[PDF] Analyse du prologue de Gargantua - MR FRANCAIS



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Lecture analytique : la préface de 1832

prennent l'excellence de la peine de mort pour texte à paradoxe comme tout autre thème Il y en a d'autres qui n'aiment la peine de mort que parce qu'ils haïssent tel ou tel qui l'attaque C'est pour eux une question quasi littéraire, une question de personnes, une question de noms propres



Extrait de la publication

de son sujet, elle continue de nous étonner par la fraîcheur de ses réflexions et la précision tranchante de sa langue Le chado – littéralement la voie du thé – ou le cha-no-yu – terme qui désigne d’ordinaire la « cérémonie du thé » – reste entouré d’une aura de mystère aux yeux du plus grand nombre



Lecture/ audition de la Préface - Académie de Versailles

Donner de l’appétence pour la lecture d’une °uvre patrimoniale Eveiller la curiosité du lecteur Proposer des hypothèses de lecture Initier la trace écrite du parcours de lecture Réaliser un exposé Réaliser un Podcast ¯uvre disponible gratuitement pendant 30 jours sur l’application Glose Education : https://glose education



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Lecture analytique : la préface de 1832

prennent l'excellence de la peine de mort pour texte à paradoxe comme tout autre thème Il y en a d'autres qui n'aiment la peine de mort que parce qu'ils haïssent tel ou tel qui l'attaque C'est pour eux une question quasi littéraire, une question de personnes, une question de noms propres



LecturephilosophiqueetlecturethéologiquedelaBiblechez

LecturephilosophiqueetlecturethéologiquedelaBiblechezPaul Ricœur DanielFrey Université de Strasbourg Abstract



PRÉFACE Méthode Boscher - Eklablog

Pour les exercices de révision, à la fin de la journée, employer concurremment le livret, les tableaux muraux et les lettres mobiles Boscher Le livret servira à la lecture individuelle et aux répétitions dans la famille Avant d'arriver à la fin de la Méthode, habituer l'élève à lire les mots sans les syllaber



Analyse du prologue de Gargantua - MR FRANCAIS

qui instruit le lecteur sur la por-tée de l’ouvrage et sur l’usage qu’il faut en faire Le prologue indique les clés de lecture C’est cette définition qui nous intéresse ici Discours de l’auteur : utilisation de la première personne « je » (l 2, 55, 69, 71, 77, 79 82



Paul Eluard, « Préface de L’Honneur des poètes

Feb 24, 2016 · composition de couleurs La partie droite de l’oeuvre représente le visage de Paul Eluard et le texte associe le titre « Liberté » au refrain « j’écris ton nom » Le poème « Liberté » est publié en 1942 et devient rapidement un texte emblématique de la Résistance Il est parachuté par



BENIAMINO Michel, La francophonie littéraire Essai pour une

tique dominante de l'étude, centrée avant tout sur les situations de pro­ duction et de lecture de la littérature considérée On connaît d'ailleurs l'excellente synthèse sociolinguistique intitulée Le fiançais dans l'espace ftancophone, réalisée sous la direction de l'auteur de l'ouvrage que nous

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Français

Mathieu RODUIT

Version du 17 mai 2020

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Analyse du prologue de Gargantua

Prologue Le prologue (du grec προ (pro),

" avant » et λóγος (logos), " dis- cours ») s'entend de deux ma- nières. Il peut être : • La première partie d'une oeuvre dramatique. Comme l'incipit d'un roman, le prologue théâ- tral sert à situer les person- nages, l'univers fictionnel et l'action, il établit un pacte de lecture et donne envie d'en connaitre plus sur l'intrigue. Il expose en somme les divers points essentiels à connaitre pour l'intelligence de la pièce. • Il peut également être un dis- cours préliminaire servant d'avant-propos, de préface et qui instruit le lecteur sur la por- tée de l'ouvrage et sur l'usage qu'il faut en faire. Le prologue indique les clés de lecture.

C'est cette définition qui nous

intéresse ici. Discours de l'auteur : utilisation de la première personne " je » (l. 2, 55, 69, 71, 77, 79 82 et 89) à nous ne sommes pas encore dans l'histoire où ça sera le narrateur et non plus l'auteur qui s'exprimera Apostrophe : " vous » (32 occurrences), " Buveurs très illustres, et vous vérolés très pré-

cieux » (l. 1), " vous, mes bons disciples » (l. 1-2), " Canailles ! » (l. 41), " vous, qui peut-

être buviez comme moi ? » (l. 70), " couillons » (l. 88) à paradoxe : qualificatifs méliora-

tifs et péjoratifs en apparence contradictoire, familiarité, dialogue, s'adresse aux bons vi- vants (qui aiment la boisson et les plaisirs de la chair)

Dédicace au lecteur : " car c'est à vous, non aux autres, que je dédie mes écrits » (l. 1-2)

à registre burlesque : association de l'élevé : " La vie inestimable du grand Gargantua »

(titre épique, voire hagiographique) et du trivial : dédicace aux ivrognes (écriture diony-

siaque : Silène était un satyre, père adoptif de Dionysos, dieu de l'ivresse) à ton provo-

cateur : seuls les bons vivants peuvent tirer quelque chose de Gargantua, car les autres s'offusqueront de la forme du texte, adresse son oeuvre à une classe de la population

méprisée et délaissée au lieu de le dédicacer à un mécène, un artiste ou un personnage

illustre, invite à voir au-delà des apparences Registre familier : " vous n'en auriez pas donné une pelure l'ognon » (l. 12-13), " je l'em- merde ! » (l. 77), " Avez-vous jamais crocheté une bouteille ? Canaille ! » (l. 41), " cou- vercle digne du chaudron » (l. 67), " couillons » (l. 88), " chancre mou » (l. 88) às'adresse en apparence à des gens grossiers, style léger

Références à l'antiquité : " Platon » (l. 2), " Le Banquet » (l.2-3), " Socrate » (l. 3), " si-

lènes » (l. 4 et 9), " harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes bâtées, boucs

volants, cerfs attelés » (l. 7-8), " Bacchus » (l. 9), " chant des sirènes » (l. 38-39), " La Ré-

publique » (l. 43), " Galien » (l. 50), " Homère » (l. 60 et 74), " Ovide » (l. 64), " Horace »

(l. 75), " Démosthène » (l. 80), etc. à texte savant : s'adresse à des érudits à réfé-

rences grecques et latines : rédigé par un humaniste pour des humanistes

Registre comique et joyeux : " pour inciter les gens à rire » (l. 8-9), " ridicule » (l. 13),

" Toujours riant » (l. 16), " riante » (l. 78), " Joyeux » (l. 24, 27, 37, 69, 81 et 86), " gaité »

(l. 39), " réjouissez-vous » (l. 87), " gaiment » (l. 88), " parce que le rire est le propre de

l'homme (dédicace aux lecteurs) à annonce la légèreté du ton et le comique, incite à la

lecture. Genre : " chronique » (l. 29) à effet de réel comique, comme si Gargantua avait existé

Thèmes : " religion » (l. 58) et politique : " état de la cité et la gestion des affaires » (l. 58-

59)
Prévient des objections : " C'est aussi ce [que les oeuvres de Rabelais sentent plus le vin que l'huile] que dit un turlupin de mes livres, mais je l'emmerde ! » (l. 77) àindifférence à la critique Vues : 1. Divertir : " Quand je vois le deuil qui vous mine et consume : / Il vaut mieux écrire du rire que des larmes » (dédicace aux lecteurs)

2. Derrière le rire et grâce à lui, instruire : " divin savoir » (l. 17), " interpréter à plus haut

sens » (l. 39), " sucer la substantifique moelle » (l. 52-55), " devenir avisés et vaillants à

cette lecture » (l. 56), " doctrine plus profonde » (l. 57), ton didactique pour expliquer les silènes

3. Avertir et fournir une clé de lecture, un mode d'emploi : ne pas prendre ces aventures

comme un tissu de plaisanterie, mais plutôt chercher le sens derrière ces bêtises Préface Une préface (du latin prae, " avant » et fari, " parler ») est un texte d'introduc- tion et de présentation. Placée en tête d'un livre, elle en fait connaitre les vues, le plan, prévient des objec- tions, répond à des critiques ou en- core donne une idée sur le message que veut transmettre l'auteur à tra- vers ce livre.

Dédicace Une dédicace (du latin dedicatio,

" consécration, inauguration ») est une inscription placée par un auteur en tête d'un livre pour mettre son oeuvre sous le patronage d'une per- sonne illustre ou influente, ou pour témoigner de ses sentiments de gra- titude ou d'amitié, ou enfin, à cer- taines époques, pour en tirer profit. 2/3

l. 1-22 Comparaison de Socrate et des silènes " Alcibiade disait que Socrate leur [aux silènes] était semblable » (l. 11), leur " aspect exté-

rieur » (l. 12) est rebutant, mais leur " intérieur » (l. 9) est raffiné Champ lexical de la médecine : " apothicaire » (l.2), " drogue » (l. 10, 18 et 34), " les drogues fines, comme le baume, l'ambre gris, l'amome, la civette » (l. 10) : fonction thé- rapeutique de la lecture l. 23-40 Socrate et les silènes, une métaphore de Gargantua L'exemple des silènes et de Socrate devient une métaphore de Gargantua : " Alors vous reconnaitrez que la drogue qui y [dans le livre] est contenue est d'une tout autre valeur

que ne le promettait la boite : c'est-à-dire que les matières ici traitées ne sont pas si fo-

lâtres que le titre le prétendait. » (l. 33-36). Il faut donc se méfier des apparences : " l'ha-

bit ne fait pas le moine » (l. 30) et ne pas s'arrêter au " sens littéral » (l. 37), mais " inter-

préter à plus haut sens ce que hasard vous croyiez dit de gaité de coeur » (l. 39-40) Ra-

belais reprend ici un lieu commun de l'humanisme, puisqu'Érasme avait déjà parlé de ces silènes dans un essai intitulé Les Silènes d'Alcibiade.

l. 41-59 Métaphore de l'os à moelle " À son exemple, il vous faut être sages pour humer, sentir et estimer ces beaux livres de

haute graisse, légers à la poursuite et hardis à l'attaque. Puis, par une lecture attentive et

une méditation assidue, rompre l'os et sucer la substantifique moelle » (l. 52-55) La moelle ne s'offre pas gratuitement au lecteur, il faut qu'il soit actif et aille la chercher et

qu'il la mérite. Rabelais propose, contrairement à la Sorbonne, d'interpréter les textes par

soi-même, sans avoir besoin de se référer à une autorité.

l. 60-67 Attention à la surinterprétation Il faut se méfier de l'ingéniosité perverse qui consiste à voir dans un livre au-delà de ce

qu'un auteur a voulu y mettre, autrement dit ce qu'on a envie d'y voir. Rabelais critique indirectement la Sorbonne qui étouffe et déforme les textes sous des commentaires qui

ne visent qu'à prouver et légitimer sa pensée, sans égard pour la pensée véritable des

auteurs. Il ne s'agit donc pas de cherche dans un texte que quoi soutenir notre vérité, mais de chercher la vérité du texte. Il s'agit de raisonner, et non de prouver. l. 68-89 Pacte de lecture : précautions face à la censure et invitation au carpe diem Rabelais floute le jeu. Il faut trouver ce qui se cache derrière le texte, mais sans surinter- préter, bien qu'il affirme : " quoique, en les dictant, je n'aie pas pensé plus que vous, qui peut-être buviez comme moi » ou " révérez le cerveau fromageux qui vous nourrit de ces belles billevesées » (l. 85-86), ce qui sous-entend qu'il n'y a pas de message caché. Cherche-t-il par là à ne pas rendre son oeuvre trop polémique et à en prendre distance pour éviter la censure ? Est-ce pour cette raison qu'il place son oeuvre sous le signe du carpe diem en nous invitant à profiter de la vie : " Pour moi il n'y a qu'honneur et gloire à être dit et réputé joyeux luron et bon compagnon » (l.81), " tenez-moi toujours pour joyeux » (l.86) ; et surtout de la boisson : " L'odeur du vin est ô combien plus friande, riante, priante, plus céleste et délicieuse que celle de l'huile ! » (L.77-79), " souvenez- vous de boire à ma santé » (l.89) ?

Pacte de lec-

ture

Accord implicite entre l'auteur et le lecteur sur le genre littéraire de l'ouvrage et son univers fictionnel.

• Le lecteur accepte de croire à l'univers fictionnel de l'auteur et les règles du genre littéraire

• L'auteur s'engage à ne pas enfreindre les règles qu'il a fixées afin de ne pas briser la cohérence de l'oeuvre et l'horizon d'at-

tentes du lecteur

Dans Gargan-

tua

• Rabelais annonce l'univers merveilleux de sa fiction : présence de personnages surnaturels (géants), de lieux imaginaires

(Thélème) et d'autres éléments surnaturels (Grant Jument) dans un monde réel (Paris, Lyon, Notre-Dame, Sorbonne, etc.)

remanié.

• Rabelais annonce le ton de son oeuvre : vocabulaire grossier, registre comique, ambiance farcesque, moquerie.

• Rabelais annonce la dimension polysémique de son oeuvre (silènes, Socrate, os à moelle).

• Rabelais annonce les thèmes de son oeuvre : religion, politique, éducation, humanisme.

• En écrivant en français, Rabelais annonce aussi indirectement que l'enjeu est populaire.

• Il s'agit en somme d'un conte satirique et philosophique. 3/3

1. Un texte en apparence innocent

Comique, registre familier, thèmes triviaux, univers merveilleux, insulte au lecteur : donne l'impression que l'auteur ne prend pas ce prologue au

sérieux

2. Un texte est en réalité philosophique

Références littéraires nombreuses, texte à deux niveaux de lecture. Le rire pour dénoncer et le ton sérieux pour proposer son utopie. Il propose

ainsi une sagesse à visage humain et non un savoir desséché.

Rabelais utilise les géants comme moyen de caricaturer la société de son époque. Il critique notamment l'Église (ivrognes, abus de pouvoir,

préjugés), la Sorbonne (dogmatique, sclérosée), la scolastique (cercle vicieux intellectuel qui ne permet pas d'apprendre de nouvelles choses),

l'éducation médiévale (qui consiste à tout apprendre par coeur et à se plier aux doctrines établies), la noblesse (qui prend tout aux plus pauvres

gens et mangent plus que nécessaire).

Propose une vision humaniste du monde du point de vue de la religion (tolérance, ouverture, interprétation personnelle), de la politique (re-

cherche de la paix, protection des faibles) et de l'éducation (lire les auteurs antiques et la Bible dans la langue dans laquelle ils ont été écrits,

dans tous les domaines, pratiquer des activités sportives)quotesdbs_dbs18.pdfusesText_24