la pensée philosophique et spiritualiste, qui donne de la cohŽrence et du dynamisme ˆ l"action collective. C"est

le logos,la raison, qui fonde la polis, la citŽ politique Ainsi les Grecs se rŽfŽraient ˆ

une perspective communautaire qui dŽpassait les limites de l"homme individuel et des ŽvŽnements quotidiens.Nous sommes peut-tre encore tous Grecs, car, selon Jacqueline de Romilly, "la forcede la pensée grecque réside dans son universalité", l"apprentissage de la vie et ˆ la capacitŽ ˆ transmettre des valeurs. Le ma"tre mot de cette philosophie, c"est l"harmonie qui rassemble les carac- tŽristiques du miracle grec, rŽconciliant l"amour du beau, l"art de la parole, le sens de la mesure, le sentiment de la concorde autour d"un esprit rationnel, d"un idŽal l"homme debout, par opposition aux ƒgyptiens et aux SumŽriens qui connaissaient seulement des sujets agenouillŽs ou prosternŽs.

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valeurs indispensables ˆ la ma"trise des affaires publiques. Par contraste cette sociŽtŽs contemporaines. L"expérience de la naissance de la démocratie a permis de valoriser, non pas l"homme, mais le citoyen.

philosophes, c"est-ˆ-dire de vŽritables lŽgislateurs, Žpris d"intŽrt gŽnŽral et non pas

les rois de France sauront faire Žclore la nation en s"entourant de lŽgistes.) L"AthŽnien Solon(594), issu d"une famille noble, fut le prŽcurseur, qui a voulu fonder la dŽmocratie au nom d"une vision humaniste en vue de bien et mieux vivre. Il agissait par contraste, en protestation, par rapport ˆ Sparte qui conduisait la arbitraire d"un oppresseur, tyran ou citŽ. De mme, il affirmait que "Il n"y a pas d"honneur de la citŽ, s"il n"y a pas d"honneur du citoyen". montrŽ la fragilitŽ des rŽformes, avec Pisistrate qui installa une dictature populiste au profit des classes populaires. Mais ce coup d"Žtat n"a pu que confirmer et accentuer l"Žvolution dŽjˆ engagŽe vers un rŽgime dŽmocratique. C"est alors l"heure de Clisthène (508) qui va achever la grande rŽforme dŽmocratique, codifier le rve balbutiŽ par Solon et donner aux AthŽniens une rigou- la classe nobiliaire. Le peuple a la charge de l"autoritŽ suprme qu"il exerce en assemblŽe ou Ecclésia (36?000 citoyens, soit 10% de la population de l"Attique) et dans le Conseil des Cinq-Cents ou Boulé.Le peuple qui dŽtient tous les pouvoirs est seul ˆ avoir le dernier mot.

citoyens ˆ la vie de la citŽ et l"accessibilitŽ de tous ˆ tous les emplois. Ë cet effet la

notion nouvelle d"isonomiaimpliquait que la loi Žtait Žgale pour tous, applicable ˆ tous, selon une rŽpartition Žgale des droits et des avantages dŽmocratiques. Ainsi tous les citoyens athŽniens, hommes libres, en mesure de porter les armes, Žtaient membres de droit de l"assemblŽe du peuple. La polisgrecque Žtait vraiment l"assemblŽe des Žgaux, et non des Žgo...centrismes. De plus tout citoyen Žtait un dirigeant en puissance, pouvant tre dŽsignŽ par tirage au sort comme membre du sortes de ministres, Žtaient Žlus par les citoyens en assemblŽe du peuple, pour une durŽe d"un an, Žventuellement renouvelable.

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ce rŽgime tout neuf. Ce sculpteur va appliquer son gŽnie ˆ faonner le noble matŽriau qui lui a ŽtŽ confiŽ par ses concitoyens. relation confiante avec le peuple. un terrain mouvant, privŽ de rŽfŽrences et de prŽcŽdents. Bien que le domaine de ce jeune pouvoir ne soit pas nettement dŽlimitŽ, par contre il a trouvŽ devant lui une voie Žtroite, balisŽe strictement par la vigilance du peuple, condamnant le retour ˆ au cours de laquelle son mandat d"un an a ŽtŽ renouvelŽ 15 fois de suite. prŽsentŽ en portant le casque du combattant relevŽ sur le front. On ajoutait que le frondeur du peuple grec, ˆ la fois moqueur et familier. L"exercice du mandat de stratège n"était pas de tout repos L"organisation du gouvernement d"Athènesmettait en prŽsence le peuple cutif et dont le nombre fixŽ ˆ 10 entra"nait une autoritŽ de type collŽgial. Ces Premier ministre, dotŽ d"une responsabilitŽ politique et Žgalement d"une compŽtence militaire comme le signifie le titre lui-mme. Les moyens du contrôle exercé par le peuple sur le stratège constituaient un encadrement strict de l"action des magistrats athŽniens. Toute faute, tout Žchec, toute turpitude Žtaient sanctionnŽs, comme prix de la responsabilitŽ. Nous en avons perdu l"habitude. La voie Žtroite Žtait balisŽe par la remise de comptes en profondeur due l"ostracisme. Cette procŽdure a ŽtŽ imaginŽe dans le souci d"Žviter dans l"avenir tout abus de pouvoir et toute tentation tyrannique de la part des dirigeants athŽniens, qui gardaient le souvenir vivace du rŽgime des tyrans, notamment de Pisistrate. Toute personnalitŽ politique dont le comportement suscitait la popularitŽ mais Žgalement la

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d"influence, se trouvait menacŽe de cette sanction pour des raisons publiques ou privŽes. Dans ce cas le dirigeant qui n"avait pas dŽmontrŽ une suffisante ma"trise de son talent et de son appŽtit de pouvoir faisait l"objet d"une dŽcision par vote du peuple?: il Žtait banni de la citŽ pour 10 ans. Il pouvait ensuite revenir suffisamment assagi et moins dangereux pour la dŽmocratie. Ce vote populaire a ainsi sanctionnŽ a ŽtŽ menacŽ d"ostracisme ˆ propos des initiatives prises dans les conflits militaires. De nos jours la multiplicitŽ des mandats, leur durŽe excessive et l"obsession de la popularitŽ pourraient-elles nous inspirer quelques mesures pour calmer l"ambition de nos Žlus et leur abusive longŽvitŽ? Pour apprŽcier le degrŽ de puretŽ de cette dŽmocratie naissante, il faut ajouter l"omniprŽsence du contr™le populaire effectuŽ par les citoyens eux-mmes. Au cours des dŽbats publics, les orateurs Žtaient l"objet d"attaques personnelles, de sarcasmes et mme d"injures. Le thŽ‰tre procurait un relais pour les bruits qui courent portŽs par " la déesse aux mille bouches". En effet les rumeurs circulant dans la citŽ sur les comiques, des chansons compromettantes, dans une sorte de miroir grossissant les trouver le r™le irremplaable de nos jours des chansonniers, du Canard encha"nŽ ou rŽagir en permanence contre les mises en cause personnelles et subir les bruyants chahuts dans l"assemblŽe du peuple. Deuxième partie - Le comportement de l"homme d"Etat Le comportement de l"homme d"Etat mŽrite un examenattentif, car il sous la tension d"une domination grandissante du démos. Thucydide a prŽsentŽ ainsi peuple avec son consentement. Il tenait la foule, quoique libre, bien en mains". Sa méthode d"accession au pouvoir doit être signalée il Žtait animŽ par une ambition personnelle, ŽtayŽe par son milieu familial, social et culturel, mais il a compris qu"il Žtait dangereux de jouer au jeune loup, surtout face ˆ un jeune peuple, mŽfiant ˆ l"Žgard de tout risque d"abus de pouvoir. celui-ci, quoique dirigeant prestigieux, fut banni par le peuple athŽnien par mesure rŽformateurs de la jeune dŽmocratie. publique de faon graduelle et prudente. Il a toutefois devancŽ l"appel, car il fallait avoir l"‰ge de 30 ans pour prŽtendre occuper la plus modeste fonction publique. Il a

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en avant, de tester sa popularitŽ en prenant la parole comme coryphŽe dans l"orchestra. Pour Žviter le risque de l"ostracisme, que pouvait lui valoir ce premier coup actif comme valeureux guerrier sur les champs de bataille contre les Perses. Plutarque a soulignŽ qu""il risquait volontiers sa vie". en paroles et en action", selon le tŽmoignage de Thucydide (qui a peut-tre idŽalisŽ d"une part l"expertise de l"orateur pour participer aux dŽbats de l"assemblŽe du peuple, d"autre part l"art de la guerre rompu au commandement de l"armŽe. Fort de rŽŽlu 15 fois d"affilŽe, par l"ensemble des AthŽniens et pas seulement par les membres de sa tribu. Quelle que soit la domination parfois tyrannique du peuple, en

rŽalitŽ?"Athènes étaitde nom une démocratie mais en fait le premier citoyen exerçait

une sorte de miracle grec. Périclès a su maîtriser les armes du pouvoir que sont la parole et l"action Ces deux dimensions sont indissociables pour l"homme politique athŽnien qui doit tre ˆ la fois un brillant orateur persuasif et un homme d"action. les dŽceptions que nous procure aujourd"hui une vie politique dŽrŽglŽe. Il est banal de rappeler qu"il faut rŽflŽchir avant d"agir, alors que nous sommes de plus en plus habituŽs au verbiage qui se substitue au verbe. Ainsi nous constatons trop souvent que les virtuoses politiques savent parler pour ne rien dire et s"imaginent qu"une annonce verbale peut tenir lieu de dŽcision. morts, a choisi de mettre en relief l"homme politique en donnant l"image d"une citŽ unie, indivisible et en paix avec elle-mme. Il en profita pour faire une adresse aux vivants en vue de stimuler les hŽroïsmes futurs de la jeunesse athŽnienne. "Vous aussi, marchez sur leurs traces" lana-t-il aux AthŽniens. Ils sauront pŽrir nombreux par la dŽfaite de leur citŽ une fois dŽsunie.

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Périclès l"orateur

prŽparer les Grecs ont inventŽ une vŽritable science de la parole, la rhŽtorique ou l"art de parler. Cette marque d"autoritŽ Žtait double, d"une part savoir tre pŽdagogue pour persuader, d"autre part ma"triser l"attention de la foule dont les rŽactions en prise directe pouvaient tre inattendues et brutales. Le pouvoir de convaincre Žtait liŽ ˆ celui de "contraindre le peuple avec sa langue". D"abord il fallait savoir parler. Ainsi les sophistes donnaient des leons de rhŽtorique ˆ ceux qui sentaient na"tre en eux une vocation politique. Le dŽbat, avant le vote de l"assemblŽe du peuple, Žtait un moment essentiel. publique se traduisait par l"exclamation initiale du hŽraut?"qui veut prendre la parole??". L"intervenant plaait sur sa tte une couronne de myrte qui le rendait inviolable. N"importe qui pouvait rŽpliquer, car la sŽance se prŽsentait comme un vŽritable concours oratoire. Le plaisir de la parole n"Žtait pas sans risque si on ne ma"trisait pas l"art du discours? : on risquait le ridicule ou mme la poursuite constituŽ, seulement des factions regroupŽes autour d"hommes influents mais secret permettant ˆ nos partis politiques de capter le pouvoir du peuple et de s"en servir ˆ d"autres fins. thŽ‰tre. La gravitŽ gestuelle devait s"exprimer par un visage impassible, une dŽmarche calme, un vtement bien ajustŽ. Il Žtait recommandŽ de tenir la main dans un pan du vtement pour ne pas abuser du geste dŽmagogique. La solennitŽ du lui reprochaient ses grands airs, encore fallait-il qu"il dispose d"un tel dŽtachement

Žmotionnel.

Enfin il Žtait nŽcessaire de savoir se taire, c"est-ˆ-dire ne pas parler lorsqu"on homme politique ferait bien de respecter?:?"Ceux qui se lancent dans toutes les tâches politiques qui se présentent ont tôt fait de rassasier le peuple de leur personne et de se rendre insupportables, si bien qu"on jalouse leur succès et qu"on est heureux de

leurs échecs... Ainsi Périclès devant le peuple également voulait éviter d"être

constamment présent, de saturer les gens de sa vue. Il ne s"adressait pas à eux à tout propos. Il se réservait pour les grandes occasions." Il a donc mŽritŽ son surnom de "l"Olympien" mais il avait la chance de ne pas tre traquŽ par la tyrannique camŽra mŽdiatique?! je ne puis m"empcher d"Žvoquer la lente dégradation de notre démocratie contem- poraine.

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qui tenaient en respect la foule et savaient entrer dans l"histoire en quelques mots?: Mirabeau en septembre 1789, Danton en 1792, Talleyrand sous l"Empire et au l"assemblŽe dans les circonstances les plus tragiques. De nombreux parlementaires

Žtaient d"ailleurs naturellement des lettrŽs, dotŽs d"une culture littŽraire et d"un fort

sens de l"histoire, qui connaissaient leurs "humanitŽs classiques", tels que Chateaubriand, Lamartine, Tocqueville, Victor Hugo.

Sous la III

e RŽpublique, les grands orateurs ˆ la Chambre des dŽputŽs savaient parler sans note, en Žtant capables de retourner les situations les plus risquŽes?: Georges Clemenceau, l"homme d"aucun parti, par la seule force de son verbe, faisait chuter les gouvernements et, le 8 mars 1918, appelŽ ˆ la prŽsidence du Conseil, il a su faire taire les opposants par une seule formule?"Je fais la guerre?!". Avec son originale personnalitŽ, Charles de Gaulle Žtait capable de rŽtablir les pires situations de crise?: le 18 juin 1940, en juin 1958, en mai 1968 en utilisant la radio. Que reste-t-il aujourd"hui d"un discours public prononcŽ au cours d"une visite de quelques heures?? Des murmures dans le vent?! dont l"objectif n"est pas seulement, selon la tradition, "d"instruire, de plaire, d"émouvoir". Le texte vaut par son contenu qui doit entra"ner le parfait Žclairage ou former la situation et ˆ marquer de faon dŽfinitive l"esprit d"un peuple. Ë titre d"exemple on retient encore avec Žmotion la force de quelques mots bien ajustŽs?:?"Nous ne nous rendrons jamais" (Never surrender) de Churchill le 4 juin

1940?;?"I have a dream" de Martin Luther King?;?"Ich bin ein Berliner" de John

Fitzgerald Kennedy ˆ Berlin?;?"La flamme de la résistance française ne doit pas s"éteindre et ne s"éteindra pas" de De Gaulle le 18 juin 1940. Aujourd"hui il n"est pas nŽcessaire d"insister trop longtemps pour observer les profondes dŽviations de l"art oratoire dans la vie politique contemporaine. Des mots sont bannis, comme rigueur ou austŽritŽ. Les orateurs ˆ la tribune de l"AssemblŽe nationale et mme ˆ la tŽlŽvision sont incapables de quitter des yeux et d"‰nonner un "ŽlŽments de langage", inspirŽs par les collaborateurs, permettent aux ministres de faire semblant d"improviser leur discours tŽlŽvisŽ ou mŽdiocrement enregistrŽ dans la rue, l"essentiel Žtant la communication mŽdiatique pour le journal tŽlŽvisŽ du

13heures ou du 20 heures. Les petites phrases valent alors plus qu"un long discours,

mais suffit-il de dire que tout va bien pour que tout aille mieux? La multiplication des rŽactions ˆ propos de tout ce qui bouge rend abusive et inopŽrante l"intervention politique. ils sont prŽsents dans l"hŽmicycle, lisent leur courrier ou la presse sans vergogne. Le prŽsident de l"AssemblŽe Nationale a abandonnŽ l"habit de cŽrŽmonie pour ne pas se trouver en porte-ˆ-faux avec la mŽdiocritŽ ambiante. En effet lorsque la salle est bien remplie, en raison seulement de la prŽsence des camŽras lors de la sŽance des

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questions orales, alors le tŽlŽspectateur peut assister ˆ un effroyable spectacle de claquements de pupitre, d"Žchanges d"injures, dans un insupportable tintamarre de basse-cour. Il ne suffisait pas de parler, encore fallait-il savoir faire. La parole publique n"avait de sens qu"en vue de l"action. En Žcho, on entend Clemenceau?:?"Il faut dire ce qu"on va faire, puis il faut faire ce qu"on a dit". la sŽcuritŽ et l"honneur de son peuple. sans jamais perdre la prŽoccupation de la paix. Le casque corinthien relevŽ sur son buste rappelle les lauriers de ses 9 victoires remportŽes sur les Perses. Il Žtait connu mal prŽparŽe afin de ne pas exposer ses concitoyens aux blessures. Comme pour NapolŽon, le sort militaire devenu dŽfavorable mit fin ˆ l"ŽpopŽe de l"homme d"Etat. MalgrŽ sa volontŽ, il constata que faire la paix Žtait plus difficile que faire la et par l"impulsion de son propre peuple. Sa prŽoccupation de rechercher la paix s"ins- les Perses pour garantir un accord de non-intervention rŽciproque. En 446, il obtint d"un long conflit. il fut entra"nŽ dans une aventure diplomatique dangereuse. Pour empcher le retour la rŽbellion de certaines d"entre elles. Ainsi fut mise en place la ligue de DŽlos, dont gieux ouvrages publics, notamment le ParthŽnon. Il a ainsi laissŽ filer une dŽrive

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stabilitŽ en dŽtournant le trŽsor de la ligue. Il en est rŽsultŽ une rŽvolte des citŽs,

tution démocratique. tous les domaines. Dans son Žloge des morts en 430, il en profite pour donner l"image d"une collectivitŽ unie, indivisible, en paix avec elle-mme.?" Le citoyen est invité à risquer son existence, qui n"est rien, pour servir la cité qui est tout : il n"est s"Žpanouir que par le mŽrite et non par la classe sociale, ainsi que par l"exigence de la perfection morale. pauvretŽ. Il a tenu ˆ encourager leur participation aux assemblŽes publiques et il aquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46